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Vivement l'Ecole!

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Vers une nouvelle guerre pour la ''méthode syllabique"? - Par Claude Lelièvre

8 Janvier 2021 , Rédigé par L'Express Publié dans #Education, #Lecture

Vers une nouvelle guerre pour la ''méthode syllabique"? - Par Claude Lelièvre

EXTRAIT

On se souvient de la dernière en date, en 2005, alors que Gilles de Robien était ministre de l'Education nationale. Deux des protagonistes d'alors, Stanislas Dehaene (professeur au Collège de France) et Alain Gest (député UMP de la Somme) viennent de participer à une nouvelle offensive en ce sens. La chronique de Claude Lelièvre.

Dans une tribune publiée par Le Monde le 20 décembre dernier, le professeur de psychologie cognitive expérimentale Stanislas Dehaene (qui avait participé en 2005 sur la demande du ministre de l'Education nationale Gilles de Robien à sa croisade pour la " méthode syllabique ") dénonce un ''scandale'' en se fondant sans autre précaution sur les résultats d'une étude menée par le sociologue Jérôme Deauvieau dans les écoles ECLAIR de la petite couronne parisienne: seuls 4 % des enseignants adopteraient une méthode syllabique, alors que c'est ce système qui réussirait le mieux aux enfants qui obtiendraient 20 points de réussite supplémentaires sur 100 aux épreuves de lecture et de compréhension. Mais il suffit pourtant de prendre connaissance de la façon dont cette étude a été menée et de ses limites méthodologiques pour avoir de sérieux doutes sur la solidité de ses conclusions. 

Par ailleurs, le député UMP de la Somme Alain Gest, en compagnie d'une quarantaine de députés UMP, a déposé en juin dernier un projet de loi imposant le choix de la "méthode syllabique" pour l'apprentissage de la lecture : "il convient d'inscrire dans la loi le choix de la méthode syllabique d'apprentissage de la lecture qui se révèle bien plus efficace que la méthode mixte et qui a largement fait ses preuves ". 

Alain Gest s'était distingué en 2005 en posant le premier à l'Assemblée nationale une question au gouvernement sur les méthodes d'apprentissage de la lecture qui avait donné l'occasion au ministre de l'Education nationale Gilles de Robien de commencer publiquement sa croisade en faveur de la méthode syllabique. 

On notera par ailleurs que Florian Philippot, le vice-président du Front National, s'est également prononcé en ce sens dans un communiqué le 22 mai dernier : " L'école doit miser sur les méthodes classiques d'enseignement : apprentissage de la géographie sur des cartes, de l'histoire sur des frises chronologiques, de la lecture par la méthode syllabique".  

(...)

Claude Lelièvre

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La lecture comme résistance... (Vidéo)

30 Novembre 2020 , Rédigé par France Culture Publié dans #Littérature, #Lecture

Il est important devant un texte que l’on connaît, de retrouver une attitude "d’enfant" ou de "convalescent" comme disait Baudelaire, qui voit le monde en nouveauté. Être capable de retrouver cette sorte de virginité, qui fait que vous lirez dans un texte, des choses que vous n’avez jamais lues…

"Nous lisons parce que, même si lire n’est pas indispensable pour vivre, la vie est plus aisée, plus claire, plus ample pour ceux qui lisent que pour ceux qui ne lisent pas."

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"Dix instituteurs invitent leur ministre à visiter leurs classes pour constater que leur enseignement marche"...

9 Novembre 2018 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Pédagogie, #Lecture

"Dix instituteurs invitent leur ministre à visiter leurs classes pour constater que leur enseignement marche"...

EXTRAIT

D'autres méthodes que le b.a.-ba

Le ministre de l'éducation nationale affirme que l'école pourrait mieux réussir l'enseignement de la lecture ; nous le pensons aussi. Il considère qu'il n'y a pas de lecture maîtrisée si l'élève ne manipule pas avec aisance "les correspondances entre les lettres et les sons" ; nous aussi. Mais il y a différentes façons d'y parvenir, et notre expérience de plusieurs années de CP nous a appris qu'enseigner le "b.a.-ba" dès le début de septembre est loin d'être le procédé le plus efficace.

Nous n'enseignons donc pas le "b.a.-ba" au début du CP. Nous ne pratiquons pas non plus ce que l'on dénomme "méthode globale". Dès le début de l'année, en revanche, nous mettons à la disposition de nos élèves les outils qui les rendent progressivement autonomes dans l'écriture de textes dont ils sont les auteurs. En rectifiant les programmes pour y énoncer l'obligation de pratiquer le "b.a.-ba" dès le début du CP, le ministre nous empêcherait d'emprunter cette voie originale et féconde qui vise à ce que les enfants s'approprient parallèlement la maîtrise des codes : le code grapho-phonologique certes, mais aussi le code orthographique, grâce auquel le lecteur repère plus directement le sens des mots (sept, cette, Sète, set) et leur rôle dans la phrase (Quand elles lui content des histoires, il est content).

(...)

Suite et liste des signataires à retrouver en cliquant ci-dessous

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Avis aux déclinistes et aux "anti écrans"... Les jeunes lisent en France...

19 Juin 2018 , Rédigé par 20 Minutes Publié dans #Education, #Lecture

Avis aux déclinistes et aux "anti écrans"... Les jeunes lisent en France...

Avis aux pessimistes qui pensent que les jeunes ne lisent plus. Non seulement, c’est inexact, mais de plus, les jeunes ont la chance de pouvoir le faire de plusieurs manières : en consultant un ouvrage papier, un e-book ou un livre audio. Selon une étude* du Centre national du livre, confiée à Ipsos et révélée ce mardi, 86 % des 15-25 ans ont lu au moins un livre au cours des 12 derniers mois (la moyenne étant de 13 livres). Et si le format papier reste le principal support de lecture des 15-25 ans (83 %), la lecture de livres numériques concerne aujourd’hui plus du tiers des jeunes adultes et le recours aux livres audio le quart d’entre eux.

Un succès qu’explique aisément Vincent Monadé, président du Centre national du livre : « Ces jeunes étant des digitals natives, le livre numérique est une extension naturelle de leurs pratiques culturelles classiques. Ils le bouquinent sur leur smartphone. Et la forte progression du livre audio s’explique par leur engouement pour les podcasts ou le streaming qu’ils apprécient notamment lors de leurs déplacements en transport en commun ». Mina Bouland, responsable de la commission jeunesse à l' Association des bibliothécaires de France, partage le même avis : « Ces supports correspondent bien aux pratiques nomades des jeunes. Ils aiment par exemple, écouter un livre audio en faisant une autre activité. De plus, alors que leurs parents aiment posséder des ouvrages, les jeunes n’y accordent pas d’importance. Ils veulent juste y avoir accès et rapidement », observe-t-elle.

Ils plébiscitent le fantastique et la science-fiction

Face à cette demande, les éditeurs ne sont pas restés de marbre. Ils ont largement numérisé leur catalogue. Quant aux livres audio, l’offre est en pleine progression. « Les éditeurs sont de plus en plus réactifs pour proposer la version audio d’un ouvrage. Et comme ils sont lus par leurs auteurs ou des comédiens, l’émotion passe », constate Mina Bouland. Des ouvrages que les jeunes achètent sur des sites, des plateformes ou qu’ils téléchargent aussi illégalement sans doute, même si l’étude ne le dit pas. « Et le fait que les livres numériques soient 15 à 30 % moins cher que les exemplaires papier est aussi une clé de leur succès ».

Les bibliothèques municipales ont aussi développé leur offre dans ces deux domaines, en veillant à proposer plusieurs genres littéraires. « Les jeunes ont des goûts éclectiques et lisent une majorité de romans (fantastique, science-fiction, romans policiers…), mais ils sont aussi nombreux à lire des livres illustrés, notamment des mangas et des BD », constate Vincent Monadé. « Ils se passionnent souvent pour une série d’ouvrages dont ils lisent ou consultent plusieurs tomes rapidement avant de passer à autre chose. Avec une prédilection pour les univers fantastiques ou de science-fiction qui les font sortir de leur quotidien », observe Mina Bouland. Leurs amis étant les principaux prescripteurs de lecture, l’effet boule de neige joue à plein dans ce domaine.

Des pratiques qui encouragent « la curiosité littéraire »

Et les vertus de la lecture numérique et de l’écoute d’œuvres sont multiples, selon le président du Centre national du livre : « Le livre audio perpétue le plaisir de se faire raconter une histoire, d’être en contact avec des beaux mots. Et tout comme le livre numérique, il permet d’entretenir la curiosité littéraire des jeunes », explique-t-il. Une activité qui a lieu plutôt le soir avant de se coucher pour six jeunes sur dix. « Cela perpétue le rituel du soir de la lecture qu’ils suivaient déjà avec leurs parents lorsqu’ils étaient petits » constate Mina Bouland.

Pour encourager la lecture, quel que soit le format de l’ouvrage, le ministre de l’Education a d’ailleurs lancé l’opération « Un livre pour les vacances » 2018. Les Fables de La Fontaine, illustrées par Joann Sfar sont actuellement distribuées aux élèves de CM2*. Et le livre est aussi disponible sous le format audio sur Eduscol. Le Centre national du livre organise quant à lui, Partir en livre. « Dans ce cadre, les jeunes seront notamment invités sur leurs lieux de vacances à découvrir des livres audio », explique Vincent Monadé.

Delphine Bancaud

  • Si le livre papier n’est pas détrôné, les 15-25 ans plébiscitent aussi d’autres façons de lire. Ainsi, 35 % des jeunes adultes lisent des livres numériques et 13 % écoutent des livres audio.
  • Ces supports correspondent bien aux pratiques nomades des jeunes, qui apprécient d’avoir accès immédiatement aux contenus qui les intéressent et n’accordent pas d’importance à la possession du livre comme objet.
  • La facilité d’accès de ces ouvrages et leur faible coût permettent aussi aux 15-25 ans de s’immerger dans des séries qui les passionnent.

* Au sujet de cette opération, lire ci-dessous

CC

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"La baisse de l'intérêt des collégiens pour la lecture est liée aux écrans"/JM Blanquer... Sauf que...

21 Mai 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Lecture

"La baisse de l'intérêt des collégiens pour la lecture est liée aux écrans"/JM Blanquer... Sauf que...

Pour le Ministre de l'Education Nationale, "la baisse de l'intérêt des collégiens pour la lecture est liée aux écrans"/France Inter

Sauf que la baisse de cet intérêt est antérieure à l'apparition des écrans. Écrans qui, au passage, sont un vecteur supplémentaire de... lecture.

Sauf que les élèves lisent toujours autant, voire plus, mais pas des romans.

A force de vouloir transformer le pays en "start-up nation", les grands auteurs laissent la place à des ouvrages techniques, scientifiques, économiques. Pourquoi se fatiguer à lire Rabelais, Maupassant, Proust ou Camus pour devenir un "faiseur de fric"?

Quelques liens, ci-dessous, démontrant que le Ministre est dans l'erreur.

Et je pourrais ainsi vous proposer des dizaines de liens démontrant que les jeunes lisent. Que les écrans, ces "galeux", cibles faciles et démagogiques ne sont pour rien dans ce que l'on appelle paresseusement la "baisse de l'intérêt des jeunes pour la lecture".

Ce message permet uniquement d'imposer des "réformes" dans l'esprit de l'opinion publique, comme l'interdiction du téléphone portable à l'école ou la distribution de Fables de La Fontaine aux CM2 à la rentrée.

Elevons le débat!

Christophe Chartreux

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Baron orange (scénario de politique-fiction éducative)... A lire absolument! - "On va écrire un guide!"...

16 Mai 2018 , Rédigé par L'Instit Humeurs Publié dans #Education, #Pédagogie, #Lecture

Baron orange (scénario de politique-fiction éducative)... A lire absolument! - "On va écrire un guide!"...

EXTRAIT

SCENE 1. MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE. BUREAU DU MINISTRE. INTERIEUR / AUBE.

Le ministre est devant la fenêtre. Il regarde le lever de soleil, orangé, à l’horizon. La porte s’ouvre, Daniel, le DIRCAB, entre. Il a l’air à la fois frais et fatigué. Le ministre ne se retourne pas, il fera toute la scène face à la fenêtre, baigné dans la lumière de l’aube.

LE MINISTRE. Bonjour Daniel. Avez-vous avancé sur le dossier lecture ?

LE DIRCAB. A vrai dire… j’ai été occupé par le dossier "Chorale en classe", donc...

LE MINISTRE. Dites-moi où vous en êtes. Le niveau baisse, les élèves ne savent plus lire. A votre avis, pourquoi, Daniel ?

LE DIRCAB (consulte ses notes). D’après une méta-analyse portant sur le sujet, il semblerait que les causes soient multifactorielles : taille des classes, mixité sociale, background socioculturel, contexte familial, typologie des quartiers et des écoles, diversité des profils d’élèves, variété des pratiques enseignantes…

LE MINISTRE. Des conneries ! Il y a une explication, claire, nette, toute la recherche va dans ce sens : la coupable, c’est la méthode globale !

LE DIRCAB (cherche dans ses notes, semble perdu, fait tomber une ou deux feuilles). Je… C’est-à-dire que… Enfin, il semblerait quand même que la méthode globale n’existe plus tellement, globalement…

LE MINISTRE. Vous êtes naïf, Daniel ! Vous savez pourquoi vous ne l’avez pas trouvée, la globale ? Parce qu’elle est cachée ! Elle est partout, elle est dans chaque méthode qui n’est pas purement syllabique !

LE DIRCAB. …

LE MINISTRE. Je vais vous dire, ce qu’on va faire : on va interdire les méthodes qui ne sont pas strictement syllabiques. Il est temps de revenir aux méthodes qui ont fait leurs preuves et d’éliminer les autres ! C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures, la recherche est catégorique.

LE DIRCAB. … D’accord monsieur le Ministre. Vous voulez écrire de nouveaux programmes ?

LE MINISTRE. Non… Les derniers sont à peine en place, les Français ne comprendraient pas qu’on arrive et qu’on change tout. C’est ce que les autres font depuis toujours or nous, on n’est pas comme les autres. On ne change pas tout, on modifie les choses en douceur.

LE DIRCAB. Mais, déjà que les enseignants ne suivent pas toujours les programmes, alors si on ne change même pas les programmes, comment changer les enseignants ?…

LE MINISTRE (sourire, regard vers l’horizon). On va écrire un guide.

LE DIRCAB. Un guide pédagogique ?

LE MINISTRE (s’énerve). Pas de gros mot, Daniel ! Allez, une pièce dans la boite !... (Le DIRCAB sort une pièce de la sa poche et la glisse dans une boite où figure la mention « gros mots et énormités »). Non, un guide qui explique aux enseignants ce qui est bien, pas bien, ce qu’il faut faire, pas faire, en s’appuyant sur la recherche, bien entendu.

LE DIRCAB. Bien entendu. Je contacte le Conseil scientifique ?

LE MINISTRE. Ca ira, pas la peine, Daniel, je maitrise le sujet. On va écrire le guide, un manuel de bonne conduite à l’intention des enseignants, pour leur faire comprendre que la fête est finie, mais gentiment, hein, toujours dans « l’école de la confiance ».

LE DIRCAB. Bien entendu. L’école de la confiance.

(...)

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Lucien Marboeuf

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Remèdes aux mensonges et autres idées reçues - Lecture : une question de méthode ?

14 Mai 2018 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Pédagogie, #Lecture

Remèdes aux mensonges et autres idées reçues - Lecture : une question de méthode ?
EXTRAIT
 
Puisque la méthode globale n’existe pas, il faut l’inventer... On pourrait résumer à cela les débats récurrents sur les méthodes d’apprentissage de la lecture employées à l’école primaire. Rien n’est exact dans l’affirmation que les « jeunes d’aujourd’hui » ne sauraient plus lire à cause de la « méthode globale ». Sur ce sujet qui a déjà fait couler tant d’encre et de salive, faisons le point de manière plus rigoureuse.
 
"Les élèves, au sortir du cours préparatoire, ne savent plus lire. C’est la faute de la méthode globale. "

Ces affirmations souvent entendues allient la déploration sur le déclin de l’école et la condamnation des manières de faire des enseignants d’aujourd’hui. Qu’en est-il au-delà des impressions subjectives de chacun ? Car, à partir d’un point de vue partiel, tout le monde, parent, enseignant, chercheur dans une spécialité pointue, a une opinion tranchée, à défaut d’être fondée, sur ce qu’on devrait faire ou pas en classe pour enseigner la lecture. Mieux vaudrait aller voir ce que nous disent les enquêtes et les synthèses de recherche.

Déjà en 1959 !

Il faut dans toute période difficile trouver un bouc émissaire. La Méthode Globale est aujourd’hui responsable de tous les maux dont souffre l’École.
Si les enfants lisent moins bien qu’autrefois, c’est la faute à la Méthode Globale.
S’ils manquent d’attention et de concentration dans leurs devoirs, s’ils font trop de fautes dans leurs dictées ou dans leurs lettres, c’est évidemment la méthode globale qui en est la cause.
La discipline elle-même, et donc la marche générale des établissements, en sont affectés. Qu’on revienne donc à la bonne règle préalable du B-A BA et aux exercices méthodiques ; qu’on enseigne les bases avant d’aborder le tout, et l’éducation refleurira. L’État sera sauvé.

Célestin Freinet « La Méthode Globale, cette galeuse ! », supplément à la revue l’Éducateur (n° 19 du 30 juin 1959).

Tout d’abord, le niveau des élèves en lecture baisse-t-il ? Difficile de comparer les performances sur une longue durée, car les attentes ont bien changé depuis un siècle. Il ne suffit plus aujourd’hui de déchiffrer et de comprendre un texte simple pour pouvoir s’insérer dans la vie sociale et professionnelle. Les ambitions sont plus grandes, les textes, les documents, les situations de lecture sont multiples et complexes, notamment lorsqu’il s’agit de lire pour apprendre. En revanche, les points de comparaison existent si on remonte à une vingtaine d’années, grâce aux évaluations organisées en France par la DEPP et aux évaluations internationales (PIRLS au CM1, PISA pour les élèves de 15 ans). On y constate des scores médiocres des élèves français et leur légère baisse au fil des années.

En fait, ces résultats cachent un contraste entre les meilleurs élèves, très performants, et les moins bons, qui font baisser le score moyen. C’est là le point inquiétant : notre enseignement de la lecture n’est pas inefficace pour tous les élèves, mais pour les élèves les plus faibles, qui sont aussi, très souvent, les plus défavorisés socialement. Le système français se révèle parmi les plus inégalitaires des pays de l’OCDE. Pour bien poser la question de l’efficacité respective des différentes manières d’enseigner la lecture, il faut surtout s’interroger sur leur efficacité pour les élèves le plus en difficulté.

(...)

Jacques Crinon

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Méthode syllabique, méthode globale: 100 ans de débat pour rien?...

13 Mai 2018 , Rédigé par France Culture Publié dans #Education, #Lecture

Les récents propos de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, ont réveillé l'ancestrale querelle pédagogique entre méthode syllabique et méthode globale. Retour sur l'histoire d'une polémique plus politique qu'il n'y paraît.

C’est un débat que l’on pensait dépassé, mais les récents propos de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, ont fait resurgir la querelle entre méthode syllabique et méthode globale. Le 23 août 2017, dans Le Nouvel Observateur, il déclarait en effet :

"On s'appuiera sur les découvertes des neurosciences, donc sur une pédagogie explicite, de type syllabique, et non pas sur la méthode globale, dont tout le monde admet qu'elle a des résultats tout sauf probants."

Les réactions n'ont pas tardé à se faire entendre, entre irritations et incompréhension des enseignants et syndicats de l'enseignement qui considèrent qu’il s’agit là d’un faux débat. En réveillant un débat ancien, Jean-Michel Blanquer agite en réalité un épouvantail, une vieille ritournelle pédagogique. Malgré les tentatives pour désamorcer la polémique, la controverse est bel et bien réveillée. Retour sur l’histoire d’un débat de plus d'un demi-siècle.

“B.a-ba” vs “Ba-b.a”

Dans cette querelle, il y a d'un côté la méthode syllabique, ce mode d’apprentissage qui fait son apparition en 1762 avec le pasteur Jean-Georges Stuber. Communément définie par l’expression “B.a-ba”, cette méthode synthétique préconise l’apprentissage des lettres ou syllabes pour pouvoir former les mots. Particulièrement en vogue à la fin du 19ème siècle avec l’essor de l’école gratuite et obligatoire de Jules Ferry, cette méthode est perçue comme un socle d’apprentissage solide et fiable permettant aux enfants d’associer son et graphie.

De l’autre côté, la méthode globale est une méthode analytique qui part de la visualisation de mots familiers pour arriver ensuite jusqu'aux lettres. C’est le “Ba.b.a”. Cette méthode est développée début 1900 en Belgique, par le pédagogue Ovide Decroly qui s’appuie sur les apports de la psychologie, en remettant par ailleurs le désir d'apprendre au centre de l'apprentissage. La méthode est introduite en France dans les années 1920 par une institutrice, dont l'histoire se souvient comme d'une certaine "Madame Rouquié".

Derrière les deux pédagogies ainsi opposées, on trouve en réalité bien des nuances et une diversité de méthodes, qu'elles soient globales ou syllabiques. Une série de méthodes hybrides, combinant pour partie chacune des deux approches, qui émergent progressivement très tôt, dès les années 1950. A cette époque, les méthodes mixtes font leur apparition.

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Lecture : "Imposer une méthode unique est un abus de pouvoir" (R. Goigoux)

13 Mai 2018 , Rédigé par L'Instit Humeurs - Lucien Marboeuf Publié dans #Education, #Pédagogie, #Lecture

Lecture : "Imposer une méthode unique est un abus de pouvoir" (R. Goigoux)

EXTRAIT

Quinze jours après la publication par le ministre Blanquer de ses quatre circulaires et de son "guide orange" sur la lecture au CP, voici une analyse à la fois synthétique et complète, assez nettement au-dessus de la mêlée. Elle provient de Roland Goigoux, chercheur spécialiste de la lecture, formateur et auteur d’une étude référence sur le sujet. Dans une lettre aux formateurs, il explique en quoi le guide orange est suspect scientifiquement et fait peser un danger sur les pratiques enseignantes efficaces qui ne seraient pas en phase avec sa doxa.

« D’inégale valeur sur le plan scientifique »

Pour Goigoux, le guide orange est « d’inégale valeur sur le plan scientifique » et « comporte de nombreuses contradictions, on devine une pluralité de rédacteurs ». Impossible cependant de savoir qui, le guide n’étant pas signé. Le ministre avait vanté « un travail issu d’une intelligence collective, réalisé sur la base des recherches les plus avancées », rédigé avec l’expertise du Conseil scientifique de l’Education nationale (CSEN) installé par le ministre lui-même en janvier dernier. Mais Goigoux dit autre chose : « Les rédacteurs mentionnent que le guide a été relu par quelques-uns de ses membres sans préciser lesquels. Le conseil n’a pas été saisi, il a même été court-circuité, ce qui laisse planer un doute sérieux sur son utilité présente et future. Notre collègue clermontois Michel Fayol qui coordonne en son sein le groupe chargé d’étudier les manuels de lecture au CP a découvert le guide sur internet après sa publication. Cette démarche discrédite les conclusions que le CSEN devait livrer dans quelques semainesLe ministre avait assuré que les recommandations seraient fondées « sur les résultats d'expérimentations et à la lumière de la recherche la plus récente ainsi que de la comparaison internationale ». Cette exigence nous réjouissait mais malheureusement elle n’a pas été respectée : aucune expérimentation n’a validé la méthode promue par le ministère et aucune comparaison internationale n’a conclu à sa supériorité ».

Précis, Goigoux affine : « Le guide formule des conclusions abusives et comporte des oublis importants, par exemple sur l’écriture et la compréhension. Ses rédacteurs convertissent imprudemment de simples hypothèses de recherche en recommandations. La planification de l’étude des correspondances graphèmes-phonèmes présentée pages 55 à 61, par exemple, est fondée sur une analyse linguistique rigoureuse mais elle n’a jamais été expérimentée en classe de manière probante. Elle n’est, de surcroit, pas cohérente avec celle proposée par le manuel valorisé dans le guide quelques pages plus loin. Les chercheurs doivent donc mettre en garde les enseignants, les formateurs et les inspecteurs contre certaines affirmations péremptoires non étayées sur des résultats scientifiques, notamment sur la méthode syllabique radicale. Nos collègues des sciences de la santé en feraient autant si leur ministre recommandait un médicament avant d’en avoir testé les effets. La seule recherche dont dispose le ministère pour justifier son choix est celle de Jérôme Deauvieau, un sociologue membre du conseil scientifique de l’Éducation  nationale (CSEN) et proche collègue des auteurs du manuel préconisé. Mais cette étude présente de si graves défauts méthodologiques qu’elle n’a jamais été publiée par une revue scientifique : elle compare par exemple les performances d’élèves en fin de CP sans avoir pris soin de les évaluer au début de l’année. Elle ne permet donc pas d’affirmer la supériorité d’un manuel testé dans 5 classes sur un autre ».

A contrario, l’étude Lire-Ecrire au CP dirigée par Goigoux, fait référence : 2500 élèves concernés, dans 131 classes réparties sur 16 académies, 60 chercheurs, 20 docteurs et doctorants de 13 universités ont travaillé pendant deux ans, rendant une étude qui a donné lieu à une vingtaine de publications scientifiques et été reprise lors de la Conférence de consensus du Conseil national d'évaluation du système scolaire (CNESCO) en 2016. Mais, regrette Goigoux, les rédacteurs du guide orange « ne mentionnent notre travail que lorsque nos conclusions vont dans leur sens. Dans le cas contraire, ils les passent sous silence ».

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Lucien Marboeuf

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Apprentissage de la lecture - Quand la science s'appuie sur des enquêtes discutables...

13 Mai 2018 , Rédigé par christophe - IFE Publié dans #Education, #Pédagogie, #Lecture

Apprentissage de la lecture - Quand la science s'appuie sur des enquêtes discutables...

Pour Stanislas Dehaene (Voir Twitter @StanDehaene ), président du Conseil Scientifique de l'Education Nationale:

"30% des enseignants improvisent sans manuel (enquête Goigoux), et le  reste utilise majoritairement les manuels les moins efficaces (enquête  Deauvieau)"       

Petit souci: l'enquête Deauvieau 2013 est pour le moins sujette à interrogations:

"On pourrait arguer de la faiblesse relative de l'échantillon. Mais la méthodologie n'est pas sans faille et parfois on trouve des libertés curieuses. Ainsi dans les appréciations portées sur les usages des enseignants des classes "déviantes" qui se trouvent écartées vite fait ou les liens entre manuel et pratiques. Enfin l'appareil statistique tel qu'il est ne permet pas vraiment une mesure infaillible de l'effet maitre et le niveau des progressions."

F Jarraud (Lien en bas de page)

C Chartreux

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Roland Goigoux, enseigner la lecture et l'écriture au cours préparatoire : questions vives

Quels sont les savoirs sur l'enseignement du lire-écrire au cycle 2 qui font consensus ? Où sont les discussions ? Peut-on proposer des pistes utilisables pour les enseignants ? Roland Goigoux fait le point à partir des fruits de la recherche Lire-Ecrire qu'il a dirigée, en pointant ce qui lui semble converger (ou pas...) avec d'autres résultats de recherches...

Nous synthétisons ci-dessous le propos de Roland Goigoux dans chacun des neuf chapitres de la conférence.

Si les vidéos ne démarrent pas, n'hésitez pas à recharger la page dans votre navigateur, ça devrait s'arranger...

Suite et fin en lien ci-dessous

 

(En particulier les vidéos 3 et 9/Le webmaster)

 

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