politique
Macron - Une OPA sémantique... Par Cécile Alduy...
EXTRAITS
Le candidat Emmanuel Macron avait promis de transcender les oppositions classiques, d’absorber les différences dans un grand mouvement de ferveur nationale quasi mystique. D’inventer une politique en mouvement, « et de gauche et de droite ». Le tout « ensemble » et avec « bienveillance ». Un an après son élection, le coup de force sémantique et politique de ce projet s’avère à double tranchant. Le rêve d’harmonie pourrait bien se réduire à une volonté hégémonique.
(...)
(...) En embrassant les contraires, le président occupe tout l’espace : il incarnera la droite et la gauche, la bienveillance et l’autorité, l’humanisme et le répressif, la cause des femmes et la virilité. Il est – lexicalement – partout. La sémantique version Macron, c’est la négation du principe même de différence inhérent à la langue ; sa politique, la mise en sourdine du pluralisme inhérent à la démocratie.
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(...) Macron est le narrateur de sa propre geste. Acteur, metteur en scène, théoricien, il « incarne » tous les rôles, seul face à lui-même. Tout tourne autour de son verbe, qui est action : « Je fais ce que j’ai dit », martèle-t-il, et de se citer lui-même. Le candidat avait théorisé les dangers de ce solipsisme : un engagement politique, « ce n’est pas un monologue ». Macron Jupiter ? Plutôt Narcisse.
Cécile Alduy, Sémiologue - Professeure à Stanford
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Chaque semaine, une question d'actualité, plusieurs regards. Les fondateurs du 1 : Henry Hermand, Éric Fottorino, Laurent Greilsamer et Natalie Thiriez.
https://le1hebdo.fr/journal/numero/203/une-opa-smantique-2833.html
Quatre mesures pour changer les banlieues...
EXTRAIT
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Education : rien de très neuf
Du volet éducatif du plan Borloo, il ne reste pas grand-chose dans le discours du président de la République. Oubliée, la proposition de créer des «cités éducatives», qui regrouperaient école, collège, établissements partenaires et structures culturelles et de jeunesse, sous le pilotage d’un principal adjoint. A la place, le chef de l’Etat poursuit sa stratégie des «premiers de cordée», en systématisant par exemple le tutorat des élèves de banlieue par des étudiants d’écoles subventionnées par l’Etat.
Jean-Louis Borloo émettait également l’idée de régler le problème du turnover des professeurs dans les zones d’éducation prioritaire (REP, ex-ZEP) en leur versant des primes spéciales. C’est ce qu’Emmanuel Macron proposait lors de sa campagne (une prime de 3 000 euros par an, dont le principe a été confirmé depuis par le ministre de l’Education nationale… sans s’engager sur l’échéance du premier versement). Ce mardi, il n’en a pas reparlé.
Le Président a surtout confirmé l’idée de faire correspondre la part de boursiers admis dans les filières d’enseignement supérieurs avec la part de boursiers qui les demandent, ou celle de rendre obligatoire l’école à partir de 3 ans, afin, selon lui, de mieux lutter contre des inégalités qui se construisent «dès la maternelle».
Seule annonce un peu neuve, celle de créer une bourse de stages de troisième, alimentée par 15 000 places fournies par l’Etat et 15 000 par les entreprises privées, à destination des élèves dont les parents ne disposent pas d’un riche réseau professionnel.
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Tonino Serafini et Kim Hullot-Guiot
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Quatre mesures pour changer les banlieues
Peu de mesures préconisées dans le rapport de Jean-Louis Borloo "Vivre ensemble, vivre la République" ont été reprises par Emmanuel Macron mardi. Le chef de l'Etat, qui se dit porteur d'un ...
http://www.liberation.fr/france/2018/05/22/quatre-mesures-pour-changer-les-banlieues_1651947
Blanquer : « ancrer l'idée européenne chez les jeunes » - Par Claude Lelièvre...
En réponse à une question posée mercredi dernier par la députée Modem Marguerite Deprez-Audebert sur la façon de « donner envie d'Europe à notre jeunesse », le ministre de l'Education nationale a répondu qu'il est « tout à fait primordial d'ancrer l'idée européenne chez les jeunes en leur faisant bien comprendre qu'il y va de leur avenir »
Jean-Michel Blanquer a indiqué qu'il a déjà élaboré une « stratégie » avec le Chef de l'Etat dont l'axe central est qu' « à l'horizon 2024, chaque étudiant devra parler deux langues européennes en plus de la sienne » et que « la moitié d'une classe d'âge devra avoir passé au moins 6 mois dans un autre pays européen que le sien » . Plus précisément, il a fixé comme objectif pour l'année scolaire 2018-2019 que « 12% des élèves du second degré, soit 700000 élèves effectuent un séjour à l'étranger »
Le ministre de l'Education nationale a par ailleurs annoncé que les nouveaux programmes du lycée devront « assurer la transmission de contenus académiques et disciplinaires solides, ouverts sur l'Europe, et pleinement ancrés dans les enjeux mondiaux de notre temps ». Et il a conclu en affirmant que « nous devons réussir à renforcer l'enseignement des langues européennes dans notre système. Il est déjà plus fort depuis la rentrée dernière, grâce au rétablissement des classes bilingues et des sections européenne, qui avaient été supprimées. Nous avons ainsi envoyé un signal très important, pour que vive la France et que vive l'Europe ».
En proposant la création d’un “ espace éducatif européen ” juste après la signature du traité de Maastricht, la Commission – suivie par les ministres et le Parlement européen – avait choisi dès 1994 de privilégier toutes les initiatives, linguistiques et culturelles, qui, de l’école à l’université, “ contribuent à renforcer le sentiment d’appartenance à l’Union européenne ” selon les propres termes d’Antonio Ruberti, alors commissaire européen à l’Éducation et à la Formation (“ Le Monde ” du 23 juin 1994).
Le décret du 11 juillet 2006 relatif au socle commun de connaissances et de compétences indique certes que “ le socle commun est le ciment de la nation : il s’agit d’un ensemble de valeurs, de savoirs, de langages et de pratiques ”. Mais ce décret souligne aussi explicitement que “ la définition du socle commun prend également appui sur la proposition de recommandation du Parlement européen et du Conseil de l’Union européenne en matière de compétences clés et des compétences nécessaires tout au long de la vie ”.
Quid à ce sujet de la loi d'orientation de juillet 2013 ? Le mieux est sans doute de reproduire la réponse du ministère de l'Education nationale à une question du député Christophe Sirugue le 23 juillet 2013 : « Le ministre de l'Education nationale a inscrit la dimension européenne de l'enseignement dans la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République qui dispose que ''l'école doit favoriser l'intégration des futurs citoyens français dans l'espace politique de l'Union européenne et rendre possible la mobilité professionnelle dans l'espace économique européen''. ''Elle assure conjointement avec la famille l'éducation morale et civique qui comprend, pour permettre l'exercice de la citoyenneté, l'apprentissage des valeurs et symboles de la République et de l'Union européenne ».
Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, inscrit dans la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République et cadre de référence de la scolarité obligatoire, donne des repères communs pour préparer chaque élève à la construction de sa propre culture, participe à la construction du sentiment d'appartenance à la communauté des citoyens de l'Europe auxquels ils appartiennent et conditionne son ouverture au monde : les élèves connaissent les états de l'Union européenne et leurs capitales, les grandes caractéristiques géographiques ; ils apprennent les grands traits de l'histoire de la construction européenne et connaissent les finalités du projet partagé par les nations qui la constituent. L'apprentissage des langues vivantes constitue un levier important de cette ouverture sur l'Europe .
Claude Lelièvre
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Blanquer : " ancrer l'idée européenne chez les jeunes "
En réponse à une question posée mercredi dernier par la députée Modem Marguerite Deprez-Audebert sur la façon de " donner envie d'Europe à notre jeunesse ", le ministre de l'Education nation...
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Parcoursup: un jeu d' "apprentis sorciers"...
EXTRAIT
Plus de 6 000 dossiers à trier, suivant des critères variables et discutables… Alors que les premiers résultats tombent ce mardi, une enseignante raconte à «Libération» ses cinq semaines de dilemmes.
Montée d’adrénaline en perspective. Quelque 800 000 élèves de terminale et étudiants en réorientation connaîtront ce mardi les premiers résultats de leurs souhaits d’affectation dans le supérieur pour la rentrée prochaine. Le vrai changement concerne l’entrée à l’université. Ces dernières semaines, les enseignants-chercheurs ont été invités à classer les candidatures des élèves. Certains se sont pliés à l’exercice avec goût, voyant là une chance de choisir les meilleurs profils et faire grimper les taux de réussite en licence. D’autres ont refusé catégoriquement, furieux de ce qu’ils considèrent comme une sélection à peine déguisée. D’autres encore y sont allés à tâtons, partagés entre souci de mettre les mains dans le cambouis pour ne pas léser les futurs bacheliers et frustration face à une réforme menée sans les moyens ni le temps nécessaire pour la mettre en place comme ils le voudraient. L’enseignante à qui nous donnons la parole fait partie de ceux-là. Elle ne souhaite pas que son nom apparaisse, tant cette réforme crispe et divise au sein de la communauté universitaire. Avec quatre collègues volontaires, elle s’est retrouvée à trier plus de 6 000 dossiers en cinq semaines. En septembre, environ 800 élèves rejoindront les bancs de sa fac.
«YouTube, à côté, c’est rien»
«On en a fini avec ce Parcoursup. Je ne dirai pas encore que je suis soulagée, mais du moins contente qu’on s’en soit sortis. On a fait le boulot, classé les candidatures. Désormais, c’est au dessus que cela se passe. Les élèves n’ont pas idée de nos dilemmes depuis un mois et demi… Heureusement qu’ils ne savent pas, cela dit.
«Ma tâche consistait à classer plus de 6 000 dossiers. Ce n’était pas de dire si tel ou tel élève a bien travaillé. Ou si on aime tel ou tel profil. Spontanément, c’est ce qu’on a envie de faire. Surtout quand on se retrouve face à une somme gigantesque d’informations. C’est très addictif. YouTube, à côté, c’est rien. On sait tout sur leur vie scolaire et même plus : identité, sexe. Le nom de leur lycée figure dans le dossier. La consigne était de ne pas en tenir compte, mais techniquement, il reste possible de classer avec ce critère. Il y a aussi les bulletins scolaires, avec toutes les notes, les moyennes de la classe, les appréciations des professeurs… Les lettres de motivation aussi. Beaucoup se ressemblent. Mais dans le lot, certaines sont sincères et touchantes. J’ai en tête cet élève : "J’ai changé, je jouais trop aux jeux vidéo. Là, j’ai arrêté, je suis très motivé." Trop mignon. Cela pourrait prêter à sourire. Mais je peux vous dire qu’on n’a pas ri. Il y a un côté hyperviolent à opérer un classement en entrant dans le détail des candidatures. Il faut arriver à se détacher de leurs histoires personnelles. J’ai parfois été prise de vertiges.
(...)
«Quand je discute de cette réforme à droite et à gauche, je me rends compte que beaucoup d’enseignants ont finalement joué le jeu : à ne pas compter leurs heures, à essayer tant bien que mal de faire le travail dans les temps et avec le plus de rigueur possible. Mais au bout du compte, pour quel résultat ? Quel changement ? Demain, beaucoup vont déchanter, en se rendant compte qu’ils ont travaillé pour rien. En réalité, de nombreuses filières ne sont pas prisées. Cette année, elles ont l’impression d’avoir reçu beaucoup de candidatures, mais c’est mécanique, à cause de la non-hiérarchisation des vœux. Au bout du compte, les facs seront obligées de prendre tous les candidats qui voudront venir… même si le collègue en a mis certains tout en bas du classement en estimant qu’ils n’ont pas le niveau. Il y a un côté humiliant pour notre travail. Autre chose, paradoxale : l’autonomie des universités mise en avant est très relative, les éléments les plus importants nous ont échappé. Par exemple, nous avons appris le taux de sectorisation seulement le 14 mai : ce qui veut dire que beaucoup de dossiers que nous avons épluchés et pris soin de classer seront écartés automatiquement car ils sont hors secteur… Les élèves ignoraient ce critère au moment de faire leurs vœux. C’est honteux ! En définitive, je n’ai aucune idée des élèves qui seront dans mon amphi à la rentrée. Est-ce ceux qui sont en haut de mon classement ? Ou, au contraire, ceux qui sont tout en bas, car les autres auront préféré aller ailleurs ? On lance nationalement des grandes réformes, en demandant à tous les fonctionnaires de se plier en quatre, mais pourquoi au bout du compte ? Cela me met en colère.»
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Parcoursup : "Il y a un côté hyperviolent à opérer un classement"
Plus de 6 000 dossiers à trier, suivant des critères variables et discutables... Alors que les premiers résultats tombent ce mardi, une enseignante raconte à "Libération" ses cinq semaines de ...
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L'armée syrienne a annoncé contrôler désormais "totalement" Damas et ses environs après la reconquête par les forces loyalistes de l'ultime bastion du groupe Etat islamique dans le sud de la ...
La dictée n’est pas ce qu’on veut nous faire croire...
Lorsque Jean-Michel Blanquer évoque la dictée quotidienne comme un remède indispensable, il sait que pour les parents, les grands-parents... pour une très grande partie de la population, cet exercice est auréolé de vertus comme l’est une potion pour bien grandir, même si elle est désagréable au goût – comme l’était l’huile de foie de morue.
En effet, pour beaucoup d’entre eux, la dictée était source de peine, de souffrance, voire de honte. Le zéro était bien partagé, cinq fautes suffisaient ! Le stylo rouge du maître ou de la maîtresse d’école n’était pas indulgent, il rayait sans pitié et écrivait le zéro d’un geste rageur.
Des lignes des mots mal orthographiés s’en suivaient.
La dictée parle donc à tout le monde !
Mais les élèves aux dictées à zéro ou à une faute étaient-ils meilleurs en orthographe ?
Guère plus que les autres, car dans leurs écrits personnels, ils n’appliquaient guère les règles grammaticales et oubliaient les mots appris par cœur. La vigilance lors de l’exercice de la dictée ne se reproduisait pas dans les rédactions. Et pourquoi aujourd’hui en serait-il autrement ?
La dictée est dans l’esprit de M. Blanquer comme dans la mémoire collective un texte lu par un professeur qui sera ensuite dicté plus ou moins rapidement avec une insistance sur la ponctuation et sur certaines syllabes notamment celles qui sont muettes en fin des mots pour les plus jeunes. Répétée tous les jours, voire deux fois par jour au CP, elle devrait entraîner des automatismes (accords et application des règles). Le constat qu’elle n’améliore pas l’orthographe dans les situations d’écriture personnelle n’est guère évoqué.
La dictée réduit l’orthographe à un exercice, au lieu de la présenter aux élèves comme un moyen de produire un écrit lisible et respectueux des mots et des règles. D’ailleurs, c’est tout l’écrit qui est présenté comme un exercice : copie, rédaction… sont aussi ordonnées, exécutées puis notées.
Le désir, le plaisir, la nécessité, l’imagination, le jeu… sont laissés de côté et en dehors de la classe.
Certains enfants, adolescents, bien sûr pourront s’en saisir au sein de leur famille, mais pour tous ceux qui n’ont que l’école pour écrire, ils n’auront pas l’occasion d’expérimenter l’écriture comme moyen d’expression, de création et de communication. Alors les lettres de motivation pour l’orientation ou l’entrée à l’université prévues par la nouvelle loi… ce sera encore plus difficile pour eux.
Au siècle dernier, on sélectionnait avec des dictées, aujourd’hui les écrits personnels suffiront !
Revenons à l’étude de l’orthographe, une fois que l’enfant, l’adolescent a compris « pourquoi » il doit écrire correctement avec le moins d’erreurs possible, intéressons-nous aux « comment ».
La dictée prônée par Blanquer est peu efficace, mais il y a d’autres dictées possibles.
(...)
Catherine Chabrun
Suite et fin en cliquant ci-dessous
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La dictée n'est pas ce qu'on veut nous faire croire
Lorsque Jean-Michel Blanquer évoque la dictée quotidienne comme un remède indispensable, il sait que pour les parents, les grands-parents... pour une très grande partie de la population, cet ...
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Creuse - "Nous apprécions, Monsieur le Ministre, que vous n’ayez pas pris le temps de venir rencontrer ceux qui font tous les jours l’école"...
Samedi 19 mai Jean-Michel Blanquer, s’est rendu en Creuse pour parler de la fusion des rectorats.
Il fallait donc attendre le week-end de Pentecôte pour voir descendre le Saint ministre sur nos terres de Creuse. L’UNSA Education l’avait interpellé le 14 septembre sans réponse de sa part, puis Jupiter en personne avait annoncé dans un fracas de foudre que notre terre de Creuse deviendrait laboratoire des politiques rurales. Entre temps les lignes ont bougé à l’échelle de notre petit département. Un nouveau Dasen a été nommé avec lequel nous avons eu des échanges riches et positifs, une nouvelle rectrice que nous avons rencontrée récemment s’est montrée également réaliste et très à l’écoute. Une nouvelle préfète que nous rencontrerons prochainement. Dans tout ce fracas républicain nous avons entre temps proposé 40 idées pour une école durable en Creuse et donc pour alimenter les prochaines politiques éducatives en milieu rural. Mais la semaine dernière, une annonce de la suppression du rectorat de Limoges nous a un peu glacé le sang et voici la boucle bouclée.
En effet Jean-Michel Blanquer a choisi la Creuse pour venir annoncer officiellement son dessin de redessiner l’organisation des services déconcentrés. Le ton officiel est donné, nous rénovons des écoles et personne ne sera touché par cette réorganisation même au fin fond de la Creuse. Faut-il y voire un clin d’oeil à Olivier Faure ? Est-ce que la présence symbolique de François Baroin, voisin de vacances du ministre ( Qui n’a pas son château en Creuse ? ) souligne le pas de coté à droite porté par cette réforme, ou plus simplement, est-ce que parmi tous les maires concernés par les risques de suppression d’écoles nichés par nature dans cette réforme aucun n’était disponible ?
Toujours est-il que nous apprécions, Monsieur le Ministre, que vous n’ayez pas pris le temps de venir rencontrer ceux qui font tous les jours l’école au plus près de vos concitoyens, nous espérons que le laboratoire des politiques rurales que deviendra notre département ne préfigurera pas le recul encore plus mortifère du service public et de la présence de l’état auprès des plus fragiles.
A l’UNSA Education nous pensons que la présence de la république sur nos territoires ruraux a un sens. Nous pensons que l’école joue un rôle fondamental dans le partage d’une culture commune et dans la construction d’une citoyenneté garante des valeurs que sont la liberté ou la fraternité et qu’au delà, ces valeurs, nous assurent la paix et les bases d’un vivre ensemble. Dans cette société du numérique et de l’information les départements ruraux doivent être des territoires d’innovation et pas la micro-variable placée à la toute fin des politiques régionales.
Pierre Gautret
Secrétaire départemental
UNSA Education Creuse
En France, les élèves passent plus de temps à apprendre à lire et à compter qu'ailleurs... 24/11/2015
La France consacre 37 % du temps d'instruction obligatoire à l'étude du français en primaire, contre 22 % en moyenne dans l'OCDE.
« Il faut renforcer les fondamentaux ", « l'important est que les élèves sachent lire, écrire, compter », « il faut davantage d'heures de français et de mathématiques »... Combien de fois a-t-on entendu ces réflexions de la part des politiques, de droite comme de gauche, depuis des années. Et pourtant, « contrairement aux idées reçues, les élèves reçoivent en France davantage d'heures de cours qu'en moyenne " dans les pays de l'OCDE, aussi bien au primaire qu'au collège, selon l'étude annuelle « Regards sur l'éducation " de l'Organisation publiée ce mardi.
Les élèves français cumulent ainsi 864 heures à l'école primaire (contre 804 en moyenne dans les pays de l'OCDE) et 991 heures au collège (contre 916). « Ils passent plus de temps à étudier les fondamentaux que la plupart de leurs voisins », notent les auteurs de l'étude. Cela est « particulièrement vrai dans l'enseignement primaire ".
Travailler autrement avec les élèves
La France détient ainsi le record, au sein de l'OCDE, du nombre d'heures consacrées à la lecture, à l'expression écrite et à la littérature (37 % du temps d'instruction obligatoire contre 22 % en moyenne). « C'est le chiffre le plus élevé de tous les pays de l'OCDE ", appuie Eric Charbonnier, expert en charge de l'éducation au sein de l'Organisation. Même chose en mathématiques, qui représentent 21 % du temps d'instruction obligatoire en France dans l'enseignement primaire, contre 15 % dans les autres pays de l'OCDE. L'Allemagne est à 20 %, le Mexique à 24 %, le Portugal à 27 %, mais la Corée à seulement 14 %.
Mais pourquoi, alors, la France ne se situe-t-elle que dans la moyenne de l'OCDE pour ses performances éducatives ? Et pourquoi est-elle l'un des pays où l'accroissement des inégalités est le plus fort ? « Il faudrait peut-être réfléchir à transformer cette plus grande quantité d'heures [dédiées aux fondamentaux] en meilleure qualité », suggère Eric Charbonnier. Cette « qualité qui va faire la différence » dépend de l'utilisation qui est faite des heures de cours et de la gestion des difficultés des élèves, selon l'OCDE.
Il faut « travailler autrement avec les élèves », estime Eric Charbonnier. Il se félicite ainsi de la disparition du redoublement, mais estime qu'il faut lui trouver « des alternatives », « car ce n'est pas en le supprimant mécaniquement qu'on trouvera des solutions ». Il plaide aussi pour de petits groupes d'élèves en vue d'un travail plus « différencié ", et milite pour l'utilisation du numérique.
Former les enseignants au numérique
Cette « réflexion sur l'environnement pédagogique " passe avant tout, selon l'OCDE, par la formation des enseignants, qui apparaît comme « le levier fondamental ». Le gouvernement a entrepris de la réformer depuis 2012, mais il faut « continuer à la faire évoluer pour mieux préparer les enseignants au volet pédagogique », estiment les auteurs du rapport. Une allusion à une formation qui est encore très inégale selon les nouvelles écoles du professorat (ESPE). L'OCDE juge tout aussi essentielle la formation continue, entre autres pour inciter les enseignants à travailler en équipe. La France est notamment en retard sur la formation au numérique : 60 % des enseignants estiment en avoir besoin.
Autre exception qui pèse sur les résultats français : les journées des élèves sont aussi les plus chargées. Les apprentissages des élèves de primaire sont très peu étalés dans le temps. Malgré la réforme des rythmes scolaires (qui a fait passer le nombre de jours d'école de 144 à 162), la France reste le pays où les enfants ont le nombre de jours de classe le plus faible, tandis que dans les autres pays les enfants bénéficient en moyenne de 185 jours. « Il faudrait étaler les apprentissages et trouver des moments plus propices pour gérer les élèves en difficulté », estime l'OCDE qui propose de rouvrir le débat sur la réduction des vacances d'été.
Pour expliquer la hausse des inégalités en France, l'OCDE invoque aussi une dépense éducative qui ne va pas vers les établissements qui en ont le plus besoin et une école primaire qui continue à être victime d'un « sous-investissement " par rapport au secondaire.
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En France, les élèves passent plus de temps à apprendre à lire et à compter qu'ailleurs
" Il faut renforcer les fondamentaux ", " l'important est que les élèves sachent lire, écrire, compter ", " il faut davantage d'heures de français et de mathématiques "... Combien de fois a-t-...
Le 19 mai vu par Chantal Thomas : l’étudiante et le métier de vivre...
L’écrivaine retrace son parcours d’étudiante en philo à Aix-en-Provence et tous les moments intenses, les découvertes et rencontres de cette époque féconde. Une jeunesse revendicative dans une société étriquée.
C’est l’aube, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Je lis ces lignes de Jean-Christophe Bailly : «Les événements de Mai 68, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, se résument pour moi dans ce geste, ou ce symbole - avoir planté un arbre, ou plein de petits arbres qui devaient former une forêt frémissante à la surface d’un pays engoncé (1).» Dans la tension du décalage horaire, dans ce mixte particulier d’épuisement et d’énergie, j’aperçois une forêt. Je ferme les yeux, sens sur mon visage le vent entre les branches, son frémissement…
En mai 68, j’étais étudiante à Aix-en-Provence. Je logeais dans une grange retapée en bordure d’un champ d’amandiers. J’étais étudiante en philosophie. Dans mon esprit, ça voulait dire qu’il ne pouvait y avoir de limites à une telle étude, elle ouvrait sur une aventure indéfiniment extensible, étrangère à toute notion de programme. Je me sentais étudiante à jamais. Une sorte de vocation, discrète. Un désintérêt pour les rôles d’adulte. L’état étudiant m’autorisait à prolonger le bonheur des plages de mon enfance : dessiner sur le sable un espace qui n’est qu’à soi, avoir des amitiés qui, sans être coupées de la société, lui restent marginales. Et, de même que revient souvent dans des récits de Kafka ou des contes de Hoffmann le personnage de l’Etudiant, de même, dans le roman rêvé de ma jeunesse, riche en moments aussi infimes qu’intenses et en intrigues n’allant vers rien, j’étais l’Etudiante.
L’Etudiante avait trouvé le mode de vie qui lui convenait : lire des livres, Simone de Beauvoir pour sa lucidité combattante, une liberté, dont à la suite de Virginia Woolf, elle indiquait aux femmes le chemin, le Métier de vivre de Pavese parce que c’était, lui semblait-il, le seul métier à prendre au sérieux, sinon parfois au tragique, Boris Vian, pour sourire de ce tragique… voir des films, Fellini, Godard, Chris Marker, Agnès Varda, Truffaut, Bergman… découvrir le théâtre avec Chéreau, la danse avec Cunningham,voyager loin, oublier tout, finir quand même par revenir. Il y avait aussi les cours bien sûr, pour la plupart magistraux et d’un ennui torride, à se demander comment les professeurs eux-mêmes y résistaient. Mais aller aux cours est ce qui fait d’elle une Etudiante et l’amène à se déplacer partout avec ses livres et un classeur fourrés en vrac dans un cartable, à côté d’une trousse à toilettes qui contient brosse à dents et minimum nécessaire mais, hélas ! trente fois hélas !PAS la pilule contraceptive alors interdite par la loi, une interdiction qui, à cause des avortements clandestins, entraîne la mort de nombreuses jeunes filles et femmes. L’Etudiante en ce domaine se débrouille comme elle peut, plutôt mal. Ce qui n’assombrit pas vraiment son humeur, mais met en péril sa santé.
Aux premiers échos venus de la capitale d’une révolte étudiante, dès l’annonce du Mouvement du 22 mars, l’agitation déjà présente dans la fac de lettres s’était accentuée, et l’opposition entre des littéraires gauchistes et des étudiants en droit, militants Occident, n’avait fait que se durcir. Des bagarres à la sortie du restau U se déclenchaient au moindre prétexte. Dans la grange où l’Etudiante habitait, ça discutait des nuits entières. Le jour, elle continuait de se promener avec son cartable, désormais allégé des notes de cours, lesquelles avaient été remplacées par le Théâtre et son double d’Antonin Artaud. Tout en pédalant vers la Sainte-Victoire, l’Etudiante se récitait avec ferveur : «Nous avons surtout besoin de vivre et de croire à ce qui nous fait vivre et que quelque chose nous fait vivre - et ce qui sort du dedans mystérieux de nous-même, ne doit pas perpétuellement revenir sur nous-même en un souci grossièrement digestif.»
Des camarades s’étaient décidés à «monter» à Paris, comme dans la Marseillaise de Renoir. Elle, ça ne l’a pas effleurée, peut-être parce queles revendications exprimées ne surgissaient pas ex nihilo, telles un coup de tonnerre dans un ciel serein, mais s’inscrivaient dans un climat latent de revendications, de désaccords frustrants entre le caractère étriqué de la société gaulliste et les audaces d’une vitalité juvénile de plus en plus difficiles à juguler. On voulait vivre en couleur et en musique, danser comme Anna Karina dans Pierrot le fou, et que les mots des livres, les citations qu’on adorait, nous accompagnent dans nos amours et nos errances, les inspirent. L’Evénement était dans la rapidité foudroyante avec laquelle la grève se propageait.
A Marseille, les CRS avaient demandé 300 bâtons supplémentaires. Ils n’en eurent pas besoin. La manifestation du 13 mai rassemble massivement les étudiants, mais ce sont les ouvriers qui dominent. Les militants de la CGT et du PC contrôlent la violence. Je regarde des photos de cette manifestation, je retrouve le lent défilé sur la Canebière, la descente vers le Vieux-Port, les banderoles blanches, une euphorie du nombre, du grand nombre, de la chaleur et du vent, des voix qui chantent et scandent, «Union entre les étudiants», «Usines universités union», «Union étudiants marins et dockers». Ceux-ci n’en sont pas à leur première grève, ils n’en peuvent plus de dénoncer un salaire minable, des conditions de travail dangereuses, plus d’une dizaine d’accidents mortels par an… Les bateaux sont à quai, les cargaisons non déchargées, les poubelles débordent, un parfum «poisson pourri» embaume l’atmosphère. Il y a de la musique, des débats, des cris, du vin circule, le port vibre à l’unisson. Quand la fatigue l’emporte, un marin nous propose de dormir sur son bateau, j’hésite une seconde, vas-y me souffle le Marseillais maudit, Artaud le Mômo, un bateau, c’est toujours bien, on peut larguer les amarres, prendre le large, Artaud ou bien Rimbaud, qui, alors qu’il est à l’agonie dans l’hôpital de la Conception, à quelques encablures du port, dicte à sa sœur une lettre au directeur des Messageries maritimes se terminant par ces mots : «Dites-moi à quelle heure, je dois être transporté à bord.»
Nous sommes restés des jours sur notre bateau, la France était en révolution, rien ne fonctionnait, alors quand on a appris le 19 mai que «par solidarité avec les étudiants» le Festival de Cannes s’arrêtait, ça nous a paru une décision évidente. C’est le chaos dans lequel elle fut prise qu’on a commenté. Les échauffourées, les applaudissements ou les insultes entre Truffaut, Malle, Berri, Polanski, Lelouch, Albicocco, Forman et le public, Godard recevant une gifle qui fait sauter ses lunettes, quelqu’un proposant que les producteurs paient les notes d’hôtel des critiques, Resnais qui, de Lyon où il est bloqué, retire Je t’aime, je t’aime de la compétition, Carlos Saura et Géraldine Chaplin accrochés au rideau pour empêcher la projection de leur film Peppermint frappé. La presse attaque «les enragés de la Croisette». Ce même 19 mai, à Paris, les états généraux du cinéma décrètent : «Nous, cinéastes (auteurs, techniciens, ouvriers, élèves et critiques), sommes en grève illimitée pour dénoncer et détruire les structures réactionnaires d’un cinéma devenu marchandise.»
L’arbre de Mai ne s’est pas multiplié en forêt, il était planté sur le sol friable des désirs impossibles. Mais nous aurions tort de bannir l’utopie, car il peut arriver, contre toute attente, dans des délais étranges, que certaines de ses graines fructifient. Je songeais à cela, il y a une semaine, devant la vision inédite, et magnifique, de 82 femmes réunies au Festival de Cannes sur le fameux tapis rouge pour réclamer l’égalité salariale. Sous les paillettes, la plage…
Chantal Thomas
(1) Un arbre en mai, paru au Seuil.
Dernier ouvrage paru : Souvenirs de la marée basse, "Fiction et Cie", Seuil, 2017.
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EXTRAITS
C'est une proposition de loi portée par Richard Ferrand qui défendra l'interdiction du portable à l'école. Mais que change ce texte qui sera le premier geste numérique de la majorité ? Au final il invite chaque établissement ou école à se débrouiller...
Le texte déposé à l'Assemblée par Richard Ferrand contient un article unique. " À l’exception des lieux où, dans les conditions qu’il précise, le règlement intérieur l’autorise expressément, l’utilisation d’un téléphone mobile par un élève est interdite dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges". Autrement dit chaque établissement fixera ses limites, exactement comme c'est le cas actuellement. La proposition de loi n'apporte rien qui puisse concrètement influer sur l'existant et chaque établissement devra se débrouiller. Le texte sera examiné en commission le 29 mai.
(...)
La mesure "ne sera pas si difficile que cela à mettre en oeuvre", nous disait-il. Effectivement, si on applique l'existant...
François Jarraud
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