Ados en burn-out...
Soumis à la pression scolaire, sociale et familiale, de plus en plus d’adolescents s’enfoncent dans une souffrance physique et psychologique inédite. Émilie, 15 ans et hospitalisée pour "burn-out", raconte.
Émilie est élève en première S dans un lycée de la région parisienne. Bien qu’elle soit bonne élève, ses parents la poussent à en faire toujours plus.
"Quand je n’avais pas la meilleure note, je me disais que j’étais nulle, que je ne réussirai jamais."
Un jour, Émilie craque. Elle est épuisée, ne se sent plus capable d’aller au lycée. Avant la rentrée scolaire, elle est hospitalisée dans un centre qui prend en charge les pathologies propres aux adolescents de 12 à 17 ans.
"J’ai l’impression d’être adulte dans ma tête, de ne pas avoir eu d’enfance."
Notre productrice a suivi Émilie pendant les trois semaines qu’a duré son hospitalisation. L’adolescente raconte les ateliers de thérapie, les entretiens, ses doutes et ses envies.
Reportage : Olivia Müller
Réalisation : Cécile Laffon
Merci à Émilie, au Dr Pauline Muffang, à Ludovic, Michel, Alizata, Florian Hutter, aux jeunes patients du Ccasa, Paul et Sandra.
Chanson de fin : "Lola" par The Raincoats - Album : The Raincoats - Label : Rough Trade.
Playlist à emporter
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Coup de coeur... Jean Teulé...
Le corps carbonisé fumait encore entre les chaînes du poteau fixé sur un haut socle de pierre. Sa jambe droite s'était écroulée, provoquant un curieux déhanchement. Le buste penchait en avant. Les volutes ondulantes, s'élevant du crâne, lui faisaient une drôle de chevelure verticale. Un souffle d'air, comme une gifle, lui emporta une joue de cendre, découvrant largement sa mâchoire où les gencives flambaient. Dans la boîte crânienne, le cerveau s'était effondré. On le voyait bouillir par les orbites oculaires d'où il déborda et s'écoula en larmes de pensées blanches. Le bourreau lança un petit coup de pelle latéral dans les hanches. Le bassin se démantela entraînant la jambe gauche dans un nuage de poussière et de débris d'os. De la poitrine restée enchaînée au poteau, les côtes flottantes pendaient. Le cœur y glissa et tomba, encore rouge. On versa dessus de la poix et du soufre. Il s'enflamma. Un autre coup dans le sternum et le reste dégringola. Les bras filèrent entre les chaînes...
Deux hommes d'armes de l'escorte anglaise s'approchèrent en cotte de mailles recouverte d'une tunique peinte d'une grande croix écarlate sur la poitrine.
Jean Teulé - Je, François Villon
Recherche publique : le désengagement de l’Etat continue
Concurrence entre établissements, laboratoires fragilisés et précarisation des personnels : deux ans après son adoption, les effets délétères de la loi de programmation de la recherche (LPR) se font durement sentir, alerte un collectif de plus 1 000 enseignants-chercheurs.
Durant les deux années précédant l’adoption de la loi de programmation de la recherche (LPR) pour les années 2021 à 2030, les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), les étudiants, les sociétés savantes, la majorité des organisations syndicales, le comité éthique du CNRS, l’Assemblée des directions de laboratoires, l’Académie des sciences ou encore le Comité technique du ministère de l’ESR se sont mobilisés pour alerter sur les dangers de ce projet de loi : manifestations, grèves, tribunes dans les médias, motions, états généraux au sein de nombreux laboratoires et universités et démissions de comités d’experts. Et ce, sans résultat. Malgré une très forte mobilisation à la veille du premier confinement, la loi a été votée en décembre 2020, pendant la pandémie, période peu propice à la mobilisation mais très favorable à un passage en force.
Près de deux ans après l’adoption de cette loi, les premiers effets délétères sont déjà là. Le désengagement moral et financier de l’Etat s’est accentué, remettant en cause les fondements et le devenir de l’Université, du CNRS et des autres organismes publics de recherche.
La dotation des laboratoires en chute libre
La recherche en France est financée selon deux modalités : une dotation de base des laboratoires qui accuse une baisse constante depuis trois décennies et un financement «conditionnel» à travers la mise en place accrue d’appels à projet, essentiellement portés par l’Agence nationale de la recherche (ANR). Le fonctionnement de l’ANR a déjà été vivement dénoncé par une partie de la communauté : projets trop courts, rédaction très chronophage pour un taux de réussite faible, opacité des évaluations, recours excessif aux CDD, etc. En dépit de ce constat, la LPR accentue ce phénomène, avec une diminution des crédits de base au profit des financements sur projets. Il existe même désormais des appels à projet pour financer… la préparation d’un appel à projet !
On retiendra ici un exemple de circonstance, celui de la recherche sur les coronavirus qui, jugée peu porteuse, n’était plus financée depuis dix ans et qui, comble de l’ironie, a bénéficié en pleine pandémie d’un appel à projet spécialement dédié.
Les chaires «junior» : postes dérogatoires au droit de la fonction publique
Entre 2012 et 2018, les organismes publics de recherche ont perdu 3 650 postes de titulaires, et à l’université les recrutements de maîtres de conférences et de professeurs ont diminué de près de 40 %. Aujourd’hui, près de 25 % des personnels n’ont pas de statut permanent alors qu’ils occupent des emplois indispensables sur le long terme.
Pourtant, la LPR va plus loin encore dans la déstructuration de l’emploi scientifique, notamment avec la création des «chaires de professeur junior» : inspirées du modèle anglo-saxon, elles impliquent une titularisation potentielle après une période d’essai maximale de six ans ; promettant d’attirer les meilleurs scientifiques, elles vont surtout accroître la période de précarité des jeunes chercheurs. Les sections du Comité national de la recherche scientifique (CoNRS) – tout comme des universités – se sont prononcées contre le principe, car le processus de recrutement se substitue au concours national, ce qui induit une inégalité de parcours et menace le recrutement sur postes titulaires.
Non à la «starification» de la recherche
Plutôt que de résorber la précarité des doctorants ou postdoctorants ou d’augmenter le salaire fixe des titulaires (très inférieur à celui de la moyenne de l’OCDE), la LPR privilégie la distribution aux chercheurs «d’excellence» de primes individuelles au mérite. La LPR entérine ainsi la précarité massive de l’emploi scientifique et la mise en concurrence stérile entre individus, mais contribue aussi à fragiliser notre système social : les primes ne sont retenues ni dans les cotisations sociales ni pour le calcul de la retraite. De fait, ce système accroît l’inégalité entre hommes et femmes, ces dernières ayant souvent des parcours plus segmentés et s’autocensurant pour la demande de primes individuelles ou de promotions.
Une des récentes consignes adressées aux agents CNRS : signer leurs publications en priorité du nom de l’université associée à leur laboratoire. De fait, la LPR prévoit de concentrer les moyens au profit des «grandes universités» et des filières dites «prestigieuses» pour les faire progresser dans les classements internationaux, notamment dans le très discutable classement de Shanghai (qui ne concerne que les universités). Quelle conséquence ? L’invisibilisation des organismes de recherche. Que peut-on craindre ? L’augmentation des frais d’inscription par les universités les mieux classées et une exacerbation d’une concurrence délétère entre établissements.
Notre appel pour une recherche publique et pérenne
In fine, le désengagement de l’Etat dans la recherche publique conduit à une baisse drastique et alarmante des recrutements et des crédits récurrents, à une précarisation des jeunes chercheurs, à une mise en concurrence des individus et des collectifs de recherche, à la fragilisation des organismes publics de recherche, à une déstructuration des thématiques de la recherche fondamentale et, finalement, à une désertion des carrières scientifiques.
Pour toutes ces raisons, nous demandons : 1) le transfert d’une part substantielle des moyens alloués aux appels à projet vers les organismes de recherche afin d’augmenter la dotation de base des laboratoires ; 2) un réinvestissement durable et significatif des moyens alloués à l’université ; 3) la suppression des chaires «junior» et l’augmentation des postes pérennes ; 4) la suppression des primes individuelles au mérite et une redistribution équitable des moyens ; 5) le refus du sabordage des organismes publics de recherche et d’enseignement supérieur.
En somme, à l’issue de la semaine de la fête de la science, rappelons qu’une autre recherche publique est possible !
Premiers signataires :
Camille Noûs Laboratoire Cogitamus Yan-Axel Gomez Coutouly Chargé de recherches au CNRS Fanny Bocquentin Chargée de recherches au CNRS, Nanterre Charlène Bouchaud Chargée de recherches au CNRS, Muséum national d’histoire naturelle, Paris Myriam Boudadi-Maligne Chargée de recherches au CNRS, Bordeaux Sandrine Costamagno Directrice de recherches au CNRS, Toulouse Sylvain Ducasse Chargé de recherches au CNRS, Bordeaux Nejma Goutas Chargée de recherches au CNRS, Nanterre Caroline Hamon Chargée de recherches CNRS, Paris Ludovic Mevel Chargé de recherches au CNRS, Nanterre, Olivia Munoz Chargée de recherches au CNRS, Paris Martin Sauvage Ingénieur de recherches au CNRS, Nanterre.
Retrouvez ici la liste complète des signataires.
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Recherche publique : le désengagement de l'Etat continue
Concurrence entre établissements, laboratoires fragilisés et précarisation des personnels : deux ans après son adoption, les effets délétères de la loi de programmation de la recherche se ...
La voie professionnelle à la rue et en vue - Par Claude Lelièvre
Même si les taux de grévistes indiqués par le ministère sont sous-estimés, ils pointent de façon différentielle l'exceptionnalité du mouvement engagé dans les lycées professionnels. Le sentiment que la voie professionnelle risque d'être mise « à la rue » pour ce qui concerne les lycées professionnels se fait jour, ainsi que le souci de ce qui pourrait enfin la mettre « en vue ».
Pour la journée du 18 octobre, le ministère a annoncé un taux de grévistes autour de 3% pour les écoles, de 8% pour les collèges, de 9 % pour les lycées généraux et technologiques et enfin de 23 % pour les lycées professionnels . Le différentiel de ces taux est d'autant plus remarquable que dans le passé, le taux de grévistes a été presque toujours plus faible dans les lycées professionnels que dans les autres secteurs de l'enseignement scolaire.
Cela met indéniablement en vue qu'il y là un problème qui ne aurait rester en l'état sans initiatives ad hoc et qu'on ne saurait en rester aux annonces actuelles du ministère de l'Education nationale et de celui chargé de l'Enseignement et de la Formation professionnelle qui ont été mises en cause par l'ensemble des syndicats des lycées professionnels.
L'un des points les plus curieux en l'occurrence, c'est que l'on semble oublier qu'en 2018 le ministre de l'Education nationale précédent - Jean-Michel Blanquer – avait déjà annoncé une réforme d'importance des lycées professionnels. Fin mai 2018 , il l'avait promue urbi et orbi devant la presse rassemblée : « c'est l'un des jours les plus importants de mon mandat. Je l'ai toujours dit, ma deuxième priorité après le primaire, c'est la voie professionnelle » .
On a pourtant cru que c'était surtout la réforme du baccalauréat et du lycée général et technologique. Mais on s'est certainement trompé. Jean-Michel Blanquer n'avait pas lésiné sur les termes laudatifs : « le lycée professionnel, un grand atout pour notre pays », « un catalyseur de promotion », « un tremplin », « quelque chose qui ouvre vers une destinée choisie »
Un quinquennat du président de la République Emmanuel Macron a passé. Et un quinquennat de Jean-Michel Blanquer au ministère plus tard, on en est à nouveau à évoquer une grande réforme des lycées professionnels, urgente et d'importance. Sans aucun bilan évidemment de la précédente si urgente et si décisive, elle aussi.
S'il est un thème historique que l'on ne devrait pas perdre de vue en la matière (même s'il est récurrent et qu'il n'a toujours pas trouvé de solution satisfaisante), c'est celui de la « revalorisation de la voie professionnelle »
Comme l'a dit l'historien Vincent Trojer, un très bon connaisseur de l'histoire de la voie professionnelle, à la fin de son interview dans « Le Monde « du 18 octobre : « pour revaloriser le lycée professionnel il n'y a qu'une solution : il faut faire en sorte d'organiser des possibilités de trajectoires ascendantes via une formation professionnelle, jusqu'à arriver éventuellement à un master […]. Pour l'instant , il n'y a que 15 ou 20% des élèves des lycées professionnels qui obtiennent un BTS. C'est une formation qui donne l'impression aux familles d'enfermer leurs enfants dans un destin d'ouvrier ou d'employé ».
Claude Lelièvre
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La voie professionnelle à la rue et en vue
Même si les taux de grévistes indiqués par le ministère sont sous-estimés, ils pointent de façon différentielle l'exceptionnalité du mouvement engagé dans les lycées professionnels. Le se...
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Education : on vous explique pourquoi la réforme du lycée professionnel fait polémique
Les deux principaux syndicats ont déposé un préavis de grève jusqu'à vendredi. Ils dénoncent notamment le projet d'Emmanuel Macron qui veut augmenter de 50% la durée des stages des élèves.
La gronde gagne les lycées professionnels. Les deux principaux syndicats de la filière, Snetaa-FO et Snuep-FSU, ont déposé mardi 18 octobre un préavis de grève jusqu'à vendredi, jour du début des vacances de la Toussaint. Cette annonce s'inscrit dans la continuité d'une journée de mobilisation interprofessionnelle où les sept principales fédérations (CGT, FO, CFDT, UNSA, FSU, SUD Solidaires, Syndicat national des lycées et collèges) ont manifesté contre la réforme voulue par l'exécutif.
Les syndicats exigent le retrait de cette réforme de la voie professionnelle, initiée par le chef d'Etat dès sa campagne présidentielle. Ils dénoncent l'augmentation du temps de stages d'au moins 50%, ainsi que le risque de fermeture de certaines filières. Franceinfo fait le point sur la situation.
En quoi consiste le projet d'Emmanuel Macron ?
Emmanuel Macron a lancé son second quinquennat en érigeant plusieurs priorités, parmi lesquelles l'école. Il souhaite notamment une réforme du lycée professionnel, qui concerne près de 650 000 élèves sur le territoire.
Si elle n'a pas encore été lancée, le président de la République en a détaillé les grandes lignes mi-septembre à l'occasion d'un déplacement aux Sables-d'Olonne (Vendée). Il veut notamment augmenter la durée des stages des lycéens professionnels d'au moins 50% en trois ans, ce qui réduirait de fait les heures d'enseignement général. La mesure inquiète les professeurs.
Emmanuel Macron entend également mieux rémunérer ces stages et adapter les formations en fonction des besoins locaux. Une "transformation profonde" de la voie professionnelle qui pourrait passer par la fermeture de certaines filières "qui ne correspondent plus aux besoins", selon le chef de l'Etat. L'objectif visé est d'améliorer l'insertion de ces jeunes et de répondre aux besoins de main-d'œuvre des entreprises.
Pourquoi les syndicats sont-ils en grève ?
Alors qu'Emmanuel Macron a évoqué une "réforme phare" qui sera "très progressive", l'intersyndicale a dénoncé dans la foulée une "menace forte" et un "projet de désorganisation de la voie professionnelle scolaire". Les sept principales fédérations (CGT, FO, CFDT, UNSA, FSU, SUD Solidaires, Syndicat national des lycées et collèges) ont ainsi appelé à la grève dès septembre. Ils dénoncent cette réforme et exigent son retrait.
"Le projet du président Macron de transformer les lycées professionnels sur le modèle de l'apprentissage constitue un véritable danger pour l'avenir scolaire et professionnel d'un tiers de la jeunesse lycéenne", a récemment écrit cette intersyndicale dans un communiqué. Au total, 22,94% des professeurs ont fait grève mardi dans les lycées professionnels selon le ministère de l'Education nationale, contre 60% d'après les syndicats.
Les fédérations regrettent également que les récentes réformes, dont la dernière date de 2018 à l'époque de l'ancien ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, "ont amené de profonds changements sans avoir tiré un quelconque bilan".
Que prévoit le gouvernement ?
La ministre déléguée chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grandjean, qui a été placée sous la double tutelle du ministère de l'Education et du Travail, va lancer des concertations. Dans un courrier dont l'AFP a obtenu la copie, elle veut installer dès vendredi "quatre groupes de travail" sur cette réforme. Les participants seront conviés ensuite à "partager ensemble le bilan de la transformation de la voie professionnelle".
Le Snetaa-FO, dont le préavis de grève s'étend jusqu'à vendredi, a déjà décliné l'invitation, alors que 17 députés de la Nupes ont signé une tribune dans Le Journal du dimanche face à une "entreprise de démolition". Ils estiment que le lycée professionnel "s'apprête à subir l'une des réformes les plus importantes de ces dernières décennies".
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Education : on vous explique pourquoi la réforme du lycée professionnel fait polémique
Article rédigé par La gronde gagne les lycées professionnels. Les deux principaux syndicats de la filière, Snetaa-FO et Snuep-FSU, ont déposé m ardi 18 octobre un préavis de grève jusqu'à ...
Un enseignant sur deux déclare "un sentiment d'épuisement professionnel élevé", selon une étude
EXTRAITS
Les personnels de l’Éducation nationale déclarent pour la moitié d'entre eux "un sentiment d'épuisement professionnel élevé", selon les résultats du premier baromètre du bien-être au travail du ministère
Les personnels de l’Éducation nationale déclarent pour la moitié d'entre eux "un sentiment d'épuisement professionnel élevé", selon les résultats du premier baromètre du bien-être au travail du ministère dévoilés mercredi.
Ce baromètre a été mené pour la première fois au printemps 2022, auprès de 62.000 personnels de l’Éducation nationale (enseignants, personnels de direction, conseillers principaux d'éducation, psychologues...) exerçant dans les écoles et les établissements scolaires.
Il a pour but de "suivre et comprendre l'évolution de la qualité de vie au travail des personnels" et "sera reconduit à intervalles réguliers" par l'agence des statistiques du ministère de l’Éducation (Depp).
Selon ce baromètre, les personnels signalent de manière générale un sentiment d’épuisement élevé. Sur une échelle de 0 à 10, ils déclarent que le sentiment d’épuisement s'élève à un niveau moyen de 6,8 sur 10. La moitié attribue une note entre 8 et 10 sur 10. Les personnels exerçant dans les écoles expriment un sentiment d’épuisement à un niveau moyen plus élevé que dans le second degré (7,1 contre 6,6 sur 10).
(...)
Une autre note de la Depp, publiée également mercredi, évoque le nombre d'heures travaillées dans l’Éducation nationale. Selon elle, le temps de travail médian des enseignants est de 43 heures par semaine, soit trois heures de plus que les autres cadres A de la fonction publique d’État.
Charly Triballeau
Chers amis...
Chers amis,
le blog fait une pause jusqu'à mercredi inclus, sauf urgences importantes.
D'ici-là, portez-vous bien et à très bientôt donc !
CC
Coup de coeur... Dany Laferrière...
Observez un chat dans la maison par une journée pluvieuse. Ne le perdez pas de vue. Vous pouvez l'imiter si cela vous chante. Cette façon qu'il a de frôler les chaises ou vos jambes. Ces yeux mi-clos qui vous poussent à vous demander à quoi il peut bien penser en ce moment. Il se tient droit, en rapprochant ses quatre pattes vers un seul point, comme s'il était en train de garder un tombeau de pharaon. Puis, sans se presser, il passe d'une pièce à l'autre, pour revenir plus tard à son point de départ. Cette mouche verte a semblé l'intéresser un bref moment, mais il change d'avis et cherche plutôt à attraper son ombre. Une idée chez lui ne fait pas long feu. Ce chat est un caprice ambulant. Ainsi il nous divertit. Il se déplace sans bruit avant de bondir vers la nappe qu'il tire à lui de toutes ses forces. Il reste un moment suspendu, la tête vers le bas. Un silence. Il vous jette un regard implorant, mais refuse la main que vous lui tendez. Finalement il saute par terre en faisant, avec une grâce incroyable, ce numéro très compliqué que lui aurait envié un gymnaste olympique. Il sort de scène tranquillement, se retourne près de la porte pour vous jeter ce coup d'oeil méprisant. Il semble scandalisé par le fait que vous ne parlez pas chat. Il me fait penser à ce jeune Américain qui me disait son étonnement, durant ses voyages à l'étranger, de tomber sur des gens qui ne parlaient pas anglais. Ce n'était pas là un point de vue colonialiste. Il ne croyait pas que l'anglais lui appartenait en propre. Il pensait l'avoir appris comme tout le monde, car ce qui est bon est à tout le monde. Pour lui c'était la langue du genre humain - les autres langues étaient des langues maternelles. Vous ne parlez pas chat ? Vous avez tort car cela aurait fait de vous un meilleur écrivain.
Dany Laferrière - Journal d'un écrivain en pyjama