politique
Vers le retour d' une école à l’image de la société qui l’entoure : élitiste et inégalitaire?
En 2009, déjà, paraissait L’élitisme républicain, L’école française à l’épreuve des comparaisons internationales, de Christian Baudelot et Roger Establet, Seuil, Paris 2009.
Ce livre n'a hélas pas perdu une once d'actualité au moment où s'installe Rue de Grenelle un nouveau Ministre dénonçant d'abord les "pédagogistes", l' "égalitarisme" et vantant les mérites d'une discipline optionnelle - le latin/grec - donc par définition ouverte aux seuls volontaires.
Cette école, qui commençait à entamer sa mue, risque de s'imposer à nouveau.
Depuis les chocs pétroliers des années 1970, les parents savent que le diplôme compte, que l’échec scolaire conduit à des impasses, que certaines orientations précoces sont des voies de garage. Ces mêmes parents veulent que l’école prépare au monde du travail. Nous sommes entrés dans la culture anxieuse du résultat.
De fait, l’école devient elle aussi l’objet de jugements de la part des élèves et des parents. La mondialisation, à travers les délocalisations ou les expériences Erasmus, pousse à comparer son école à celle des pays voisins. Pour que ces comparaisons, devenues légitimes, soient utiles, encore faut-il les apprécier en étudiant les mesures sérieuses de compétences acquises par les élèves du monde entier sur les bancs de leurs écoles respectives.
Ce livre proposait d’analyser ces compétences en s’appuyant sur les enquêtes menées par le programme PISA. La plupart des difficultés du système éducatif français est soulignée par ce travail :
- élitisme républicain;
- culture du classement;
- élimination précoce;
- tolérance aux inégalités et leur reproduction.
Sous le masque d’un « égalitarisme » républicain, c’est bien une aristocratie inavouée qui fait tourner le moteur de notre école. L’école française est très et trop tôt, sélective. Elle demeure prisonnière, au XXIème siècle, de ses objectifs hérités du XIXème : distinguer une petite élite sans se soucier d’élever significativement le niveau des autres. La méritocratie reste une course aux meilleures positions pour certains. Pour d’autres, les plus nombreux, elle se traduit par une relégation rapide et coûteuse sur le marché du travail.
Et les résultats, incontestables quoique contestés, sont peu brillants, comparativement aux autres pays riches et développés, pour cette France qui a longtemps cru - croit toujours ? - que son école est la meilleure du monde :
- elle compte un taux très élevé de jeunes en échec;
- elle ne fournit pas des élites assez étoffées pour répondre aux besoins de la nouvelle donne économique;
- elle n’est ni juste ni efficace.
En somme, une école à l’image de la société qui l’entoure : élitiste et inégalitaire. Une société où l’on continue de croire que les intérêts de l’élite ne sont pas ceux de la masse quand, partout ailleurs, tout porte à penser que l’élite est novatrice et abondante si la masse est bien formée et l’échec le plus rare possible. Ironie de l’Histoire de l’école en France : elle risque de ne même plus parvenir à former cette élite pour laquelle elle est pourtant en cours d'organisation depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir.
Les enquêtes PISA, on le sait, ne font pourtant pas l’unanimité. Les responsables politiques les maintiennent dans une semi confidentialité ; les enseignants se méfient de la culture de l’évaluation, qu’ils pratiquent pourtant quotidiennement ; les médias n’en publient que le classement général, spectaculaire et simplificateur. Mais le fond des enquêtes PISA reste confidentiel et seulement connu des experts. Ce livre rendait enfin publics les résultats complets de ces enquêtes, résultats absents du débat public.
Il permettait aussi un détour par l’étranger quand le débat français sur l’école reste une « affaire de famille », un huis-clos prisonnier des passions politiques et des héritages idéologiques hexagonaux.
Enfin, les analyses des comparaisons établies par les enquêtes PISA permettaient de constater et de comprendre pourquoi et comment d’autres pays font autrement et mieux que nous. Sans conclure qu’il suffit de les imiter, la France n’étant ni la Finlande ni la Corée du sud, on peut en revanche identifier les principes généraux qui pourraient présider à l’amélioration de notre système éducatif.
Que nous apprend PISA de ce point de vue ?
1- Les efforts de démocratisation sont payants. La massification de l’enseignement a abouti à une réduction des inégalités sociales;
2- Malgré la crise économique, la valorisation des titres scolaires est loin d’être mauvaise;
3- Les pays les meilleurs sont les plus riches et ils sont les plus riches parce qu’ils sont scolairement les meilleurs;
4- Le niveau a monté ! (Sans quoi la crise serait bien pire). Les écarts ont diminué dans l’accès au sommet même s’il demeure une masse d’échecs initiaux trop importante;
5- En ce début de XXIème siècle, justice et efficacité sont condamnées à marcher main dans la main ou à décroitre de concert. Les pays qui occupent les premiers rangs en matière d’efficacité sont ceux qui limitent le plus les inégalités.
Que faut-il en déduire pour le système éducatif français ? Un ordre de priorités en haut duquel se situent le sort de l’école obligatoire et la définition du tronc commun. Ceci sans passer sous silence les problèmes persistants et ce à tous les étages :
- en haut, la dichotomie entre Grandes Ecoles et Universités. Obstacle corporatiste à une vraie recherche fondamentale. Or seule la recherche peut sortir de l’impasse un pays aussi riche en capital économique et culturel que la France.
- au milieu et « en bas », les orientations dans l’enseignement technique sont en contradiction avec les sanctions économiques. Ce sont les formations industrielles qui permettent d’entrer dans une véritable carrière professionnelle. Les formations « tertiaires » obligent en revanche les jeunes à inventer des itinéraires sans rapport avec leur formation de départ. Or ces formations sont aujourd’hui en France les plus nombreuses.
On pourrait pointer bien d’autres problèmes encore. Mais ce que montre PISA, c’est que la France n’a pas su se doter d’un véritable tronc commun assurant une formation élevée au plus mauvais élève sortant du plus mauvais de nos collèges. Elle s’accommode d’un modèle produisant des bataillons d’élèves en échec et d’une élite trop rare quand les transformations de l’économie exigent des élites plus nombreuses et des qualifications plus élevées pour l’ENSEMBLE de la population.
Aujourd'hui, l’école française prend le risque de devenir la meilleure du monde pour une infime minorité d' élèves et l’une des plus mauvaises pour tous les autres. On tutoie la Finlande et la Corée du sud pour les meilleurs. On voisine avec la Turquie et le Mexique, dans les profondeurs des classements, pour les plus mauvais.
C’est en s’attaquant à la définition du tronc commun et à l’ambition de l’école obligatoire qu’on mettra fin au gâchis de « capital humain » qui caractérise notre système éducatif. Gâchis alimenté par l’élitisme républicain mais aussi par le sexisme : gagnantes au premier étage, les filles se placent très mal au troisième. Dans le palier médian, elles sont, beaucoup plus que les garçons, victimes des orientations tertiaires.
Christophe Chartreux
Quand le Ministre de l'Education Nationale se fourvoie gravement...
Lire le JDD dimanche fut, pour moi comme pour de très nombreux enseignants/collègues, à la fois une curiosité, une série de "chocs" et un sourire.
Jean-Michel Blanquer répondait aux questions des journalistes pour évoquer, affirmait le titre, tout ce qui allait changer dans l'école à la rentrée 2017.
Rien de très nouveau à ce sujet puisque les annonces passées n'étaient que confirmées:
- division par deux des CP en REP+;
- "retour" (je tiens aux guillemets) de l'enseignement du latin/grec et des classes bilangues;
- la création du "devoirs faits" permettant aux élèves volontaires de faire leurs devoirs avant de rentrer chez eux;
- création d' "internats ruraux";
- utilisation du redoublement;
- la liberté laissée aux communes et écoles primaires de revenir à la semaine de 4 jours;
- une réflexion sur les vacances;
Et, comme le rappelle le JDD:
- Face aux errements du système admission post-bac, le ministre promet une politique d'orientation profondément revisitée dès le début du lycée et une concertation dès l'automne sur le baccalauréat.
- La prime de 3.000 euros pour les professeurs allant exercer en REP+ (quartiers défavorisés) verra ses modalités définies "au cours du quinquennat".
- Jean-Michel Blanquer veut relancer une politique volontariste des internats à la rentrée 2018, pour passer de "l'internat prison" à "l'internat liberté".
- Les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) resteront l'objet d'une épreuve au brevet, mais avec une modulation possible des thématiques pour les établissements.
Autant d'annonces dont la traduction sur le terrain sera pour partie TRES difficile.
Je pense par exemple:
- à la division des CP en REP+ - quels locaux? Quels personnels? A-t-on la certitude d'une quelconque efficacité de la mesure une fois ces CP passés dans des CE1 à 25 ou plus?
- à la prime de 3000 euros pour les professeurs allant exercer en REP+ - primes qui "verra ses modalités définies au cours du quinquennat". Que de flou!
- au système "devoirs faits" dont personne ne sait par qui seront encadrés les élèves: faire des devoirs, apprendre ses leçons sont des actes pédagogiques qui ne peuvent être remplacés par une simple surveillance.
Mais les lecteurs eurent aussi droit à ces quelques déclarations qui tonnent comme autant de messages:
"L’ennemi du service public, c’est l’égalitarisme";
"Najat Vallaud-Belkacem, ce fut quand même une catastrophe";
Le ministre veut restaurer les cours de latin et de grec "chaque fois que c'est possible", ce qui est selon lui "un enjeu de civilisation";
"Je perçois Brigitte Macron comme la prof idéale";
Reprenons, point par point:
"L’ennemi du service public, c’est l’égalitarisme";
Le mot est une fois de plus lâché. "Egalitarisme". Un terme qui appartient au corpus des droites les plus traditionnalistes. Il faut se méfier des mots en "isme". Surtout lorsqu'un Ministre s'en sert pour accabler et dénaturer l'égalité. Car c'est bien de cela dont il s'agit.
L' "égalitarisme" est le terme trouvé par la droite, historiquement, lui ayant permis de toujours justifier les injustices et inégalités à venir. "Donnons plus à ceux qui ont déjà plus. L' égalitarisme ne passera pas!".
Des mots d'ordre entendus chez SOS Education et dans les collectifs Racine, bras armé du Front National en matière de politique éducative.
Tristesse!
"Najat Vallaud-Belkacem, ce fut quand même une catastrophe"
Au détour de l'entretien, nous dit le JDD, Jean-Michel Blanquer glisse donc ce "tacle" à l'encontre de la Ministre qui l'a précédé. Ce n'est là que son point de vue, une prise de position idéologique fondée sur aucune étude, aucune évaluation, aucun recul lorsqu'on sait - lui le premier - qu'une réforme en matière d'éducation ne peut porter de fruits qu'après une période de cinq années minimum.
Non, le travail de Najat Vallaud-Belkacem (comme des deux autres ministres de l'éducation du quinquennat de François Hollande), n'a pas été une "catastrophe". Bien au contraire!
Certaines décisions auraient pu être prises plus tôt ou plus tard? Certaines autres auraient pu être plus ou mieux expliquées? Peut-être.
Mais au moins, avec elle, parlait-on d'EDUCATION!
Mais au moins avec elle s'est-on ENFIN penché sur le sort des plus faibles!
Mais au moins avec elle y avait-il un réel intérêt pour les enseignants et les élèves!
Mais au moins avec elle, les inégalités étaient-elles les véritables ennemies!
(Lire à ce sujet le billet de Claude Lelievre dans Médiapart/Voir lien en bas de page)
Je n'ai pas aperçu, dans l'entretien au JDD, une ligne où il soit question d'EDUCATION. On y fait de la petite politique, on y manie un discours idéologique et l'on semble oublier que si catastrophe il y a, elle est à venir et, pire encore, a DEJA eu lieu entre 2007 et 2012, sous la présidence de Monsieur Sarkozy:
- 80 000 postes supprimés;
- mort de la formation initiale ("Prof, ce métier qui ne s'apprend pas");
- semaine de 4 jours en primaire;
Et j'en passe.
Le Directeur Général de l'Enseignement Scolaire qui mit en musique, avec zèle, cette politique de casse de l'école s'appelait... Jean-Michel Blanquer.
Pas Najat Vallaud-Belkacem!
Le ministre veut restaurer les cours de latin et de grec "chaque fois que c'est possible", ce qui est selon lui "un enjeu de civilisation".
Le "retour" de l'enseignement du latin/grec (qui n'a pas disparu. Il suffit pour cela de se rendre sur le terrain) est donc placé par le Ministre sous le signe d'un "enjeu de civilisation". Et il ajoute:
"Nous ne venons pas de nulle part. Nos racines sont gréco-latines".
Je ne vais pas ici, par manque de place et de temps, mais aussi je l'avoue, par immense lassitude, revenir trop lourdement sur ces affirmations. Elles sont tout simplement fausses, historiquement. Fausses par l'emploi du "Nos". J'imagine mes collègues et moi-même affirmant "nos" racines gréco-latines devant des classes composées d'élèves très surpris de l'apprendre car absolument pas "gréco-latins".
Quant à l'utilisation du mot "civilisation", il illustre lui aussi, comme l' "égalitarisme", l'idéologie véhiculée par les officines de droite et d'extrême droite, dont "Sens Commun" entre autres. D'après Jean-Michel Blanquer, hors le latin-grec, "preuve" irréfutable de civilisation - concept TRES large et affirmation discutable - hors ces racines-là, il n'y aurait que le "nulle part".
C'est tout simplement gravissime!
"Je perçois Brigitte Macron comme la prof idéale"
Cette dernière affirmation pourrait sembler anecdotique, voire ridicule et appartenant au registre de Gala et de la presse people en général.
Sauf qu'elle est tenue dans un média connu par un Ministre de la République.
Brigitte Macron n'est ici absolument pas en cause. Je la suppose d'ailleurs davantage gênée que flattée par la sortie étonnante de Monsieur Blanquer.
Que nous dit la phrase du ministre? Rien au sujet de la personne citée. Beaucoup au sujet de ce qu'elle incarne dans l'esprit du locataire de la Rue de Grenelle.
Madame Macron a été enseignante, sans doute excellente - je n'en sais strictement rien - et a accompli toute sa carrière dans l'enseignement privé. Ce qui, en soi, n'a rien d'un crime.
Mais Madame Macron est aujourd'hui "première dame" et Monsieur Blanquer est aujourd'hui Ministre de l'Education Nationale. La parole de ce dernier n'est pas, n'est jamais neutre. Si le Ministre choisit de citer en exemple la "première dame" et d'en faire un "exemple" pour tous les enseignants de France, il va falloir que cette désignation soit motivée. En quoi Madame Macron est-elle cet "exemple"?
J'attends avec impatience - car il serait criminel de nous priver des compétences supposées d'une telle enseignante désignée comme "exemplaire" - les conférences pédagogiques que le Ministre ne manquera pas d'organiser et au cours desquelles les enseignants en exercice pourront bénéficier des "leçons" que Madame Macron viendra dispenser pour le bien de tous les élèves de France, de Navarre et du lointain...
Christophe Chartreux
" Le vrai ennemi, c'est l'égalitarisme "
C'est le cri du cœur poussé par Jean-Michel Blanquer dans le JDD d'hier. On voit que le nouveau ministre de l'Education nationale vient à l'évidence d'une droite ''décomplexée'' : le ''vrai e...
https://blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/240717/le-vrai-ennemi-cest-legalitarisme
M. Macron, est-ce pour en arriver là que j'ai voté pour vous ?... Par Laurent Cantet...
« Est-ce pour en arriver là que j'ai voté pour vous au second tour des élections présidentielles ? » Dans cette lettre ouverte à Emmanuel Macron, le cinéaste Laurent Cantet fait part de son « profond écœurement » sur le sort fait aux migrants, après une tentative de suicide en rétention.
Monsieur le Président,
Après avoir tenté de m'adresser à vous par des voies officielles, j'ai pris la décision de vous adresser cette lettre ouverte qui, je l'espère, sera plus efficace que mes tentatives plus discrètes.
Le 14 juillet, le jour où, au côté de Monsieur et Madame Trump, vous commémoriez la prise de La Bastille et l'avènement d'un monde plus juste, l'avant-veille veille du jour où, au côté de Monsieur Netanyahou, vous rendiez hommage aux victimes du Vel d’hiv, affirmant que Vichy était bien la France et reconnaissant la responsabilité de la nation dans la rafle, Madame Cao, une jeune femme d'origine chinoise, mère d'une fillette de 10 ans scolarisée en France et enceinte de 4 mois, était conduite à l'aéroport pour être expulsée vers la Chine qu'elle avait quitté il y a deux ans avec sa famille.
Ce jour là, elle a refusé d'embarquer, et a été replacée au centre de rétention du Palais de Justice de Paris, celui-là même où elle venait de passer trois semaines et où elle avait perdu 8 kilos, mettant en danger l'enfant qu'elle attend.
Dans la lettre que je vous ai adressée alors (lire sur Mediapart L'expulsée du 14 juillet), je décrivais l'angoisse de sa fille qui se préparait à grandir sans sa mère, celle de son mari qui n'allait pas connaitre son enfant à naître. Je vous rappelais aussi vos déclarations sur le traitement humaniste que vous appeliez de vos vœux face à l'immigration. Dix jours plus tard, il semblerait que tout ça soit resté lettre morte. Madame Cao est toujours en centre de rétention et attend le jour où elle sera remise, de force cette fois, dans un avion en partance pour la Chine.
L'histoire pourrait s'arrêter là, elle ne serait qu'un exemple parmi tant d'autres de l'acharnement dont sont victimes tant de réfugiés et sans papiers.
Mais hier, le 22 juillet, toujours plus affaiblie par ce séjour prolongé en centre de rétention, Madame Cao a tenté de mettre fin à ses jours en s'ouvrant le poignet. Conduite d'urgence à l'hôpital, elle a été soignée, puis sitôt hors de danger, reconduite en rétention !
Je vous écris aujourd'hui pour vous faire part de mon profond écœurement. Est-ce pour en arriver là que j'ai voté pour vous au second tour des élections présidentielles, espérant faire barrage aux idées nauséabondes du Front National ? Depuis longtemps, l'indignité de notre nation grandit de gouvernement en gouvernement. Je crains que ce ne soit pas le vôtre qui mette un terme à cette escalade.
Mais aujourd'hui, je ne suis pas seul à m'indigner. Nous somme nombreux à réclamer un traitement décent pour tous les réfugiés. Une campagne en faveur de la régularisation de Mme Cao à inondé de mails les secrétariats des ministères et de l’Elysée, des coups de téléphone ont occupé les standards. La seule chose que nous puissions faire, c'est dénoncer par tous les moyens l'indignité de ce que vous faites en notre nom à tous. Comptez sur nous pour ne pas y renoncer de si tôt.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments républicains.
Laurent Cantet
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M. Macron, est-ce pour en arriver là que j'ai voté pour vous ?
" Est-ce pour en arriver là que j'ai voté pour vous au second tour des élections présidentielles ? " Dans cette lettre ouverte à Emmanuel Macron, le cinéaste Laurent Cantet fait part de son "...
Rythmes scolaires : le grand retour en arrière...
C’est le premier revers de la Contre-réforme Blanquer : en dépit d’un décret taillé sur mesure, seul un quart des élèves de France reviendra à la semaine de 4 jours à la rentrée prochaine.
C’est un échec pour le ministre de l’éducation nationale qui avait choisi d’imposer ce décret sans évaluation, concertation ou discussion parlementaire et sans jamais faire la preuve du bénéfice pour les élèves de ce retour en arrière. Trop souvent, ce n’est donc pas l’intérêt de l’enfant qui a primé mais bien celui de certains adultes et de municipalités, très majoritairement de droite, trop contentes de faire des économies dans le budget de leurs activités périscolaires.
Le Parti socialiste s’inquiète des conséquences de la mise en oeuvre de ce décret. La France devient en effet le seul pays européens à infliger à ses élèves des journées aussi nombreuses et aussi longues alors qu’on sait qu’elles encouragent l’échec scolaire, en particulier des enfants issus de milieux défavorisés.
Elle prive concrètement les élèves et les enseignants d’une demi-journée d’enseignement, détricote le cadre national de la journée scolaire, et accentue les inégalités territoriales que le Président de la République, la veille, appelait pourtant à résorber. A la rentrée, dans de nombreuses communes, des milliers d’enfants ne pourront plus pratiquer d’activités artistiques et culturelles et les intervenants seront réduits au chômage.
Le Parti socialiste exhorte le gouvernement à ne pas supprimer l’aide de l’Etat aux communes qui souhaitent poursuivre la semaine de 4,5 jours afin que leur choix ne soit pas dicté par les coupes budgétaires imposées par la rue de Grenelle mais par leur seul souci de faire réussir tous les élèves.
Secrétaire nationale à l'Éducation et à la formation, et vice-présidente du Conseil national
Secrétaire national adjoint à l'éducation et aux lycées professionnels
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Rythmes scolaires : le grand retour en arrière - Parti socialiste
C'est le premier revers de la Contre-réforme Blanquer : en dépit d'un décret taillé sur mesure, seul un quart des élèves de France reviendra à la semaine de 4 jours à la rentrée prochaine....
http://www.parti-socialiste.fr/rythmes-scolaires-grand-retour-arriere/
Université - APB n'est pas coupable Mr Macron! Soyez inventif et entreprenant!...
APB... Admission Post Bac... Ce cauchemar! Ce paria! Cet outil cause de tous les maux, de toutes les angoisses des nouveaux bacheliers et de leurs parents! Tout, absolument tout est de sa faute! Si Mathilde ou Pierre n'obtiennent pas la faculté de leur choix - ce qui est évidemment inadmissible! - l'accusé qui doit se lever pour écouter sa condamnation à mort, c'est APB! Seulement APB! Toujours APB!
Or, l'OUTIL APB n'est en aucun cas l'enjeu. Ce dernier est ailleurs et tient en une question:
Veut-on continuer à ouvrir des places dans l'enseignement supérieur public ?
La démographie très forte (cette année et surtout l'an prochain) et la nécessaire élévation du niveau de qualification de la jeunesse voudraient que la réponse soit oui.
Mais dans les faits, Emmanuel Macron et le Gouvernement répondent par la négative:
- en diminuant de 336 millions le budget de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, contrairement aux promesses de campagne;
- en se préparant à instaurer la sélection et la hausse des frais d'inscription à l'entrée de l'université.
C'est à dire à créer en France cet ersatz de "modèle" nord-américain que le Président nouvellement élu admire.
Ces solutions sont signes de paresse, de faiblesse. Plutôt qu'imaginer et mettre en place les outils nécessaires au bon accueil des étudiants, nécessaires à leur éducabilité car on est éducable à tous les âges de la vie, le Gouvernement choisit de froncer les sourcils devant l'afflux de futurs diplômés possibles.
Ces diplômés potentiels absolument nécessaires à la France, 5e puissance mondiale, pour assurer son avenir appuyé sur des métiers exigeant de hauts niveaux de qualification, ne peuvent pas, ne doivent pas être mis de côté:
- ni par un tirage au sort;
- ni par une sélection/solution de facilité.
Sélection qui ne dit pas ce que deviendront les milliers d'éliminés n'ayant pour bagage que le seul Bac dont on sait qu'il n'est pas un viatique suffisant pour espérer une entrée facile dans la vie professionnelle.
Le candidat Macron encourageait les français à avoir de l'imagination, à entreprendre, à créer, à oser.
Alors que le Président Macron applique ses conseils à lui-même et exige de son gouvernement qu'il soit courageux:
"Créez! Imaginez! Osez! Soyez inventifs et originaux!
Avec la condamnation d'APB - qui n'est pas à l'origine du manque de places à l'Université - et l'ouverture d'une sélection, vous vous enkystez dans le vieux monde!"
Voilà ce que nous aimerions entendre...
Christophe Chartreux
Ce Président qui excelle dans la novlangue...
Ces mots, qui nous enveloppent. Voici la ministre du Travail, à la tribune de l’Assemblée. «Le chemin que nous proposons, c’est de donner plus de liberté et de protection, dit Muriel Pénicaud, pour défendre la réforme du code du travail. Il faut à nos entreprises plus de souplesse.» Ces mots qu’on finit par ne plus entendre, assourdis que nous sommes. Il faudrait, dans ces phrases, relever chaque mot. Le chemin, d’abord. Le chemin que l’on trace, puis ensuite où l’on chemine tranquillement, le délicieux chemin ombragé, qui sent la noisette. Sur un chemin, on ne se précipite pas. On va au pas de son âne, tranquillement, un bosquet après l’autre. On pourrait objecter que si Emmanuel Macron, pour réformer le code du travail, a choisi les ordonnances plutôt que la loi, c’est justement pour foncer. Mais non. Emmanuel Macron est ce prodige, cette synthèse de toutes les contradictions, qui va vite et lentement à la fois. Comme aurait pu dire George Orwell, inventeur de la novlangue, il «foncechemine».
D’ailleurs, ce chemin, le gouvernement le «propose». Il n’impose rien, quelle horreur. Et s’il a repoussé tous les amendements de l’opposition, ce n’est évidemment pas par refus du dialogue, puisque justement, il s’agit de développer le «dialogue social». Alors pourquoi ? Parce qu’un amendement de l’opposition, ça se rejette, aussi vrai qu’il faut, de temps en temps, élaguer les ronces sur les chemins. «Evidemment !» répond une députée macronienne à un mélenchonien qui lui fait remarquer que le taux d’adoption des amendements est de 0 %. Restent, dans le discours de Muriel Pénicaud, les classiques : «liberté, protection, souplesse». «Liberté» pour qui ? «Protection de qui ?» Ce n’est pas précisé. Liberté en général. Protection universelle. Et la «souplesse» ! Qui pourrait s’opposer à la souplesse ? Qui va monter à la tribune pour défendre les rigidités ?
Ce radieux et bucolique paysage macronien, où prolifèrent violettes, coquelicots, souplesses et évidences, pourrait n’être menacé par rien, n’étaient les cailloux et les ronces qui, sur les plus jolis chemins, ont parfois le mauvais goût de faire trébucher ou d’égratigner. Justement, à propos de la ministre du Travail, cette méchante affaire de voyage à Las Vegas, organisé sans appel d’offres. Ce n’est pas grand-chose. Un tout petit caillou. Mais c’est encore trop. Et justement, dans une conférence de presse, voici qu’une journaliste interroge le Président sur le caillou. Directement. Mais où se croit-elle ? Emmanuel Macron a vite fait de la remettre à sa place, qui ne commente pas «les péripéties du quotidien».
Les journalistes, voilà le problème. Les journalistes ont le mauvais goût de se mettre en travers des chemins. Ils zooment sur les cailloux, ils voient tout en noir : il va pleuvoir, on n’arrivera jamais à temps, on aurait dû partir plus tôt, on aurait dû partir plus tard, on aurait dû partir de l’autre côté. Et même quand ils cheminent aussi, dociles, avec les meilleures intentions du monde, ils prennent de la place, ils encombrent le champ de vision, ils proposent des variantes d’itinéraire, on ne peut pas «foncecheminer» à son aise. Aussi Emmanuel Macron a-t-il eu la bonne idée de se faire lui-même journaliste. Il va «créer son média», annoncent les médias, dépités. Il se filmera. Il s’interrogera. Il se répondra. Il postera le tout sur Facebook Live, où il fera peut-être même les commentaires, s’il a le temps. D’ailleurs, il a déjà commencé.
Emmanuel reçoit Angela. On a construit un joli décor : un groupe de jeunes Français et de jeunes Allemands enthousiastes. Ils s’envoient des balles, et doivent prononcer des phrases dans la langue de l’autre. Les règles du jeu ne sont pas parfaitement claires, mais la séance est retransmise sur le Facebook Live de l’Elysée. Et le pire, c’est qu’on le regarde, ce moment d’actualité heureuse, cette préfiguration de ce que sera le futur média En marche, où le prince charmant se «parletaira» avec grâce, dans un sous-marin nucléaire ou sur la tour Eiffel (ça marche : ce pourrait d’ailleurs être le nom de la future chaîne).
Les journalistes râlent contre cette concurrence déloyale. C’était tellement sympa, de filmer le joli chemin, tous ensemble ! Les pauvres. Ils vont devoir détourner leurs caméras, aller filmer dans les ronces, voire sortir du chemin. C’est peut-être la meilleure chose qui puisse leur arriver, même si c’est moins confortable.
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Macron, le chemin, et les ronces
Ces mots, qui nous enveloppent. Voici la ministre du Travail, à la tribune de l'Assemblée. "Le chemin que nous proposons, c'est de donner plus de liberté et de protection, dit Muriel Pénicaud, ...
http://www.liberation.fr/debats/2017/07/16/macron-le-chemin-et-les-ronces_1584193
Antisionisme = antisémitisme ? Une erreur historique, une faute politique...
EXTRAIT
« Nous ne céderons rien à l’antisionisme car il est la forme réinventée de l’antisémitisme. » Cette phrase finale est venue gâcher le discours salutaire d’Emmanuel Macron lors de la commémoration du 75e anniversaire de la rafle du Vél d’Hiv, devant Benyamin Netanyahou. Une erreur historique, une faute politique.
La présence inédite et scandaleuse du Premier ministre le plus belliciste de l’histoire d’Israël à cette cérémonie n’est sans doute pas pour rien dans la faute politique commise par le nouveau président. Car celle-ci résulte d’un alignement sur son hôte, incroyablement qualifié de « cher Bibi » – celui-ci l’a-t-il appelé « Manu » ? – et par la même occasion sur le Conseil représentatif de institutions juives de France (CRIF).
L’histoire du conflit central du Proche-Orient – faut-il le rappeler à Emmanuel Macron ? – ne commence pas le 14 mai 1948, lorsque naît l’État d’Israël. C’est en 1897 que l’Organisation sioniste voit le jour, avec pour but la création d’un Foyer national juif en Palestine. Entériné par la déclaration Balfour en 1917, puis par le mandat que la Société des Nations confie au Royaume-Uni en 1922, cet objectif ne rallie pas la majorité des Juifs, loin de là : l’immense majorité y est hostile, communistes et bundistes, mais aussi religieux. Antisionistes, tous ces Juifs étaient-ils antisémites ?
Bien sûr que non ! A vrai dire, le sionisme est une idéologie parmi d’autres. Imagine-t-on les communistes interdire la critique du communisme ? Les gaullistes interdire la critique du gaullisme ? C’est pourtant la prétention des tenants les plus extrémistes du sionisme. Présenter l’antisionisme comme une forme d’antisémitisme reviendrait à leur donner raison.
(...)
Indéfendable historiquement comme idéologiquement, l’assimilation de l’antisionisme à l’antisémitisme constitue surtout une faute grave : elle permet en effet à la droite et à l’extrême droite israéliennes de tenter d’étouffer la voix de tous leurs opposants, à l’intérieur comme à l’extérieur. Et ce « cadeau » arrive à point nommé, alors que la violation permanente du droit international et des droits humains a isolé Israël comme jamais au sein de la communauté internationale. Marginalisé diplomatiquement, le gouvernement Netanyahou s’inquiète en outre de l’hostilité de l’opinion, avec notamment la montée de la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions – je pense au BDS militant, mais aussi au BDS institutionnel, qui voit de puissants fonds de pension, de grandes entreprises et de grosses banques se retirer des territoires occupés, voire d’Israël. On imagine sans mal comment les autorités israéliennes utiliseront la petite phrase d’Emmanuel Macron pour criminaliser les pressions internationales qui s’exercent sur elles.
Il y a de la schizophrénie dans la démarche de notre nouveau président. Il prétend relancer la négociation et, condamnant la colonisation, se fixe pour objectif la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël, les deux États ayant leur capitale à Jérusalem. Mais la diplomatie française ne saurait l’ignorer : des tractations israélo-palestiniennes ne sauraient suffire seules pour atteindre cet objectif. Même François Hollande, malgré son « chant d’amour pour Israël et pour ses dirigeants », l’avait compris, en acceptant le projet de conférence internationale proposé, en son temps, par Laurent Fabius. Si Emmanuel Macron veut vraiment contribuer à une paix juste et durable, il faut qu’il accepte le principe de sanctions contre Israël, dès lors que celui-ci refusera de se plier au droit international. Commencer par museler l’opinion en présentant la critique d’Israël comme antisémite n’est pas un bon début.
Guy Vidal
A lire ci-dessous dans son intégralité
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Antisionisme = antisémitisme ? Une erreur historique, une faute politique
" Nous ne céderons rien à l'antisionisme car il est la forme réinventée de l'antisémitisme. " Cette phrase finale est venue gâcher le discours salutaire d'Emmanuel Macron lors de la commémor...
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Quand la presse reçoit les "bons points" du gouvernement...
Christophe Castaner, porte-parole au gouvernement aux journalistes:
"Vous êtes dans votre rôle quand vous mettez en cause certains de nos politiques, quand vous enquêtez"
France Info
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Ce gouvernement qui dicte à la presse ses attitudes, qui distribue les rôles, les bons points...
La mise en scène de la société du spectacle...
Christophe Chartreux
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Le spectacle se représente à la fois comme la société même, comme une partie de la société, et comme instrument d'unification. En tant que partie de la société, il est expressément le secteur qui concentre tout regard et toute conscience. Du fait même que ce secteur est séparé, il est le lieu du regard abusé et de la fausse conscience ; et l'unification qu'il accomplit n'est rien d'autre qu'un langage officiel de la séparation généralisée.
Le spectacle n'est pas un ensemble d'images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images.
Le spectacle ne peut être compris comme l'abus d'un mode de la vision, le produit des techniques de diffusion massive des images. Il est bien plutôt une Weltanschauung devenue effective, matériellement traduite. C'est une vision du monde qui s'est objectivée.
Le spectacle, compris dans sa totalité, est à la fois le résultat et le projet du mode de production existant. Il n'est pas un supplément au monde réel, sa décoration surajoutée. Il est le coeur de l'irréalisme de la société réelle. Sous toute ses formes particulières, information ou propagande, publicité ou consommation directe de divertissements, le spectacle constitue le modèle présent de la vie socialement dominante. Il est l'affirmation omniprésente du choix déjà fait dans la production, et sa consommation corollaire. Forme et contenu du spectacle sont identiquement la justification totale des conditions et des fins du système existant. Le spectacle est aussi la présence permanente de cette justification, en tant qu'occupation de la part principale du temps vécu hors de la production moderne.
Guy Debord - La société du spectacle
Quand renaît le projet d' "orientation/apprentissage" dès 14 ans...
Monsieur Patrick Hetzel (LR) a déposé un amendement dont la teneur est à lire ci-dessous.
Pour résumer:
il s'agirait d'autoriser la création d'une "formation apprenti junior" dès 14 ans. Manquerait-on à ce point de tâcherons, catégorie ancienne de travailleurs qui pourrait renaître si le nouveau Code du Travail venait à être adopté?
Assemblée nationale ~ RENFORCEMENT DU DIALOGUE SOCIAL(no 19) - Amendement no 248
Assemble nationale : les projets de loi de finances, le budget de lEtat, les textes de loi et la lgislation franaise au palais Bourbon. Les dbats parlementaires, la composition des groupes ...
http://www.assemblee-nationale.fr/15/amendements/0019/AN/248.asp
L'apprentissage, toutes les études en font régulièrement la démonstration, concerne TOUJOURS les mêmes profils d'élèves.
Jamais les enfants de Ministres, de députés ni de sénateurs.
Avec cet amendement, que de très nombreux députés La République En Marche (LREM) approuvent, on assiste ni plus ni moins à la mise en place progressive et insidieuse d'un autre projet éducatif que celui claironné par le candidat Macron. Il s'agit de celui du candidat Fillon.
N'ayant pas le courage de mettre à disposition de TOUS les élèves les outils nécessaires à ceux qui en ont le plus besoin - ce qu'avaient commencé à faire les ministres du quinquennat précédent avec l'Aide Personnalisée ou la Remédiation en collège - le gouvernement pourrait être tenté de créer des filières différentes et séparées - TRES séparées - sous prétexte d' "offrir" aux élèves les plus fragiles, dès 14 ans, des portes de sortie d'un système qui manifestement fait tout pour ne pas vouloir d'eux. Niant en cela un principe pourtant inaliénable: celui de l' éducabilité de tous les élèves.
Cela ne signifie évidemment pas de croire naïvement que TOUS les élèves peuvent ou veulent accéder à Normale Supérieure. Mais serait-il impossible de faire en sorte d'offrir à TOUS, non pas une porte de SORTIE dès 14 ans, mais toutes les ENTREES imaginables fondées sur l'égalité des droits à l'éducation et celle des moyens que la République s'est constitutionnellement engagée à donner à TOUS!
Hélas, manifestement, pour les députés LR comme pour un très grand nombre d'élus LREM, ce "TOUS" gênent beaucoup!
Pour rappel, ce projet fut envisagé en son temps, alors que François Fillon était Premier Ministre.
Le Directeur Général de l'Enseignement Scolaire s'appelait... Jean-Michel Blanquer.
Christophe Chartreux
G20 : Succès mitigé pour l'éducation...
La Coalition Education demande que des engagements concrets pour le financement de l’éducation soient pris dès aujourd’hui.
Quand la communauté internationale va-t-elle enfin réagir et prendre ses responsabilités face à la crise de l’éducation ? Quelles mesures seront prises suite au G20 ? Promesses (encore) d’une prochaine réunion ? A l’issue du G20 à Hambourg, la question de l’éducation a fait l’objet d’un engagement réduit des leaders.
La bonne nouvelle : La Déclaration finale des dirigeants du G20 souligne l’importance de l’éducation pour accomplir la durabilité, parvenir à l’émancipation des femmes, résoudre la fracture numérique et stimuler l’emploi. Elle précise également la nécessité d’améliorer et d’accroître le financement de l’éducation en passant par le Partenariat mondial pour l’éducation et le fond Education Cannot Wait. Le texte reconnait l’urgence de prendre des engagements conséquents dans l’éducation, l’emploi et l’émancipation des jeunes pour faire de la croissance démographique en Afrique une opportunité pour le monde.
Par ailleurs, aucun engagement chiffré, aucun objectif précis ne figure dans le texte. Pour être en conformité avec l’objectif de l’enseignement primaire et secondaire universel d’ici 2030, les Etats doivent urgemment réviser à la hausse leurs engagements de financement de l’éducation. Pour l’instant leurs contributions nationales repoussent l’atteinte de ces objectifs à 2084, soit un demi-siècle de retard selon l’UNESCO. Nous demandons que les Etats prennent dès aujourd’hui des engagements concrets et ambitieux à la hauteur des enjeux.
Le Partenariat mondial pour l’éducation évalue les besoin financiers pour mettre en œuvre ses programmes d’appui aux gouvernements partenaires à 2 milliards de dollars annuels d’ici à 2020. « Le but est de renforcer les systèmes éducatifs et d’améliorer l’apprentissage, l’efficacité et l’équité afin que tous les enfants et les jeunes puissent être formés pour le marché du travail et prospérer au 21ème siècle » a déclaré Julia Gillard, Présidente du Partenariat mondial pour l’éducation.
Nous souhaitons également tirer la sonnette d’alarme sur la création d’une facilité financière internationale pour l’éducation soutenue par le Secrétaire générale des Nations Unies, comme mentionné dans le texte. Ce projet de facilité, initié par la Commission internationale sur le financement de l’éducation et son président Gordon Brown, suscite de nombreux doutes. A commencer par son fonctionnement, encore flou, sur le principe des prêts, au lieu des dons, aux pays qui risque d’accroître la dette des Etats les plus fragiles. Nous appelons à davantage de précisions sur cette facilité et au développement d’un mécanisme de financement innovant pour l’éducation, en cohérence avec le PME et le fond Education Cannot Wait qui renforcent les systèmes éducatifs des pays défavorisés. La Campagne Mondiale pour l’Education a exprimé ces réserves sur ce fond dans une lettre adressée à Gordon Brown.
« Il faut désormais transformer l’essai et garantir les financements pour donner accès à l’école aux 130 millions de filles privées d’éducation dans le monde ». a déclare Friederike Röder, directrice France de ONE dans un communiqué.
« Nous appelons les dirigeants du G20 à assumer leurs responsabilités mondiales, en augmentant le financement de l'éducation afin d’assurer que tous les enfants aient accès à et achève et une éducation de qualité » annonce Plan International
Léa Rambaud