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Vivement l'Ecole!

politique

Budget de l’éducation : les entourloupes de Jean-Michel Blanquer...

20 Septembre 2018 , Rédigé par Alternatives Economiques Publié dans #Education, #Politique

Budget de l’éducation : les entourloupes de Jean-Michel Blanquer...

EXTRAITS

Alors que les enseignants s’apprêtaient à préparer leur cartable en cette fin de week-end, le Figaro publiait en avant première dimanche 16 septembre, des extraits d’une interview du ministre de l’Education nationale. Celui-ci y annonçait que son ministère allait supprimer 1 800 postes dans le cadre de la loi de finances 2019. Le lendemain matin, il se rendait à la matinale de France Inter pour annoncer, non pas sa démission (ça ne marche pas avec tout le monde…) mais pour justifier cet arbitrage.

Des signes avant-coureurs pouvaient laisser présager d’une telle décision. La semaine précédente, plusieurs échos dans la presse avaient filtré sur des réductions de postes plus importantes. En général, c’est souvent des fuites du cabinet pour influencer les discussions en cours. Comme les prévisions de croissance sont moins importantes que prévues et qu’on est en période d’arbitrages pour le budget, c’était effectivement prévisible.

Concert de pipeau

L’intervention sur France Inter était assez habile. Jean Michel Blanquer a mis en avant le pouvoir d’achat des enseignants et avec quelques artifices de communication a essayé de minimiser et de relativiser la réduction des postes. Dans une impeccable logique de communication, d’autres membres du gouvernement et responsables parlementaires ont repris les éléments de langage. Le sommet a été atteint par le secrétaire d’Etat en charge de la Fonction publique et des Collectivités locales, Olivier Dussopt.

Celui-ci dans une interview donnée au journal Les Echos, y affirmait « l’éducation, comme les autres ministères, va mettre à profit des réorganisations pour se réformer. Ca ne veut pas dire que nous allons nécessairement supprimer des postes d’enseignants ». Et dans une autre interview, à France Info cette fois-ci, il allait même jusqu’à affirmer que le gouvernement tenait compte de la « réduction des effectifs dans le secondaire ». Il a depuis reconnu que c’était une grosse bêtise car la lecture des prévisions d’effectifs disponible sur le site du ministère montre que les effectifs d’élèves vont continuer à monter jusqu’en 2022 !

Fidèles aux postes

Revenons d’abord sur la question des postes. Un des éléments de langage est de relativiser l’importance de cette baisse. L’Education nationale, c’est 1 132 710 personnes et un peu plus de 800 000 enseignants. 1 800 postes supprimés c’est à peine l’épaisseur du trait. Pas la peine de raconter des « carabistouilles »…

Sauf que c’est symboliquement, et donc politiquement, important ! Jusque-là, le budget de l’Education nationale faisait partie des domaines préservés. Le quinquennat précédent avait même fait des (re)créations de postes un des marqueurs de sa politique. Ce n’est plus le cas. Et le signal politique est fâcheux.

Autre élément de langage : parallèlement aux suppressions dans le secondaire, il y aurait des créations de postes dans le primaire. Si on enlève 500 postes qu’on irait trouver dans les services administratifs, ce ne serait « que » 1 400 postes supprimés dans le secondaire. Mais comme à peu près 1 900 postes seront créés ou redéployés dans le primaire, notamment pour assumer le dédoublement en CP-CE1, ce sera en fait beaucoup plus dans le secondaire, de l’ordre de 2 600 postes supprimés au collège et au lycée (avec 40 000 élèves en plus).

(...)

Un budget saupoudré de poudre de perlimpinpin

« Oui, mais le budget est en hausse de 850 millions. » C’est le deuxième artifice communicationnel utilisé par le ministre et celui-ci est à double détente. Pour comprendre la première astuce, faisons d’abord un peu de calcul de proportion et de variation (un prof de SES, ça a des réflexes). 850 millions. Dit comme ça, ça semble beaucoup ! Mais le budget du ministère de l’Education nationale est de 50,6 milliards d’euros. Je vous laisse faire le premier calcul de proportion… Le deuxième porte sur la variation. On présente le budget comme étant en hausse. Un calcul rapide nous montre que c’est de l’ordre de 1,7 % d’augmentation. Tiens, c’est justement le taux d’inflation prévu pour l’année prochaine ! Autrement dit, en volume (et pas en valeur) ça n’augmente pas ! Et même, compte tenu des salaires (c’est l’essentiel du budget de l’Education nationale) et du glissement vieillesse technicité (GVT), on peut dire que ça baisse. Savoir distinguer valeur et volume, mettre en évidence les « effets de structure », c’est ce qu’on apprend en cours de SES. C’est peut-être pour ça que cet enseignement est si attaqué !

La deuxième astuce est assez simple, elle aussi. On dit que le budget « augmente » mais on y met plus de choses dedans. D’après Les Echos, 213 millions devront couvrir une nouvelle compétence, celle des AVS. Résultat : la hausse réelle serait plutôt de 637 millions (850 - 213). Sans compter que l’entourloupe peut être encore plus grande s’il se confirme qu’on intègre dans le budget tout ou partie des dépenses du futur service national universel… Ce serait un coût de 2 milliards par an.

(...)

« L’école de la confiance » est le leitmotiv des innombrables interventions médiatiques de Jean-Michel Blanquer. Mais comment construire la confiance quand on voit que les décisions sont avant tout dictées par un impératif budgétaire et comptable ? Le ministre, l’admet lui-même au détour d’une phrase : la réforme du lycée est dictée avant tout par un objectif de « rationalisation ». En d’autres termes : faire des économies. Ce n’est pas forcément mal en soi mais encore faudrait-il qu’on aille vers le mieux en termes d’efficacité. Or, les décisions prises et les textes publiés (là encore, pendant l’été) montrent surtout qu’on s’achemine vers un dispositif encore plus complexe que l’actuel et vers une usine à gaz en termes d’organisation. Mais la verticalité autoritaire technocratique du ministre et le refus de la négociation empêchent tout retour critique.

Et encore une fois, le système continuera à avancer tant bien que mal. Grâce au sens du service public et au dévouement des personnels de l’Education nationale. Des fonctionnaires mal payés et avec moins de moyens et qui seront peut-être plus méfiants sur les effets de com’ de leur ministre… le plus macronien parmi les macroniens.

Philippe Watrelot

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Education - Comment une hausse de budget peut camoufler une baisse...

20 Septembre 2018 , Rédigé par Le Cafe Pedagogiqe Publié dans #Education, #Politique

Education - Comment une hausse de budget peut camoufler une baisse...

EXTRAIT

Finalement ce ne sera pas 1400 mais 2600 postes qui seront supprimés dans le second degré en 2019 a annoncé le ministère le 19 septembre. Ce quasi doublement en 24 heures n'est pas très surprenant : nous avions souligné un problème le 17 septembre. Il montre que le budget 2019 s'avère délicat à boucler. Malgré une augmentation de son budget vantée par JM Blanquer, le ministre devrait perdre les moyens d'une politique réelle de transformation de l'Ecole en 2019. Il aura du mal à faire face à la hausse inexorable des dépenses de son ministère. Et il ne pourra pas tenir ses promesses. En 2019, les enseignants paieront le prix de la disette budgétaire.

(...)

Le 17 septembre, JM Blanquer nous avait dit que ces suppressions de postes (1800 à ce moment) relevaient "d'une saine gestion de notre système éducatif" et qu'elles n'étaient "pas faites pour baisser le budget puisqu'on l'augmente".

Mais est ce bien réel ? On peut comparer l'évolutions du budget sur les trois dernières années. En 2017, N Vallaud Belkacem avait obtenu 3 milliards d'augmentation du budget de l'éducation nationale et cela lui avait donné des moyens pour ses réformes. En 2018, JM Blanquer s'est contenté de 1.3 milliard. Mais il a  empoché environ 500 millions du fait de l'affaiblissement du fond de soutien pour le périscolaire (80% des communes passant aux 4 jours). Pour 2019, il annonce 800 millions d'augmentation, présentés comme "une des plus grandes augmentations budgétaires"). Mais il est clair qu'on est très en deçà de la hausse habituelle et  que la marge de manoeuvre du ministre va être sérieusement réduite.

-213 millions pour les AESH

Regardons y de plus près. Sur ces 800 millions, on l'a appris par une fuite des Echos, 213 millions devront être pris pour payer les AESH qui vont passer dans le budget de l'éducation nationale en 2019.

Au passage on passera de 50 000 à 32 000 agents seulement. Ce changement renvoie à la grande réforme que préparent la Santé et l'Education nationale : la gestion complète des AESH par les établissements scolaires. Ce ne seront plus les personnels de santé des MDPH qui décideront de l'attribution ou non d'un auxiliaire personnel à tel enfant. Chaque établissement disposera d'un volant d'auxiliaires à répartir entre les demandes. Ce nouveau système, qui pourrait bien faire réagir les parents, a été exposé au Sénat en Commission le 30 mai 2018.

- 400 millions pour le GVT et le PPCR

Le glissement vieillesse technicité, lié à l'évolution normale des carrières des enseignants et autres personnels ponctionne environ 300 millions chaque année.

En 2019 il faudra y ajouter 100 millions résultant de l'application des accords PPCR que le gouvernement a promis de dégeler. On voit bien que des 800 millions de départ il ne reste guère que 200 millions de marge pour le ministre.

Encore faut il soustraire encore la prime de Rep+ promise elle aussi. Si on se base sur les 1000€ par enseignant (plus quelques non enseignants) qui vont en bénéficier, on arrive à environ 70 millions. Mais en 2019, ce sont 2000 € qui ont été annoncés dont la moitié "au mérite". Difficile d'évaluer ce "mérite". Mais gageons qu'une centaine de millions pourrait être consacrée à cette prime pour 2019.

L'inconnue du SNU

Il reste encore une inconnue : le déploiement du SNU, ce nouveau service national voulu par E Macron. Il a totalement été "oublié" dans les documents budgétaires présentés en juillet. Mais il relève bien des compétences ministérielles de JM Blanquer. Et à terme il devrait couter environ 2 milliards.  Dès 2019 il pourrait bien absorber la totalité de ce qui reste des 800 millions et les 130 millions que vont permettre de dégager les 2600 suppressions de postes. Voire plus ?

(...)

François Jarraud

Le billet complet est à lire en cliquant ci-dessous

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1800 postes supprimés dans le secondaire? Non non... 2600!

19 Septembre 2018 , Rédigé par Snes-Fsu Publié dans #Education, #Politique

1800 postes supprimés dans le secondaire? Non non... 2600!

Jean-Michel Blanquer renoue avec les bonnes vieilles recettes héritées de ses années Sarkozy. Après avoir annoncé, lundi, la suppression de 1800 postes dans l’Éducation nationale, nous apprenons que ce solde cachait la réalité du nombre de suppressions dans le second degré :

2 600 postes y disparaîtront en 2019 par redéploiement entre premier et second degré.

Jean-Michel Blanquer a joué sur la présentation des chiffres pour dissimuler l’ampleur des coupes dans les lycées et les collèges qui vont contribuer à une nouvelle dégradation des conditions d’études des élèves et de travail des enseignants.

L’augmentation annoncée du budget de l’Éducation nationale de 830 millions d’euros, inférieure à l’inflation, entérine cette suppression de postes et font des lycées et collèges un contributeur majeur à la réduction des dépenses publiques.

Le SNES-FSU exprime sa colère et son incompréhension devant de telles remises en cause et demande au gouvernement de renoncer à ce projet

D’ores et déjà, le SNES, avec la FSU, prend contact avec les organisations syndicales de l’éducation pour construire une riposte rapide.

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Salut les racistes...

19 Septembre 2018 , Rédigé par Liberation Publié dans #Politique

Salut les racistes...
Salut les racistes

Le niveau monte chez Thierry Ardisson. Invité de l’émission Salut les Terriens, Eric Zemmour développe son réquisitoire habituel contre les familles qui donnent à leurs enfants des prénoms de consonance étrangère. Citant de manière fautive la législation française, Zemmour affirme que les prénoms des nouveau-nés devaient, jusqu’en 1993, être choisis «dans le calendrier», c’est-à-dire, selon lui, parmi les saints de la tradition chrétienne.

Présents sur le plateau, Natacha Polony et Gilles-William Goldnadel, dotés d’un prénom russe pour l’une et anglo-saxon pour l’autre, se récrient en souriant, tout comme Hapsatou Sy, également chroniqueuse chez Ardisson. Le dialogue qui s’ensuit entre Zemmour et la jeune femme mérite d’être cité :

— Eric Zemmour : «Votre mère a eu tort de vous appeler ainsi. Elle aurait dû prendre un prénom du calendrier et vous appeler Corinne par exemple, ça vous irait très bien.»

— Hapsatou Sy : «Jamais je n’ai entendu quelque chose d’aussi blessant. Parce que pour moi qui aime ma France, que j’aime ce pays, que ça vous plaise ou ça vous déplaise, je trouve que ce que vous venez de dire n’est pas une insulte à mon égard, c’est une insulte à la France.»

— Eric Zemmour : «C’est votre prénom qui est une insulte à la France. La France n’est pas une terre vierge. C’est une terre avec une histoire, avec un passé. Et les prénoms incarnent l’histoire de la France.»

Soucieux de ne pas encourir de poursuites, les producteurs décident de couper le dernier échange au montage. Mais dans la polémique qui s’ensuit, alors qu’elle est violemment attaquée sur «les réseaux», ce pilori moderne, Hapsatou Sy décide de le mettre en ligne pour prouver sa bonne foi. Rappelons que le prénom, qui est le premier attribut reçu par chacun à sa naissance, fait partie du plus intime de l’individu, sans qu’il le choisisse lui-même (sauf à en changer). Lâcher d’un ton glacial que ce prénom «est une insulte à la France», c’est bien attaquer directement la personne, et non faire état d’une opinion générale, aussi contestable soit-elle. On remarquera aussi que Zemmour établit une soigneuse hiérarchie entre ses contradicteurs : Natacha ou Gilles-William, dit-il, passe encore. Mais Hapsatou, «insulte la France». Les Russes ou les Américains, on peut admettre. Mais les Africains….

Hapsatou Sy, contrainte de se défendre d’un prénom qui lui a été donné, fait remarquer au passage qu’elle voue une grande affection pour la France et qu’elle l’a représentée plusieurs fois publiquement comme cheffe d’entreprise dans des manifestations internationales. Peu importe pour Zemmour, qui refuse de s’excuser et continue de traiter avec un mépris affiché celle qu’il a attaquée en usant d’une violence verbale inédite.

Au lieu de prendre la défense de sa chroniqueuse, Ardisson, importuné dans sa grandeur par la mise en ligne de l’extrait coupé au montage, attaque à son tour Hapsatou Sy. Avec une élégance rare, il déclare publiquement que la production a avancé de l’argent à la chroniqueuse sur ses prestations à venir, affirmant qu’elle a du mal à payer ses impôts et que dans ces conditions, sous-entend-il, elle ferait mieux de ravaler l’insulte et de s’écraser. Ainsi parlent ceux qui ont un portefeuille à la place du cerveau. Au bout du compte, l’insulteur s’en tire avec les honneurs et le fiel médiatique se répand sur l’insultée. Jolie fable moderne, qui mérite une petite morale : il faut désormais appeler un chat un chat et Zemmour un raciste. Quant à ceux qui l’invitent en rangs serrés pour promouvoir son livre à coups d’insanités, ils sont renvoyés à leurs responsabilités.

Enumérons pour finir quelques citoyens ou citoyennes françaises dont le prénom, dixit Zemmour, «est une insulte à la France» : Zinédine Zidane ou Nabil Fekir, footballeurs de l’équipe de France ; Omar Sy et Jamel Debbouze, comédiens ; Rachida Dati ou Karima Delli, femmes politiques ; Leïla Slimani, prix Goncourt ; Samir Bajja, soldat de l’armée française tué au Burkina Faso ; Ahmed Merabet, policier assassiné par les jihadistes de Charlie ; etc.

Laurent Joffrin

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Non monsieur Dussopt, la baisse des effectifs d'enseignants ne peut être justifiée par celle des élèves dans le secondaire...

18 Septembre 2018 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Politique

Non monsieur Dussopt, la baisse des effectifs d'enseignants ne peut être justifiée par celle des élèves dans le secondaire...

Olivier Dussopt, secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique, a justifié la baisse des effectifs d'enseignants par celle des élèves dans l'enseignement secondaire. Pourtant, une note publiée en mars montre le contraire.

Question posée par Ilan le 18/09/2018

Bonjour, 

Vous nous posez cette question alors que Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé dimanche soir dans le Figaro la suppression de 1800 postes de fonctionnaires dans l’Éducation. «Seuls le second degré et les services administratifs seront concernés», a-t-il indiqué. Dans le même temps, le budget de l’Éducation devrait aussi augmenter de 850 millions d’euros en 2019, d’après le ministre, avec comme objectif de «poursuivre le rééquilibrage en faveur de l’école primaire».

Le lendemain, le secrétaire d’Etat chargé de la fonction publique, Olivier Dussopt revient sur ces annonces à France Info. Il explique notamment la baisse du nombre d’élèves dans le secondaire justifie de «réorganiser l’administration» :

«850 millions d’euros d’augmentation du budget de l’Éducation nationale, c’est un choix qui est fait de mettre des moyens sur l’Éducation Nationale et de tenir compte de la démographie scolaire qui se traduit par une réduction des effectifs dans le secondaire. Il faut réorganiser l’administration. Quand on parle de 1 800 postes, il n’y a pas que des enseignants. Dans l’Éducation nationale, il y a aussi les services administratifs».

Pourtant, d’après Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU dont l’interview est diffusée sur le plateau de France Info juste cette déclaration, «le second degré est en période d’expansion démographique. On va donc avoir moins de profs et plus d’élèves».

De même, sur Twitter, Faïza Zerouala, journaliste spécialisée dans l’éducation à Médiapart assure que les effectifs vont augmenter dans le secondaire en 2019.

Conctacté par CheckNews, le cabinet d’Olivier Dussopt explique le secrétaire d’Etat reconnaît s’être trompé, même s’il s’agit pour lui «d’un non-sujet».

Effectivement d’après la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), le nombre d’élève dans le secondaire poursuivra bien une courbe ascendante jusqu’en 2022 au moins, même s’il existe des disparités selon les niveaux et les filières.

«Les effectifs du second degré vont continuer à croître à chaque rentrée entre 2018 et 2022, à un rythme toutefois moins soutenu que celui observé à la rentrée 2017 où 50 000 élèves supplémentaires ont été constatés», prévoit la Depp dans une note d’information publiée en mars 2018. En 2019, les effectifs devraient augmenter de 40 000 élèves, «prolongeant une période de croissance des effectifs constante depuis la rentrée 2009». Une croissance «due essentiellement à la démographie».

La progression devrait être constante dans les collèges avant de se stabiliser en 2022. «L’augmentation sera particulièrement forte en 2018 et 2019, années lors desquelles les générations nées en 2003 et 2004 quitteront le premier cycle et seront remplacées par les générations 2007 et 2008, nettement plus nombreuses», indique la Depp. Dans l’enseignement général et technologique, les effectifs se sont stabilisés en 2018, avant d’augmenter à nouveau modérément en 2019. Dans la voie professionnelle, les effectifs sont en baisse, mais devraient augmenter en 2021.

Cordialement

Emma Donada

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Education - De nouveaux ennuis pour la ministre de la Culture Françoise Nyssen...

18 Septembre 2018 , Rédigé par France Inter Publié dans #Education, #Politique

Education - De nouveaux ennuis pour la ministre de la Culture Françoise Nyssen...

EXTRAIT

Que La Provence affiche, "Nyssen le nouveau couac" : le journal raconte la dérive d'une école fondée par Françoise Nyssen et son mari Jean-Paul Capitani, le Domaine du possible, une école alternative pour enfants réfractaires à l'éducation nationale, et une école aussi en mémoire d'Antoine, le fils de Françoise Nyssen et Jean-Paul Capitani, qui avait été un élève en souffrance et qui s'était suicidé...   

Mais le Domaine du possible est en crise, les professeurs démissionnent, il plane le soupçon d'une dérive sectaire, et en juillet dernier, le directeur pédagogique, Henri Dahan a été renvoyé. Dahan et son épouse étaient pourtant des amis du couple Nyssen-Capitani, mais aussi des militants d'une philosophie ésotérique.

L'anthroposophie.

Inventée par un autrichien mort en 1925 Rudolf Steiner, elle soutient que la science n'explique pas le monde mais que des esprits et des forces surnaturelles agissent dans un monde invisible. L'anthroposophie compte des milliers d'adeptes, elle inspire une méthode éducative, elle inspirait le Domaine du possible... 

Avant les vacances d'été, le Monde diplomatique  -vous retrouverez en ligne son enquête- décrivait une cérémonie initiatique qui se pratique chaque décembre dans les écoles Steiner... 

La « spirale de l’Avent » se déroule dans une grande salle entièrement plongée dans l’obscurité. « Sur le sol, des branches de pin forment une spirale, au centre de laquelle brûle un grand cierge. Tandis qu’élèves et professeurs chantent dans le noir, les enfants porteurs d’une chandelle progressent seuls à l’intérieur de la spirale » pour allumer leur cierge.

En décembre 2017, sans que les parents d’élèves en aient été informés, ce rituel a été organisé au Domaine du possible. 

Et, dit la Provence, ce serait cet article du Monde diplomatique qui aurait provoqué le renvoi de la direction de l'école, pour éviter un scandale.  On perçoit dans la Provence un embarras et un malaise... "J'ai choisi de faire une coupure claire avec l'école," dit Françoise Nyssen, "L'anthroposophie, ce n'est pas mon truc, dit Jean-Paul Capitani, on a été confiants..."  

Mais internet est implacable. Et on retrouve alors, en juillet 2017, un reportage aimable du Parisien sur l'école de la ministre, que Jean-Luc Mélenchon avait accusé d'être liée à une secte et Jean-Paul Capitani s’indignait. On trouve un autre article, très positif en octobre 2016, dans le Monde, où Françoise Nyssen Jean-Paul Capitani et Dahan parlaient d'une même voix contre "l'idéologie de l'école ».

«  On ne peut pas s’occuper d’enfants en évacuant la spiritualité. »

« Steiner a proposé une pédagogie qui prend au sérieux la question de l’esprit comme celle du corps et des émotions.  »

Et vient le vertige. Ce qui était vrai il y a deux ans ne le serait plus aujourd'hui? Et on ne sait pas si Françoise Nyssen et son époux ont été jadis imprudents, ou s'ils sont aujourd'hui un peu lâches...

(...)

Claude Askolovitch

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Evaluations ''Blanquer'' les enseignants ont de la mémoire et n'ont pas confiance... Par Claude Lelièvre...

18 Septembre 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Politique

Evaluations ''Blanquer'' les enseignants ont de la mémoire et n'ont pas confiance... Par Claude Lelièvre...

Ils ne sont pas par principe contre des évaluations ''diagnostics'' nationales, et ils l'ont montré par le passé. Mais ils s'interrogent à juste titre sur leur nature et le sens qu'elles peuvent avoir en raison de leur contexte et du passif d'un certain passé.

Les évaluations nationales concernant tous les élèves (et non pas un ''panel'') ont commencé en septembre 1989 et elles sont à l'époque une retombée directe de la loi d'orientation ''Jospin'' préconisant de "mettre l'élève au centre du système éducatif". Le rapport annexé à cette loi indique que " l'acquisition fondamentale de la lecture fera l'objet d'une évaluation auprès de tous les élèves au début du CE2 et de la sixième; elle sera suivie d'actions de soutien ou de reprise d'apprentissages dans chaque école et chaque établissement''

La DEPP pilote la conception et la mise en œuvre de ces évaluations dont les protocoles sont élaborés avec les corps d’inspection, des enseignants et chefs d’établissement, des représentants des directions pédagogiques, des chercheurs et des techniciens. Elles sont alors accompagnées d’un important effort de formation piloté par les directions pédagogiques du ministère : formation de 400 formateurs de formateurs, conception et large diffusion de documents de ''remédiation''. Dans leur seconde édition (en septembre 1990) , il a été très nettement dit qu'il n'y avait pas obligation de ''faire remonter'' les résultats puisque le ministère se contenterait d'un coup de sonde sur un échantillon de 10000 élèves.

En 2001, Claude Pair, chargé par le Haut Conseil de l’évaluation de l’école d'examiner « les forces et faiblesses de l’évaluation du système éducatif » écrit :« Il faut distinguer les niveaux CE2 et sixième de celui de seconde [où l'on teste aussi, à partir de 1992, l'ensemble des élèves à leur entrée]. Dans le premier cas, l’opération est acceptée et effectuée quasiment partout ; les résultats sont restitués aux parents. Comme cela nous a été dit, “elle est entrée dans le paysage” [...]. Mais en seconde la situation semble beaucoup moins favorable : d’après les avis recueillis, l’évaluation est loin d’être effectuée partout et elle est exploitée moins souvent encore, les résultats n’étant donc guère communiqués aux collèges dont viennent les élèves.[...]. En outre, les enseignants de lycée sont peut-être moins réceptifs que ceux de l’école ou du collège au questionnement pédagogique créé par l’hétérogénéité des acquis des élèves"

Changement foncier de cap avec Nicolas Sarkozy, puis son ministre Luc Chatel et enfin son dernier DGESCO Jean-Michel Blanquer.

Dans sa lettre de mission du 5 juillet 2007 à son ministre de l'Education nationale, le président de la République souhaite l’organisation d’«une évaluation systématique de tous les élèves tous les ans, afin de repérer immédiatement les élèves en difficulté et de pouvoir les aider ; une évaluation régulière des enseignants sur la base des progrès et des résultats de leurs élèves»

Comme le disent Bruno Troseille et Thierry Rocher dans leur article "Les évaluations standardisées des élèves; perspectives historiques" (publié dans la revue ''Education et formations'' de mai 2015 ):'' ces nouvelles évaluations en CE1-CM2 sont en totale rupture avec les évaluations précédentes à ces niveaux scolaires. Situées en fin d’année scolaire pour le CE1, en janvier pour le CM2, elles sont présentées au départ comme des bilans devant également servir à évaluer les enseignants. La publication des résultats sur Internet, école par école, est même annoncée [...] Devant la levée de boucliers suscitée tant chez les enseignants que chez les parents d’élèves, l’idée de la publication des résultats école par école fait long feu. Toutefois, subsiste chez les enseignants une défiance quant à la vraie nature de ces évaluations, présentées à la fois comme bilan et comme diagnostic, en insistant tantôt sur un aspect, tantôt sur l’autre, et pouvant servir à contrôler leur valeur professionnelle. Cet usage possible de l’évaluation est ressenti comme d’autant plus injuste qu’il ne repose pas sur les progrès réalisés par les élèves, mais uniquement sur leur niveau à un instant donné, sans prendre en considération leur niveau scolaire à leur arrivée dans la classe ni leurs différences socioéconomiques. Cette confusion amène une résistance jamais encore vue chez les enseignants du primaire contre des évaluations malgré une prime de 400 € instituée pour les enseignants des niveaux concernés [...] En termes de fiabilité, une étude interne, réalisée par la DEPP lors de la première évaluation de janvier 2009, fait apparaître des distorsions dans les résultats selon que les écoles ont ou non été suivies par les inspecteurs du contrôle qualité, ainsi qu’en fonction des secteurs de scolarisation. Ainsi, on observe une surestimation des élèves par leurs enseignants, et ce de façon plus particulièrement marquée dans le secteur privé, en l’absence de contrôle des procédures de passation et de correction [...] La suspicion à l’égard de ces évaluations est telle que l’ajustement des résultats de la deuxième évaluation est dénoncé par beaucoup comme un « bidouillage » destiné à masquer l’impéritie du ministère. Celles-ci seront menées durant quatre années (de janvier 2009 à juin 2012) et ne seront pas reconduites après le changement de gouvernement de mai 2012. Le ministre Vincent Peillon indique qu’elles pourront être utilisées localement, mais décide l’arrêt des « remontées » des informations à l’administration centrale"

Fermer le ban! Jean-Michel Blanquer (l'ancien DGESCO sous le ministère de Luc Chatel et sous la présidence de Nicolas Sarkozy , et actuel ministre de l'Education nationale) compte sans doute que les enseignants du primaire auront la mémoire courte. Bien à tort ! D'autant plus qu'ils sont tout à fait capables de faire les rapprochements nécessaires avec quelques propos de ''prospective blanquérienne'' déjà égrenés ici ou là. (primes au ''mérite'' liées au moins partiellement aux résultats des élèves, évaluation des établissements, évocations plus ou moins nettes d'un ''pilotage par les résultats'')

PS: Pour saisir les positions et décisions des organisations d'enseignants du primaire, se reporter à mon billet précédent, en date du 14 septembre: ''Evaluations ''Blanquer'' en CP et CE1: boycott ou pas boycott?''

Claude Lelièvre

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Salaire des profs : le grand bluff de Blanquer...

17 Septembre 2018 , Rédigé par Challenges Publié dans #Education, #Politique

Salaire des profs : le grand bluff de Blanquer...

EXTRAIT

Le ministre de l'Education manie parfaitement le "en même temps" macronien. Alors que Jean-Michel Blanquer annonçait ce matin, 1.800 suppressions de postes parmi les enseignants et des administratifs, il a également assuré que cette mesure allait... augmenter le niveau de vie des enseignants. Vraiment ? 

"Priorité au pouvoir d'achat des professeurs". On en aurait presque oublié que Jean-Michel Blanquer était venu annoncer 1.800 suppressions de postes sur France Inter lundi matin, tant il n'a cessé de présenter cette coupe budgétaire (1/4 d'administratifs, 3/4 de professeurs en collège/lycée) comme une bonne nouvelle pour le portefeuille des enseignants.

La formule de Jean-Michel Blanquer pour changer le plomb en or ? Le principe des vases communicants. Selon lui, non seulement le nombre d'élèves par classe n'augmentera pas malgré les suppressions de postes mais en plus les enseignants profiteront de cette baisse d'effectifs. Comme il faudra bien compenser ces postes, les profs pourront désormais arrondir leurs fins de mois en faisant d'avantage d'heures supplémentaires. Le ministre, qui admet que la question des rémunérations est au coeur du manque d'attractivité du métier d'enseignant, promet au terme du quinquennat, 1.000 euros de plus par an et par professeur en début de carrière. Sans préciser pour l'instant quelles seront les sources de financement de cette augmentation inédite.

Pas d'augmentation pour le primaire

Les syndicats, premier interlocuteur du ministère sur les salaires, n'avaient pas l'air plus au courant. "Je n'ai pas compris ce qu'a annoncé le ministre, il ne l'avait même jamais évoqué avec nous", explique Frédérique Rollet, secrétaire générale du SNES-FSU. "Jean-Michel Blanquer nous annonce des augmentations à la radio, mais cela ressemble plus à un d'effet d'annonce pour cacher la réalité des réformes". Même consternation pour Francette Popineau, porte-parole du SNUipp-FSU (premier degré). "Je ne comprends pas à quoi ces augmentations correspondent. Le ministre ne peut pas augmenter de 1.000 euros par an une seule partie de la profession. Cela parait fou et c'est injuste pour les professeurs qui ont mis du temps à gravir les échelons salariaux. Blanquer s'est senti obligé de rendre d'une main ce qu'il enlève dans l'autre, mais ça ne fonctionne pas", tranche-t-elle.

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Héloïse de Neuville

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La nouvelle politique de Jean-Michel Blanquer transforme le chef d'établissement que je suis en manager...

17 Septembre 2018 , Rédigé par Huffington Post Publié dans #Education, #Politique, #Pédagogie

La nouvelle politique de Jean-Michel Blanquer transforme le chef d'établissement que je suis en manager...

Me demande-t-on de devenir le manager et d’assumer "le pilotage par les résultats"?

Chef d'établissement ou manager?

A dire vrai, je ne m'étais jamais posé la question. Ou peut-être n'avais-je pas voulu le faire de manière explicite et frontale. Défenseur acharné de cette école qui transmet, qui donne du sens, accompagne les élèves vers la citoyenneté et met l'émancipation au cœur de son projet, voilà quelles ont toujours été mes ambitions. Comme chef d'établissement, j'ai toujours essayé de partager cette démarche collective avec les équipes avec lesquelles je travaille depuis maintenant 20 ans. Ce n'est pas rien 20 ans! C'est le temps de la maturité professionnelle, de l'approfondissement de la fonction, du recul sur les fondamentaux pédagogiques. Les officines privées, les inégalités? Une plaie pour l'école et ces ambitions qui nous dépassent, même si selon les contempteurs d'aujourd'hui, les constructivistes sont responsables du déclin de l'école.

Cette "insécurité" pédagogique des projets devenant un investissement au service des élèves, aidant ces derniers à réussir leur temps d'école en vue d'une insertion sociale et professionnelle sereine? Une belle nouvelle frontière éducative!

Pourtant, la conjonction des conservatismes est malheureusement à l'œuvre!

La petite musique du "nouveau management public" s'est peu à peu imposée dans le discours ambiant de ce nouveau monde", tellement plus audacieux que "ce vieux monde" tellement caricaturé!

La boussole de l'état d'une société se regarde selon la manière dont l'école est considérée. L'école aujourd'hui subit de plein fouet les attaques d'une société néolibérale. Me demande-t-on de devenir le manager et d'assumer "le pilotage par les résultats"? Je ne peux m'y résoudre car cela est une hérésie par rapport aux apprentissages et au bien public qu'est l'école. Il y a quelques années, j'avais écrit que les élèves n'étaient pas une marchandise. Ils sont sur le point de le devenir. L'école tend à devenir un marché! Les enseignants doivent être performants, identifiés à travers les évaluations que l'on demande de mettre en place en CP/CE1/6ème et Seconde! Chef d'établissement, il s'agirait de piloter l'établissement dont j'ai la charge, l'équipe qui le fait vivre sur les missions de l'école dans la République, par les résultats de ces fameuses évaluations! En somme, comparaison, concurrence entre établissements, "récompenses" pour les enseignants dits "performants", des parents qui joueraient sur leurs réseaux pour scolariser leurs enfants dans les établissements "réputés"...

Il est assez singulier de voir surgir les fondamentaux d'une école que défendait en son temps....Tony Blair! Ce "nouveau monde" et cette école de la performance proposée par le Ministre Blanquer ne sont que le retour à contretemps du "vieux monde" dont se sont inspirés en leur temps Ronald Reagan puis Margareth Thatcher! Faciliter le choix des usagers constitue une manière de viser une "normalisation" de l'école et d'en faire un bien comme un autre, au cœur d'un supermarché dans lequel on se sert sur les étals selon des critères publicitaires plus ou moins "justes"

Je sais les enseignants avides de se former, d'être toujours à la recherche d'outils pédagogiques permettant une vraie transmission des savoirs, de leur organisation, très investis dans l'accompagnement des élèves dans cette démarche d'un esprit critique constructif. La politique d'évaluation est une véritable exigence. Mais elle doit être au service de la réussite des élèves, au cœur d'un projet d'établissement et faisant de l'égalité des chances une démarche véritablement partagée, comme la colonne vertébrale de outils pédagogiques, non au service d'une idéologie libérale destructrice, mais de la réussite de chacun et donc de tous.

Au moment où de nombreux pays tendent à délaisser le pilotage des établissements "par la preuve", notre Éducation nationale prend ce chemin!

Cette culture du management public, qu'il soit demandé aux chefs d'établissements ou aux équipes, est un leurre.

Au-delà, promouvoir l'école des territoires, idée à première vue séduisante que nous invite à mettre en œuvre "le nouveau monde" est un miroir aux alouettes au regard de notre histoire, de notre culture. Le nouveau management public en est "l'habillage" aujourd'hui! Ce modèle nous invite à nous éloigner des missions portées par les écoles dans la République pour emprunter des chemins aventureux! Plus que jamais la riposte s'impose! Le pilotage par la coopération est au cœur de mon ADN de chef d'établissement. "L'ancien monde" n'est pas celui que l'on veut nous "vendre" pour emprunter au langage des "néo-libéraux"! Je serai inlassablement vigilant afin d'offrir, avec mes collègues engagés, le meilleur aux élèves! Pour que demain ne ressemble pas aux vieilles lunes d'avant-hier!

Bertrand Gaufryau

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Rentrée scolaire : de trop nombreux enfants à la porte de l'école...

17 Septembre 2018 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Politique

Rentrée scolaire : de trop nombreux enfants à la porte de l'école...

En France, des milliers d’enfants ne sont pas scolarisés, en raison de facteurs multiples (éloignement des lieux de vie, expulsions à répétition, manque d’infrastructure...). Un collectif interpelle le chef de l'Etat et le ministre de l’Education nationale pour rendre le droit à la scolarisation pleinement effectif.

A l’heure où la majorité des enfants en France se familiarisent avec leur nouvelle école ou leur nouvelle classe, une minorité d’enfants et adolescents invisibles continuent d’être exclus de l’école, laissés pour compte. L’école est un droit en France, mais elle n’est pas un acquis pour les milliers d’enfants et adolescents qui chaque année voient leur avenir compromis.

Pourtant, garantir l’accès à l’éducation à tous les enfants, indépendamment de leur situation sociale, géographique, familiale ou de leur origine est une obligation inscrite dans le code de l’éducation comme dans plusieurs conventions internationales que la France a choisi de signer. Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies a ainsi rappelé la France à l’ordre, lui demandant de «garantir à tous les enfants le droit à l’éducation sans discrimination».

Le candidat Emmanuel Macron avait annoncé que l’école primaire serait une priorité s’il devenait président, «pour que tous les élèves sachent lire, écrire et compter en arrivant en sixième». Si le dédoublement des classes de CP puis CE1 en réseau d’éducation prioritaire a envoyé un signal positif aux écoliers les plus fragiles*, nous déplorons profondément que cette nouvelle rentrée scolaire perpétue l’exclusion de l’école des enfants les plus fragiles.

Une approche globale

Il est difficile d’évaluer précisément le nombre d’enfants et adolescents non-scolarisés. En effet, la majorité des maires ne s’acquittent pas de l’obligation d’établir une liste des mineurs de la commune soumis à l’obligation scolaire. Des estimations permettent toutefois de cerner l’ampleur du phénomène. En France, 80% des enfants vivant en bidonvilles et en squats ne sont pas scolarisés, mais c’est aussi le cas d’enfants vivant en habitat précaire, en hébergement d’urgence, ou encore accueillis temporairement avec leur famille chez des proches. De nombreux jeunes sans représentants légaux sur le territoire sont également exclus de l’école durant des mois, notamment quand leur minorité est contestée. Des milliers de jeunes handicapés se retrouvent également sans aucune solution de scolarisation. Le problème est décuplé dans les départements d’outre-mer : certaines estimations évoquent 5 000 enfants à Mayotte et 10 000 enfants en Guyane privés d’école. Quel avenir, quelles perspectives la France propose-t-elle à ces enfants et adolescents ?

La non-scolarisation est une problématique dont la pluralité des facteurs nécessite une approche globale : éloignement des lieux de vie des écoles (ou inaccessibilité par les transports en commun), expulsions de bidonvilles ou squats ou déplacements contraints d’un hôtel social à un autre, entraînant une rupture dans la scolarité, double déficit en infrastructures et en personnels qualifiés à Mayotte et en Guyane, barrières matérielles liées aux conditions de vie (achat de vêtements, coût de la cantine, etc.), dispositifs pour élèves allophones saturés dans certains territoires, freins liés aux situations de handicap, tels que le manque d’auxiliaire de vie scolaire, etc.

Les refus d’inscription scolaire ou les tracasseries administratives opposées par certaines municipalités sont particulièrement inadmissibles : variabilité des pièces à fournir, demandes abusives de justificatifs, création de listes d’attente opaques et injustifiées. Si ces pratiques des mairies sont inacceptables, l’Etat doit faire en sorte qu’elles cessent : est-il nécessaire de rappeler que l’inscription scolaire en maternelle et primaire est une mission exercée par les maires au nom de l’Etat qui engage, in fine, la responsabilité de celui-ci ?

Politique nationale d’inclusion scolaire

Nous appelons donc solennellement le président de la République et le ministre de l’Education nationale à insuffler la dynamique indispensable qui permettra de combler le fossé entre les textes et leur application effective. Cette question est d’autant plus d’actualité que le gouvernement a étendu la scolarité obligatoire à 3 ans. Faisons de cette mesure importante une opportunité pour enrayer l’exclusion scolaire dès le plus jeune âge. Nos organisations ont des solutions concrètes à proposer pour rendre pleinement effectif ce droit fondamental et avancer vers une école toujours plus inclusive. Parmi celles-ci, la mise en place d’un observatoire de la non-scolarisation dans toutes les académies permettrait un réel pilotage d’une politique nationale d’inclusion scolaire, de mettre des chiffres et des visages sur cette réalité. En pratique, la mise en place d’un travail de médiation pour faire le pont entre ces publics fragiles et l’institution scolaire s’avère être une piste pertinente.

Nous suggérons également au gouvernement de prendre avant la fin de l’année un décret fixant la liste des pièces justificatives devant être acceptées par les maires lors de l’inscription en primaire, afin de limiter les abus en clarifiant les règles applicables et en imposant la délivrance d’un récépissé de dépôt de la demande.

A la veille du 30e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, il est urgent d’agir pour mettre fin aux dénis de droit constatés. L’accès à l’école de tous les enfants, c’était le sens de l’engagement du candidat Emmanuel Macron à travers la tribune d’Anne Lebreton et Alain Régnier, le 23 mars 2017 : «Pour Emmanuel Macron, l’école doit être une réalité pour tous les enfants» : la place de tous les enfants est à l’école !

Premiers signataires : Christine Lazerges, présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme; Unicef France; CNDH Romeurope; AEDE (Agir ensemble pour les drois de l'enfant); ADJIE (permanence d’Aide et défense des jeunes isolés étrangers); ASET Franche Comte ; ASET 95 (Aide à la scolarisation des enfants tziganes); ASET 69; Association Rencont’roms nous Toulouse; Association TANGRAM (Guyane); ATD Quart Monde; ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers); CCFD–Terre solidaire 93; CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens); CGT (Confédération générale du travail); Chrétiens dans l’enseignement public; CLASSES (Collectif lyonnais pour l’accès à la scolarisation et le soutien aux enfants des squats); Collectif Romeurope du Val Maubuée; Collectif Romeurope-Antony; Collectif Solidarité roms Toulouse; COFRADE (Conseil français des associations pour les droits de l’enfant); CFHE (Conseil français des personnes handicapées pour les questions européennes); Ecole dans la rue; Ecole enchantiée; FASET (Fédération des associations d’aide à la scolarisation des enfants tsiganes); FCPE (Fédération des conseils des parents d'élèves); Fédération Sud Education; FSU (Fédération syndicale unitaire); Gisti (Groupe d'intervention et de soutien des immigrés); Hors la rue; ICEM-Pédagogie Freinet; La Cimade; Ligue des droits de l’homme (LDH); LDH-Section du Pays d’Aix-en-Provence; Le Village d’Eva (Mayotte); Ligue de l’Enseignement; Médecins du monde; La voix des Rroms; MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples); Réseau Accueil insertion de l’Hérault; RESF (Réseau Education sans frontières); Romeurope 94; Secours catholique; SUD éducation 93; Syndicat des avocats de France; UNAPEI; UNSA (Union nationale des syndicats autonomes); UNSA Education.

Un collectif

* Sans ommettre de préciser les dommages collatéraux de cette mesure

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