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Vivement l'Ecole!

Pronote, ÉcoleDirecte, Éduc'horus : les logiciels omniprésents dans la vie des élèves et des parents

19 Septembre 2022 , Rédigé par France Inter Publié dans #Education

Pronote – Collèges – Lycée Privés de l'Assomption

Les logiciels de gestion de classe sont devenus des outils indispensables dans la vie des élèves et des parents. Ils donnent accès à l'emploi du temps, aux absences de professeurs, aux devoirs et remplacent les traditionnels carnets de correspondance et agendas. Surtout depuis la crise sanitaire.

Qu'ils s'appellent Pronote, ÉcoleDirecte ou Éduc'horus, les logiciels de gestion de classe permettant de se connecter pour avoir accès (notamment) à l'emploi du temps, aux absences de professeurs, aux devoirs, aux notes, à la messagerie interne sont omniprésents. Les traditionnels carnets de correspondance et agendas perdent de leur importance au profit d'une utilisation accrue du numérique. Comment Pronote et autres logiciels envahissent-ils notre quotidien ? Ce sont les collégiens qui en parlent le mieux.

À la sortie du collège André-Citroën à Paris par exemple, les élèves ont leur carnet de correspondance à la main mais c'est désormais sur Pronote que tout se passe. Toutes les informations sont contenues sur cette plateforme numérique. Les collégiens reconnaissent qu'ils sont devenus accros à ces outils. "Je regarde beaucoup Pronote, deux fois par jour minimum", confie Lina. Les parents aussi en font parfois un usage compulsif. "Ma mère regarde tous les jours. Souvent, elle me rappelle ce que je dois faire, mes devoirs, mes cours...", raconte Soumaya. La collégienne fait la moue et rajoute : "Bon, parfois, c'est un peu dérangeant quand j'ai des mauvaises notes parce que ma mère après elle m'engueule ! J'aimerais que Pronote ne montre pas toujours tout !" Isaac juge, lui aussi, que ses parents se connectent "beaucoup trop" pour voir ses résultats scolaires.

Très inégal selon les parents

Certains petits malins ont la solution. Assinat, par exemple, explique que ses parents "s'en fichent de Pronote". "Ils ne m'ont pas demandé les codes de connexion alors je ne leur ai pas donnés. Du coup, comme ils n'ont pas les codes, ils ne se connectent pas et ils ne savent pas si j'ai du retard ou pas !"

Beaucoup de parents, en effet, ne se connectent pas. "C'est très inégal", déplore Clara, professeure de français au collège. "Il y a des parents qui suivent tous les jours les devoirs de leurs enfants, les notes, qui sont obsédés et inversement des parents qui ne se connectent jamais. On le sait car on peut voir qui se connecte." Les professeurs s'efforcent de redonner les codes aux parents qui ne se connectent jamais, pour les inciter à le faire, "parce que cela nous est indispensable", indique Clara. "On a besoin que les parents se connectent. Beaucoup d'informations sont communiquées via les classes numériques", explique-t-elle.

Des formations indispensables

Les fédérations de parents d'élèves souhaiteraient des formations au sein des établissements scolaires pour aider les familles à mieux utiliser ces logiciels, devenus absolument incontournables.

"Beaucoup de parents aujourd’hui, quelle que soit la catégorie sociale, ont des difficultés avec le numérique", analyse Laurent Zameczkowski, vice-président de la fédération de parents d'élèves PEEP. "C'est vrai qu'on a l'impression qu'aujourd'hui le numérique est vraiment partout mais il y a encore beaucoup de gens en difficulté. Même certaines personnes qui ont le dernier smartphone à la mode ont souvent un usage assez limité, donc il y a effectivement encore beaucoup de difficultés."

La PEEP appelle donc à mettre en place au sein des établissements scolaires et des écoles "un point de rencontre pour les parents où ils pourraient être aidés, où on pourrait leur montrer comment fonctionne l'Environnement numérique de Travail (ENT), où on pourrait les accompagner dans un certain nombre de démarches", indique Laurent Zameczkowski. "Cela permettrait justement à ces parents d'être moins éloignés de l'école. Bien évidemment, cela nécessite que ceux-ci fassent quand même un minimum de démarches vers l'école mais en tout cas, il faut que ceux qui font la démarche puissent être accueillis, cela nous semble fondamental."

Sonia Princet

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Lomepal...

17 Septembre 2022 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Tahar Ben Jelloun...

17 Septembre 2022 , Rédigé par christophe Publié dans #Litterature

Coup de coeur... Tahar Ben Jelloun...

Je suis né quelques années après l’indépendance de mon pays. Mon père me racontait combien l’époque de Tanger, ville internationale, était faste. Il travaillait à l’hôtel El Minzah. Un palace mythique, fameux grâce à sa clientèle qui venait de tous les coins du monde. Sur les murs du bar, les photos de vedettes du cinéma et de la chanson étaient affichées, certaines dédicacées à mon père. Rock Hudson, Elizabeth Taylor, Victor Mature, Louis Jourdan, Léo Ferré, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, etc.

Je crois que mon père était chef du personnel ou adjoint du directeur, en tout cas son poste était important. Souvent, il nous ramenait des cadeaux que des clients lui donnaient. Je me souviens avoir reçu un beau stylo noir, un stylo à plume avec son encrier. Ma sœur a hérité une fois d’un très beau foulard. Il lui arrivait aussi de nous donner de l’argent de poche en devises étrangères, des dollars, des lires italiennes, des livres anglaises. Je m’amusais à aller les changer en pesetas rue Siaghine. Je ne savais pas que l’argent s’échangeait.

El Minzah était l’âme de la ville. À l’entrée, deux hommes noirs, habillés avec des vêtements traditionnels rouges, se tenaient comme des statues. Un jour j’ai demandé à mon père pourquoi ils étaient noirs. « Ce sont des descendants d’anciens esclaves ; le directeur de l’hôtel est un Anglais qui a travaillé en Inde, c’est lui qui nous impose ce folklore. »

Tahar Ben Jelloun - Le miel et l'amertume

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Cours d'égalité à la récré...

17 Septembre 2022 , Rédigé par France Culture Publié dans #Education

Cours d'égalité à la récré...

A l'école Pierre et Marie Curie, de Floirac, un quartier de Bordeaux, les élèves de la classe de CE2-CM1 mènent depuis plusieurs mois un travail sur l'égalité filles-garçons avec leur institutrice.

Le jour de notre reportage, ils recevaient en classe la géographe Edith Maruéjouls, spécialiste des questions de genre et de mixité. Avec elle, les enfants ont évoqué leur pratique de cette micro-société qu'est la cour de récré. Un espace que filles et garçons ne parcourent pas de la même manière.

Selon la chercheuse, cette occupation inégale de la cour de récréation préfigure la manière dont, plus tard, hommes et femmes s'approprient l'espace public. Dès l'école, les petites filles adoptent des stratégies d'évitement et de contournement de certains espaces dans lesquelles elles se sentent rejetées ou illégitimes. Une attitude qui rappelle les tactiques adoptées plus tard par les femmes pour se protéger dans des zones urbaines qu'elles jugent peu sûres.

Comment penser la cour d'école

Penser autrement la cour de récréation, c'est possible. A Bordeaux, l'agence d'architecture EGA est chargée de concevoir le futur groupe scolaire Hortense, dont la livraison est prévue pour la rentrée 2020. Le bâtiment doit accueillir sept classes de maternelle et onze classes d’élémentaire.

Au cœur des réflexions des architectes : l'aménagement de la cour de récréation. Il s'agit de concevoir un lieu de vie et de socialisation qui permettent aux garçons et aux filles d'occuper l'espace d'égale manière.

Erik Giudice est le fondateur de l'agence d'architecture EGA. Il explique comment il a commencé à travailler en lien avec la géographe Edith Maruéjouls :

"La cour d'école est un des premiers espaces collectifs auxquels les enfants sont confrontés et qui les marque pour leur futur"

Nous avons une réflexion un petit peu comme pour des poupées russes. L'école est la grande maison qui par son enveloppe donne une sensation de collectivité ou de groupe. Et ensuite, à l'intérieur de cette grande coque, nous avons d'autres petites maisons qui permettent de constituer de plus petits groupes et d'avoir peut-être plus d'intimité au niveau de cette plus grande école. Donc, nous imaginons des cabanes pour certains espaces, comme pour la salle d'activités.

A découvrir aussi en ligne :

Cette géographe redessine les cours d'école pour que garçons et filles jouent ensemble. Article dans le Huffpost, par Annabel Benhaiem, janvier 2018.

Filles et garçons à l’heure de la récréation : la cour de récréation, lieu de construction des identifications sexuées. Par Sophie Ruel, Université de Caen 

CNRS : Mixité dans les cours de récréation. Mémoire de Laura Poupinel de 2015

Genre et ville : plateforme lancée par notre invitée Pascale Lapalud

Matilda : plateforme sur laquelle vous trouverez notamment une vidéo dans laquelle une classe de 5e du collège Edouard Vaillant (Bordeaux) étudient avec leur enseignante de français et la géographe Edith Maruéjouls l'espace de leur cour de récréation, dessinent, observent, racontent le positionnement dans la cour des filles et garçons.

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Edith Maruéjouls, géographe : repenser la cour de récréation (+ vidéos)

17 Septembre 2022 , Rédigé par France Inter Publié dans #Education

Presse | L'ARObE

Résumé

Edith Maruéjouls, géographe du genre, intervient depuis 20 ans dans les écoles, où les garçons ont tendance à s’approprier l’espace de la cour de récréation, essentiellement en jouant au foot. Elle explique comment elle travaille dans l’ouvrage « Faire je(u) égal ».

avec :

Edith Maruejouls (Géographe, spécialiste des questions d’égalité dans l’espace public, la cour d’école et les loisirs des jeunes).

En savoir plus

A l’occasion de la rentrée des classes, « Une semaine en France » accueille ce soir Edith Maruéjouls, géographe du genre, qui signe aux éditions Double ponctuation :

« Faire je(u) égal. Penser les espaces à l’école pour inclure tous les enfants ».

C’est un livre dans lequel elle expose sa méthodologie pour repenser l’espace à l’école de façon à ce que les enfants apprennent, dès le plus jeunes âge, à partager les lieux et à jouer ensemble pour plus d’égalité, de mixité et d’inclusion. C’est un enjeu crucial, car, il y va selon elle des futures relations entre les femmes et les hommes, tant les stéréotypes de genre s’installent tôt.

L’autrice de ce livre, Edith Maruéjouls est géographe du genre et dirige le bureau d’études L’ARObE (L’Atelier Recherche Observatoire Egalité), spécialisé dans le partage de l’espace public.

A travers ses recherches, elle met aussi en évidence que la plupart des espaces de loisirs urbains sont conçus pour les hommes et fréquentés en majorité par les hommes. Il en va de même dans les cours de récréation, dans lesquelles les garçons bénéficient d’un espace central et unifié (généralement le terrain de foot), tandis que les filles sont reléguées sur les côtés dans des espaces morcelés, maintenant symboliquement et inconsciemment les inégalités de genre dans l'espace public.

L'équipe

Claire Servajean Production

Irène Ménahem Coordination

Juliette Goux Réalisation

A écouter en cliquant ci-dessous

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Emmanuel Macron adresse une lettre aux enseignants et alimente les « ambiguïtés » sur la hausse des rémunérations

17 Septembre 2022 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education

24 élèves par classe : Macron tente de colmater les brèches ouvertes par la  mobilisation enseignante

EXTRAITS

Comme au début de son premier quinquennat, le président de la République a écrit ce vendredi aux personnels de l’éducation nationale, afin de leur présenter ses projets pour l’école. Mais ses déclarations ne lèvent pas les incertitudes liées à la hausse des salaires.

Un discours devant les recteurs d’académie le 25 août, un déplacement sur le lycée professionnel mardi, et désormais une lettre aux enseignants… Emmanuel Macron prend de nouveau la main sur l’école. Comme au début de son premier quinquennat, le président de la République a envoyé, vendredi 16 septembre, une lettre aux personnels de l’éducation nationale pour leur présenter les « transformations » qu’il souhaite faire advenir à l’école ces cinq prochaines années.

Le chef de l’Etat « a souhaité écrire à l’ensemble des personnels de l’éducation nationale afin de leur témoigner toute sa gratitude, notamment après la période Covid, et expliciter la révolution copernicienne » qu’il avait présentée le 25 août à la Sorbonne, a précisé l’Elysée dans un communiqué.

Outre les mesures déjà annoncées pour cette année et dont le courrier dresse à nouveau la liste (généralisation de la pratique quotidienne du sport en élémentaire, création d’une « demi-journée Avenir » en 5e, extension du passe culture ou encore remise des maths dans le tronc commun en lycée après leur suppression lors du précédent quinquennat), le président insiste sur la nécessité de « revoir toute l’organisation » de l’école dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR).

(...)

« Sur le volet rémunération, pas de précision »

Mais c’est la partie du courrier du chef de l’Etat consacré à la rémunération qui focalise l’attention. Emmanuel Macron y évoque l’ambition de « poursuivre la revalorisation générale de la rémunération des enseignants initiée il y a deux ans ». Sa promesse :

« Le salaire des enseignants aura ainsi augmenté d’environ 10 % et aucun professeur ne commencera sa carrière à moins de 2 000 euros net à compter de la rentrée 2023. »

« A cette revalorisation générale et inconditionnelle sont susceptibles de s’ajouter des augmentations plus importantes encore dans le cadre du pacte que nous vous proposons », grâce à des « missions supplémentaires » (remplacement, suivi individualisé, orientation…), rappelle aussi Emmanuel Macron dans sa lettre de vendredi. « L’augmentation du salaire des enseignants qui accepteront ce pacte pourra ainsi aller jusqu’à 20 % », assure le président, qui réaffirme ici un engagement formulé lors de la campagne.

Si aucune nouvelle mesure n’est annoncée, ces déclarations du chef de l’Etat sur les rémunérations jettent davantage le trouble : chacun s’interroge sur le nombre d’enseignants réellement concernés par ces augmentations.

« Sur le volet rémunération, pas de précision, et les ambiguïtés ne sont pas levées », souligne Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du SGEN-CFDT. Le président avait, en effet, annoncé, durant le débat d’entre deux tours, une revalorisation « inconditionnelle » des enseignants d’« environ 10 % ». Interrogé sur le sujet sur Franceinfo mardi, le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, Pap Ndiaye, n’a cependant pas confirmé, et a renvoyé les arbitrages à la discussion du projet de loi de finance, en octobre.

« Impression d’une supercherie »

« On a l’impression d’une supercherie avec une phrase qui laisse sous-entendre que l’augmentation de 10 % englobera les petites mesures du précédent quinquennat ! Ce ne serait donc pas 10 % à partir de 2023 pour tout le monde comme Emmanuel Macron l’avait promis », dénonce Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU.

Les primes accordées sous le précédent ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avaient concerné moins de 60 % des enseignants, ceux dont le salaire de base dépasse 2 000 euros net en étant exclu. Or ce seuil n’étant atteint qu’après dix à quinze ans de carrière, les syndicats alertent depuis plusieurs mois sur l’impossibilité de verser 2 000 euros à tous les enseignants débutant sans revaloriser l’ensemble des professeurs. Pap Ndiaye a assuré que les « milieux de carrière » seraient aussi augmentés, sans plus de précision.

(...)

Le SGEN-CFDT rappelle également son opposition à un « alourdissement de la charge de travail »« Il faut reconnaître le travail fait, il faut que tous les enseignants, quelle que soit leur position dans la carrière, aient une amélioration de leur rémunération », prévient Catherine Nave-Bekhti. Dans sa lettre, le chef de l’Etat reconnaît, en listant les tâches ouvrant droit à une rémunération conditionnelle, que beaucoup d’enseignants les « accomplissent déjà ».

Parmi les professeurs, l’adresse directe du chef de l’Etat aux enseignants déstabilise ainsi davantage qu’elle ne rassure. « Si Emmanuel Macron se veut porteur de bonnes nouvelles, pour l’instant c’est la défiance qui domine, estime Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-UNSA. On peut se demander si le président de la République souhaite se donner les moyens d’une réconciliation personnelle avec les enseignants ou s’il encadre voire enferme d’ores et déjà les discussions à venir. »

(...)

Eléa Pommiers et Sylvie Lecherbonnier

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Salaires et promesses présidentielles : la tromperie

16 Septembre 2022 , Rédigé par Snes FSU Publié dans #Education

Salaires et promesses présidentielles : la tromperie

Dans un mail envoyé à toute la profession, le président revient sur la promesse d’une augmentation des rémunérations de 10 % sans conditions. Ou quand les promesses présidentielles se transforment en arnaque….

Paroles, paroles….

Depuis 6 mois, Emmanuel Macron et Pap Ndiaye n’ont cessé de souffler le chaud et le froid sur le dossier des rémunérations. Dernier revirement en date, la promesse de 10% d’augmentation sans conditions en 2023 comprendrait en réalité les maigres primes du précédent quinquennat, faisant alors des +10% une moyenne entre les professeurs et les deux quinquennats ?!

Retour sur des déclarations qui ont entretenu le flou…et quand c’est flou…


Acte 1 : le prof bashing pour justifier l’absence de mesures générales sur les salaires

Lors de la présentation de son programme, le candidat Emmanuel Macron juge ainsi « difficile de dire qu’on va mieux payer tout le monde, y compris ceux qui ne sont pas prêts à s’engager et à faire plus d’efforts », répétant ici ou là ne pas croire en une « revalorisation homogène de tous les enseignants ».
Des propos insultants qui surfent sur le prof bashing et qui s’inscrivent dans une basse stratégie de racolage électoral.

Acte 2 : quand le président candidat se souvient que les personnels votent

En difficulté dans l’entre deux tours de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron rétropédale en annonçant une augmentation de 10% des salaires de tous les enseignants, sans conditions, pour janvier 2023.

Quelques heures plus tard, son entourage vient nuancer les propos, cette hausse est un « ordre de grandeur » et le niveau précis de cette hausse de salaire sera « affiné », insistant surtout sur l’objectif de  pas un professeur en dessous de 2000 euros nets par mois. Les milieux et fin de carrière semblent déjà sortis du paysage. Un revirement de situation symbole des atermoiements présidentiels : le candidat président a-t-il vraiment eu l’intention d’augmenter les salaires de 10 % sans condition ou tout cela ne relevait-il que d’une piètre stratégie électorale d’un candidat en danger électoral à quelques jours du 2d tour ?

Acte 3 : le président fait sa rentrée à la Sorbonne

Grillant la priorité à son ministre de l’Éducation nationale, Emmanuel Macron ouvre la traditionnelle rentrée des recteurs. Dans un long discours où se mêlent réaffirmation des engagements présidentiels et sorties surréalistes (à l’image d’un président qui semble découvrir l’existence des projets d’établissements), l’objectif d’un professeur débutant à 2000 euros nets est réaffirmé et la président de la République ressort de son chapeau l’augmentation de rémunération de 10 %, sans conditions pour tous les enseignants : « un investissement massif de la nation que nous assumons, que le Ministre va continuer de poursuivre et qui permettra environ 10 % d’augmentation de la rémunération par rapport au statu quo ante pour nos enseignants et là, de manière totalement inconditionnelle ».

Mais rien n’est dit du calendrier (sur tout le quinquennat, en 2023 comme annoncé lors de la campagne?). Et surtout ce montant reste bien éloigné des pertes de ces dernières années et s’accompagne d’un autre volet sur les rémunérations, avec le retour du « travailler plus pour gagner plus » qui n’est en rien une revalorisation puisqu’il s’agit tout simplement de payer des activités supplémentaires.

Acte 4 : des cafouillages ministériels

Invité sur France Info, Pap Ndiaye est interrogé sur le sort des milieux de carrière. Depuis les premières déclarations sur l’augmentation promise pour arrivée à 2000 euros pour les professeurs débutants, le SNES-FSU a pointé l’injustice qu’il y aurait à ne traiter que les débuts de carrière, oubliant les milieux et fin de carrière qui ont pourtant subi de plein fouet l’austérité salariale de ces dernières années. A l’heure où le gouvernement prétend améliorer l’attractivité de nos métiers, il serait pour le moins paradoxal et inacceptable que tous les personnels ne soient pas concernés par une augmentation de salaires : cela reviendrait à aplatir la carrière, voire à remettre en cause le principe de même de carrière, tout en alimentant l’augmentation des démissions en cours dans l’Education nationale.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les réponses du ministre ne permettent pas d’éclaircir les choses. Interrogé sur le calendrier (10 % pour tout le monde en septembre 2023 ?) et les bénéficiaires, Pap Ndiaye évoque un « plat qui dure au moins une dizaine d’année auquel nous devons auquel nous devons toucher pour que les enseignants en milieu de carrière voient leur progression se matérialiser ». Un milieu de carrière à une dizaine d’années ? Bon nombre de collègues ont du sursauter, avant d’essayer de démêler la réponse ministérielle…

En plus d’une très désagréable impression de flou artistique (« Nous préciserons les pourcentages d’augmentation » en octobre » dit le ministre), il ressort de cette intervention l’idée que tous les personnels ne bénéficieront pas d’un rattrapage salarial en septembre 2023 …et souvenons-nous qu’E.Macron évoquait initialement + 10% janvier 2023 !

Acte 5 : l’aveu et l’arnaque ?

Dans un mail envoyé à la profession, le président (se substituant ainsi encore une fois à son ministre de l’Education nationale) écrit quelques lignes révélatrices « Le ministre entamera prochainement les concertations avec les organisations syndicales afin de poursuivre la revalorisation générale de la rémunération des enseignants initiée il y a deux ans. Il s’agit d’un investissement massif pour la Nation, que nous assumons. Le salaire des enseignants aura ainsi augmenté d’environ 10% et aucun professeur ne débutera sa carrière à moins de 2 000 euros nets à compter de la rentrée 2023 ».

Un passage qui sonne comme un aveu : l’augmentation de 10 % pour tous les enseignants comprendrait en réalité les augmentations via les primes Grenelle du précédent quinquennat ! Le +10 % serait alors une moyenne sur les deux quinquennats. Qu’il semble loin les temps des promesses d’une augmentation sans conditions pour janvier 2023 ! Rappelons que les primes Grenelle n’ont concerné que 52 % des personnels et avec des montants parfois dérisoires au regard des pertes accumulés ces 15/20 dernières années (28,50 euros mensuels pour les derniers échelons concernés).
L’aveu d’une supercherie et d’un reniement : le président-ministre vient-il publiquement de renier une promesse de campagne ? Le SNES-FSU exige qu’il clarifie rapidement ses propos.

Les exigences du SNES-FSU

  • Une augmentation des salaires sans contreparties pour toutes et tous. Les CPE et PsyEN sont systématiquement oubliés dans le discours présidentiel et ministériel, c’est inacceptable. Le SNES-FSU exige qu’ils soient concernés par l’augmentation des rémunérations sans contreparties.
  • Un rattrapage des pertes de pouvoir d’achat et une revalorisation des carrières.
  • Un mécanisme pérenne d’indexation des salaires sur les prix.
  • Une augmentation des salaires des AED et des AESH, ainsi qu’un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH.

Dans l’action !

Le SNES, avec la FSU, ainsi que la CGT et Solidaires, appelle à la grève pour les salaires le 29 septembre.

Pourquoi une grève maintenant ? L’action sans relâche du SNES et de la FSU sur la question des salaires commence à faire bouger les lignes. Par exemple, le SNES-FSU a porté un message médiatique clair sur les conditions de rentrée en faisant le lien avec la nécessaire revalorisation de nos métiers et, aujourd’hui, plus personne ne conteste la nécessité d’augmenter les salaires de nos professions. Les débats budgétaires vont s’ouvrir début octobre, notre mobilisation s’inscrit donc dans le contexte où des arbitrages importants vont être rendus. C’est le moment de faire entendre notre voix et nos exigences.

La visibilité de la question éducation est étroitement liée à l’ampleur de la mobilisation : le 5/12 lors de la première journée de grève contre la réforme des retraites en 2019, c’est le taux de grévistes historique qui a mis la lumière sur l’Education nationale et contribué à faire émerger le sujet « retraites et Education nationale ». A nous de jouer pour gagner pour nos salaires !

Retrouvez toutes nos analyses (dégel du point d’indice, travailler plus pour gagner plus…) ainsi que les outils pour mobiliser (tracts et visuels) dans notre article « préparer et réussir la grève du 29 septembre »

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Bobby McFerrin...

16 Septembre 2022 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Catherine Millet...

16 Septembre 2022 , Rédigé par christophe Publié dans #Litterature

Téléchargez le livre :  Commencements

C’est dans ce café que, pour la première fois, j’aperçus le groupe. Quand je dis « aperçus », le mot est trop fort, car c’est à peine si j’ai le souvenir des corps qui m’apparurent dans un halo de lumière jaune. J’étais assise dans une partie relativement sombre du café, eux se trouvaient plus loin dans une salle éclairée. N’est-ce pas une merveille des triturations de la mémoire que d’avoir inscrit en moi, sous cette forme qui est presque celle d’un dispositif cinématographique, ce moment où ma vie s’approcha de la leur, sans s’approcher de trop près néanmoins ? Un périmètre réservé émanait de leurs bustes penchés les uns vers les autres. J’ai gardé en tête cette vision, pas grand-chose d’autre, en tout cas pas l’impression qu’elle me fit dans l’instant. J’avais posé mes yeux sur eux. Quelqu’un près de moi l’ayant remarqué me les désigna, c’était eux. Je me souviens bien en revanche qu’il y avait de la moquerie dans la voix de mon informateur. Les mots qu’il employa se sont effacés de ma mémoire mais je ne crois pas qu’ils aient soulevé en moi plus qu’une vague interrogation sur ce qui justifiait le ton plaisantin, si bien que rien ne me permet de remplir ce vide entre mon regard tourné vers eux et ce que je compris de leur occupation. D’autres images, ou d’autres fantasmes – difficile de savoir –, viennent se substituer à la première. Ils sont à l’autre bout de la banquette où je suis moi-même assise, ils sont dans la même attitude de conciliabule. L’image est prégnante, alors que le motif de ma curiosité est enfoui, écrasé par l’image. Ils se retrouvaient donc là, occupés par quelque chose de spécial. Voici de quoi il s’agissait.

Catherine Millet - Commencements

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Non, vous n’êtes pas visuel ou auditif… Pour en finir avec les neuromythes !

16 Septembre 2022 , Rédigé par The Conversation Publié dans #Education

Non, vous n’êtes pas visuel ou auditif… Pour en finir avec les neuromythes !
Non, vous n’êtes pas visuel ou auditif… Pour en finir avec les neuromythes !
Le neuromythe VAK, qui classifie les gens selon qu'ils sont visuels, auditifs ou kinesthésiques a la vie dure… pourtant, aucune donnée scientifique n'appuie son existence. shutterstock
Luc Rousseau, Laurentian University

Qui n’a pas déjà entendu l’affirmation voulant qu’on utilise seulement 10 % de notre cerveau ? Qu’écouter la musique de Mozart rend plus intelligent ou que tout se joue avant l’âge de 3 ans ? Que les personnes « cerveau droit » sont plus créatives ? Une autre idée très répandue prétend que l’on est soit visuel, auditif ou kinesthésique (plus sensible au toucher) et que nous apprenions mieux selon ces « styles »…

Toutes ces affirmations sont en fait des neuromythes : des fausses croyances sur le cerveau et l’apprentissage, dont aucune n’est scientifiquement fondée. Bref, vous avez autant de chances de recevoir la visite de la Fée des dents que d’apprendre plus vite à peindre un coucher de soleil soi-disant parce que vous êtes une personne « visuelle » !

Au Laboratoire de recherche en santé cognitive de l’Université Laurentienne, notre équipe de recherche s’intéresse tout particulièrement au neuromythe des « styles d’apprentissage » appelés VAK pour Visuel, Auditif, Kinesthésique. Des enquêtes menées dans 14 pays, dont le Canada, révèlent que 90 % des enseignants croient dur comme fer que leurs élèves sont visuels, auditifs ou kinesthésiques. Et dans un souci de répondre à leurs besoins, ces enseignants adaptent leur enseignement selon ce « mirage » des différences individuelles : visionnement d’images ou de diagrammes pour les élèves « visuels », écoute de sons ou de paroles pour les élèves « auditifs », manipulation d’objets pour les élèves « kinesthésiques ».

Des cerveaux uniques ?

À l’origine du neuromythe VAK : l’idée fausse que chaque cerveau se développe différemment, donc que chaque enfant apprend différemment. Oui, il est vrai qu’à partir des 100 milliards de neurones dont dispose le cerveau à la naissance, un réseau unique de connexions synaptiques se développe. Par contre, non, ce développement n’individualise pas entièrement le cerveau, au point de le prédisposer à mieux traiter l’information dans une modalité sensorielle dite « dominante ».

En fait, les cerveaux humains possèdent infiniment plus de points communs que de différences. Dans chaque cerveau, les aires sensorielles visuelle, auditive et kinesthésique sont hautement interconnectées. Quand on entend un bruit, non seulement l’aire auditive s’active, mais également les aires visuelle et kinesthésique. Ce transfert intermodal et automatique assure un traitement optimal de l’information.

Les aires sensorielles dans le cerveau sont hautement interconnectées, si bien qu'une simple image de moustique peut provoquer des démangeaisons… shutterstock

Sceptique ? Montrez à une amie la photo (modalité visuelle) d’une personne couverte de moustiques. Vous constaterez que votre amie se met inconsciemment à se gratter (modalité kinesthésique), sans même le réaliser ! Le véritable fonctionnement du cerveau échappe parfois à nos intuitions…

Aucune preuve scientifique

L’hypothèse selon laquelle on apprend mieux quand l’information est présentée dans son style d’apprentissage « préféré » ou « dominant » a fait l’objet de nombreuses études scientifiques. Aucune étude, jusqu’ici, n’a réussi à prouver cette hypothèse. Une récompense de 5000$ est même offerte à toute équipe de recherche qui réussirait à prouver l’efficacité des styles d’apprentissages !

Inoffensifs, les neuromythes ? Pas tant que ça ! Une élève étiquetée comme « auditive » car elle excelle en musique pourrait se croire condamnée à apprendre d’une seule et unique façon (avec ses oreilles) et perdre sa motivation pour des matières comme la géographie ou la chimie.

La communauté scientifique a senti le besoin de lancer une mise en garde au monde de l’éducation : les pratiques pédagogiques inspirées des styles d’apprentissages ne reposent sur aucune donnée probante. Malheureusement, l’énergie consacrée par les enseignants à des pratiques pédagogiques non fondées pourrait retarder l’adoption de pratiques véritablement appuyées par la recherche.

Plusieurs enseignants continuent d’adapter leur enseignement en fonction de supposés styles d’apprentissage relevant de neuromythes, bien qu’aucune preuve scientifique ne les appuie. Shutterstock

À la recherche de boules à mythes !

Des pistes d’intervention sont explorées pour dissiper les neuromythes auprès des enseignants.

Plusieurs fausses croyances, en éducation, reposeraient sur une conception simpliste du fonctionnement du cerveau humain. Inclure un cours universitaire de neurosciences dans la formation des enseignants pourrait-il contrer les neuromythes ? Plausible, mais infondé. Suivre un cours améliorerait les connaissances en neurosciences chez les futurs enseignants, sans pour autant réduire leurs fausses croyances.

Tout n’est pas perdu ! Les textes de réfutation, dans lesquels des arguments scientifiques sont soulevés pour déboulonner les neuromythes, sont prometteurs. Couplés à des réflexions personnelles, ces textes amenuisent ces fausses croyances chez des apprentis enseignants. Toutefois, une question demeure : leur future pratique sera-t-elle pour autant à l’abri des neuromythes ? Rien n’est moins sûr !

Le puissant biais de confirmation

Il ne suffit pas de présenter des preuves scientifiques pour persuader quelqu’un d’abandonner ses convictions profondes. Une attaque de front comme un texte de réfutation scientifique peut même provoquer l’effet contraire et amplifier la fausse croyance. C’est l’effet retour de flamme !

Confrontés à des textes de réfutation, 90 % des professeurs affirment rejeter l’utilité pédagogique des styles d’apprentissages. Pourtant, le tiers ont toujours l’intention d’adapter leur enseignement aux styles de leurs étudiants. Pour se justifier, 89 % des profs évoquent leur expérience personnelle (« La science dit que ce n’est pas efficace, mais moi je l’observe en classe »).

Pourquoi privilégier les observations anecdotiques au détriment de la science ? Un puissant mécanisme psychologique entrerait en jeu : le biais de confirmation. Une enseignante observant un élève apprendre mieux à l’aide d’un schéma pourrait y voir la confirmation de son intuition selon laquelle cet élève a un style « visuel ».

Combattre avec des anecdotes !

Notre équipe a conçu une intervention destinée aux enseignants et dans laquelle une anecdote personnelle est créée de toutes pièces. Les enseignants expérimentent donc « personnellement » l’inutilité des styles d’apprentissages.

L’anecdote se veut dissuasive. Il s’agit d’une activité dans laquelle des mots à mémoriser sont accompagnés d’images ou de sons. Si les styles VAK ont une validité pédagogique, les « visuels » devraient retenir plus de mots avec images que de mots avec sons. Et vice versa pour les « auditifs ». Notre activité est calquée sur des expériences scientifiques réalisées partout sur la planète. Toutes, sans exception, ont échoué à prouver qu’un tel appariement « image = style visuel », ou « son = style auditif », est efficace.

Des recherches devraient aussi être faites auprès des enfants pour réfuter ce neuromythe du VAK et des différents styles d’apprentissage afin d’éviter qu’ils soient encore utilisés en classe. Shutterstock

Les résultats d’une première tentative de démystification auprès d’apprentis enseignants ont été publiés dans la revue Neuroéducation. Après avoir participé à notre activité « sons et images », des apprentis enseignants ont constaté que leur mémoire n’a rien à voir avec leur style VAK préféré. Or 60 % d’entre eux avaient toujours l’intention d’adapter leur enseignement aux styles de leurs élèves !

Pourquoi une telle résistance ? Et si l’activité était plutôt réalisée auprès d’élèves ? Témoins de l’activité, les enseignants pourraient alors disposer d’une anecdote vraisemblablement plus puissante. C’est l’une des pistes de recherche que nous explorons.

D’ici là, sachez que TOUS les cerveaux humains adorent recevoir l’information dans plus d’une modalité sensorielle ! Cela renforce les connexions synaptiques entre les aires sensorielles. Présenter le matériel à apprendre dans des formats variés demeure donc une pratique pédagogique encouragée, appuyée par la recherche. Et ce n’est pas la Fée des dents qui le dit !The Conversation

Luc Rousseau, PhD, professeur de psychologie et chercheur au Laboratoire de recherche en santé cognitive, Université Laurentienne, Sudbury, Ontario (Canada), Laurentian University

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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