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Vivement l'Ecole!

education

Bientôt des journées plus courtes à l’école ?

21 Mars 2022 , Rédigé par VousNousIls Publié dans #Education

Une rentrée scolaire « plutôt sereine » pour les communes

EXTRAITS

Mieux conjuguer « activités éducatives, culturelles et sportives » pour les enfants : c’est ce que veut faire l’ORTEJ en réorganisant le temps scolaire.

Un manifeste de l’ORTEJ (Observatoire des Rythmes et des Temps de Vie des Enfants et des Jeunes) propose de modifier l’organisation du temps scolaire, en s’adaptant davantage au rythme de l’enfant : ces changements permettraient selon l’Observatoire d’améliorer les résultats du système éducatif français.

Des journées plus courtes

« L’efficience de notre système scolaire ne saurait se limiter à une plus grande autonomie des établissements scolaires et au renforcement du travail en équipe des enseignants » peut-on lire dans le manifeste. Dans ce texte, l’ORTEJ pointe du doigt certaines caractéristiques de l’école française – qui seraient à revoir – dont la semaine de 24h et de 4 jours, les journées de 6h (en moyenne) et les devoirs à la maison.

(...)

Chloé Le Dantec

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"Andjaro, ce logiciel expérimenté pour mieux gérer les remplacements dans l'Education nationale" - Mais sans remplaçants !

20 Mars 2022 , Rédigé par France Inter Publié dans #Education

INFO JDD. Covid-19 à l'école : une application bientôt déployée pour  remplacer rapidement les profs absents

Le logiciel Andjaro est actuellement testé dans plusieurs départements de France. Il permet à l'Education nationale de faciliter le remplacement des professeur absents. Le gain de temps est considérable.

L'épidémie de Covid l'a montré : la gestion des remplacements peut vite tourner au casse-tête quand de nombreux professeurs sont absents. Un logiciel mis au point par une start-up privée aide à la gestion des remplacements dans les entreprises. Il s'appelle Andjaro et, est aussi utilisé dans l'Education nationale pour les écoles primaires. Il est expérimenté pour l'instant dans le Lot et dans la Somme depuis mai 2021 et dans une dizaine d'autres départements depuis la rentrée de septembre.

"Un simple clic fait que tout le monde est prévenu"

A Amiens, devant son ordinateur, Sandrine Garidi, chef de la Division des personnels enseignants dans la Somme, explique le fonctionnement et considère que "c'est une application simple à utiliser". Dès qu'un professeur est absent, l'information est saisie dans le logiciel Andjaro. "Par exemple ce matin, dit-elle, nous avons un absent à l'école Pigeonnier, il a été déclaré, c'est pour une classe de CM2. Donc là, je vais chercher, je demande à Andjaro un remplaçant disponible. On clique et l'écran nous donne la liste des personnes disponibles". C'est ensuite la gestionnaire des remplaçants qui choisit dans la liste. 

Dès qu'elle valide le nom, le remplaçant reçoit un mail ou un SMS avec toutes les informations : "l'école où il doit aller, précise Sandrine Garidi, le nom de la personne qu'il doit remplacer, le niveau de classe, les horaires de l'école, l'adresse de l'école, et même l'itinéraire". Le directeur de l'école qui a fait la demande est aussi averti qu'un remplaçant va arriver. "Un simple clic fait que tout le monde est prévenu instantanément, rajoute Sandrine Garidi. C'est important d'informer le directeur au plus vite car il attend de savoir si l'enseignant de son école sera remplacé pour en informer bien évidemment les parents ou pour organiser la répartition des élèves s'il ne l'est pas".

"On peut gagner aujourd'hui jusqu'à 2h-2h30"

"C'est à dire qu'aux environs de 8h30-8h40 au maximum, tout le monde est placé. On peut gagner aujourd'hui jusqu'à 2h-2h30" complète Fabrice Decle, secrétaire général de la Direction des services de l'Education nationale de la Somme. "Aujourd'hui, si vous dites aux secrétaires de circonscription, qui gèrent les remplacements, qu'on a expérimenté Andjaro et qu'on s'arrête, elles vont pleurer ! Parce qu'aujourd'hui, elles n'ont plus, au grand maximum, qu'un ou deux coups de fil à donner contre une centaine précédemment. Et généralement les élèves voient les remplaçants arriver bien plus tôt qu'auparavant".

Mais les syndicats y voient une gestion un peu déshumanisée. Remi Nucibella, représentant du syndicat des enseignants Snuipp dans la Somme, dénonce des "notifications qui arrivent en permanence et parfois très tard le soir sur les portables des remplaçants." Il reconnaît néanmoins que certains de ses collègues sont satisfaits car ils ont les informations plus rapidement. Mais il regrette le manque de concertation au départ et la mise en place brutale.

"La difficulté de la mise en place de l'expérimentation a été de faire comprendre aux concepteurs d'Andjaro, que dans l'Education nationale, nous avions une terminologie particulière" reconnaît Fabrice Decle. "On ne parle pas de manager chez nous. On ne parle pas de mission. Là en fait, on confrontait deux mondes, celui de l'entreprise et celui de l'Education nationale qui étaient différents et qui n'utilisaient pas les mêmes termes."

Un manque néanmoins de remplaçants

Avec ce système, il n'y a pas plus de remplaçants pour autant. "On a assez peu de remplaçants disponibles, confirme Sandrine Garidi, donc on est obligé effectivement de faire un choix en fonction de critères que nous avons établis. Par exemple, la priorité est donnée aux petites écoles de moins de quatre classes, où les élèves du professeur absent ne peuvent pas être répartis dans les autres classes, ou encore dans les écoles où une sortie scolaire est prévue ou une séance de piscine."

Il reste les cas particuliers d'absences plus complexes qu'il faut traiter directement par téléphone. Andjaro permet d'aller plus vite sur les absences les plus urgentes et les plus simples, dans les écoles primaires uniquement. Mais il ne résoudra pas les problèmes récurrents de remplacements dans l'Éducation nationale. Ce logiciel apporte simplement un gain de temps dans l'organisation.

Sonia Princet

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Proposition d'Emmanuel Macron sur l'éducation : les enseignants travaillent déjà entre "42 et 47 heures" par semaine, selon un syndicat

20 Mars 2022 , Rédigé par France Info Publié dans #Education

Proposition d'Emmanuel Macron sur l'éducation : les enseignants travaillent déjà entre "42 et 47 heures" par semaine, selon un syndicat

Le président sortant propose, dans son programme en vue de la présidentielle de 2022, de conditionner la revalorisation salariale des enseignants à l'acceptation de nouvelles missions : remplacements, suivi personnalisé d'élève, accompagnement périscolaire, etc.

Didier Georges, secrétaire national du SNPDEN-Unsa, le syndicat des personnels de direction dans l'Éducation nationale, a dénoncé vendredi 18 mars sur franceinfo la "fausse nouvelle idée" d'Emmanuel Macron qui propose, dans son programme de candidat de conditionner une revalorisation de la rémunération des enseignants à l'acceptation de "nouvelles missions". Ces missions seront le "remplacement systématique des enseignants", un "suivi plus individualisé des élèves" ou encore un "accompagnement dans le périscolaire". Pour Didier Georges, cette proposition risque de créer "un temps de travail hebdomadaire" qui serait "extrêmement difficile à supporter" puisque, selon lui, les enseignants travaillent déjà entre "42 et 47 heures" par semaine.

franceinfo : Une revalorisation des salaires des enseignants en contrepartie de remplacements. Est-ce une bonne idée ?  

Didier Georges : C'est une fausse nouvelle idée. On fait déjà du remplacement entre enseignants. C'est très difficile à faire. Statutairement, on a déjà fait une imposition du nombre d'heures supplémentaires qu'ils ne peuvent pas refuser. Donc, il y a déjà eu une mesure comme celle-là qui a été prise par les gouvernements précédents. Et aujourd'hui, si on leur demande de travailler encore plus... Ils travaillent déjà beaucoup et toutes les études ont démontré qu'ils travaillaient entre 42 et 47 heures hebdomadaires pour un service de base. Donc, vous imaginez qu'avec encore plus de prestations dues à l'État, on les amènerait à un temps de travail hebdomadaire, préparations et corrections comprises, qui serait extrêmement difficile à supporter.

Pourquoi existent-ils des difficultés de remplacement des enseignants ?

Il y a la question des enseignants et des brigades de remplaçants, ce qu'on appelle les contractuels, qui sont des personnels recrutés par les inspecteurs et qui sont censés remplacer les collègues absents. La période de pandémie qu'on vient de traverser a pas mal sollicité ces dispositifs de remplacement. Mais il y a surtout un manque de vivier. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, y compris chez les titulaires, il n'y a plus assez d'enseignants. Donc, avant de demander aux enseignants de travailler plus, il faudrait peut-être déjà en recruter. Ce serait un préalable indispensable.

Faut-il réfléchir à une revalorisation non conditionnée ?

Il faut réfléchir à une revalorisation. Mais la contrepartie qu'évoque Emmanuel Macron dans son programme me semble n'être qu'une autre étape. D'abord, redonner de l'attractivité à ce métier pour qu'on ne soit pas à 20% de contractuels, mais qu'on revienne à des niveaux de contractuels, donc de professeurs non titulaires, un peu plus raisonnables. Et puis, redonner envie aux étudiants, aujourd'hui à l'université, de devenir enseignants. Je ne crois pas que ce soit le cas. Les études le montrent en tout cas. Il y a un désamour pour cette fonction alors qu'elle est éminemment noble.

Êtes-vous favorable à plus d'autonomie pour les établissements secondaires, les collèges et les lycées ?

Absolument opposés pour plein de raisons. Il faut se rappeler de l'histoire et l'histoire est importante. Dans les années 2005-2010, il y avait déjà des établissements avec la labellisation ECLAIR, écoles, collèges, lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite. Ces établissements avaient des droits de recrutement sur les enseignants. Outre le fait que cela a pu poser des tensions internes, ça n'a pas fonctionné. Et puis, sincèrement, aujourd'hui, on est en train de parler de l'Éducation nationale. On est en train de parler d’école qui se doit d'être juste et équitable, et on va mettre les établissements et les chefs d'établissement en concurrence les uns aux autres pour recruter des personnels qui seraient prétenduement meilleurs que l'autre, alors qu'on sait très bien que cela ne se joue pas là-dessus. Cela se joue aussi sur une question de moyens, il faut le dire, mais cela se joue aussi sur une question de bien-être dans les établissements. La proposition du président candidat n'en est pas une, puisque c'est du recyclage d'idées qui n'ont déjà pas fonctionné. Donc, on n'est pas dupes et on est contre.

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"Si Macron continue comme ça, Nike va finir par délocaliser ses usines en France." (Les profs à 1 minute 34)

20 Mars 2022 , Rédigé par France Inter Publié dans #Education

Macron qui dévoile son programme, confrontation entre Zemmour et Jadot, un vaccin français disponible en mai, et des castors réintroduits à Londres, c'est l'actu du jour!

Retrouvez « le Journal de 17h17 » dans Par Jupiter ! sur France Inter et sur https://www.franceinter.fr/emissions/...

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Table-ronde "L'éducation populaire une réponse aux enjeux politiques, sociaux … (Vidéo)

20 Mars 2022 , Rédigé par Rencontres nationales de l'Éducation populaire Publié dans #Education

Table-ronde co-organisée avec Libération, animée par Alexandra Schwartzbrod, directrice adjointe de la rédaction de Libération et romancière.

Les invités :

· Philippe Meirieu, professeur des universités en sciences de l’éducation,

· Lucie Bozonnet, actrice de terrain, Vice-présidente du CNAJEP, MRJC,

· Lauren Lolo, fondatrice de l’association « Cité des Chances »,

· Robin Renucci, acteur et réalisateur,

· Camille Louis, philosophe et dramaturge.

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Lettre d'un vieux prof au président-candidat - Par Philippe Watrelot (Extrait)

20 Mars 2022 , Rédigé par Mediapart Publié dans #Education

Monsieur le Président, je vous fait une lettre", par Annie Ernaux sur  France inter - Le blog de Roger Colombier

EXTRAIT

Monsieur le Président Candidat, je vous fais une lettre que vous ne lirez sûrement pas… Vous avez montré jeudi 17 mars que vous n’en aviez rien à faire des enseignants et du sort de l’éducation publique. Vos propositions montrent une méconnaissance de la réalité du fonctionnement de l’école et la représentation que vous avez du métier d’enseignant ne peut être ressentie que comme du mépris.

Monsieur le Président Candidat, je vous fais une lettre que vous ne lirez sûrement pas...

Vous n’en avez peut-être pas le temps mais surtout vous avez montré jeudi dernier (17 mars) que le sort des enseignants et de l’éducation publique ne vous intéressait pas.

Lors de votre interminable conférence de presse, vous avez évoqué brièvement l’école comme étant un des deux « immenses chantiers » - l’autre étant la santé - auxquels vous voulez vous attaquer en « changeant de méthode ». Quand on songe à la verticalité technocratique qui a caractérisé l’action de votre ministre de l’éducation pendant cinq ans, on attend de voir le changement de méthode pour établir ce « pacte » que vous évoquez.

Mais un pacte c’est comme la confiance ou le respect, ça ne s’impose pas... Comment croire à l’idée même d’une « vaste concertation » quand les conclusions semblent déjà écrites ?

Les mots que vous avez eus ensuite montrent une méconnaissance du métier et du fonctionnement de l’école.

Parlons d’abord de certaines de vos propositions qui témoignent d’une méconnaissance de la réalité du métier...

• « remplacer les enseignants absents » dans le secondaire est l’exemple même de la fausse bonne idée. Vos conseillers vous ont quand même dit que ce n’était pas possible dans le primaire mais ils auraient pu vous dire aussi que la coïncidence entre les heures d’absence et la possibilité de remplacement est très rare. Ils auraient du vous dire aussi que si ce problème se pose c’est surtout parce qu’il n’y a plus de « vivier » de remplaçants. C’est surtout une question de remplaçants (et donc de recrutement et d'attractivité)

• « renforcer les fondamentaux et faire plus de sport » : sur quel temps scolaire ? Qu’est ce qu’on retire ? Qu’est-ce qui n’est pas « fondamental » alors que donner du sens aux apprentissages passe par le dialogue entre les matières. Dans quels locaux va t’on pratiquer l’activité physique ? Il ne suffit pas de visiter des établissements Potemkine pour prétendre connaitre la réalité pratique des Écoles.

(...)

Philippe Watrelot, Professeur de Sciences économiques et sociales, formateur, militant pédagogique, ancien président du CRAP-Cahiers Pédagogiques

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Education/Etats-Unis -"Une cancel culture majoritairement pratiquée par le camp conservateur"

20 Mars 2022 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education

https://focus.telerama.fr/2022/02/10/0/0/0/0/1000/0/60/0/b8684a3_212290002-000-9xb4kk.jpeg

EXTRAITS

Aux Etats-Unis, des livres renvoyés de l’école

Même un monument comme « Maus », d’Art Spiegelman, en a fait les frais. Depuis la pandémie, les conseils d’école, qui choisissent les livres destinés aux élèves, intensifient la mise à l’index des ouvrages traitant de sexe, de genre ou de « race ». Une cancel culture majoritairement pratiquée par le camp conservateur.

Mary Ellen Cuzela s’approche du pupitre en bois. Au micro, sa voix est parfaitement calme, mais une colère froide l’anime. Cette habitante de Katy, dans la banlieue de Houston (Texas), aux Etats-Unis, fait face aux membres du conseil d’école dont ses enfants dépendent. C’est une réunion de routine, une parmi d’autres, un soir de novembre 2021, mais, pour elle, c’est enfin l’occasion de se faire entendre. « Nous avons besoin de votre aide et d’un plan d’action immédiat pour nettoyer les livres obscènes, vulgaires et pornographiques qui se trouvent actuellement dans les bibliothèques » des établissements du district, lance-t-elle. Dans sa main droite, Me and Earl and the Dying Girl, de Jesse Andrews, que les lycéens de Katy peuvent trouver dans leurs écoles.

Un roman où deux copains de terminale bidouillent un film pour une amie atteinte d’un cancer. « Je veux savoir comment ce livre a été approuvé et qui l’a approuvé », intime Mary Ellen Cuzela. Elle ouvre le livre, trouve la page qu’elle avait préalablement sélectionnée et lit quelques extraits, dont un dialogue entre les deux jeunes qui parlent de « bouffer de la chatte », avant que le narrateur note qu’il arrive souvent à l’un d’eux d’être « vraiment grossier ». Elle n’ira pas plus loin, l’affaire est entendue pour elle. « Et ce n’est qu’un seul livre. Il y en a plusieurs centaines que nous devons vérifier dans nos bibliothèques », conclut-elle, sous les applaudissements.

(...)

Rouages essentiels d’un système éducatif public américain largement décentralisé, les conseils d’école sont composés de membres élus par la population dans la plupart des Etats. Ces school boards ont un rôle-clé : ce sont eux qui définissent les politiques éducatives et ce qui peut être lu – ou non. Dans un pays toujours aussi profondément divisé dix-huit mois après la défaite de Donald Trump et la victoire de Joe Biden, ces instances se sont transformées en nouveaux champs de bataille idéologique et les manuscrits sont pris en otage. Dans plusieurs Etats s’exprime la volonté de contrôler au plus près ce qui se passe dans les salles de classe.

Au nom des « valeurs de la communauté »

Ces dernières années, des projets de loi ont par exemple été déposés, au niveau local, pour interdire l’enseignement dans les écoles de sujets comme la critical race theory, que les républicains abhorrent. Cette notion, forgée dans les années 1970 et qui vise à montrer le caractère systémique des discriminations, est pourtant essentiellement étudiée à l’université. En Floride, un texte, surnommé par ses opposants « Don’t say gay », vise à très fortement restreindre ce que les professeurs peuvent enseigner en termes « d’orientation sexuelle ou d’identité de genre ». Adopté par le Sénat et la Chambre des représentants de l’Etat, il n’attend que la signature du gouverneur, ce qui devrait être une formalité.

La triste palme du livre le plus ciblé a été remportée en 2020 et pour la troisième année d’affilée par George, d’Alex Gino, selon le décompte de l’Association des bibliothèques américaines (American library association). Le roman raconte l’histoire d’un petit garçon qui a une certitude : celle d’être une fille. Il est attaqué pour différents motifs : « contenu LGBTQIA + », « en conflit avec un point de vue religieux » ou encore parce qu’il ne reflète pas « les valeurs de la communauté ». En deuxième position se trouve Stamped : Racism, Antiracism, and You de Jason Reynolds et Ibram X. Kendi, qui critiquent la façon dont les Etats-Unis n’ont pas, selon eux, réussi à s’attaquer à la question du racisme dans le pays.

« Nous assistons à un phénomène nouveau lié à cette campagne politique autour de ce qu’on appelle la critical race theory, qui est utilisée comme faux prétexte pour s’en prendre à des livres qui offrent des perspectives alternatives sur l’histoire du racisme et de l’esclavage », dénonce Deborah Caldwell-Stone, une responsable de l’Association des librairies américaines. Cette dernière rappelle que le choix d’utiliser ces œuvres littéraires n’est pas le résultat d’un processus aléatoire.

(...)

Une augmentation spectaculaire

La pratique des banned books n’est pas nouvelle. Sexe, avortement, théorie de l’évolution… : déjà, dans les années 1980, des écrits étaient mis à l’index par des parents mécontents. Vingt ans plus tard, la série des Harry Potter a connu le même sort un peu partout dans le pays. La raison ? Des familles chrétiennes dénonçaient une valorisation de l’occulte et de la sorcellerie. Mais une vigueur nouvelle s’exprime ces temps-ci. L’Association des bibliothèques américaines a recensé 330 manuscrits mis en cause ou interdits en quatre mois, entre septembre et décembre 2021. En 2019, dernière année au cours de laquelle les écoles ont été complètement ouvertes, avant la pandémie, elle en avait comptabilisé 377.

(...)

Les chiffres sont invérifiables, mais ses membres ont une réelle capacité à faire du bruit, souvent sur fond de polémique. « Nous n’essayons pas d’interdire des livres, soutient Tiffany Justice. Mais les enfants ne doivent pas être exposés au sexe tout le temps. Or ces livres sont disponibles dans les bibliothèques des écoles primaires et des collèges. Pour nous, il est clair que ce sont les parents qui doivent en parler à leur enfant. L’important n’est pas de savoir s’il s’agit d’un homme avec un homme, d’un homme avec une femme ou d’une femme avec une femme, il s’agit du sexe en général. »

Sur son site Internet, une autre organisation, No Left Turn in Education, répertorie les ouvrages « utilisés pour diffuser des idéologies radicales et racistes aux élèves », qui « rabaissent notre nation et ses héros, révisent notre histoire et nous divisent en tant que peuple dans le but d’endoctriner les enfants avec une idéologie dangereuse ». Sa fondatrice, Elana Yaron Fishbein, refuse de parler de censure. « Nous sommes pour la liberté, d’ailleurs, les gens peuvent aller acheter ces livres en ligne ou dans une librairie », affirme cette mère au foyer qui vit dans la banlieue de Philadelphie. « Les enfants qui n’ont pas d’argent, c’est dans une bibliothèque scolaire qu’ils ont accès aux livres, note l’écrivain Bill Konigsberg. Donc si, c’est de la censure. »

Un potentiel électoral certain

Moms for Liberty comme No Left Turn in Education se définissent comme des associations non partisanes. « Beaucoup d’Américains se sentent politiquement orphelins parce que les gens que nous avons élus nous ont laissés tomber, considère Tiffany Justice, sympathisante des républicains. Les parents devraient avoir le droit fondamental de diriger l’éducation de leurs enfants. Je me fiche que vous soyez démocrate ou républicain, si vous êtes à mes côtés et soutenez les droits parentaux, alors je voterai pour vous. » Les politiques, eux, ont bien perçu le potentiel électoral de ce mouvement.

Le républicain Glenn Youngkin en a même fait un élément de sa campagne pour devenir gouverneur de Virginie, en novembre. Sa victoire incite certains de ses collègues conservateurs à se saisir de cette thématique en vue des élections de mi-mandat, en novembre. Les mères de famille, de banlieue notamment, sont particulièrement courtisées. « Nous vivons actuellement une période de polarisation intense et une véritable guerre culturelle, déclare Jonathan Friedman, de PEN America. Beaucoup de politiciens pensent que c’est un sujet gagnant et n’hésitent pas à s’en servir. Le camp des conservateurs met beaucoup d’énergie dans cette affaire quand, en face, les libéraux ne s’attendaient pas à se battre sur ce terrain. »

(...)

Des éditeurs sont à la manœuvre. Le PDG de Penguin Random House, Markus Dohle, a récemment annoncé qu’il ferait don de 500 000 dollars (452 000 euros) à PEN America pour lutter contre les mises à l’index. Selon lui, il y va « de l’avenir de notre démocratie ». Les lecteurs, aussi, n’hésitent pas à réagir. Ils se sont rués sur Maus, après la mauvaise publicité qui lui a été faite. En quelques jours, la BD d’Art Spiegelman s’est installée dans la liste des meilleures ventes du New York Times. Deux mois plus tard, elle est toujours en rupture de stock sur le site américain d’Amazon.

Raphaëlle Besse Desmoulières

https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/03/20/aux-etats-unis-des-livres-renvoyes-de-l-ecole_6118301_4500055.html?xtor=EPR-32280631-[m-le-mag]-20220320-[zone_edito_1_titre_1]&M_BT=115764035545371

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Education: «Le modèle de Macron, c’est celui de l’enseignement privé»

19 Mars 2022 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Éducation. Carte scolaire, Blanquer trahit ses propres engagements |  L'Humanité

EXTRAITS

Françoise Lantheaume, professeure des universités émérite à Lyon 2

Lors de la présentation de ses propositions pour un éventuel second quinquennat jeudi, le président-candidat a annoncé vouloir adapter la rémunération des enseignants à leurs missions. Un serpent de mer des programmes libéraux qui traduit une méconnaissance de la profession, selon la sociologue Françoise Lantheaume.

(...)

L’idée de rémunérer les enseignants en fonction de leur implication dans l’école est-elle neuve ?

Non, ça remonte aux années 80. C’est un serpent de mer de tous les programmes libéraux. C’est très étonnant de voir des discours qui reviennent et associent salaire et réussite. Ça montre une méconnaissance profonde de ce qu’est le travail des enseignants et, d’une façon générale, le travail. Tous les travaux sur le sujet montrent que l’engagement de la personne n’est pas indexé sur le salaire, même si c’est une dimension de reconnaissance.

Les enseignants se plaignent du fait que leur salaire soit insuffisant, à juste titre car c’est une catégorie A qui n’est pas payée pas au niveau d’une catégorie A. Quand on compare au privé, ça n’a rien à voir et ça contribue au manque d’attractivité du métier. Mais ce qui fait le sens de leur travail, c’est la réussite des élèves. Et ce qui fait leur malheur, c’est le sentiment d’être empêchés de les faire réussir. Ils se disent : «C’est non seulement faux, mais c’est aussi insultant.»

(...)

En quoi cette proposition vous semble-t-elle déconnectée des réalités du terrain ?

Je ne comprends même pas le réalisme de la proposition. Le problème vient de la confusion entretenue par les responsables politiques et administratifs, mais aussi, malheureusement, pendant longtemps par les syndicats, entre le temps de service et le temps de travail. Les gens confondent le temps passé en face-à-face avec les élèves et le temps de réelle activité des enseignants. Les professeurs travaillent souvent au-delà de 40 heures par semaine, les enquêtes de la Direction générale de l’enseignement scolaire [Dgesco] l’ont montré. Dans ce cas, travailler plus, ça veut dire quoi ? Les faire travailler 45 heures par semaine ? Là, c’est une question de droit du travail.

A votre avis, quelle école souhaite Emmanuel Macron ?

Son discours correspond à une vision libérale très classique des écoles passablement dérégulées mais gérées autoritairement. Le ministère Blanquer a connu une inflation de textes réglementaires d’un côté, mais d’un autre, on n’arrête pas d’avoir cette injonction à l’autonomie des enseignants. Il y a une contradiction que le système gère très mal. Je pense que le modèle profond d’Emmanuel Macron, aussi fort pour lui que le modèle anglo-saxon, c’est celui de l’enseignement privé, avec des établissements qui recrutent, une large fraction de personnels précaires, un poids plus important des normes locales à travers un projet d’établissement local, des régulations qui se font surtout par le marché.

Electoralement, quel est le but de tout ça ? Séduire les parents et tant pis pour les profs ?

[A la fin des années 90, le ministre de l’Education Claude] Allègre a voulu jouer les parents contre les enseignants, mais c’est une stratégie en général perdante. S’il y a des tensions et des contradictions entre parents et enseignants, c’est là où l’élève va être le plus mis à mal, donc il faut viser tout ce qui crée la coopération entre les familles et l’école. Je ne suis pas politiste, mais je pense qu’il s’agit surtout pour Emmanuel Macron d’augmenter le nombre de sa clientèle à droite, dans une concurrence avec Madame Pécresse.

Propos recueillis par Elsa Maudet

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Education - Un président candidat qui ne fait aucun effort

19 Mars 2022 , Rédigé par Snes FSU Publié dans #Education

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Le SNES-FSU dénonce les propos insultants d’E.Macron envers les enseignants. En participant au dénigrement systématique d’une profession qui a été au rendez-vous de la crise, le candidat Macron joue un jeu dangereux. Le débat électoral et démocratique exige des réponses à la hauteur des enjeux plutôt que de se complaire dans des propos insultants qui s’inscrivent dans de basses stratégies de racolage électoral.

Lors de la présentation de son programme, le candidat Emmanuel Macron a jugé « difficile de dire qu’on va mieux payer tout le monde, y compris ceux qui ne sont pas prêts à s’engager et à faire plus d’efforts.

Le SNES-FSU dénonce des propos insultants pour les enseignants. Reprenant les codes du prof bashing en vogue ces dernières années, le candidat Macron alimente les pires clichés sur les personnels de l’Éducation nationale.

Le SNES-FSU rappelle que pendant le confinement, quand le ministre de l’Éducation nationale se perdait en annonces contradictoires, semant le trouble dans la communauté éducative les professeurs ont continué d’inventer des solutions pour faire cours à distance, pour contacter les familles par tous les moyens possibles…en un mot de faire vivre le service public d’éducation. Seuls. Avec leurs moyens. Parce que la communauté éducative, confinement ou pas, n’a qu’un seul objectif : la réussite de tous les élèves.

Le SNES-FSU rappelle aussi au candidat Macron que pendant que son ministre de l’Éducation nationale était à Ibiza, les professeurs, CPE, psyEN, AED et AESH préparaient, seuls, la rentrée sous Omicron.

Faut-il allonger la liste de tous les errements de ce gouvernement en matière d’éducation pour savoir qui fait des efforts et qui n’en fait pas ? En définitive, le seul effort du président Macron pendant 5 ans aura été de tout faire pour démanteler le service public d’Éducation et ne pas revaloriser les personnels.

En participant au dénigrement systématique d’une profession qui a été au rendez-vous de la crise, le candidat Macron joue un jeu dangereux. Le débat électoral et démocratique exige des réponses à la hauteur des enjeux plutôt que de se complaire dans des propos insultants qui s’inscrivent dans de basses stratégies de racolage électoral.

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«On a dépassé le stade du rationnel»: les profs désabusés devant le programme de l’éducation d’Emmanuel Macron

18 Mars 2022 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Harcèlement à l'école : une violence subie et acceptée

Au lendemain des annonces du projet de second mandat du président-candidat, les enseignants dénoncent une «mentalité à la start-up», un «acharnement libéral» qui va «faire disparaître peu à peu l’école telle qu’on la connaît».

L’école serait-elle devenue une entreprise comme les autres ? Le programme éducatif du président-candidat, dévoilé jeudi à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), place sans s’en cacher le curseur à droite. «C’est la mentalité start-up appliquée à la fonction publique», résume Jérémy Destenave, professeur de SVT dans un collège de Dordogne. «Les gilets jaunes, le Covid ont empêché Macron d’aller trop loin dans sa casse, mais cet acharnement libéral dure depuis cinq ans», juge Nicolas Glière, prof de français à Paris et porte-parole national du collectif des Stylos rouges«On n’attend pas plus de Macron que ce qu’on attendait de Blanquer. Mais je prends ce programme comme un crachat à la figure, c’est insultant. On a dépassé le stade du rationnel», lâche de son côté Jérémy Destenave. Voulant faire croire à un Macron nouveau ayant «changé de méthode», le candidat LREM promet «une large concertation» avant de lancer ses réformes. Peu convaincant. «A quoi ça sert ? Les orientations sont déjà actées», souffle Lucas, prof d’histoire-géo dans l’Ouest parisien (1).

L’un des leviers ? «Un pacte nouveau pour les enseignants.» Refusant une revalorisation nationale – prônée par la majorité des autres candidats –, Macron souhaite augmenter «substantiellement» les rémunérations de ceux qui sont «prêts à aller vers [de] nouvelles missions», jugeant «difficile» de payer plus des enseignants qui ne «font pas plus d’efforts». Sur les 12 milliards d’euros attribués à l’éducation et à la jeunesse, six seront fléchés vers la masse salariale. Ainsi, remplacer des collègues absents devrait permettre de gagner davantage, tout comme s’engager dans un suivi plus individualisé des élèves. Un remix sauce macroniste du «travailler plus pour gagner plus». «Mais on travaille déjà énormément ! réagit Riad (1), 50 ans, qui enseigne en maternelle après une carrière en service de prévention de la délinquance. Dire : “Après votre journée devant vos élèves, vous retournez devant des élèves”, ok, mais la préparation, elle se fait quand ?» En moyenne, un enseignant travaille déjà 42 heures par semaine, selon le ministère.

«La carte du prof bashing»

Ces nouvelles missions apparaissent en sus déconnectées de la réalité de ce que les enseignants font déjà sur le terrain pour peu ou pas de valorisation. «On ne peut pas faire plus individuel vu le temps qu’on passe déjà à faire les rendez-vous parents, à servir de psychologue scolaire, d’assistante sociale…» rappelle Solenn (1), prof des écoles en Seine-Saint-Denis. Dans le secondaire, ce travail de lien avec les familles est notamment assumé par les professeurs principaux. «Le nombre d’heures passées à cela est plus important que ce qui est couvert par la prime de prof principal. Est-ce que ce travail, déjà fait, sera reconnu davantage ? Je n’ai pas l’impression», soulève Fabien Salesse, prof d’histoire-géo à Lyon.

«Ça me sidère qu’on soit encore considérés quasiment comme des ennemis. On est une masse de gens qu’il faudrait casser.» —  Maxime (1), prof des écoles remplaçant à Mulhouse

Si beaucoup s’accordent sur le problème des remplacements, l’œil serait d’abord à porter sur ses causes. «On ne peut pas dire avec des trémolos dans la voix qu’on doit ces heures aux élèves mais ne pas faire en sorte qu’il y ait des enseignants pour les assumer. Nombre de postes ont été supprimés, les TZR [Titulaires sur zone de remplacement, ndlr] sont souvent affectés à l’année dès septembre, on court après les vacataires», déroule le Lyonnais. Si les profs déjà en poste auront le choix entre accepter un salaire en décrochage ou trimer davantage, les nouveaux entrants seront eux «embauchés sur la base de ce nouveau contrat». Lucas tonne : «L’Etat n’a pas revalorisé le point d’indice, a laissé s’installer une perte de pouvoir d’achat depuis vingt ans et dit maintenant qu’on est trop nombreux pour nous revaloriser.»

Pour Jérémy Destenave, Macron «joue la carte du prof bashing. Il essaie de réactiver les réflexes anti-enseignants sur le temps de travail, les vacances, l’investissement». «Ça me sidère qu’on soit encore considérés quasiment comme des ennemis. On est une masse de gens qu’il faudrait casser», estime Maxime (1), prof des écoles remplaçant à Mulhouse. Face à l’opinion publique, Macron assume même mettre les profs dos à dos : «Vous avez des enseignants qui pendant le Covid ont été là, se sont occupés de vos enfants, ont envoyé des devoirs […]. Il y a des enseignants aussi, ça existe, qui ont disparu.» Une déclaration jugée «honteuse» par la majorité des enseignants interrogés.

«Mise en concurrence»

Emmanuel Macron compte aussi jouer sur le tableau d’une opposition parents-prof en permettant de «comparer les méthodes pédagogiques» des enseignants via la publication des résultats de chaque classe. «Je connais des enseignants extraordinaires qui utilisent toutes les méthodes et pédagogies et se retrouvent dans une impasse avec des élèves avec qui ça ne marche pas», insiste Maxime.

S’appuyant sur l’expérimentation de son plan «Marseille en grand», n’entrant en vigueur qu’à la rentrée, Macron envisage aussi de laisser une autonomie accrue aux établissements. Changement profond. Les directeurs auraient notamment «la possibilité de récuser des profils [de profs] et de participer à la décision» d’en recruter d’autres en fonction de leur projet pédagogique. Un moyen selon lui de «lutter contre l’absentéisme» en particulier dans les quartiers difficiles. «C’est encore une mise en concurrence, les établissements attractifs vont trouver des enseignants et dans les plus difficiles, ce sera encore plus compliqué», estime Inès Bettaieb, prof d’anglais à Paris.

Le candidat a assuré que les chefs d’établissement, mués en managers, ne prendraient pas cette décision seuls, le concours, le capital points et le rectorat devant aussi intervenir dans ce processus nébuleux. Insuffisant. «On met en place un système pour faire disparaître peu à peu l’école telle qu’on la connaît», craint Riad. Se sentant méprisés, attaqués, certains ont déjà tranché. «De plus en plus de collègues assument ne pas voter pour Macron au second tour y compris contre Zemmour ou Le Pen», constate Jérémy Destenave. Une fracture au front républicain ?

Elsa Maudet et Marlène Thomas

(1) Les prénoms ont été changés.

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