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Vivement l'Ecole!

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Affaire #Avenirlycéen : les documents qui montrent l'implication des rectorats...

24 Novembre 2020 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Blanquer

Affaire #Avenirlycéen : les documents qui montrent l'implication des rectorats...

Alors que le ministre Jean-Michel Blanquer dénonce une «polémique à partir de rien» au sujet de l'organisation lycéenne, «Libération» publie les messages qui prouvent l'implication de son administration.

Après la métaphore culinaire de la «sauce» et du «lapin» dimanche, le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, et ses soutiens ont entrepris lundi une violente contre-attaque médiatique après les révélations de Libération sur la genèse de l’organisation Avenir lycéen, qui revendique 400 adhérents. Plus proche de l’amalgame et de l’injure que d’une réponse sur des faits et éléments concrets.

 

Interrogé par BFM TV ce lundi matin, le ministre a ainsi dénoncé «tout un secteur de l’ultra-gauche qui ne pense qu’à créer de la polémique à partir de rien», voire «une affaire cousue de fil blanc par des secteurs de l’ultra-gauche». Et de proclamer qu’«il n’y a pas d’affaire», avant d’indiquer à la chaîne qu’elle n’est pas «obligée de relayer cela». Dans la même veine, Blanquer a également soutenu qu’«aujourd’hui, le sujet c’est : est-ce qu'[Avenir lycéen] a fait un mauvais usage [de sa subvention] ?» Or, notre enquête publiée samedi allait au-delà des premières révélations de Mediapart, montrant comment l’administration de l’Education nationale avait été à la manœuvre pour la création d’une organisation plus en phase avec les actions du locataire de la rue de Grenelle. Ce lundi, Mediapart a publié un autre article apportant de nouveaux éléments en ce sens.

Lundi, une tribune signée d’une trentaine de députés LREM (peut-être les membres de la boucle Telegram «Fan-Club JMB») vole au secours du ministre, dans un texte évoquant pêle-mêle l'«islamo-gauchisme», l'«extrême gauche» et allant jusqu’à affirmer que «dénoncer Edwy Plenel, lui qui a trouvé des excuses aux assassins des JO de Munich comme aux frères Kouachi, entraîne un déchaînement, repris sans aucune nuance par certains médias comme Libération»

Dans sa stratégie de défense, le ministre assure que l’enquête repose uniquement sur des témoignages. C’est erroné. Elle est également étayée par des preuves écrites : mails, captures d’écran de discussions… Nous avons sollicité le ministère vendredi, avant la publication de notre article, pour le faire réagir sur tous ces points précis. Malgré nos relances, il n’a pas répondu. Et toujours pas à cette heure. Nous avons donc décidé de publier ces éléments écrits, qui ont servi, entre autres, de matière à notre enquête.

La rédaction de communiqués de presse

Retour début décembre 2018, quelques jours avant la création d’Avenir lycéen. Alors que la mobilisation dans les lycées gagne du terrain, des fonctionnaires, en poste dans plusieurs rectorats, proposent à de jeunes lycéens, fraîchement élus dans les CAVL (conseil académique de la vie lycéenne) de faire des communiqués pour apaiser la situation. Ces élus, mineurs pour la grande majorité, sont des sortes de «superdélégués de classe», qui représentent les élèves dans des instances du rectorat, et qui parfois participent à des comités de suivi de réforme (par exemple, la réforme du bac). Elus depuis quelques jours, plusieurs se lancent donc, sur les conseils du rectorat, dans la rédaction de communiqués de presse. Mais ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est que leur correspondant au rectorat allait corriger leur copie. Avec plus ou moins de formes…

 

Exemple de réponse reçue par Zoée Perochon-de Jametel, dans l’académie de Créteil :

#avenirlycéen

 

#Avenirlycéen

Autre exemple, dans l’académie d’Orléans-Tours cette fois. Le fonctionnaire encourage Teddy mais propose tout de même des changements importants dans son texte.

Cet échange prend ensuite une autre dimension. Au lendemain de l’épisode du communiqué, Teddy Wattebled reçoit un nouveau mail daté du 9 décembre : cette fois, le fonctionnaire du rectorat lui donne des conseils sur la façon de communiquer sur les réseaux sociaux. Et l’invite à rajouter le #Avenirlyceen à chaque fois qu’il poste «un message sur la vie lycéenne».

#AvenirLycéen

Le message date du 9 décembre, donc avant la création d’Avenir lycéen – les statuts de l’association ont été déposés le 12 décembre en préfecture. Cela pose question. Au moins une, centrale : qui est à l’origine de cette consigne ? Il est difficile de croire que ce référent du rectorat ait eu seul l’idée de conseiller aux élèves d’ajouter ce hashtag, qui commençait à circuler chez les jeunes macronistes.

Sylvain Mouillard , Marie Piquemal , Charles Delouche Bertolasi

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Monsieur Blanquer, vous ne voyez pas de lapin, mais l’affaire lève un lièvre...

24 Novembre 2020 , Rédigé par Telerama Publié dans #Education, #Blanquer

Monsieur Blanquer, vous ne voyez pas de lapin, mais l’affaire lève un lièvre...

L’HUMEUR DU JOUR – Le tout jeune syndicat Avenir lycéen, subventionné par l’État, a-t-il été créé “pour servir sa communication” ? Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, balaie les accusations d’un revers de main. L’avenir des lycéens, lui, semble bien mal servi.

« Il y a beaucoup de sauce et peu de lapin, comme on dit chez moi », lâchait Jean-Michel Blanquer ce dimanche sur RTL à propos du scandale qui menace de lui exploser à la figure. On prédit un bel avenir à cette formule probablement pesée au trébuchet (elle joue le bon sens paysan face à l’agitation médiatique parisienne). Un peu comme l’expression « les yeux dans les yeux », désormais associée pour l’éternité à Jérôme Cahuzac. Car du lapin, il semble y en avoir à s’en péter la sous-ventrière (comme on dit chez moi).

Rappelons les faits, tels que révélés par Mediapart et Libération. En décembre 2018, pour contrer la contestation lycéenne qui menace de converger avec le mouvement des Gilets jaunes, l’entourage du ministre a l’idée du siècle : créer Avenir lycéen, un syndicat d’élèves qui serait d’accord avec lui. Objectif, jouer la carte de l’apaisement auprès des jeunes pyromanes qui brûlent des poubelles devant leur établissement et plus généralement porter la bonne parole ministérielle. Un outil de propagande, en somme. Dûment subventionné (au contraire de syndicats lycéens moins d’accord avec le ministre, qui ont vu dans le même temps fondre leur ressources).

Jean-Michel Blanquer pouvait-il ne pas être au courant ? Quoi qu’il en soit, on ne sait trop ce qui choque le plus : que l’appareil d’État se prête à pareilles magouilles ou qu’il instrumentalise des mineurs. Car parmi les membres d’Avenir lycéen, on compte manifestement des jeunes gens sincèrement investis, fiers d’avoir eu l’oreille du rectorat, voire du ministère. Et qui découvrent qu’ils étaient manipulés. Dur…

Marc Belpois

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Revue de Presse Education... Un Avenir de rien — Arrangements — RIP REP — Divers — Ressources

24 Novembre 2020 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Médias

Revue de Presse Education... Un Avenir de rien — Arrangements — RIP REP — Divers — Ressources

Avalanche d’articles dans la presse et silence TV à propos de l’Avenir de JMB. Côté “sciences” on est également dans les arrangements. Pendant ce temps on prépare la fin des REP. Heureusement il y a des divers et des ressources pour nous remonter le moral...

 

Un Avenir de rien

 

Jusqu’à présent silence des médias TV
"Avenir lycéen" : "Pourquoi pas une commission d’enquête", dit Jean-Michel Blanquer
INVITÉ RTL- “Le ministre de l’Éducation a répondu aux accusations d’instrumentalisation d’un syndicat lycéen, lancées par la France Insoumise, suite à des articles publiés dans Libération et Mediapart.”

 

Avenir lycéen, un syndicat modèle modelé pour Blanquer Par Marie Piquemal et Charles Delouche Bertolasi
Après les révélations de « Mediapart » sur des dérives financières, « Libération » a interrogé d’anciens adhérents de l’organisation lycéenne. Ils décrivent comment la structure, officiellement apolitique, a été créée fin 2018 et pilotée depuis la Rue de Grenelle pour servir les intérêts du ministère et contrecarrer la mobilisation contre la réforme du bac.” abonnés

Jean-Michel Blanquer dans la tourmente après les révélations sur le syndicat Avenir lycéen Par Olivier Monod
Un syndicat créé et financé par le ministère de l’Education pour servir ses intérêts ? L’affaire révélée par « Mediapart » et « Libération » ne passe pas inaperçue auprès des organisations de jeunesse. La gauche demande une commission d’enquête parlementaire.”

Tollé après de nouvelles accusations contre le syndicat pro-Blanquer « Avenir lycéen »
Après de premières révélations de « Mediapart », « Libération » affirme que cette structure a été créée en 2018 « pour servir la communication du ministre »”.

Les relations troubles entre le syndicat Avenir lycéen et Jean-Michel Blanquer embarrassent Par Sophie de Tarlé
Une enquête de « Libération » parue samedi 21 novembre montre que le syndicat Avenir lycéen a été créé en décembre 2018 en lien avec les services du ministère de l’Education nationale. Les syndicats réagissent.”

La presse régionale s’interroge également
Le Dauphiné : Un syndicat lycéen a-t-il été téléguidé ?
La Nouvelle République : Le ministère de l’Education a-t-il créé puis financé un syndicat lycéen pro-gouvernement ?
Les dernière nouvelles d’Alsace
L’Est Républicain

Et le Le Café pédagogique résume : Le scandale Avenir lycéen
JM Blanquer a t-il manipulé des lycéens mineurs en leur versant une importante subvention pour soutenir sa politique ? C’est la question posée par les articles de Médiapart , sur le financement, et Libération, sur la manipulation. Les députés de gauche demandent une commission d’enquête parlementaire. Plusieurs syndicats enseignants réclament "toute la transparence". Un syndicat lycéen annonce vouloir porter plainte et deux autres demandent des sanctions y compris la démission du ministre. JM Blanquer ironise et parle d’un complot politique sans répondre sur les faits.”

Et la nouvelle cartouche de Médiapart : Scandale du syndicat lycéen : les échanges qui plombent la défense de Jean-Michel Blanquer Par Antton Rouget
"Depuis nos premières révélations sur Avenir Lycéen, le ministère de l’éducation assure ne jamais avoir entretenu de relation « politique » avec ce syndicat pro-gouvernement. Une réunion et des échanges impliquant directement le ministre prouvent le contraire." mais pour abonnés

 

Arrangements

 

Discrédit scientifique Par Roland Goigoux sur son Blog : Le blog de Roland Goigoux
Le rapport de Michel Fayol et Maryse Bianco (CSEN) montre que les prescriptions du ministère de l’Education nationale dans le domaine de l’enseignement de la lecture ne reposent pas sur les fondements scientifiques annoncés.”

3 exemples d’arrangements avec les chiffres à des fins de communication à l’Education nationale
En quelques jours trois « séquences », comme disent les politiques, sont venues montrer chacune à leur manière combien rue de Grenelle on savait utiliser, à des seules fins de communication, l’annonce officielle de chiffres sans commune mesure avec la réalité.”

 

RIP REP

 

« Nous souhaitons sortir de cette logique » : le gouvernement remodèle l’éducation prioritaire
Fini les écoles et collèges classés REP : la secrétaire d’Etat Nathalie Elimas nous dévoile en exclusivité le plan du gouvernement pour repenser les moyens attribués aux établissements en difficulté.”

« Les principes fondateurs de l’éducation prioritaire suscitent toujours l’adhésion »
Entretien avec Marc Douaire
Où en est l’éducation prioritaire ? Marc Douaire, président de l’Observatoire des Zones d’éducation prioritaire (OZP), évoque l’enquête menée par l’association pour faire un état des lieux de l’éducation prioritaire, enquête dont les résultats seront débattus le 5 décembre lors d’un colloque en visioconférence.”

Education prioritaire : La suppression des Rep est en marche...
Dans un entretien donné au Parisien, Nathalie Elimas, secrétaire d’Etat à l’éducation prioritaire, annonce une expérimentation dans 3 académies dès 2021 du remplacement des Rep par un contrat entre rectorat et établissements. Dès 2022 la carte des Rep pourrait être supprimée. Empêtré dans le scandale d’Avenir lycéen, le ministère accélère sa réforme de l’Education prioritaire. Avec deux enjeux : les crédits destinés aux Rep qui pourraient servir d’autres établissements et une autre politique de rémunération des enseignants et l’entrée de l’enseignement catholique dans un dispositif plus rémunérateur, comme le secrétaire général de l’enseignement catholique l’a annoncé en septembre 2020. Selon la Cour des Comptes, la politique d’éducation prioritaire est la seule politique nationale de lutte contre les inégalités sociales. C’est cet enjeu là aussi qui est visé.”

 

Divers

 

En 2021, grande réforme à venir pour les IUT Par Elodie Chermann
Le cursus sera désormais étalé sur trois ans, avec un diplôme de niveau licence à la clé
Dans l’éducation, une réforme en cache souvent une autre… Dans la foulée de la première édition du baccalauréat 100 % nouvelle formule, un nouveau cursus sera ainsi inauguré, en 2021, dans les 111 instituts universitaires de technologie (IUT) de France : le bachelor universitaire de technologie (BUT). Un diplôme national en trois ans reconnu au grade de licence, qui remplacera l’ancien diplôme universitaire de technologie (DUT), diplôme bac + 2..

Les lycées à l’heure des cours en fractionné Par Violaine Morin
Les établissements sont autorisés, depuis le 5 novembre, à organiser des rotations d’élèves en demi-groupe. Un enseignement « hybride » qui risque de poser la question de l’équité.”

Banlieues : pourquoi il faut faire découvrir la philo aux enfants dès l’école primaire
par Frédéric Lenoir et Nadia Hai
Depuis 2018, l’essayiste Frédéric Lenoir et la ministre déléguée chargée de la Ville, Nadia Hai, développent des ateliers philo dans les écoles des quartiers prioritaires. Ils racontent cette aventure pédagogique et civique.”

 

Ressources

 

Le Figaro Étudiant lance une nouvelle newsletter, dédiée à l’orientation

 

Bernard Desclaux

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Avalanche d’articles dans la presse et silence TV à propos de l’Avenir de JM Blanquer...

23 Novembre 2020 , Rédigé par Les Cahiers Pédagogiques Publié dans #Education

Avalanche d’articles dans la presse et silence TV à propos de l’Avenir de JM Blanquer...

Avalanche d’articles dans la presse et silence TV à propos de l’Avenir de JM Blanquer

Un Avenir de rien

Jusqu’à présent silence des médias TV

 

"Avenir lycéen" : "Pourquoi pas une commission d’enquête", dit Jean-Michel Blanquer

 

INVITÉ RTL- “Le ministre de l’Éducation a répondu aux accusations d’instrumentalisation d’un syndicat lycéen, lancées par la France Insoumise, suite à des articles publiés dans Libération et Mediapart.”

 

 

Avenir lycéen, un syndicat modèle modelé pour Blanquer Par Marie Piquemal et Charles Delouche Bertolasi
Après les révélations de « Mediapart » sur des dérives financières, « Libération » a interrogé d’anciens adhérents de l’organisation lycéenne. Ils décrivent comment la structure, officiellement apolitique, a été créée fin 2018 et pilotée depuis la Rue de Grenelle pour servir les intérêts du ministère et contrecarrer la mobilisation contre la réforme du bac.” abonnés

 

Jean-Michel Blanquer dans la tourmente après les révélations sur le syndicat Avenir lycéen Par Olivier Monod
Un syndicat créé et financé par le ministère de l’Education pour servir ses intérêts ? L’affaire révélée par « Mediapart » et « Libération » ne passe pas inaperçue auprès des organisations de jeunesse. La gauche demande une commission d’enquête parlementaire.”

 

Tollé après de nouvelles accusations contre le syndicat pro-Blanquer « Avenir lycéen »
Après de premières révélations de « Mediapart », « Libération » affirme que cette structure a été créée en 2018 « pour servir la communication du ministre »”.

 

Les relations troubles entre le syndicat Avenir lycéen et Jean-Michel Blanquer embarrassent Par Sophie de Tarlé
Une enquête de « Libération » parue samedi 21 novembre montre que le syndicat Avenir lycéen a été créé en décembre 2018 en lien avec les services du ministère de l’Education nationale. Les syndicats réagissent.”

La presse régionale s’interroge également

 

Le Dauphiné : Un syndicat lycéen a-t-il été téléguidé ?
La Nouvelle République : Le ministère de l’Education a-t-il créé puis financé un syndicat lycéen pro-gouvernement ?
Les dernière nouvelles d’Alsace
L’Est Républicain

 

Et le Le Café pédagogique résume : Le scandale Avenir lycéen
JM Blanquer a t-il manipulé des lycéens mineurs en leur versant une importante subvention pour soutenir sa politique ? C’est la question posée par les articles de Médiapart , sur le financement, et Libération, sur la manipulation. Les députés de gauche demandent une commission d’enquête parlementaire. Plusieurs syndicats enseignants réclament "toute la transparence". Un syndicat lycéen annonce vouloir porter plainte et deux autres demandent des sanctions y compris la démission du ministre. JM Blanquer ironise et parle d’un complot politique sans répondre sur les faits.”

 

Et la nouvelle cartouche de Médiapart : Scandale du syndicat lycéen : les échanges qui plombent la défense de Jean-Michel Blanquer Par Antton Rouget
"Depuis nos premières révélations sur Avenir Lycéen, le ministère de l’éducation assure ne jamais avoir entretenu de relation « politique » avec ce syndicat pro-gouvernement. Une réunion et des échanges impliquant directement le ministre prouvent le contraire." mais pour abonnés

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Scandale du syndicat lycéen: les échanges qui plombent la défense de Jean-Michel Blanquer

23 Novembre 2020 , Rédigé par Mediapart Publié dans #Education, #Blanquer

Scandale du syndicat lycéen: les échanges qui plombent la défense de Jean-Michel Blanquer

Depuis nos premières révélations sur Avenir Lycéen, le ministère de l’éducation assure ne jamais avoir entretenu de relation « politique » avec ce syndicat pro-gouvernement. Une réunion et des échanges impliquant directement le ministre prouvent le contraire.

L’affaire s’envenime pour Jean-Michel Blanquer. Contrairement aux affirmations du ministère depuis les premières révélations de Mediapart sur le fonctionnement d’Avenir Lycéen, la Rue de Grenelle a bien entretenu des relations politiques avec ce syndicat lycéen pro-gouvernement.

Selon de nouveaux documents et témoignages recueillis par Mediapart, Jean-Michel Blanquer a même personnellement échangé avec plusieurs dirigeants du syndicat, par ailleurs militants chez les Jeunes avec Macron, sur des projets politiques en cours.

Le 5 novembre, le ministère nous a pourtant assuré par écrit que le « ministère n’a jamais été sollicité, sous quelque forme que ce soit, pour la création d’“Avenir Éducation” », une nouvelle filière du syndicat, visant à rassembler étudiants, professeurs et parents d’élèves et à concurrencer les organisations existantes. « Le ministère a découvert l’existence [d’Avenir Éducation] au moment de son officialisation », avaient ajouté les services de Jean-Michel Blanquer (lire ici).

Ce que le déroulé des événements, désormais reconstitué par Mediapart, vient démentir formellement.

Dans la matinée du jeudi 2 juillet, le ministre a d’abord reçu, seul, dans son bureau de la rue de Grenelle quatre membres du syndicat pour évoquer le sujet, hors la présence de son directeur de cabinet du ministre ou de son délégué national à la vie lycéenne (DNVL), d’après nos informations. Jean-Michel Blanquer a, ce jour-là, donné son approbation à la création d’Avenir Éducation, selon le témoignage d’un participant.

« On lui a dit qu’on allait partir sur une nouvelle voie qui concernerait plus les professeurs et le personnel de l’éducation nationale […] et le ministre nous a encouragés, il nous a dit :“Oui pourquoi pas, ça pourrait être une bonne idée de votre initiative” », explique le jeune homme à Mediapart. La rencontre, à laquelle n’a pas pris part le président de l’époque du syndicat Nicolas* (plusieurs membres d’AL étant mineurs, nous avons décidé d’anonymiser toutes les identités – lire notre Boîte noire), a été initiée par sa prédécesseure Gaëlle*, également militante des Jeunes avec Macron et présente au rendez-vous. « Cela a été un des sujets que l’on a abordé avec le ministre, très, très rapidement parce qu’on avait plein d’autres choses à dire et qu’un ministre est pressé par définition », explique Gaëlle.

Interrogé, Jean-Michel Blanquer, qui a déclaré dimanche soir sur RTL que cette affaire ne reposait sur « rien », n’a pas répondu à nos questions.

Onze jours après le rendez-vous avec le ministre, Avenir Éducation est créé le 13 juillet par une poignée de militants à Lyon. La structure, qui selon ses statuts a notamment pour objet « de favoriser le dialogue et les réflexions au sein des instances démocratiques et de représentation », est présidée par Franck*, qui est également militant des Jeunes avec Macron et était présent au ministère le 2 juillet.

Le 24 juillet, lors d’une assemblée générale, Avenir Lycéen vote à son tour pour la création et son intégration à Avenir Éducation. Juste après le résultat positif, Gaëlle* écrit à Jean-Michel Blanquer, en message privé sur Twitter, pour l’en informer. Le ministre répond à la militante : « Bravo ». À Mediapart, Gaëlle explique que ce type d’échange direct avec le ministre était exceptionnel : « Je me suis dit que j’allais l’envoyer parce qu’on avait parlé du fait qu’on allait lancer ça [Avenir Éducation] dans les prochaines semaines, et ça s’est arrêté là. J’ai échangé très, très peu avec Jean-Michel Blanquer sur Twitter. »

L’implication directe de Jean-Michel Blanquer contredit la défense de son ministère dans ce dossier. Samedi 21 novembre, au lendemain de la publication d’une enquête de Libération renforçant les soupçons sur la proximité d’Avenir Lycéen avec le pouvoir, un conseiller politique du cabinet du ministre a rédigé une note sur les « éléments de langage » à diffuser dans la presse, en insistant sur le fait qu’« il n’y a jamais eu de discussions “politiques” entre le cabinet et [Gaëlle*, identité modifiée] ».

« Depuis des semaines, LFI [La France insoumise] et Edwy Plenel [directeur de publication de Mediapart] ciblent le ministre qui a dénoncé l’islamogauchisme », a aussi écrit le conseiller dans sa note. Une tentative de diversion reprise par quelques députés de la majorité tout le week-end, et dans une tribune publiée dans Atlantico ce lundi 23 novembre.

C’est au moment même où Jean-Michel Blanquer échangeait en juillet avec plusieurs dirigeants d’Avenir Lycéen proches de la Macronie que des alertes orales et écrites ont été adressées, notamment le 25 juillet, à son délégué national pour la vie lycéenne (DNVL), bras droit politique du ministre, sur les dérapages financiers du syndicat et la mauvaise utilisation de la subvention de 65 000 euros qui lui avait été accordée (relire ici).

Comme nous l’avons révélé, les réserves de l’association, constituées à 99 % par de l’argent public, sont passées de 40 829 euros au 1er juillet 2020 à 21 965 euros à la fin du même mois. Les dépenses comprenaient des frais dans des restaurants et hôtels de luxe – que l’association s’est engagée à rembourser en partie ce dimanche 22 novembre – mais aussi l’achat de matériel informatique.

Un iPad, un iMac et un vidéoprojecteur ont notamment été achetés, neufs, pour 8 411,93 euros dans un magasin spécialisé à Lyon. L’iMac et le vidéoprojecteur sont depuis stockés chez Franck*, qui n’a aucune fonction exécutive chez Avenir Lycéen, mais nous a confirmé qu’il les a aussi utilisés occasionnellement pour le fonctionnement d’« Avenir Éducation », dont il est le président.

En-tête des statuts d’Avenir Education. © Document Mediapart
En-tête des statuts d’Avenir Education. © Document Mediapart

Depuis nos premières révélations, et la cascade de démissions qui s’est ensuivie de la part de militants ne tolérant pas les malversations, c’est aussi Franck qui a repris en main la présidence d’Avenir Lycéen, selon un document que nous avons pu consulter. Le trésorier d’Avenir Lycéen est aussi celui d’Avenir Éducation depuis sa création.

Au ministère, le DNVL a été informé des transferts de matériel informatique et a réclamé, le 27 juillet, deux jours après avoir reçu une alerte particulièrement circonstanciée par mail, à Gaëlle* de faire signer des conventions de mise à disposition, pour borner juridiquement leur utilisation. Des conventions ont bien été rédigées, mais elles n’ont pas été signées par Nicolas*, qui présidait pourtant le syndicat depuis le 27 juin 2020.

C’est aussi à cette même période que le ministère a accepté d’octroyer une nouvelle subvention de 30 000 euros à Avenir Lycéen – conformément aux vœux du syndicat. Avant de la suspendre immédiatement et de lancer une enquête administrative, dès les premières révélations de Mediapart.

Antton Rouget

https://www.mediapart.fr/journal/france/231120/scandale-du-syndicat-lyceen-les-echanges-qui-plombent-la-defense-de-jean-michel-blanquer?utm_source=20201123&utm_medium=email&utm_campaign=ALERTE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[ALERTE]-20201123&M_BT=16590131223

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Fabien Truong : « Le drame de Conflans-Sainte-Honorine nous rappelle qu’une salle de classe n’est pas une arène politique publique »

23 Novembre 2020 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education

Fabien Truong : « Le drame de Conflans-Sainte-Honorine nous rappelle qu’une salle de classe n’est pas une arène politique publique »

EXTRAITS

Dans un entretien au « Monde », le sociologue Fabien Truong, auteur d’enquêtes ethnographiques sur la jeunesse des quartiers populaires, explique les ressorts du passage de la délinquance à l’attentat terroriste.

(...)

Qui sont ces jeunes radicalisés qui commettent des attentats en France ?

Les « terroristes maison », non pas les auteurs des attaques de la rue Nicolas-Appert (Paris XIe) et de Nice, mais ceux qui s’en prennent au pays dans lequel ils sont nés, sont des « garçons musulmans de cités » à la trajectoire particulière : souvent tombés dans la délinquance qui les mène à un sentiment d’impasse biographique (ils n’ont plus d’autre horizon que la prison ou la mort par règlement de comptes), ils n’arrivent plus à se projeter dans leur environnement immédiat et ont le sentiment d’être en bout de course. Ils ont entre 20 et 30 ans et, à de nombreux égards, sont coupés du reste de la société. C’est pourquoi, avant un séparatisme culturel ou religieux, il y a d’abord un séparatisme sociologique.

(...)

Si ces tueurs politisent des impasses personnelles liées à la délinquance, la radicalisation, elle, se fait bien au nom de l’islam.

La difficulté, c’est d’éviter une double caricature : dire que tout est religieux (c’est une « culture musulmane » qui expliquerait tout) ou dire que tout est bassement matériel (la religion, c’est l’opium du peuple). On se situe au milieu – et c’est fondamental.

D’un côté, le désir d’islam chez ces garçons répond à de vraies questions intimes : besoin de « remoralisation », de transcendance, d’intellectualisation, de certitudes, de faire le deuil, etc. Les garçons englués dans le crime ont par exemple tous perdu des proches dans des conditions taboues, notamment quand il s’agit de règlement de comptes entre connaissances – il faut « la fermer » –, ou alors quand il y a confrontation avec la police où c’est « parole contre parole ». La force d’une enquête ethnographique est de montrer les traces que cela laisse. Et là, le recours à l’islam, pour des raisons liées aux transformations des instances de socialisation dans les quartiers populaires et aux coupes budgétaires sur le service public, est souvent le seul – et permet de faire face. C’est une bouée qui aide à mener une vie meilleure, changer de direction, se ressaisir.

(...)

Comment gérer ces tensions à l’école ?

Dans les quartiers populaires, un certain nombre de jeunes, très souvent parce qu’ils ne supportent pas les verdicts scolaires qui leur sont défavorables, s’accrochent de manière provocante à l’islam, une religion qu’ils connaissent souvent mal, pour en faire un étendard, s’opposer au prof, générer du chahut, proférer des choses graves et bêtes. Ils savent qu’ils auront une réaction. Ils la cherchent. Ce sont des adolescents. Cela arrive relativement régulièrement, ça m’est arrivé. Le risque aujourd’hui, c’est de transformer ces moments en points finaux : sanction, esclandre, branle-bas de combat. C’est le vent du moment : « Ils ne passeront pas », etc. Tout autre discours est perçu comme une capitulation.

Mais une relation d’enseignement et de décentrement se joue sur la longueur et la confiance, sans caméra. Il faut prendre ces provocations pour un point de départ, car quelque chose d’important s’exprime. Savoir écouter pour partir des problèmes qui se posent ; cela ne consiste en rien à ne « pas faire de vague », à « baisser le niveau », à céder à la peur ou au moins-disant républicain. Une fois qu’on laisse un élève argumenter, la bulle d’imaginaire politique explose vite car, généralement, l’argumentation est pauvre. Mais il faut prendre le temps d’écouter sans humilier et ensuite on construit. Ce n’est pas de la naïveté mais du pragmatisme. C’est, il faut le rappeler, le quotidien de nombreux profs en banlieue et ce n’est jamais facile.

Les profs sont fatigués, travaillent dans des conditions pas possibles et on leur demande de réparer des gamins cassés en quelques mois quand tout le monde est à fleur de peau. La formation sur ces questions est aussi assez défaillante (la méconnaissance sociologique du public est un vrai problème) et, sans effectifs réduits, ce type de relation est tout simplement impossible.

C’est vrai, trop de profs travaillent avec la peur au ventre – une peur qui, avant d’être liée à « l’islam », tient aux conditions d’exercice du métier dans un contexte de ségrégation urbaine qui produit mécaniquement des situations explosives. Et le métier s’apprend pas à pas : ne culpabilisons pas les profs qui commettent des maladresses. En 2019, il y a eu environ 900 atteintes à la laïcité pour 12 millions d’élèves. C’est significatif mais ce n’est pas la jungle islamo-fasciste. Le premier problème des profs, c’est la déconsidération du métier qui tranche avec les hommages du moment. On ne peut d’ailleurs qu’admirer Samuel Paty. Car, à entendre ses anciens élèves, il savait y faire : écouter, rire et donner le goût d’apprendre.

Propos recueillis par Nicolas Truong

Entretien complet à lire en cliquant ci-dessous

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Affaire Blanquer - "Si ce n’était que ça"...

22 Novembre 2020 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Blanquer

 Affaire Blanquer - "Si ce n’était que ça"...

Avenir lycéen : pour Jean-Michel Blanquer, une affaire mineure

Après la publication de l’enquête de «Libération» démontrant que le syndicat a été créé pour servir les intérêts de la Rue de Grenelle, le ministre a balayé ces accusations dimanche soir sur RTL.

Circulez. Deux jours après la publication par Libé de l’enquête démontrant comment l’organisation Avenir lycéen avait été créée pour servir la communication du ministère, Blanquer a nié être impliqué dans cette histoire. Invité du Journal des sports de RTL dimanche soir, le ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports a assuré qu’il n’avait jamais «téléguidé» cette jeune organisation lycéenne. «Non, bien sûr que non !» a-t-il balayé en toute fin d’émission après avoir passé plus d’une demi-heure à défendre les sommes promises par le gouvernement pour aider le sport amateur en cette période de crise sanitaire. Ne refusant pas la mise en place d’une commission d’enquête, notamment réclamée par La France insoumise, le ministre a rappelé qu’il avait déjà lancé une «enquête administrative et estimé que Libération et Mediapart en font "une affaire a partir de rien", s’essayant à la formule culinaire : "Si quelqu’un regarde de près, il y a beaucoup de sauce et peu de lapin, comme on dit chez moi"».

Que dit-on au gouvernement ?

Rien. Du moins officiellement. Mais comme souvent en macronie après la mise en cause d’un ministre, on commence en off par minimiser les révélations de Libération et Mediapart. «Honnêtement, il n’y a pas grand-chose dans votre dossier», démine un conseiller. «Ce n’est pas l’affaire du siècle», ajoute un ministre. Au sein de l’exécutif, on dresse tout de même depuis quarante-huit heures un cordon sanitaire entre Blanquer, élément important du dispositif Macron depuis 2017, et son administration. Preuve qu’il faut éviter que le navire amiral prenne l’eau… «Ce n’est pas Blanquer qui a agi en direct mais je ne comprends pas ce que c’est que ce bazar», s’agace ce même ministre. «Ce sont des apprentis sorciers, abonde un conseiller. Encore faut-il établir et apporter la preuve que c’est Blanquer qui est derrière tout ça. Et, surtout, pour le moment, aucune information judiciaire n’a été ouverte. On ne refera pas l’erreur Rugy : une démission juste parce que, éthiquement, ce qu’il a pu faire n’était pas moral.» La stratégie de faire sauter un fusible semble donc privilégiée : «A la rigueur, c’est l’ex-directeur général de l’enseignement scolaire [DGesco, ndlr] qui peut être impliqué», dit-on dans un ministère.

Les dirigeants de la majorité ont une autre ligne de défense : rappeler que la politisation des mouvements lycéens n’est pas nouvelle et que d’autres, à gauche, par le passé, n’ont pas été non plus très clean. «S’il y a commission d’enquête, j’attends avec impatience qu’on cause de tous les syndicats étudiants et lycéens et de leur financement», avance un ministre. Sauf que, dans le cas d’Avenir lycéen, ce n’est pas un parti politique ou même un simple courant qui est mis en cause, mais bel et bien une partie de l’administration, donc de l’appareil d’Etat. Mise en cause sur Twitter, l’ex-ministre de l’Education nationale PS Najat Vallaud-Belkacem a démenti avoir pu utiliser les mêmes méthodes : «Qu’il me soit permis de dire que jamais il ne serait venu à mon esprit […] de traiter avec autant de mépris et de cynisme la démocratie lycéenne, les élèves concernés, les instances de concertation. Autres temps autres mœurs.»

Que réclame l’opposition ?

Des explications et une commission d’enquête. Sitôt l’article de Libération publié, les députés insoumis, rejoints par quelques communistes, ont dégainé une proposition de résolution, en construction depuis le premier papier de Mediapart sur le sujet. Les socialistes décideront mardi, en réunion de groupe, s’ils s’y associent. Les élus rappellent que, certes, Blanquer a déjà ouvert une enquête administrative, mais pointent un risque de partialité, ce travail ayant été confié «à la DGesco, le même service soupçonné par les deux journaux». «C’est la raison pour laquelle la représentation nationale doit […] faire toute la lumière sur l’activité du syndicat Avenir lycéen, ses liens avec le pouvoir exécutif et les actions de contrôle du ministère de l’Education sur ses membres et son action», écrivent les députés.

Mais cette commission d’enquête a très peu de chances d’aboutir. Les trois groupes d’opposition ont tous utilisé leur «droit de tirage» : les socialistes sur les violences policières, les insoumis sur l’indépendance de la justice et les communistes sur les conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur la jeunesse. Or ils n’ont le droit d’utiliser cette arme de contrôle du pouvoir exécutif qu’une seule fois par session. «Et je doute que Richard Ferrand [le président de l’Assemblée] nous aide sur ce coup-là», pointe, réaliste, un député de l’opposition. Mardi, Blanquer devrait donc être sollicité, à l’Assemblée, pour les questions d’actualité. Il est déjà la cible privilégiée de Jean-Luc Mélenchon : «Blanquer est un ennemi juré de l’école publique, de l’université libre et des lycéens indépendants. Il prend sa place au Panthéon des ministres les plus détestés de la macronie», a-t-il écrit sur son blog.

Quelles réactions dans le monde éducatif ?

Dès vendredi soir, les organisations lycéennes ont crié au scandale. Sur Twitter, Mathieu Devlaminck, président de l’UNL, voit en Avenir lycéen un «instrument de Blanquer pour faire taire l’UNL, qui était opposé à ses réformes»«Si les faits révélés mettent en lumière son implication, il faut rendre l’argent et démissionner», écrit-il Même son de cloche du côté de la FIDL. Dans un communiqué, l’organisation dénonce ainsi le «dévoiement total de la cause syndicale» et «une insulte faite aux jeunes dont le ministère aurait organisé l’étouffement de la parole face à des réformes du bac et du lycée catastrophiques». Si l’UNL avait déclaré déposer plainte après les premières révélations de Mediapart, la FIDL a annoncé étudier les suites à donner. Le mouvement national lycéen (MNL) va plus loin et exige la démission de Jean-Marc Huart et Jean-Michel Blanquer. Pour ce syndicat historique, classé à gauche et qui a, par le passé, formé de nombreux cadres socialistes, leur concurrent, Avenir lycéen, n’est autre qu’un «outil de propagande», «une entreprise politique n’ayant pas hésité à manipuler certains de nos camarades lycéens […] afin de servir les intérêts du ministre». Du côté des parents d’élèves, la FCPE a rappelé que les activités militantes des élèves doivent «bénéficier d’un accompagnement sain, juste et honnête, à l’abri de toute tentative d’influence ou mainmise des institutions».

Que répond Avenir lycéen ?

D’abord par la voix de son cofondateur Nathan Monteux, président par intérim depuis les démissions en cascade : «Comme jeunes engagés, nous refusons d’être pris en otage par les opposants à la politique du ministère de l’Education nationale à des fins purement électoralistes.» Dans la foulée, et en lien «avec l’enquête administrative du ministère», leur trésorier a précisé dimanche qu’il a été demandé aux bénéficiaires des restaurants et hôtels de luxe de rembourser. Justification mais aussi attaque. Ce dernier évoque des «faux témoignages», des «mensonges» et souhaite que le ministère puisse «démentir» dans les prochains jours. Il tente maladroitement de s’expliquer dans un communiqué : «Plusieurs billets de train sont des billets de première classe. Plusieurs restaurants présentent des repas dépassant les 50 euros par personne (brasserie de luxe et hôtels 4 étoiles). Nous n’étions pas formés, nous n’avions pas les réelles valeurs des choses.» Si ce n’était que ça.

Marie Piquemal , Lilian Alemagna , Charles Delouche Bertolasi

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"Le macronisme est une bureaucratie"...

22 Novembre 2020 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Politique

"Le macronisme est une bureaucratie"...
"Le macronisme est une bureaucratie"...

Le règne de la paperasse n’est pas le seul fait des régimes autoritaires. L’attestation dérogatoire de déplacement ­n’est-elle pas le signe d’un nouvel enfer bureaucratique  ?

La gestion du Covid est-elle le plus grand moment bureaucratique de l’histoire récente  ? Entre l’attestation dérogatoire de déplacement, la réduction du périmètre de circulation à un petit km et la limitation de nos ravitaillements aux «besoins essentiels», c’est peu dire que les pouvoirs publics auront su faire preuve d’inventivité administrative. De ce point de vue, le formulaire de sortie, pour ne reprendre que cet exemple, ses neuf cases à cocher et ses trois notes de bas de page, en est l’une des formes les plus abouties. «Porter à ce niveau de raffinement l’attestation ­dérogatoire et ses variations modales témoigne d’un génie bureaucratique qui mériterait presque le respect – celui que les papillons ont pour les entomologistes qui les épinglent sur le liège», a récemment twitté le géographe Michel Lussault.

Que ce summum réglementaire se produise sous le mandat d’Emmanuel Macron est d’une cruelle ironie. Lui qui voulait «libérer les énergies», faire de la nation française une start-up géante, flexibiliser et rendre l’«agilité» aux salariés et aux entreprises. «Sur le papier, tout semblait prêt pour que le pays ose une aventure à laquelle il s’était soustrait jusque-là, écrit Michaël Foessel dans LibérationUn président convaincu par l’efficience des marchés, peu soucieux des pesanteurs administratives, féru d’innovation et réputé ouvert sur les sujets de société.» Mais «le libéralisme est une idéologie qui s’éteint avec les couvre-feux, les attentats et autres états d’urgence. Serait-il trop optimiste pour affronter les tragédies ?», s’interroge le philosophe.

Imaginaire kafkaïen

Comment le président startupper en est-il arrivé à distribuer des bons de sortie téléchargeables sur smartphone, dont le degré d’ingéniosité rappellerait presque les grandes heures du système soviétique  ? Tout ne s’est pas fait en un seul jour. Si la notion de bureaucratie renvoie la plupart du temps à un imaginaire kafkaïen – lourd préjugé qui s’abat le plus souvent sur les services publics –, elle est d’abord le fruit de la révolution industrielle et du besoin pour l’Etat de garantir l’exécution de ses directives. Max Weber la conceptualise comme un processus naturel, quasi civilisationnel, de rationalisation. Mais pour le grand public, le terme est surtout synonyme des excès du pouvoir administratif laissé aux mains d’austères fonctionnaires en costume gris. Un peu à l’image de ceux que rencontre Jonathan Pryce au service du Recouvrement d’Information dans Brazil de Terry Gilliam.

C’est que les pratiques bureaucratiques ne cessent de s’étendre dans tous les domaines de la société, souvent dans le but affiché de faire ­gagner temps et efficacité aux travailleurs. Dans la Bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale (La Découverte, 2012), la politologue Béatrice Hibou souligne ainsi l’invasion des procédures (autant dans l’administration étatique que dans le privé) dans le reste de la vie quotidienne des individus. Tout le paradoxe est là, selon la chercheuse au CNRS : pensés initialement pour éliminer la redondance, de nouveaux procédés et instances (rapports d’activité, supervision des activités, statuts hiérarchiques intermédiaires, comités de surveillance réglementaire…) se retournent parfois contre l’efficacité elle-même.

Novlangue managériale

Contrairement à une idée reçue, le néolibéralisme n’est pas étranger à cette inflation des normes et autres «plans de continuité». Ce courant de pensée constitue même, à partir des années 1970, le creuset du «New public management», nouveau mantra idéologique qui suggère l’importation de la logique entrepreneuriale (ses principes de performance, de compétitivité et de rentabilité) dans l’action publique. Chez les Anglo-saxons, où Macron puise son inspiration, cela signifie l’intervention minimale de l’Etat au bénéfice d’une multiplication – on n’est pas à un paradoxe près – de sous-traitants publics ou privés et coopérant sur une base contractuelle. Pour les néolibéraux adeptes de la disruption, la bureaucratie est l’envers de leur monde.

Sauf que l’économie néolibérale et son discours «moins d’Etat» a fini par produire elle-même ses propres aliénations, expliquait l’anthropologue américain David Graeber dans son essai Bureaucratie (les Liens qui libèrent, 2012). Pour le militant anarchiste, décédé en septembre, la bureaucratie est une conséquence paradoxale des politiques de dérégulation : toute initiative gouvernementale conçue pour réduire les lourdeurs étatiques aurait, selon lui, pour effet ultime l’apparition de nouvelles contraintes et d’obligations. Des rapports que personne ne lit, des réunions que personne n’écoute, des process et une novlangue managériale que personne ne comprend : selon Graeber, l’«utopie bureaucratique», qui culmine dans sa fusion avec le capitalisme financier, conduit à ce qu’il appelle une société de «boulots à la con», ces emplois normatifs chargés de faire fonctionner la chaîne protocolaire.

«Evaluer l’évaluation»

Le phénomène bureaucratique n’est donc pas qu’une passion de dictateur communiste. Et l’affaire ne serait pas si grave si elle n’avait pas mis le système de santé publique en pièces par une gestion comptable des lits d’hôpitaux. Celui de la recherche publique n’est pas en reste. Depuis des années, les chercheurs se disent noyés dans un trop-plein de complexité administrative et de paperasse à remplir, fût-elle dématérialisée, au lieu de se consacrer à leurs travaux. La semaine dernière encore, ils étaient dans la rue pour dénoncer, entre autres, un système d’évaluation permanente de projets de recherche, de projets de financement de recherche, d’articles scientifiques, de projets d’articles. Bref, un monde académique où l’on «évalue l’évaluation elle-même».

Or c’est bien l’un des aspects que de la future réforme de la recherche publique, d’inspiration dite «libérale» et adoptée par l’Assemblée cette semaine, risque d’aggraver durablement, si on en croit l’avis d’une écrasante majorité d’universitaires. «L’exécutif veut encore renforcer les appels à projet comme source de financement de la recherche, et ce, alors que les universitaires dénoncent la bureaucratie académique qui en résulte», écrivaient une vingtaine d’éminents chercheurs en février dans Libération. Si bien que le monde universitaire en appelle désormais aux «libertés académiques», jugeant son «autonomie» intellectuelle et institutionnelle menacée. Un comble pour cette énième réforme pourtant censée, comme l’avait annoncé Edouard Philippe en 2019, redonner de la «liberté» au secteur.

Simon Blin

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#blanquergate - "... quand cette réunion se passe au ministère, on se dit qu'à partir de là, on se fait un peu tromper"

22 Novembre 2020 , Rédigé par France Bleu Publié dans #Blanquergate, #Education

#blanquergate - "... quand cette réunion se passe au ministère, on se dit qu'à partir de là, on se fait un peu tromper"

"Avenir lycéen" : des anciens lycéens orléanais dénoncent ce syndicat qui les aurait "manipulés.

Après de nouvelles accusations visant "Avenir lycéen", une organisation accusée de soutenir le ministre de l'Education dans un article publié ce samedi dans le journal Libération, deux anciens représentants de lycéens orléanais témoignent et dénoncent ce syndicat qui les aurait manipulés.

"Je suis libéré, parce qu'on donne enfin la parole aux personnes qui ont été manipulées comme moi". Giovanni Siarras peut enfin souffler après ce qu'il a vécu au sein du mouvement "Avenir lycéen"Libération a publié une longue enquête ce samedi assurant que cette organisation syndicale, créée en 2018, est pilotée par l'entourage proche de Jean-Michel Blanquer "pour servir la communication du ministre", et surtout rompre tout dialogue avec les syndicats lycéens opposés à ses réformes, notamment celle du bac. 

Deux Orléanais témoignent

S'appuyant sur de nombreux témoignages, l'article affirme que le numéro 2 du ministère à l'époque, Jean-Marc Huart, était étroitement lié aux responsables d'"Avenir lycéen" et que des rectorats participaient à l'écriture de communiqués du syndicat, systématiquement favorables aux réformes gouvernementales. Contacté par l'AFP, le ministère n'a pas souhaité faire de commentaires.

Parmi les lycéens qui témoignent, deux Orléanais, Teddy Wattebled et Giovanni Siarras. Le premier est élu dans son lycée François Villon de Beaugency et a tout de suite su que ce mouvement, qui a commencé avec le hashtag #avenirlyceen, allait écraser les autres syndicats lycéens. Il s'est donc battu contre "Avenir lycéen" pendant deux ans, mouvement qu'il n'a jamais rejoint.

Communiqués déformés et hashtag #avenirlyceen

Au départ, en décembre 2018, Teddy lance un blocus dans son lycée pour protester contre la réforme du bac. En tant qu'élu lycéen, le rectorat lui demande de publier un communiqué pour calmer le jeu. "On m'a renvoyé un communiqué qui était tout annoté, avec plein de modifications", commence Teddy Wattebled interrogé par France Bleu Orléans, "avec plein de propositions et des tournures de phrases différentes qui changeaient la totalité du texte". Jusque-là, le lycéen n'y voit pas d'inconvénients, il est encore jeune et sans doute que son écriture est à travailler. Le rectorat lui conseille également de mentionner le hashtag #avenirlyceen dans ces posts sur les réseaux sociaux, ce qui le trouble. "Pour que ce soit plus visible", lui assure le rectorat. 

"Une ou deux semaines après, quand j'ai vu un compte Twitter apparaître avec comme nom "Avenir lycéen", j'ai commencé à regarder", continue Teddy, "j'ai vu que c'était un think-tank, qui était quasiment tout le temps en accord avec le ministère ou alors très flou". Le lycéen y voit également "un langage très politique. Là, j'ai commencé à réaliser qu'il se passait quelque chose", explique-t-il. 

Costard cravate et réunion au ministère

Il se méfie, ne mentionne plus le hashtag #avenirlyceen dans ses posts et se met en tête de lutter contre ce mouvement qu'il trouve trop pro gouvernement. Il se fait donc élire au CSE, le Conseil supérieur de l'éducation, l'échelon le plus haut dans la représentation lycéenne, où siègent également des professeurs ou encore des parents d'élèves, pour contrer cette organisation syndicale. Mais là nouveau problème, Teddy partage les quatre sièges dédiés aux lycéens avec deux élus d'"Avenir Lycéen". 

Il se souvient de quelques réunions lors des différents CSE. "Quand on vient en costard cravate ou en tailleur pour représenter tous les lycéens et que quand cette réunion se passe au ministère, on se dit qu'à partir de là, on se fait un peu tromper", affirme Teddy. "Au CSE, normalement, la majeure partie des personnes sont d'accord entre elles, avec une majorité qui se dégage et "Avenir lycéen" faisait toujours partie de ceux qui étaient d'accord avec le ministère sur quasiment tous les textes", détaille-t-il. Ce qu'il faut rappeler, c'est que l'un des deux élus lycéens au CSE est la présidente de ce mouvement "Avenir lycéen".

Après les révélations de Médiapart sur les dérives financières du mouvement "Avenir lycéen" et l'enquête de Libération, Teddy Wattebled est content de s'être battu aussi farouchement. "Même si pendant un petit moment, au début, je me suis laissé avoir, _je m'en suis rendu compte assez tôt et j'ai pu le combattre tout de suite_", affirme le lycéen, "quand je suis arrivé au CSE, je savais à quoi m'attendre et je ne me suis pas laissé faire".

"On vous vend du rêve, mais on nous a manipulés"

Le second Orléanais qui témoigne s'appelle Giovanni Siarras. Il a été le porte-parole d'"Avenir lycéen" quelques mois, entre avril et août 2019, avant de démissionner. En décembre 2018, lors des blocus pour s'opposer à la réforme du bac, ce lycéen âgé de 17 ans à l'époque, fait partie du Conseil de vie lycéenne au lycée Charles-Péguy d'Orléans. Il se fait élire au CAVL, le conseil lycéen académique d'Orléans-Tours et rédige un communiqué, à la demande du rectorat, avec Teddy Wattebled, lui aussi élu au conseil académique. Leur communiqué est aussi retoqué par le rectorat. 

"Il est mentionné dans les modifications qu'il faut dire que les blocus c'est illégal, qu'il faut revenir au calme et retourner en cours", se souvient Giovanni interrogé par France Bleu Orléans, "ce que voulait dire le rectorat et le ministère en fait""Là, vous êtes un peu muet et vous vous dites, ce n'est pas ça que je voulais dire mais bon, je le relaie c'est mon job", continue l'ancien porte-parole de l'organisation syndicale. 

Giovanni n'a pas "le recul nécessaire" et la "maturité" dit-il à ce moment-là pour se faire une opinion. Il est même intéressé par ce hashtag #avenirlyceen et contacte son fondateur sur les réseaux sociaux qui lui vend cette organisation qui est en train de se créer et lui propose de rejoindre le mouvement. Ce qu'il accepte. 

À partir de là, il gravit les échelons et prend des responsabilités dans l'association en devenant porte-parole"par rapport à mes compétences mais aussi par ma couleur de peau car quand vous êtes noir, c'est bien d'être porte-parole", affirme Giovanni, "comme ça vous êtes symbole de la diversité". Un jour, il doit rédiger un communiqué sur le SNU, le service national obligatoire. Giovanni décide de consulter le bureau exécutif et le conseil national de l'organisation mais tous ne sont pas d'accord ou sont mitigés par rapport à ce projet de SNU. Le porte-parole le retranscrit dans son communiqué et l'envoie pour validation au service communication. Mais ce dernier lui corrige en le modifiant presque entièrement et lui indique que ce sera un autre communiqué qui sera publié. "On me dit ton communiqué n'est pas bon, il est trop négatif, on publiera l'autre un point c'est tout", se souvient l'Orléanais, qui ne sait plus trop à quoi il sert. "On vous vend du rêve, en vous disant que vous représentez les lycéens, vous avez l'oreille du ministre, vous n'avez pas de mots, alors vous ne dites rien", regrette Giovanni après coup, "on nous a manipulés".

"Il fallait avoir un syndicat lycéen" qui porte la voix du gouvernement sur la réforme du bac

"L'objectif c'était clairement de mettre hors-jeu les autres syndicats", affirme l'ancien porte-parole du mouvement. "Vous avez un syndicat qui est créé en décembre 2018, pile au moment des blocus pour dire que la réforme du bac est une sainte réforme, évidemment que c'est un syndicat piloté par le DGesco (le directeur général de l'enseignement scolaire, numéro deux du ministre Jean-Michel Blanquer, ndlr), au niveau du timing c'est beaucoup trop visible", enchérit Giovanni Siarras. "Sachant que les syndicats comme l'UNL et le MNL prenaient de plus en plus d'influence dans les médias (contre la réforme du bac, ndlr), forcément pour le ministère c'était embêtant", continue l'ancien porte-parole d'"Avenir lycéen""il fallait essayer de trouver une voix qui dise que la réforme est bien, d'avoir un mouvement qui se revendique comme apartisan, un syndicat lycéen qu'on essaye de tourner en notre faveur", conclut Giovanni. Il avance qu'il a des preuves pour appuyer ses propos et qu'il pourra les sortir au moment venu. 

"Personne ne nous a manipulés"

Nous avons cherché à contacter le rectorat, mais il ne communique pas à ce stade. Même chose pour le ministère, contacté par nos confrères de l'AFP. De son côté, le syndicat "Avenir lycéen" a réagi dans un communiqué ce samedi soir : "Personne ne nous a manipulés. À aucun moment quiconque au ministère de l'Éducation Nationale n'a "utilisé" notre mouvement".

Alexandre Frémont/France Bleu Orléans

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Profession professeur : être enseignant aujourd'hui...

22 Novembre 2020 , Rédigé par France Culture Publié dans #Education

Profession professeur : être enseignant aujourd'hui...

A l’occasion de l’exposition "Métier d'enseignant.e, métier d'élève" au MUNAE de Rouen, Etre et savoir se penche sur la figure du professeur et ce qui l'anime, en même temps que sur celle de l'élève et l'interaction entre ces deux représentations centrales de l'Ecole.

Profession professeur. Dernier volet de ce qui va s’avérer être un triptyque sur l’enseignement dans Etre et savoir. Le 19 octobre nous avons consacré l’émission à la nécessité d’enseigner la tolérance à l’école après l’assassinat de Samuel Paty, dans la continuité de cette émission, le 2 novembre nous avons évoqué la manière dont les enseignants pouvaient se saisir de l’actualité en classe et combien le dialogue avec les élèves devait s’organiser et se penser à l’école… Et ce soir nous consacrons ce numéro d’Etre et savoir à l’évolution du métier de professeur qu’une exposition du Musée de l’éducation – exposition forcément virtuelle en ce moment et dont nous sommes partenaires – met de façon très maligne en parallèle avec celle du "métier" d’élève. Car être élève, cela s’apprend et se travaille, nous le verrons !

Alors, qu’ont en commun les 800 000 professeurs français ? Qu’est-ce qui constitue l’identité d’un métier qui se voit souvent comme trop peu considéré ? Et comment le rapport avec les élèves, qui s’est tellement transformé au fil du XXème siècle, évolue-t-il encore aujourd’hui, à l’heure où on demande tant à l’école 

Réponses avec nos invités Patrick Rayou (par téléphone), professeur en sciences de l'éducation à l'université Paris 8 et membre du laboratoire-Circeft-Escol, commissaire scientifique de l’exposition Métier d'enseignant(e), métier d'élève au MUNAE (Musée national de l'Education) de Rouen, et co-auteur avec Laurent Trémel du catalogue éponyme chez Canopé (29/07/20), Sophie Mazet (par téléphone), professeure d'anglais dans un lycée de Seine Saint-Denis et auteure notamment de Autodéfense intellectuelle (le retour) - Lexique pour esprits critiques (Robert Laffont, 2020) et Prof, les joies du métier (Robert Laffont, 2017), Laurent Trémel, (entretien pré-enregistré), docteur en sociologie et Chargé de mission médiation scientifique et partenariats universitaires au MUNAE et commissaire principal de l'exposition et Lucien Marboeuf (entretien pré-enregistré), professeur des écoles, créateur du blog L’instit’humeurs et auteur de Vis ma vie d’instit (Fayard, 2015).

Lien vers la visite virtuelle de l'exposition Métier d'enseignant(e), métier d'élève au MUNAE de Rouen.

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