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Vivement l'Ecole!

politique

Les enjeux méconnus de l’égalité femmes-hommes dans le système éducatif...

8 Mars 2018 , Rédigé par Fondation Jean-Jaurès Publié dans #Education, #Politique, #Femme

Elle rêve.. Il ambitionne...

Elle rêve.. Il ambitionne...

EXTRAITS

Le système éducatif, malgré son objectif égalitaire et le rôle crucial joué par l’école pour l’atteindre, reproduit lui aussi les inégalités entre les femmes et les hommes, que ce soit du côté des « usagers » (les élèves) ou du côté des « agents » (les enseignants). Analyse avec Ismail Ferhat et Dominique Meurs pour l’Observatoire de l’éducation de la Fondation.

I - L’école et l’égalité genrée : un paradoxe multiple

Les inégalités genrées à l’école sont marquées par un paradoxe. De très nombreux travaux en sciences sociales et une abondante production officielle existent sur le sujet. Peuvent être cités le rapport du Sénat en 2014 sur les stéréotypes scolaires, celui de France Stratégie en 2014, ou encore le travail du Haut Conseil à l’égalité en 2017. C’est un domaine apparemment bien défini, connu des pouvoirs publics et investi par la recherche. Dans le même temps, le système éducatif français est l’un des rares lieux où les filles surclassent les garçons. Du diplôme national du brevet au master, les filles sont systématiquement plus diplômées que les garçons. L’écart s’est même encore accru récemment : 79 % des filles d’une génération ont obtenu le baccalauréat, contre 74 % des garçons en 2012[1]. La sous-performance des garçons explique ainsi le fait que la France soit toujours (légèrement) en dessous des 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat.

Pourtant il faut se garder de croire que le problème est « réglé » pour l’école et que l’égalité est « déjà là ». Le système éducatif, malgré son objectif égalitaire et le rôle crucial joué par l’école pour l’atteindre, reproduit comme le reste du corps social les inégalités genrées. Celles-ci vont se manifester de manière déterminante dans les choix de filières : les garçons sont ultra-majoritaires dans les écoles d’ingénieurs et d’informatique, les filles dans les filières littéraires. Mais ces déterminants peuvent changer : depuis le début des années 2000, les filles représentent 60 % des étudiants en deuxième année de médecine.

Si les choix genrés de spécialisation scolaire sont bien suivis et connus, d’autres aspects des inégalités entre les femmes et les hommes restent des angles peu éclairés, voire absents, de l’analyse du système éducatif. Le premier aspect concerne les disparités territoriales et leurs impacts sur les différences genrées ; le deuxième, la question des différences de carrière des femmes et des hommes dans l’Éducation nationale, soit 1,1 million de personnes[2]. Avec l’idée selon laquelle le statut de fonctionnaire, accompagné d’une définition commune des indices de traitement pour un poste donné, interdit toute inégalité de salaire non justifiée entre les femmes et les hommes, on laisse ainsi de côté le fait que les carrières sont différentes et que les postes les mieux classés sont majoritairement occupés par des hommes dans un domaine où les femmes représentent près de 80 % des effectifs.

Nous proposerons ici un rappel de ces deux inégalités laissées à l’arrière-plan. Le premier point est celui des usager(e)s du système éducatif, le deuxième est celui des personnels du système éducatif et la hiérarchie genrée qui le caractérise.

II - Les usagers

Au niveau local, les inégalités de genre pèsent lourdement dans certaines difficultés éducatives. Une récente note de la Fondation Jean-Jaurès montrait combien les réformes de rythmes scolaires pèsent sur l’emploi et le temps de vie des femmes[3]. Ceci se traduit d’ailleurs de manière différenciée : les familles de milieu favorisé, plus libres dans leur gestion du temps, s’accommodaient du mercredi libre, mais les femmes cadres ont massivement augmenté leur travail le mercredi lors du passage à 4 jours et demi. Les femmes des milieux populaires (et les familles issues de l’immigration), plus contraintes dans leurs horaires de travail, défendaient tendanciellement la réforme des rythmes effectuée en 2013[4]. C’est une question d’autant plus sensible que, depuis la rentrée scolaire de 2017, les communes ont le choix entre 4 jours et 4,5 jours. De fait, les communes rurales ou celles moins dotées financièrement ont massivement fait le choix du retour à la semaine de 4 jours, avec probablement comme conséquence une dégradation des conditions d’emploi des femmes avec le plus de rigidité des horaires.

Autre élément affectant les usagers et les usagères, les territoires en difficulté scolaire sont aussi ceux, tendanciellement, où les garçons réussissent le moins[5]. Ces inégalités territoriales de genre à l’école se rejoignent avec le développement des stéréotypes. Dans les établissements dégradés, certains élèves masculins créent une construction identitaire dévalorisant le travail scolaire[6] : le « bouffon »/« bolosse » est le bon élève sous-valorisé, voire stigmatisé. Or, la politique de vie scolaire aboutit au fait que les garçons sont massivement sanctionnés : sur un échantillon des collèges de Bordeaux dans le cas de l’étude de Sylvie Airal, 80 % des sanctions sont attribués aux garçons. Ceci conforte cela pour des raisons d’ailleurs légitimes (ne pas laisser impunies les violations de la norme scolaire). Or, la force de ces stéréotypes genrés dans certains établissements nourrissent en retour des inégalités réelles. Un exemple inquiétant peut être évoqué :  plus les filles sont minoritaires en lycée professionnel, plus elles risquent d’être victimes de violence scolaire[7].

(...)

Le rapport de 2016 souligne le rôle des fonctions locales des personnels éducatifs dans les trajectoires de promotions internes[13]. La première fonction des responsabilités éducatives, la direction d’école primaire, se situe ainsi dans un milieu professionnel à 85 % féminin et ne constitue pas une fonction hiérarchique. En revanche, elle peut constituer un tremplin pour des évolutions de carrière dans le premier degré. Or, cette fonction surreprésente nettement les hommes (il y a 74 % de femmes dans les directions d’école). Le plafond de verre commence donc très tôt, dès la première marche de la promotion interne de l’Éducation nationale. Pour rétablir les équilibres, il est nécessaire de comprendre pourquoi si peu de femmes acceptent de franchir cette marche et laisse leurs collègues masculins prendre ces responsabilités. Il est très probable que, comme dans le reste de l’économie, les freins aux carrières sont à chercher du côté de l’articulation entre vie familiale et vie professionnelle, et la difficulté pour les mères, dans le schéma traditionnel de partage inégal des tâches au sein du ménage, à concilier les deux lorsque les responsabilités – et les temps de réunions – augmentent. Les politiques volontaristes de quota, même si elles ne sont pas inutiles pour les postes à haute visibilité, ne peuvent pas à elles seules rétablir les équilibres. Il serait d’autant plus important de rééquilibrer la hiérarchie éducative que l’éducation des filles et des garçons à l’égalité se joue aussi dès les premiers pas dans l’école.

Ismail Ferhat, Dominique Meurs

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Mai 68 a-t-il « désintégré » la société française ? Les Français répondent non à Zemmour...

7 Mars 2018 , Rédigé par Le Nouveau Magazine Litteraire Publié dans #Politique, #Histoire

Mai 68 a-t-il « désintégré » la société française ? Les Français répondent non à Zemmour...

Selon que vous lisiez « Le Figaro magazine » ou « Le Nouveau Magazine littéraire » ce weekend, votre vision de mai 68 va varier du tout au tout. Le premier, avec Eric Zemmour au bazooka, dénonce sans ambiguïté l’héritage tandis que le second a interrogé les Français… qui le défendent ardemment.

Deux médias, deux lectures opposées de l'histoire. Le Figaro magazine consacre son dernier numéro à Mai 68, sous le titre en couverture : « 50 ans après le vrai bilan de Mai 68 ». Intitulé « La désintégration », l’édito d’Éric Zemmour n’y va – sans surprise - pas de main morte : « Famille, autorité, héritage, nation : au-delà de son aspect festif, écrit-il, le mouvement de Mai 68 précipita, par la remise en cause des valeurs traditionnelles, la grande désagrégation des sociétés occidentales. »

Le polémiste, qui réhabilitait Charles Maurras dans ces mêmes pages il y a tout juste un mois jour pour jour, a-t-il raison quand il qualifie les événements de mai-juin 68 de « destructeurs » pour la société française ?

Eh bien la grande majorité des Français sont en désaccord, si l’on en croit notre sondage Le NML/Harris interactive, paru mercredi : 79 % des Français attribuent des conséquences positives à Mai 68 et 83 % estiment que ce mouvement a participé à l’amélioration des conditions de travail. Loin de désapprouver ce mouvement de contestation qui déboucha sur la plus grande grève dans un pays industriel, les Français plébiscitent au contraire massivement ces événements.

(...)

Simon Blin

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A lire aussi, toujours dans l'excellent Nouveau Magazine Littéraire

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Quand la France s'ennuie...

6 Mars 2018 , Rédigé par Pierre Viansson-Ponté Publié dans #Politique, #Histoire

Quand la France s'ennuie...

Ce qui caractérise actuellement notre vie publique, c'est l'ennui.  Les Français s'ennuient. Ils ne participent ni de près ni de loin aux  grandes convulsions qui secouent le monde, la guerre du Vietnam les  émeut, certes, mais elle ne les touche pas vraiment. Invités à réunir "un milliard pour le Vietnam",  20 francs par tête, 33 francs par adulte, ils sont, après plus d'un an  de collectes, bien loin du compte. D'ailleurs, à l'exception de quelques  engagés d'un côté ou de l'autre, tous, du premier d'entre eux au  dernier, voient cette guerre avec les mêmes yeux, ou à peu près. Le  conflit du Moyen-Orient a provoqué une petite fièvre au début de l'été  dernier : la chevauchée héroïque remuait des réactions viscérales, des  sentiments et des opinions; en six jours, l'accès était terminé.

Les  guérillas d'Amérique latine et l'effervescence cubaine ont été, un  temps, à la mode; elles ne sont plus guère qu'un sujet de travaux  pratiques pour sociologues de gauche et l'objet de motions pour  intellectuels. Cinq cent mille morts peut-être en Indonésie, cinquante  mille tués au Biafra, un coup d'Etat en Grèce, les expulsions du Kenya,  l'apartheid sud-africain, les tensions en Inde : ce n'est guère que la  monnaie quotidienne de l'information. La crise des partis communistes et  la révolution culturelle chinoise semblent équilibrer le malaise noir aux Etats-Unis et les difficultés anglaises.

De  toute façon, ce sont leurs affaires, pas les nôtres. Rien de tout cela  ne nous atteint directement : d'ailleurs la télévision nous répète au  moins trois fois chaque soir que la France est en paix pour la première  fois depuis bientôt trente ans et qu'elle n'est ni impliquée ni  concernée nulle part dans le monde.

La jeunesse s'ennuie. Les  étudiants manifestent, bougent, se battent en Espagne, en Italie, en  Belgique, en Algérie, au Japon, en Amérique, en Egypte, en Allemagne, en  Pologne même. Ils ont l'impression qu'ils ont des conquêtes à entreprendre, une protestation à faire entendre, au moins un sentiment de l'absurde à opposer à l'absurdité, les étudiants français se préoccupent de savoir si les filles de Nanterre et d'Antony pourront accéder librement aux chambres des garçons, conception malgré tout limitée des droits de l'homme.

Quant  aux jeunes ouvriers, ils cherchent du travail et n'en trouvent pas. Les  empoignades, les homélies et les apostrophes des hommes politiques de  tout bord paraissent à tous ces jeunes, au mieux plutôt comiques, au  pire tout à fait inutiles, presque toujours incompréhensibles.  Heureusement, la télévision est là pour détourner  l'attention vers les vrais problèmes : l'état du compte en banque de  Killy, l'encombrement des autoroutes, le tiercé, qui continue d'avoir le dimanche soir priorité sur toutes les antennes de France.

Le général de Gaulle s'ennuie. Il s'était bien juré de ne plus inaugurer les chrysanthèmes et il continue d'aller, officiel et bonhomme, du Salon de l'agriculture à la Foire de Lyon. Que faire d'autre ? Il s'efforce parfois, sans grand succès, dédramatiser  la vie quotidienne en s'exagérant à haute voix les dangers extérieurs  et les périls intérieurs. A voix basse, il soupire de découragement  devant " la vachardise " de ses compatriotes, qui, pourtant, s'en  sont remis à lui une fois pour toutes. Ce qui fait d'ailleurs que la  télévision ne manque pas une occasion de rappeler que le gouvernement est stable pour la première fois depuis un siècle.

Seuls  quelques centaines de milliers de Français ne s'ennuient pas :  chômeurs, jeunes sans emploi, petits paysans écrasés par le progrès,  victimes de la nécessaire concentration et de la concurrence de plus en  plus rude, vieillards plus ou moins abandonnés de tous. Ceux-là sont si  absorbés par leurs soucis qu'ils n'ont pas le temps de s'ennuyer, ni d'ailleurs le cœur à manifester et à s'agiter. Et ils ennuient tout le monde. La télévision, qui est faite pour distraire, ne parle pas assez d'eux. Aussi le calme règne-t-il.

La réplique, bien sûr, est facile : c'est peut-être cela qu'on appelle, pour un peuple, le bonheur. Devrait-on regretter  les guerres, les crises, les grèves ? Seuls ceux qui ne rêvent que  plaies et bosses, bouleversements et désordres, se plaignent de la paix,  de la stabilité, du calme social.

L'argument est fort. Aux pires  moments des drames d'Indochine et d'Algérie, à l'époque des  gouvernements à secousses qui défilaient comme les images du  kaléidoscope, au temps où la classe ouvrière devait arracher la moindre concession par la menace et la force, il n'y avait pas lieu d'être particulièrement fier  de la France. Mais n'y a-t-il vraiment pas d'autre choix qu'entre  l'apathie et l'incohérence, entre l'immobilité et la tempête ? Et puis,  de toute façon, les bons sentiments ne dissipent pas l'ennui, ils  contribueraient plutôt à l'accroître.

Cet état de mélancolie devrait normalement servir l'opposition. Les Français ont souvent montré qu'ils aimaient le changement pour le changement, quoi qu'il puisse leur en coûter. Un pouvoir de gauche serait-il plus gai que l'actuel régime ? La tentation sera sans doute de plus en plus grande, au fil des années, d'essayer, simplement pour voir, comme au poker. L'agitation passée, on risque de retrouver la même atmosphère pesante, stérilisante aussi.

On ne construit rien sans enthousiasme. Le vrai but de la politique n'est pas d'administrer le moins mal possible le bien commun, de réaliser quelques progrès ou au moins de ne pas les empêcher, d'exprimer en lois et décrets l'évolution inévitable. Au niveau le plus élevé, il est de conduire un peuple, de lui ouvrir des horizons, de susciter des élans, même s'il doit y avoir un peu de bousculade, des réactions imprudentes.

Dans  une petite France presque réduite à l'Hexagone, qui n'est pas vraiment  malheureuse ni vraiment prospère, en paix avec tout le monde, sans  grande prise sur les événements mondiaux, l'ardeur et l'imagination sont  aussi nécessaires que le bien-être et l'expansion. Ce n'est certes pas  facile. L'impératif vaut d'ailleurs pour l'opposition autant que pour le  pouvoir. S'il n'est pas satisfait, l'anesthésie risque de provoquer la consomption. Et à la limite, cela s'est vu, un pays peut aussi périr d'ennui.

Pierre Viansson-Ponté - Le Monde, quelques semaines avant Mai 1968, le 15 mars exactement...

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La recherche au secours de l’école?...

6 Mars 2018 , Rédigé par The Conversation Publié dans #Education, #Politique

 La recherche au secours de l’école?...

EXTRAITS

Dans les sociétés d’aujourd’hui, il n’est d’activité qu’on ne cherche à améliorer en s’appuyant sur les acquis de la recherche. Cela vaut pour les activités à forte charge humaine, comme la médecine, même si, particulièrement dans ce cas, les apports de la recherche ne sont pas forcément mis en œuvre, parce que des considérations autres que techniques interviennent ; par exemple, si on sait parfaitement comment aider à mourir les personnes en fin de vie, ceci apparaît comme méritant un débat.

Quelle(s) science(s) pour l’éducation ?

Concernant l’éducation, l’apport potentiel des recherches est couramment mis en balance avec les spécificités et les tensions qui caractérisent ce champ. Sans doute, les questions scolaires sont abordées avec une passion ou une charge affective fortes, par tous les anciens élèves que nous sommes, de même qu’elles revêtent une dimension idéologique claire. D’autant plus qu’il n’y a pas de raison qu’elles soient particulièrement consensuelles, dès lors que l’école est aujourd’hui au cœur de stratégies forcément conflictuelles d’insertion et de reproduction sociale…

Pourtant, l’idée de tirer parti des sciences pour améliorer l’enseignement est une vieille idée : dès les années 1960, la pédagogie expérimentale s’est efforcée d’élaborer ce qu’on appelait à l’époque une « science de l’enseignement ». Science qui non seulement n’a jamais été unifiée mais n’a jamais vraiment convaincue, tant elle suscitait de critiques.

On en retrouve un écho aujourd’hui dans les critiques faites aux prétentions éducatives des neurosciences. L’enseignement ne se réduit jamais à un processus « stimulus-produit », le contexte joue (les interactions en classe, les contenus proposés), mais aussi et surtout la motivation des « apprenants ».

Tout ceci rend extrêmement délicat de dégager des explications mono-causales débouchant sur des recommandations univoques. D’autant plus qu’à des considérations d’efficacité se surajoutent des considérations proprement éducatives. Même si cela peut s’avérer efficace, faut-il, par exemple, récompenser financièrement les élèves pour leurs apprentissages ?

Et puis, en général, les questions d’éducation sont abordées par les dirigeants politiques davantage sur la base d’une vision globale, politique, où la charge charismatique importe plus que l’étayage scientifique.

(...)

Les neurosciences à la rescousse

Alors que la ministre précédente mettait en avant les travaux sociologiques et économiques établissant les bienfaits d’une certaine mixité sociale, le ministre actuel affirme haut et fort sa confiance dans les neurosciences. Certes, ces approches ne prétendent pas répondre aux mêmes questions. Comment des élèves par ailleurs comparables travaillent ou vivent plus ou moins bien selon la composition sociale du public de l’établissement, dans un cas ; de l’autre, comment les jeunes cerveaux abordent les premiers apprentissages ?

Dans sa confiance envers les neurosciences, qui s’est traduite par la nomination d’un neuroscientifique à la tête du conseil scientifique de l’Éducation nationale installé en janvier 2018, Jean‑Michel Blanquer n’innove en rien. Dès 2006, Gilles de Robien alors ministre exprimait son enthousiasme par rapport à « la science, la vraie, la science expérimentale », poursuivant « cette science toute jeune, c’est la science du cerveau ».

On croit entendre mot pour mot Jean‑Michel Blanquer, quand il s’efforce de présenter sa politique comme découlant tout simplement de la science qui lui semble la moins contestable. Et séduisante, car les neurosciences restent un continent relativement noir, mystérieux, prometteur mais encore très neuf, et c’est sans doute pour cette raison que l’enthousiasme du début du XXIe siècle (exprimé également par les instances européennes) ne s’est guère traduit jusqu’alors dans les politiques éducatives.

(...)

Fixer d’abord des objectifs politiques

Ce n’est évidemment pas aux chercheurs mais bien aux politiques de dire s’il est plus important, pour un pays, de voir ses jeunes s’insérer aisément dans la vie active, que de manifester, à 15 ans, des compétences égalisées.

Une chose est sûre : ni les comparaisons internationales ni les recherches quelles qu’elles soient ne dictent les pistes à suivre. Piloter scientifiquement l’école n’est pas pour demain, même si c’était le rêve du ministre… Sa tâche est plus complexe : il lui revient d’expliciter les objectifs éducatifs que la nation entend privilégier et d’en organiser les modalités d’application dans un environnement où les contraintes de toute nature ne manquent pas.

Marie Duru-Bellat

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Un peuple dont nul ne peut prédire, si un jour, tel un grain de sable dans la mécanique huilée du mouvement macronien, il se raidira….

5 Mars 2018 , Rédigé par France Culture Publié dans #Politique

La réforme de la SNCF a déjà fait dérailler plus d’un gouvernement, celui d’Alain Juppé en tête en 1995. Etait-ce elle, qui de nouveau en 2018, allait interrompre la mécanique huilée de ce début de quinquennat ? Non. Cette semaine, c’est le froid et la neige qui bloquaient la France et pas – ou pas encore ? - les grèves des fonctionnaires. Le feu roulant des réformes du président Macron - du Code du Travail au statut des cheminots - évite jusqu’à présent manifestations et grèves massives. Pas l'ombre d'une « cristallisation » à l'horizon. Peu ou pas d’obstacles à cette course de vitesse dans laquelle s’est lancé le gouvernement, rentrant dans le dur des réformes comme dans du beurre, et misant sur le fait qu’après cinq années de hollandisme, les Français ont intériorisé la nécessité d’une modernisation du pays et rêvent de bonapartisme. Sauf que les Français restent les Français, avec leurs paradoxes inimitables : vouloir le changement mais s’en méfier, vouloir supprimer les « privilèges » des fonctionnaires... tout en leur restant très attachés. Un peuple donc dont nul ne peut prédire, si un jour, tel un grain de sable dans la mécanique huilée du mouvement macronien, il se raidira…. 

Rédaction France Culture

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Le macronisme ou le "journalisme" de la complaisance étalée...

4 Mars 2018 , Rédigé par JDD Publié dans #Politique, #Journalisme

Le macronisme ou le "journalisme" de la complaisance étalée...
Anna Cabana - JDD

Anna Cabana - JDD

Sans commentaire sinon celui de la colère et de la tristesse infinie en découvrant cet "article", injure au journalisme...

De la complaisance de cour...

Christophe Chartreux

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Le macronisme, cette idéologie de l'individualisme béat et indigne qui ne dit pas son nom...

4 Mars 2018 , Rédigé par Huffington post Publié dans #Politique, #Macron

Prétendre ne véhiculer aucune idéologie et œuvrer au seul service de l'efficacité, voilà le mensonge qui participa à l'élection de Macron et qui contribue sans doute à sa chute dans les enquêtes d'opinion.

Le macronisme repose tout entier sur une mystification: il serait apolitique. Dans cette époque complexe et troublée, il faudrait abandonner toute idéologie, perçue comme une vieille querelle futile et absurde. Le choix politique ne serait plus un choix moral. Seuls l'efficacité, le pragmatisme et le bon sens auraient droit de cité.

Dire cela, c'est prétendre en creux qu'il n'est qu'une seule route possible, qu'en somme ceux qui gouvernent connaissent la vérité et qu'y opposer une pensée contraire relève par principe de l'erreur. Si la recherche de la vérité est louable, tout dirigeant qui prétendrait détenir la vérité et agir en son nom méconnaîtrait nos plus élémentaires principes démocratiques. Seuls les régimes totalitaires ne doutent jamais d'eux-mêmes et c'est pourquoi toute prétention à gouverner avec la vérité masque le début d'une dérive autoritaire. La démocratie est par essence et par vocation le régime du doute. De là vient sa faiblesse et sa grandeur.

(...)

Hadrien Bureau

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Le populisme... (Video)

4 Mars 2018 , Rédigé par France Culture Publié dans #Education, #Politique

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L'Egalité ou les inégalités?... (Vidéos)

4 Mars 2018 , Rédigé par Fondation Jean-Jaurès Publié dans #Education, #Politique, #Egalité

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Revue de Presse Education... Enseignement agricole - Pédagogie - Orientation - Divers...

2 Mars 2018 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Politique, #Médias

Revue de Presse Education... Enseignement agricole - Pédagogie - Orientation - Divers...

L’actualité éducative de ce jeudi aborde des sujets très divers. Il sera question d’enseignement agricole, mais aussi de pédagogie et d’orientation. Nous terminerons par quelques informations diverses.

Enseignement agricole

Mardi dernier, M. Blanquer et M. Travert ont signé une convention concernant l’enseignement agricole, le but étant de permettre aux deux ministères de mieux coopérer sur le sujet, selon le communiqué de presse du ministère : « Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, ont signé ce mardi 27 février, en présence du Premier ministre, une convention identifiant les domaines dans lesquels les deux ministères vont collaborer plus étroitement pour garantir à tous les jeunes une meilleure connaissance de l’offre de formation de l’enseignement agricole. »
France 3 a, quant à elle, lancé une série de reportages sur l’enseignement agricole : « Dans cette série nous allons faire une immersion dans le monde agricole mais du côté de l’enseignement. Les agriculteurs de demain sont formés dans des lycées agricoles comme celui de Cottenchy le Paraclet. Focus sur un établissement tourné vers les métiers agricoles. »

Pédagogie

Vousnousils consacre deux articles à des pratiques pédagogiques intéressantes. Dans le premier, il s’agit d’un reportage dans la classe d’un enseignant de lycée qui pratique la classe inversée : « Prof d’histoire, David Bouchillon utilise la classe inversée pour rendre ses élèves acteurs et producteurs de savoir. Ils créent ainsi continuellement des contenus. Reportage. »
Le second article évoque la parution d’un serious game utilisable en cours d’histoire, en s’appuyant sur le témoignage d’un collègue qui a introduit le jeu dans son enseignement : « Sur sa chaîne YouTube, Romain Vincent, professeur au collège de l’Europe, à Chelles (Seine-et-Marne), analyse la façon dont les jeux vidéos permettent d’aborder l’Histoire. En 2014, l’enseignant, qui a régulièrement recours au serious gaming avec ses classes, analysait Assassin’s Creed et l’une de ses suites, Unity, qui se déroule durant la Révolution Française. Il relevait la présence de quelques erreurs et raccourcis scénaristiques, mais constatait que “ce genre de jeu peut avoir un aspect éducatif, malgré ses imprécisions, en donnant envie d’en savoir plus sur cette période”.
Utilisant la série d’Ubisoft avec ses élèves, il rêvait toutefois de pouvoir utiliser une version “pédagogique” de cette fiction, afin de pouvoir “l’utiliser pleinement” en classe, sans les combats et la narration du jeu. Son souhait a enfin été exaucé : le 20 février 2018, l’éditeur français de jeu vidéo a lancé un “mode éducation” de son jeu Assassin’s Creed Origins (qui se passe dans l’Egypte Ancienne) : “Discovery tour” »

Orientation

Commençons par une tribune de trois sociologues, parue dans le Monde et hélas réservée aux abonnés : « Dans une tribune au « Monde », trois sociologues considèrent que la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants (ORE) pourrait entretenir la discrimination contre les femmes notamment par le biais des « attendus » affichés sur la plate-forme « Parcoursup ». »
Toujours dans le Monde, un article intéressant sur le désarroi des copsy :« Moins nombreux que leurs homologues européens, alors que leurs missions sont de plus en plus diversifiées, les ex-conseillers d’orientation-psychologues se sentent « malmenés » par la réforme de l’accès aux études supérieures ».
Enfin, La Provence donne quelques pistes aux lycéens qui ne sauraient pas quoi faire après le bac et à leurs parents.

Divers

Nous ne pouvions pas terminer cette revue de presse sans un article du Point qui donne la parole (pour une fois) à des personnes qui s’inquiètent de la gestion budgétaire du ministère : « Élus et syndicats d’enseignants dénoncent des créations de postes insuffisantes pour compenser le dédoublement des CP et CE1 en éducation prioritaire. »
Enfin, Vousnousils signale que les enseignants sont en première ligne aussi pour donner des conseils en matière de parentalité : « Selon une étude, l’accompagnement scolaire est une priorité pour les parents d’enfants de 6-12 ans. Quand elles ont besoin d’un soutien lié à la parentalité, les familles se tournent souvent vers les profs, qui sont pourtant peu formés à ce sujet. »

Aurélie Gascon

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