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#Immigration - "Malaise" - Par Najat Vallaud-Belkacem
EXTRAIT
Il fut un temps où, quand le premier personnage de l’Etat parlait de «fuite d’eau», nous entendions de toutes parts de justes réactions d’indignation. Aujourd’hui, des mots aussi déshumanisants que «vague» sont employés sans que personne n’y trouve plus rien à redire. On va jusqu’à employer, au Gouvernement, une rhétorique guerrière avec un appel à «armer le pays». On n’en dira jamais assez les dommages causés, dans notre pays, par ces années de mauvais débats sur l’identité nationale et l’immigration, et qui resurgissent aujourd’hui sous une autre forme, dans d’autres bouches.
En termes de cadrage des perceptions, nous savons combien les métaphores utilisées influent sur la manière dont nous pensons les choses. Ces figures de style et exercices de communication sont donc non seulement dérangeants, sinon odieux, ils sont surtout catastrophiques d’un point de vue politique. Les effets de manche et l’inflation sémantique, loin de compenser les insuffisances des actes ou leur inefficacité, ont en effet un impact direct sur les représentations et les attentes. Le discours de Grenoble et ses suites n’ont rien produit d’autres que de l’intolérance vis à vis de l’immigration, et une polarisation toujours plus grande de l’opinion. Parler des choses, «sans tabou», quand on en parle mal, quand on libère chacun des contraintes des normes sociales et que l’on laisse libre cours aux fantasmes, cela n’apaise rien. Cela aggrave le problème.
Par les mots employés par le Président de la République cette semaine — «parti bourgeois» opposé à ces catégories populaires qui «vivraient avec» -, on semble acter un renoncement politique. En nommant les choses ainsi, on fige en effet une forme de partition sociale que l’on dénonçait pourtant hier à grands coups d’envolées lyriques sur l’émancipation et l’égalité des chances. On semble ainsi renoncer à toute possibilité de réconcilier l’ensemble des Français autour d’intérêts communs, de les fédérer autrement qu’en leur désignant des ennemis et des boucs émissaires.
(…)
Najat Vallaud-Belkacem
Ancienne ministre. Directrice générale « Global Affairs », Ipsos group. Directrice de la collection «Raison de plus», Fayard. Professeur associée, Sciences Po.
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