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Vivement l'Ecole!

politique

Le vote enseignant, une nouveauté?... Par Claude Lelièvre...

24 Février 2017 , Rédigé par Mediapart - Claude Lelièvre Publié dans #Education, #Politique

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Pas tellement si l'on en juge par leurs réponses aux sondages effectués auprès d'eux pour les présidentielles ces vingt dernières années. On observe une relative stabilité en faveur des candidats de la « gauche de la gauche » ou bien de la droite ou de l'extrême droite. Et des variations importantes pour ce qui concerne les candidats de ''l'entre-deux''. Mais ce n'est pas non plus une nouveauté.

On prendra pour références le sondage effectué à la sortie des urnes après le premier tour des présidentielles de 1995, celui réalisé par la SOFRES fin mai 2002, et ceux effectués par l'IFOP en mars 2007, puis en avril 2012, celui d'Opinionway en juillet 2015 . Enfin les résultats de la dernière enquête du Cevipof/CNRS portant sur les intentions de vote des fonctionnaires, début février 2017 (1500 membres des milieux de l'enseignement interrogés).

Le pourcentage de votants en faveur du principal candidat de droite est presque une constante parmi les enseignants sondés durant cette vingtaine d'années : 13% et 12% pour Jacques Chirac en 1995 et 2002 ; certes 18% pour Nicolas Sarkozy en 2007 mais 13% en 2012, puis à nouveau 13% en juillet 2015 ;14% pour François Fillon en février 2017.

Les votes déclarés en faveur des candidat du Front national sont moins négligeables qu'on le croit souvent, avec une tendance à l'augmentation en fin de période (mais sans commune mesure avec ce que l'on observe pour l'ensemble de la population française). Jean-Marie Le Pen : 4% en 1995, 2% en 2002 , 4% en 2007 . Marine Le Pen : 4% en 2012, puis 6% en juillet 2015 et enfin 7 % en février 2017.

Par ailleurs, si les totaux des déclarations de votes en faveur de candidats ''à la gauche de la gauche'' s'avèrent sensiblement de même hauteur, avec des variations qui ne sont néanmoins pas négligeables (15% en 1995, 18% en 2002 ; seulement 13% en 2007, mais 17% en 2012 et 22% en juillet 2015 ;18% en février 2017 ), les fluctuations du poids respectif des organisations impliquées peuvent être fortes en liaison avec l'émergence de certaines ''personnalités'' : 6% et 7% pour Arlette Laguiller en 1995 et 2002 ; 7% et 5% pour Olivier Besancenot en 2002 et 2007 ;15 % pour Jean-Luc Mélenchon en 2012, 18% en juillet 2015 et enfin 16% en février 2017.

En revanche les scores des candidats socialistes dans ces sondages pour les élections présidentielles peuvent être extrêmement variables, eux.On peut d'abord noter l'écart important de votants qui se sont déclarés en faveur de Lionel Jospin (et cela en pleine situation d'élections présidentielles effectives) : 27% en 2002 contre 40% en 1995. On bien encore la très grande différence d'intentions de votes déclarées en faveur de François Hollande : 21 % en juillet 2015contre 44% en avril 2012. Deux autres candidats socialistes se situent encore sensiblement ailleurs. En mars 2007, Ségolène Royal recueillait 36% des suffrages. Et l'enquête du Cevipof/CNRS crédite Benoît Hamon de 25% des intentions de vote dans le milieu enseignant début février 2017.

Un autre phénomène régulièrement sous-estimé est la forte installation d'un vote ''centriste'' voire de ''centre-droit'' en plein milieux enseignants. A cet égard les performances de François Bayrou sont significatives. 8% en 2002, 30% en 2007, 16% en 2012, 26% en juillet 2015. La hauteur que peuvent atteindre ces pourcentages (plus du quart des votants en 2007 et 2015) montre que l'on est sorti d'une structuration de base historique des votes enseignants, à savoir le conflit basique plus que séculaire entre le ''public'' et le ''privé'' (ce que l'on appelait naguère ''laquestion scolaire'') alors même que François Bayrou a commencé sa carrière de ministre (d'obédience ''démocrate-chrétienne'') en tentant d'abroger la ''loi Falloux'' pour favoriser l'enseignement privé (et en échouant face à la mobilisation du ''camp laïque'' et de François Mitterrand). Un ''péché'' sans doute désormais considéré comme'' véniel'' par un grand nombre d'enseignants.

Enfin, last but not least, la dernière enquête du Cévipof/CNRS datant du début février 2017 crédite Emmanuel Macron de 29% des intentions de vote des enseignants au premier tour des présidentielles.

Bien sûr, tous ces sondages doivent être pris avec la conscience des ''aléas'' et des ''biais'' qui peuvent leur être inhérents. Mais il semble bien que l'on ne peut manquer d'être alerté par certaines constances ( ou certaines variations récurrentes)

Claude Lelièvre

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Education - 2012-2017 au Parlement : 202 QAG et 10 lois au service du progrès et de l'égalité...

23 Février 2017 , Rédigé par Dailymotion Publié dans #Education, #Politique

Merci Madame la Ministre...

Merci Najat...

CC

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Aux intellectuels démissionnaires et désabusés... Marc Crépon...

23 Février 2017 , Rédigé par Libération Publié dans #Politique

https://cequejaidanslatete.wordpress.com/2013/03/14/etes-vous-des-intellectuels/

https://cequejaidanslatete.wordpress.com/2013/03/14/etes-vous-des-intellectuels/

On finit par être lassé de ces tribunes d’intellectuels fatigués, prophètes de malheur d’un autre âge que leur vision pessimiste de l’histoire et de la société conduit à tous les renoncements et toutes les démissions de l’action de la pensée. Dans une tribune récente publiée dans les colonnes, il est vrai rarement «progressistes», du Figaro, Jacques Julliard est le dernier à s’engager dans cette voie inutile. Il serait temps, selon lui, de donner congé à toute espérance et toute croyance dans la possibilité d’un «progrès moral et politique» de l’humanité que les totalitarismes du XXe siècle auraient renvoyé aux oubliettes de l’histoire. Agacé par les usages partisans du terme, l’historien oublie l’essentiel. Repartons de la condition humaine et de son historicité. Si elle ne s’identifie ni à une nature humaine ni à une quelconque essence de l’homme, c’est qu’elle est «progressive». Elle l’est, au sens où ce qui évolue, au gré des générations, c’est notre sensibilité à la violence, notre perception, l’identification de phénomènes comme «violents», et à ce titre inacceptables. Sous l’effet d’actions militantes, relayées par le travail du législateur, nos seuils de tolérance se modifient. Des formes de violence très déterminées que la société tolérait finissent par lui paraître intolérables.

(...)

Mais qui a dit que le progrès devait être linéaire et qu’il mettait à l’abri des régressions ? Une chose est sûre : ce n’est pas cette renonciation désabusée à l’idée de progrès qui semble être dans l’air du temps qui les empêchera ! Un dernier exemple le confirmera : le combat interminable pour une abolition universelle de la peine de mort. Ce fut une lutte de longue haleine qui est loin d’être achevée. Pour peu qu’on se reporte à quelques-unes des grandes voix qui l’ont portée, celles de Victor Hugo, d’Albert Camus ou de Robert Badinter, on comprend mieux ce qui est en jeu dans le déplacement des seuils de tolérance : donner à voir, rendre visible, comme le savait Michel Foucault, ce qui reste sinon abstrait ou caché. La violence profite toujours du défaut des facultés, l’entendement, la raison, mais au moins autant l’imagination. La peine de mort, il fallait donc donner au public la possibilité de se la représenter très concrètement pour que la sensibilité commune ne soit plus en mesure de la supporter. Voilà la raison d’être du Dernier Jour d’un condamné ou de Réflexions sur la guillotine. «Un jour viendra…» pensait Victor Hugo ! On ne saurait résumer plus efficacement ce que porte l’idée de progrès. Cela supposait, à tout le moins, un peu d’imagination, dont il se pourrait bien que tant d’intellectuels soient aujourd’hui dramatiquement dépourvus. Et pourtant, au moins autant que pour les deux précédents, ce troisième exemple est porteur d’une inquiétude qui devrait les réveiller. D’abord, dans de nombreux pays où la peine de mort est encore pratiquée et les exécutions fréquentes, les Etats ne semblent pas près de s’en passer, à plus forte raison quand ils bénéficient d’un soutien populaire. Rien de moins universel, donc, que ce seuil de tolérance qui rend la peine de mort insoutenable. Ensuite, là même où ce seuil semblait avoir été dépassé, l’abolition entrée dans les esprits et passée dans les mœurs, il se trouve des forces idéologiques et politiques pour réclamer le rétablissement de la peine capitale et gagner du terrain dans l’opinion.

(...)

Marc Crépon, Directeur du département Philosophie/ENS Paris

Le texte complet est à retrouver en cliquant ci-dessous

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Bayrou/Macron... Souvenons-nous... (Vidéo + commentaire)

22 Février 2017 , Rédigé par L'Obs Publié dans #Politique

Plus les tweets de François Bayrou parlant d'Emmanuel Macron en cliquant sur le lien en bas de page.

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Il faut de l'inconstance désormais en politique pour faire carrière...

Peut-être est-ce que je soutiens un candidat qui perdra, mais je ne me vautrerai pas dans le déshonneur des trahisons ni de l'opportunisme.

Participer à la primaire (J'ai soutenu Manuel Valls) c'était accepter de soutenir ensuite le vainqueur. Quel qu'il soit...

Mr de Rugy s'y était engagé. Il a trahi sa parole.

Je suis militant PS. C'est ma "famille". On peut faire bien des reproches à Benoit Hamon. Je ne me suis pas gêné pour les lui adresser. Mais il a gagné et il est légitime.

Les enjeux sont ceux qui nous attendent. Pas ceux qui sont derrière nous depuis des semaines ou des mois.

Parmi ces enjeux il en est certains supérieurs à tous les autres: la fidélité en amitié, en politique et en un candidat que je soutiens absolument.

En la France ouverte, plurielle, éducative, culturelle...

Que ceux qui trahissent par intérêt, opportunisme ou faiblesse passent leur chemin... Je n'ai rien à leur dire...

Christophe Chartreux

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Et pendant ce temps-là... 1,4 million d'enfants risquent de mourir de la famine dans 4 pays d'Afrique...

21 Février 2017 , Rédigé par L'Obs Publié dans #Politique, #Monde, #Enfants

http://veilleperso.com/29-images-plus-tristes-monde-4394

http://veilleperso.com/29-images-plus-tristes-monde-4394

"C’est sans précédent", explique Peter Smerdon, directeur adjoint du Programme alimentaire mondial.

Près de 1,4 million d'enfants risquent de mourir de la famine cette année au Nigéria, en Somalie, au Soudan du sud et au Yémen, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

Au Yémen, où une guerre civile fait rage depuis près de deux ans, 462.000 enfants souffrent de malnutrition sévère et ils sont 450.000 dans le nord-est du Nigeria, où sévit le groupe islamiste Boko Haram.

Fews Net, le Réseau des systèmes d'alerte précoce contre la famine, a noté que les régions les plus reculées de la province de Borno au Nigéria sont déjà frappées par la famine depuis la fin de l'année dernière.

Guerre, sécheresse...

Le désastre va aller en empirant, les agences d'aide étant dans l'impossibilité d'atteindre les victimes, souligne l'Unicef. La sécheresse en Somalie a laissé 185.000 enfants au bord de la famine et ils seront quelque 270.000 d'ici quelques mois, a mis en garde l'agence onusienne.

Au Soudan du sud, plus de 270.000 enfants souffrent de malnutrition et la famine vient juste d'être déclarée dans certaines parties de l'Etat d'Unité (nord) où vivent 20.000 enfants.

Le directeur de l'Unicef Anthony Lake a appelé à agir vite:

"Nous pouvons encore sauver de nombreuses vies"
20 millions de personnes menacées

"Quatre pays risquent la famine en 2017, c’est sans précédent, explique Peter Smerdon, directeur adjoint du Programme alimentaire mondial, dans une interview à France 24.

"Jusque-là, nous n’en avions jamais vu plus de deux en même temps. Quand on atteint l’état de famine, il est déjà trop tard pour de nombreuses personnes. Et quand le pays se relève, il faut dépenser une somme importante pour essayer d’aider les populations à s’en sortir, ce qui prend des années."

Plus de 20 millions de personnes pourraient de mourir de faim d'ici l'été, estime-t-il.

L'Obs (Avec AFP)

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Extrême(s) droite(s) contre l’éducation...

21 Février 2017 , Rédigé par Questions de classe(s) Publié dans #Education, #Politique, #FN

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Connaître & comprendre pour mieux combattre... ensemble !

Dans le prolongement du stage Extrême(s) droite(s) contre l’éducation (Bourse du travail de Saint-Denis, mai 2016), les organisations à l’initiative de cette rencontre ont rédigé un argumentaire de 4 pages contre l’offensive des extrêmes droite sur l’école... Il est possible de commander ce document en écrivant à Q2C.

JPEG - 1.3 Mo
4 pages intersyndicale extrêmes droites contre éducation à télécharger

Au sommaire

- Combattre ensemble !

- Leur école n’est pas la nôtre !

- Une obsession historique

- Une rhétorique conspirationniste

- Ces réseaux à l’assaut de l’école publique

- L’école laboratoire de la rééducation frontiste

- Bibliographie et sitographie

L'ensemble des textes est à retrouver en cliquant sur le lien ci-dessous

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Macron et Le Pen, fomenteurs d'une crise politique majeure...

20 Février 2017 , Rédigé par La Tribune Publié dans #Politique, #FN

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Que l'un ou l'autre remporte l'élection présidentielle, la majorité sera introuvable à l'Assemblée nationale et la crise assurée. Par Virginie Martin, Politologue

Les dernières études nous prédisent chaque semaine la fin des partis traditionnels. De sondage en sondage, le candidat LR se tasse et le candidat PS a du mal à accrocher une première ou une seconde place. Bien sûr, il ne s'agit que de sondages et on espère encore que la démocratie ne passe pas par ces seuls instituts.

Cependant, faisons ici un peu de prospective, car, à force d'être focalisé sur la présidentielle et ses deux tours on oublie l'essentiel, à savoir les élections législatives... Autrement dit nous avons une élection à 4 tours.

Or, les deux candidats qui ne sont pas dans le système des partis de gouvernement que ce soit Marine Le Pen ou Emmanuel Macron, ne nous disent rien de la suite de leur scénario en cas d'élection. Pourtant, l'élection de l'un ou l'autre de ces deux candidats conduira, assurément, à une crise politique et institutionnelle de très grande ampleur. Car, vouloir renverser la table est une chose, mais créer de toutes pièces une crise de régime en est une autre.

Une vraie crise politique

Et en effet, les deux scénarii nous amènent à deux impasses : celle de l'absence de majorité à l'Assemblée nationale.

Même si son projet ne semble pas être très différent par certains points de la gauche, par d'autres de la droite, le cavalier Macron aura bien des difficultés à construire une majorité "En Marche" à l'Assemblée nationale. Il ne pourra pas compter sur les primo-arrivants en politique et devra se contenter de recycler sous la bannière EM des anciens du PS ou de LR. Un calcul qui n'atteindra certainement jamais la barre des 288 députés ; au mieux, il pourrait avoir un groupe à l'Assemblée nationale. À moins qu'il ne fasse des tractations qu'il semble pourtant tellement reprocher aux partis traditionnels...

De fait, le calcul de Macron est-il en une année de créer en France une des crises politiques majeures pour au final ne proposer rien d'autre que ce que l'on trouve déjà ici où là à gauche comme à droite ? Juste une aventure personnelle qui ne peut aboutir qu'à une cohabitation et à un président qui sera considéré comme illégitime tant il n'a pas d'expérience politique de terrain, qu'il n'aura jamais été élu localement, qu'il ne sait somme toute pas grand-chose des fonctions régaliennes... bref le président Macron en cohabitation sera un Chirac sans socle ou une reine d'Angleterre sans héritage. Tout ça pour ça ?

Et par ailleurs, selon la majorité à l'AN, quel Premier ministre ? Manuel Valls ? Benoit Hamon ? Xavier Bertrand ? François Fillon ?

Quelle majorité pour Marine Le Pen, quel Premier ministre?

Dans le cas de l'élection de Marine de Pen ; le scénario est identique (ou quasi) : la majorité à l'AN ne sera pas atteinte par le FN et les députés frontistes pourront là aussi peut-être avoir un groupe, mais seront bien loin de pouvoir compter sur une assise à l'Assemblée nationale.

Une cohabitation sera dès lors en route avec un Premier ministre LR ou PS ? Rien n'est moins sûr et quel responsable politique acceptera un tel poste ? Pour quel gouvernement ?

À moins qu'une droite dure se mette en place sortie tout droit de chez LR. Marine Le Pen ne pourra pas appliquer son programme tant les contre-pouvoirs seront forts, mais elle pourra donner à coup sûr quelques signes de sympathie à un Trump ou un Poutine.

La fin du clivage gauche-droite, vraiment?

Finalement, à leur façon et parce que la Ve République les y oblige, Macron rejoindra après moult tractations la gauche, et Le Pen se rangera à droite... la fin du clivage qu'ils disaient... À moins que le libéralisme de l'un rebute la gauche de Mélenchon et même celle de Hamon et que l'électorat populaire de Le Pen ne soit rebuté par une droite dure.

Au total, ces deux candidats, l'un par simple et brutale ambition personnelle, par dandysme politique, l'autre par volonté de faire de la France un autre type de pays, au total ces deux candidats pourraient nous préparer à une crise institutionnelle majeure.

Deux solutions à ces scénarii en forme d'impasse : l'éthique de responsabilité, chère à Max Weber, qui pourrait traverser la conscience politique de l'un ou de l'autre et laisser la place ? Ce schéma n'étant guère probable alors il est à souhaiter que celui qui sort vainqueur de cette présidentielle soit issu de nos bons vieux partis traditionnels, corps intermédiaires qui sont encore capables d'éviter une dérive vers une forme de démocratie directe.

Virginie Martin

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Vocabulaire: parlez-vous le Macron? (Vidéo)

19 Février 2017 , Rédigé par L'Obs Publié dans #Politique, #Vocabulaire

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Jean Zay, figure de gauche et de la laïcité récupérée par le FN (et par d'autres)...

19 Février 2017 , Rédigé par Liberation Publié dans #Laïcité, #Politique, #FN

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Dessin de Jean-Marie Olaya pour Les Cahiers Pédagogiques

EXTRAIT

Des circulaires de celui qui fut ministre de l'Education nationale sous le Front populaire sont utilisées pour défendre de nouvelles attaques contre les musulmans. Hélène Mouchard-Zay, sa fille, s'attaque à ce «rapt».

Quand elle a vu ça, elle est «tombée de sa chaise», dit-elle à Libération. Hélène Mouchard-Zay est la directrice du Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv d’Orléans. L’objet de sa surprise figure dans le programme de Marine Le Pen, candidate du Front national à l’élection présidentielle. Voici sa proposition n°102, sur les 144 que compte son programme :

«Faire de l’école un "asile inviolable où les querelles des hommes n’entrent pas" (Jean Zay), donc en y imposant non seulement la laïcité, mais également la neutralité et la sécurité.»

Laïcité, neutralité, sécurité ? Le programme de Marine Le Pen ne précise pas ce qu’elle entend par ces mots. S’agirait-il d’aller plus loin que la loi de 2004, qui interdit le port de signes religieux «ostensibles» à l’école ? Et si oui, de quelle manière ? Contacté, le directeur de la communication de la candidate, Florian Philippot, n’a pas répondu.

A défaut de préciser son propos, Marine Le Pen se réfère à une grande figure de l’Education nationale française, Jean Zay. Une figure de gauche aussi : ministre sous le Front populaire, résistant, Jean Zay a été assassiné par la milice française en 1944. Hélène Mouchard-Zay est sa fille et voir son père récupéré par le Front national la dérange beaucoup.

L’école, un «asile inviolable où les querelles des hommes n’entrent pas» : ces mots sont bien de Jean Zay. Ils figurent dans une circulaire signée par le ministre de l’Education nationale le 31 décembre 1936, portant «sur l’absence d’agitation politique dans les établissements scolaires». A cette circulaire en succédera une autre, le 15 mai 1937, «interdisant le prosélytisme religieux». Elles sont toutes deux lisibles dans leur intégralité sur le site de la BNF. Au cours des dernières années, ces deux circulaires ont été régulièrement citées dans les débats sur la laïcité et l’école. Et les voilà qui reviennent donc dans le programme du FN. Mais que disent-elles vraiment ? Et surtout, dans quel contexte ont-elles été adoptées ?

Des circulaires pour contrer l’influence de l’extrême droite

Le contenu, d’abord. La circulaire du 31 décembre 1936 vise des méthodes d’agitation politique menées par des personnes ou des partis non désignés : «Ici le tract politique se mêle aux fournitures scolaires. L’intérieur d’un buvard d’apparence inoffensive étale le programme d’un parti. Ailleurs, des recruteurs politiques en viennent à convoquer dans une "permanence" un grand nombre d’enfants de toute origine scolaire, pour leur remettre des papillons et des tracts à l’insu, bien entendu, de leurs parents et les envoyer ensuite les répandre parmi leurs condisciples», dénonce Jean Zay. «On devra poursuivre énergiquement la répression de toute tentative politique s’adressant aux élèves ou les employant comme instruments, qu’il s’agisse d’enrôlements directs ou de sollicitations aux abords des locaux scolaires», ajoute-t-il.

La circulaire du 15 mai 1937 complète celle de 1936 en précisant que ces recommandations valent aussi pour les «propagandes confessionnelles» : «L’enseignement public est laïque. Aucune forme de prosélytisme ne saurait être admise dans les établissements. Je vous demande d’y veiller avec une fermeté sans défaillance.»

Le contexte, ensuite. Dans un texte publié sur Facebook, et partagé notamment par l’actuelle ministre de L’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, Hélène Mouchard-Zay le rappelle : «Ceux […] qui, dans les années 30, menacent la laïcité, ce sont essentiellement les ligues d’extrême droite qui, pour détruire la République, maintiennent l’agitation dans les établissements scolaires et cherchent à y introduire leur propagande, par toutes sortes de ruses : tracts, recruteurs, enrôlement, etc. C’est contre les menées de ces ligues que Jean Zay veut protéger les enfants, et par la protection de la loi.»

Plus loin, Hélène Mouchard-Zay rappelle les liens historiques qui rapprochent précisément le Front national de ceux à qui Jean Zay s’opposait : «En 1940, c’est cette même extrême droite qui accueille comme une "divine surprise" (Maurras) l’accession au pouvoir, grâce à la victoire de l’Allemagne, de Pétain et de ce régime qui va s’empresser de mettre à mort la République, avant d’engager les persécutions contre ceux qu’il désigne comme "l’anti-France". Ses journaux, en particulier Gringoire et Je suis partout, ne cessent pendant toute l’occupation d’alimenter la haine contre les juifs et les résistants, et Jean Zay, depuis toujours détesté par l’extrême droite, continue à être l’une de leurs cibles principales. La milice s’engage activement dans cette chasse à mort contre les juifs et les résistants. Cette même milice qui assassinera Jean Zay en 1944… Le FN est l’héritier historique de cette extrême droite française, maurrassienne et pétainiste. Il ne s’en est jamais démarqué, et chacun peut constater l’inspiration maurrassienne des idées qu’il développe.»

Quant à la «neutralité» vantée par Marine Le Pen à travers ces circulaires, là aussi, Hélène Mouchard-Zay estime que la candidate du FN tape à côté de la plaque : «Jean Zay appelle les enseignants à la mobilisation pour la défense de la République et les valeurs qui la fondent. S’il refuse tout militantisme politique, idéologique ou religieux dans l’école, c’est au nom des valeurs qui fondent la République et que combat au contraire Marine le Pen : il veut une école qui apprenne à juger par soi-même et non à applaudir des hommes – ou des femmes – providentiel(le)s. Il veut une République ouverte, fraternelle, solidaire, qui n’exclut personne en raison de ses origines ou de sa religion, et dont le fondement est une école qui accueille tous les enfants, quels qu’ils soient, et qui tente de les ouvrir au monde.»

Une vision aux antipodes donc de celle que défend Marine Le Pen, qui voudrait voir l’interdiction des signes religieux, et notamment des voiles islamiques, étendue à tous les lieux publics… tout en favorisant l’enseignement privé hors contrat.

(...)

Frantz Durupt

Suite et fin en cliquant ci-dessous

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