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Vivement l'Ecole!

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Observatoire des Zones Prioritaires...

28 Avril 2022 , Rédigé par OZP Publié dans #Education

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Obésité infantile: «Pendant la crise sanitaire, on a fermé écoles et installations sportives»

27 Avril 2022 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Le Maroc n'échappe pas à l'obésité infantile

Une étude réalisée dans le Val-de-Marne et publiée ce mardi montre que la crise sanitaire a favorisé l’obésité et le surpoids chez les plus jeunes. Mais d’autres facteurs entrent en ligne de compte. Marie-Laure Baranne, première autrice de l’étude, tire la sonnette d’alarme auprès de «Libération».

L’obésité et le surpoids sont un fléau sanitaire, même lorsqu’on a quatre ans. Le phénomène a même empiré depuis le début de la crise du Covid. C’est ce que révèle l’étude réalisée dans le Val-de-Marne sous l’égide de l’agence Santé publique France et publiée ce mardi. Les bilans de santé de 50 000 enfants âgés de quatre ans et scolarisés dans ce département ont été décortiqués et comparés aux années scolaires précédentes.

Résultat : la proportion d’enfants obèses a quasiment doublé entre 2018-2019 (2,8 %) et 2020-2021 (4,6 %). Le taux d’enfants en surpoids, dont les critères sont plus larges que l’obésité, a lui aussi augmenté, passant de 8,9 % à 11,2 %. Marie-Laure Baranne, cheffe du service études, recherches, certificats de santé de la PMI (centre de protection maternelle et infantile) du Val-de-Marne et première autrice de l’étude, expose à Libération les hypothèses sur les origines de cette recrudescence et les enjeux d’une meilleure prévention contre l’obésité infantile.

Comment expliquez-vous l’augmentation de l’obésité et du surpoids chez les plus petits ces deux dernières années ?

Pendant la crise sanitaire, on a fermé les écoles, réduit l’accès aux installations sportives, les cantines étaient fermées… Ces bouleversements semblent avoir eu un impact sur le poids des enfants. Mais on constate aussi qu’il existe, au-delà du contexte, des facteurs de risque associés au surpoids et à l’obésité : vivre en zone d’éducation prioritaire et le fait d’être une petite fille.

Le facteur de risque «zone d’éducation prioritaire» était déjà connu. Quand on vit dans une zone défavorisée, il est plus difficile d’accéder à des aliments de qualité, d’être informé des repères nutritionnels, de s’emparer des activités physiques et sportives. On n’a pas forcément l’espace pour le faire, ni les moyens et le temps pour le proposer à ses enfants.

Mais la différence entre filles et garçons nous a surpris. Chez les enfants plus âgés, il existe des différences en lien avec les hormones, on sait que les filles sont plus sujettes à la prise de poids. A l’âge de quatre ans, c’est différent. On n’explique pas vraiment ces résultats, et, pourtant, on a parcouru toute la littérature sur le sujet pour émettre des hypothèses. Certaines études ne donnent même pas le même résultat.

Quels enfants semblent, au contraire, avoir été mieux protégés ?

Ceux qui fréquentent une cantine ou une garderie ont un moindre risque d’être obèse ou en surpoids. Aller à la cantine donne accès à au moins un repas équilibré par jour. Il arrive aussi qu’ils mangent moins à la cantine, car ils ne trouvent pas ça bon. Là, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle ! Mais le cadre scolaire permet surtout d’éviter les grignotages. Et à la garderie, on se dépense plus, on est avec les autres, on est stimulé par des professionnels. Mais l’hypothèse d’une compensation n’a pu entrer en jeu que lorsque les mesures liées à la crise sanitaire ont commencé à s’atténuer et que les enfants sont retournés à l’école.

Cette recrudescence d’obésité infantile va-t-elle perdurer ?

On verra ce que ça donne maintenant que les mesures sanitaires sont véritablement levées. Si l’obésité et le surpoids régressent, c’est que c’était vraiment lié la crise, et dans ce cas tant mieux. Si cela perdure, c’est peut-être parce que des mauvaises habitudes ont été prises durant la crise, mais cela aussi s’expliquer autrement.

Les autorités sanitaires et les politiques doivent s’emparer du problème de l’obésité et du surpoids chez les enfants. On sait qu’aujourd’hui, on a des modes de vie de plus en plus sédentaires. Il faut faire de la prévention pour éviter des catastrophes en termes de santé. Quand on regarde les courbes, on sait que l’enfant peut, à un moment donné, être «potelé». Mais tout l’enjeu est de s’assurer qu’il reste dans son couloir.

Dans certains pays, lorsque les enfants prennent du poids très tôt (8-10 ans), on constate qu’ils peuvent côtoyer le diabète. Peu importe l’âge finalement, une situation de surpoids ou d’obésité augmente les risques de complication. D’autant que plus on prend en charge cette question tôt, plus on permet à l’enfant d’installer des habitudes alimentaires adaptées.

L’étude a été réalisée à l’échelle du département Val-de-Marne. Ses résultats reflètent-ils une tendance globale en France 

Pour le savoir, il faudrait que des équipes d’autres départements fassent un travail similaire. Cela me semble possible puisque les bilans de santé sont obligatoires en maternelle. Mais les départements ne se ressemblent pas, que ce soit en termes de caractéristiques sociodémographiques ou d’habitudes de vie. Pour ces raisons, je pense que les résultats dans le Val-de-Marne ne seraient pas forcément les mêmes dans d’autres régions.

Lucie Beaugé

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Comment Emmanuel Macron compte changer l'école au cours de son deuxième quinquennat

26 Avril 2022 , Rédigé par Les Echos Publié dans #Education

Comment Emmanuel Macron compte changer l'école au cours de son deuxième quinquennat

Au-delà de la revalorisation promise aux enseignants, le président réélu veut « changer de méthode », à savoir « décloisonner » l'école et l'ouvrir sur l'extérieur - parents, associations, collectivités et entreprises. Il entend réformer en profondeur le lycée professionnel.

Il faut « décloisonner » l'école en l'ouvrant sur l'extérieur, avait lancé Emmanuel Macron, début mars, à Poissy. « Faire péter ses carcans en l'ouvrant à tout un écosystème », explicitait l'un de ses soutiens, il y a quelques mois. Maintenant qu'il est réélu, Emmanuel Macron compte bien s'attaquer sans tarder à ce « chantier majeur » que constitue pour lui l'éducation. Avec l 'école primaire comme la priorité affichée.

Pour le chef de l'Etat, les savoirs fondamentaux sont « la mission première et il faut déjà que celle-ci soit consolidée ». Mais il veut un « changement de méthode » pour piloter l'Education nationale au plus près du terrain, avec « plus de marge de manoeuvre » accordée aux enseignants et aux directeurs et chefs d'établissement - y compris pour recruter.

Sans changer la loi, mais avec plus de moyens, notamment un fonds de 1 milliard d'euros dédié à l'innovation pédagogique. Emmanuel Macron a promis 12 milliards d'euros par an pour l'éducation et la jeunesse, dont 6 milliards pour les revalorisations salariales.

« Un pacte »

Le « décloisonnement » envisagé doit se faire « avec les familles, les associations et les communes qui s'occupent du périscolaire, parce que faire des Républicains, ça ne commence pas le matin à 9 heures pour s'arrêter à 17 heures, quatre ou cinq jours par semaine », a martelé Emmanuel Macron. Pour le président réélu, qui a en tête l'expérimentation menée à Marseille , « la bataille est là ».

Aux enseignants qui veulent le suivre - son entourage compte sur 30 % d'entre eux -, il a proposé un « pacte » : ceux qui accepteront de faire des formations hors temps scolaire, de remplacer des collègues absents ou de s'engager dans l'aide aux devoirs seront payés davantage, jusqu'à 20 % de plus . Les professeurs en place pourront refuser ce droit d'option. Mais, à partir de la rentrée 2023, les missions élargies seront obligatoires pour tous ceux qui entreront dans la carrière.

Après avoir braqué les enseignants sur le mode du « travailler plus pour gagner plus » , Emmanuel Macron s'est engagé à tous les revaloriser « d'environ 10 % », « de manière inconditionnelle » . « Il n'y aura plus de démarrage de carrière sous 2.000 euros par mois », a-t-il annoncé.

Sur France Inter , le candidat avait évoqué vendredi « une revalorisation du point d'indice à l'été, dans le cadre de négociations fonction publique » puis « une revalorisation portée dans la loi de Finances qui interviendra en janvier de l'année prochaine ».

Pour la grande concertation sur l'école qu'il a promise, les syndicats sont déjà sur leurs gardes. Le principal syndicat du primaire, le SNUipp-FSU, a déjà appelé à la « mobilisation pour défendre l'école publique et la profession ». Tandis que l'Unsa a mis en garde contre « la poudre de perlimpinpin [qui] fut une méthode, une doctrine, durant cinq années ».

Le code plutôt qu'une deuxième langue

Du côté des élèves, des changements sont à prévoir au primaire, avec plus d'heures de français et de mathématiques, trente minutes supplémentaires de sport par jour, « des rudiments » en matière de numérique, mais avec un volume horaire global inchangé.

A partir de la 5e, les collégiens pourront « choisir le code » au lieu d'apprendre une deuxième langue vivante. « Nous généraliserons l'apprentissage du code et des usages numériques dès la 5e, et nous formerons 400 à 500.000 développeurs et experts informatiques supplémentaires sur le quinquennat », a annoncé Emmanuel Macron au média spécialisé « The Big Whale » .

Une refonte de l'enseignement de technologie

L'ouverture aux entreprises doit aussi conduire à refondre l'enseignement de technologie en une demi-journée hebdomadaire dite « Avenir », composée de numérique et de savoirs manuels et techniques, mais aussi d'interventions de professionnels, de visites d'entreprises (ou de lycées professionnels). L'objectif est de faire de « l'orientation » une priorité.

Le rapprochement entre école et entreprise devrait surtout chambouler le lycée professionnel . « On laisse vivre trop de filières où il n'y a quasiment pas de débouchés », a déploré Emmanuel Macron durant la campagne. Il veut « faire entrer davantage les entreprises » dans les lycées professionnels en « s'inspirant » de la réforme de l'apprentissage, et augmenter de 50 % les périodes de stages des lycéens.

Durant ces périodes, ils seraient rémunérés entre 200 et 500 euros par mois selon leur âge. Son équipe de campagne a évoqué « des modernisations à orchestrer du côté de la réorganisation des enseignements professionnels » qui ne devraient pas « attenter aux enseignements généraux ».

Priorité à la 6e et à la seconde

Pour éviter les décrochages, Emmanuel Macron a aussi promis « d'investir » dans les classes charnières que sont la 6e et la seconde avec la possibilité, pour les établissements les plus en difficulté, de « prendre moins d'élèves par classe ou d'avoir des professeurs référents et plus de moyens pour accompagner des élèves décrocheurs ».

Le lycée général et technologique s'attend, lui, à voir la réintroduction des mathématiques pour tous , déjà enclenchée par l'actuel ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer.

Marie-Christine Corbier

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Lycée professionnel : un futur incertain

26 Avril 2022 , Rédigé par France Culture Publié dans #Education

Le lycée professionnel va être rénové pour mieux former aux métiers d'avenir

L'apprentissage doit-il être le modèle du lycée professionnel ? Comment valoriser ces orientations ?

Etre et Savoir s’intéresse ce soir à la voie professionnelle. Très diverse, elle concerne pas moins de 37% des élèves. Des problématiques éducatives brûlantes s’y concentrent : reproduction sociale, filières et métiers hyper genrés, poids des origines géographiques et finalité du diplôme. Elle fut sensiblement réformée pendant le précédent quinquennat, elle devrait l’être de nouveau.

Aujourd’hui la question des hiérarchies scolaires s’y pose et s’y pose au carré : parce que cette orientation précoce est peu valorisée, et puis parce que le lycée professionnel et l'apprentissage sont deux choses différentes. L’apprentissage semble plus performant pour l’insertion sur le marché du travail… et plus sélectif et plus désirable que le lycée pro qui a du mal à défendre son image.

Mais la voie pro, on en parle de plus en plus, c’est aussi celle d’une reconversion pour des adultes parfois très diplômés qui cherchent à travailler autrement – les cas des métiers manuels désirables de la cuisine ou l’artisanat, peuvent-ils faire école et faire que ses orientations ne soient plus souhaitables "que pour les enfants des autres" ?

Enfin la valorisation des filières pro, pose d’importantes questions économiques, politiques mais aussi très personnelles, à hauteur d’individus : sur la manière dont on perçoit sa vie à l’aune de son parcours scolaire et la possibilité de maîtriser ses choix...

Louise Tourret s'entretient avec Dylan Ayissi, étudiant en communication et responsable de plaidoyer chez Ghett’Up, co-auteur avec Mélissandre Mallée et Alexandre Munoz-Cazieux de la publication Pour une réforme du bac professionnel sur le site de la Fondation Jean Jaurès (02/02/2022), Prisca Kergoat, maitresse de conférences habilitée à diriger des recherches en sociologie (HDR) à l’Université Toulouse Jean Jaurès - où elle est également directrice du CERTOP (Centre d'étude et de recherche travail, organisation, pouvoir), et autrice de De l’indocilité des jeunesses populaires. Apprenti.e.s et élèves de lycée professionnel (à paraître le 29 avril aux éditions La Dispute), Vincent Troger, chercheur en sciences de l’éducation associé au au Centre de recherche en éducation de Nantes (CREN) et co-auteur avec Pierre-Yves Bernard et James Masy de Le baccalauréat professionnel : impasse ou nouvelle chance ? : les lycées professionnels à l'épreuve des politiques éducatives (PUF, 2016) et Cléo Brun, responsable des relations extérieures à l'ANAF (Association nationale des apprentis de France)

Louise Tourret

Illustrations sonores

  • Extrait du discours d'Emmanuel Macron du 7 mars 2022 à Poissy (BFMTV)
  • Extrait vidéo CAP et BAC PRO Esthétique / LP Premier Film / images et montage Aurélie Rolland 
  • Bande originale du film ET j'aime à la fureur d'André Bonzel : "Rue Longue Vie" de et par Benjamin Biolay / Label : B ORIGINAL

A écouter en cliquant ci-dessous

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Réélection d’Emmanuel Macron: derrière le «grand chantier de l’école», les syndicats voient flou

26 Avril 2022 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

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Réélu dimanche, le Président prévoit une concertation à l’échelon local pour améliorer le système éducatif. La méthode laisse les organisations du secteur dubitatives.

Il a promis une «nouvelle méthode», bien différente de la gouvernance «jupitérienne» qui lui a souvent été reprochée. Pour son «grand chantier de l’école», l’une des priorités affichées du nouveau quinquennat, Emmanuel Macron prévoit «une large concertation» à l’échelon local de «toutes les parties prenantes» : communauté éducative, parents et collectivités. Avec un objectif, adapter les réformes aux besoins des différents territoires.

«Sur le papier, pourquoi pas. Les communes n’ont pas toutes les mêmes priorités éducatives, et raisonner au cas par cas peut avoir du sens. En revanche, il y a beaucoup de flou sur le rôle des syndicats. Au vu du quinquennat précédent, on préfère rester prudents», réagit Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat des enseignants de l’Unsa, deuxième organisation du secteur. Ces dernières gardent en tête «l’échec» du Grenelle de l’éducation, des concertations tenues entre octobre 2020 et février 2021.

«L’événement réunissait beaucoup d’acteurs qui n’avaient rien à voir avec le monde éducatif : des directeurs de grandes entreprises, des anciens sportifs de haut niveau. J’ai le souvenir d’une discussion surréaliste où l’un d’entre eux disait que le plus important était de développer l’esprit d’équipe, comme si c’était ce dont l’éducation avait réellement besoin», témoigne Sophie Vénétitay, secrétaire générale Snes-FSU, premier syndicat dans le secondaire. Cette «déconnexion avec le terrain», Guislaine David, cosecrétaire générale du SnuiPP-FSU, organisation la plus représentative dans le primaire, l’a également ressentie : «C’était très gênant, car on sentait la volonté de transposer le modèle d’une entreprise privée dans l’école. Alors, si cette nouvelle concertation prévue par Macron ne tient encore pas compte des propositions des principaux acteurs concernés, on n’y voit pas d’intérêt.»

«Pilotage assez méprisant»

Le positionnement du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a également écorné le lien de confiance entre les syndicats et le gouvernement. «Il avait un pilotage très autoritaire, assez méprisant, attaque Sophie Vénétitay. Quand il a mis en place la réforme du lycée et du bac par exemple, on l’avait alerté sur les inégalités que ce choix à la carte allait engendrer. Sa seule réponse avait été de nous qualifier de “ventilateurs à angoisses”. Aujourd’hui pourtant, Macron lui-même souhaite réintégrer les maths dans le tronc commun

«La personnalité de Jean-Michel Blanquer crispait les enseignants. Dans une enquête auprès de 25 000 enseignants du second degré, 95 % le rejetaient», abonde Ghislaine David. Qu’attendre alors du quinquennat à venir ? «Il faut de l’écoute sincère, que le prochain ministre soit capable de déroger à sa ligne de conduite initiale, en prenant en compte nos revendications les plus urgentes, comme la revalorisation des salaires par exemple», commente Clément Poullet, secrétaire général de la Fnec-FP-FO, troisième organisation dans le premier et second degré.

«On n’a pas vraiment besoin de concertation pour savoir que c’est la priorité numéro 1», complète Guislaine David, pour qui l’augmentation «inconditionnelle» des salaires de 10 % annoncée par le Président lors du débat d’entre-deux-tours reste «très floue» «Son équipe de campagne a dit ensuite que ça ne concernera pas tout le monde. Alors, sur quels critères des enseignants seront mieux rémunérés que les autres ? Et surtout : comment cela ne pourrait-il pas encore diviser la profession ?»

Alexis da Silva

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Comportements suicidaires : une jeunesse toujours plus en souffrance

25 Avril 2022 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education, #Jeunesse

Suicide des jeunes et médicaments - Le Spécialiste

EXTRAITS

ENQUÊTE Les dernières données montrent que l’augmentation des gestes suicidaires se poursuit en 2022 chez les mineurs, principalement chez les filles. Une situation d’autant plus préoccupante que l’offre de soins est saturée. Dans toute la France, les professionnels de santé de l’enfance appellent à une mobilisation collective.

C’est un cri d’alarme que lancent les professionnels de l’enfance, face aux tentatives de suicide des jeunes, qui augmentent depuis fin 2020, la hausse se poursuivant encore aujourd’hui. Dans toute la France, tous appellent à un sursaut collectif.

« Les passages aux urgences pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l’humeur se maintiennent à des niveaux élevés, comparables (pour les 11-14 ans) voire supérieurs (pour les 15-17 ans et les 18-24 ans) à ceux observés début 2021 », indique Santé publique France (SPF) dans son dernier bulletin sur la santé mentale début avril. Le rapport est de cinq filles pour un garçon. « Toutes les tranches d’âge chez les jeunes sont très au-dessus en 2022, c’est édifiant », commente Charles-Edouard Notredame, psychiatre au CHU de Lille.

Entre la 1e et la 11e semaine de 2022, précise SPF, 6 418 passages aux urgences pour gestes suicidaires ont été enregistrés (soit +27 % par rapport à la même période de 2021). Sur l’ensemble de l’année 2021, ce nombre était de 23 791, contre 17 333 en 2020 (la moyenne étant de 19 586 pour les années 2018-2019). Les passages aux urgences pour idées suicidaires n’ont, eux, cessé d’augmenter depuis 2018-2019 (moyenne annuelle de 4 246). Leur nombre est de 5 210 en 2020, 9 003 en 2021, et 2 992 pour les 11 premières semaines de 2022.

Autre donnée, « alors que ça a baissé dans toutes les tranches d’âge durant les premiers mois de la pandémie (sauf chez les personnes âgées), il y a eu ensuite une augmentation importante du nombre des adolescents hospitalisés pour tentative de suicide [TS] avec une hausse de 27 % à partir de fin 2020 par rapport à 2019, les jeunes filles étant là aussi très majoritairement concernées, explique Fabrice Jollant, psychiatre et chercheur (université Paris Cité). C’est très évident et très franc, et ce niveau élevé se poursuit ».

Quant aux appels aux huit centres antipoison (CAP) pour prise volontaire de médicaments ou autres toxiques, « ils sont, cette année, quasiment deux fois plus nombreux concernant les 12-24 ans, avec environ 35 appels par jour en moyenne, contre 20 environ en 2019, les femmes étant plus touchées », ajoute Dominique Vodovar, médecin au CAP de l’hôpital Lariboisière (AP-HP), à Paris.

(...)

Autre enseignement, les filles sont bien plus nombreuses, ce qui n’est pas nouveau. En revanche, les garçons, eux, emploient des méthodes bien plus violentes, conduisant plus souvent au décès. « Le mal de vivre et la souffrance des filles se traduisent par des plaintes et des atteintes à leur corps (douleurs, troubles alimentaires, scarifications…) dont les tentatives de suicide sont une forme d’expression, alors que les garçons extériorisent davantage leur souffrance par le recours à la force et à la violence (délinquance, alcoolisation…) dont les décès par suicide sont la forme ultime », soulignait le troisième rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS) de 2018.

« Situation intenable »

Face à cette augmentation de la souffrance, les services d’urgence pédopsychiatrique, déjà en tension auparavant, sont donc submergés. « Notre activité perd son sensNous sommes formés à évaluer en urgence un enfant. Mais à quoi ça sert s’il n’y a pas de suivi, pas de lit d’hospitalisation disponible, ni de rendez-vous pour une consultation », déplore Alicia Cohen, pédopsychiatre à Robert-Debré, de garde en ce jour d’avril. Elle se souvient qu’il y a un an et demi il était rare qu’un enfant passe plus d’une nuit aux « lits porte » – des structures adjacentes aux urgences –, exceptionnel qu’il en passe deux. Récemment, une patiente de 12 ans, en classe de 6e, venue pour une seconde tentative de suicide, est restée onze jours aux lits porte, ses parents à son chevet, très en colère.

« On a parlé du tri des patients par les réanimateurs pendant la crise du Covid. Nous, cela fait des années que l’on fait des choix et, là, la situation devient intenable », poursuit la pédopsychiatre. Les structures qui pourraient accueillir les enfants – lits d’hospitalisation en pédopsychiatrie, les centres médico-psychologiques, rendez-vous en ville – sont saturées. Plusieurs sociétés savantes et fédérations, dont la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et des disciplines associées, avaient adressé un courrier aux candidats à l’élection présidentielle le 5 avril, demandant un doublement des moyens et une refondation structurelle.

(...)

Importance de la prévention

Quelles que soient les causes, il y a urgence. « Ces éléments de crise obligent à une forme de transformation et d’innovation. Le système hospitalier à bout de souffle doit inciter à penser différemment et à une forte mobilisation de la communauté : les soignants, les citoyens, associations… », résume Charles-Edouard Notredame. Les maisons des ados (un peu plus d’une centaine en France) devraient être renforcées. Et les équipes mobiles plus nombreuses. Celle de Rennes propose au patient dix rendez-vous avec des binômes pédopsychiatre-infirmier, dont certains au domicile, avec les parents, avant d’orienter si nécessaire l’enfant vers un professionnel. D’autres structures d’urgence voient le jour, comme Atrap, dans le 20e arrondissement de Paris, financée par l’agence régionale de santé Ile-de-France et destinée aux Parisiens de 10-15 ans. Ceux-ci sont reçus en urgence et se voient proposer des soins, sur la base d’un contrat court.

Après des années d’attente, un plan de prévention lancé par les pouvoirs publics en 2018 a notamment vu la mise en place de la ligne d’écoute 3114, numéro national de prévention du suicide. Près de 70 000 appels ont été reçus à la mi-avril. Il est aussi prévu de renforcer l’adaptation aux jeunes du dispositif de suivi VigilanS, créé en 2015 dans les Hauts-de-FranceDes actions pour éviter la contagion sont développées, avec des programmes comme Papageno ou le développement de réseaux de sentinelles (personnes ressources dans l’environnement des adolescents, par exemple dans le milieu scolaire, etc), qui consistent à identifier les personnes à risque, les jeunes étant souvent peu enclins à demander de l’aide.

(...)

De même, le rôle de la famille est essentiel. Les parents doivent rester vigilants dès lors qu’il y a un changement de comportement, des conduites à risque. L’irritabilité constitue, par exemple, l’un des premiers symptômes de la dépression chez l’enfant. Dans tous les cas, tout propos suicidaire doit être pris au sérieux. Ils peuvent appeler leur médecin généraliste, les urgences ou le 3114. « Le risque suicidaire diminue d’autant plus que l’alliance thérapeutique a pu se construire avec les parents », indique Sylvie Tordjman. De même, les thérapies de groupe (familiales et/ou entre adolescents) sont souvent plus faciles à accepter par les adolescents. Elles comprennent parfois une approche corporelle (hypnose, relaxation…), qui peut permettre de restaurer les rythmes physiologiques, notamment du sommeil, de reprendre l’activité physique, etc.

« Des soins adéquats permettent de réduire grandement le risque suicidaire et de reprendre le cours normal de sa vie, rassure Fabrice Jollant. Et, si environ 10 % des jeunes ont des idées suicidaires, ce qui est beaucoup, 90 % n’en ont pas et la plupart vont bien. »

Pascale Santi

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Pour les enseignants d’histoire, Marine Le Pen fait revivre le spectre du « roman national »

23 Avril 2022 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education

Baptème de Clovis, Noël 499 « Histoire de l'art de la découpe

EXTRAITS

Le programme du Rassemblement national insiste sur « l’histoire de France », dont l’école doit être « vecteur de transmission ». Les enseignants craignent le retour d’une histoire mythifiée, et assurent qu’ils résisteront à l’instrumentalisation politique de leur discipline.

Pour les enseignants, l’éventuelle arrivée de la candidate d’extrême droite au pouvoir pourrait impliquer un important virage dans les programmes scolaires, en particulier dans la manière d’enseigner l’histoire. La candidate du Rassemblement national (RN) n’a-t-elle pas promis que l’enseignement primaire donnerait la « priorité absolue au français, aux mathématiques et à l’histoire de France » ? N’indique-t-elle pas dans son programme que l’école doit être vecteur d’une « transmission de l’histoire de France et du patrimoine » ? Les enseignants craignent un retour au « roman national » qui célébrerait la « grandeur » supposée de la France, ses « héros » et ses victoires.

(...)

« Une histoire rêvée, légendaire »

A quoi ressemblerait cette « histoire de France » dont rêve l’extrême droite pour l’école ? « Il s’agit d’une histoire déconnectée, proche de ce qui était enseigné sous la IIIe République, analyse Stéphane Rio, professeur d’histoire au lycée Saint-Charles de Marseille. C’est une histoire qui n’envisage pas la France par rapport à l’Europe et au monde. Une histoire rêvée, légendaire, qui n’a pas existé, dans laquelle on enseigne le baptême de Clovis comme un événement fondateur, alors que ça n’a historiquement aucun sens. »

(...)

Au CM1, « la véritable histoire, cadrée, avec des dates et des sources », commence. Même si le programme est clairement « francocentré », insiste Faustine Ottin – « on ne raconte pas l’histoire des Belges ou des Allemands » –, il est censé apporter, très vite, une conscience des différentes sources et points de vue. « Les très jeunes enfants ont tendance à tout mettre sur le même plan, détaille l’enseignante. Un paragraphe didactique proposé par les éditions Hatier, c’est pareil pour eux qu’un texte écrit par un historien ou par Jules César ! On commence donc déjà à jeter les bases de la méthodologie en leur faisant comprendre dans quel contexte parle la source, ce qu’elle dit et pourquoi. » La démarche historique, et en particulier l’acceptation d’une pluralité des sources, s’oppose donc dès l’école primaire à l’idée d’un « roman national » univoque.

(...)

Pour les enseignants du secondaire, c’est aussi le cours d’histoire comme lieu de formation de l’esprit critique, d’une éducation à la complexité du monde, qui serait remis en cause. Isabelle Bailleul, qui enseigne l’histoire au Havre (Seine-Maritime), craint de voir s’imposer une histoire recroquevillée sur la France, qui empêcherait les futurs citoyens de « se déployer dans l’Europe et dans le monde », faute d’être capables d’en comprendre les enjeux. « On ne peut pas faire comme si l’histoire de France n’avait eu lieu qu’en France, ajoute l’enseignante. Il y a des chapitres certes douloureux, mais au cours desquels la France s’est aussi projetée dans le monde. »

(...)

Lettre d’adieu de Guy Môquet

Outre la « résistance du système » que les enseignants appellent de leurs vœux, ces derniers insistent sur le fait que que la salle de classe est leur royaume. « Si on m’oblige à enseigner le roman national, c’est bien simple, je ne m’y plierai pas, martèle Sandrine Dollinger, enseignante de CM2 à Marseille. Je continuerai à faire mon truc dans mon coin, et je pense que beaucoup d’enseignants feront de même. »

L’éducation nationale, et en particulier les enseignants d’histoire, n’en sont d’ailleurs pas à leur coup d’essai sur la résistance – plus ou moins passive – aux injonctions présidentielles. Peu après la rentrée 2007, le président Sarkozy avait ainsi voulu imposer la lecture aux élèves de la lettre d’adieu de Guy Môquet, résistant communiste assassiné par les nazis en 1941. « On ne s’est pas soustraits à l’exercice, explique Isabelle Bailleuil. Mais on ne l’a pas fait comme le ministère nous le demandait. »

A l’époque, beaucoup de professeurs saisissent le prétexte pour construire un cours sur la valeur d’un document historique, ou sur l’instrumentalisation politique de l’histoire. D’autres refusent tout bonnement de lire la lettre. « Un inspecteur était descendu de Paris et on lui avait expliqué notre point de vue, se souvient Stéphane Rio. Il y avait eu un débat, et nous avions refusé de lire la lettre de Guy Môquet. Mais c’était il y a quinze ans. Je ne sais pas comment la profession réagirait aujourd’hui… »

Violaine Morin

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Éducation : à Marseille, les "écoles laboratoires" voulues par Emmanuel Macron divisent toujours le monde enseignant

23 Avril 2022 , Rédigé par France Info Publié dans #Education

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EXTRAITS

Une expérimentation, lancée par le chef de l'état en septembre dernier à Marseille, est censée donner plus de libertés aux établissements volontaires afin de lancer des innovations pédagogiques et d'avoir plus la main sur le recrutement des enseignants. Mais depuis son lancement, le dispositif est loin de faire l’unanimité.

Une opportunité "arrivée à point nommé"

Dans son école de 17 classes en éducation prioritaire dans le centre-ville de Marseille, Alain Bertoli aussi s'est lancé dans l'expérimentation. Son idée ? Utiliser la musique pour aider les enfants atteints de troubles dys, comme la dyslexie. Son programme existe depuis 2018 mais risquait de disparaître, faute de financement. Grâce à l'expérimentation, il vient de toucher une première enveloppe de 20 000 euros. "Cette opportunité est arrivée à point nommé", se félicite le directeur. Mais au début, la participation au programme a provoqué des débats, en salle des maîtres. "C'était la fameuse critique sur le fait que le directeur recruterait les enseignants, et ça, forcément, ça posait question", confie-t-il.

"Je ne vois pas, dans le fonctionnement actuel du projet, ce qui peut poser problème. Je trouve que c'est plutôt positif." Alain Bertoli, directeur d'école à Marseille à franceinfo

Au final, il ne fait que participer à une commission, qui donne un avis. Ensuite, l'enseignant postulant doit passer par la procédure classique et nationale de recrutement.

Un projet fortement critiqué

Mais au-delà des volontaires, ce projet d'"écoles laboratoires" de Marseille est fortement critiqué, depuis le départ. "Ce qu'on dénonce nous, ce n'est pas que des écoles aient des moyens supplémentaires, c'est que quelques écoles aient des moyens supplémentaires, regrette Virginie Akliouat, représentante du syndicat Snuipp dans les Bouches-du-Rhône. Pour nous, ce qui se passe à Marseille est vraiment une vitrine de ce que le président candidat souhaite faire sur son second quinquennat."

"Ce qui est certain, c'est que les budgets mis à Marseille ne seront jamais généralisés à l'ensemble de la France puisque sinon l'État ferait très vite faillite." Virginie Akliouat, représentante du syndicat Snuipp dans les Bouches-du-Rhône  à franceinfo

C'est le risque d'une école à deux vitesses : certaines choyées et d'autres non. "Il faudrait, avant de proposer soi-disant des projets innovants, que peut-être on se préoccupe de fournir les éléments de base, tacle Cécile Baron, membre du collectif des écoles de Marseille et de la fédération de parents FCPE. Le ministère de l'éducation nationale n'est même pas capable de fournir le service public de base pour la plupart des écoles aujourd'hui en France." La représentante de parents d'élèves dénonce une mise en concurrence des écoles.

Noémie Bonnin

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Non, Emmanuel Macron ne revalorisera pas tous les enseignants de 10 %

23 Avril 2022 , Rédigé par lobs Publié dans #Education

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EXTRAIT

Info Obs - Les propos quelque peu confus du candidat président lors du débat d’entre-deux-tours ont pu laisser croire à une inflexion de son projet de « donnant-donnant » avec les professeurs. En fait, il n’en est rien.

 

Pâques n’est pas Noël. Les enseignants qui, mercredi soir à l’écoute du débat d’entre-deux-tours, se sont imaginés avec une fiche de paie revalorisée automatiquement de 200, 300 ou 400 euros en cas de réélection d’Emmanuel Macron, en seront hélas pour leurs frais – pardon à eux pour ce mauvais jeu de mots. L’espoir n’aura été que de courte durée. Bousculé par une Marine Le Pen l’accusant de vouloir à l’avenir payer les profs « en fonction des résultats des élèves » – ce qu’il a pu maladroitement laisser entendre lors de la présentation de son programme fin mars – le candidat a tout fait pour rassurer les quelque 900 000 enseignants, jusqu’à lâcher cette phrase : « de manière inconditionnelle, il y aura une revalorisation d’environ 10 % des enseignants ». Le même candidat ajoutant par ailleurs que les profs débutants verraient leur traitement rehaussé à 2 000 euros net. Interrogé sur France-Inter vendredi matin, il a semblé confirmer ces propos, évoquant une « revalorisation qui est autour de 10 % » et qui « n’est pas conditionnée à quoi que ce soit ».

Ces déclarations ont été abondamment reprises dans les médias et présentées comme une nette inflexion, voire comme un renoncement à visées ouvertement électoralistes. Jusqu’à présent, Emmanuel Macron répétait en effet qu’en matière d’éducation il ne croyait pas que « la solution soit dans une revalorisation homogène de tous les professionnels », comme il l’expliquait sur France Bleu le 14 avril

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Gurvan Le Guellec

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