politique
"On ne réagit que par la haine grégaire quand on se sent victime du mépris individuel et quotidien"...
"On ne réagit que par la haine grégaire quand on se sent victime du mépris individuel et quotidien" me disait il y a quelques jours Philippe Meirieu.
Je lui faisais part de quelques inquiétudes après l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis et les publications répétées de sondages indiquant le poids toujours plus écrasant des intentions de vote en France pour le Front National. J'aurais pu ajouter le Brexit qui participe du même mouvement de fond d'un vote "protestataire" qu'il convient d'observer.
Il existe en Europe comme aux Etats-Unis, donc dans des pays et continents riches, un très fort désir de vote "populiste" porté par des responsables politiques de droite et surtout d'extrême droite. Leurs messages, aussi radicaux soient-ils, trouvent des oreilles attentives de plus en plus nombreuses si l'on en croit les sondages. Mais si l'on en croit aussi désormais les résultats du scrutin aux Etats-Unis ou dans certains pays européens: la Hongrie, l'Autriche et tous ces états qui voient les partis les plus réactionnaires progresser sans que rien ni personne ne semblent pouvoir enrayer la tendance.
Souvent, les électeurs FN sont montrés du doigt. A juste titre pour le "noyau dur" qui représente grosso-modo 15% de l'électorat FN. Ceux-là sont engagés dans un combat idéologique d'une violence terrifiante et aveugle, n'hésitant pas à tenir des propos ouvertement racistes, antisémites et révisionnistes. Je les appelle les "irrécupérables". Aucun débat raisonnable n'est possible avec eux. Absolument aucun!
Et puis il y a tous les autres. Très souvent méprisés, moqués, mis dans le même sac que les 15% du noyau dur. Or il ne s'agit pas DU TOUT des mêmes profils sociaux.
Ceux-là sont, à l'image des électeurs qui ont porté Trump à la Maison Blanche, sur-représentés chez les peu ou pas diplômés, ce qui ne signifie en aucun cas, comme cela est trop facilement dit souvent, que le vote FN soit le résultat de la naïveté, de la bêtise ni de l'ignorance. Souvent aussi, cet électorat est issu:
- des banlieues - contrairement à une idée reçue et ancrée, on vote beaucoup plus FN qu'on l'imagine dans les banlieues dites difficiles - ;
- des périphéries éloignées des centres urbains;
- des "ruralités profondes".
Tous ceux qu'on appelle et qui s'appellent eux-mêmes "la France des oubliés". C'est leur ressenti, qu'il soit contesté ou pas. Il faut en tenir compte. Ne pas le faire serait immanquablement tenir ouverte la porte du pouvoir à Marine Le Pen dès 2017. Dès 2017!
Il reste peu de temps. Six mois.
Il y a une dizaine d'années, j'écrivais: "Les décrocheurs d'aujourd'hui seront les électeurs FN de demain".
Nous y sommes. Une partie de l'électorat FN n'est pas raciste par "nature", n'est pas antisémite, n'est pas révisionniste. C'est un électorat "de circonstances", prêt à rejoindre les partis traditionnels à condition que ceux-ci sachent lui tendre la main, lui prêter attention, soient bienveillants comme un professeur peut l'être avec l'élève qui se noie dans un océan d'incompréhensions, d'échecs et de mépris. Un "mauvais" élève devient souvent "extrémiste" lorsqu'il est méprisé. Imaginons ce que cela peut avoir comme conséquences appliqué à l'échelle d'une population d'électeurs. Terrible!
La tâche qui attend les candidats à l'élection présidentielle est immense. Des blessures sont ouvertes dans cette partie "abandonnée" du corps électoral. Ce corps qui n'attend qu'une chose:
Davantage d'EGALITE... D'avantage d'ATTENTION...
Alors mesdames et messieurs les candidats, en rédigeant vos projets, méditez bien cette phrase, citée en préambule à ce billet:
"On ne réagit que par la haine grégaire quand on se sent victime du mépris individuel et quotidien"
Christophe Chartreux
Sortir... The Color Line - Les artistes africains-américaisn et la ségrégagtion - Musée du Quai Branly Jacques Chirac...
Sortons des faux débats sur l’École – Lettre ouverte aux candidats à la primaire de la droite...
EXTRAITS
Le débat télévisé qui devait vous permettre d’exposer vos projets pour l’école a sacrifié le thème de l’éducation : c’est regrettable. Sur ce sujet plus encore que sur tous les autres, les Français ont droit à un débat de fond qui dépasse la surenchère démagogique sur l’autorité et les mensonges sur les réformes de ce quinquennat. L’école de la République mérite mieux que d’être l’éternelle victime des alternances politiques. Sommes-nous capables de nous mettre d’accord sur l’essentiel, et de lui garantir une politique publique stable dans la durée, ainsi que le préconise depuis si longtemps l’ensemble de la communauté éducative de notre pays ?
Si nous voulons bien admettre qu’il faut des enseignants devant les élèves dans les salles de classe, la question de leur recrutement se pose. Or, s’il est une orientation qui recueille votre assentiment enthousiaste et unanime, c’est la purge sans précédent à laquelle vous souhaitez soumettre les moyens que la Nation consacre à son école. Sur la durée du prochain quinquennat, Bruno Le Maire et François Fillon entendent supprimer 500 000 postes de fonctionnaires, Nicolas Sarkozy 300 000 et Alain Juppé entre 200 000 et 250 000. Jean-François Copé propose un gel total des embauches et Nathalie Kosciusko-Morizet la suppression du statut de fonctionnaire pour tous les emplois “non régaliens”, dont les enseignants.
Si les effectifs consacrés à la sécurité et à la justice sont épargnés, c’est donc au bas mot 100 000 emplois que vous envisagez de supprimer dans l’Éducation nationale. Bien plus que les 80 000 postes détruits entre 2007 et 2012. Alors que ce ministère compte environ 20 000 départs à la retraite par an, votre proposition signifie donc au minimum n’en remplacer aucun et fermer, faute de postes, les concours auxquels se destinent des milliers de jeunes qui se préparent à enseigner. Avec 100 000 fonctionnaires en moins, l’idée même de remplacer un professeur absent devient une chimère, l’abandon des écoles rurales une évidence, et l’explosion des effectifs en classe une certitude, au moment même où la démographie scolaire remontera dans le second degré.
(...)
Vous proposez le tri précoce des élèves, toujours les mêmes
Au lieu de cela, vous proposez le tri précoce des élèves, toujours les mêmes. Dès le CP pour Nicolas Sarkozy, en créant des classes spéciales où reléguer les élèves en difficulté. En orientant dès la 6e vers une professionnalisation rapide pour Bruno Le Maire. Ou en développant l’apprentissage précoce à 15 ans, avant la fin de la scolarité obligatoire pour François Fillon. Comme si la démocratisation scolaire était allée trop loin. Comme si l’orientation subie et imposée n’était pas la source des frustrations et de l’échec. Comme si la relégation scolaire des élèves en difficulté permettait la revalorisation de la filière professionnelle que chacun appelle par ailleurs de ses vœux. L’école du libre choix, progressif, accompagné, réversible a déjà permis, elle, de diminuer de 30 000 en cinq ans le nombre de jeunes sortant sans qualification ? N’est-ce pas préférable ?
La priorité au primaire dites-vous ? Aux fondamentaux ? Alors pourquoi proposer, comme vous le faites, de supprimer la cinquième matinée de classe dont bénéficient les écoliers depuis la réforme des rythmes scolaires ? Pour revenir à un nombre de jours d’école parmi les plus faible des pays de l’OCDE ? Pourquoi vouloir mettre fin au “plus de maîtres que de classes” qui fait des merveilles sur le terrain pour compenser, dès qu’elles apparaissent, les difficultés scolaires ? Est-ce ainsi que nos enfants maîtriseront mieux ce précieux lire-écrire-compter qui nous tient tant à cœur ? Est-ce en sacrifiant à nouveau la scolarisation des moins de 3 ans, que vous avez déjà divisée par trois quand vous étiez aux responsabilités que nous réduirons les inégalités dans l’apprentissage du français ? Où est la cohérence à reconduire ce qui a échoué dans le passé ?
(...)
Parce que la réforme du système éducatif ne produit ses effets qu’à l’échelle d’une génération d’élèves, il nous faut de la continuité républicaine dans les politiques publiques qui sont conduites.
Parce que le sens d’une politique éducative, c’est évidemment son niveau de performance sur le niveau des élèves et leur future insertion professionnelle, mais c’est aussi sa capacité à construire des citoyens confiants, des adultes heureux, libres, entreprenants et créatifs, nous devons débattre des questions de pédagogie, de transmission des savoirs et des valeurs.
Parce que nous vivons une époque mondialisée, numérisée, qui connaît des mutations économiques, technologiques, sociales, environnementales et culturelles plus rapides et profondes que jamais dans l’histoire, nous devons débattre maintenant de la place des langues vivantes, de l’apprentissage du code, des arts, ainsi que du numérique et de l’innovation à l’école.
Parce que personne ne sait aujourd’hui quels seront les métiers, emplois et compétences de demain, nous devons débattre de notre politique publique d’orientation, mais aussi de la reconsidération des filières techniques et professionnelles pour élever le niveau de qualification de tous nos élèves et élargir tous les viviers de l’excellence.
Parce que la société française traverse une crise grave, longue et profonde, qui remet en question sa démocratie, ses institutions, son modèle social, son rapport à l’immigration ou aux religions, nous devons débattre de la place de l’école de la République pour faire en sorte que nous réaffirmions, tous ensemble, la confiance que nous avons en elle, dans son personnel et les enseignants qui, malgré les difficultés, ont toujours répondu présent, et continuent de le faire avec compétence, engagement et courage en cette rentrée scolaire.
Ainsi, peut-être, je le souhaite et je l’espère, nous sortirons des faux débats, des polémiques minuscules ou des considérations grotesques sur les vertus comparées de la tablette numérique et de l’uniforme pour enfin aborder les vrais enjeux de l’école au XXIe siècle.
Najat Vallaud-Belkacem Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Tribune publiée dans le journal Le Monde daté du 10 novembre 2016.
Le texte complet est à retrouver ci-dessous
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Sortons des faux débats sur l'École - Lettre ouverte aux candidats à la primaire de la droite
Si nous voulons bien admettre qu'il faut des enseignants devant les élèves dans les salles de classe, la question de leur recrutement se pose. Or, s'il est une orientation qui recueille votre ...
Le projet Macron en matière d'éducation... Que de lacunes!!!!
Il dévoile enfin son programme. Dans un long entretien, à lire dans "l'Obs" en kiosque jeudi 10 novembre, Emmanuel Macron détaille ses ambitions pour la France. Voici ses 8 principales propositions.
1 - Autonomie des établissements dans le primaire
Parce qu’il pense que la mère des batailles se joue dans le primaire et qu’il veut aider plus ceux qui en ont le plus besoin, il prône "une vraie autonomie pédagogique pour les établissements" (méthodes différentes, plus de profs par classes et des professionnels plus expérimentés et mieux payés dans les écoles des quartiers les moins favorisés). Il faut selon lui leur donner "beaucoup plus de moyens et beaucoup plus d’autonomie. Il faut arrêter de saupoudrer et assumer d’y investir de façon différenciée. [...]"
2 - Réforme de la carte scolaire
Pour assurer une véritable mixité sociale, pour que les écoles accueillent des publics vraiment divers, que les enfants des quartiers aient le droit d’aller dans les établissements des centres-villes, Emmanuel Macron défend une vraie réforme de la carte scolaire. "On doit absolument la faire évoluer", affirme-t-il, s’appuyant sur l’exemple d’une mère de famille de La Paillade, à Montpellier, qui lui a confié : "Moi, avec la carte scolaire, je n’ai pas le droit de mettre mon gamin à l’école en centre-ville, c’est injuste. Il n’y a plus de petits blonds dans nos écoles".
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La suite (d'où sont extraites certaines citations ci-dessous) est à découvrir en suivant le lien en bas de page ou en achetant L'Obs (version papier) paru ce jour
Commentaires:
C'est hallucinant...
- Il faudra "rendre totalement autonomes les écoles primaires"
Totalement irréaliste et dangereux. Ou quand l'ultra libéral Macron croit qu'il suffit de prononcer le mot magique "autonomie" pour résoudre les problèmes de l'école primaire. C'est exactement le contraire qu se produira et TOUJOURS à l'encontre des mêmes élèves, des mêmes familles, des mêmes quartiers!
- "modifier la carte scolaire"
Ohhhhhhhhhhhhhhhhh quelle originalité! Je n'en dirai pas davantage. A quoi bon?
- " donner plus de moyens aux établissements les plus en difficulté"
Non???? Sérieusement? Emmanuel Macron suit décidément très mal l'actualité de l'éducation. C'est exactement ce qui se fait sous la houlette de Najat Vallaud-Belkacem.
- "remettre les classes bilangues et les options qui permettaient aux colleges en mieux fonctionner avant"
Avec cette proposition, Emmanuel Macron démontre qu'il ne maîtrise pas DU TOUT le dossier. Où a-t-il vu que les "collèges fonctionnaient mieux" avec classes bilangues et options?
Fonctionnaient mieux POUR QUI?
Triste candidat au sourire charmeur mais dont le charme ne pallie pas les graves et lourdes lacunes.
Christophe Chartreux
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Emmanuel Macron annonce ses 8 mesures chocs dans "l'Obs"
EXCLUSIF. Dans une interview à "l'Obs", l'ex-ministre de l'Economie, qui devrait se déclarer candidat à la présidence de la République d'ici au 10 décembre, révèle son programme. Sur l'éco...
Brexit... Trump... Et demain?... Mon collège à l'heure FN?...
Mon collège à l'heure FN (Ceci est une fiction... Pour l'instant)
C'était un printemps comme tous les printemps. Il flottait dans l'air cette douceur oubliée pendant l'hiver. Un jour de 2020, l'avant-dernière de ma carrière d'enseignant.
Après un coup d'oeil distrait et machinal à la caméra vidéo surplombant le portique électronique filtrant les entrées, puis au drapeau tricolore qui flottait dans le vent, je retrouvai quelques collègues dans la salle des professeurs. Celle-ci avait été redécorée par notre chef d'établissement, arrivé après le cataclysme électoral de 2017... Un portrait de la Présidente de la République, un drapeau tricolore (encore!) et les photographies des élèves "méritants", ceux ayant obtenu des moyennes supérieures à seize sur vingt. Les "tableaux d'honneur". Sur le mur faisant face à celui des brillants élèves, les photographies de ceux n'ayant pas dépassé sept sur vingt. Le "mur du déshonneur". Et puis sur un troisième support, la liste des professeurs "cités à l'ordre du collège" pour leurs résultats au Brevet. Chaque matin, je ressentais ce même écoeurement, ce même dégoût... Et j'enrageais devant l'inutilité de telles méthodes. Car les pourcentages de réussite n'avaient pas évolué depuis cette "Révolution Nationale" qui se disait éducative et les résultats des élèves de notre établissement rural présentaient même de bien inquiétants signes de faiblesse aggravée. Mais il ne fallait pas en parler. C'eût été prendre le risque d'une convocation et d'un blâme de la part de notre hiérarchie qui avait tout pouvoir, y compris celui de nous licencier sur le champ ! En toute discrétion, je prenais un malin plaisir pourtant à railler ces absurdités. Résistance...
A la sonnerie du matin, les élèves, en uniformes, se rangeaient deux par deux dans la cour face au drapeau (encore!), cette fois au pied du mât. Et gare aux retardataires, aux récalcitrants. Les surveillants, tous ayant dépassé la trentaine - il était loin le temps des "étudiants pions" - munis d'un sifflet, "chassaient" les trublions. Une fois le calme et l'ordre obtenus, une fois les rangs militairement formés avec prise de distance réglementaire, une Marseillaise était diffusée par la sono de l'établissement, reprise - c'était la règle- par tous les élèves. Deux d'entre eux, désignés la veille pour leurs classements remarquables, avaient l'honneur de hisser les trois couleurs, lentement, en gestes mesurés. La cérémonie terminée, et au coup de sifflet du Chef d'établissement lui-même, les rangées pouvaient rejoindre leur salle respective, accompagnées des enseignants, tous en costume-cravate. Chaque salle portait un nom. Il y avait la salle "Bayard", la salle "Du Guesclin", la salle "Charlemagne", la salle "Jeanne d'Arc"... A l'intérieur, au-dessus de chaque tableau, trônait le portrait du Chef de l'Etat. Cette dame qui avait su si bien lisser son discours qu'elle avait séduit même les plus brillants d'entre nous. Au moins n'avait-elle pas imposé l'apprentissage par coeur de ses discours nombreux. Elle intervenait une fois par semaine sur toutes les chaînes de télévision !
Les cours devaient, c'était la règle et les inspecteurs nouvellement nommés y veillaient avec rage, être "frontaux". Des tables rangées en colonnes, un bureau sur une estrade faisant face aux élèves, les surplombant. Le maître sait! Le maître domine! Le "pédagogisme" n'avait plus droit de cité. Les seules méthodes tolérées étaient celles inspirées par les oeuvres du Ministre de l'Education Nationale. Dans une autre vie, il avait milité contre le diable en personne, Philippe Meirieu. Il avait commis quelques articles, quelques livres, avait tenu rubrique dans un magazine "de droite". Désormais, il faisait appliquer ce qu'il avait rêvé : l'école du par-coeur, de l'obéissance absolue, du silence imposé y compris par les châtiments corporels, de la notation chiffrée et uniquement chiffrée, avec classements et tableaux d'honneur ou de déshonneur. Il fallait bien alimenter les murs de la salle des professeurs. Chaque fin d'année se terminait, y compris en collèges et lycées, par une distribution des prix en présence des autorités de la commune. Les "cancres" n'étaient pas oubliés ce jour-là. Un bonnet d'âne leur était remis sous les huées de leurs camarades. C'est ainsi que s'opérait la sélection précoce. Qui commençait dès le primaire! Il fallait mériter la sixième. Les plus "mauvais" étaient impitoyablement obligés de redoubler puis, s'ils échouaient encore, se voyaient imposer des orientations - à neuf ans! - pré professionnalisantes. Les autres avaient droit à l'apprentissage du français, des mathématiques et de l'Histoire (celle des héros et des "grandes dates" surtout et quasi exclusivement), les matières nobles dont les horaires avaient été singulièrement alourdis. Cela correspondait à l'aberrant projet du parti de notre Présidente :
« Le français, langue latine s’écrivant dans un alphabet latin, seule la méthode syllabique est appropriée pour apprendre à le lire et à l’écrire correctement. Son enseignement comprend le vocabulaire, l’orthographe, la grammaire et l’approche des grands auteurs. (...) S’y ajoutent d’une part des notions solides sur l’histoire de France, à partir de la chronologie et de figures symboliques qui se gravent dans les mémoires, d’autre part une connaissance de la géographie du pays, reposant sur des cartes. À l’école primaire, s’ajoute encore l’apprentissage du calcul. Tout au long de la scolarité, les enseignements doivent être délivrés dans une langue limpide, d’où sont bannis les termes jargonnant et les dernières modes qui peuvent agiter légitimement les spécialistes. L’objectif n’est pas un savoir de spécialistes, mais un viatique pour vivre ensemble. »
(Extrait du programme FN)
"Vivre ensemble"... Oui bien entendu... Mais voilà... Depuis l'arrivée au pouvoir des extrémistes "nationaux-populistes", nous ne vivions "ensemble" qu'à condition d'exclure. Bien étrange vision de l' "ensemble". Année après année, les étrangers outre-méditerranéens, les français musulmans, les français qui n'étaient pas "de souche", avaient été écartés par divers moyens, ou s'étaient exclus d'eux-mêmes, les uns en retrouvant leur pays d'origine, les autres en étant inscrits dans des écoles privées, confessionnelles ou pas. A vouloir vivre ensemble mais entre "blancs catholiques français", notre Ecole se vidaient de ses sangs...
Cela faisait plaisir aux quelques collègues membres du Collectif Racine.
Christophe Chartreux
Ecole 2017... Repenser une École à taille humaine dans une architecture adaptée
Repenser une École à taille humaine dans une architecture adaptée
Le droit à des lieux d’étude et de travail de qualité est un droit inaliénable pour tous les acteurs de l’École
L’École donne souvent le sentiment de s’enliser : dans la routine du quotidien de la classe, dans la succession rituelle des cours, des changements de salles ou d’enseignants, dans cette image (partagée par les élèves comme les professeurs) de classes surchargées à l’intérieur d’établissements scolaires déshumanisés.
L’unité scolaire de référence : les « unités éducatives »
L’École doit profondément repenser les cadres et les structures qui se sont indurés depuis deux siècles. Pour apprendre « autrement » et « d’autres savoirs », il faut être capable d’opérer une rupture radicale dans le lieu même où elle opère. La forme scolaire dominante doit vraiment être interrogée, bousculée.
Une structure d’établissement repensée
Dans ses grandes lignes, il faut imaginer (pour le collège et le lycée principalement) une autre vision de ce que peut être un établissement. Une structure matricielle pourrait se décliner comme suit :
- Établissements (collèges/lycées) de 60/100 élèves : C'est à dire des « unités éducatives » (expression chère à Philippe Meirieu), regroupées géographiquement par deux ou trois de 100 élèves chacune et remplaçant les établissements/usines pouvant dépasser 1500 élèves en collèges !
- Équipes pédagogiques, au sens large, stables. Pour obtenir cette stabilité il sera impératif de repenser le recrutement et les nominations nationales qui, jusqu'à aujourd'hui, ne favorisent en aucun cas cette stabilité souhaitable.
- Fonctionnement souple et articulé : temps passé en grand groupe, en groupes stables, les groupes de besoin…
- Une autre conception du travail supposant une formation disciplinaire élargie et une initiation à l’ensemble des savoirs que les élèves sont supposés construire ; nouvelle compétence indispensable à un moment où certains objets d’enseignement supposent des collaborations interdisciplinaires, voire des recompositions disciplinaires (la question du Développement Durable, par exemple).
Une structure souple et modulable
Ces « unités éducatives » seront confiées à des équipes d’enseignants dont le service sera entièrement repensé, en concertation avec toutes les parties prenantes.
L’ensemble des élèves pourra ainsi être réuni régulièrement pour des mises au point institutionnelles, des propositions d’activités, des projets pédagogiques à construire mais aussi des déplacements non plus par classes mais par « unités éducatives » favorisant.
Les « classes » seront remplacées par des groupes de travail hétérogènes :
- groupes stables pour les 2/3 du temps employé
- groupes de besoins voire même de niveau pour le 1/3 restant du temps employé.
Groupes homogènes dans ce cas et très souples d’usage.
Ces groupes de travail peuvent être de taille variable selon les disciplines et très perméables à toute arrivée ou sortie d’élève, selon les difficultés ou progrès de celui-ci. En collège et dès les « groupes-classe nouveaux arrivants », il sera mis en place (entre autres outils) un système de tutorat pour les élèves décrocheurs, ceux dont les incivilités sont fréquentes et qui auront été repérés en amont grâce au travail commun des équipes pédagogiques de CM2 et de collège. Mesure qui doit rester exceptionnelle en raison des moyens mobilisés en amont. Dans ce dernier cas ultime, il conviendra de renforcer significativement les dispositifs existants : classes relais nécessitant des moyens matériels et humains. Il conviendra également de reconsidérer l’exclusion temporaire comme n’étant pas toujours sécuritaire mais bel et bien éducative.
Christophe Chartreux et Nicole Allieu-Mary
Comment expliquer les élections américaines aux élèves?...
Des ressources vidéos et audios sur les élections américaines
une page consacrée aux élections américaines.
Une vidéo en anglais
Une autre vidéo sur le fonctionnement de l’élection générale et du collège électoral
Une liste de vocabulaire spéciale élections.
La clé des langues publie les clips de campagne de Donald Trump et d’Hillary Clinton pour une analyse en classe
Et tout cela grâce à VousNousIls, site pédagogique toujours très informatif à suivre ci-dessous et à mettre en favori évidemment!
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Comment expliquer les élections américaines aux élèves ?
Les résultats des élections américaines viennent de tomber. Comment en parler en classe ? Sélection de ressources. C'est désormais officiel : Donald Trump sera le 45e président des Etats-Unis...
http://www.vousnousils.fr/2016/11/09/comment-parler-des-elections-americaines-aux-eleves-595698
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VousNousIls " l'emag de l'education
À la surprise générale, Donald Trump est devenu le nouveau président des États-Unis. Focus sur ses propositions pour l'éducation. Selon une étude du Cnesco, les étudiants désignent le mét...
Catastrophe aux USA... Oui, mais pourquoi?...
Catastrophe - l'avenir très proche démontrera qu'il s'agit bien d'une catastrophe - aux USA dont nos politologues vont devoir analyser très finement les causes.
Car si les USA ne sont pas la France, le "seisme" provoqué par l'élection de Donald Trump pourrait, si l'on n'y prend pas garde, en annoncer d'autres.
Il va falloir que les "français de progrès", aillent sur le terrain, choisissent les "bons thèmes":
Emploi/Santé/Retraite/Fiscalité/Education/Ecologie/UE par exemple...
et SURTOUT sachent REPARLER aux catégories sociales "délaissées", souvent d'un niveau éducatif assez bas (Sans que ce soit péjoratif).
J'ai écrit, il y a maintenant 10 ans:
"Les décrocheurs d'aujourd'hui seront les électeurs du FN demain"... Nous y sommes... A force de sélectionner par l'échec et uniquement par l'échec, à force de dévaloriser l'apprentissage et le travail manuel, des catégories sociales ont perçu leur situation comme un abandon. Nous risquons de récolter des années de politique d'une droite imbécile qui, imbécilité suprême, est prête à poursuivre dans le même sens!
Il conviendra également d'analyser finement le vote des jeunes aux Etats-Unis. Beaucoup soutenaient Bernie Sanders et, d'après les premières lectures, nombreux sont ceux parmi ces électeurs-là à ne pas être allés voter.
C'est bien gentil, presque "romantique", d'être clivant mais stratégiquement - car une élection c'est AUSSI de la stratégie, que cela plaise ou non - c'est TRES dangereux... Sans dire, évidemment, que Bernie Sanders a provoqué la chute de la "maison Clinton", il ne l'a pas aidée... Question subsidiaire: a quoi a-t-il servi? A qui a-t-il été le plus "utile"?
En tout cas, surtout ne baissons pas les bras ni la tête et allons encore plus fort au combat qui nous attend.
Evitons l'engrenage:
Brexit... Trump... Quel pays subira la catastrophe suivante?....
Christophe Chartreux
Ecole 2017... Le droit à l’éducation pour chacun est inaliénable... Quatre principes préalables...
Ecole 2017...
Dans une quête de cohérence, il s’agit de proposer à nos concitoyens - avec l'espoir que beaucoup s'en emparent – les fondements éthiques d’un nouveau contrat pour l’École. Déjà engagé par Najat Vallaud-Belkacem et qui doit être consolidé.
- Aucun individu, pour quelque raison que ce soit, ne doit être privé du Droit à l'éducation, par quelque empêchement que ce soit : l’État et les collectivités territoriales s’engagent à en permettre l’égal accès à tous. Premier principe.
- La localisation géographique, le milieu social ne doivent pas être des variables d’inégalité non maîtrisées et donc considérées comme des fatalités : l’État et les collectivités territoriales s’engagent à en réduire les effets. Ne faudrait-il pas poser une question « tabou » (parmi tant d’autres concernant l’École, et y répondre même si ce n'est pas l'objet de ce livre) : quid du traitement différentiel des lieux défavorisés ? Pourquoi ne pas provoquer un débat sur la localisation des établissements d’excellence ? Second principe
- Les enfants et les jeunes handicapés, ceux en maladie de longue durée, ceux victimes de phobie scolaire… doivent avoir leur place, à part entière, dans l’école : soit dans des structures adaptées, soit dans les structures traditionnelles, soit en bénéficiant de soutiens particuliers, en fonction des spécificités de chaque situation et en dialogue entre les familles et les milieux professionnels concernés. L’État et les collectivités territoriales s’engagent à conjuguer leurs moyens pour assumer la part qui leur revient aux côtés des familles. Troisième principe
- La société est solidairement responsable de son projet d’éducation : toutes les composantes de la société doivent y contribuer puisque chaque enfant qui échoue, chaque jeune qui sort du système éducatif, déjà exclu du monde de la connaissance et de celui du travail, interpelle la société des citoyens toute entière. Quatrième principe
Des conditions d’exercice à la hauteur des enjeux
Ce droit inaliénable à l'éducation englobe tout à la fois un cadre éducatif plaisant, des conditions de scolarisation exigeantes, des conditions d’accès aux ressources documentaires, culturelles et sportives offertes à chacun des élèves, une formation des personnels éducatifs optimale.
La visée est celle de l’excellence, pour tous, des conditions mêmes de ce droit à l’éducation. Qu’il s’agisse de la qualité des lieux ; de l’offre en terme d’activités intellectuelles, manuelles, culturelles, sportives, artistiques ; de l’accès à tous les types de ressources documentaires ; de l’encadrement offert pour apprendre à utiliser les formidables ressources du monde d’aujourd’hui.
Changer profondément le cadre de l’éducation ne peut être le fait du court terme ni de l’addition d’ajustements à la marge. Il s’agit d’avoir une visée ambitieuse pour l’avenir – une « feuille de route » – afin que convergent les efforts de tous les acteurs du système en direction de l’accès à la connaissance, à la culture, aux TICE, aux Arts.
Il s’agit donc de penser, dès aujourd’hui, aux types de personnels d’accompagnement nécessaires et aux moyens concrets pour mettre en synergie, dans les établissements scolaires, l’ensemble des acteurs intéressés par un tel projet : étudiants devenus tuteurs ; parents, séniors ayant des compétences dans un domaine comme l’informatique, la communication, etc. ; personnels enseignants souhaitant s’impliquer dans de telles activités ; professionnels en tous genres, citoyens tout simplement ?
Christophe Chartreux