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Vivement l'Ecole!

politique

Education - La moue prémonitoire et annonciatrice d'une école faussement rassurante mais réellement réactionnaire...

15 Octobre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Politique

Education - La moue prémonitoire et annonciatrice d'une école faussement rassurante mais réellement réactionnaire...

Ce soir, à 20h, sur TF1 - les temps ne changent pas autant qu'il fut annoncé - le Président de la République répondra aux questions de trois journalistes.

L'éducation fera-t-elle partie des sujets de "conversation"? Rien n'est moins sûr tant le terrain est glissant, dangereux pour tous les gouvernants.

Si toutefois L’École - au sens large du terme - venait par hasard à être abordée, n'oublions pas que le Ministre de l’Éducation Nationale actuelle, qui déteste être classé à droite, n'est pas non plus un homme de gauche.

"L’École dépasse les clivages"... "Ni droite ni gauche"... Autant de slogans et éléments de langage entendus et répétés. Promis, juré: l’École ne sera plus un enjeu politicien.

Hélas, dès l'arrivée du nouveau locataire de la rue de Grenelle, l'accusation de "pédagogisme" et d' "égalitarisme" (donc de nivellement par le bas et de "C'était mieux avant") eut tôt fait de montrer d'un doigt vengeur celles et ceux qui estiment que "socle commun", "école émancipatrice" et "réductions des inégalités par l'excellence démocratique plutôt que dynastique" ne mettent pas en danger le "niveau" des élèves ni l'exigence des savoirs.

Ce soir, à 20h, sur TF1, gardons en mémoire cette École "ni de droite ni de gauche", quand même dirigée par un Ministère très attaché à des "valeurs"  fort bien accueillies à droite.

Fort bien accueillies aussi par des parents "rassurés". Rassurés par une politique éducative populiste bien plus que courageuse.

Mais une Ecole ayant, par le passé, fait la preuve de ses échecs.

Mais une Ecole qui n'est imitée par aucun pays dans le monde.

Les quelques liens ci-dessous illustreront parfaitement ce penchant pour tribord...

Quand Sens Commun consulte SOS Education

Extrait:

"Jean-Paul Mongin, du syndicat SOS éducation, qui a été consulté par l’équipe du pôle éducation de Sens Commun, a pour sa part incité chacun à s’engager personnellement, dans le soutien scolaire, en devenant soi-même professeur, ou en menant des projets éducatifs, tels que celui d’Anne Coffinier, qui crée des écoles hors contrat avec sa Fondation pour l’école. "

Voir ci-dessous

Cette école livrée à des apprentis-sorciers passés maîtres dans l' "art" de la "pédagogie-business"...

Je me souviens avec tristesse de ce moment, multi diffusé, où la Ministre de l'Education Nationale Najat Vallaud-Belkacem fit la moue en apprenant le nom de son successeur.

Cette moue, raillée parfois même à gauche, était prémonitoire.

Beaucoup aujourd'hui la font à leur tour...

La vie n'étant pas faite de regrets mais toujours d'espoirs, préparons l'avenir...

Nos élèves en ont et en auront besoin...

Pour ne plus jamais faire la moue...

Christophe Chartreux

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Education - Monsieur le Ministre, développerez-vous l'enseignement de l'arabe (et de l'amazigh) dans nos établissements publics ou le laisserez-vous à d'autres influences?...

15 Octobre 2017 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education, #Politique

EXTRAIT

« Il est temps de ramener l’enseignement de l’arabe à l’école de la République »

Plutôt que de renvoyer les élèves vers les mosquées, l’éducation nationale devrait répondre à cette demande sociale, estiment Marwan Lahoud et Hakim El Karoui.

Par Marwan Lahoud, directeur général délégué, international, stratégie et affaires publiques d’Airbus Group ; et Hakim El Karoui, ancien conseiller à Matignon et fondateur du Club XXIe siècle

(...)

L’éducation nationale rechignait à enseigner l’arabe aux enfants d’origine arabe : l’enseignement secondaire compte seulement 9 000 élèves en cours d’arabe. Au nom de l’assimilation républicaine probablement : « On a empêché les Bretons d’apprendre le breton au début du XXsiècle, on ne va pas permettre aux “Arabes” d’apprendre l’arabe ! » Les proviseurs renâclaient par ailleurs à ouvrir des classes d’arabe dans leur établissement, car ils craignaient d’attirer des enfants d’immigrés… et donc, selon eux, des problèmes.

Enfin, argument ultime, l’arabe favoriserait le « communautarisme », ce qui fait franchement sourire quand on connaît la surreprésentation des enfants d’immigrés dans les banlieues. Pas besoin de classes d’arabe pour avoir des écoles-ghettos.

Et pourtant, la demande est là. Et si l’éducation nationale n’y répond pas, qui en profite, depuis longtemps déjà ? Les pays d’origine, d’abord, qui financent des professeurs détachés (les ELCO), qui viennent hors temps scolaire apprendre la « langue et la culture d’origine » aux enfants venus du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, de Turquie.

Cette politique, conçue au moment où l’on pensait que les travailleurs immigrés allaient rentrer chez eux, est devenue obsolète : les enfants et petits-enfants des travailleurs venus reconstruire la France dans les années 1950 et 1960 sont français et bien français. L’éducation nationale a heureusement pris conscience du problème, a professionnalisé cet enseignement avec des professeurs mieux formés, plus contrôlés et bientôt intégrés à l’enseignement général par la création d’une filière « internationale ». Mais, cela ne suffit pas. D’autant que le nombre d’enfants qui apprennent l’arabe au primaire (environ 50 000) dépasse très largement l’offre proposée dans les collèges.

(...)

En laissant le champ libre aux associations religieuses, la République leur donne des moyens, puisque l’enseignement de l’arabe est devenu pour elle une source importante de revenus. En n’assumant pas l’enseignement de l’arabe, elle envoie ses enfants dans les mosquées : c’est une drôle de conception du projet laïc et républicain. Il est temps de ramener l’enseignement de l’arabe à l’école de la République.

A lire dans sa totalité en cliquant ci-dessous

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Il n'est de "culture" que celle qui s'apprend, s'apprivoise et se maîtrise. Puis libère!...

15 Octobre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Politique, #Culture

Il n'est de "culture" que celle qui s'apprend, s'apprivoise et se maîtrise. Puis libère!...

Edouard Philippe, Premier Ministre, a publié un livre intitulé Des hommes qui lisent chez Lattès. Le chef du gouvernement y livre sa vision de la culture. Celle-ci permettrait, c'est la thèse sous-tendue par le contenu de l'ouvrage, d'assurer à la génération présente et à celles à venir un futur étincelant dont l'illustration se trouve sous nos yeux: le quinquennat actuel. Il fallait y penser.

Comme si la culture et ses pratiques diverses, notamment la lecture, suffisaient à bâtir les structures d'une politique.

Comme si la culture, la lecture, la musique suffisaient à donner envie d'échafauder une société sans haine ni violence.

Comme si - et je ne parle plus ici du livre d' Edouard Philippe mais ne m'en éloigne pas vraiment - une "rentrée en musique" suffisait à créer du lien dans une école tout à coup bienheureuse. Par la magie de la baguette d'un chef.

Comme si la promotion des arts et de la culture, notamment par "le goût du livre et la pratique musicale", suffisait à faire d'un enfant un être épanoui, complet et ouvert au monde. Un enfant "libre" en quelque sorte.

Comme s'il suffisait de chanter ou de pratiquer un instrument pour "créer du bonheur". Je cite le Ministre de l' Education Nationale dans un entretien donné au magazine Le Point :

"Le théâtre ou les pratiques musicales collectives, qu'il s'agisse de chorale ou d'orchestre, sont très importants, car ils supposent l'écoute de l'autre pour atteindre une harmonie collective. La musique crée tout simplement du bonheur. Et son bienfait cognitif est démontré."

On ne peut s'empêcher, tant en lisant Edouard Philippe que le ministre de l'Education Nationale, de soupçonner une forme d'instrumentalisation de la culture à des fins uniquement politiques.

Comment peut-on croire, et surtout faire croire, que la seule apparition "magique" du bonheur à l'écoute d'un concerto ou à la lecture de Proust permettrait à n'importe quel élève de s'emparer des clefs de compréhension du monde qui l'entoure et, souvent, l'agresse ? C'est oublier très et trop aisément que la lecture, l'écoute d'un morceau musical, la pratique d'un instrument, le jeu d'un acteur disant un grand texte sont D'ABORD affaire d'éducation.

C'est exactement ce qu'en dit la philosophe et historienne Perrine Simon-Nahum dans Libération, page 17, en date du 18 août 2017 :

"La culture est semblable à la démocratie. Pas plus que cette dernière n'est le régime du consensus, mais bien, comme le montrait l'historien François Furet, celui de la crise, la culture ne saurait se résumer au seul sentiment de plaisir et de facilité qu' Edouard Philippe se plait à décrire. Les livres sont, certes, les compagnons indispensables d'une vie mais ils se gardent d'être toujours dociles et sympathiques. Ils peuvent aussi être violents, voire hostiles, se dérober et nous échapper".

J'engage vivement  le Premier Ministre, le Ministre de l'Education Nationale - et celle de la Culture - à cesser de croire pouvoir transformer un peuple d'enfants en peuple apaisé par une pratique culturelle détachée de tous pré-requis éducatifs.

N'oublions jamais que les allemands composaient l'un des peuples les plus érudits d'Europe avant de se donner à l'enfer du nazisme.

N'oublions jamais que les idéologues Khmers Rouges firent leurs études dans les plus prestigieuses universités françaises. Pour quels résultats?...

Il n'existe aucune "culture magique". La culture à elle seule, détachée de tout et offerte à la seule pratique, ne sera jamais un viatique suffisant. Chanter, lire, jouer, quoi qu'en disent les "sciences cognitives", ne suffisent pas ex-nihilo à rendre un enfant "libre"! Encore moins à servir de marchepied à une politique! 

Il n'est de "culture" que celle qui s'apprend, s'apprivoise et se maîtrise. Puis libère! Toutes les autres approches ne peuvent rien entraîner de positif.

Bien au contraire...

Christophe Chartreux

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Vous avez dit "pédagogisme"?...

15 Octobre 2017 , Rédigé par P Meirieu - P Kahn Publié dans #Education, #Politique, #Pédagogie

Résultat de recherche d'images pour "pedagogue"

Puisque notre Ministre de l'Education Nationale a récemment utilisé le terme "pédagogisme" (Site LePoint.fr en date du 23 mai), lui offrant une vitrine institutionnelle, je vous engage à lire les définitions comparées des deux termes ainsi que l'excellente analyse de Pierre Kahn sur le site du CAIRN.

                                      _______________________________

Pédagogisme et pédagogie

Pédagogisme, n. f. néologisme attribué à Montaigne (1595) qui désignait ainsi l’enseignement de Platon. Sa systématisation dans le langage courant est récente (1984 ?) : ensemble de lieux communs éducatifs issus du gauchisme libertaire et du christianisme social qui mettent en avant le respect absolu de l’enfant. Le pédagogisme, au prétexte de rendre l’enfant constructeur de son propre savoir et auteur de son développement, discrédite a priori toute autorité éducative et tout apport culturel. Il laisse ainsi se développer les inégalités qu’il prétend combattre.

Concrètement, le pédagogisme promeut des pratiques composites articulées, d’une part, à une non-directivité bienveillante – où l’écoute de l’autre est censée résoudre tous ses problèmes – et, d’autre part, à une technologie sophistiquée et jargonnante qui relève du béhaviorisme (théorie psychologique qui ne considère que le couple stimulus – réponse). Il associe ainsi la direction de conscience et le dressage, alors qu’éduquer consiste à convoquer une intelligence et à transmettre à l’individu une culture lui permettant de s’exhausser au-dessus de sa condition, d’assumer et de transformer le monde qui l’accueille.

Synonymes : démission éducative, illusion libertaire, barbarie douce, etc.

Texte fondateur de la critique du pédagogisme : Hannah Arendt, « La crise de l’éducation », La crise de la culture, 1954.


Pédagogie, n. f., terme dérivé du grec apparu en 1495 pour désigner les méthodes d’éducation des enfants : désigne la réflexion concrète (« théorie pratique » selon Durkheim) sur les conditions de possibilité de l’éducation des enfants. La pédagogie est accessible principalement à travers un ensemble de textes issus du patrimoine culturel, émanant de figures éducatives majeures qui se caractérisent par leurs efforts pour faire accéder à la culture et à la liberté des êtres humains jusque-là réputés inéducables et voués à l’exclusion. Ces textes s’efforcent de penser les situations éducatives et de surmonter dans la temporalité les contradictions inévitables entre la nécessité de l’engagement du sujet dans ses apprentissages (« On n’apprend rien que l’on a appris soi-même. ») et l’obligation de lui imposer ses objets d’apprentissage (si l’individu pouvait vraiment les choisir, c’est qu’il serait déjà éduqué).

Les efforts pour surmonter ces contradictions se traduisent par des propositions plus ou moins originales et habiles visant à articuler, d’une part, la recherche du sens et la finalisation des apprentissages (pédagogie de l’intérêt, du projet, des situations-problèmes…) et, d’autre part, la formalisation des acquisitions (construction de modèles et de systèmes, évaluation et transfert des connaissances…). La pédagogie cherche, par ailleurs, à associer l’instruction (transmission des savoirs et des valeurs) et l’émancipation (capacité de chacun à penser par soi-même). En cela elle vise à développer chez le sujet l’exigence de précision, de justesse et de vérité afin de lui permettre d’échapper à toute forme d’emprise et de cléricature. Elle travaille, enfin, sur les conditions de développement du sujet dans un collectif où il doit apprendre à s’intégrer tout en exerçant sa liberté.

Par extension, le mot pédagogie peut désigner une discipline de recherche qui travaille sur les textes éducatifs et s’efforce d’identifier comment ils sont construits, ce qui les structure, en quoi ils diffèrent et se ressemblent, ce qu’ils peuvent nous apprendre aujourd’hui. Cette discipline n’est pratiquée que de manière extrêmement marginale dans les universités françaises, y compris dans les départements de sciences de l’éducation.

Synonyme : roman de formation

Faux ami :  didactique (souvent identifiée à la pédagogie qui, malgré leur intérêt commun pour l’élaboration de dispositifs, s’en démarque radicalement en plaçant la question du sujet au cœur de ses préoccupations).

Textes fondateurs de la pédagogie : Lettre de Stans de Johan-Heinrich Pestalozzi, 1799, et De l’éducation d’un homme sauvage, de Jean-Marc Gaspard Itard, 1801 (mémoire sur la tentative d’éducation de Victor, l’enfant sauvage de l’Aveyron) : ces deux textes décrivent et théorisent un travail exemplaire pour éduquer des enfants que l’on considérait alors comme perdus pour « l’humaine condition »…

Philippe Meirieu

J'invite les lecteurs à se plonger également dans la lecture du texte ci-dessous:

La critique du « pédagogisme » ou l’invention du discours de l’autre

 
https://www.cairn.info/revue-les-sciences-de-l-education-pour-l-ere-nouvelle-2006-4-page-81.htm
                                           _________________________
 
Je reproduis ci-dessous sa conclusion:
 
Que l’antipédagogisme actuel persiste dans l’ignorance ou la méprise des positions réelles de ceux-là mêmes dont il revendique l’héritage ne peut que jeter le doute sur la valeur objective de ses analyses. J’espère l’avoir montré dans cet article : il suffirait bien souvent de cacher la signature de leurs auteurs pour que bien des écrits pédagogiques de l’école républicaine historique passent aujourd’hui pour du « pédagogisme ». Cela incite à penser que la critique du pédagogisme n’a pas d’objet, ou plus exactement qu’elle procède de la rhétorique de la construction de l’adversaire. Les pédagogues théoriciens d’hier et d’aujourd’hui, quelles que soient les différences, évidemment remarquables, de leurs discours, ont en commun deux thèses :
 
1  – il existe une culture et des connaissances pédagogiques distinctes des savoirs disciplinaires enseignés ;
2 – cette culture et ces connaissances aident à la construction d’une compétence sans laquelle l’acte d’enseigner est plus difficile.
 
On peut bien entendu contester ces deux thèses. Mais en faire les fers de lance d’une entreprise de destruction de l’école, croire et faire croire qu’elles sont propres à une décadence post-républicaine de l’institution scolaire, les réduire à la caricature en transformant l’énoncé d’une condition nécessaire (les connaissances pédagogiques aident à enseigner) en l’affirmation d’une condition suffisante (la pédagogie peut remplacer les savoirs), dénoncer, avec Jean Lechat, ceux qui voudraient qu’on puisse être « professeur de rien » (Lechat, 2005, p. 31) quand il est impossible d’exhiber un seul texte « pédagogique » soutenant une telle idée : tout cela décrédibilise cette contestation. Si le « ressort principal » du pédagogisme « consiste à affirmer que le souci de la pédagogie doit l’emporter sur celui du savoir » (Jaffro & Rauzy, 1999, p. 177), alors le pédagogisme n’existe pas, en tout cas pas là où ses pourfendeurs s’alarment de le trouver, dans les départements de sciences de l’éducation et les écrits de ceux qui s’efforcent aujourd’hui de prendre la pédagogie comme objet de leurs recherches – quelle que soit au demeurant la qualité, qu’on peut juger variable, de ces recherches. Le discours antipédagogique pourrait être tenu plus sérieusement s’il précisait son corpus et étayait ses thèses par une analyse de ce corpus. Revues professionnelles, plans de formation des IUFM et politiques de recrutement de leurs personnels, rapports de visites des professeurs stagiaires par leurs conseillers pédagogiques… : il y a là un champ qu’il serait intéressant de labourer et dont on ne peur préjuger des récoltes, mais que les philippiques contre la « bruyante pédagogie » (Muglioni, 1993, p. 38) se croient en général dispensées de connaître. Cette ignorance volontaire fait de la plainte antipédagogique une pure construction idéologique : l’invention du discours de l’autre.
 
Pierre Kahn
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Inquiétudes sur l’indépendance de la fabrique des programmes...

15 Octobre 2017 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education, #Politique

Inquiétudes sur l’indépendance de la fabrique des programmes...

EXTRAIT

Après la démission de son président, le Conseil supérieur des programmes attend d’être fixé sur son sort. Une rencontre a lieu au ministère de l’éducation lundi 16 octobre.

Le Conseil supérieur des programmes (CSP) a déjà survécu à plus d’une démission, à commencer par celle de son premier président, Alain Boissinot qui, en jetant l’éponge en juin 2014, demandait au ministre de l’éducation de l’époque, Benoît Hamon, de prendre le relais d’une mission qu’il estimait de son ressort. L’instance créée par la gauche pour réécrire intégralement les contenus d’enseignement, de nouveau privée de pilote depuis le départ, le 26 septembre, de Michel Lussault, peut-elle se faire une place aux côtés d’un ministre de l’éducation qui, jusqu’à présent, a semblé en ignorer l’existence ?

C’est ce que veulent croire les douze membres toujours actifs sur les dix-huit nommés initialement. Ils espèrent être fixés sur leur sort à l’issue d’une rencontre avec Jean-Michel Blanquer, lundi 16 octobre au soir. « La structure me semble difficile à éliminer du paysage de l’éducation nationale, souffle Denis Paget, professeur de lettres et ancien dirigeant syndical. Le ministre devrait en passer par la loi. Or, dès sa nomination, il a dit qu’il ne le ferait pas. »

« Peut-il mettre le CSP en hibernation ou au service minimum ?, interroge Eric Favey, président de la Ligue de l’enseignement. Aucun d’entre nous, vraisemblablement, n’entend participer à un comité Théodule. »

Sans se désolidariser de leur ancien président – brocardé comme le « porte-drapeau des pédagos » par ses détracteurs , les membres espèrent en avoir fini avec la « personnalisation excessive » des débats et pouvoir se remettre au travail. « Il est plus que temps », plaident-ils : pour mettre en place un nouveau baccalauréat à l’horizon 2021, comme s’y est engagé le gouvernement, il faut s’atteler aux programmes du lycée. La concertation sur le devenir du bac doit s’ouvrir d’ici à la fin octobre ; celle sur l’accès à l’enseignement supérieur touche à sa fin. « Le chantier est explosif, souligne une source proche du dossier. Le ministre aurait tout intérêt à en confier le pilotage à une instance extérieure pour ne pas s’y brûler les ailes. »

(...)

Mattea Battaglia

Article complet à lire en cliquant ci-dessous

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Education - "Un nouveau coup de balancier balaie les efforts de ces dernières années"...

14 Octobre 2017 , Rédigé par Afef Publié dans #Education, #Politique, #Pédagogie

Education - "Un nouveau coup de balancier balaie les efforts de ces dernières années"...
Journée de réflexion de l'AFEF
 
Les gouvernements changent, et avec eux les orientations des Ministères de l’Éducation. Pour cette rentrée, notre ministre n’annonce pas de réforme – aux effets toujours redoutés – mais un nouveau coup de balancier balaie les efforts de ces dernières années, sans que les véritables enjeux n’aient été exposés ni discutés. Depuis dix ans, des changements de positionnement majeurs se sont succédé, auxquels nous avons cru. Et nous voici, une fois de plus, déstabilisés par les annonces ministérielles, voire ébranlés dans nos convictions professionnelles. Alors que nous avons besoin de stabilité pour répondre à la question posée à l’École aujourd’hui, bien au-delà des agendas politiques, comment permettre à une génération d’élèves de penser le monde nouveau dans lequel ils vont vivre, de penser pour agir, s’engager et s’exprimer en tant qu’hommes et femmes responsables du devenir de nos sociétés ? Cette question philosophique, didactique et professionnelle, qui nous concerne directement en tant qu’enseignants de français, est la question politique dont nous voudrions débattre.
 
Comment en effet penser, ou plutôt repenser, l’importance et les finalités de l’enseignement des langages et de la littérature, de l’oral et l’écrit, aujourd’hui et pour les dix ans à venir ? Comment devons et pouvons-nous accompagner, éduquer et former des enfants, adolescents et jeunes adultes aux prises avec un monde dont les repères traditionnels, moraux, politiques, familiaux, technologiques, culturels, sont bouleversés ? Nous laissons, sous prétexte d’impuissance, s’accroitre les écarts entre les plus riches et les plus pauvres, et les inégalités qui en découlent, dans la société et à l’école. Ne sommes-nous donc pas capables d’outiller les élèves qui nous sont confiés pour qu’ils puissent développer leur pensée critique ? N’est-il pas dans notre rôle d’enseignants de français de leur faire prendre conscience des évolutions sociétales ? Et de les faire réfléchir aux valeurs portées par les mots qu’ils emploient et par leurs pratiques culturelles ?
 
Chargés de l’enseignement de la langue et des langages, il nous revient de questionner les mots et les discours. Quand les mots les plus banals, liberté, autorité, responsabilité… se vident de leur contenu ou sont détournés ; quand les discours médiatiques, politiques, scolaires deviennent opaques, que les discours scientifiques sont dévoyés pour alimenter des théories complotistes sur les réseaux sociaux, que les discours littéraires et philosophiques sont rangés au rayon café du commerce, il est urgent de les questionner. Et d’outiller nos élèves, au quotidien. À condition que l’outillage ne soit pas uniquement grammatical, discursif ou stylistique, mais qu’il interroge l’idéologie, les valeurs, le point de vue qui s’affirme ou se déguise derrière les mots et les discours.
 
Chargés de l’enseignement de la littérature, il nous revient aussi d’en questionner les finalités. Enseigner la littérature aujourd’hui, dans nos classes, est-ce former des lecteurs engagés ? Nos bibliothèques contiennent un matériau, culturel-langagier, d’une puissance rare. Fenêtre ouverte sur les mondes d’aujourd’hui et d’hier qu’elle relie, la littérature nous donne à observer les êtres humains, comprendre les réalités, les injustices, « l’héroïsme », les engagements, entrer dans d’autres cultures et systèmes de pensée grâce au tamis de l’expérience fictive. Genres nobles et populaires, roman, poésie, théâtre, œuvres contemporaines et classiques, françaises et étrangères : les atouts de la littérature sont immenses ; sommes-nous prêts à infléchir notre regard pour former des lecteurs engagés et responsables, soucieux de faire vivre un patrimoine, mais aussi de le bousculer pour se construire, se comprendre et comprendre le monde ?
 
En charge de tous les élèves, quel que soit leur degré de réussite et leur intérêt pour l’école, comment vivons-nous les décrochages partiels ou plus radicaux qui renvoient une partie d’entre eux dans les cordes ? Nous connaissons bien les répartitions habituelles, une proportion à peu près stable d’élèves avance dans le système scolaire sans trop de difficultés, puis, leur bac en poche, se heurte à une université qui explose sans avoir prévu leur arrivée ; une autre quotité d’élèves, auxquels l’école n’apporte pas de réponse qui leur parle, se promène de dispositif en dispositif, certains trouvent un espace quelque part, dans l’enseignement professionnel par exemple, d’autres non. Pour ces derniers, quel sens ont les mots et discours de l’école ? Quand nous n’avons pas pu éviter les décrochages, de quels moyens disposons-nous pour qu’ils ne démarrent pas dans la vie totalement démunis des langages et de la culture dont ils ont besoin pour lire, comprendre et construire le monde ?
 
À cette rentrée 2017, l’AFEF s’interroge sur les incidences de certains choix politiques, à court et long terme, sur les pratiques langagières et littéraires : pourquoi, dans la durée, parier sur les programmes curriculaires et les cycles ? Comment le lycée entre-t-il dans le continuum du socle commun ? À une période où l’autonomie prend des significations différentes dans le vocabulaire politique et dans nos classes, quel type d’autonomie visons-nous pour nos élèves dans une formation langagière et littéraire ? Comment faire du numérique, de plus en plus présent dans nos sociétés et la vie de nos élèves, un levier des humanités ?
 
Une table ronde examinera ces questions dans l’ensemble de la carrière scolaire, en s’appuyant sur les spécificités de l’enseignement du français – langages et littérature –. Les enfants, les adolescents, viennent à l’École avec des besoins et attentes pédagogiques, culturels, sociaux larges et divers, auxquels le système scolaire peine à répondre. La lecture, l’écriture, la parole devraient aider les jeunes à mobiliser leurs capacités pour se construire, s’engager, se socialiser – et explorer leurs voies de réussite. Certains les trouvent dans le système scolaire, d’autres du côté du lycée professionnel, d’autres encore aux marges de l’École, dans des partenariats avec des associations. La table ronde réunira … (Les intervenants seront indiqués bientôt);
 
Ensuite, Philippe Meirieu nous invitera, notamment à partir des débats et réponses développés par la table ronde, à réfléchir sur les discours et les décisions récentes en matière d’éducation ; il prendra en compte les usages du numérique et les questions-titre de la journée : Littérature, langages et politiques ; quel humanisme, quelle littératie critique, quel engagement pour les enseignants ?
 
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Nouveau Brevet... En Marche arrière!...(+ commentaire)

12 Octobre 2017 , Rédigé par Le Parisien Publié dans #Education, #Politique, #DNB

Nouveau Brevet... En Marche arrière!...(+ commentaire)

Pourquoi le brevet est encore remanié

Les 787 000 élèves de 3e vont connaître en juin un nouvel examen... avec peu de bouleversements.Le «nouveau brevet» qu'ont passé en juin les élèves de 3e est déjà de l'histoire ancienne. L'examen, qui sanctionne la fin de la scolarité au collège, va être à nouveau remanié dès cette année scolaire.

Le projet de décret, présenté mercredi aux syndicats d'enseignants, ne crée pas une révolution pour les 787 000 élèves concernés.

Il se déroulera toujours sur deux jours en juin. Il ne modifie pas profondément l'ordre de passage ni la durée des épreuves, mais il esquisse, par quelques ajustements techniques, un très politique retour en arrière.

Selon le texte, susceptible d'être encore modifié avant sa présentation jeudi prochain au Conseil supérieur de l'éducation, le poids de l'épreuve finale va être augmenté au détriment du contrôle continu. L'examen final, qui comptait pour 350 points sur 750, sera désormais noté sur 400, soit la moitié d'un score global calculé sur 800 points. En clair, ceux qui ont des bonnes notes toute l'année sont moins avantagés qu'avant.

Des barrières plus nettes entre les disciplines

Toutefois, le contrôle continu des collégiens selon «huit domaines de compétence», mêlant entre elles les notes des différentes matières, n'est pas remis en cause : «l'usine à gaz» dénoncée à l'époque par plusieurs syndicats d'enseignants continuera de fonctionner. «Le ministre n'a pas souhaité rouvrir le débat polémique sur les notes», décrypte Valérie Sipahimalani, du syndicat d'enseignants Snes, le principal opposant l'an dernier à la réforme du collège.

Deuxième changement, le nombre des épreuves passe à cinq, avec toujours un oral (sur un projet ou une option menée au cours de l'année comme histoire de l'art) et maintenant quatre écrits (français, histoire-géographie-éducation civique, maths et sciences). Le projet de décret recrée ainsi des barrières plus nettes entre chaque discipline, là où le précédent examen laissait la possibilité de concocter des exercices mêlant français et histoire-géographie d'une part, maths et sciences d'autre part.

Au syndicat réformiste Unsa, qui soutenait la politique de Najat Vallaud-Belkacem sur les collèges, on voit dans le projet «un signe politique de restauration, avec une vision très traditionnelle du diplôme», tacle Claire Krepper, sa secrétaire nationale chargée de l'éducation.

Et de craindre de nouvelles inflexions conservatrices à venir dans les futurs sujets zéro des épreuves, pas encore parus. «Le contenu de l'examen peut créer une modification de fait des programmes, poursuit-elle. Il suffit de décider d'attribuer de nombreux points à des exercices de grammaire, par exemple, pour que les enseignants passent beaucoup de temps en cours à y entraîner leurs élèves, au détriment d'autres parties du programme.» Ces sujets zéro, qui serviront aussi de base aux brevets blancs organisés par les collèges, sont attendus d'ici à la fin de l'année.

  Le Parisien

Commentaire:

Il est quand même étrange que le candidat Macron devenu Président vante partout et toujours l'innovation pour valider "en même temps" autant de décisions passéistes en matière d'éducation.

Un domaine qui, dans tous les pays développés, se tourne vers l'avenir, le progrès, l'invention, la recherche. Le risque même, pourquoi pas?

En France - pays dont les mesures qui se mettent en place sur le terrain ne sont imitées par aucun autre - un choix semble avoir été acté:

"On fait comme avant. Du temps où c'était mieux."

Du temps où c'était mieux pour à peine 30% d'une classe d'âge!

Attention, nous envoyons nos élèves dans le mur...

Christophe Chartreux

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Je n'aime pas cette France qui se construit...

11 Octobre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Politique

Je n'aime pas cette France qui se construit...

Je n'aime pas, mais alors pas du tout, cette France qui se construit...

J'écris ces mots et ces phrases comme ils me viennent à l'esprit. La France que j'appelle "macronienne" ne me dit rien qui vaille et ne m'attire pas. Elle a le visage d'un pays que je ne reconnais plus.

Celui d'une grande bourgeoisie - ce n'est pas péjoratif - dictant au reste du "bon peuple" ce qu'il convient de penser, de dire, de faire.

Celui d'une France urbanisée mais urbanisée autour de quatre ou cinq grands pôles dont évidemment Paris. Paris intra muros.

Celui d'un espace fracturé mais artificiellement "rassemblé" par la seule volonté d'un discours présidentiel croyant pouvoir effacer les différences quand il faudrait au contraire les constater pour les réduire par l'action bien plus que par les mots ou les phrases simplistes et vidées de tout sens.

Celui d'un champ politique dont on voudrait éliminer les clivages et le débat d'idées. Bruno Bonnell, candidat "La République En Marche" à Villeurbanne face à Najat Vallaud-Belkacem, n'affirmait-il pas, sans rire ou avec ce sourire des cyniques certains de leur triomphe : "Le débat entre la droite et la gauche c'est vintage". (Libération). "Vintage"... Comme si la politique devenait soudain un produit de consommation courante.

Une France sans débat d'idées, aseptisée, qui commence déjà à mourir d'ennui. A mourir d'ennui et à souligner le danger qui s'affirme: celui d'une majorité présidentielle écrasante qui aura choisi, construit son opposition formée par Les Républicains, la Nouvelle Gauche (Parti Socialiste), la France Insoumise et le Front National. L'objectif tellement visible étant d'obtenir des victoires électorales grâce aux futurs millions de votes par défaut. Ceux-là même qui ont porté Emmanuel Macron au pouvoir. L'invention d'une "dictature douce".

Celui d'une France d'où la gauche serait absente. Je parle ici de la gauche de gouvernement, celle qui a, par le passé très récent, exercé le pouvoir avec courage et opiniâtreté, réussissant parfois, échouant parfois. La tragique absence - ou l'extrême rareté -  de ses représentants élus à l'Assemblée Nationale confirmerait alors mes craintes. La France ne serait plus celle qui a porté si haut la confrontation des idées, le débat raisonné et argumenté. Devrons-nous dire à nos élèves: "Plus de débat! Soyons dogmatiquement consensuels!"?

Relisant récemment Spectrum de Perry Anderson, je fus arrêté par cette phrase : « L’art n’est vivant que si l’on se dispute à son sujet. » Il en va de même pour la politique... Sans dispute, point de vie...

Si la France d'Emmanuel Macron et de son parti - qui désormais en est un, quoi qu'il en dise - est celle qui imposerait aux français le concept de "la seule ligne possible", telle une évidence qu'il serait outrecuidant, voire blasphématoire, de nier, alors refusons absolument cette vision-là et combattons-la. Elle défigure Marianne!

Si la France d'Emmanuel Macron est celle qui imposerait à toutes et à tous le fait que seul le parti présidentiel est capable de défendre l'intérêt général, alors combattons cet "idéal" illustré par des des phrases aussi convenues que banalement médiocres :

"Il faut du renouvellement!". Qui n'est, si l'on y songe, que la variante édulcorée du "Virez-les tous" de Jean-Luc Mélenchon. Il existe parfois des complicités involontaires...

"Vous ne pouvez être objectifs puisque que vous appartenez à un parti!". Le "parti" étant LE repoussoir brandi par les militants marcheurs. Eux qui participent pourtant à la construction d'un ultra-parti...

"Le Président DOIT avoir une majorité pour appliquer les réformes". Oubliant que ce Président fut élu, non par consentement large, mais par l'apport de voix destinées uniquement à faire barrage au Front National.

Si la France d'Emmanuel Macron est celle d'une école fabriquée pour les meilleurs et éliminant les plus faibles, oubliant jusqu'au principe d'éducabilité, revenant en - marche -  arrière pour appliquer de vieilles recettes ayant toutes échoué, passant à coté des enjeux véritables, autonomisant les collèges et lycées dans un ultra libéralisme dangereux, n'hésitant pas à tolérer des mouvements pour le moins douteux quant à leurs motivations laïques - je pense à Sens Commun, à Espérance Banlieues, alors luttons pied à pied contre cette politique-là...

Si la France d'Emmanuel Macron est celle de la pensée unique, autoritaire et sans contradiction possible, alors disons-le haut et fort :

L'économie aura pris le pas sur la raison...
L'entreprise triomphera de toute sagesse...
La rentabilité sera, même à l'école, partout la norme...
L'évaluation de tout, y compris de l'individu, sera le seul et redoutable instrument de mesure...
La bourgeoisie "CSP++++" détiendra les clefs du pouvoir et du savoir. Le sien.

Pour toutes ces raisons, j'appelle chacun et chacune à donner à la France une VERITABLE opposition, pour des débats d'idées, pour construire un pays aux sensibilités multiples et respectées !

Christophe Chartreux

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Macron, quelle histoire?...

11 Octobre 2017 , Rédigé par Liberation Publié dans #Histoire, #Politique, #Macron

https://iai.tv/video/the-eureka-moment

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EXTRAIT

Pour Jean-Noël Jeanneney, le Président serait le fils spirituel de Saint-Simon et de Waldeck-Rousseau. A condition de se souvenir de la leçon d’Alain : celui qui annonce dépasser le clivage droite-gauche appartient à la droite.

Qui résoudra l’énigme Macron ? Depuis l’avènement de cet homme mystère, chauve-souris politique, mi-droite mi-gauche, mi-philosophe mi-banquier, mi-sauveur mi-hâbleur, mi-ange mi-démon, les excellences de la République des lettres se sont lancées sur toutes sortes de pistes, plus ou moins baroques. Historien, ancien secrétaire d’Etat, homme de radio autant que de livres, Jean-Noël Jeanneney se lance à son tour dans l’exercice. Il y apporte sa double sensibilité d’érudit du passé et de passionné du présent, lui qui anime depuis dix-huit ans l’émission de France Culture Concordance des temps, consacrée à la comparaison des événements d’aujourd’hui avec leurs précédents d’hier. De sa plume ductile, il passe en revue les précurseurs possibles du macronisme, tout en étudiant, avec minutie, le rapport du nouveau président avec l’ancienne histoire.

(...)

Dans cet esprit, le sort d’En marche s’apparente à celui de ces centristes plus ou moins flamboyants, Jean Lecanuet, Jean-Jacques Servan-Schreiber et quelques autres, qui voulaient se situer au juste milieu pour ensuite se retrouver juste au milieu de gouvernements de droite. Voilà une «concordance des temps» que Jean-Noël Jeanneney pourrait ajouter à son élégante généalogie du macronisme…

Laurent Joffrin

Chronique à lire dans son intégralité en cliquant ci-dessous

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«Il y a un discours bien rodé pour taper sur la fonction publique»...

11 Octobre 2017 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Politique

«Il y a un discours bien rodé pour taper sur la fonction publique»...

Les manifestations  de fonctionnaires  ont rassemblé 209 000 personnes dans toute la France mardi. Un succès.

Dans les rangs de la manifestation de fonctionnaires à Paris, ce mardi, il y avait deux écoles. Ceux qui, derrière les camions, notamment de la CGT, appelaient à une convergence public- privé, pour «lutter et gagner ensemble». Et les autres, absents des précédents cortèges contre la loi travail, moins à l’aise avec les slogans anti-ordonnances. Mais de la CFDT à Solidaires, les manifestants (26 000 selon la police dans la capitale, 209 000 dans toute la France selon le ministère de l’Intérieur, avec des taux de grévistes compris entre 9,5 % et 14 % suivant les catégories de fonctionnaires) affichaient un même objectif : défendre le portefeuille des agents, tout autant que les services publics.

CSG. «D’abord là pour le pouvoir d’achat», Jérémy, professeur des écoles et syndiqué à l’Unsa, ne comprend pas pourquoi le gouvernement ne fait rien pour «les enseignants français, qui font partie des moins bien payés d’Europe». «Face aux conditions de travail déplorables, un vrai coup de pouce aiderait à se sentir déjà un peu mieux. Sinon, dans les hôpitaux, si le personnel craque à cause du travail, on fera comment pour soigner les gens ?» alerte de son côté Elisabeth, secrétaire médicale en milieu hospitalier et encartée à la CFDT.

Interrogé à l’Assemblée nationale, mardi, le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a bien tenté de rassurer les fonctionnaires sur ce point, en promettant que la hausse de la CSG serait «complètement compensée». Sans vraiment réussir à convaincre des fonctionnaires qui ont l’impression de s’être fait berner par les «promesses de campagne non respectées de Macron».

«Petit salaire», «manque de moyens», «dégradation des conditions de travail» : dans le cortège, les mêmes maux reviennent. «On nous dit que notre salaire moyen est de plus de 2 000 euros, mais c’est loin d’être le cas dans la territoriale, pointe Philippe, de la CFDT, qui après vingt-cinq ans de carrière aux services techniques de sa ville, stagne à 1 700 euros mensuels. «On nous prend pour des nantis, alors qu’il y a une vraie souffrance chez les collègues des espaces verts, de la voirie ou encore de l’animation, avec des très petits salaires et peu d’évolution possible», abonde Souhila, de la CGT. Employée d’une ville de Seine-Saint-Denis, elle s’inquiète surtout du discours ambiant : «A tous les étages, la parole s’est libérée. Quand le gouvernement nous traite de fainéants, qu’est-ce qu’il reste ?»

«On tape toujours sur les fonctionnaires, on parle d’un fort absentéisme, alors qu’il n’y a pas une énorme différence avec le privé», souffle Nakry, employée en crèche et syndiquée CFDT. Dans les rangs, la perspective du rétablissement du jour de carence dans la fonction publique en cas d’arrêt maladie ne passe pas. «C’est de la pure idéologie. Si le gouvernement veut lutter contre l’absentéisme, il faut plutôt créer de bonnes conditions de travail», pointe un cégétiste. «Il y a un discours bien rodé pour taper sur la fonction publique, et ce dans le but de tout privatiser», abonde un autre de la CFDT, un badge «Je suis une richesse» accroché à la veste.

Une impression d’être «discrédités et méprisés», aussi ressentie par Sophie, du Supap-FSU, syndicat des personnels des administrations parisiennes : «Quand il n’y a pas de revalorisation salariale, c’est bien qu’il y a du mépris, on ne reconnaît pas notre travail à sa juste valeur.» Autre explication : «Les suppressions de postes qui ont entraîné une dégradation des services, et donc une mauvaise image du service public», ajoute son voisin.

Externalisation. Un cercle vicieux également dénoncé par une centaine d’agents du ministère du Travail, de Pôle Emploi et de chômeurs, réunis en un cortège commun. Parmi eux, Luc Chevalier, de SUD Pôle Emploi : «On est là pour défendre à la fois le service public et nos postes, qui sont directement menacés. Au quotidien, on doit aussi faire face à une externalisation de plus en plus importante de nos missions. Ce qui a des conséquences pour les usagers dont les dossiers sont de plus en plus complexes.» Derrière la même banderole, un inspecteur du travail s’alarme lui aussi des suppressions de postes : «Paris ne rétrécit pas, mais on est de moins en moins nombreux à contrôler les entreprises.» Syndiqué à la CGT, il explique qu’à Paris 24 postes vont être supprimés sur 148, dès janvier. De quoi inquiéter une militante de la FSU : «On s’attaque aux services publics, alors qu’on en a besoin pour la cohésion sociale. Si on ne fait pas attention, on pourrait perdre tout ça.

Amandine Cailhol, Ismaël Halissat

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