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Vivement l'Ecole!

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Lila Bouadma, réanimatrice à l’hôpital Bichat : « Depuis l’enfance, je sais où je vais »

13 Décembre 2020 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education, #Femme

Lila Bouadma, réanimatrice à l’hôpital Bichat : « Depuis l’enfance, je sais où je vais »

EXTRAITS

Je ne serais pas arrivée là si… Chaque dimanche, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif. Cette semaine, la réanimatrice, membre du conseil scientifique Covid-19, raconte l’événement qui l’a décidée à devenir médecin et les obstacles qu’elle a surmontés pour y parvenir.

Réanimatrice à l’hôpital Bichat à Paris, Lila Bouadma, professeure de médecine depuis 2015, est l’une des trois femmes du conseil scientifique chargé d’éclairer la décision politique depuis le début de la crise sanitaire. A 49 ans, cette fille d’immigrés kabyles, originaire du Territoire de Belfort, se bat sur le front du Covid-19 avec pugnacité et humanité.

(...)

Où avez-vous grandi ?

Dans une cité ouvrière, près de Belfort. Mes parents sont arrivés de Kabylie à la fin des années 1960. Ils ne savaient ni lire ni écrire. Mon père était ouvrier dans une usine de fil de fer, ma mère femme de ménage. Elle était imprévisible. D’une grande violence, morale et physique. Elle me terrorisait. Je vivais dans une insécurité permanente. J’ai passé ma vie à attendre mon père. Ce n’était pas le père parfait, il buvait, il dépensait l’argent du ménage, tous les clichés habituels, mais il ne nous aurait jamais fait de mal. J’allais le chercher à son travail et j’étais sûre qu’il ne m’arriverait rien.

Comment avez-vous surmonté cette enfance difficile ?

Curieusement, ce n’est pas l’idée que j’en ai. Nous étions sept frères et sœurs. Nous vivions à la campagne, dans un petit village, toujours dehors. On jouait au foot, on allait à la pêche, la nuit, il y avait un étang au bout de la rue. J’étais enthousiaste, volontaire. J’aimais l’école. Je n’ai pas l’impression d’avoir été malheureuse. A la fois, je ne connaissais rien d’autre. Je ne savais pas ce qui était… normal.

(...)

Quel rôle l’école a-t-elle joué dans votre parcours ?

Je sais d’avance que c’est ma seule voie de sortie. Même si, rétrospectivement, je trouve que l’école écrase davantage qu’elle n’élève. A partir du moment où vous êtes un enfant pauvre, immigré, une fille en plus, ce n’est pas naturel de vous aider à faire ce que vous voulez faire. A 7 ans, une institutrice m’a expliqué que ce n’était même pas la peine que j’essaye. Elle me convoque un jour et me dit : « Ton but à toi, ce n’est pas d’apprendre, c’est de te marier, d’avoir des enfants et d’apprendre l’arabe. » Je ne comprends pas ce qu’elle dit.

Je sais juste que c’est méchant, et raciste. Je me mets à pleurer, le seul moyen que je trouve pour me défendre. Mais plus je pleure, plus elle en rajoute. D’autres me l’ont dit aussi par la suite, que je n’y arriverais pas, que je ne serais jamais médecin : « Ce n’est pas pour toi. » Très tôt, j’ai conscience que personne ne m’aidera. Mais je sais aussi que je peux. Je suis bonne élève, je peux tout apprendre. Je choisis un lycée où il y a une option grec, pour être dans le meilleur établissement. On ne me donne pas les clés, il faut que je réfléchisse par moi-même. Depuis l’enfance, je sais où je vais.

Vous allez donc dans un bon lycée, à Belfort…

Oui, au centre-ville, et c’est une découverte ! Je rencontre des enfants aisés, cultivés, qui ont voyagé, peuvent discuter de sujets de société, argumenter… J’ai l’impression qu’il y a un déficit que je ne pourrai jamais rattraper. Ou bien, il faudrait toute une vie ! A l’époque, je n’ai jamais été plus loin que Besançon, avec mon père, qui avait un rendez-vous au consulat. En revanche, je lisais. En cachette de ma mère. J’étais inscrite à la bibliothèque municipale, pour 5 francs par an. Je prenais un auteur au hasard, puis je lisais tout le rayon. J’ai lu ainsi tout Zola, tout Balzac… Je me souviens d’avoir été éblouie par les Mémoires d’Hadrien, de Marguerite Yourcenar. C’est au lycée que j’ai vu mon premier film, Rain Man, au cinéma.

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Propos recueillis par Solenn de Royer

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Najat Vallaud-Belkacem au JDD : "Les femmes ont été les premières à pâtir de la crise"

13 Décembre 2020 , Rédigé par Le JDD Publié dans #Femme

Najat Vallaud-Belkacem au JDD : "Les femmes ont été les premières à pâtir de la crise"
Najat Vallaud-Belkacem au JDD : "Les femmes ont été les premières à pâtir de la crise"

EXTRAIT

Pour l'ex-ministre PS Najat Vallaud-Belkacem, aujourd'hui à la tête de l'ONG One, le plan de relance du gouvernement devrait comporter des conditions de respect de l'égalité femme-homme.

Ancienne ministre des Droits des femmes, puis de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, aujourd'hui directrice France de l'ONG One et coauteure de La Société des vulnérables - Leçons féministes d'une crise (éd. Tracts Gallimard), estime qu'"il y a un réel danger de décrochage" pour les femmes. La socialiste juge que face à la crise provoquée par l'épidémie de Covid-19, le gouvernement "reconduit des politiques qui paraissent neutres, mais qui en réalité privilégient une moitié de l'humanité par rapport à l'autre".

La crise a-t-elle vulnérabilisé les femmes?

Oui, clairement! Travail, famille, santé, équilibre de vie… Hors les infections mortelles, plus masculines, les femmes ont été les premières à pâtir de toutes les fragilités engendrées par la crise. Les appels aux hotlines consacrées aux violences conjugales ont atteint des sommets durant les confinements. Elles sont surreprésentées dans la pauvreté et l'extrême pauvreté que la pandémie a fait exploser cette année à travers le monde.

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Propos recueillis par Emmanuelle Souffi

Suite et fin en cliquant ci-dessous (abonnés)

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«Le féminisme est une force contre les nationaux-populismes» - Marie-Cécile Naves

11 Décembre 2020 , Rédigé par Libération Publié dans #Femme

Pour la politologue Marie-Cécile Naves, le leadership féministe incarne l’exact opposé du pouvoir viriliste et prédateur porté par exemple par le trumpisme. Dans un nouvel essai, elle dessine les contours de ce mode de gouvernance inclusif.

(...)

En quoi Kamala Harris pourrait-elle incarner cette «démocratie féministe» que vous décrivez dans votre livre ?

En nommant des femmes, de toutes origines, à des hautes responsabilités, Biden et Harris tournent complètement la page Trump non seulement sur le plan de la représentativité, du symbole, de la parité, mais aussi sur le plan des compétences, de l’expertise : il s’agit de femmes reconnues comme spécialistes des dossiers qui vont leur être confiés. Dans son discours de victoire, Harris appelle à reconnaître la place des femmes et notamment des femmes noires (décisives dans cette élection). Elle se place dans un rôle de transmission entre les anciennes et les nouvelles générations. Ce discours d’unité devra se concrétiser par un agenda inclusif, parce que intersectionnel. Au-delà du symbole, évidemment très fort, l’enjeu est donc celui du programme. De nombreuses promesses vont dans le sens d’un meilleur accès des femmes aux droits et aux ressources : égalité salariale, création d’entreprise, santé (santé sexuelle et reproductive), réduction de la dette étudiante, formation, lutte contre les violences. L’agenda et le leadership de Biden et Harris se positionnent comme le contraire du trumpisme, incarnation paroxystique de la masculinité hégémonique.

Le 17 octobre, la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a été réélue. Est-elle un autre exemple du pouvoir féministe ?

La démocratie féministe cherche à retrouver l’esprit démocratique en incluant, notamment, les demandes de participation citoyenne à son action. Elle privilégie la confrontation d’idées aux logiques de domination des pouvoirs virilistes. De ce point de vue, Jacinda Ardern incarne un leadership féministe. Pendant l’épidémie de Covid-19, elle a pris le contre-pied des canaux traditionnels de gestion de crise que sont la rhétorique guerrière et la surenchère. Elle incarne un mode de gouvernance dégenrée

C’est-à-dire ?

Juste après l’attentat de Christchurch, en 2019, elle a tenu un discours empathique pour les victimes. Elle est restée ferme face à la gravité du moment tout en refusant de stigmatiser les communautés. La démocratie féministe, c’est aussi une gouvernance élargie. En voulant réguler les armes à feu, elle s’est non seulement alliée une partie de l’opposition, en faisant voter des textes bipartisans sur le port d’armes, mais elle a aussi associé la population à sa démarche en enjoignant les citoyens à rapporter leurs armes à feu aux autorités. Elle a également intégré les objectifs environnementaux de manière transversale dans son agenda politique, en les croisant avec l’approche par le care ou en misant sur la petite enfance.

L’efficacité de la gestion de crise sanitaire par des dirigeantes a été soulignée, mais parfois au risque d’essentialiser leur pratique du pouvoir comme étant «féminine».

Il ne faut pas tomber dans l’opposition spécieuse entre un pouvoir «féminin» et un pouvoir «masculin». Il s’agit d’opposer un pouvoir féministe et un pouvoir viriliste. D’autant plus qu’un homme peut très bien incarner un pouvoir féministe. Ce ne sont pas les qualités «naturelles» des femmes, grâce auxquelles elles seraient par essence plus portées sur l’écoute et l’empathie, qui ont fait d’elles de bonnes dirigeantes face au Covid. L’explication n’est pas biologique. En revanche, leur expérience à la fois politique et personnelle est genrée. Les femmes font davantage l’expérience du soin et de la solidarité par leur propre vie personnelle ou ce qu’elles observent autour d’elles. Par leur expérience située du pouvoir, elles savent que la bienveillance et l’attention aux plus faibles sont essentielles. C’est ce qu’on a voulu dire en soulignant leur «bonne» gestion de la crise sanitaire.

Quel rapport entretient le pouvoir «féministe» avec la démocratie ?

On remarque que cette gestion efficace de la crise intervient dans les pays où il y a une tradition de parité entre les hommes et les femmes plus grande qu’ailleurs. C’est le cas, par exemple, des pays nordiques. Ce sont également des démocraties où les pouvoirs font plus confiance à la société civile et à la science, comme le fait Angela Merkel en Allemagne. Tandis qu’en France, on a plutôt tendance à se référer systématiquement à la haute fonction publique, qui pâtit d’une tradition d’entre-soi. A l’inverse les régimes autocratiques et nationaux-populistes, Trump ou Bolsonaro, ont tous minimisé la pandémie comme ils minimisent la vulnérabilité de la société et des plus fragiles. Ils ont une approche négative du soin et de l’autre en général. Ils entretiennent un rapport prédateur à tout ce qui n’est pas eux, aux médias, à leurs opposants, leurs partenaires historiques, aux institutions et à la planète.

Comment le pouvoir féministe peut-il conjuguer ses courants de pensée internes ?

Il est normal que le féminisme se compose de divers courants, parfois opposés sur certains sujets. Mais n’oublions pas qu’il a aussi souvent débouché sur des consensus. Dans les années 70, il n’était pas évident que les revendications se traduisent en politiques publiques. Pour que certains combats trouvent une traduction politique dans des lois et deviennent mainstream, le mouvement féministe a su inventer des lieux et les conditions du débat. Et la colère, en tant que mode d’expression féministe, y a toujours eu sa place. Elle fait aussi avancer le droit. Le féminisme apaisé, ça n’existe pas. La colère n’est pas la violence. C’est le refus de l’ordre établi. On constate que sur les questions du droit des femmes, l’ordre établi se porte plutôt bien. Le féminisme aide à passer du «non» au «oui», comme le suggère Naomi Klein à propos de l’antitrumpisme. Comment passer du rejet du conservatisme à des propositions concrètes et des politiques publiques ? Dans un nombre croissant de régions du monde, le féminisme est une force mobilisatrice contre les nationaux-populismes et réaffirme la démocratie et les droits humains, comme en Pologne où la défense de l’avortement illustre combien le féminisme est créatif, imaginatif et jamais apaisé.

Propos recueillis par Simon Blin

Marie-cécile Naves la Démocratie féministe, réinventer le pouvoir Calmann-Lévy, 2020, 320 pp., 18,50 euros.

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Jeudi 19 novembre à partir de 18h30 - "La société des vulnérables" avec Najat Vallaud-Belkacem

17 Novembre 2020 , Rédigé par christophe Publié dans #Politique, #Femme

Jeudi 19 novembre à partir de 18h30 - "La société des vulnérables" avec Najat Vallaud-Belkacem

Nous vous attendons nombreux-ses ce jeudi 19 novembre à 18h30, pour un live instagram avec @najatvb

L’échange se fera autour de la sortie de son nouveau livre, co-écrit avec Sandra Laugier, #LaSociétédesVulnérables

Pour y participer, rendez-vous sur les comptes @najatvb ou @shanese.rivera

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Les femmes, en première ligne des «métiers du soin» - Entretien croisé entre Marie-Basile Mbarga, auxiliaire de vie, et Najat Vallaud-Belkacem...

14 Novembre 2020 , Rédigé par Mediapart Publié dans #Femme

Les femmes, en première ligne des «métiers du soin» - Entretien croisé entre Marie-Basile Mbarga, auxiliaire de vie, et Najat Vallaud-Belkacem...

        La vidéo de l'entretien est à regarder et écouter en cliquant sur le lien de bas de page

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Entretien croisé entre Marie-Basile Mbarga, auxiliaire de vie, et Najat Vallaud-Belkacem, co-autrice de La Société des vulnérables. Elles racontent comment les métiers du care, essentiels à la société, sont à la fois très féminisés et mal reconnus. Une émission de « La révolution féministe ».

« Et si le care devenait, enfin, l’affaire de tous ? » Voilà l’hypothèse politique qui guide le petit essai publié par l’universitaire Sandra Laugier et l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem, La Société des vulnérables. Leçons féministes d’une crise (Gallimard, 2020). Elles y dissèquent comment la crise pandémique affecte les femmes de manière disproportionnée, notamment parce que celles-ci assurent l’essentiel des métiers du soin. 

Indispensables à la société, les métiers du soin sont cependant très mal reconnus. Marie-Basile Mbarga en sait quelque chose : cette auxiliaire de vie, dont le portrait par Vincent Jarousseau a été publié par Mediapart, vit au quotidien la condition de salariée du care, et la précarité qui va avec. « Nous sommes les oubliées derrière les portes », résume-t-elle à plusieurs reprises. 

Si les confinements à répétition ont encore dégradé ses conditions de travail, elle aime son métier et en parle avec passion. Son témoignage illustre et corrobore les analyses de La Société des vulnérables, présentées au cours de cet entretien croisé par Najat Vallaud-Belkacem, aujourd’hui directrice en France de l’ONG ONE, en lutte contre l’extrême pauvreté. 

> Cette émission peut aussi s’écouter en version audio

> Retrouvez tous les grands entretiens du Studio. 

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A lire... « Paroles De Femmes d’El Jadida » - Une source du mémoire de la chercheuse Fatima-Ezzahra Abid

30 Octobre 2020 , Rédigé par Mustapha Jmahri Publié dans #Femme

A lire... « Paroles De Femmes d’El Jadida » - Une source du mémoire de la chercheuse Fatima-Ezzahra Abid

« Le moment révolutionnaire anticolonial : espace d’appropriation et de redéfinition du politique pour les femmes marocaines » tel est l’intitulé du mémoire de méthodologie présenté en vue de la validation de la seconde année de master par la chercheuse marocaine Fatima-Ezzahra Abid et soutenu en septembre 2020 à l’Ecole normale supérieure de Lyon sous la direction du professeure Anne Verjus, directrice de recherche au CNRS.

Comme précisé dans l’introduction, il s’agit d’un mémoire à plusieurs voix, il a été possible grâce aux rencontres et aux témoignages de Touria Serraj, Fatima Hmed, Fatima Mohammed, Fatima Hassar, Zhour Lemseffer, Fatiha Saddas, Fatima-Zahra Al Fassi, Hind Hassar, et Fatna El Bouih. La chercheuse ajoute dans son introduction que : « Ce travail a été possible grâce à l’aide de Mustapha Jmahri qui a eu l’amabilité de me renseigner et de m’aider à entrer en contact avec les femmes d’El Jadida qui ont témoigné dans son livre ».

L’étude de Fatima-Ezzahra Abid tente de rendre justice aux résistantes marocaines des centres urbains, quelle que soit leur implication dans le mouvement de résistance. Elle a voulu leur donner la parole pour fonder ce travail les concernant. Bien que de nombreuses femmes interviewées ont, d’elles-mêmes, minimisé leur travail de résistance, toutes ont exprimé leur déception devant le traitement réservé à l’histoire des femmes au Maroc dans la société actuelle. Pour elles, le rôle des femmes et leur travail n’ont pas acquis assez de visibilité dans la société marocaine. Ainsi, en dépit de leur pudeur à raconter leurs actes de résistance, elles ont exprimé leur désir d’être reconnues dans l’histoire et elles souhaiteraient que leurs récits soient davantage diffusés et mieux entendus.

Afin d’appréhender la socialisation des femmes marocaines ayant vécu dans les années quarante et cinquante, la chercheuse s’est fondée sur des sources directes comme les entretiens menés au cours de son mémoire, et aussi, ajoute-elle, sur « les entretiens retranscrits de Mustapha Jmahri dans son livre El Jadida 1949-1969, Paroles de femmes ». Fatima-Ezzahra a également inclus les écrits de la sociologue marocaine Fatima Mernissi dans son roman Rêves de femmes : une enfance au harem (1994) dans lequel, en prenant le point de vue d’une enfant grandissant dans un harem à Fès dans les années quarante, elle décrit et analyse les rapports sociaux entre hommes et femmes, entre Marocaines et colons.

Dans son chapitre intitulé « D’El Jadida à Casablanca la mobilisation des classes populaires », la chercheuse marocaine a cité de nombreux passages du recueil El Jadida 1949-1969, Paroles de femmes notamment ceux de Zhour Lemseffer, Touria Serraj, Latifa Ayada, Khadija Benrhanem et Leïla Benallal où il était question d’école et de vision du Protectorat. Cette vision au-demeurant partagée par bien d’autres femmes interviewées a été un moment-clé dans la résistance marocaine qui a uni tout le peuple marocain dans le rejet du Protectorat.

Comme le précise la chercheuse elle-même : « La majorité des femmes ayant accepté de témoigner pour ce mémoire sont des contacts de Mustapha Jmahri. Ce sont des femmes de classe moyenne, éduquées, qui ont témoigné dans son livre. La plupart de ces femmes, tout comme celles issues des classes populaires, avaient l’impression de ne pas être assez qualifiées et informées. Souvent elles s’excusaient en début ou en fin d’entretien pour leur témoignage qu’elles estimaient ne pas être assez important ». La chercheuse conclut que l’apport des femmes, souvent invisible et pourtant essentiel dans la lutte anticoloniale, a permis aux marocaines d’accéder à de nouveaux espaces et de développer des compétences politiques. Toutefois ce travail n’est pas reconnu et elles sont trop souvent maintenues dans des rôles subalternes.

Je pense que le travail de Fatima-Ezzahra Abid a contribué, sous d’autres cieux, à faire connaitre cette histoire des femmes d’El Jadida et d’autres villes. Ainsi les témoignages que j’ai eu tout le plaisir de collecter permettent à mon livre de continuer à vivre.

jmahrim@yahoo.fr

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Intervention de Najat Vallaud-Belkacem au CESE - 20 ans de la Délégation aux Droits des Femmes et à l'Egalité (vidéo)

27 Octobre 2020 , Rédigé par CESE Publié dans #Femme

L'intervention de Najat Vallaud-Belkacem commence à partir de 18 minutes 56 secondes...

CC

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A lire... "La démocratie féministe - Réinventer le pouvoir" par Marie-Cécile Naves (Video)

14 Octobre 2020 , Rédigé par Youtube - Sciences Po Publié dans #Femme

À propos

Comment penser le monde après Donald Trump et Jair Bolsonaro ? Comment expliquer l'aura d'Alexandria Ocasio-Cortez, de Jacinda Ardern ou de Greta Thunberg ? Le pouvoir prédateur sur les autres et la planète, incarné par les populismes néofascistes et le néolibéralisme, n'est pas une fatalité. Avec les crises démocratiques, environnementales, sanitaires et sociales que nous traversons, ce sont à la fois les récits, les agendas et les styles politiques qui doivent être questionnés. Le féminisme figure parmi les réponses. Fort d'une histoire plurielle, sur tous les continents, il est de plus en plus inclusif et transversal. Sur les plans théorique, pratique et programmatique, en multipliant les terrains d'expression et de revendication, il propose de renouveler les cadres de pensée pour construire un nouvel universel. Par l'onde de choc qui est la sienne, dont #MeToo n'est qu'un exemple, le féminisme, avec d'autres approches du réel, jette les bases d'un projet durable et solidaire. Il promeut aussi un nouveau leadership, fondé sur la coopération et la responsabilité collective. Dans des contextes de crise, le féminisme est indispensable au renouveau démocratique, à l'émergence d'une nouvelle forme de pouvoir, de l'action publique à l'entreprise, en passant par l'art ou encore le sport. L'ouvrage, clair et documenté, offre une grille de lecture de nos sociétés dans leur complexité. Il invite à repolitiser le monde, à recréer du commun, du débat, en s'appuyant sur l'imagination, le savoir et l'engagement de toutes et de tous.

https://www.librairie-sciencespo.fr/livre/9782702180020-la-democratie-feministe-reinventer-le-pouvoir-marie-cecile-naves/

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