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Vivement l'Ecole!

politique

La violence au lycée, mais laquelle?...

29 Octobre 2018 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Politique, #Pédagogie

La violence au lycée, mais laquelle?...

L’affaire du lycéen qui a braqué une arme factice sur son enseignante à Créteil révèle une autre violence encore, que personne n’a relevée - pas même le ministre de l’Education nationale : celle de l’empêchement à exercer une autorité professionnelle au bénéfice du plus grand nombre, qui ne fait plus sens pour certains élèves.

Tribune. Qu’une vidéo filmée dans des conditions indignes, véhiculée par des réseaux sociaux dont il souhaite par ailleurs réduire l’influence en période électorale, conduise à des décisions annoncées dans l’urgence en dit long sur la fébrilité de l’exécutif en place en France.

Depuis que les médias ont à leur tour diffusé cette séquence, le terme «violence» s’est imposé, et il a fallu quelques jours pour que les commentaires se stabilisent. Désormais, de manière unanime, il est à chaque fois question d’«une enseignante braquée par une arme factice». Si l’arme est factice, qu’en est-il de la violence ?

Il faut interroger ces images, ne pas se contenter de focaliser l’attention sur cette silhouette, certes, menaçante, qui mime un mauvais polar. Il faudrait mettre en relation le geste et l’attitude de l’enseignante, dont on voit qu’elle garde son calme et poursuit ce qu’elle est en train de faire. Il faudrait se demander pourquoi aucun élève n’intervient, pourquoi plutôt que de lui demander d’arrêter, ceux du premier rang sortent leur téléphone, s’amusent, pourquoi, enfin, une autre silhouette se glisse à l’arrière-plan pour faire un doigt d’honneur. Rien dans cette vidéo n’indique un danger immédiat pour l’intégrité physique de cette enseignante ou des élèves présents et, par conséquent, la mise en relation, sans précaution, avec les bagarres de rue ou les affrontements mortels entre bandes paraît relever ou d’un amalgame ou d’un défaut d’attention aux faits.

En tant qu’enseignant, cette image je la reconnais. C’est celle du chahut, porté à un degré insupportable. La violence que l’on y voit est celle d’un piétinement généralisé : autorité de l’enseignant, respect dû à l’adulte, règlement intérieur, convenances sociales élémentaires, sens de la présence des uns et des autres au sein d’un lieu dédié au savoir, au dialogue, à la construction de soi et à la préparation de l’avenir.

Mais il est une autre violence encore, que personne, il me semble, n’a relevée - pas même le ministre de l’Education nationale pourtant chargé de la question : la large diffusion de cette vidéo viole l’intimité du cours. Revenons au contexte, encore une fois : la scène se déroule au moment où l’enseignante, assise, procède à l’appel, donc probablement en début de cours. Suivant des instructions, que j’ai moi aussi reçues, elle s’astreint à indiquer les absents dès les toutes premières minutes, ce qui permet à l’Etablissement de contacter les familles par SMS. Parce qu’elle est en train de renseigner le logiciel, elle détourne le regard de la classe et, probablement, de la porte d’entrée par où a dû se glisser le retardataire. Cette collègue sacrifie temporairement la gestion de classe à la gestion administrative. C’est ce qui lui est demandé par l’Institution.

Que savons-nous des minutes qui suivent ? Rien. Nous pouvons juste imaginer les efforts qu’il lui a fallu fournir pour apaiser la classe, faire en sorte que les portables soient éteints, rangés, les cahiers et les livres sortis, les capacités d’attention enfin mobilisées en direction du cours qu’elle a préparé.

Nous pouvons aussi penser que le calme affiché pourrait être le signe d’une habitude - hélas - de ces situations, le signe aussi de la certitude qu’elle saura les surmonter, une fois debout face aux élèves. Ce par quoi il faut parfois passer, les trésors de patience et de conviction qu’il s’agit de déployer, cours après cours, dans des établissements où rien n’est gagné d’avance, les moments absurdes, insensés, tendus, qu’il faut accepter de traverser pour rétablir un climat scolaire toujours fragile, poser un cadre au bénéfice de tous : tout cela relève de l’intimité de la relation pédagogique entre une classe et un enseignant, à un moment et dans un contexte donné.

Tout enseignant ayant travaillé dans ces établissements où il s’agit de conquérir, heure par heure, ce climat permettant que le cours se déroule sur l’année, sans jamais rompre la relation, peut témoigner avoir vécu ces moments où l’on se sent près de s’effondrer, où l’on voit tout ce à quoi l’on tient - et qui nous tient - menacer de s’effondrer en même temps. Témoigner mais sans juger. Simplement énoncer le fait d’avoir subi ces moments et de les avoir surmontés, d’une manière ou d’une autre, dans la solitude, en évitant la surenchère ou la manifestation d’une autorité de plein droit.

La violence autre que symbolique est là, dans cet empêchement à exercer une autorité professionnelle au bénéfice du plus grand nombre, qui ne fait plus sens pour certains élèves. Cette violence n’a pas besoin d’une arme factice pour s’exprimer. Les mots, les attitudes, les regards suffisent la plupart du temps. Elle est plus sourde et plus secrète, à la fois connue de tous et tue, moins par lâcheté - des enseignants comme de l’Institution - que parce que touchant à l’intime et ne pouvant donc pas être aisément, totalement, partagée.

Et parce qu’au fond, l’espoir de l’apaisement l’emporte bien souvent sur l’envie d’en découdre, ce qui, heureusement, se vérifie. Bien que révélée au grand jour, cette violence-là n’est même pas vue. Sa complexité la condamne, une fois de plus, à demeurer sans réponse.

Alain Roger enseignant dans l'académie de Créteil

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A Lire... Ugo Palheta, La possibilité du fascisme. France, la trajectoire du désastre, La Découverte...

29 Octobre 2018 , Rédigé par La Vie Des Idées Publié dans #Politique

Que faire face à la lente montée du racisme et à l’enracinement de l’extrême droite ? Le fascisme est re-devenu possible en France, affirme le sociologue Ugo Palheta. Face à une crise protéiforme de l’État, il faut nommer le mal si l’on veut le combattre.

Les images d’un groupe cagoulé, pénétrant dans un amphithéâtre de l’Université de Montpellier en mars 2018, pour passer à tabac des étudiants mobilisés contre la loi ORE, ont donné à réfléchir sur la situation politique actuelle. Le fait que le doyen de l’Université ait encouragé cette action n’a fait qu’ajouter à la stupeur [1]. L’absence de réaction massive dans l’opinion publique de même. Utilisation de la violence politique, intimidation de militants, compromission des élites responsables : les ingrédients rappellent un cocktail, celui du fascisme. Pourtant, le terme n’a pas été utilisé dans les médias, pour la simple raison qu’il semble aujourd’hui ressortir du vocabulaire militant plutôt que d’une catégorie analytique fiable. On l’utilise évidemment chez les historiens des fascismes, dans l’analyse de périodes historiques révolues ; on l’utilise dans le vocabulaire militant pour jeter l’opprobre. Mais entre les deux, l’actualité du fascisme n’est pas réellement pensée de manière scientifique. C’est le projet d’Ugo Palheta, en cette rentrée, de réfléchir dans son livre, de manière rigoureuse, à cette possibilité de la menace fasciste, dans le contexte français actuel.

Ce livre tient un équilibre instable entre un essai universitaire de sociologie politique – 500 notes de bas de pages – et une prise de position militante, pour cet intellectuel engagé. Le ton du tract affleure parfois, comme lorsque l’auteur compare avec outrance la présidence « jupitérienne » d’Emmanuel Macron à la dureté d’un dirigeant stalinien (p. 87). Mais en dehors de ces saillies et slogans, le livre se présente comme la tentative réussie d’un large état des lieux, connectant les analyses historiennes les plus récentes sur la notion de fascisme, les catégories d’analyse marxistes et surtout, le legs d’Antonio Gramsci : le livre peut se lire dans sa globalité comme une tentative de penser notre situation française comme une immense « crise d’hégémonie », en reprenant un des concepts fondamentaux du penseur marxiste italien. L’architecture argumentative du livre est très claire, répétée avec pédagogie : l’extrême droite en France, et particulièrement le FN, sont des mouvements qui, sans être fascistes aujourd’hui, peuvent le devenir rapidement. Le parti peut en effet profiter d’une crise protéiforme du pouvoir politique en France, une crise qui porte trois noms : crise de l’idéologie néolibérale ; transformation autoritaire de l’État ; explosion d’un nationalisme raciste et xénophobe. L’ensemble de ces conditions est le terreau d’une potentielle et très réelle prise du pouvoir fasciste.

(...)

Nicolas Patin, « Bien nommer le mal », La Vie des idées , 22 octobre 2018. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Bien-nommer-le-mal.html

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Brasil...

28 Octobre 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Politique

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Créteil ou la non maîtrise des horloges...

28 Octobre 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Politique

Créteil ou la non maîtrise des horloges...

Chers amis,

En ce dimanche frileux de vacances scolaires, le blog prend le temps de la réflexion.

Elle nous est en ce moment bien nécessaire. Les réactions à chaud sont toujours mauvaises conseillères. Même nos gouvernants devraient, à l'occasion de tel ou tel événement médiatisé, non pas surfer sur la vague de la sur-réaction populiste mais prendre le temps du recul. Ce ne fut pas le cas dernièrement lorsqu'après le "braquage" d'une de nos collègues à Créteil, il fut choisi de précipiter le mouvement, de céder à l'emballement, d'agir exactement à l’inverse de ce que nous apprenons à nos élèves:

prendre le temps. Rester "maître des horloges" en somme...

L'épisode de Créteil est à ce titre révélateur. Trois ministres du gouvernement, et non des moindres, ont pour premier - et à ce jour, seul -  réflexe de "sécuriser", d'exclure.

L'Ecole accueille TOUS les enfants de la République et doit recevoir les moyens institutionnels de les accueillir bien! Pas de les exclure vite! Surfer sur l'opinion (qui n'existe pas pourtant/Relire Bourdieu), courir après des mesures qu'aurait pu contresigner Marine Le Pen, sont les "meilleurs" moyens de faire échouer l'Ecole dans ce qu'elle porte de plus beau comme espoir pour TOUTES et TOUS:

EMANCIPER!

Nicole Belloubet, rectrice qui démissionna en 2005  considérant qu'avec les suppressions de postes, Nicolas Sarkozy ne permettait pas la conduite d' une politique éducative digne de ce nom, ne s'y est d'ailleurs pas trompée.

Présente lors du "comité stratégique" précipitamment convoqué par le Ministre de l'Intérieur, ne déclare-t-elle pas ce dimanche sur LCI:

"L'école n'est pas une maison de redressement mais un lieu de savoir"

Et concernant la possibilité offerte aux chefs d'établissement de faire appel aux forces de l'ordre en cas de besoin, la Garde des Sceaux tranche sèchement:

"C'est déjà le cas aujourd’hui!"

Fermez le ban!

Christophe Chartreux

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Professeur braqué à Créteil : méritocratie républicaine, avis de décès...

27 Octobre 2018 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Politique

Professeur braqué à Créteil : méritocratie républicaine, avis de décès...

A l’occasion d’un fait divers à la fois grotesque et choquant, notre gouvernement disruptif semble découvrir la violence larvée qui gangrène l’école, lieu essentiel où se file le tissu de la société française. Une violence quotidienne, entre élèves, avec les enseignants, avec les parents, avec les administrations. Une violence tellement banalisée que les réactions gouvernementales sonnent faux, surjouées et médiatiques. Comme pour rassurer les honnêtes gens que tout va bien et que ces dérapages resteront exceptionnels.

En fin de compte le plus effrayant dans cette menace juvénile et maladroite sur une enseignante, c’est peut-être le mélange entre le déni de réalité d’un ministre de l’Intérieur qui fait diversion par un amalgame abusif avec la grande délinquance et la pauvreté des réponses apportées de la part des autorités drapées dans leur impuissance, dans la continuité des actions superficielles et mal calibrées qui caractérisent les politiques urbaines et éducatives depuis plusieurs décennies.

Ne voient-ils pas que malgré son essoufflement au bout de quelques semaines, l’incendie qui a embrasé nos villes et justifié l’état d’urgence en 2005 n’a jamais été vraiment éteint ? Ne voient-ils pas que chaque jour un peu plus, l’école de la République s’enfonce dans la triste résignation à faillir à sa mission d’émancipation universelle ? Sont-ils conscients des difficultés persistantes pour des pans entiers de nos populations laissées pour compte de la promesse républicaine d’égalité et de fraternité ?

Au-delà des agrégats statistiques dont les administrations raffolent, ont-ils lu les analyses de terrain, ou encore en particulier cette accablante étude récente du Cnesco sur plus de 900 collèges d’Ile-de-France qui se résume en une question lourde de sens : «L’Education nationale donne-t-elle vraiment plus aux moins défavorisés ?» 

Comme on ne peut imaginer qu’ils fussent aussi naïfs et mal renseignés sur l’état de notre école et de la décomposition du lien social et des solidarités dans ce pays, il faut les considérer avec la sévérité qui s’impose lorsqu’on est confronté au cynisme des irresponsables. Le cynisme désespérant d’une société qui accueille 260 000 millionnaires de plus cette année, mais voit la pauvreté progresser dans le même temps. Si encore l’école républicaine pouvait prétendre être l’instrument efficace de ce nouveau Guizot à l’Elysée qui considère qu’il suffit de traverser la rue pour emprunter la voie vertueuse de l’enrichissement… Mais même la promesse de méritocratie bourgeoise où les fils et filles de rien pouvaient devenir médecins, avocates ou ingénieurs pourvu qu’ils étudient bien est devenue une légende urbaine.

Car la réalité c’est que la France n’a jamais créé autant de richesses. Même faible, la croissance est là : le PIB a plus que doublé depuis 1974, soit plus de 100 % de croissance. Dans la même période, la pauvreté n’a reculé que très marginalement. La réalité c’est que le travail ne paie pas. Et le chômage est devenu massif et structurel. Autant parce que la machine n’a plus besoin du plein-emploi pour tourner que parce que la redistribution a changé de sens : entre 1980 et 2007 la progression annuelle du salaire moyen est inférieure à 1 % (0,82 %) mais pour les 0,01 % les mieux payés, c’est + 340 %.

Alors, investir dans l’école ? Mais pour quoi faire ? Les pauvres c’est pas bankable, glamour, disruptif. En revanche l’échec scolaire, ça eut payé. C’est de la main d’œuvre bon marché pour les chaines de restauration rapide ou de télémarketing, pour conduire ceux qui ont quelque part où aller, pour livrer les repas de ceux dont la vie sociale et professionnelle est déjà trépidante, pour fournir les bataillons de serviteurs des nouveaux rentiers 2.0 de la start-up nation.

Et puis l’échec scolaire c’est distrayant quand on mesure au détour d’une émission de téléréalité angélique la vertigineuse inculture de pantins sexy mâles et femelles, filmés dans l’étalement impudique de leur candide bêtise pour le divertissement des masses scolaires.

Pourquoi investir dans l’éducation ? La reproduction sociale garantit la continuité des élites de la nation. Maintenir chacun à sa place, c’est la clé de l’ordre social et de la tranquillité des classes dominantes. Il faut donc une forme de persuasion douce pour convaincre chaque individu qu’il est bien à la place qu’il mérite.

Bienvenue dans la société algorithmique ! Une société dans laquelle les choix d’aujourd’hui sont conditionnés par les choix du passé. Comme la publicité ciblée qui envahit vos écrans à chaque nouvelle page internet, la société algorithmique considère que vous êtes déterminés par votre historique de navigation. C’est la société des déterminismes sociaux et culturels ancrés dans les territoires.

De la maternelle à Parcoursup, le message du gouvernement, c’est: "reste à ta place, parce tu le vaux bien"Rodrigo Arenas président de la FCPE de la Seine-Saint-Denis Hélène Rouch présidente de l’IUT de Toulouse 3 Edouard Gaudot essayiste

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College - "10 % des établissements concentrent 40 % des incidents"...

27 Octobre 2018 , Rédigé par Telerama Publié dans #Education, #Politique

College - "10 % des établissements concentrent 40 % des incidents"...

EXTRAITS

Benjamin Moignard, membre de l’Observatoire international de la violence à l’école, a répondu aux questions de “Télérama”.

(...)

Que vous inspire cette vidéo ?

C’est un incident spectaculaire, dramatique et choquant. Il va de soi que pareilles irruptions de violence doivent être combattues. Mais je m’inquiète aussi de l’impact de ces images dans l’opinion publique. Il ne faudrait pas s’imaginer qu’elles témoignent du quotidien dans les écoles ! Moins de 2 % des personnels signalent des violences physiques. Les faits d’insultes, en revanche, sont beaucoup plus répandus : 20 à 25 % des personnels disent en avoir été victimes au cours de l’année. La violence à l’école se manifeste donc très majoritairement par une accumulation de violences verbales et de petits incidents, usants pour le corps enseignant. On constate également un creusement des inégalités entre les établissements : en ce qui concerne les collèges, par exemple, 10 % des établissements concentrent 40 % des incidents.

(...)

Beaucoup de voix se sont élevées pour réclamer davantage de mesures punitives…

Une dizaine de plans de lutte contre la violence à l’école ont été lancés depuis la fin des années 1990. Tous proposent de sanctionner plus lourdement les élèves et d’installer toutes sortes de dispositifs techniques : portiques de sécurité à l’entrée des établissements, vidéosurveillance, etc. Pour l’essentiel, ce sont des effets d’annonce. Et tant mieux : les recherches montrent depuis longtemps que non seulement ces mesures ne donnent pas de résultats, mais qu’elles sont contre-productives. La surenchère punitive n’est pas une solution. Il est beaucoup plus utile de renforcer le collectif au sein des équipes pédagogiques et de se donner les moyens d’encadrer davantage les élèves. En particulier dans les zones d’éducation prioritaire, où les enseignants sont souvent très jeunes et ne souhaitent pas rester. Comment stimuler leur désir d’y faire une partie de leur carrière ? Voilà tout l’enjeu.

Propos recueillis par Marc Belpois

L'entretien complet est à lire en cliquant ci-dessous

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Castaner choisit Sarkozy plutôt que Bayrou... Par Claude Lelièvre...

26 Octobre 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Politique

Bestimage - http://www.purepeople.com/media/semi-exclusif-nicolas-sarkozy-et-chris_m3865930

Bestimage - http://www.purepeople.com/media/semi-exclusif-nicolas-sarkozy-et-chris_m3865930

Castaner vient de déclarer qu’il « n’exclut pas la présence physique de forces de l’ordre à l’école » ( »avec l’accord du chef d’établissement  » a-t-il précisé par la suite).

Ce faisant il choisit la position de Sarkozy à laquelle s’opposait Bayrou dans une querelle historique passée (mais pas dépassée; et en un sens qui en dit long sur le tropisme gouvernemental actuel)

Retour en arrièreLa question de la violence à l’Ecole est très présente – et plus que jamais – durant la longue campagne de l’élection présidentielle de 2007.

Dès février 2006, Nicolas Sarkozy s’empare de ce thème et le développe longuement en appelant à la ‘’mobilisation ». Et, comme il l’avait déjà fait dès janvier 2004, Nicolas Sarkozy appelle de façon réitérée à l’installation permanente de policiers dans les établissements qui en feraient la demande.

François Bayrou se démarque très tôt de lui, dès la clôture du colloque sur l’éducation organisé par l’UDF le 11 mars 2006 : « retrouver un collège paisible, cela ne se fera pas avec des policiers dans les établissements scolaires, car si nous acceptons l’idée que la loi de l’école est la même que celle de la rue, alors l’école a perdu. Les valeurs de la rue, c’est trop souvent – hélas ! – la loi du plus fort. Et la police est là pour imposer la force de la loi aux caïds qui veulent prendre le dessus. Les valeurs de l’école ce n’est pas la loi du plus fort, c’est la loi du respect, le respect du savoir, le respect de l’éducation, et le respect de l’autre.  Si l’on veut sauver l’école, il faut défendre son système de valeurs ! C’est l’autorité du professeur et du surveillant qu’il faut reconstruire ».

Et, lors de son passage sur France II le 13 février 2007, François Bayrou répond à une question sur les violences des élèves que « la poignée d’entre eux qui déstabilisent certains établissements doivent être placés dans des établissements spécialisés où ils seront encadrés par des éducateurs chargés de leur redonner des repères », tout en réitérant sa ferme opposition à l’entrée de policiers à l’école comme le veut Nicolas Sarkozy : « une erreur de la pensée, car la loi de l’école ce sont les enseignants et les éducateurs ; si on met des policiers à l’école, c’est la défaite de l’éducation et ce sera la loi du plus fort ».

Le ministre de l’Education nationale de l’époque François Bayrou répliquait au ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy. On tend l’oreille pour savoir s’il peut en être de même avec Jean-Michel Blanquer.

Claude Lelièvre

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Violence en milieu scolaire... Quand Castaner s'apprête à copier-coller N Sarkozy...

26 Octobre 2018 , Rédigé par Le Monde - Le Parisien Publié dans #Education, #Politique

Violence en milieu scolaire... Quand Castaner s'apprête à copier-coller N Sarkozy...

EXTRAITS

25 mai 2009... 

M. Sarkozy veut "sanctuariser les établissements scolaires"

Le président français a annoncé, jeudi, une série de mesures, qui reprennent les propositions du ministre de l'éducation Xavier Darcos, à l'exception des sanctions financières infligées aux parents.

"Nous devons sanctuariser les établissements scolaires." Après avoir énuméré les incidents des dernières semaines, Nicolas Sarkozy a annoncé, jeudi 28 mai, en fin de matinée à l'Elysée, une série de mesures, qui reprennent les propositions du ministre de l'éducation Xavier Darcos, à l'exception des sanctions financières infligées aux parents.

"J'entends les bonnes consciences qui crient au scandale quand le ministre de l'éducation nationale propose d'installer des portiques de sécurité à l'entrée des établissements. Bien sûr qu'il est regrettable d'en arriver là. Mais comment agir autrement dans un tel contexte. Attendre que l'irréparable se produise ?", a déclaré M. Sarkozy, citant les 17 morts de Winnenden en Allemagne en mars.

184 établissements parmi les plus sensibles vont faire l'objet d'un "diagnostic de sécurité à l'issue duquel seront adoptées toutes les mesures nécessaires", qu'il s'agisse de l'installation de portiques ou de mesures de vidéo-surveillance. L'idée est de faire du cas par cas.

M. Sarkozy estime que "les personnels de direction et d'encadrement [des établissements scolaires] devront à l'avenir disposer des moyens de s'assurer que les élèves ne transportent pas d'armes. A cette fin, ils recevront une habilitation spécifique qui leur permettra de faire ouvrir les cartables et les sacs". La fouille des cartables nécessite selon les juristes une modification de la loi.

S'y ajoute le durcissement de la répression : l'intrusion dans un établissement scolaire ne sera plus une infraction, mais un délit. Les violences contre un agent de l'éducation nationale constitueront à l'avenir des circonstances aggravantes, également lorsqu'elles se produisent à l'extérieur de l'établissement. Enfin, les établissements scolaires sont invités à avoir un "policier référent" dans le commissariat voisin.

(...)

La fouille des cartables pourrait entrer en vigueur pour la rentrée

Le texte instaurant la fouille des cartables dans les écoles sera examiné dès le mois de juillet par les députés et les sénateurs, a annoncé, dans la foulée du discours de M. Sarkozy, le ministre de l'éducation, Xavier Darcos. "Pour que ça prenne un caractère législatif, nous allons le mettre dans la proposition de loi d'Estrosi" sous la forme d'un "amendement ou d'un article de la loi qui définira cette notion d'habilitation", a indiqué le ministre. Le texte de M. Estrosi vise à renforcer la législation contre les bandes organisées et doit arriver dans les couloirs de l'Assemblée à la fin du mois de juin. "Nous allons rapidement voir le texte dont nous avons besoin", a-t-il ajouté. M. Sarkozy a indiqué que les agents responsables de la fouille "recevront une habilitation spécifique qui leur permettra de faire ouvrir les cartables et les sacs". –(Avec AFP)

Arnaud Leparmentier

20 avril 2010

Des policiers dans les lycées et collèges

Nicolas Sarkozy, en visite déplacement hier à la préfecture de Bobigny à l'occasion de l'installation du nouveau préfet, l'a martelée sur tous les tons et déclinée sous toutes ses formes. Et en particulier dans l'Education puisqu'il a annoncé une série de mesures qui devraient être mises en place à la rentrée.

Des policiers dans les établissements scolaires sensibles. «Dans chacun des 53 établissements considérés comme particulièrement sensibles en France, nous allons installer un bureau destiné au policier et au gendarme référent, affirme le chef de l'Etat. Cette présence se fera avec l'accord des chefs d'établissement. Si ces derniers la refusent, ils devront le faire par écrit car il faut que chacun assume ses responsabilités.» Cette proposition est accueillie plutôt fraîchement par les principaux intéressés. «Nous avons d'excellents rapports actuellement avec la police mais s'ils s'installent à demeure cela risque d'alimenter les tensions avec les profs et les élèves» craint un chef d'établissement. «Déjà que les équipes mobiles de sécurité, employées par l'éducation nationale, ne rentrent pas dans les lycées, alors les policiers...» confirme un de ses collègues. La FCPE n'y est pas favorable non plus. «On préfère voir des policiers dans les rues et des enseignants dans les établissements», observe Michel Hervieu, président de la FCPE.

Deux internats dans le département. «Nous allons créer, dès la rentrée prochaine, des établissements spécialisés qui permettront d'accueillir des jeunes de moins de 16 ans qui perturbent gravement la vie scolaire par leur comportement», propose Nicolas Sarkozy qui veut en implanter deux dans le 93. Une initiative qui fait bondir Mathieu Hanotin, vice-président (PS) chargée de l'éducation au conseil général. «On va concentrer les problèmes aux mêmes endroits, ce n'est pas la solution, s'étrangle-t-il. Il faut plutôt se demander comment l'Etat va les aider à s'en sortir plutôt que de les enfermer dans une simili prison. Il s'agit d'une logique d'exclusion et non d'intégration.» 

Suppression des allocations en cas d'absentéisme répété. «La décision de suspendre les allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire injustifié et répétitif d'un élève devra avoir un caractère systématique, indique le président de la République. Une proposition de loi dans ce sens sera déposée à l'Assemblée Nationale dès la semaine prochaine.» Là encore, la proposition divise. «Ça peut marcher mais il faut que ce soit très ciblé et, surtout justifié, détaille un proviseur. En revanche, le systématisme risque de créer de vraies fossés entre l'Etat et ses administrés». «Cette politique a déjà été tentée et on a vu qu'elle ne menait à rien si ce n'est enfoncer un peu plus les gens dans la misère», dénonce Mathieu Hanotin. 

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