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Vivement l'Ecole!

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Architecture scolaire : bien-être des élèves... et des enseignants

21 Janvier 2023 , Rédigé par Cnesco Publié dans #Education, #Architecture

Architecture scolaire et bien-être des élèves... et des enseignants

Architecture scolaire : un besoin de modernisation et de modularité

"Pour la majorité des collèges et lycées, l’aménagement des espaces participe à créer un environnement propice au travail, mais ce n’est pas toujours le cas. Les collèges et lycées sont très nombreux à être interpellés sur la température, la luminosité et l’insonorisation des salles. Beaucoup d’établissements déclarent ne pas avoir suffisamment de sanitaires et être interpellés pour des dégradations et des difficultés d’approvisionnement en produits hygiéniques (papier, savon…). Dans l’établissement, en règle générale, les élèves disposent d’espaces réservés au travail en autonomie, d’espaces de détente et de lieux d’expression réservés. Les enseignants disposent de peu d’espaces réservés à la collaboration et, souvent, le mobilier est peu adapté à la pédagogie différenciée."/Cnesco

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Sortir... Machu Picchu et les trésors du Pérou - Cité de l'architecture et du patrimoine - Jusqu'au 4 septembre

30 Avril 2022 , Rédigé par France Inter Publié dans #Architecture, #Art, #Histoire

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Une architecture scolaire à la mesure des enjeux éducatifs et environnementaux

29 Mars 2022 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Architecture

Trouver une école française au Maroc

Lycée Lyautey - Casablanca/Maroc

Une architecture scolaire à la mesure des enjeux éducatifs et environnementaux

Tous les établissements nouvellement construits devront respecter une « charte environnementale » notamment dans le choix des matériaux, l’agencement des locaux entre eux et les locaux eux-mêmes, les choix énergétiques, etc.

  • Une conception cohérente des « espaces–activités » (Le mot "activité", nous le savons, déplait à beaucoup. Que l'on s'attache avant tout à ce qu'il contient)

L’architecture scolaire est un sujet considéré comme secondaire et minoré. Ponctuellement, des réalisations montrent la réelle volonté - et le talent - d’architectes novateurs, soucieux de prendre en compte la spécificité des fonctions multiples de l’École d’aujourd’hui. Mais l’architecture scolaire est le plus souvent (pour des raisons budgétaires et par manque de connaissance fine de ce qui fait le quotidien de la vie scolaire dans cet espace clos) le reflet matériel et spatial de conceptions d’un autre temps. Un espace segmenté où domine l’unité de base héritée de la forme scolaire (Vincent, Lahire & Thin) : une salle, un maître, une classe, un objet disciplinaire. Mis à part le cas spécifique des lycées professionnels et techniques dont les ateliers/laboratoires sont dédiés à des activités propres, nos établissements scolaires sont des suites de salles clonées. Le modèle est finalement parfaitement disjonctif, à l’image des savoirs enseignés parcellisés dénoncés par Edgar Morin.

Pour travailler autrement, il s’agira là de procéder à une profonde réforme des structures spatiales nécessaires à l’étude et de concevoir des lieux qui soient « aussi » des lieux où se construisent une culture commune, des liens sociaux, l’apprentissage du collectif, la réalisation de projets et actions diversifiés, et où tous les croisements de groupes à géométrie variable que nous avons décrits dans les points précédents soient possibles et naturels.

C’est un lourd chantier qui ne peut être envisagé que sur le moyen terme : réhabilitations de ce qui peut l’être et programmes de travaux de construction étagés sur 15 ans pour aboutir progressivement à la réduction du nombre d’élèves par établissement.

Deux préoccupations majeures présideront à ce chantier :

- à l’image du lycée Kyoto (Région Poitou-Charentes), celle de l’excellence environnementale : zéro énergie fossile et 100% d’énergie propre ;

- celle de l’adéquation entre le Projet pour une nouvelle École du XXIème siècle et sa réalisation spatiale : ancrage et inscription pertinente dans l’espace local ; qualité des lieux dédiés à l’étude et à la diversité des activités ; osmose avec le tissu local d’activités (entreprises, activités culturelles, liens intergénérationnels, etc.).

  • Une pluralité de lieux pour répondre aux contraintes du fonctionnement novateur des « unités éducatives »

Les lieux appellent les comportements : il importe donc d’en imaginer qui soient sereins, propices à l’étude comme à la vie collective. Nous devons en finir avec ces salles de classes où s’installent bruyamment nos élèves, certains n’enlevant même pas leur manteau tant ils ont hâte de quitter le sinistre endroit. Nous devons en finir avec ces établissements où même des élèves volontaires n’ont pas de lieux où travailler (ou lire) contraints par le manque d’espaces adaptés, par des horaires trop rigides et un manque d’encadrement adulte posant des problèmes de sécurité. Nous devons en finir avec ces établissements où les enseignants n’ont pas suffisamment de lieux calmes où s’isoler pour travailler (sauf à se réfugier dans des classes vides) alors même que leurs fonctions nécessitent une présence de plus en plus importante dans les établissements scolaires.

- À chaque lieu doit correspondre telle ou telle posture mentale requise. Nos élèves sauront, dès leur entrée dans espace particulier, quelle attitude est attendue de leur part. L’espace ne sera plus seulement un lieu de « rassemblement », mais un lieu dédié à telle ou telle activité, clairement définie par l’architecture adaptée choisie.

- Nos établissements scolaires doivent se doter de salles de travail ; de salles de réunions équipées ; de salles de spectacle ; d’au moins une salle en amphithéâtre ; de petites bibliothèques spécialisées en plus du CDI.

- L’architecture des établissements scolaires doit aussi favoriser ce qui améliore le « vivre ensemble ». Les salles d’études et d’ateliers, les salles de classes, la bibliothèque/CDI, les salles de réunions et la salle des professeurs doivent communiquer. Il faut cesser de croire que l’enseignant sera plus tranquille en « s’encloisonnant ». Il doit « habiter » l’École pendant le temps qu’il y passe. Ce sera d’autant plus facile dans des unités éducatives à taille humaine (60/100 élèves).

- Les surveillants, qui n’enseignent aucune discipline et de ce fait peinent à trouver une légitimité disciplinaire, doivent sentir et partager la présence des enseignants lors des périodes quotidiennes « hors-classe ».

- L’École doit, par son architecture nouvelle, être bien entendu un lieu de travail le plus calme possible, ce qui sera favorisé par l’emploi de matériaux naturels, une réflexion sur la lumière (exemple de Kyoto). Les lieux de vie doivent être séparés en fonction des moments et activités quotidiennes : enseignement ; repas ; pauses ; rencontres avec tel ou tel enseignant ; etc. L’École doit aussi être un lieu qui fasse une belle place à l’accueil des parents, des associations, du monde professionnel environnant : que l’École ne soit plus un sanctuaire fermé, parfois « barbeletisé », vidéo-surveillé, mais transparent et acteur de son environnement urbain ou rural.

- La question des accès aux établissements et de la circulation interne des élèves doit être l’objet d’une étude particulière. Chaque lieu doit être accessible facilement et sera d’autant plus aisé à surveiller qu’il sera plus respecté. La question doit être pensée en lien avec les questions de gestion : place et rôle des surveillants, du personnel d’entretien et de gestion dans le dispositif éducatif ; taux d’encadrement adulte ; présence pour des activités variées d’acteurs extérieurs appartenant à la société civile.

L’architecture scolaire est un enjeu futur capital qui devrait être l’objet de toutes nos attentions et s’appuyer mieux que cela n’est fait sur les analyses qu’en font les usagers au quotidien.

Christophe Chartreux

Les autres épisodes sont à lire en cliquant ci-dessous et en allant visiter les liens de bas de page

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Les matériaux de Notre-Dame de Paris livrent leurs secrets (Vidéo)

14 Avril 2021 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Art, #Architecture, #Histoire

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Une architecture scolaire à la mesure des enjeux éducatifs et environnementaux...

22 Août 2020 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Architecture

Une architecture scolaire à la mesure des enjeux éducatifs et environnementaux...

A l'heure où les changements climatiques imposent de réfléchir à l'architecture et aux aménagements de nos bâtiments scolaires, je republie ce texte écrit en 2007.

CC

Une architecture scolaire à la mesure des enjeux éducatifs et environnementaux

Une  conception cohérente des « espaces–activités »   

L’architecture scolaire est un sujet considéré comme secondaire et minoré. Ponctuellement, des réalisations montrent la réelle volonté - et le talent - d’architectes novateurs, soucieux de prendre en compte la spécificité des fonctions multiples de l’École d’aujourd’hui. Mais l’architecture scolaire est le plus souvent (pour des raisons budgétaires et par manque de connaissance fine de ce qui fait le quotidien de la vie scolaire dans cet espace clos) le reflet matériel et spatial de conceptions d’un autre temps. Un espace segmenté où domine l’unité de base héritée de la forme scolaire (Vincent, Lahire & Thin) : une salle, un maître, une classe, un objet disciplinaire. Mis à part le cas spécifique des lycées professionnels et techniques dont les ateliers/laboratoires sont dédiés à des activités propres, nos établissements scolaires sont des suites de salles clonées. Le modèle est finalement parfaitement disjonctif, à l’image des savoirs enseignés parcellisés dénoncés par Edgar Morin.

Pour travailler autrement, il s’agira là de procéder à une profonde réforme des structures spatiales nécessaires à l’étude et de concevoir des lieux qui soient « aussi » des lieux où se construisent une culture commune, des liens sociaux, l’apprentissage du collectif, la réalisation de projets et actions diversifiés, et où tous les croisements de groupes à géométrie variable que nous avons décrits dans les points précédents soient possibles et naturels. 

C’est un lourd chantier qui ne peut être envisagé que sur le moyen terme : réhabilitations de ce qui peut l’être et programmes de travaux de construction étagés sur 15 ans pour aboutir progressivement à la réduction du nombre d’élèves par établissement.

Deux préoccupations majeures présideront à ce chantier :

- à l’image du lycée Kyoto (Région Poitou-Charentes), celle de l’excellence environnementale : zéro énergie fossile et 100% d’énergie propre ;

- celle de l’adéquation entre le Projet pour une nouvelle École du XXIème siècle et sa réalisation spatiale : ancrage et inscription pertinente dans l’espace local ; qualité des lieux dédiés à l’étude et à la diversité des activités ; osmose avec le tissu local d’activités (entreprises, activités culturelles, liens intergénérationnels, etc.).

Une  pluralité de lieux pour répondre aux contraintes du fonctionnement  novateur des « unités éducatives »

Les lieux appellent les comportements : il importe donc d’en imaginer qui soient sereins, propices à l’étude comme à la vie collective. Nous devons en finir avec ces salles de classes où s’installent bruyamment nos élèves, certains n’enlevant même pas leur manteau tant ils ont hâte de quitter le sinistre endroit. Nous devons en finir avec ces établissements où même des élèves volontaires n’ont pas de lieux où travailler (ou lire) contraints par le manque d’espaces adaptés, par des horaires trop rigides et un manque d’encadrement adulte posant des problèmes de sécurité. Nous devons en finir avec ces établissements où les enseignants n’ont pas suffisamment de lieux calmes où s’isoler pour travailler (sauf à se réfugier dans des classes vides) alors même que leurs fonctions nécessitent une présence de plus en plus importante dans les établissements scolaires. Nous devons en finir avec ces espaces d'où sont absents tous les équipements de climatisation.

- À chaque lieu doit correspondre telle ou telle posture mentale requise. Nos élèves sauront, dès leur entrée dans espace particulier, quelle attitude est attendue de leur part. L’espace ne sera plus seulement un lieu de « rassemblement », mais un lieu dédié à telle ou telle activité, clairement définie par l’architecture adaptée choisie.

- Nos établissements scolaires doivent se doter de salles de travail ; de salles de réunions équipées ; de salles de spectacle ; d’au moins une salle en amphithéâtre ; de petites bibliothèques spécialisées en plus du CDI.

- L’architecture des établissements scolaires doit aussi favoriser ce qui améliore le « vivre ensemble ». Les salles d’études et d’ateliers, les salles de classes, la bibliothèque/CDI, les salles de réunions et la salle des professeurs doivent communiquer. Il faut cesser de croire que l’enseignant sera plus tranquille en « s’encloisonnant ». Il doit « habiter » l’École pendant le temps qu’il y passe. Ce sera d’autant plus facile dans des unités éducatives à taille humaine (60/100 élèves).

- Les surveillants, qui n’enseignent aucune discipline et de ce fait peinent à trouver une légitimité disciplinaire, doivent sentir et partager la présence des enseignants lors des périodes quotidiennes « hors-classe ».

- L’École doit, par son architecture nouvelle, être bien entendu un lieu de travail le plus calme possible, ce qui sera favorisé par l’emploi de matériaux naturels, une réflexion sur la lumière (exemple de Kyoto). Les lieux de vie doivent être séparés en fonction des moments et activités quotidiennes : enseignement ; repas ; pauses ; rencontres avec tel ou tel enseignant ; etc. L’École doit aussi être un lieu qui fasse une belle place à l’accueil des parents, des associations, du monde professionnel environnant : que l’École ne soit plus un sanctuaire fermé, parfois « barbeletisé », vidéo-surveillé, mais transparent et acteur de son environnement urbain ou rural.

- La question des accès aux établissements et de la circulation interne des élèves doit être l’objet d’une étude particulière. Chaque lieu doit être accessible facilement et sera d’autant plus aisé à surveiller qu’il sera plus respecté. La question doit être pensée en lien avec les questions de gestion : place et rôle des surveillants, du personnel d’entretien et de gestion dans le dispositif éducatif ; taux d’encadrement adulte ; présence pour des activités variées d’acteurs extérieurs appartenant à la société civile.

L’architecture scolaire est un enjeu futur capital qui devrait être l’objet de toutes nos attentions et s’appuyer mieux que cela n’est fait sur les analyses qu’en font les usagers au quotidien.

Christophe Chartreux

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Sortir... Architecture : A Suresnes, sur les traces des écoles nouvelles...

4 Août 2020 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education, #Architecture

EXTRAITS

Le Musée d’histoire urbaine et sociale de la ville rend hommage à l’architecture scolaire de l’entre-deux-guerres.

Drôle de musée que le MUS. Avec son acronyme sibyllin, le Musée d’histoire urbaine et sociale de Suresnes (Hauts-de-Seine) autorise ses expositions à déborder un peu le strict cadre de l’histoire municipale, mais pas trop. Installé dans l’ancien bâtiment de la gare de Suresnes-Longchamp transformé en 2013 par l’agence Encore heureux Architectes, l’établissement abrite une collection de 70 000 objets et documents, dont les plus anciens remontent au Moyen Age. Elle se concentre toutefois sur une période précise, les années qui courent de 1919 à 1941. La commune était alors administrée par Henri Sellier, qui fut ministre de la santé du Front populaire et président de l’office départemental des HBM (habitations à bon marché, les ancêtres des HLM).

(...)

Pédagogies nouvelles

L’exposition débute au XVIIe siècle, quand des élèves d’âges différents, réunis dans une même classe, se succédaient, debout, au bureau du maître qui se trouvait généralement dans une demeure privée, pour recevoir un enseignement individualisé. On passe ensuite au XIXe siècle où, dans un premier temps, la « méthode mutuelle » impose de grandes salles structurées en rangées, à l’extrémité desquelles les élèves les plus avancés, debout sur de petites estrades, transmettent le savoir à leurs camarades. La méthode simultanée – le professeur s’adresse à toute la classe – va la remplacer et engendrer sa propre architecture.

(...)

On pourra prolonger le propos en s’inscrivant à une des visites de l’école en plein air de Suresnes, organisées un mercredi par mois et pendant les Journées du patrimoine, les 19 et 20 septembre. Construit sur le flanc du Mont-Valérien, cet ensemble architectural classé Monument historique est occupé par les équipes de l’Institut national de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés. Il est constitué d’un ensemble de pavillons de verre et d’acier, petits cubes translucides noyés dans la nature qu’un système de passerelles en courbes douces relie les uns aux autres.

(...)

Isabelle Régnier

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Architecture des écoles : aux grands maux les modèles oubliés...

29 Mai 2020 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Architecture

EXTRAIT

Au moment où les élèves reprennent la classe dans des établissements pas vraiment adaptés aux consignes sanitaires actuelles, l’exposition «Batir l’école» dans les Hauts-de-Seine montre que d’anciennes méthodes d’agencement auraient pu répondre à de tels besoins.

Avant le confinement, l’exposition Bâtir l’école était déjà fort intéressante. Deux mois plus tard et alors que le retour des enfants à la vie scolaire semble si compliqué, elle devient essentielle (1). Le musée d’Histoire urbaine et sociale de Suresnes (Hauts-de-Seine) où elle se tient relève de la catégorie «petit musée». Il a donc pu rouvrir et ce récit, sous-titré «architecture et pédagogie 1830-1939», montre à quel point dans l’art d’enseigner, la qualité des lieux compte au moins autant que celle des enseignants. A l’heure où les communes bricolent leurs locaux scolaires avec des scotchs au sol pour diriger les flux, des rubalises pour interdire l’accès aux jeux ou aux livres et des effectifs d’élèves réduits de moitié, d’autres modèles auraient-ils pu accueillir le bouleversement d’une pandémie ? La réponse est oui.

Dès l’entrée, la clé est donnée. Au sol, une marelle. Dans les cases, des dates. La taille de chaque case correspond à la surface par élève à cette époque-là. Or la nôtre n’est pas la plus généreuse, loin de là… On comprend tout de suite le problème auquel les maires se sont heurtés pour cette rentrée scolaire atypique : le manque de mètres carrés. Mais les superficies ne font pas tout. C’est aussi la façon dont elles sont pensées et agencées qui va permettre à l’école d’être plus ou moins adaptable à une situation sanitaire inédite mais aussi à un banal dédoublement des groupes d’élèves.

Terrasses solariums

Il faut commencer la visite par la fin. Plus exactement par les années 30. A cette époque apparaît en France «l’école de plein air», fruit des préoccupations d’un urbanisme hygiéniste. L’idée d’extraire les populations les plus pauvres des ravages de l’insalubrité des villes anciennes remonte à bien plus loin car dès le XIXe siècle, le socialisme utopique du familistère de Guise (Aisne) fondé par l’industriel Jean-Baptiste Godin ou de la cité-jardin des chocolatiers Menier à Noisiel (Seine-et-Marne) tente de l’éradiquer. Au siècle suivant, c’est le modèle de la cité-jardin à l’anglaise qui inspire les tenants d’une ville saine, aérée, moyen de lutte contre la tuberculose, le rachitisme et aussi, il faut le reconnaître, l’alcoolisme.

Cette nouvelle manière de loger le peuple, Henri Sellier, maire de Suresnes entre 1919 et 1941 mais surtout administrateur délégué de l’office public des habitations à bon marché du département de la Seine, l’a découverte en Angleterre. Dès 1915, ce socialiste importe le modèle en France. La cité-jardin mélange les maisons et les petits immeubles dans un cadre de verdure avec écoles, commerces, dispensaires, mais aussi une piscine et un gymnase. Quant aux logements, ils comportent des éléments de confort rares pour l’époque, comme les WC, l’eau sur l’évier…

Dans chacun de ces modèles urbains, l’école tient une place centrale. Toutefois, un pas supplémentaire est franchi quand Sellier, toujours novateur, fait construire à Suresnes une école de plein air. Le sujet est au cœur des réflexions théoriques de l’époque, avec l’organisation du premier congrès des écoles de plein air. Celle de Suresnes est dessinée par les architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods, tous deux fervents activistes du mouvement moderne, portant une vision sociale du droit au soleil et à un air purifié des miasmes.

Le plan de l’école de plein air de Suresnes est en rupture totale avec ce qui se faisait avant. Sur un terrain en pente du mont Valérien orienté plein sud, l’établissement s’organise en huit pavillons de plain-pied, sans escaliers, avec des terrasses solariums pour faire la classe dehors, une pataugeoire et des douches. «Durant cette période, l’exigence de l’hygiène transforme profondément la façon dont seront conçues les écoles, lit-on dans le catalogue de l’exposition. Désormais, les nouvelles structures scolaires, bénéficient d’espaces ensoleillés.» Et les salles de classe font 52 mètres carrés avec 4 mètres de hauteur sous plafond. L’exposition montre plusieurs exemples de ces écoles de plein air qui, pour la plupart, existent toujours même si les douches, la pataugeoire, la classe en plein air ou mieux encore, la piscine (à l’école Marius-Jacotot de Puteaux, Hauts-de-Seine), ne sont plus utilisées. L’école de plein air de Suresnes est protégée au titre des monuments historiques mais reste sans affectation.

(...)

Sibylle Vincendon

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Voyagez dans la Casbah d’Alger de Claro pour retrouver Camus, Sénac et Le Corbusier dans tous leurs états…

21 Mai 2020 , Rédigé par France Culture Publié dans #Art, #Architecture

Voyagez dans la Casbah d’Alger de Claro pour retrouver Camus, Sénac et Le Corbusier dans tous leurs états…

EXTRAIT

"La Maison Indigène", le dernier et très personnel roman de Claro, édité chez Actes-Sud, brille sous le soleil camusien exactement. 

Tewfik Hakem, producteur du Réveil Culturel, vous invite à le suivre dans la Ville Blanche, pour remonter le temps avec le roman familial des Claro.

La Casbah, la vieille médina d’Alger, est un petit village sans âge perché face à la mer. De l’intérieur c’est "un quartier profond comme une forêt, grouillant comme une fourmilière", pour reprendre une réplique célèbre d’un film qui ne l’est pas moins. Un film dont la Casbah est la vedette.

Vaste escalier dont chaque terrasse est une marche et qui descend vers la mer. Entre ses marches, des ruelles tortueuses et sombres, des ruelles en forme de guet-apens, des ruelles qui se croisent, se chevauchent, s’enlacent, se désenlacent dans un fouillis de labyrinthes, les unes étroites comme des couloirs, les autres voûtées comme des caves…              
In "Pépé le Moko" de Julien Duvivier (1937), adapté du roman noir du détective Henri La Barthe, alias Ashelbé. 

Claro Rock The Casbah 

Qui connaît aujourd’hui l’architecte Léon Claro - né en 1899 à Oran, mort en 1991 à Gien - ? Peu de monde ici, guère plus de l’autre côté de Méditerranée. Seuls les murs d’Alger peuvent encore témoigner qu’il fut l’un des grands bâtisseurs de la ville blanche autrefois française. On doit à Léon Claro, entre autres grands monuments, la splendide Ecole des Beaux-Arts d’Alger, l’impressionnant Foyer civique de l’ancien Champ-de-Manœuvre, avec ses bas-reliefs réalisés par deux grands sculpteurs algérois- Paul Belmondo et Georges Béguet -, devenu la Maison du peuple et le siège de l’UGTA (L’Union générale des travailleurs algériens, le syndicat officiel), et enfin la fameuse Maison Indigène construite à l’entrée de la Casbah en 1930 pour marquer le centenaire de la présence française en Algérie, d’où son autre appellation : La Villa du Centenaire.

Christophe Claro, le petit fils de l’architecte Léon Claro, est un auteur français contemporain qui oeuvre depuis 35 ans, sous son seul nom de famille Claro, pour une littérature singulière qui se mérite. Il est par ailleurs traducteur de quelques auteurs anglo-saxons importants tels Thomas Pynchon, Hubert Selby Jr, Alan Moore ou Salman Rushdie. Avec La Maison Indigène, Claro livre son texte le plus personnel et le plus accessible. On comprend que le jury du prix Renaudot, ou ce qu’il en reste, ait choisi de le sélectionner pour sa première liste, rendue publique le 4 mai 2020. Mais Claro a aussitôt exigé son retrait de cette sélection : "Je vous remercie d’avoir pris la peine de le lire (ou de le feuilleter), mais il se trouve que je ne souhaite ni voir mes livres “récompensés” par un prix, ni même figurer sur une liste de prix… Vous voyez, en littérature aussi, certains gestes barrières sont nécessaires". (l’intégralité de sa lettre est à retrouver sur son blog Le Clavier cannibale.)

Consciemment ou non, Claro applique ainsi à la lettre la devise des authentiques casbadjis, les enfants de la Casbah d’Alger, pour qui "la fierté passe avant les honneurs"

(...)

Tewfik Hakem

Suite et fin en cliquant ci-dessous

Pour compléter:

Camus, sous le signe du soleil (audio)

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Quels sont les enjeux d’une architecture et d’un espace scolaires bien pensés?...

7 Février 2018 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Architecture

Quels sont les enjeux d’une architecture et d’un espace scolaires bien pensés?...

EXTRAIT

(...)

Quels sont les enjeux d’une architecture et d’un espace scolaires bien pensés ?

Cathy Marret : En tant que chef d’établissement, je pense immédiatement à l’apaisement du climat scolaire. Des raisons multiples peuvent être évoquées.
Des locaux fonctionnels et beaux impliquent un gain de temps et d’énergie humaine. Ils permettent de favoriser les relations professionnelles et pédagogiques. Ils répondent aux besoins liés au confort : lumière, chauffage, éclairage, beauté des lieux. On peut s’y sentir plus respecté et plus valorisé. Mais tout cela ne peut exister sans une anticipation qui demande de questionner tous les acteurs, élèves y compris.

Ces espaces bien pensés, qu’il s’agisse d’un établissement neuf ou réhabilité, seront d’autant plus efficaces que les besoins en outils numériques auront été pris en compte, seront effectifs et utilisés. De même, que serait un bel établissement sans un bel enseignement en son sein ? La pédagogie au service des besoins des élèves peut à elle seule déjà embellir le quotidien de chacun.

Nadine Coussy-Clavaud : Un espace scolaire bien pensé va renvoyer l’image du soin apporté par une société à ses enfants et à leur éducation. Le choix des matériaux, la diversité des espaces, le travail de la lumière, la prise en compte du développement durable, sont autant de points qui vont valoriser l’établissement et montrer la considération que l’on a pour tous ses usagers.

Penser les espaces, c’est penser globalement : les enseignements, les circulations, le bienêtre, des zones pour l’effervescence et d’autres pour le répit, les innovations qui vont survenir au delà du temps de la construction. Un établissement bien pensé va offrir des conditions de travail optimisées pour tous et un véritable lieu de vie. Il peut poser des bases solides pour la citoyenneté, la coopération, en rendant lisibles les lieux d’échanges et de partages. Je pense à un lycée de la région bordelaise où les contours des arbres ont été habillés de bois pour être la fois des tables pour travailler, des estrades pour un spectacle et des lieux de rassemblement, et où de petites bibliothèque d’échange de livres ont été placées dans les couloirs sur le modèle de celles que l’on trouve dans les villes.

(...)

Entretien complet à lire en cliquant ci-dessous

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Espaces et architectures scolaires - À la conquête de l’espace!...

29 Janvier 2018 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Architecture

Espaces et architectures scolaires - À la conquête de l’espace!...

« J’aimerais qu’il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés ou presque intouchables, immuables, enracinés ; des lieux qui seraient des références, des points de départ, des sources. De tels lieux n’existent pas et c’est parce qu’ils n’existent pas que l’espace devient question, cesse d’être évidence, cesse d’être incorporé, cesse d’être approprié. L’espace est un doute : il me faut sans cesse le marquer, le désigner ; il n’est jamais à moi, il ne m’est jamais donné, il faut que j’en fasse la conquête. »

Georges Perec, Espèces d’espaces, Galilée, 1974

Les questions que nous nous sommes posées en démarrant ce dossier étaient très liées au bienêtre dans les espaces scolaires et aux interrogations des acteurs de l’éducation sur la relation entre le mieux bâtir et le mieux apprendre. Comment vit-on à l’école avec ce que l’on a et comment donne-t-on corps à des rêves d’espace ?

Les élèves, lorsqu’on prend le temps de les interroger ou de les observer, sont les meilleurs experts de ces questions. Certes, ils ne connaissent pas toujours les normes environnementales ou les règles de sécurité, mais ils racontent bien plus de ce qui serait nécessaire pour vivre mieux. Ils parlent de la contrainte d’une assise longue et peu confortable, des journées entières sans fréquenter les W.-C., de la place accordée au sport dans les cours de récréation provoquant une mise à la marge des élèves plus calmes, de l’absence de bancs, de l’interdiction de s’allonger. Ils peuvent aussi nous dire que les jours de pluie, ils ne sont les bienvenus nulle part et qu’à l’exception d’un préau venteux, ils ne trouvent que peu de refuge. Ils savent aussi reconnaitre les matériaux beaux à regarder, agréables à toucher et bons ou mauvais à vivre, et changer d’usage si de nouvelles propositions apparaissent.

Ils racontent la petitesse des salles de classe et la contrainte de s’y déplacer le moins possible, même si la pédagogie mise en œuvre par les enseignants les y engage, les espaces partagés trop bruyants et l’absence cruelle de végétation. Ils expriment ainsi des désirs et des envies, mais ont parfois du mal à les faire connaitre. Leurs enseignants pourraient leur emboiter le pas. Les salles des professeurs bruissent de remarques, et de suggestions. Comment améliorer le mobilier pour qu’il soit plus facilement déplaçable et modulable ? Comment améliorer l’acoustique des salles de cours et des couloirs ? Où trouver une place adéquate à des tableaux souvent mal placés et peu visibles par un ensemble d’élèves ? En d’autres termes, comment faire dialoguer espace et pédagogie ?

À ce stade, y aurait-il lieu de se désespérer ?

Les nombreuses parutions de ces dernières années, voire de ces derniers mois, nous laissent à penser que le sujet parcourt largement l’éducation. Et toutes les réponses que nous avons reçues, tant de la part des enseignants, des chercheurs que des architectes ou des acteurs institutionnels nous montrent qu’une réflexion profonde s’est concrétisée, qu’il s’agit bien plus que d’un sursaut. Nous sommes face à un véritable désir de transformation des espaces scolaires, appelant parfois la participation des équipes, des élèves et des familles.

Que transformer ?

Pas seulement les lieux, mais aussi les manières d’enseigner, de se déplacer, d’agencer, d’ouvrir les constructions scolaires sur l’extérieur, de considérer tous les membres des communautés éducatives, d’inscrire les projets architecturaux dans une démarche innovante et préoccupée du devenir scolaire des utilisateurs ainsi que de leur bienêtre. Dans l’école, de petits laboratoires de recherche, des microactions vecteurs de changement ont vu le jour, en toute discrétion. Des audaces fleurissent de toutes parts qui sont aussi à mettre en lien avec les avancées dans l’éducation à l’architecture, sensibilisant toujours plus d’acteurs de terrain, d’élèves et de parents. Tous ont permis de se poser de nouvelles questions et de ne plus en rester au stade de la déploration ou du constat sans suite.

C’est à se demander si l’école n’est pas partie à la conquête de l’espace !

Avant-propos, par Nadine Coussy-Clavaud et Cathy Marret

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