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Education nationale : des serviteurs corvéables et jetables
En décidant de ne pas renouveler le contrat de Monsieur R., 57 ans, assistant d’éducation depuis onze ans, le rectorat l’abandonne à Pôle Emploi sans autre forme de procès. Illustration d’une régression généralisée à travers un cas parmi tant d’autres.
«Ne parlons pas de chômage mais de fin de contrat.» Dans ces propos tenus au rectorat de Paris par une conseillère en ressources humaines, il n’y a rien de moins qu’un concentré de violence sociale, euphémisée dans les éléments de la novlangue managériale. En somme : «Ne parlons pas de mort mais de fin de vie.» On pourrait même imaginer, dans ce langage châtié, évoquer plutôt des «décrutements» que des licenciements… C’est ainsi que l’Etat – et en l’espèce l’Education nationale – traite ses personnels, qu’il considère comme des serviteurs corvéables, puis jetables. Telle est, en tout cas, la réponse qui a été faite à la délégation venue soutenir Monsieur R., 57 ans, agent dans l’Education nationale depuis onze ans sous divers statuts et contrats, et désormais au chômage, sans autre forme de procès : laissé là comme une vieille chaussette.
Il se trouve que Monsieur R. est notre collègue dans la cité scolaire où nous travaillons : nous le connaissons depuis des années, tout comme lui-même connaît chaque élève, chaque membre du personnel. Toutes et tous, nous avons fait l’expérience de sa bienveillance, du goût qu’il a de son travail : sa présence rassurante est appréciée depuis si longtemps à l’accueil de notre établissement. Son départ subit est d’autant plus incompréhensible. On nous dira que c’est la loi : qu’un assistant d’éducation, au bout de six ans, est nécessairement soumis au refus implacable qu’oppose l’administration au renouvellement de son contrat. «Nous ne pouvons pas être hors-la-loi», nous assène-t-on au rectorat.
Ces scrupules de respect pour le droit pourraient paraître honorables, si ce droit-là n’était stupide et inique. Stupide puisqu’il conduit à chasser de son emploi une personne qui l’accomplissait jusque-là avec soin et dont, tous, nous avons besoin. Inique car sans la moindre considération humaine, il abandonne à son sort, aux bons offices de Pôle Emploi, une personne dont l’avenir est désormais incertain, rétréci, fermé.
Cette expansion de la précarité est une régression généralisée
Le sort de Monsieur R. est partagé par des milliers de personnes embauchées par l’Education nationale, véritable championne de la précarité, sous des contrats divers : AESH, AED-AVS, CUI, APS… Derrière cet inventaire d’acronymes que Prévert n’aurait pas aimé, il y a la détresse et le désarroi d’hommes et de femmes soumis à l’arbitraire d’un employeur plus soucieux de logique comptable que de qualité et a fortiori d’humanité. Derrière cette litanie, il y a des professionnel·le·s de l’Education nationale qui accumulent, au mépris de toute déontologie, des contrats de courte durée sans espoir d’une titularisation et d’une reconnaissance par l’institution.
On dira à ces agents, comme on a dit avec un brin de condescendance à Monsieur R. et aux collègues qui l’ont accompagné : mais pourquoi n’avez-vous pas anticipé cette fin de contrat ? On leur proposera, comme à Monsieur R, d’autres contrats aux noms divers, sans se soucier du rapport entre le poste proposé et la compétence de la personne que l’on a face à soi. On regrettera qu’ils et elles refusent. Pire : on le leur reprochera. «Mais enfin, il faut s’adapter !» On leur suggérera de se former, d’améliorer leur «employabilité». On leur fera comprendre que le problème vient d’eux et non de l’administration. Or, cette expansion incessante de la précarité est une régression généralisée : elle rappelle le tâcheronnage qu’on pratiquait au XIXe siècle, quand l’on vivait «au jour la journée». Le temps est morcelé, découpé, brisé en morceaux par ces contrats de courte durée où se multiplient pressions, sanctions et licenciements abusifs.
Soutenir Monsieur R. dans notre cité scolaire est à nos yeux une nécessité : nous ne pouvons pas rester sans rien faire devant cette mise au chômage arbitraire même si l’administration se retranche derrière la réglementation. Le temps qui sans cesse presse nos vies et nos métiers voudrait qu’on oublie Monsieur R., maintenant qu’il n’est plus là et que sa place, selon le rectorat, est à Pôle Emploi. Cependant, nous ne nous laisserons pas happer par cette spirale : nous demandons un vrai contrat. Evoquer Monsieur R. et se mobiliser avec lui, c’est contribuer, partout où l’on est, à ne pas laisser faire. Précarité, chômage, humains jetables, indifférence, cynisme : est-ce ainsi que nous voulons vivre ? Nous avons confiance dans la réponse collective à cette question : «C’est non».
Un collectif de professeurs de lycée
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Education nationale : des serviteurs corvéables et jetables
En décidant de ne pas renouveler le contrat de Monsieur R., 57 ans, assistant d'éducation depuis onze ans, le rectorat l'abandonne à Pôle Emploi sans autre forme de procès. Ce cas non isolé t...
« Plus de moyens », mais pas de postes en plus : les drôles de comptes de l’Éducation nationale
Le ministère confirme la priorité accordée au primaire. Mais pour abaisser à 24 le nombre d’élèves en CP et CE1, sans recruter, il devra mécaniquement augmenter le nombre de CDD.
Le ministère de l’Éducation nationale vient de dévoiler ses prévisions d’effectifs enseignants pour la rentrée 2022. Officiellement, le ministère évoque « une augmentation ou une stabilité des moyens d’enseignement dans toutes les académies ». En pratique, aucune création nette de postes n’est envisagée. Le second degré perd même 410 postes.
Quelles sont les perspectives pour la rentrée 2022 ?
Les projections font état d’une baisse de 67 000 élèves dans le primaire à la rentrée de septembre, et de 6 600 dans le secondaire. Le ministère évoque pourtant une augmentation ou une stabilité des moyens d’enseignement dans toutes les académies
. En réalité, aucune création de poste n’est budgétée, pour la première fois depuis le début du quinquennat. L’augmentation
des moyens
est assurée par des CDD, des heures supplémentaires et des heures de stages pour les profs en formation.
Y aura-t-il plus ou moins de profs en face des élèves ?
La question est sensible, alors que 22 783 heures de cours ont été «
perdues » cette année, selon la FCPE. Dans le premier degré, le budget restera stable. En revanche, 410 postes d’enseignants seront supprimés dans le second degré. En compensation, mais cela n’a rien à voir, 300 postes de conseillers principaux d’éducation sont créés, ainsi que 50 d’infirmiers et d’assistants sociaux et 60 d’inspecteurs qui seront chargés de contrôler les écoles hors contrat et l’instruction en famille.
Quels moyens pour le primaire ?
Il reste la priorité du ministère, qui dit vouloir lui consacrer 1 965 «
moyens d’enseignement » supplémentaire. Ce qui devrait permettre de limiter les effectifs à 24 élèves en CP et CE1 dans toutes les écoles et de poursuivre le dédoublement des classes de grande section de maternelle en éducation prioritaire. Le ministère annonce «
un taux d’encadrement inédit » de 5, 94 professeurs pour 100 élèves, contre 5, 46 en 2017.
Pour le secondaire ?
Le ministère évoque « 1 615 équivalents temps plein supplémentaires ». Mais les 410 postes réellement supprimés, après 1 800 cette année, ne passent pas. « La casse continue », fustige le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.
Et pour les élèves en situation de handicap ?
Quatre mille créations d’emplois d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) sont prévues à la rentrée. Ils s’ajouteront aux 23 000 emplois créés depuis le début du quinquennat. « Au total, en cinq ans, les moyens dédiés à l’accompagnement des élèves en situation de handicap auront augmenté de 51,5 % en équivalents temps plein », assure le ministère.
Arnaud Bélier
Une journée pour encourager les filles à se tourner vers les carrières scientifiques
Les filles sont sous-représentées dans les filières scientifiques qui souffrent encore de stéréotypes genrés. L'association "Filles et maths" organise des rencontres entre des lycéennes et des femmes scientifiques pour casser les clichés et créer des vocations.
Les filles sont toujours sous-représentées dans les filières scientifiques et notamment en maths et informatique. Des différences qui se constatent à tous les niveaux, que ce soit au lycée ou dans l'enseignement supérieur, comme dans certains métiers. Pour encourager une plus grande mixité dans ces milieux, l'association Filles et maths organise des journées de rencontre entre des lycéennes et des femmes scientifiques comme celle du jeudi 16 décembre à Paris, à l'institut Henri Poincaré.
L'idée est notamment de montrer à la centaine d'adolescentes présentes différents profils de scientifiques. Azélie témoigne devant un petit groupe d'élèves en classe de première, captivées par le parcours brillant de l'étudiante. "Je suis étudiante en deuxième année de master en mathématique. L'objectif est de faire une thèse et de la recherche", explique-t-elle aux lycéens. "Quand est-ce que tu as su que tu voulais faire une prépa ?", demande Angèle, 16 ans. Elle et ses copines trouvent qu'on ne leur parle pas assez des filières scientifiques : "Par exemple, les filles pour faire leur choix pour Parcoursup, on ne va pas leur dire directement vous allez faire ça alors que les garçons on leur dit qu'ils feront des maths et de la physique. C'est comme une évidence pour eux alors que les filles doivent avoir peur. Elles n'ont pas vu assez de femmes scientifiques qui peuvent leur montrer qu'en fait c'est possible."
Des exemples pour les adolescentes
Proposer des modèles, des exemples inspirants, c'est justement le but de cette journée. L'une des intervenantes, Marie, est développeuse informatique, chez un éditeur de logiciel : "Je ne me suis jamais trop posé la question. Mon père faisait ça et ça me paraissait naturel d'aller vers ça." Elle a eu des modèles dans sa famille mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Elle accepte donc, modestement de servir elle-même d'exemple pour les adolescentes d'aujourd'hui. "Je ne me sens pas légitime d'être un méga-modèle mais en tout cas je suis là-dedans et je suis bien. Donc ça montre que ça existe, que ça à l'air sympa et que j'ai l'air normal et à ma place", rigole-t-elle.
L'autre objectif de cette journée est aussi de déconstruire les nombreux stéréotypes de genre liés aux choix de spécialité : sciences pour les garçons et santé-social pour les filles. Des clichés qui perdurent et la réforme du lycée n'aide pas, affirme l'une des organisatrices des rencontres entre lycéennes et étudiantes. "Il y a davantage de filles qui allaient en filière S parce que c'était le bac d'excellence, explique Véronique Slovacek Chauveau. Maintenant qu'il n'y a plus les filières, les choix sont encore plus stéréotypés." Au lycée, seulement 13% des élèves qui suivent la spécialité numérique et sciences informatiques (NSI) ou la spécialité sciences de l’ingénieur (SI) sont des filles. L'association Filles et maths organise régulièrement ce type de journée, la prochaine se tient le 11 janvier, à Laval.
Noémie Bonnin
Nous encourageons les jeunes filles qui le souhaitent à suivre un cursus scientifique, en particulier en mathématiques et en informatique.
Ecole de la fracture ou Ecole de la culture ? (Vidéos)
![[Vidéos] Rencontre CICUR - Bibliothèque nationale de France - 20 novembre 2021](https://image.over-blog.com/-mxuMOX6q-Ta4IongW3dB6hTcWg=/170x170/smart/filters:no_upscale()/http%3A%2F%2Fcurriculum.hypotheses.org%2Fwp-content%2Fcleo-commons%2Fimages%2Ffavicon_150x150.png)
[Vidéos] Rencontre CICUR - Bibliothèque nationale de France - 20 novembre 2021
Matinée Ouverture [Vidéo] Pourquoi le Comité universitaire d'information pédagogique (CUIP) est-il à l'initiative de cette Rencontre? Par Laurent Gutierrez, président du CUIP [Vidéo] Pourquo...
E Macron lie la revalorisation à des contreparties
EXTRAITS
L'Ecole a été évoquée dans le long entretien donné par E Macron à TF1 le 15 décembre. Pour le président de la République les réformes scolaires ont été une "révolution". Il souhaite poursuivre la revalorisation mais en échange de contreparties sur le métier enseignant. Rien qui pourrait remobiliser à voter pour lui.
(...)
E Macron est entré dans le détail des mesures scolaires. "On a rendu l'obligation scolaire à 3 ans. Il y avait 10 à 15% des enfants qui n'allaient pas à l'école du tout, les plus modestes. Maintenant ils y vont", a dit E Macron. En réalité le taux de scolarisation à 3 ans est passé de 97.2% en 2019 à 96.7% en 2020 et 97.3% en 2021, selon la Depp. Le seul effet de la scolarisation obligatoire à 3 ans a été la prise en charge par les communes, avec une indemnisation de l'Etat, des maternelles du privé sous contrat. Le coût de cette mesure est estimé à 100 millions.
(...)
"Partout où il y a de la pauvreté on a dédoublé les CP et CE1 et on commence à en voir les résultats" (...) Une étude récente de la Depp montre que si les élèves des classes dédoublées font de véritables progrès en CP et en CE1, ceux ci ne se détachent pas vraiment entre classes dédoublées et classes à composition sociale identique mais hors éducation prioritaire et non dédoublées. En fait l'effet dédoublement est quasi nul. D'autre part, l'écart entre les écoles de l'éducation prioritaire et les écoles hors éducation prioritaire ne s'est pas réduit, ce qui montre aussi l'échec de cette politique.
(...)
Il y a des débuts de revalorisation qui ont été faits. Mais il faut lui permettre (au métier d'enseignant) de s'organiser autrement, d'innover et de mieux accompagner les jeunes". On retrouve dans ces quelques mots à la fois le projet des écoles marseillaises et les déclarations de 2019 sur les contreparties à la revalorisation. Alors que la revalorisation piétine et reste très faible (245 millions pour la moitié des enseignants) il est frappant de voir qu'E. Macron porte les mêmes projets sur l'Ecole. Enfin la dépense d'éducation a baissé en 2020 et reste inférieure à celle des grands pays développés à l'exception du Japon.
(....)
F Jarraud
Billet complet et bien d'autres à lire en cliquant ci-dessous
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E Macron lie la revalorisation à des contreparties
L'Ecole a été évoquée dans le long entretien donné par E Macron à TF1 le 15 décembre. Pour le président de la République les réformes scolaires ont été une "révolution". Il souhaite po...
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« Les adolescents utilisent d’abord les écrans pour décompresser »
Entretien
Les pratiques numériques des jeunes varient selon l’âge, le sexe, le type d’écrans et l’environnement socioculturel, explique Barbara Fontar, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation à l’université Rennes 2.
La Croix: Quelles sont les pratiques numériques des adolescents ?
Barbara Fontar : Ces pratiques varient selon les moments de la vie et les situations sociales. Le premier usage, celui qui inquiète tant les adultes, c’est le divertissement. Les écrans sont un extraordinaire support à la décompression face à une pression scolaire de plus en plus forte. Les adolescents décompressent et se divertissent avec différents types de contenus et différents écrans : des vidéos sur le smartphone, des jeux vidéo sur l’ordinateur, des séries sur les plateformes et à la télévision ou encore des émissions de téléréalité.
Le deuxième usage, c’est la sociabilité à travers les réseaux sociaux. Ils retrouvent les amis du collège ou du lycée, essentiellement, avec lesquels ils prolongent le lien après les cours via Instagram, Snapchat, TikTok ou WhatsApp. Ce que les parents faisaient aussi, à moindre dose, par téléphone, lorsqu’ils étaient adolescents.
Enfin, la troisième pratique numérique, c’est l’information et la documentation, pour les devoirs, bien sûr, mais aussi pour s’informer ou développer une passion.
Y a-t-il des différences entre filles et garçons ?
B. F. : Globalement, on peut dire que filles et garçons ont les mêmes pratiques culturelles autour des écrans. Mais si on regarde de plus près, on observe que ces usages sont encore très genrés comme d’ailleurs beaucoup de pratiques de loisirs.
C’est particulièrement notable dans le jeu vidéo, où filles et garçons ont tendance à se conformer aux stratégies éditoriales des éditeurs et à jouer à des jeux qui leur sont destinés. Les collégiennes, par exemple, plébiscitent plutôt des jeux de mouvement de danse, comme Just Dance, et les garçons du même âge des jeux de combat, comme Fortnite. Lorsque les filles jouent à des jeux dits de garçon, elles prennent le risque d’être stigmatisées par ces derniers qui les jugeront incompétentes. Elles-mêmes se dévalorisent et leur laissent l’expertise.
À partir de quel âge ont-ils un écran individuel ?
B. F. : Cela dépend beaucoup des familles mais on sait que l’arrivée au collège justifie désormais le smartphone individuel. Les parents veulent pouvoir appeler leur préado qui devient plus autonome. Mais cela ne signifie pas qu’ils vont le lui laisser vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Au contraire. Beaucoup de familles mettent en place de véritables stratégies de contrôle parental, avec une réflexion sur la place de l’ordinateur dans la maison et l’autorisation ou pas du téléphone dans la chambre. Néanmoins, le manque de compétences numériques peut limiter la portée de ces stratégies.
Quant au temps passé devant l’écran, cela dépend de l’âge. À 17 ans, on n’a pas les mêmes pratiques qu’à 12 ans et comptabiliser le nombre d’heures pour tous les adolescents n’a pas beaucoup de sens. La consommation augmente avec l’âge. Et dépend aussi de l’environnement socioculturel. Plus le milieu est populaire et plus on utilise les écrans comme seule voie d’accès au divertissement, à l’information et à la culture. Ce qui n’est pas le cas dans les milieux favorisés.
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" Les adolescents utilisent d'abord les écrans pour décompresser "
Les pratiques numériques des jeunes varient selon l'âge, le sexe, le type d'écrans et l'environnement socioculturel, explique Barbara Fontar, maîtresse de conférences en sciences de l'éducati...
Pénurie de profs : «On a l’impression de réparer un corps atteint d’un cancer avec des bouts de sparadraps»
Plusieurs départements sont confrontés à un déficit criant de professeurs, au point de demander le renfort d’enseignants retraités. Manque d’attractivité du métier, épuisement professionnel, perte de sens… Les raisons de cette désertion de la profession sont nombreuses.
Il est 9 heures, la sonnerie de l’école élémentaire Jean-Rostand à Crégy-lès-Meaux (Seine-et-Marne) retentit. Ce jeudi de décembre, les élèves de CE2 et de CM1 restent derrière les grilles. Tous observent leurs camarades rentrer dans la cour comme à l’accoutumée, un peu interloqués. Parmi la foule, certains parents s’impatientent. «Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi nos enfants ne peuvent pas rentrer en classe ?» demande une mère de famille à la cantonade.
Le directeur, Irwin Carteron, regarde anxieusement sa montre, téléphone vissé à l’oreille. Une remplaçante est censée arriver d’une minute à l’autre. L’enseignante titulaire est en formation, une absence prévue depuis plusieurs semaines. Mais dès qu’un professeur doit être remplacé, c’est toujours le même suspense : viendra ou viendra pas ? La réponse arrive généralement dix à quinze minutes avant l’arrivée des élèves. Problème cette fois-ci : l’heure est dépassée et personne ne s’est présenté. Une contractuelle a été nommée, mais la brigade départementale de remplacement l’a prévenue trop tard. Gêné, le directeur explique aux familles qu’il est impossible de prendre en charge leurs enfants. Aussitôt, c’est la levée de boucliers : «C’est pas normal ! Qu’est-ce que je vais dire à mon patron ?»
Les employeurs ne validant pas toujours les justificatifs fournis par l’Education nationale, les parents se voient souvent contraints de poser des congés. Depuis le 9 décembre, date de mise en vigueur du protocole sanitaire de niveau trois dans les écoles primaires pour faire face à la cinquième vague de Covid-19, impossible de mélanger les classes. D’ordinaire, le brassage des élèves représente la solution miracle dans le premier degré face à la vague de professeurs non remplacés. Si le problème ne date pas d’hier, la situation sanitaire rend d’autant plus visibles les difficultés liées au manque de personnel et de moyens. «On a l’impression de réparer un corps atteint d’un cancer avec des bouts de sparadraps», résume Irwin Carteron, épuisé.
De moins en moins de candidats
La semaine dernière, l’école Jean-Rostand a dénombré cinq instituteurs absents, dont seulement un a pu être remplacé… au bout de trois jours. Cette pénurie a des conséquences sur l’apprentissage des élèves : l’an dernier, une enseignante a été absente pendant presque deux mois et sur quatre semaines de remplacement effectif, les enfants ont eu quatre intervenants différents. Un casse-tête pour le suivi pédagogique. Depuis, les élèves ont été mélangés aux autres classes du même niveau. Résultat : ils sont ceux qui, selon leurs professeurs, ont le niveau le plus faible.
Le cas de cette école élémentaire n’a rien d’isolé. Dans le premier degré, on compte certaines académies défaillantes, parmi lesquelles Versailles, Créteil ou la Guyane. Selon Stéphane Crochet, secrétaire général au syndicat SE-Unsa, le problème prend racine au niveau du recrutement. De moins en moins de candidats passent le concours et ce, alors même que le nombre de postes reste stable dans le primaire (9 888 postes en 2022 contre 9 900 en 2021) comme le secondaire (6 816 en 2021 contre 6 642 l’an prochain).
Selon les données de l’Education nationale, l’année dernière les enseignants affectés en brigade de remplacement, dans le premier degré, étaient 27 459 pour 185 418 titulaires. Dans le second degré, on en comptait 24 971 pour 446 322. L’année passée, le ministère a utilisé des enveloppes exceptionnelles pour gonfler les effectifs dans le premier degré avec 6 000 contractuels embauchés. Des moyens exceptionnels de remplacement qui n’ont malheureusement pas été reconduits cette année. Pour se justifier d’un tel désengagement, le ministère objecte qu’il s’agit non pas d’«une difficulté globale, mais ponctuelle et localisée».
Le département de Seine-et-Marne est un bon exemple en matière de pénurie. Avec 8 600 enseignants titulaires, la zone souffre du manque de remplaçants. A tel point que, fin novembre, les rectorats de Seine-et-Marne et de l’Eure ont fait appel à des enseignants retraités pour juguler la pénurie.
Appeler les vétérans
En ouvrant sa boîte mail le 23 novembre, Alain, 58 ans, professeur des écoles fraîchement retraité, a découvert stupéfait un message officiel provenant de la Direction des services départementaux de l’Education nationale de l’académie de Créteil : «Je m’adresse à vous pour effectuer des missions d’enseignement.» Alain est resté interdit. «Ce n’est pas notre rôle de boucher les trous !» rétorque-il.
Comment l’Education nationale en est arrivée à appeler ses vétérans ? L’académie pointe du doigt «la situation sanitaire, [qui] impacte [la] capacité à assurer la continuité du service public d’éducation», les absences en raison de cas positifs liés au Covid-19 ou de gardes d’enfants s’étant répétées. Avant d’évoquer «l’étendue du département, la difficulté d’accès à certaines zones rurales…»
Le choix de se tourner vers des retraités constitue une forme d’échec, selon le principal syndicat du primaire, le SnuiPP-FSU. «La liste complémentaire du concours recense des étudiants qui pourraient être sur le terrain. Au lieu de ça, le ministère préfère rappeler les retraités», réagit Guislaine David, la porte-parole. Pour elle, la politique de l’Education nationale est un paradoxe. «Avec la mesure de dédoublement des classes de CP et CE1 [effective depuis la rentrée 2017, ndlr], le besoin a été multiplié par deux. L’Etat met en place une politique qui demande plus de postes tout en refusant de recruter davantage.»
Bas salaire, perte de sens et épuisement
Les vocations se font aussi plus rares. «J’ai des collègues profs qui touchent 1 800 euros nets par mois alors qu’ils vivent en Ile-de-France et que les loyers y sont particulièrement élevés, dénonce Irwin Carteron. Une de mes enseignantes fait des heures d’étude en plus pour joindre les deux bouts !» Un salaire maigre alors que, en début de carrière, il n’est pas rare pour un enseignant d’atteindre entre 40 et 50 heures de travail hebdomadaire. A la mission éducative s’ajoutent aussi pléthore de tâches administratives. Selon les syndicats, la revalorisation 2022, étendue à 58% des enseignants, n’est pas assez importante pour que des jeunes diplômés d’un master 2 acceptent de démarrer leur vie active avec un salaire avoisinant les 1 500 euros nets par mois.
Ce manque de reconnaissance peut aussi trouver des résonances avec la situation de l’hôpital public. Pour Thierry Grignon, co-secrétaire départemental du SnuiPP-FSU, «ce sont deux pans de la société sur lesquels le discours gouvernemental est très flatteur. On nous le dit souvent : vous êtes indispensables ! Mais les faits suivent rarement». Le 9 décembre, à l’issue d’un nouveau round de discussions sur les rémunérations dans la fonction publique, l’exécutif a confirmé qu’il n’y aura pas de dégel du point d’indice en 2022 pour les fonctionnaires.
Au-delà de la rémunération, subsiste la question de la perte de sens et de l’épuisement professionnel. De nombreux enseignants l’imputent aux méthodes ministérielles jugées «injonctives», qui les restreignent dans leur liberté d’enseigner. La multiplication de guides pédagogiques est souvent mentionnée. «Le ministère est persuadé qu’il n’y a qu’une seule bonne façon d’enseigner. Il arrive que des inspecteurs d’académie réprimandent un enseignant en lui disant : “Ça ne va pas, vous n’avez pas lu le guide !“» s’agace Guislaine David du SnuiPP. Dans les établissements, on déplore que des profs, bardés de diplômes, en soient réduits à de simples soldats de l’éducation.
Justine Briquet-Moreno
Covid-19 : des parents retirent prématurément leurs enfants de l'école en raison de la circulation du virus
Entre les élèves absents car positifs au Covid-19 et les autres cas contacts, le phénomène de ceux que les parents gardent par précaution est impossible à quantifier précisément, mais il a bel et bien émergé.
Des vacances en avance pour éviter l'épidémie de Covid-19. Après avoir couru les laboratoires, Stéphanie a pris sa décision. Son fils, en CP à Bordeaux, a été cas contact deux fois la semaine dernière. "Je ne comprends pas ce protocole actuel qui met en danger tout le monde. Je prends cette décision éclairée, vu comment ça circule." Alors que les congés scolaires de Noël débutent officiellement dans la soirée du vendredi 17 décembre, des familles ont fait le choix de retirer leurs enfants de l'école dès le lundi 13, en raison de la forte circulation du coronavirus dans les classes en ce mois de décembre.
Dans l'école du fils de Stéphanie, des adultes ont aussi été contaminés. La situation est trop risquée pour cette maman : "Je souhaite que le protocole devienne enfin sérieux. On ne peut pas vivre comme ça en tant que parent et faire tester nos enfants tous les trois jours."
Yannick, médecin généraliste près d'Obernai, dans le Bas-Rhin, a aussi sorti de l'école ses deux filles de 5 et 8 ans, dont l'une est à risque. "C'était une décision très difficile à prendre parce qu'on considère quand même que c'est une perte de sens pour nos enfants de ne pas aller à l'école. En discutant avec les enseignants, ils ont été très bienveillants."
"On a vraiment l'impression que ce protocole n'est pas adapté à la flambée de Covid qu'il y a en ce moment." Yannick à france info
Du côté des fédérations de parents d'élèves, la FCPE n'encourage pas ce retour de l'école à la maison mais dénonce un protocole sanitaire trop léger. L'Éducation nationale rappelle pour sa part que l'instruction est obligatoire. En théorie les familles risquent une amende de 135 euros. Dans les faits les directeurs et chefs d'établissements préfèrent souvent le dialogue avec les parents.
Noémie Bonnin
"L'école d'après les élections pourrait être l'école libérale du nouveau management public."
EXTRAITS
Il y a l'école primaire actuelle. Celle de la loi Rilhac dotée d'un directeur mini chef d'établissement. Et il y a l'expérimentation à Marseille de l'école primaire telle qu'Emmanuel Macron la veut et peut-être la fera s'il est réélu. C'est celle là que Jean Castex est venu mettre en route à Marseille, le 14 décembre, avec JM Blanquer. Il a annoncé un soutien de l'Etat plus élevé qu'annoncé, à hauteur de 400 millions, pour la rénovation des écoles. Mais il a surtout préparé le lancement, à la rentrée 2022, des écoles gérées par des managers choisissant leurs professeurs. Le modèle libéral imposé en septembre par E Macron en échange de l'aide de l'Etat se met en place. Mais il est déjà fortement tempéré par le terrain et l'action syndicale.
(...)
Des accommodements locaux
Cette annonce d'écoles gérées comme les écoles privées a été recadrée par des syndicats sur place. "On a gagné sur le volet ressources humaines", nous dit Virginie Akliouat, secrétaire départementale du Snuipp Fsu des Bouches du Rhône.
D'abord parce que dans ces 58 écoles il n'y aura pas de renouvellement des enseignants. Tous ceux qui le souhaitent, y compris les directeurs restent en place. Ensuite parce que le syndicat a obtenu que les nouveaux enseignants soient recrutés sur des postes à exigence particulière et non, comme le souhaitait JM Blanquer, des postes à profil. Les candidats pour ces écoles passeront devant une commission composée du directeur mais aussi de deux inspecteurs (IEN) et d'un professeur de l'école qui émettront un avis favorable ou défavorable. Ensuite le choix se fera au barème. Cependant les pouvoirs des directeurs de ces écoles restent "un point noir" pour V Akliouat. C4est aussi un point encore dans le flou. En application de la loi Rilhac ils pourraient disposer d'une délégation d'autorité très large.
Le ministère a du aussi faire avec la réalité pour trouver des écoles. Selon le discours présidentiel, les écoles Macron devaient faire partie de l'éducation prioritaire et bénéficier de la réhabilitation. Une quarantaine d'écoles de l'éducation prioritaire, visées au départ par le projet élyséen, avait refusé d'entrer dans le projet. Finalement, sur les 58 écoles qui vont participer à l'expérimentation, toutes ne sont pas dans l'éducation prioritaire. Toutes ne font pas non plus partie des écoles à réhabiliter. Le lien établi par E Macron entre école populaire , à réhabiliter et expérimentation n'a pas tenu l'épreuve de la réalité.
(...)
Des promesses de moyens pour faire adhérer les écoles
Chaque école retenue a reçu la visite du préfet Abrard, en charge de l'expérimentation, et du Dasen. Chacune a reçu des promesses de moyens supplémentaires pour mener à bien des projets. Mais rien n'est écrit et les écoles s'engagent sur des paroles. Il y aura pourtant des moyens. Selon V Akliouat, 2.5 millions seront versés par le ministère de l'éducation nationale pour soutenir les 58 projets, soit environ 20 000€ par école.
"De nombreuses écoles se sont opposées à ce projet qui crée une école à deux vitesses", explique V Akliouat. Mais toutes les écoles ont besoin de moyens pour mener à bien leurs projets avec les élèves, les sortir, mener des activités culturelles ou même enseigner les fondamentaux. C'est ce qui les fait entrer dans l'expérimentation alors qu'on demande de donner le nécessaire aux 472 écoles".
La liste des écoles et de leurs projets ne sont pas encore parus. Mais il semble que tous les projets fassent référence aux fondamentaux. On retrouve là la patte du ministre.
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F Jarraud
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Jean Castex installe à Marseille l'école d'après
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Contre le variant Delta à l'école, la stratégie de dépistage se cherche encore
Alors que la stratégie actuelle dans les écoles peine à freiner la propagation du Covid, une étude de l'Inserm démontre ses carences chiffres à l'appui.
COVID-19 - Alors qu’en France, les contaminations au Covid-19 restent très préoccupantes malgré un léger ralentissement, une étude de l’Inserm vient mettre à mal l’actuel protocole sanitaire déployé dans les écoles. Cette même étude de modélisation va aussi dans le sens d’une autre stratégie (déjà évoquée par plusieurs scientifiques) pour les établissements scolaires.
Adoptée par le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, la méthode de dépistage actuelle préconise depuis le 6 décembre de fermer une classe à partir trois élèves positifs au Covid (et non plus un seul comme avant), ainsi qu’un test pour chaque élève après chaque premier cas détecté. Le protocole dit “réactif” vise donc en premier lieu à garantir la continuité pédagogique en évitant la fermeture systématique des classes.
Mais l’étude publiée par l’Inserm ce jeudi 9 décembre pointe du doigt le manque d’efficacité de cette méthode. En fonctionnant uniquement par réaction à la propagation du coronavirus, l’impact est relativement faible: grâce au dépistage de tous les élèves d’une classe quelques heures après la détection du premier cas identifié, seulement 10% des cas sont évités, précise l’étude présentée par Vittoria Colizza, directrice de recherche à l’Inserm.
“Nous avons mis à jour notre analyse sur les protocoles scolaires contre le #COVID19 pour :
- estimer le risque spécifique à l’école à partir des données de dépistage
- évaluer les protocoles dans le cadre de la couverture vaccinale actuelle et de l’incidence soutenue
- évaluer la vaccination chez les enfants”
L’autre protocole, préconisé par l’Inserm, est celui de l’anticipation. Cette méthode, généralement au centre des préconisations scientifiques, permet de réagir en amont et de tester une fois par semaine, toutes les semaines, les élèves. À partir de là, seuls les élèves positifs sont invités à rester chez eux.
Dans ce protocole, dit “itératif”, on n’attend donc plus la détection d’un premier cas pour tester les classes. Une méthode qui permettrait, selon les chiffres de modélisation de l’étude, d’éviter un tiers des cas, soit trois fois plus que le protocole actuel. Mais ce n’est pas tout, puisqu’en poussant le processus encore plus loin, c’est plus de la moitié des cas qui seraient dépistés à raison de deux tests par semaine. Un véritable avantage stratégique lorsque l’on sait que les cas asymptomatiques sont très répandus chez les enfants de moins de 10 ans.
Une méthode moins efficace en cas de forte incidence du virus
Bien que visiblement plus efficace, le protocole itératif n’est toujours pas à l’ordre du jour pour le gouvernement. En effet, le ministre de l’Éducation avait décidé de ne pas suivre les préconisations du Conseil scientifique et du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale données en septembre dernier pour “des tests “systématiques et hebdomadaires” au primaire. Jean-Michel Blanquer s’était alors contenté d’évoquer un objectif de 600.000 tests hebdomadaires en milieu scolaire, un objectif finalement jamais atteint.
Avec ces deux philosophies de dépistage qui s’affrontent, le constat semble en défaveur de la méthode “réactive” actuellement déployée pour endiguer la circulation du variant Delta dans les écoles. Le constat est même partagé à demi-mot par Santé publique France qui publiait vendredi 10 décembre les résultats de l’évaluation de la stratégie de dépistage réactif du virus SARS-CoV-2 réalisée en milieu scolaire en deux phases de dépistage: du 11 au 22 octobre et du 08 au 26 novembre. Ces tests grandeur nature dans des départements aux situations sanitaires variées avaient pour objectif de pouvoir “comparer d’un département à l’autre l’effet de ce type d’expérimentation” comme l’indiquait Jean-Michel Blanquer en septembre dernier.
Si aucune augmentation significative du nombre de cas positifs n’a été observée lors du premier et du second dépistage alors que la circulation virale avait fortement augmenté dans toutes les classes d’âge et sur tout le territoire métropolitain, le rapport de Santé publique France précise que “le dispositif semble donc globalement opérationnel, mais plus difficile à mettre en œuvre quand l’incidence est élevée”.
Le vaccin comme seul véritable rempart
Au-delà du débat sur la bonne stratégie à mettre en place dans les écoles pour freiner le variant Delta, qu’en est-il du vaccin pour les 5-11 ans? Là encore le rapport de l’Inserm apporte une réponse claire. En cas de vaccin généralisé pour 20% des 5-11 ans, le nombre de cas diminuerait ainsi de 38%, et les chiffres sont quasi doublés si 50% des enfants de cette tranche d’âge sont vaccinés, soit une baisse de 75% des cas positifs.
Des chiffres qui pourraient donner du grain à moudre au gouvernement, qui n’a pour l’heure autorisé que la vaccination des 5-11 ans les plus fragiles, mais qui réfléchit déjà à l’étendre à tous les enfants comme le rappelait notamment Jean Castex au micro de France Bleu ce samedi 11 décembre. Le Premier ministre soulignait une fois de plus la “nécessité” pour les enfants de moins de 11 ans d’être éligibles au vaccin anti-Covid pour faire face à Delta ainsi qu’à la circulation du nouveau variant Omicron.
Maxime Birken
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Ces études qui font mal à la stratégie de dépistage du variant Delta dans les écoles
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