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Vivement l'Ecole!

litterature

Coup de coeur... Virginia Woolf...

16 Septembre 2020 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

N'est-il pas absurde pourtant, pensais-je, tournant la page du journal, qu'un homme avec tout le pouvoir qu'il a, se mette en colère ? Ou bien, me demandais-je avec curiosité, la colère ne serait-elle pas quelque chose comme le démon familier, le lutin qui vous suit au pouvoir ? Les riches, par exemple, sont souvent en colère, parce qu'ils soupçonnent les pauvres de vouloir s'emparer de leurs biens ? Les professeurs, ou les patriarches -- comme il serait plus juste de les appeler -- peuvent se mettre en colère pour cette raison, mais aussi pour une autre raison qui s'étale avec un peu moins d'évidence à la surface des choses. Peut-être même ces professeurs n'étaient-ils pas du tout en colère ; souvent, en effet, ils étaient des hommes pleins d'admiration, dévoués, exemplaires dans les relations de la vie privée. Peut-être, lorsque le professeur insiste d'une façon par trop accentuée sur l'infériorité des femmes, s'agit-il non de leur infériorité à elles, mais de sa propre supériorité. C'est cette supériorité qu'il protège avec tant de fougue et d'énergie parce qu'elle lui semble un joyau d'une exceptionnelle valeur.

Virginia Woolf - Une Chambre à soi

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Éducation. L’école désemparée face au Covid...

16 Septembre 2020 , Rédigé par L'Humanité Publié dans #Littérature

Éducation. L’école désemparée face au Covid...

81 établissements et 2100 classes ont déjà dû fermer depuis la rentrée à cause du Covid-19 selon le ministère. Et le mouvement des stylos rouges en recense encore bien davantage sur sa carte interactive. Le flou des consignes et le manque de moyens pour faire face à la multiplication des cas positifs, de la maternelle à l’université, se conjuguent pour laisser l’épidémie s’étendre, tout comme la colère des enseignants et des parents.

C’est la consigne. Le 11 septembre, le premier ministre Jean Castex a expliqué que, désormais, il nous fallait « réussir à vivre » avec le virus en évitant à tout prix le retour à un confinement généralisé. Mais, quinze jours après la rentrée, force est de constater que le système éducatif à bien du mal à suivre la consigne. De la maternelle à l’université, les cas de malades, les classes ou les établissements fermés se multiplient, alors que les parents d’élèves et les personnels de toutes les catégories dénoncent le flou des consignes et le manque de moyens pour faire face.

Des postes d'infirmières prévus mais non pourvus

Déjà en première ligne au printemps, le département de Seine-Saint-Denis illustre malheureusement assez bien la gravité de la situation. Dès le 10 septembre, trente à quarante enseignants du lycée Paul-Éluard, à Saint-Denis, ont décidé d’exercer « la mort dans l’âme » leur droit de retrait pour dénoncer « les conditions sanitaires dangereuses et la démission des institutions qui nous abandonnent, ainsi que les élèves ». Dans cet établissement, où huit élèves ont été testés positifs au coronavirus, aucun autre élève ni personnel n’a été isolé, aucune classe n’a été fermée. Pour les 2 000 élèves, deux postes d’infirmières sont prévus… mais aucun n’est pourvu, alors que ces personnels de santé sont censés faire, dès la rentrée, l’éducation aux gestes barrières et aider l’ensemble du personnel à gérer les suspicions de maladie et les cas contacts.

Icon QuoteQuand le ministre a le culot de prétendre que tout a été pensé pour cette rentrée, c’est du grand n’importe quoi. Rien n’a été pensé, rien n’a été fait, ce n’est que du bricolage ! » Agnès Renaud Enseignante

« Pour le rectorat, il n’y a pas de cas contact tant que les élèves portent le masque », explique Agnès Renaud, enseignante dans le lycée et représentante du syndicat CGT Éduc’Action. « Mais, en EPS, ils ne le portent pas. Dans les couloirs, on doit souvent les rappeler à l’ordre. Quant à la cantine… c’est comme si le Covid n’existait pas ! » L’enseignante, qui redoute la fermeture du lycée, est à la fois inquiète et en colère : « Quand le ministre a le culot de prétendre que tout a été pensé pour cette rentrée, c’est du grand n’importe quoi. Rien n’a été pensé, rien n’a été fait, ce n’est que du bricolage ! » Même si le rectorat a refusé de les recevoir, leur mobilisation, relayée à l’Assemblée par Stéphane Peu, député (PCF) du département, a tout de même permis que quatre classes soient fermées, pour tenter de limiter la propagation du virus, et que du gel hydroalcoolique et des masques soient distribués en quantité suffisante pour le personnel. Ce qui n’avait pas été le cas depuis la rentrée. Mais toujours pas d’infirmières : les professeurs ont donc maintenu leur appel à un rassemblement, ce mardi soir, devant la mairie de Saint-Denis.

Le mouvement des stylos rouges prend les choses en main

Même si la situation n’atteint pas – encore ? – les mêmes proportions ailleurs, les signes de la difficulté de l’école à protéger élèves et personnels de l’épidémie se multiplient. Faute de bilan chiffré tenu à jour par le ministère – le Snuep-FSU, syndicat des lycées professionnels, dénonce d’ailleurs « l’omerta » et « l’opacité des informations données aux enseignants » – c’est le mouvement des stylos rouges qui a pris les choses en main. Sur la carte interactive mise à disposition par le collectif, établie sur la base de la presse régionale et de signalements directs, on dénombrait ainsi, mardi, en début d’après-midi, sur le territoire métropolitain, 1 510 cas avérés de Covid et 146 établissements fermés.

Dans ce contexte, ce qui fâche, c’est le flou et les disparités dans la gestion des situations. Pour un cas avéré, ici on ferme la classe, là non, et là-bas, c’est toute l’école qui se retrouve à la maison. Sans que les raisons de ces décisions – prises par les agences régionales de santé (ARS) – soient bien comprises. Les syndicats alertent également sur le manque de protection des professeurs : les ARS considèrent en effet que les masques réutilisables en tissu, fournis par l’éducation nationale à ses employés, ne constituent une protection suffisante que lorsque les élèves sont également masqués. Ce qui n’est pas le cas en primaire, ni lors des cours de sport. Le Snuipp-FSU (primaire) et le Sgen-CFDT exigent donc de concert – ce qui n’est pas si courant – que des masques chirurgicaux soient fournis à tous les personnels concernés.

Olivier Chartrain

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Coup de coeur... Carole Martinez...

15 Septembre 2020 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Miguel déteste l'Espagne féodale d'hier, qui ne s'est jamais souciée de nourrir son peuple, autant que les violences d'aujourd'hui, il déteste les multiples chefaillons blancs, rouges, noirs, tous ces êtres qui, pour s'emparer du pouvoir, s'affublent d'une idée magnifique ou odieuse et l'agitent comme un habit de lumière en oubliant que dessous ils sont nus, qu'ils ne sont pas l'idée, qu'ils l'ont même souvent perdue en route et ne sont plus qu'une ambition démesurée poussant les hommes à s'entre-tuer. Au lieu de calmer le monde, ils l'embrassent. Pourquoi ? par amour de feu ? Par goût du pouvoir ? Parce qu'ils dont convaincus de détenir la vérité ? Ou incapables de céder la place? Quand le feu a pris, on n'entend plus que les incendiaires, et tout est ravagé.

Carole Martinez - Les Roses fauves

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Coup de coeur... Barbey d'Aurevilly...

14 Septembre 2020 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

L'Empire perdu, la Révolution écrasée par cette réaction qui n'a pas su la tenir sous son pied, comme saint Michel y tient le dragon, tous ces hommes, rejetés de leurs positions, de leurs emplois, de leurs ambitions, de tous les bénéfices de leur passé, étaient retombés impuissants, défaits, humiliés, dans leur ville natale, où ils étaient revenus “ crever misérablement comme des chiens ”, disaient-ils avec rage. Au Moyen Age, ils auraient fait des pastoureaux, des routiers, des capitaines d'aventure ; mais on ne choisit pas son temps ; mais, les pieds pris dans les rainures d'une civilisation qui a ses proportions géométriques et ses provisions impérieuses, force leur était de rester tranquilles, de ronger leur frein, d'écumer sur place, de manger et de boire leur sang, et d'en ravaler le dégoût ! Ils avaient bien la ressource des duels ; mais que sont quelques coups de sabre ou de pistolet, quand il leur eût fallu des hémorragies de sang versé, à noyer la terre, pour calmer l'apoplexie de leurs fureurs et de leurs ressentiments ?

Barbey d'Aurevilly - Les Diaboliques

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Rimbaud et Verlaine au Panthéon? Non, non et encore non...

14 Septembre 2020 , Rédigé par Slate Publié dans #Littérature

Rimbaud et Verlaine au Panthéon? Non, non et encore non...

EXTRAITS

[BLOG You Will Never Hate Alone] Une pétition circule pour que les deux poètes y fassent leur entrée. Ce serait à la fois un crime et une trahison.

C'est une manie bien française que de vouloir à intervalles réguliers transférer au Panthéon les cendres d'un écrivain ou poète qui fit la grandeur éternelle de la France. Il y a quelques années, la pauvre victime s'appelait Albert Camus et il fallut toute l'obstination de son fils pour que la dépouille de son père continue à profiter de la douce chaleur du soleil provincial. Camus reposé, voilà que désormais quelques abracadabrantesques intellectuels ont eu la fabuleuse idée de proposer comme nouveaux pensionnaires les compères Rimbaud et Verlaine.

Selon les pétitionnaires, l'entrée du couple infernal consacrerait entre autres l'homosexualité comme partie intégrante du patrimoine hexagonal et apporterait à l'édifice une touche de diversité dont à l'heure d'aujourd'hui on chercherait en vain la trace. Noble intention qui a pourtant un seul et unique défaut: la présence de Verlaine et Rimbaud au Panthéon constituerait un contresens absolu qui jeterait une ombre sur cette revendication pourtant des plus louables.

Les écrivains et poètes d'antan ne sont pas des marionnettes dont on pourrait user à sa guise afin d'appuyer une cause, aussi noble et légitime soit-elle. Comment peut-on imaginer un seul instant Rimbaud croupir à jamais sous les ors austères de ce mausolée de marbre qui abrite les grandes figures de l'histoire de France? Lui, le plus enragé des hommes, le plus féroce de nos poètes, l'homme aux semelles de vent, on irait l'enfermer dans cette tour d'ivoire qui empeste le classicisme poussiéreux et le sérieux académique?

(...)

L'homosexualité a toute sa place au Panthéon. Et s'il fallait en choisir un qui la représente, qui d'autre que Marcel Proust dont le judaïsme de naissance appuierait encore un peu plus la diversité de l'institution? N'incarne-t-il pas à lui tout seul la grandeur immarcescible du génie français? Et à n'en pas douter, lui, le chroniqueur sublime des mondanités parisiennes, envierait pareil hommage.

En 2022, on fêtera le centenaire de sa mort.

C'est l'occasion rêvée, non?

Laurent Sagalovitsch

Billet complet à lire en cliquant ci-dessous

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Coup de coeur.... Marguerite de Navarre...

13 Septembre 2020 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Coup de coeur.... Marguerite de Navarre...

Le roy Charles, huictiesme de ce nom, envoya en Allemagne un gentil-homme nommé Bernage, seigneur de Cyvré près Amboise, lequel, pour faire bonne diligence et advancer son chemin, n’espargnoit jour ne nuict, en sorte qu’un soir bien tard, arriva au un chasteau d’un gentil-homme, où il demanda logis, ce qu’à grand peine peut avoir. Toutesfois, quand le gentil-homme entendit qu’il estoit serviteur d’un tel Roy, s’en alla au devant de luy, et le pria de ne se mal contenter de la rudesse de ses gens : car à cause de quelques parens de sa femme qui luy vouloient mal, il estoit contrainct tenir sa maison ainsi fermée. Au soir, ledict Bernage luy dist l’occasion de sa legation, en quoy le gentil-homme s’offroit de faire tout service à luy possible au roy son maistre. Et le mena dedans sa maison, où il le logea et festoya honorablement. Et estant heure de soupper, le gentil-homme le mena en une salle tendue de belle tapisserie : et ainsi que la viande fut apportée sur la table, veit sortir de derriere la tapisserie une femme, la plus belle qu’il estoit possible de regarder ; mais elle avoit la teste toute tonduë, le demeurant du corps habillé de noir à l’Allemande. Après que le gentil-homme eut lavé avec ledict Bernage, l’on apporta l’eau à ceste dame, qui lava et s’en alla seoir au bout de la table, sans parler à nul, ny nul à elle. Le seigneur de Bernage la regarda bien fort, et luy sembla l’une des plus belles dames qu’il eust jamais veuë, sinon qu’elle avoit le visage bien pale, et la contenance fort triste. Après qu’elle eut un peu mangé, demanda à boire, ce que luy apporta un serviteur de leans1 dedans un esmerveillable vaisseau, car c’estoit la teste d’un mort, de laquelle les pertuis2 estoient bouchez d’argent : et ainsi beut deux ou trois fois la damoiselle. Après qu’elle eut souppé et lavé les mains, feit une reverence au seigneur de la maison et s’en retourna derriere la tapisserie, sans parler à personne. Bernage fut tant esbahy, de veoir chose si estrange, qu’il en devint tout triste et pensif.

Le gentil-homme, qui s’en apperceut, luy dist : « Je voy bien que vous vous estonnez de ce qu’avez veu en ceste table : mais, veu l’honnesteté que j’ay trouvée en vous, je ne vous veux celer que c’est, à fin que vous ne pensiez qu’il y ait en moy telle cruauté, sans grande occasion.

Marguerite de Navarre - L'Heptaméron

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Coup de coeur... Christian Garcin...

12 Septembre 2020 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Le temps est une pâtisserie

C'est la conscience qu'on en a: du passé au futur. Maintenant, imagine que tu replies la pâte sur elle-même, une fois, deux fois, dix fois, pour en faire une pâte à millefeuille. Des points initialement très éloignés les uns des autres vont se chevaucher – mais nous, nous continuerons à n'avoir conscience que de la pâte toute simple, étale, que l'on parcourt d'un point A à un point B. Si tu transperces de part en part la pâte ainsi repliée, tu feras se rejoindre entre eux deux. trois, dix points qui au départ étaient très éloignés les uns des autres et qui le demeurent, selon une conception simplement linéaire de la pâte. C'est ce qui s’est passé. Tous les mystiques ne le diront: le temps est plié, mais on n’en a conscience que dans certains états d’illumination, ou de transe. En ce qui te concerne, un point situé aujourd‘hui s’est trouvé en relation avec un autre situé au même endroit quarante ans plus tôt. Tu étais là au bon moment.
Hoyt hocha la tête. Enfin, conclut Myers, c’est ma façon de voir.

Christian Garcin - Les oiseaux morts de l'Amérique

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Coups de coeur... Arthur Rimbaud et Paul Verlaine... Et surtout pas au Panthéon!

11 Septembre 2020 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Mes petites amoureuses

Un hydrolat lacrymal lave
Les cieux vert-chou
Sous l'arbre tendronnier qui bave,
Vos caoutchoucs

Blancs de lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons !

Nous nous aimions à cette époque,
Bleu laideron !
On mangeait des oeufs à la coque
Et du mouron !

Un soir, tu me sacras poète,
Blond laideron :
Descends ici, que je te fouette
En mon giron ;

J'ai dégueulé ta bandoline,
Noir laideron ;
Tu couperais ma mandoline
Au fil du front.

Pouah ! mes salives desséchées,
Roux laideron,
Infectent encor les tranchées
De ton sein rond !

Ô mes petites amoureuses,
Que je vous hais !
Plaquez de fouffes douloureuses
Vos tétons laids !

Piétinez mes vieilles terrines
De sentiment ;
- Hop donc ! soyez-moi ballerines
Pour un moment !...

Vos omoplates se déboîtent,
Ô mes amours !
Une étoile à vos reins qui boitent
Tournez vos tours !

Et c'est pourtant pour ces éclanches
Que j'ai rimé !
Je voudrais vous casser les hanches
D'avoir aimé !

Fade amas d'étoiles ratées,
Comblez les coins !
- Vous crèverez en Dieu, bâtées
D'ignobles soins !

Sous les lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons !

Arthur Rimbaud

                     _______________________________

Es-tu brune ou blonde?

Es-tu brune ou blonde ?
Sont-ils noirs ou bleus,
Tes yeux ?
Je n'en sais rien mais j'aime leur clarté profonde,
Mais j'adore le désordre de tes cheveux.

Es-tu douce ou dure ?
Est-il sensible ou moqueur,
Ton coeur ?
Je n'en sais rien mais je rends grâce à la nature
D'avoir fait de ton coeur mon maître et mon vainqueur.

Fidèle, infidèle ?
Qu'est-ce que ça fait,
Au fait
Puisque toujours dispose à couronner mon zèle
Ta beauté sert de gage à mon plus cher souhait.

Paul Verlaine

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Coup de coeur... Philippe Claudel... "J'abandonne"

10 Septembre 2020 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Mon métier me fait mal. Trop de choses me font mal. Comme cette affiche que j'ai vue il y a quelques jours dans le métro, et que je ne pouvais pas ne pas voir parce qu'elle faisait environ quatre mètres sur trois. Elle représentait un grand slip d'homme en coton blanc côtelé : à travers le tissu on voyait très nettement la forme des testicules et celle de la verge en érection. Le slip blanc se détachait sur un fond noir. Il n'y avait rien d'autre : pas de ventre, pas de cuisses. Seul le slogan, "Bigard met le paquet", venait donner une explication à l'image. Une explication grotesque et vulgaire, une sorte de pornographie de la bêtise que l'on m'impose et dans laquelle on m'oblige à sombrer avec des millions d'autres.

Philippe Claudel - J'abandonne

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Coup de coeur... Vassilis Vassilikos...

9 Septembre 2020 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Le juge est jeune, beau, courageux. Espoir de guérison pour la gangrène. Rêve amarré à la jetée. Porte ouverte sur la prison. Sans eau. Sans lumière. Il fouille l'obscur réduit. "J'accomplis mon devoir." Patience. Il travaille. Il tisse la toile dont les marchands vont venir estimer le prix. Il la veut à toute épreuve. Avec deux aiguilles, fourchettes chinoises il compte chaque point, dévide le riz, grain par grain. Chaque geste d'aiguille est bien calculé. Chaque point en relation avec un autre point.

Le juge possède un grand stéthoscope. Il est une lune fouillant le stade quand le match se déroule sous les projecteurs. Des milliers de spectateurs sont pris par le jeu. Lequel d'entre eux a payé les joueurs en leur demandant de mal jouer? Qui a misé une fortune dans leur dos? Le juge examine le cliché cinématographique du crime : il lui faut préciser la nature des taches suspectes. Aucun doute ne doit subsister.

Vassilis Vassilikos - Z

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