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"Le « wokisme » sur le banc des accusés lors d’un colloque à la Sorbonne" - (#colloquedelahonte)
EXTRAITS
Après une introduction du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, un parterre d’universitaires a dénoncé durant deux jours « les dégâts de l’idéologie » de la déconstruction et de la « cancel culture », selon eux nouvel « ordre moral » à l’université.
« Reconstruire les sciences et la culture » : c’est le chantier que s’est attribué un parterre d’une cinquantaine d’universitaires, essayistes et éditorialistes lors d’un colloque à la Sorbonne, les 7 et 8 janvier, sous la houlette de l’Observatoire du décolonialisme – qui fêtait pour l’occasion son premier anniversaire – et du Collège de philosophie.
Adoubé par le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui en a fait l’introduction, l’événement a réuni jusqu’à 600 personnes, dont les deux tiers ont assisté à distance aux débats. Son objet : passer au crible, avec un prisme hostile, la « pensée décoloniale », la « théorie du genre » et la « cancel culture » (culture de l’effacement), des concepts en partie importés d’Amérique du Nord et plus largement désignés par les intervenants sous le vocable de « wokisme » (l’éveil à toute forme de discrimination), une pensée devenue épouvantail à droite, en même temps que l’« islamo-gauchisme ».
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« Déconstruire la déconstruction »
Jean-Michel Blanquer a revendiqué, en introduction, d’adopter une posture « offensive sur le plan intellectuel » contre le wokisme, au moment où « il y a une prise de conscience que nous devons “déconstruire la déconstruction” et arriver à de nouvelles approches ».
Pierre-Henri Tavoillot, président du Collège de philosophie, a posé « la déconstruction » comme « un vaste mouvement philosophique » qui a connu trois âges : la critique kantienne de la métaphysique ; la critique des idées humaines, portée en particulier par Nietzsche ; enfin « la pensée 68 », où la déconstruction devient une technique qui ne vise qu’elle-même, selon M. Tavoillot. « On en arrive à la déconstruction intersectionnelle », fondée sur l’idée que tout est domination, que la colonisation occidentale en représente « l’apothéose » (domination Nord/Sud, raison/émotion, homme/femme, technique/nature…) et que la décolonisation camoufle une exploitation toujours en cours, exercée par « le mâle blanc ».
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Le wokisme signerait le retour de l’idée qu’il n’existe pas de science objective, sur le modèle de la dénonciation de « la science bourgeoise » par l’ingénieur soviétique Trofim Lyssenko. « Il faut mettre en avant une physique ethnique contre l’épistémicide que livrerait l’Occident sur les autres cultures », avance l’écrivain Pierre Jourde. Il cite un groupe de recherche canadien qui travaille à « décoloniser la lumière, c’est-à-dire repérer dans la physique le colonialisme ».
Au Canada, cette idéologie « structure » l’administration universitaire, affirme Mathieu Bock-Côté, éditorialiste sur la chaîne CNews. « Je suis né blanc donc je suis raciste et je dois me rééduquer mais voudrais-je rompre avec le racisme que je n’y arriverais pas », résume-t-il, déplorant que, selon lui, les subventions « dépendent du fait qu’on se soumette à cette idéologie dans la définition des objets de recherche ».
En Europe, « l’islamisme transnational » des Frères musulmans fait de l’entrisme dans les universités « depuis trente ans », générant « un noyautage des départements en sciences sociales », soutient l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler. Elle cite des « pressions sur les enseignants au début et à la fin des cours, des [personnes] qui gênent la recherche de terrain ou encore des influenceurs qui agissent comme une machine à orienter la recherche », particulièrement au niveau des financements européens.
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Sur les réseaux sociaux, mais aussi dans des échanges en direct sur la plate-forme du colloque en ligne, certaines interventions ont suscité l’étonnement du public alors que la teneur des échanges – sous couvert de respect des valeurs républicaines – semblait relever du militantisme, pourtant dénoncé quand il provient de la nébuleuse « wokiste ». « C’est une simple litanie depuis 9 heures du matin, écrit l’historien Olivier Compagnon sur Twitter. Il faut juste éviter que ces gens-là ne gagnent définitivement la bataille médiatique. » Dans un article, le collectif universitaire Academia s’interroge tout haut : « S’il ne s’agit pas d’un colloque universitaire, de quoi s’agit-il donc ? D’un meeting dont la fonction est de peser sur une campagne présidentielle déjà nauséabonde. » Une accusation raillée par plusieurs participants, contents d’avoir occupé la scène durant deux jours.
Soazig Le Nevé
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Le " wokisme " sur le banc des accusés lors d'un colloque à la Sorbonne
Après une introduction du ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, un parterre d'universitaires a dénoncé durant deux jours " les dégâts de l'idéologie " de la déconstructio...
Sorbonne: ministre et intellectuels déconstruisent le «woke» lors d’un premier jour de colloque univoque
Racialisme, nouveau féminisme, «cancel culture»… La première journée du colloque sur la question de la déconstruction, auquel participait Jean-Michel Blanquer, s’est déroulée dans une salle acquise aux orateurs et sans contradiction. *
«Un événement intellectuel.» Installé en Sorbonne, sous les plafonds dorés de l’amphithéâtre Liard où apparaissent les noms de Descartes et Pascal mais aussi le monogramme de la République française, c’est ainsi que Jean-Michel Blanquer a introduit ce vendredi matin les deux jours de colloque «Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture». Ces rencontres, qui ont suscité beaucoup de débats ces derniers jours, ont été présentées par leurs organisateurs – le Collège de philosophie, l’Observatoire du décolonialisme, le Comité laïcité république – comme un rendez-vous scientifique nécessaire pour clarifier l’affrontement entre eux (les universalistes) et les autres (les intersectionnels). A en croire Emmanuelle Hénin, professeure de littérature et coorganisatrice, le moment est marqué par l’«urgence de restaurer un espace de dialogue et de controverse scientifique».
Comme sur les murs de l’amphi, la science et la politique se rejoignent vite, dès l’ouverture des discussions. Son discours à peine entamé, Jean-Michel Blanquer revient à l’une de ses idées chères : en matière d’écologie, de féminisme, de lutte contre les discriminations, «il y a une vision “woke” de l’écologie et une vision républicaine. Lorsque nous lisons Elisabeth Badinter, nous ne lisons pas d’autres auteurs de moindre qualité.» Le ministre de l’Education nationale déclare même faire front commun avec les chercheurs réunis : «C’est sur un grand vide que les théories dont nous ne voulons pas ont pu avancer.» Pour le combler, il appelle à défendre l’universalisme, la raison et l’humanisme. «Face à tant de relativisme qui consiste à dire que tout se vaut, le bien, le vrai, le beau doivent en permanence être repensés.»
Le relativisme ? Voilà l’ennemi ! Au cours de la journée, celui-ci prend plus d’un nom : «pensée “woke”», «enfermement “woke”», «religion qui distingue les élus des damnés». Sans oublier le racialisme, l’antiracisme, le nouveau féminisme ou l’intersectionnalité. Pour embrasser les mille visages de ces menaces académiques, les intervenants préfèrent souvent le mot «déconstruction» – «pédanterie à la portée de tous», affirme l’historien des idées Pierre-André Taguieff – dont il s’agit d’abord de faire la généalogie.
Etude des apories du déconstructionnisme
Le philosophe et coorganisateur Pierre-Henri Tavoillot fait naître la déconstruction avec la philosophie moderne. Elle se révèle vraiment problématique avec «la pensée 68, où la déconstruction devient un processus sans fin». Comprendre : où tout est toujours à déconstruire, sans débouché… constructif. Pour lui, le fonctionnement actuel de la déconstruction suit cinq étapes : tout est domination (1), l’Occident représente l’apothéose de cette domination (2). La décolonisation n’a en fait pas eu lieu (3) : il faut donc se réveiller («woke»), sortir de l’illusion que tout va mieux (4). Resterait à passer de la théorie à la pratique : une fois éveillé, il faut annuler («cancel culture», 5). Parmi les intervenants, l’hypothèse est volontiers acceptée.
La matinée poursuit l’étude des apories du déconstructionnisme. Le professeur de sciences politiques Pascal Perrineau déplore une conception où «le lieu politique serait un lieu de projection de dominations en tous genres. A la figure du prolétaire ont succédé d’autres figures de victimes : femmes, immigrés, racisés, minorités homosexuelles», oubliant les vertus de la démocratie représentative (développées un peu plus tard par le philosophe Pierre Manent). «Dans le combat politique et culturel, le “wokisme” donne un avantage à l’accumulation du capital victimaire par les mouvements intellectuels et politiques.» La référence au vocabulaire marxiste n’est pas anodine : les chercheurs présents insistent sur les liens avec le communisme et ses échecs au cours du XXe siècle, comme la romancière et enseignante Véronique Taquin, ou le philosophe Pierre-André Taguieff : «Le “wokisme” est la dernière version en date de la grande illusion communiste», dit-il. Alors que la révolution prolétarienne se proposait de détruire la société capitaliste pour réaliser universellement l’égalité, le «wokisme» se fixerait désormais rien de moins que l’objectif de «détruire la civilisation occidentale en commençant par criminaliser son passé tout entier».
Après cette vue d’ensemble, les tables rondes suivantes passent en revue les «domaines d’application du “wokisme”» : la race, l’islam, le genre et la «cancel culture». L’occasion pour l’essayiste Pascal Bruckner d’affirmer que «le “wokisme” constitue un nouveau racisme» par sa propension à ramener les individus à leur couleur de peau : «Plus on assimile les gens à leur épiderme, plus on les enferme dans une idéologie qui n’est pas sans ressembler beaucoup à l’idéologie coloniale.» Lors de ce passage en revue alternent de façon pas toujours claire des exposés de chercheurs (Bernard Rougier, Thibault Tellier…), et des interventions plus proches du témoignage comme celle du politologue Vincent Tournier, professeur à Sciences-Po Grenoble, qui a vu son nom affiché sur les murs de l’école l’an passé, au moment d’une polémique liée à l’emploi du terme «islamophobie» dans l’intitulé d’un colloque.
Absence de moments de questions
Evidemment, une parole manque aux échanges : celle des «wokistes déconstructeurs» dont les approches sont critiquées à longueur d’interventions. Dans la salle, on reconnaît quelques visages de chercheurs qui pourraient s’en réclamer : l’absence de moments de questions ne leur permettra pas de tenter la controverse, dans une salle bien remplie et de toute façon visiblement acquise aux orateurs. «Cancel culture» appliquée aux “woke” ? Presque. Très en verve, le sociologue et chroniqueur à CNews Mathieu Bock-Côté entre dans la tête d’un «woke» : «un voyage en folie» pour expliquer «comment, pour les woke, l’universalisme est le vrai racisme». Il y explique que pour eux, la suprématie blanche serait dissimulée derrière la référence à l’universalisme, qu’il faudrait donc combattre pour faire ressortir les mécanismes de domination. Conclusion : «Pour nous [les blancs], exister, c’est expier ad vitam aeternam.» Rires et applaudissements fournis.
Aux abords de la salle, la présence d’une caméra de télévision suscite un moment de confrontation entre des étudiants (de divers collectifs, dont l’Unef et Solidaires) qui ont déployé une banderole «Combattons la banalisation de l’islamophobie», et d’autres qui portent des sweats du syndicat de droite UNI. C’est là qu’a lieu la controverse, et pas dans l’amphi Liard, où la déconstruction du déconstructionnisme s’opère en un long sermon… au pied un immense tableau de Richelieu, lui aussi présent sous les lambris dorés.
Thibaut Sardier
Pour la contradiction, voir le fil Twitter ci-dessous
CC/Webmaster
Rentrée et partiels à l’université : malgré la déferlante omicron, les étudiants toujours dans le vague
Alors que de nombreux étudiants sont positifs au coronavirus ou cas contact, plusieurs facultés ont annoncé organiser des sessions de substitution. Mais à quelques jours des examens, beaucoup ignorent la mise en place de ces solutions.
A quatre jours de la rentrée universitaire, les partiels sont bien maintenus en présentiel, a confirmé Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, mercredi matin sur France info. Les cours reprendront également dans la continuité du premier semestre, pour la plupart en personne, après une année hybride au mieux, à distance au pire. Pourtant, la situation sanitaire nationale empire partout pendant ces fêtes de fin d’année. En pleine cinquième vague de la pandémie de coronavirus, la France a atteint mardi les 208 000 nouveaux cas positifs en 24 heures, un record. Lundi, le Premier ministre, Jean Castex, annonçait de nouvelles mesures restrictives, tandis que Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education, précisait mardi avec difficulté le protocole de retour à l’école.
Haut taux de vaccination
Dans le supérieur, les reports d’examens ne seront étudiés qu’au cas par cas, alors qu’une soixantaine de clusters de 4 à 30 étudiants ont été répertoriés depuis septembre. La ministre souligne le haut taux de vaccination de cette tranche d’âge, plus de 92%, dont 30% de triple vaccinés. Les absents aux épreuves, positifs au coronavirus ou cas contact, pourront être notés lors de sessions de substitution. «Les étudiants ne seront pas envoyés au rattrapage» de juin, et le contrôle continu sera maintenu. «Les établissements ont tout mis en place pour que tout se passe le mieux possible», a assuré Frédérique Vidal.
Les étudiants le savent-ils ? Le sujet inquiète notamment ceux en troisième année de licence, qui soumettent leur dossier d’entrée en master bien avant les rattrapages de fin de l’année. Paul Mayaux, président du syndicat étudiant la Fage (Fédération des associations générales étudiantes), qui compte 300 000 adhérents, souligne ainsi que plusieurs universités n’ont pas communiqué sur l’organisation de sessions de substitution. «Et, sans aucune information, la plupart des étudiants pensent qu’ils vont automatiquement basculer en rattrapage», confirme Mélanie Luce, présidente du syndicat Unef (Union nationale des étudiants de France).
«Pas d’inquiétude à aller à l’université»
Les présidents d’universités contactées par Libération maintiennent le protocole de rentrée arrêté avant les vacances, en amont de la nouvelle vague et de la prise de parole de la ministre. «Si on peut mettre 2 000 personnes dans une salle de spectacle pendant trois heures, je ne vois pas d’inquiétude [à l’idée] d’aller à l’université», estime Hugues Kenfack, président de l’université Toulouse 1-Capitole et professeur de droit. L’autonomie de chaque structure est selon lui appréciable : «Dans mon cas, une université de centre-ville, nous avons quelques grands amphis, mais beaucoup de petites salles. On a donc juste revu les emplois du temps pour que le nombre maximum d’étudiants sur site au même moment soit réduit.»
L’université Rennes-1, où une partie des 30 000 étudiants débuteront leurs partiels le 9 janvier, a déjà prévu son calendrier : «Dans chaque faculté, UFR et institut, un conseil où des étudiants votent ont arrêté les dates des épreuves de substitution, qui sont distinctes des épreuves de rattrapage», retrace son président, David Alis, professeur de sciences de gestion.
Même constat à l’université de Strasbourg, où la majorité des épreuves de partiels ont lieu à partir de lundi. «Seule variable manquante, le nombre d’étudiants qui seront concernés par le coronavirus», s’interroge son président, Michel Deneken, professeur de théologie. Mais rien de déstabilisant pour son administration. «Chaque année, sur 60 000 étudiants répartis dans nos 35 facultés, plusieurs centaines ne peuvent pas être présents aux examens, pour des raisons de santé ou familiale. Ils se présentent aux épreuves de substitution.»
«Question de morale civique»
En France, certains étudiants isolés ont déclaré publiquement qu’ils se présenteraient aux épreuves, même s’ils sont positifs, de peur d’être calés sur les épreuves de rattrapage. «C’est une question de conscience, de morale civique», fustige Michel Deneken. Cette perspective inquiète Paul (1), 20 ans, étudiant en sociologie à Aix-en-Provence qui attaque deux semaines de partiels lundi et craint d’être contaminé. «Je ne comprends pas. L’année dernière, on passait les partiels en distanciel pour moins que ça.» Paul a déjà perdu un proche du coronavirus, il est lui-même à risque, tout comme plusieurs personnes dans son entourage.
Mathias, 23 ans, étudiante en master 2 à Lyon, craint de contaminer un parent vulnérable. «Côté master, on a de la chance, on n’est d’une vingtaine en classe. Mais nos salles ne sont pas aérées, les profs enlèvent parfois leurs masques et c’est difficile de leur faire remarquer.» Elle compte s’acheter des masques FFP2, plus efficaces que les masques chirurgicaux. «Mais je ne sais pas si je peux me le permettre financièrement», redoute-t-elle. A Lyon-1, pour éviter du stress supplémentaire, la direction a décidé de fournir un masque FFP2 pour les examens en présentiel, «en espérant les recevoir à temps». Dommage, Mathias étudie à Lyon-2.
Miren Garaicoechea
(1) Le prénom a été modifié.
De retour à l’université, la lassitude des enseignants-chercheurs face à la « gestion de la pénurie »
EXTRAITS
Chaque année, le nombre d’étudiants à l’université augmente, mais les moyens ne suivent pas. Les enseignants observent, impuissants, la détérioration de leur environnement de travail et des conditions d’études pour les jeunes.
C’est tout juste la rentrée, mais la voilà déjà essoufflée. Oriane Petiot, 32 ans, est pourtant agrégée d’éducation physique et sportive (EPS) : l’endurance, elle connaît. Au printemps, elle a démissionné de sa fonction de responsable pédagogique de la licence 1 du département sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) de l’université Rennes-II. Comme la totalité de ses collègues.
Habituellement, ce sont eux qui organisent la scolarité des étudiants. Mais cette année, ils ont refusé de préparer les emplois du temps et les groupes : la rentrée est donc reportée, pour le moment, au 4 octobre. « Aujourd’hui, personne ne veut me remplacer pour remplir cette mission : il faudrait être fou pour accepter. » La normalienne endossait seule la responsabilité des 650 étudiants de première année. Son unité de formation et de recherche (UFR), particulièrement sous-dotée, compte quatre membres du personnel administratif et 60 enseignants titulaires pour 2 800 étudiants. Soit un professeur pour 44 étudiants. A l’échelle nationale, on dénombre un titulaire pour 35 étudiants en Staps. Et un pour 17, toutes filières confondues.
Un rythme « monstrueux »
D’où, à Rennes-II, une « impression de bricoler en permanence » qui s’est répercutée sur la santé des enseignants, et sur la qualité de la formation. « On a des collègues qui craquent, avec des cas de burn-out sévères, raconte Oriane Petiot. On n’a pas les forces vives pour faire face collectivement. On gère la masse, c’est l’usine en permanence. » Elle décrit un rythme « monstrueux » : les mails le jour et la nuit, la gestion des salles et des emplois du temps, la formation des vacataires, la répartition des groupes de langues, le remplacement des congés maladie, l’annulation de certains cours faute d’enseignants disponibles… En 2020, Oriane Petiot a renoncé à une partie de son congé maternité et cumulé 160 heures supplémentaires, en plus des 384 heures prévues dans son statut. « J’ai fait double service, avec mon bébé sur les genoux. On est tellement obnubilé par toutes les tâches parasites et organisationnelles que le cœur de notre métier en est complètement altéré. »
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« Sous respiration artificielle »
L’un des nœuds du problème est humain : le recrutement d’enseignants-chercheurs permanents. Leur nombre stagne (– 1 %) depuis dix ans. Les universités, autonomes, pourraient-elles en recruter davantage ? « Le ministère nous y invite, mais c’est impossible », expose la professeure Georgette Dal, vice-présidente de l’université de Lille, par ailleurs à la tête de l’association des VP-RH, regroupant tous les vice-présidents responsables des ressources humaines dans les universités.
Elle et ses homologues font face à la même problématique : à mesure que leurs personnels progressent dans leur carrière et que celles-ci s’allongent, leur masse salariale augmente. « Chaque année, à Lille, on a 3 millions d’euros en plus, simplement en raison de la progression des salaires liée à l’ancienneté et à l’avancement de grade. On arrive à négocier la moitié de cette somme auprès du rectorat. Pour le reste, on doit se débrouiller. Et donc, la solution c’est de ne pas recruter de nouveaux enseignants », regrette la vice-présidente de ce méga établissement – 70 000 étudiants, 7 000 membres du personnel.
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« La France ne traite pas ses enseignants-chercheurs comme elle le devrait », abonde Manuel Tunon de Lara, le président de la Conférence des présidents d’université. Il estime que « si une partie des enseignants-chercheurs est désabusée, c’est à raison : ils sont moins bien payés, moins bien considérés que leurs homologues étrangers ». Les burn-out d’enseignants-chercheurs, s’ils sont peu recensés, existent. Florence, 44 ans (qui a requis l’anonymat), maîtresse de conférences, en a fait un. Elle s’est absentée pendant plusieurs mois, « épuisée » par ses conditions de travail à l’université. De retour dans son établissement, elle évoque aujourd’hui la « souffrance » de recruter des enseignants contractuels « qui gagnent 44 euros brut de l’heure pour une vacation, ou 800 euros net par mois », et qui effectuent le double de son service d’enseignement.
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En licence d’informatique à l’université de Reims, à défaut de pouvoir trouver des enseignants, des heures de cours disparaissent. « A Reims, il est difficile de trouver des vacataires en informatique. Surtout pour 25 euros l’heure de travaux pratiques ! Alors, forcément, parfois, certains cours ne sont pas assurés », explique Hacène Fouchal, enseignant-chercheur. Cette année, son département compte près de 500 étudiants de la licence au master – ils étaient 374 quatre ans plus tôt. Et pas un seul enseignant permanent supplémentaire, ils en ont même perdu deux en cours de route.
A l’université d’Aix-Marseille, plus de 2 000 heures d’enseignement en mathématiques étaient non pourvues au moment de la rentrée. « J’étais assez surpris que la situation soit aussi catastrophique en maths : on a l’image d’une discipline historiquement privilégiée et même là ça se dégrade, s’inquiète un enseignant vacataire qui a souhaité garder l’anonymat. On va combler les trous comme on peut au premier semestre, mais après ? »
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Enseignement supérieur : « La valorisation de la recherche doit être remise en haut de l’agenda politique et scientifique »
EXTRAITS
Le professeur de sciences de gestion Jean-Philippe Denis rappelle, dans une tribune au « Monde », que la France doit mieux promouvoir ses savoirs en sciences exactes mais aussi dans les sciences humaines et sociales qui constituent un puissant levier de compétitivité pour la recherche française.
Tribune. Rendu public en janvier 2007 et établi notamment par Emmanuel Macron, le rapport sur la valorisation de la recherche supervisé par Henri Guillaume, inspecteur général des finances, dressait un constat sombre : « En dépit des mesures prises depuis la loi sur l’innovation et la recherche de 1999, la valorisation de la recherche ne progresse pas en France depuis quinze ans. La stagnation concerne les multiples formes de la valorisation de la recherche, entendue ici sous son aspect le plus large comme l’ensemble des relations entre la recherche publique et le monde économique (…). Pour l’essentiel, ce constat rappelle donc le bilan établi en 1998, à la veille de la loi de 1999. »
Un certain nombre de symptômes étaient soulignés. Parmi ceux-ci, une hyper-concentration à hauteur de 90 % sur trois acteurs des revenus nationaux liés à des brevets – le CNRS, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et l’Institut Pasteur. A l’exception de l’Ecole des mines de Paris ou de l’Ecole supérieure d’électricité (avec 20 % de la recherche financée par des entreprises) explicitement mentionnées, les trois quarts de l’activité de recherche contractuelle étaient concentrés sur moins de 3 % des laboratoires étudiés tandis que les universités ou le CNRS ne couvraient que 2 % en moyenne de leurs dépenses de recherche par des contrats avec les entreprises.
Enfin, le rapport notait des retombées socio-économiques de la recherche globalement très en deçà de ce que l’on observait déjà à l’international. En cause principalement, le mille-feuille institutionnel conduisant à une faible efficacité (grandes écoles, universités, unités mixtes de recherche, organismes de recherche) mais aussi une absence de culture de la valorisation et des freins organisationnels (les structures responsables de porter la valorisation étant trop éloignées des lieux de production de la recherche).
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Penser stratégie de valorisation, c’est nécessairement reconnaître la nécessité de penser selon un autre référentiel : les progrès en matière d’intelligence artificielle (IA) et de traduction automatique invalident le postulat du recours obligatoire à l’anglais dans la valorisation des enseignements et des productions scientifiques ; à la rigueur de productions scientifiques évaluées dans le cadre de procédures entre pairs qui s’étalent sur plusieurs années, la valorisation appelle des modes d’organisation fondés sur des logiques de type innovation Bêta ou encore « test & learn ».
Les nouveaux terrains de jeux des Gafam
Enfin, à la fuite en avant dans la course à la nouveauté et à la prochaine « découverte », c’est bien d’abord de préservation et de valorisation des actifs, des patrimoines, des catalogues des œuvres passées qu’il convient de s’inquiéter. En ce domaine, la découverte des manuscrits inédits de l’écrivain Céline (déjà valorisés plusieurs millions d’euros) ou encore le succès de la série Lupin de Netflix à l’international (et son impact dans les librairies sur les ventes des œuvres de Maurice Leblanc) fournissent des jurisprudences à méditer.
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Tous les signaux convergent en effet pour indiquer qu’à l’image du sport professionnel, l’éducation et l’enseignement primaire, secondaire comme supérieur sont déjà les nouveaux terrains de jeux des Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) et autres BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) dans le cadre d’un processus considérablement accéléré par la crise sanitaire et les confinements successifs.
Parcoursup : l’heure de la dernière chance pour trouver une formation
EXTRAITS
Au rectorat de Paris, la commission d’accès à l’enseignement supérieur passe au crible les dossiers des candidats sans proposition d’admission qui ont demandé un accompagnement.
Trouver une place dans l’enseignement supérieur en dépit d’un dossier scolaire fragile ou d’un choix de formations pas toujours approprié : c’est la mission de la dernière chance que s’emploie à remplir l’équipe de Virginie Cousin-Douel, chef du service d’information et d’orientation de l’académie de Paris. Sans interruption, vendredi 16 juillet, la conseillère du recteur a passé en revue la situation individuelle d’une centaine de lycéens, candidats malheureux à des BTS tertiaires et production, filières sélectives au seuil desquelles seuls les très bons dossiers ont une chance de passer sur Parcoursup.
Au total, en France, sur 66 800 bacheliers encore sans proposition, 4 979 ont sollicité l’accompagnement des commissions d’accès à l’enseignement supérieur (CAES) qui fonctionnent sous la houlette des recteurs d’académie jusqu’au mois de septembre. A Paris, Mme Cousin-Douel a enregistré 542 saisines, dont 370 de la part de bacheliers n’ayant reçu aucune proposition d’admission à l’issue de la phase principale, qui s’est achevée le 16 juillet.
Les deux années de crise sanitaire, alliées à l’enseignement à distance, ont compliqué la tâche des élèves de terminale pour construire un projet d’orientation solide, ce qui a pu amener certains à se fourvoyer en formulant trop de vœux pour des formations ultra-sélectives et/ou sans lien avec la nature de leur bac.
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Le dossier suivant, celui d’un lycéen de la filière technologique, n’a pas reçu l’avis favorable du proviseur, lui non plus. « C’est étonnant, car il a de bons résultats en langue vivante, avec des capacités, mais un manque de régularité, observe Mme Pasco. Je m’interroge sur la cohérence entre sa mention bien au bac, les très bonnes appréciations tout au long de l’année, et cet avis finalement défavorable du proviseur… C’est un très bon dossier ! »
Entre les lignes, l’équipe perçoit un possible « problème de comportement » – qui ne peut être explicitement mentionné dans un dossier Parcoursup. « C’est une hypothèse que nous émettons et qui expliquerait cette pondération à la baisse de l’avis », indique Virginie Cousin-Douel, qui va proposer à ce jeune homme une place en BTS gestion de la petite et moyenne entreprise (GPME).
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Quant à cet élève en bac professionnel gestion administration (GA), obtenu au rattrapage, son dossier aurait pu être désespéré ; 3 sur 20 en anglais, 6 en espagnol, 6 en français, 4 en histoire-géographie… « Il faut l’insérer très vite pour qu’il ne décroche pas », alerte l’inspectrice Corinne Pasco. Sa demande pour intégrer un BTS GPME est pourtant sans espoir, l’équipe pédagogique du lycée n’étant pas favorable à une quelconque poursuite d’études.
En fouillant dans son dossier, la CAES a trouvé la clé. « J’ai reçu ma carte d’électeur et je suis content de pouvoir voter aux élections régionales, d’exprimer ma voix. J’ai aussi fait du bénévolat pour les Restos du cœur en décembre 2019, porte de La Villette », a écrit le candidat qui se révèle sous un nouveau jour, celui de « l’engagement citoyen ». Virginie Cousin-Douel pense avoir pour lui une solution : la toute nouvelle formation d’initiative locale (FCIL) conçue avec la Ville de Paris pour permettre à des jeunes de passer le concours de gardien de la paix.
Soazig Le Nevé
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Précarité étudiante : à Paris, les files d’attente pour la distribution alimentaire ne faiblissent pas
EXTRAITS
L’association Linkee, qui prépare des colis avec des invendus alimentaires, vient en aide à 15 000 étudiants d’Ile-de-France depuis un an, notamment à Ground Control, dans l’est de la capitale.
La pluie s’abat sur le préau de l’ancien entrepôt de la SNCF, où plus de 200 étudiants font la queue. Ce soir du mardi 13 juillet, c’est à Ground Control, lieu culturel et branché de l’est parisien, que la distribution a lieu. Le principe : sur présentation de sa carte, tout étudiant inscrit en amont sur le site de l’association Linkee peut recevoir gratuitement un colis de 7 à 8 kilos de produits bio, issus des invendus des supermarchés, chaînes de vente à emporter et autres cantines collectives – dont les stocks s’écoulent plus ou moins bien en fonction du recours au télétravail.
« Chaque année, dix millions de tonnes d’aliments partent à la poubelle », rappelle Julien Meimon, fondateur de Linkee en 2016. Sur les étals, des choux rouges, du fenouil, des ananas, des avocats et des œufs permettront de cuisiner pendant plusieurs jours. Parfois, des chefs bénévoles remettent eux-mêmes aux étudiants leurs petits plats.
Depuis un an, l’association essaime auprès de 15 000 étudiants ces marchandises dans vingt points de distribution en Ile-de-France, des « tiers-lieux » tels des bars ou espaces culturels, qui rendent le moment moins formel. En plus d’un colis, chacun peut bénéficier des conseils d’associations présentes sur place, pour trouver un logement, rencontrer un psychologue ou encore se faire couper les cheveux par une coiffeuse bénévole.
A Ground Control, le pic de fréquentation lors du confinement a atteint les 900 personnes. « Au début, je suis venue pour la nourriture et après, j’y suis restée car il fallait absolument que je voie du monde. Un bonjour, un sourire… J’ai l’impression d’être une clocharde en disant cela, mais c’est pourtant ce dont nous avons besoin », relate Delphine, étudiante en master à l’Ecole des hautes études en sciences sociales.
Dans la file d’attente, se dévoilent des visages marqués par la fatigue ou la gêne de recourir à l’aide alimentaire. « Mon père n’a qu’une petite retraite et ma mère ne travaille qu’irrégulièrement. Je suis obligée de les aider », témoigne une jeune fille, en deuxième année d’études de médecine à l’Université de Paris, qui a perdu son job de serveuse à cause du confinement.
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Lors de son discours du 12 juillet, Emmanuel Macron a eu un mot pour « une jeunesse qui a tout sacrifié » mais la promesse d’agir est restée évasive, le chef de l’Etat renvoyant à la rentrée pour présenter « la garantie jeune universelle », dispositif financier qui, jusqu’ici, est réservé aux jeunes sans qualification.
« Quid des étudiants ? », réagit le syndicat L’Alternative, qui souligne que les 2,8 millions d’étudiants ne sont donc pas concernés par cette annonce. Et quid de la réforme des bourses promise à trois reprises depuis le début du quinquennat ? La Fédération des associations générales étudiantes, première organisation représentative, demande en urgence une allocation de rentrée ainsi qu’une revalorisation et une extension des bourses à un plus grand nombre de bénéficiaires.
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Soazig Le Nevé
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Parcoursup : l’admission à l’université, hypothèse incertaine pour les lycéens
EXTRAIT
Le tri des candidatures aux licences universitaires comporte une part d’aléatoire, y compris pour des lycéens affichant un bon dossier. Une source de frustration et de stress supplémentaire.
Sa position la plus favorable sur liste d’attente : 4 000e. La plus mauvaise : 8 000e. Depuis un mois, Flora (les prénoms ont été modifiés) se sent en sursis, à mesure que Parcoursup rend ses réponses d’admission dans l’enseignement supérieur. Elève au lycée Hélène-Boucher, dans le 20e arrondissement de Paris, 14/20 de moyenne, la jeune fille souhaite intégrer une licence en sciences politiques à Paris-I ou à Nanterre, un projet validé par ses professeurs et par le chef d’établissement sur la « fiche avenir » versée à son dossier de candidature.
Pourtant, ces deux formations « non sélectives » l’ont mise en attente. Au bout de trois semaines, deux autres formations, qui étaient pour elle des « vœux de secours » – licence de psychologie et licence d’administration économique et sociale (AES) – pour lesquels Flora était aussi en attente, ont fini par lui donner une réponse positive, des centaines de places s’étant libérées ces derniers jours.
L’exemple de Flora est loin d’être isolé et trois ans après la mise en place de Parcoursup, la question est de savoir si les filières « non sélectives » à l’université sont encore une réalité lorsque les listes d’attente sont si longues qu’aucun espoir n’est permis pour le candidat mal classé. Le ministère de l’enseignement supérieur martèle de son côté qu’aucun refus d’admission ne peut être formellement opposé par les commissions d’examen des vœux puisqu’elles n’ont pas la possibilité de dire « non » à des candidats. En revanche, elles peuvent les placer en fin de liste d’attente s’ils n’ont pas été classés par l’algorithme de tri.
« Seule une capacité d’accueil insuffisante peut justifier qu’il ne soit pas fait droit à une demande d’inscription dans une formation non sélective, affirme Jérôme Teillard, responsable de la plate-forme Parcoursup. Evidemment, certaines de ces formations peuvent connaître des tensions en dépit des créations de places régulières conduites dans le cadre du plan étudiants et du plan de relance. » Jeudi 1er juillet, 16,6 % des 841 000 candidats (lycéens et étudiants en réorientation) restaient sans proposition. A partir du 2 juillet, chacun pourra solliciter un accompagnement de son rectorat pour trouver une formation parmi les places encore vacantes.
Professeur principal dans l’académie d’Amiens, Jean (qui a requis l’anonymat) ne souhaite plus « assurer le service après-vente » de la plate-forme. « Je m’interroge cette année plus que les précédentes, rapporte-t-il. La grande question des élèves est de savoir s’ils auront une place à l’université, ce à quoi je suis incapable de répondre. » Dans sa classe, cet enseignant d’histoire-géographie observe un phénomène nouveau : des élèves à 11 ou 12/20 de moyenne reçus en classe prépa, une autre avec 17/20 sur liste d’attente pour le Parcours accès santé spécifique (PASS) de la faculté de médecine, tandis qu’une troisième à 14,5/20 y a été admise dès le premier tour… « Elles ont choisi les mêmes spécialités en 1re et en terminale et présentent des profils similaires, sans engagement extrascolaire qui aurait pu faire la différence entre elles, analyse leur professeur. Est-ce dû à un bug informatique ? Est-ce qu’il vaut mieux avoir 14 partout plutôt que 17 de moyenne avec une grande différence entre deux matières ? »
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Soazig Le Nevé
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Parcoursup : l'admission à l'université, hypothèse incertaine pour les lycéens
Sa position la plus favorable sur liste d'attente : 4 000 e. La plus mauvaise : 8 000 e. Depuis un mois, Flora (les prénoms ont été modifiés) se sent en sursis, à mesure que Parcoursup rend se...
Un étudiant sur deux obligé de sauter un repas, selon une nouvelle étude
EXTRAIT
Une étude de Linkee menée auprès de 3 281 étudiants révèle que la précarité étudiante n’a jamais été aussi élevée. Et 40 % des participants envisagent même d’arrêter complètement leurs études.
«Pas de vacances pour la précarité», explique Julien Meimon, président de l’association Linkee qui vient en aide aux plus démunis tout en luttant contre le gaspillage alimentaire à Paris. Cette organisation vient de publier une étude inquiétante sur la précarité étudiante: 97 % des participants vivent sous le seuil de pauvreté. Julien Meimon souligne les difficultés rencontrées par les étudiants, au-delà de la crise sanitaire: «Ces jeunes vont mettre beaucoup de temps à s’en relever. C’est un problème de fond qui n’est pas tranché parce que les terrasses ont ouvert et que les gens se préparent à partir en vacances».
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Jean Cittone
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Un étudiant sur deux obligé de sauter un repas, selon une nouvelle étude
Une étude de Linkee menée auprès de 3 281 étudiants révèle que la précarité étudiante n'a jamais été aussi élevée. Et 40 % des participants envisagent même d'arrêter complètement le...
Génération Covid, le malaise étudiant [Enquête] - Vidéo
« C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 », affirmait Emmanuel Macron le 14 octobre.
Mais en 2021, la situation des 2,8 millions d’étudiants en France n’a jamais été aussi précaire. Selon la Fondation Abbé Pierre, les 18-30 ans ont été les premières victimes des conséquences économiques et sociales de la crise du Covid-19. Le sénateur des Hauts de Seine Pierre Ouzoulias préside la mission d’information sur la vie étudiante. Il est allé à la rencontre des acteurs concernés pour mieux cerner le malaise étudiant. Les jeunes : victimes collatérales de la crise sanitaire ?
Une enquête de Flora Sauvage (2021)
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