Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vivement l'Ecole!

education

Dans le Rhône, une enseignante interdite de faire cours avec un masque arc-en-ciel

19 Mai 2021 , Rédigé par Rue89 Publié dans #Education

Masque pré-personnalisé ARC EN CIEL - Eyes Up

[INFO RUE89LYON] Début mai, une enseignante du lycée Germaine Tillion de Sain-Bel (Rhône), à l’ouest de Lyon, a été interdite de faire cours à plusieurs reprises au motif qu’elle portait un masque aux couleurs de l’arc-en-ciel.

Lundi 3 mai, Anne-Laure avait repris avec plaisir le chemin du lycée Germaine Tillion, situé à Sain-Bel, à 30 kilomètres de Lyon. Après plusieurs semaines de cours menés « en distanciel », l’enseignante de lettres classiques avait enfin retrouvé ses élèves en classe. Elle était loin d’imaginer le scandale qui allait se déclencher quelques heures plus tard. En cause : son masque aux couleurs de l’arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT.

Porter un masque arc-en-ciel au lycée, contraire au devoir de neutralité ?

Quelques minutes avant la sonnerie des cours de l’après-midi, Anne-Laure discute avec des collègues en salle des professeurs quand la proviseure adjointe du lycée l’interpelle au sujet de son masque.

« Il y avait une dizaine de collègues, on portait tous des masques différents mais elle n’a demandé qu’à moi si mon masque était homologué. Oui, il l’est. »

La réponse ne paraît pas convaincre l’adjointe car cinq minutes plus tard, c’est la proviseure du lycée qui convoque Anne-Laure dans son bureau. Deux semaines après les faits, elle se souvient encore de cet entretien :

« La proviseure m’a interdit de faire mes cours de l’après-midi avec mon masque arc-en-ciel. Elle m’a dit que ce masque mettait en évidence une opinion, ce qui était contraire au devoir de neutralité. »

La proviseure demande donc à Anne-Laure de remplacer son masque arc-en-ciel par un des masques en tissu de l’Éducation nationale. L’enseignante refuse. Deux de ses collègues tentent à leur tour de faire entendre raison à la proviseure, sans succès. Anne-Laure décide de quitter le lycée. Le lendemain, mardi 4 mai, elle revient au lycée, son masque arc-en-ciel sur le nez. Mais la proviseure l’attend à l’entrée de l’établissement.

« Je n’ai pas pu prendre mes classes, la proviseure m’a escortée jusqu’à son bureau », raconte l’enseignante.

Après un nouveau couplet sur l’entorse au devoir de neutralité que représenterait son masque arc-en-ciel, la proviseure rédige un rapport à l’attention de l’enseignante. On peut en effet y lire que la proviseure demande à Anne-Laure de ne pas prendre ses classes tant qu’elle n’ôte pas son masque.

masque arc-en-ciel

L’arc-en-ciel, « une manière de prôner un certain type de sexualité » pour le rectorat

L’enseignante est convoquée au rectorat le 11 mai suivant. Après deux heures d’entretien, elle retourne en cours avec un masque blanc et un profond sentiment de malaise.

« On m’a expliqué que le symbole de l’arc-en-ciel pouvait être interprété comme une manière de prôner un certain type de sexualité et certaines pratiques. La DRH (directrice des ressources humaines) a même dit que l’arc-en-ciel pouvait être perçu comme le fait de militer pour la GPA (gestation pour autrui, ndlr). »

Si Anne-Laure n’a écopé d’aucune sanction ni interdiction formelle de porter son masque arc-en-ciel, on lui a fortement conseillé de ne pas faire de vague, se rappelle-t-elle, amère :

« On m’a demandé de ne pas nuire à la sérénité de l’établissement. »

L’arc-en-ciel affichable uniquement le 17 mai ?

Depuis, Anne-Laure est retournée en cours avec un masque blanc. Ce lundi 17 mai, en entrant au lycée, elle a eu la surprise de voir les murs recouverts d’arcs-en-ciel pour la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Mais cette fois-ci, il s’agit d’affiches officielles provenant du ministère de l’Éducation. L’enseignante est perplexe :

« C’est la première fois que le lycée fait quelque chose pour le 17 mai. Je n’ai pas osé remettre mon masque arc-en-ciel mais j’ai pu arborer un badge. »

Il faut dire que d’après Anne-Laure, la direction de l’établissement semble avoir une dent particulière contre les arcs-en-ciel. Un problème similaire à celui du masque arc-en-ciel avait déjà éclaté au lycée, en début d’année 2021, dans la classe de l’enseignante.

« Il y avait déjà eu une histoire semblable en cours de latin. Après un cours sur la fluidité des genres dans l’Antiquité, des élèves m’ont offert un drapeau arc-en-ciel que j’ai accroché dans la salle. La proviseure m’a aussitôt demandé de l’enlever. »

Contacté par Rue89Lyon, le rectorat a assuré n’avoir eu connaissance d’aucun incident de ce type. Mais le service communication s’est empressé d’envoyer un communiqué pour rappeler que l’institution « est pleinement mobilisée au quotidien dans la lutte de toutes formes de discriminations ».

« Ce symbole arc-en-ciel n’est pas une opinion »

Suite à cet épisode, et pour la première fois de sa carrière, Anne-Laure a dû être arrêtée quelques jours par son médecin traitant. Elle dit être très affectée psychologiquement par la polémique déclenchée par son masque arc-en-ciel.

« Je suis au lycée Germaine Tillion depuis un an et demi. Il y a eu des mois de confinement et pourtant l’ambiance est toujours très compliquée avec la direction. Psychologiquement, c’est très difficile. L’idée de retourner faire cours au lycée m’est insupportable. J’ai trouvé très violent que la proviseure m’interdise de prendre mes classes, à quelques minutes du début de mon cours et devant mes collègues. M’interdire de prendre mes classes, c’est considérer que je suis un danger pour mes élèves. »

Pour l’enseignante, il n’y a aucune raison que porter un masque arc-en-ciel soit une entrave à son devoir de neutralité.

« Ce symbole arc-en-ciel, ce n’est pas une opinion. Ce masque n’était pas politique et il est complètement en accord avec les valeurs de la République. Ce masque montre la diversité. Je rappelle que l’homophobie est un délit. Dans l’arc-en-ciel, toutes les couleurs sont à égalité et l’égalité, c’est une des valeurs de la République. »

Anne-Laure a écrit un courrier au recteur de l’académie de Lyon, Olivier Dugrip, pour lui demander l’autorisation de porter le masque en question. En attendant sa réponse, l’enseignante a décidé de troquer son masque arc-en-ciel pour un masque blanc. Elle a par ailleurs demandé à être mutée dans un autre établissement à la rentrée prochaine.

Oriane Mollaret

Lire la suite

Lettre aux professeurs sur la liberté d'expression - France Culture/Jeudis de l'IMA

19 Mai 2021 , Rédigé par France Culture Publié dans #Education

Dans cette conférence, le sociologue et démographe François Héran s’attaque à ceux qui nient l’existence de l’islamophobie, du racisme structurel et des discriminations systémiques.

Deux semaines après l’assassinat de Samuel Paty, François Héran publiait dans La Vie des idées une "lettre aux professeurs". Ce texte ayant beaucoup circulé, et suscité quelques vives réactions, l’auteur en développe ici les arguments. Les caricatures qui désacralisent le religieux sont-elles sacrées ? La diffusion des caricatures est-elle indépendante de l’État ? Comment la liberté de conscience et la liberté d’expression, ces "tours jumelles", ont-elles évolué depuis 1789 ? Peut-on outrager les croyances sans outrager les croyants ? Qu’en est-il au sein des établissements scolaires ?

Dans son hommage à Samuel Paty, Emmanuel Macron défendait les caricatures, tout en appelant à revoir l’enseignement de l’Histoire, à combattre les discriminations, à pratiquer le respect mutuel. François Héran le prend au mot et s’attaque, avec des arguments percutants, à ceux qui nient l’existence de l’islamophobie, du racisme structurel et des discriminations systémiques. C’est dans ce déni que se loge la véritable cancel culture, note-t-il avec malice. Implacable et vif, pédagogique et précis, cet essai récuse les tentations extrêmes. Sa méthode : mettre en balance les grands principes avec discernement. Sa philosophie : recréer le lien social autour de la règle d’or du respect réciproque.

Lire la suite

Encore raté! - Covid-19 : le grand n’importe quoi des autotests dans les lycées

18 Mai 2021 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Grand N'importe Quoi (@GrandNimp) | Twitter

Retards de livraison, problèmes de notices, matériel inadapté… Depuis la reprise des cours en présentiel, loin d’apaiser les critiques sur la faiblesse de la stratégie anti-Covid du gouvernement, le déploiement des autotests tourne au fiasco. Les personnels dénoncent un dispositif inadapté.

«C’est un bide, clairement.» Au bout du fil, Gwenaëlle Durand n’y va pas par quatre chemins. La secrétaire générale du Syndicat national des infirmiers et infirmières éducateurs de santé (Snies-Unsa) ne compte plus le nombre de commentaires dépités qu’elle a reçus depuis la reprise des cours en présentiel. «Dans toutes les académies, les voix sont unanimes : on est sidérés par la mise en œuvre des autotests», lâche la syndicaliste à Libération.

Lundi 3 mai, jour de reprise des cours en présentiel dans les établissements du secondaire, l’appréhension se faisait déjà sentir. Au programme, dans les lycées : le déploiement d’autotests à destination de tous les élèves, qui devront être réalisés sur place et non pas à domicile. Coup de pression pour les infirmières et infirmiers scolaires, tout comme pour les profs et autres personnels, qui sont déjà sous l’eau. Impossible de gérer des autotests en plus. Mais il n’y a pas le choix, alors tout le monde se plie en quatre pour préparer la reprise. Finalement, les déconvenues s’accumulent. «C’est n’importe quoi. Encore une fois, le gouvernement est à côté de la plaque», tonne Gwenaëlle Durand.

«C’est un sketch»

Dans le lycée de Gwenaëlle Durand, à Bourg-en-Bresse, les cartons de tests sont arrivés seulement lundi. «Le 17 mai, vous vous rendez compte ? Trois semaines à peine avant la fin des cours. Et c’est pareil dans plein d’autres établissements !» Hélène, infirmière scolaire dans un lycée des Alpes-Maritimes, n’en a, elle, toujours pas vu la couleur. «C’est un sketch. A ce rythme-là, quand ils vont arriver, on sera déjà en vacances scolaires», soupire-t-elle. Le risque, pour l’infirmière : que les protocoles changent d’ici à la rentrée de septembre, alors que les stocks d’autotests n’auront pas encore été écoulés. Un «gâchis» qu’elle a déjà vu avec les tests antigéniques : «Il nous en reste une quantité pas possible ! Ils sont rangés dans un coin, on n’en fait rien…»

Une inquiétude renforcée par le faible succès du dispositif dans les établissements. La réalisation des autotests n’étant pas obligatoire mais reposant sur le volontariat des lycéens – avec l’accord de leurs parents –, une poignée d’élèves seulement se fait dépister. A titre d’exemple, dans le lycée où elle est infirmière, Hélène compte 37 inscrits sur 1 000 élèves. Du côté de Gwenaëlle Durand, les chiffres sont pires : 34 volontaires sur 2 000. «Et quand ils vont voir à quel point c’est compliqué, ça va bien les dissuader d’être volontaires plus longtemps», s’agace la secrétaire générale du Snies-Unsa.

Des notices «pas en français»

Quand les autotests sont livrés, les galères ne s’arrêtent pas là. Parmi les différents modèles fournis, une partie est arrivée avec une notice non-traduite en français. Gwenaëlle Durand en a fait les frais : «La notice est immense, mais pas en français. C’est quand même censé être des autotests, donc il faut que les élèves puissent comprendre les notices.» Résultat : les personnels se débrouillent comme ils peuvent pour traduire eux-mêmes les consignes. Et, quand les notices arrivent en français, «il y a des erreurs dedans», s’exclame Sylvie Perron, secrétaire fédérale en charge des personnels de direction au Sgen-CFDT (Syndicat général de l’éducation nationale). L’autotest du laboratoire Abbott comportait en effet une coquille. Il était indiqué que si le résultat était négatif, cela signifiait que le virus avait été détecté. Alors qu’il aurait dû être écrit l’inverse. Dans la foulée, le ministère de l’Education nationale a adressé un courrier aux rectorats pour les informer de cette erreur. La faute a depuis été corrigée par le laboratoire.

Au-delà des notices, le matériel lui-même est vivement critiqué. Dans certains lots, les différents éléments nécessaires à la réalisation du test ne sont pas tous individuels. Concrètement, chaque jeune, après avoir inséré son écouvillon dans le nez, doit le tremper dans un tube rempli d’une solution de réactif, qui donne le résultat en cinq à quinze minutes. Et c’est là que ça se complique : il n’y a qu’un pot de réactif pour 25 tests. «Donc soit l’élève se balade avec son écouvillon à la main pour aller jusqu’à l’endroit où faire remplir son tube de réactif soit on doit venir remplir le tube nous-mêmes, alors que les écouvillons sont peut-être contaminés», explique Hélène, déconcertée. Dans la vidéo explicative diffusée par le ministère de l’Education, l’ensemble du matériel était pourtant individuel. «On ne peut pas courir dans tous les sens comme ça. Je le rappelle, en France, il y a environ une infirmière scolaire pour 1 700 élèves», déplore la soignante des Alpes-Maritimes.

«Tester, on y est tous favorables»

Même dans le meilleur des mondes, le concept des autotests laisse de nombreux personnels sceptiques. Surtout que, en l’état, impossible de considérer qu’il s’agit réellement «d’autotests», comme l’explique Gwenaëlle Durand : «Les manipulations sont techniques, les élèves auront besoin de notre aide. On va aussi devoir leur distribuer le matériel, comme tout n’est pas individuel.» Elle résume : «Dans ces conditions, il faut obligatoirement un personnel pour aider les élèves. On passe totalement à côté de ce qu’est censé être un autotest, puisqu’ils ne peuvent pas le faire sans nous… Au final, c’est comme un test PCR, mais en moins fiable.»

Et même si les élèves parvenaient à s’en sortir, une autre problématique émerge. Celle du respect du secret médical, impossible à maintenir alors qu’ils se testent tous dans une seule et même pièce. Au risque d’engendrer des moqueries des camarades. «Vous imaginez un gamin testé positif au milieu d’une salle de 25 ? Les autres élèves peuvent mal réagir. Ce n’est pas pareil d’appeler des parents pour prévenir qu’une classe est fermée», estime Sylvie Perron.

Pour Elisabeth Allain-Moreau, secrétaire nationale du SE-Unsa (Syndicat des enseignants), l’ensemble des difficultés rencontrées n’est que l’illustration d’un problème général : «Encore une fois, tout a été fait dans l’urgence, au détriment de la qualité du dispositif.» Au nom de l’ensemble des personnels de l’Education nationale, elle réclame que «les autotests soient réalisés à la maison». Pour la syndicaliste, «le gouvernement fait des annonces pour faire baisser la pression des parents et personnels, mais propose une solution inadaptée aux réalités d’un lycée. Tester, on y est tous favorables. Mais pas dans ces conditions». Elle le dit sans détour : «Aucune leçon n’a été tirée de cette pandémie et au bout du bout, ce sont les élèves qui en pâtissent le plus.»

Cassandre Leray

Lire la suite

Enfants de l’Etat islamique, ceux que personne ne veut voir/"Enfants de Daech, les damnés de la guerre"/20h50 France 5 - 18 mai

18 Mai 2021 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Politique

Dans le documentaire «Enfants de Daech, les damnés de la guerre» diffusé sur France 5 ce mardi à 20h50, Anne Poiret raconte avec sobriété les vies d’adolescents emprisonnés, parce que liés malgré eux à l’Etat islamique.

Ils sont les grands oubliés de la guerre contre l’Etat islamique. Ils sont ceux que la communauté internationale ne veut pas voir, et ceux que leur pays d’origine, l’Irak, rejette. Plusieurs dizaines de milliers d’enfants sont aujourd’hui ostracisés, emprisonnés et incapables de se construire un avenir. Leur crime est d’être né dans une famille dont l’un ou l’autre des membres avait rejoint l’Etat islamique. D’autres, un peu plus âgés mais à peine adolescents, étaient «des lionceaux» du califat, enrôlés et envoyés dans des camps d’entraînement. La plupart, attirés par les 100 dollars de solde mensuelle, étaient destinés à mourir en kamikaze.

L’Irak ne veut pas de ceux qui ont survécu. Dans un film sobre et posé, à l‘exact opposé de tout voyeurisme ou sensationnalisme, la documentariste Anne Poiret raconte les vies de ces adolescents, dont certains avaient dix ans quand leur ville a été conquise par les jihadistes, condamnés à des peines de prison au terme de procès ne durant que quelques minutes. Ils ont grandi dans des cellules surpeuplées, dont ils ne sortaient que deux heures par semaine, sans soins médicaux ou école. Ceux qui ont été libérés ne sont pas libres pour autant, ils végètent dans leur famille, l’état irakien refusant de leur donner une carte d’identité.

D’autres sont toujours dans le camp d’Al-Hol, en Syrie, où ont été emmenés les femmes et les enfants qui étaient à Al-Baghouz, le dernier lambeau du califat, repris au printemps 2019 par la coalition internationale et les forces kurdes. Ils sont livrés à eux-mêmes, sans aucune perspective de sortie ou de retour dans leur pays. Seules quelques ONG sont présentes dans le camp. A quelques dizaines de kilomètres, un orphelinat accueille des enfants nés des viols subis par leur mère yézidie, une communauté contre laquelle l’Etat islamique a commis un génocide, massacrant les hommes et livrant les femmes à l’esclavage sexuel. Leurs mères ont dû les y abandonner, condition non négociable pour réintégrer familles et communautés. «Pour l’instant, nous nous occupons d’eux. Mais quel est leur avenir ?», s’interroge la directrice de l’orphelinat.

Luc Mathieu

Lire la suite

« Ecole inclusive » : « Il faut tenir la promesse d’une inclusion de qualité »

18 Mai 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Education

ClasseTICE - Outils numériques et école inclusive, un site ressource

EXTRAITS

Si depuis 2005 le nombre d’enfants en situation de handicap a triplé dans les établissements, Sylviane Corbion, professeure des écoles et docteure en sociologie, estime dans une tribune au « Monde » que « la qualité de vie et d’apprentissage à l’école pour tous les élèves et les conditions de travail des personnels sont les grandes oubliées ».

Tribune. En mars, une école d’un petit village en Normandie a défrayé la chronique dans la presse locale : depuis plusieurs mois, quelques enfants de 6 ans y semaient la terreur dans une classe « hors de contrôle ». L’inspection académique indique que le comportement d’un élève en particulier relève de l’inclusion scolaire. Cette situation est tout sauf anecdotique et illustre les limites de l’« école inclusive ».

Depuis la mise en œuvre de la loi de 2005 sur l’égalité des chances en faveur des personnes handicapées, le nombre d’enfants en situation de handicap a triplé dans les établissements scolaires. Actuellement, 385 000 élèves handicapés sont accueillis. Apprendre et vivre ensemble constitue une chance pour tous ces enfants mis autrefois à l’écart, et contribue à développer pour tous un regard plus positif sur les différences.

Depuis 2017, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, ont pris une série de mesures en faveur de l’école inclusive, avec une augmentation de 3,3 milliards d’euros. Mais en matière d’inclusion scolaire, il y a ce qui se dit au ministère et ce qui se vit dans les écoles. La qualité de vie et d’apprentissage à l’école pour tous les élèves et les conditions de travail des personnels sont les grandes oubliées.

(...)

Contrats précaires

Désormais, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) interviennent dans le cadre des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL), qui permettent de mutualiser les aides humaines. En fonction des besoins des établissements scolaires, des AESH peuvent accompagner plusieurs élèves handicapés par jour dans différents lieux, ce qui exige une grande capacité d’adaptation.

Cette gestion comptable ne prend pas en compte les besoins spécifiques de certains enfants. Certes, plus de la moitié des élèves en situation de handicap bénéficient d’une aide humaine, mais juste quelques heures par semaine. La situation est d’autant plus problématique que les AESH n’ont que deux semaines de formation (60 heures) pour s’approprier toute la diversité des formes de handicap et être opérationnels. Ils peuvent être, cela arrive, le souffre-douleur d’élèves ingérables. Ces accompagnants, en contrat précaire, recrutés à temps partiel, perçoivent un salaire de 700 euros net par mois en moyenne. Toutes ces conditions nuisent à l’attractivité et à la pérennité du métier.

Un professionnel du réseau d’aides spécialisées aux enfants en difficulté (Rased) peut également intervenir auprès des professeurs des écoles. La principale mission de ces réseaux, comprenant des psychologues et des enseignants spécialisés, est d’apporter une réponse aux difficultés d’apprentissage et d’adaptation aux exigences scolaires des élèves. Mais les Rased ont perdu un tiers de leurs effectifs en raison d’une politique de suppression de postes de fonctionnaires entre 2008 et 2012, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Depuis, ces spécialistes chargés d’aider les élèves les plus en difficulté interviennent tant bien que mal sur un secteur extrêmement étendu.

(...)

Prendre exemple sur l’Italie

La France pourrait prendre exemple sur l’Italie, qui, depuis plus de quarante ans, mène de considérables politiques d’action pour l’inclusion scolaire. Dès qu’un élève en situation de handicap est scolarisé dans une école, sa classe bénéficie d’un effectif réduit et deux professeurs y sont affectés, dont un est spécialisé dans toutes les formes de déficience grâce à une formation de deux ans. Tous les enseignants italiens sont sensibilisés aux besoins éducatifs particuliers des élèves grâce à des stages réguliers. Les écoles disposent en nombre d’assistants de communication, d’auxiliaires de vie scolaire, d’assistants éducatifs. Le suivi individualisé s’effectue conjointement avec les services médico-sociaux présents sur place. Les programmes scolaires sont ajustés pour s’adapter aux élèves.

L’école de la confiance, c’est tenir la promesse d’une inclusion de qualité. Accueillir tous les enfants dans l’école du quartier ne garantit pas la réussite de leur scolarité. Il est nécessaire de donner plus de moyens à la communauté éducative. L’école inclusive requiert des dispositions anticipées et adaptées. Elle nécessite d’en finir avec cette organisation bureaucratique et pyramidale : ce qui se pense au ministère, ce qui s’organise dans les académies et ce qui se vit au quotidien dans les écoles.

Sylviane Corbion est l’autrice de L’Ecole inclusive, entre idéalisme et réalité (Erès, 256 p., 25 euros

Sylviane Corbion(Professeure des écoles et enseignante spécialisée, docteure en sociologie à Paris-8)

Tribune complète à lire en cliquant ci-dessous

https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/05/17/ecole-inclusive-il-faut-tenir-la-promesse-d-une-inclusion-de-qualite_6080489_3224.html?xtor&&M_BT=35093862765056#x3D;EPR-33281056-[education]-20210518-[_titre_1]

Lire la suite

Pour les lycées professionnels, la réforme Blanquer est l'équivalent d'un plan social

17 Mai 2021 , Rédigé par Huffington Post Publié dans #Education

Le BAC professionnel au lycée St André à Niort | Lycée Saint André

EXTRAIT

La réforme Blanquer dégrade l'enseignement des lycées professionnels et transforme nos élèves en exécutants. Elle ferme davantage les portes des études supérieures aux bacheliers professionnels.

Ayant lu la tribune de nos collègues et voisins du lycée de Fonsorbes sur la réforme du lycée, nous avons eu envie d’y donner un prolongement. En effet, le texte se termine sur la note suivante: “le présent article rédigé par des professeurs de lycée général n’aborde pas la question des réformes du lycée professionnel pourtant essentielle. Nous avons fait ce choix en conscience, n’étant pas spécialiste de la question.” 

Or, notre établissement situé comme celui de Fonsorbes en banlieue ouest de Toulouse est un lycée polyvalent de 1600 élèves, dont un tiers en voie professionnelle. Notre collectif de professeurs se mobilise comme celui de Fonsorbes contre les réformes, mais particularité, il est constitué d’enseignant-e-s de la voie générale, de la voie technologique et de la voie professionnelle.

Les réformes sont intimement liées, la réforme LGT (lycée général et technologique) et la réforme voie professionnelle sont comme les 2 facettes d’une même médaille. Comme nos collègues de Fonsorbes, nous nous sommes livrés à l’examen des affirmations et préceptes de cette réforme.

Le public de la voie professionnelle qui rassemble tout de même aujourd’hui 30% des bacheliers est encore dans l’invisibilité, de même que les enseignants qui les encadrent.

Disons d’abord que cette réforme comme celle du lycée général a rencontré une forte opposition, mais les médias s’en sont faits encore moins l’écho. Le public de la voie professionnelle qui rassemble tout de même aujourd’hui 30% des bacheliers est encore dans l’invisibilité, de même que les enseignants qui les encadrent.

Mais revenons d’abord à l’élaboration de la réforme.

Le ministre Blanquer a prétendu que la voie professionnelle était sa priorité! Mais il s’est empressé de nommer le chef cuisinier étoilé Marcon et une cheffe d’entreprise pour établir un diagnostic en quelques semaines et des propositions tout aussi expéditives.

Le diagnostic a occulté les réussites du lycée professionnel, et ce alors que les enseignant.e.s sont reconnu.e.s pour leurs capacités à innover. Au lycée professionnel, c’est un autre rapport qui s’installe avec les élèves, pour les accompagner, les réconcilier avec l’école, leur redonner l’appétence et le goût du savoir… Aziz Jellab, sociologue, écrit: “des élèves ayant connu la douloureuse expérience de l’échec dans certaines matières en collège en viennent à découvrir qu’ils sont capables de réussir en lycée professionnel, aidés il est vrai par des pratiques pédagogiques innovantes ou au moins soucieuses de penser leurs difficultés cognitives”.

Oui le lycée professionnel était bien “une voie vers l’excellence”, et cela avant la réforme!

Par contre, qu’en est-il avec cette réforme? Décodons la communication “bien huilée” du ministère pour reprendre l’expression de nos collègues de Fonsorbes.

La brochure du ministère qui présente le “nouveau lycée professionnel” affirme: “La promotion de l’excellence se traduit par une ambition pour tous les élèves. Elle passe par la transmission des connaissances professionnelles de pointe, d’une culture générale solide et des savoir-être de haute tenue.

La mission de la voie professionnelle est de former des jeunes professionnels qualifiés qui sont aussi des citoyens éclairés.”

Examinons chacun de ces points:

Transmission des connaissances professionnelles de pointe: FAUX. Le regroupement des formations en “famille de métiers” en seconde retarde la professionnalisation, et ce alors que la formation a déjà été réduite d’un an après la mise en œuvre de la réforme de 2009. La mise en place de “familles de métiers” correspond d’après le ministère à une volonté de liberté de choix de l’élève. Très bien, mais dans la pratique qu’en sera-t-il de cette liberté de choix quand la spécialité souhaitée sera dans un autre établissement, ou qu’il y aura trop d’élèves souhaitant intégrer la formation souhaitée au regard des capacités d’accueil?

- Culture générale solide: FAUX. La première conséquence de la réforme est la diminution des heures de cours en enseignement général. En CAP par exemple, il reste à peine plus de 2h par semaine pour le français, l’histoire géo et l’EMC! Diminution drastique des heures de cours mais aussi appauvrissement du contenu des programmes!

Former des citoyens éclairés: FAUX. C’est ainsi que le programme de français en Bac professionnel se réduit comme peau de chagrin et se calque sur celui de CAP. Plus de démarche de questionnement et de problématisation! Disparition de l’objet d’étude de première, “les philosophes des lumières et le combat contre l’injustice”, thème très apprécié par les élèves qui faisaient le lien avec les problématiques actuelles. En géographie, disparition du programme de tous les thèmes en lien avec le développement durable et le développement inégal! 

Pour ces programmes il y aurait eu consultation: FAUX! L’association des professeurs d’histoire géographie tire un constat bien sévère de cette pseudo concertation: “Les longs échanges ont confirmé nos appréhensions et nos impressions: le ministère ne raisonne qu’en termes utilitaristes, subordonnant les enseignements généraux aux stricts besoins professionnels et, plus largement, le lycée professionnel aux besoins des employeurs et des décideurs locaux. C’est se tromper lourdement que de croire qu’un bon travailleur n’a pas besoin d’être cultivé, ni de connaître l’histoire de son métier, ni de comprendre la marche du monde. C’est aussi manquer cruellement d’ambition pour une jeunesse souvent issue des milieux en difficulté.”

(...)

Corinne Vaulot,

Professeur de lettres-histoire à la retraite et syndicaliste CGT

Suite et fin en cliquant ci-dessous

Lire la suite

Revue de Presse Education - Le ministre - Supérieur - Ressources et débats...

16 Mai 2021 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Médias

Revue de Presse Education - Le ministre - Supérieur - Ressources et débats...
Le ministre

Dans Ouest France, le ministre Jean-Michel Blanquer s’approche du record de longévité. “Ministre de l’Éducation nationale depuis le 17 mai 2017, Jean-Michel Blanquer est proche de battre le record de longévité du ministère. Resté quatre ans, trois mois et 26 jours dans les années 1960, Christian Fouchet détient toujours ce record.”

Il se permet une petit interview dans la Nouvelle République : “L’Europe à l’école : interview de Jean-Michel Blanquer et Clément Beaune. “Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, veulent mettre plus d’Europe dans l’enseignement.

Et pendant ce temps, Le Monde annonce : “Covid-19 : les notices de 43 % des autotests commandés par l’Education nationale sont erronées. “Trois jours après le lancement de la campagne de distribution des autotests aux lycéens, un courriel du ministère de l’éducation nationale a été envoyé aux chefs d’établissement, les alertant sur une erreur dans leur mode d’emploi, a révélé RTL jeudi 13 mai. « Si vous êtes négatif, cela veut dire que la Covid-19 a été détectée », est-il écrit à tort sur la notice.

« L’erreur, qui a été rectifiée, concerne effectivement 43 % des commandes actuelles, et les tests Panbio destinés aux professeurs du secondaire », a confirmé au Monde le ministère de l’éducation nationale. Pour rattraper la situation, le ministère a envoyé des courriers électroniques aux équipes enseignantes avec un lien vers une notice rectifiée, fait savoir RTL.

Le dessin de Fabien Crégut

 

Et Ouest France revient sur “l’organisation du bac pour cette année. Bac 2021. Les « évaluations ponctuelles » annulées pour les élèves du Cned. “Les candidats au bac qui suivent les cours du Centre national d’enseignement à distance (Cned) dénonçaient, depuis des mois, une « inégalité » de traitement par rapport aux élèves scolarisés dans des établissements sous contrat qui avaient obtenu l’annulation des évaluations communes. Soulagement pour les élèves de terminale qui passent le bac en candidat libre via le Centre national d’enseignement à distance (Cned). Un décret paru au Journal officiel, le 7 mai dernier, annule les « évaluations ponctuelles », y compris celle d’éducation physique et sportive, au profit des notes obtenues durant l’année figurant dans le livret scolaire.

Tandis que Le Monde évoque “Les élèves de la voie professionnelle dans le flou des aménagements du bac”

“Seules les deux meilleures notes des épreuves d’enseignements généraux seront prises en compte pour valider le baccalauréat professionnel. Les examens professionnels restants, parfois évalués en contrôle terminal, seront, eux, organisés sans aménagement particulier.

L’Étudiant s’intéresse au bac à l’étranger : “Dans certains pays confinés, les déplacements ne sont pas autorisés alors que les épreuves terminales du bac sont en présentiel. Ils s’inquiétaient de l’absence de réponse, voire de «considération», du ministère de l’Éducation nationale face à leurs inquiétudes. Les élèves de terminale des lycées d’enseignement français dans des pays étrangers confinés sont à présent fixés sur leur sort. Pour les candidats qui ne sont pas autorisés, dans leur pays de résidence, à se déplacer dans leur centre d’examen pour passer leurs épreuves terminales du baccalauréat, des aménagements ont été fixés par l’Éducation nationale.

Dans un article réservé aux abonnés de Libération, Marguerite de Lasa s’exclame “Baccalauréat : «L’épreuve de philosophie est devenue un simulacre, une mascarade». “Prendre en compte la meilleure des deux notes entre écrit de philo et contrôle continu pour le bac ? Cette mesure, annoncée par Jean-Michel Blanquer, le 5 mai, atterre des professeurs de philosophie, qui dénoncent une épreuve vidée de sa substance.

Vousnousils revient sur la polémique : “Le Grand oral doit-il être repensé ?” Publié par Chloé Le Dantec

Des associations d’enseignants demandent la suppression du Grand oral du bac, et reprochent à l’épreuve d’être discriminatoire. Explications. Dans un communiqué, l’APSES (Association des professeurs de Sciences économiques et sociales) demande la suspension du Grand Oral pour le baccalauréat 2021, et une « refonte » de cette épreuve pour les années suivantes, parlant d’une « machine à piéger les élèves et à accroître les inégalités sociales de réussite scolaire. »”

Supérieur

Dans Le Monde “Inquiétude sur les effets de la crise sanitaire sur Parcoursup : l’enseignement supérieur sans boussole face aux candidatures Par Soazig Le Nevé et Violaine Morin. “Le tri est compliqué par la crise sanitaire et la réforme du lycée. Les enseignants du supérieur s’inquiètent d’une probable baisse de niveau des étudiants.” “Comment départager les candidats de terminale au terme de cette année scolaire bouleversée par la crise sanitaire ? Comment évaluer leur niveau à l’entrée dans l’enseignement supérieur, quand la majorité d’entre eux n’ont pas suivi l’ensemble de leurs cours, souvent donnés à distance, ou n’ont pas rendu tous leurs devoirs ? Ces questions agitent les enseignants du secondaire, qui ont rempli les dossiers de leurs élèves sur Parcoursup, comme ceux du supérieur, qui sont en train d’en éplucher le contenu.

La jauge d’accueil à l’université sera relevée à 50% dès le 19 mai, annonce Vidal, annonce l’AFP agence repris par le Figaro Etudiant. “Les universités pourront accueillir 50% des étudiants à partir du mercredi 19 mai, contre 20% jusqu’à présent, afin d’organiser des sessions de préparation au rattrapage, a annoncé ce mercredi la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Interrogée sur Sud Radio sur l’évolution de la jauge dans les universités, la ministre a indiqué qu’on passerait «à 50% à partir du 19 mai», soit «un siège sur deux».”

Les Échos mentionne le bilan de la “Sélection à l’entrée en master : quatre ans après la réforme, des résultats en demi-teinte. “La réforme de la sélection à l’entrée en master a accru la réussite des étudiants, souligne le ministère de l’Enseignement supérieur. Mais elle a réduit les possibilités de poursuites d’études parmi les diplômés de licence.

Et du coup, L’Étudiant publie “Master : le droit à la poursuite d’études est modifié dès la rentrée 2021. “Depuis la réforme de 2017, la sélection en master se fait en M1 et non en M2 et un droit à la poursuite d’études a été créé. Dans le cas où vous ne seriez reçu dans aucun master alors que vous avez validé votre licence, vous pouvez ainsi engager une démarche de poursuite d’études auprès des services rectoraux sur le portail trouvermonmaster.gouv.fr. Le rectorat doit alors vous faire des propositions de formation.”

L’Étudiant toujours : “Sciences Po: stupeur pour les excellents candidats recalés sur Parcoursup”

Des élèves de terminale recalés ne comprennent pas les nouveaux critères d’admission de Sciences Po qu’ils jugent opaques. Certains soupçonnent même l’institut de ne pas avoir lu leur dossier.”

Débat et Ressources

Le Café s’interroge : “Les jeunes français nuls en EMI ?

Alors que les jeunes passent en moyenne 35 heures par semaine sur Internet, comment traitent-ils l’information ? Pisa 2018 a posé plusieurs questions à des jeunes de 15 ans de 76 pays ou territoires. S’il y a bien un lien entre enseigner l’EMI et faire face à la désinformation, les jeunes français sont encore en dessous de la moyenne OCDE pour détecter la vraie de la fausse information sur Internet.”

«Plutôt que de s’attaquer à la méritocratie, luttons contre le naufrage éducatif»

FIGAROVOX/CHRONIQUE – “Face aux critiques récentes formulées à l’encontre de la méritocratie, le chroniqueur Olivier Babeau défend cette notion qu’il juge indispensable. Il faudrait pallier les défaillances du mérite plutôt que de remettre en cause son bien-fondé, argumente-t-il.

Et toujours dans Le Figaro : “Les médiocres résultats de l’enseignement à distance. “Avec le confinement, des millions de très jeunes enfants, de collégiens et de lycéens se sont retrouvés à travailler sur écran. Avec des résultats contrastés, notamment selon l’âge.” “À une autre époque, pas si lointaine pourtant, à peine deux ans, il était convenu chez les professionnels de l’éducation que l’apprentissage par le biais unique des écrans n’était pas profitable à des étudiants avant… le stade du master. Pour des jeunes gens déjà matures, donc, et avancés dans leur projet professionnel. Les étudiants de première ou deuxième année étaient encore trop jeunes et avaient tendance à décrocher, entendait-on de la part d’universitaires qui avaient créé des licences à distance. L’éducation passe nécessairement par une alternance entre distanciel et présentiel, assuraient-ils.

RFI : “L’enseignement de la guerre d’Algérie en France: entre histoire et mémoire”

Dans son rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie, l’historien Benjamin Stora appelle à accorder davantage de place à l’histoire de la France en Algérie dans les programmes scolaires français. Cette histoire, si elle n’a jamais été éludée à l’école de la République, s’est problématisée et politisée au fil du temps. Son traitement suscite passions et controverses. Pourquoi ?

TraAM Documentation : La place du professeur documentaliste dans l’enseignement de l’oral

Dans le cadre du projet TraAM Documentation 2020-2021, les référentes des académies de Bordeaux, Guyane, Lille, Nantes et Rennes ont travaillé en collaboration sur une production concernant la place du professeur documentaliste dans l’enseignement de l’oral que vous pouvez découvrir ci-dessous :

Le Monde publie une tribune d’Eric Mesnard, Professeur d’histoire et de géographie, formateur à l’Inspe de Créteil sur “Mémoires de l’esclavage : « L’histoire enseignée doit prendre en compte la complexité et la variété des héritages »

“A l’occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, le professeur d’histoire et formateur Eric Mesnard interroge la place à l’école de l’enseignement de l’esclavage en 2021.

 La Netscouade de l’Étudiant “Formation des enseignants au numérique : l’héritage inattendu de la crise sanitaire”

PARTENARIAT. La formation des professeurs était un angle mort du débat sur la transformation numérique des universités. Par manque de ressources, de temps ou d’intérêt. Le confinement a précipité les choses et la formation au numérique s’est imposée en urgence. Évolution salutaire : les questions pédagogiques prédominent désormais sur les questions techniques.

Bernard Desclaux

Lire la suite

Baccalauréat : «L’épreuve de philosophie est devenue un simulacre, une mascarade»

16 Mai 2021 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Baccalaureat

Baccalauréat : «L’épreuve de philosophie est devenue un simulacre, une mascarade»

Prendre en compte la meilleure des deux notes entre écrit de philo et contrôle continu pour le bac ? Cette mesure, annoncée par Jean-Michel Blanquer, le 5 mai, atterre des professeurs de philosophie, qui dénoncent une épreuve vidée de sa substance.

Répondant aux lycéens qui demandaient de passer l’intégralité du bac en contrôle continu, Jean-Michel Blanquer a annoncé, le 5 mai, des aménagements de l’épreuve. En philosophie, sera prise en compte la meilleure des deux notes entre celle de l’épreuve du 17 juin et la moyenne annuelle de l’élève, obtenue en contrôle continu. Après l’annulation des épreuves de spécialité initialement prévues en mars, la philo et le grand oral sont les deux seules épreuves restantes du bac. La nouvelle a scandalisé bon nombre de professeurs de philosophie, qui se sont exprimés par la voix de l’Appep, l’association des professeurs de philosophie de l’enseignement public. Son président, Nicolas Franck, professeur au lycée de la Folie Saint-James de Neuilly-sur Seine, estime que l’épreuve a été vidée de sa signification, et réclame l’annulation de ce qui n’est plus «que son faux-semblant».

Le 5 mai, Jean-Michel Blanquer a annoncé que la note de l’épreuve de philosophie du 17 juin ne serait retenue que si elle est meilleure que la moyenne du contrôle continu. Comment avez-vous accueilli cette mesure ?

Par la colère. Nous avons le sentiment que le travail de nos élèves, le nôtre, et l’examen lui-même ont été ridiculisés par le ministre. En temps normal, pendant une épreuve d’examen, le candidat n’a pas d’autre choix que de plancher sur le sujet proposé. Les contraintes de l’organisation sont pensées pour faciliter son travail de concentration, afin que l’élève donne le meilleur de lui-même. Avec cette nouvelle décision, nous verrons certainement des élèves joyeux sortir au bout d’une heure, et se moquer éventuellement de ceux qui travailleront. Même les candidats qui voudraient prendre cette épreuve au sérieux en seront empêchés. Ceux qui éprouveront des difficultés et se donneront du mal auront la tentation de partir à chaque minute en se disant : «Après tout, j’ai ma note de contrôle continu, je ne suis pas obligé de faire cet écrit.» On fait croire aux élèves qu’on maintient un examen alors qu’on le vide de sa signification. C’est devenu un simulacre, une mascarade.

Vous craignez également que le travail du correcteur soit affecté…

Nous allons recevoir un flot de copies dans lesquelles les candidats nous auront annoncé leur départ en vacances à tel endroit, nous auront écrit une phrase absurde ou rigolote. Même si nous corrigeons des copies sérieuses, nous ne savons pas si notre travail sera utile, puisque la note ne comptera pas forcément. Quel que soit le bout par lequel nous prenons les choses, nous sommes traités avec mépris.

Le maintien de cette épreuve ne garantit-il tout de même pas un dernier examen anonyme et national contre un contrôle continu qui risquerait d’indexer la valeur des notes des élèves au niveau du lycée 

Nous sommes d’accord que le contrôle continu ne convient pas non plus. C’est un bac maison, pas un bac national. Il est foncièrement inégalitaire, car sa valeur dépendra de l’établissement où il aura été passé. Il a parallèlement pour effet de soumettre les professeurs aux pressions permanentes des parents, de leurs élèves, de leur hiérarchie. Cela crée des conditions de travail détestables et des résultats peu fiables. C’est pour cela que nous avions demandé que l’épreuve soit maintenue pour maintenir un horizon de travail pour les élèves, avec des aménagements simples qui auraient permis de gommer un maximum les disparités de préparation. L’objectif de l’examen aide certains d’entre eux, permet de fixer une norme, de garder une forme de tension, d’exigence. Les élèves auraient ainsi pu réaliser au moins une épreuve écrite, eux qui ont déjà été privés de l’écrit de français l’année dernière. C’est peu, mais cela reste un entraînement, un aperçu de ce qui les attend dans les études supérieures.

Pourtant, un certain nombre d’élèves rassemblés dans le mouvement #BacNoir se sont mobilisés et ont bloqué leur lycée cette semaine et la semaine précédente pour réclamer l’annulation de cette épreuve, ainsi que du grand oral. Ils ne s’estiment pas prêts et trop inégalement préparés

S’ils ont ce sentiment, c’est notamment parce que dans un certain nombre de lycées, les bacs blancs n’ont pas pu être organisés. A cause de la pandémie bien sûr, mais aussi à cause de la réforme du lycée. Avec les emplois du temps éclatés et la disparition des classes, il est devenu très difficile de trouver quatre heures pour organiser un devoir sur table. Nous sommes parfois obligés de contacter dix ou quinze professeurs pour obtenir de pouvoir extraire un ou deux élèves de leur sous-groupe afin qu’ils participent au bac blanc. C’est un travail fou. Les élèves pensent être mal préparés parce que tout a été bancal pendant l’année et que dans beaucoup d’établissements, il a été difficile d’organiser des devoirs sur table.

Qu’aurait-il fallu faire, selon vous, pour que le bac de philosophie se déroule dans des conditions correctes malgré les circonstances ?

Nous avons dix-sept notions à traiter pendant l’année en philosophie. En mai 2020, prenant acte des difficultés liées à la situation sanitaire, nous avions demandé un allègement du programme. Nous n’avons pas eu de réponse. Il aurait fallu que cela soit décidé en septembre, parce qu’en philosophie, chaque professeur commence l’année par la notion qu’il veut, il n’y a pas d’ordre pour construire son cours. Nous avons donc demandé en novembre un doublement des sujets du bac. Cela aurait permis aux candidats de pouvoir composer sereinement, quelles que soient les notions abordées, et aux professeurs de juger malgré tout du travail mené dans des conditions extrêmement difficiles. On nous a répondu en ne proposant qu’un sujet supplémentaire de dissertation [trois au lieu de deux habituellement, ce qui porte à quatre le nombre de sujets, avec l’explication de texte, ndlr]. Nous pouvions nous en sortir par le haut, cela aurait été simple. Mais c’est une occasion ratée, les choses ont été bâclées. C’est parce que nous prenons l’épreuve de philosophie au sérieux que nous sommes aujourd’hui acculés à demander l’annulation de ce qui s’annonce comme une farce médiatique. Nous ne demandons pas l’annulation de l’épreuve en elle-même, mais de ce qui, cette année, sera à tous égards son faux-semblant.

Marguerite de Lasa

Lire la suite

Les élèves de la voie professionnelle dans le flou des aménagements du bac

16 Mai 2021 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education, #Baccalaureat

Les élèves de la voie professionnelle dans le flou des aménagements du bac

EXTRAITS

Seules les deux meilleures notes des épreuves d’enseignements généraux seront prises en compte pour valider le baccalauréat professionnel. Les examens professionnels restants, parfois évalués en contrôle terminal, seront, eux, organisés sans aménagement particulier.

Au lieu de passer une partie des épreuves en contrôle continu ou de choisir la meilleure de deux notes entre celles du livret scolaire et celles des examens terminaux, comme cela est prévu pour le bac général, les quelque 200 000 élèves de la voie professionnelle passeront toutes leurs épreuves générales en contrôle terminal. Toutefois, selon le ministère de l’éducation nationale, seules les deux meilleures notes obtenues à ces épreuves seront prises en compte pour la validation du diplôme. Une précision qui a néanmoins semé le doute dans la communauté pédagogique.

« Tout ça n’est pas clair du tout », déplore Sigrid Gérardin, cosecrétaire générale du Snuep-FSU. La syndicaliste y voit de la part du ministère « une méconnaissance complète de ce qui se passe en lycée professionnel ». « D’un élève à l’autre, d’un prof à l’autre et même d’un proviseur à l’autre, on a une interprétation différente », raconte Laura, élève à Nice en terminale « accompagnement, soins et services à la personne ».

(...)

Des disciplines générales écartées

« C’est scandaleux, juge Sigrid Gérardin. La moitié des copies va aller à la poubelle, ce sont trois ans d’investissement auprès des élèves et des élèves eux-mêmes pour rien. » Si les aménagements annoncés sont mis en place, certains pourraient, par exemple, être diplômés du bac, sans que leur niveau de français ou d’histoire-géographie n’ait été pris en compte. Selon les filières, très diverses dans l’enseignement professionnel, entre trois à cinq disciplines seraient écartées.

Cette « perte sèche », dénoncée par la FSU, révèle, selon Mme Gérardin, que rien n’a été anticipé pour la voie professionnelle. Si toutes les notes ne comptent pas, les élèves auront bien été évalués, assure pourtant Edouard Geffray. Cette mesure est « une solution très favorable qui peut réduire les inquiétudes », défend-il.

(...)

Alice Bouviala

Article complet à lire en cliquant ci-dessous

Lire la suite

Education - Une annonce trompeuse du gouvernement

14 Mai 2021 , Rédigé par Le Cafe Pedagogique Publié dans #Education

Education - Une annonce trompeuse du gouvernement

Le tweet ci-dessous de: Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux affaires européennes.

https://twitter.com/CBeaune/status/1391790767992082440

"Cette semaine, tous les élèves de France auront une heure de cours par jour sur l’Europe" annonce dans un tweet du 10 mai Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux affaires européennes. Il met d'ailleurs JM Blanquer en copie du tweet. (...) Mais cette communication est un vœu pieux que le secrétaire d'Etat s'auto adresse. Aucune instruction n'a été donnée aux enseignants en ce sens ni le 10, ni le 11 mai et la semaine de classe s'arrête le 12 mai. (...)

F Jarraud

Texte complet en cliquant ci-dessous

Lire la suite