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Vivement l'Ecole!

Un plan pour la France - intervention de Najat Vallaud-Belkacem au sommet ChangeNow

31 Mai 2022 , Rédigé par Najat Vallaud-Belkacem Publié dans #Environement

A l’heure du 6ème rapport du GIEC - qui alerte une nouvelle fois le monde face à l'urgence climatique - la France nécessite l’implication de l’ensemble des parties prenantes de son économie pour envisager un véritable changement. Un plan ambitieux de restructuration est fondamental pour atteindre les nombreux objectifs environnementaux et sociaux auxquels nous devons répondre.

Najat Vallaud-Belkacem (directrice France de l'ONG ONE) était l'une des intervenantes de la session "Un plan pour la France", modérée par Marina Bertsch de France 24, le 21 mai 2022.

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Francis Cabrel...

31 Mai 2022 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Sylvia Plath...

31 Mai 2022 , Rédigé par christophe Publié dans #Litterature

SYLVIA PLATH - La Cloche de détresse - Romans étrangers - LIVRES -  Renaud-Bray.com - Livres + cadeaux + jeux

- Tu n'as pas besoin de danser, je danserai à ta place.
Il a passé un bras autour de ma taille et m'a précipitée contre son costume blanc aveuglant.
- Fais comme si tu te noyais.
J'ai fermé les yeux et la musique a déferlé au-dessus de moi comme un orage. La jambe de Marco s'est glissée en avant contre la mienne qui a glissé en arrière. J'étais comme soudée à lui, flanc contre flanc, je le suivais dans tous ses mouvements, sans aucune volonté ni conscience. Après un moment je songeais : "On n'a pas besoin d'être deux pour danser, un seul suffit." Et je me suis laissé emporter et courber comme un arbre dans le vent.

Sylvia Plath - La cloche de détresse

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Comment les établissements scolaires français accueillent plus de 17 000 jeunes Ukrainiens

31 Mai 2022 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education

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EXTRAITS

Alors que la fin de l’année scolaire se profile, le seuil de 17 000 jeunes Ukrainiens accueillis dans les écoles, collèges et lycées français vient d’être franchi.

Certains ont quitté l’Ukraine aux premières heures de l’offensive russe et ont déjà, derrière eux, de deux à trois mois de scolarisation sur le sol français. D’autres, fraîchement débarqués de Kiev ou d’Odessa, trouvent tout juste leur place à l’école, en collège ou au lycée. Tous, âgés de 3 ans à 16 ans – l’âge, en France, de la scolarité obligatoire –, font l’objet d’un recensement régulier : en date du 24 mai, l’éducation nationale avait déjà pu accueillir 17 677 enfants et adolescents ukrainiens sur ses bancs.

La hausse est régulière, explique-t-on au sein de la « cellule Ukraine », installée, début mars, au ministère de l’éducation. « Ce sont entre 900 et 1 200 élèves qu’il nous faut intégrer chaque semaine depuis le début de cette crise », chiffre Amélie Miermont, de la direction générale de l’enseignement scolaire. Un flux à relativiser au regard des 70 000 jeunes allophones – dont la langue maternelle n’est pas le français –, toutes origines confondues, comptabilisés à l’école. Mais le rythme actuel est inédit : « Jamais l’éducation nationale n’a vu venir à elle autant de jeunes exilés sur un temps aussi resserré », reconnaît Rachel-Marie Pradeilles-Duval, l’une des pilotes de la « cellule Ukraine ».

De « temps », de « calendrier », il est aussi beaucoup question, à quelques semaines de la fin de l’année scolaire, dans les cercles d’enseignants. « A ce stade, il est difficile de penser la scolarité de ces enfants sur le temps long, rapporte Sophie Vénétitay, du syndicat SNES-FSU. Que se passera-t-il, pour eux, en septembre ? Qui retrouvera-t-on à la rentrée ? C’est la grande question qui remonte du terrain. » « Avec septembre viendra le moment de clarifier la stratégie d’accueil et de scolarisation, relève, dans la même veine, Catherine Nave-Bekhti, du SGEN-CFDT. C’est une des premières missions du nouveau ministre de l’éducation et de son cabinet que de penser l’accueil pérenne de ces enfants dans les classes, autrement qu’au jour le jour et dans l’urgence. »

(...)

« On ne s’en sort pas si mal »

Car sur le terrain, la communauté éducative raconte autre chose. Et d’abord que ces dispositifs UPE2A, qu’ils soient fixes ou mobiles – comme celui de Catherine Darenne, qui se déplace d’école en école dans sa circonscription de l’Yonne –, n’existent pas partout. « Les UPE2A sont souvent positionnées en centre-ville, dans les grandes métropoles, là où, habituellement, s’ancrent les flux migratoires, fait observer Véronique Couvreur, elle aussi en charge d’une UPE2A mobile, mais dans la métropole lilloise. Sauf que les arrivées d’Ukrainiens se font selon d’autres logiques : ils vont là où il y a des volontaires pour les héberger, là où a émigré la diaspora, là où ils ont des contacts, rapporte cette syndiquée au SGEN-CFDT. Ça interroge la géographie habituelle et met au défi notre maillage territorial. »

Son diagnostic, posé sur le premier degré, vaut aussi pour les collèges et lycées. « Quand il y a, implanté dans nos établissements, un dispositif UPE2A, l’intégration de ces jeunes se fait généralement sans problème, confirme Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du syndicat de proviseurs SNPDEN-UNSA. Le problème, c’est quand il n’y en a pas. L’accueil dépend, alors, du volontarisme et des possibilités d’établissements qui font au mieux mais, parfois, même avec de la bonne volonté, en viennent à bricoler. 

Muriel Dion en sait quelque chose : son école rurale de Bonny-sur-Loire (Loiret), qui accueille quatre enfants ukrainiens, tous cousins, est à une trentaine de kilomètres de l’UPE2A la plus proche, à Gien. « Il existe bien un dispositif mobile, mais il n’a pas les moyens de se déplacer jusqu’à nous », raconte cette directrice syndiquée au SNUipp. Les « premiers jours » ont été difficiles : les trois plus jeunes enfants, intégrés dans trois sections différentes de maternelle, pleuraient beaucoup ; ils restaient « accrochés » à leur maîtresse. « Il a fallu faire entrer des vélos dans les classes pour réussir à les attirer, progressivement, jusqu’à la cour de récréation. » La situation est différente pour l’aîné, en CM1 : « Lui progresse très vite, se réjouit l’enseignante. Il passe ses matinées au CP pour travailler le vocabulaire. On n’a pas trouvé d’autre solution. Mais il le vit bien, et ça lui semble profitable. »

(...)

Autre contexte d’enseignement, autre ressenti. A Paris, Cédric Maffre n’a pas le sentiment de devoir remettre en jeu sa pratique : cet enseignant de FLE au lycée Paul-Valéry, dans le 12arrondissement, dit accueillir les nouveaux venus – huit jeunes Ukrainiens – comme « tous les autres », et ne comptabilise à ce stade « que » 16 élèves dans son unité UPE2A, quand il pourrait en accueillir 24. Les difficultés se situent, pour lui, sur un autre plan : « J’ai face à moi des élèves qui n’attendent qu’une chose, que la guerre se termine pour rentrer chez eux ; en cela, ils sont très différents de leurs camarades venus d’autres pays et qui rêvent de parcours d’études stabilisés en France. »

Se stabiliser : c’est ce dont n’ose rêver Maria, 17 ans, partie de Kiev pour s’installer à Strasbourg, début mars, avec sa sœur aînée. « Même si la guerre s’arrêtait maintenant, je ne crois pas que la vie reprendrait normalement en Ukraine, surtout pas pour nous, les jeunes… » Au lycée Marie-Curie, où elle a intégré une classe de 1re après un « sas » de seulement quelques jours en UPE2A, ses résultats forcent l’admiration. « Elle a 18/20 partout ou presque », se réjouit Marie-Paule Andlauer, la principale.

Et pourtant, comme bien d’autres de ses camarades, elle se dit aujourd’hui « dans le flou ». « Mes études, j’ai du mal à les imaginer, confie, timidement, l’adolescente. Ce sera en France… ou ailleurs. »

Mattea Battaglia

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Les tarifs des cantines scolaires risquent d'augmenter à la rentrée prochaine.

31 Mai 2022 , Rédigé par TF1 Publié dans #Education

Les tarifs des cantines scolaires risquent d'augmenter à la rentrée prochaine.

La moitié des communes seraient concernées.

ÀSaint-Étienne-de-Chigny (Indre-et-Loire), ce mercredi, le menu de la cantine avait de quoi ravir les plus jeunes : frites, steak haché à la sauce tomate, carottes râpées en entrée et yaourt en dessert. Un menu à 3,80 euros pour les maternelles, 4,05 euros pour les grands. Mais à la rentrée prochaine, les parents vont faire grise mine, car la facture s'annonce plus salée. 

Sensible à l'inflation

Or, deux tiers des enfants de l'école y mangent tous les jours. "C'est très important une cantine. Même dans un petit village, les parents ne peuvent pas les garder à midi pour manger, c'est essentiel", reconnaît la responsable Jessica Azema dans la vidéo du 13H de TF1 en tête de cet article. Essentiel, mais sensible à l’inflation. Le prestataire cuisine est à plus de 100 kilomètres, et tout augmente. La mairie a donc dû revoir ses tarifs, et ce sera 26 centimes de plus par repas et par enfant à la rentrée. 

Ce qui inquiète un père de famille : "On est obligé de faire avec. J'ai trois filles scolarisées à l'école, donc c'est vrai que ça commence à faire une petite augmentation par mois", dit-il. "A la fin du mois, on va devoir se priver sur certaines choses pour pouvoir payer la cantine", renchérit un autre.

"La moitié des communes"

Le Conseil municipal n’avait pas beaucoup de choix. C’était soit casser le contrat avec le fournisseur de la restauration collective, soit avoir recours à "une baisse de la qualité du choix des produits, chose qu’on n’a pas voulu faire", explique le maire Régis Salic. La commune paye déjà 30% des repas et elle prendra à sa charge la fin de l’année scolaire. 

Mais toutes les collectivités territoriales ne pourront pas faire face. Pour Gilles Pérole, co-président du groupe de travail restauration scolaire à l’Association des maires de France (AMF), il s’agit ni plus ni moins que de "demander aux collectivités d’assumer seules le surcoût des contrats passés avec la restauration collective". En effet, aucune compensation n’a été prévue pour les gestionnaires de restauration collective, qui ont déjà dû "porter seuls" les surcoûts engendrés depuis deux ans par la crise sanitaire, rappelle l’adjoint au maire de Mouans-Sartoux, qui les a évalués à 1,20 euro par repas dans sa commune.

Une situation redoutée par Philippe Laurent, maire de Sceaux et vice-Président de l'AMF, qui demande l’ouverture de discussions de fond avec le gouvernement pour faire face à l’augmentation des prix des denrées alimentaires : +3,4 % en un an. Selon lui, "la moitié des communes" du territoire vont appliquer une augmentation à la rentrée prochaine "de 5 à 15% selon les entreprises", a-t-il souligné ce mercredi matin sur RTL.

V. Fauroux | Reportage vidéo Jean-Philippe Elme et Pascal Schély

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À l’Éducation nationale, l’arrivée d’un nouveau ministre peut-elle vraiment changer l’école ? - Par Claude Lelièvre

31 Mai 2022 , Rédigé par The Conversation Publié dans #Education

À l’Éducation nationale, l’arrivée d’un nouveau ministre peut-elle vraiment changer l’école ? - Par Claude Lelièvre
À l’Éducation nationale, l’arrivée d’un nouveau ministre peut-elle vraiment changer l’école ?
Claude Lelièvre, Université Paris Cité

Normalien, spécialiste de l’histoire sociale des États-Unis, Pap Ndiaye a été nommé vendredi 20 mai ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Son parcours et ses positions marquent une rupture par rapport à celles de son prédécesseur, ont noté les observateurs politiques. Mais quelle portée un changement à la tête de l’Éducation nationale a-t-il sur le terrain ? De quelle marge de manœuvre un ministre dispose-t-il vraiment à son arrivée étant donné que l’administration ne change pas ? Remise en perspective avec trois questions à Claude Lelièvre, historien de l’éducation.


The Conversation : Pap Ndiaye est historien. Par son domaine de recherche, en quoi s’inscrit-il dans une tradition au ministère de l’Éducation nationale ?

Claude Lelièvre : Deux historiens ont été deux grands ministres de l’Instruction publique : François Guizot, célèbre pour son importante loi de 1833 sur l’enseignement primaire, organisant un système scolaire public, et Victor Duruy, connu pour sa loi de 1865 sur l’enseignement spécial, une sorte de secondaire technologique. C’est ce qui a pu accréditer une « tradition » de nominations d’historiens à la tête du ce ministère. En réalité, ils sont peu nombreux.

Durant la Vᵉ République, avant la nomination de Pap Ndiaye, il y a eu dix ex-professeurs nommés ministres de l’Éducation nationale (sur une trentaine) : quatre agrégés – du supérieur – en droit ou sciences politiques (Edgar Faure, Jack Lang, Luc Ferry, Jean-Michel Blanquer) ; trois agrégés de lettres classiques (Lucien Paye, François Bayrou, Xavier Darcos), un agrégé de philosophie (Vincent Peillon), un agrégé de géographie (René Haby) et un seul agrégé d’histoire (Louis Joxe). On remarquera que tout se passe comme s’il était hors de question que des enseignants d’un autre « rang » puissent être à la tête du ministère de l’Éducation nationale. Et Pap Ndiaye, onzième professeur qui vient d’être nommé à la tête du ministère, est bien un agrégé (d’histoire) et ne déroge pas à la règle.

L’historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l’Éducation nationale (France 24).

En revanche, il se distingue des dix autres qui ont eu, avant d’être nommés ministres de l’Éducation nationale, des expériences dans l’administration du ministère – deux d’entre eux étaient devenus recteurs, un autre président du Conseil national des programmes – ou en politique, pour sept d’entre eux.

Cette nomination est donc vraiment exceptionnelle et comporte manifestement un risque, qui a dû être calculé. On peut en particulier formuler l’hypothèse que la trajectoire, les travaux et les positions argumentées et mesurées de Pap Ndiaye sur certains sujets sensibles ayant à voir avec les « valeurs républicaines » (et donc avec l’objectif majeur de « refondation de l’École », à savoir « forger des esprits républicains ») ont pu jouer un rôle majeur, voire décisif. Il devait être clair, pour Emmanuel Macron, qu’il ne s’agissait pas de mettre en œuvre une ligne portée par des personnalités s’en prenant à tout va à « l’islamo-gauchisme », au « séparatisme » à la « cancel culture » voire au « wokisme ». Et, sur ce plan là, Pap Ndiaye peut apparaître comme un garant de sérieux, d’équilibre et de fermeté quant aux « valeurs républicaines » ; en tout cas aux yeux du président de la République nouvellement réélu.

TC : Quelle est la mission du ministère de l’Éducation nationale par rapport à l’école française ? Le ministère a-t-il plus de poids en France que dans d’autres pays où l’administration est moins centralisée ?

C.L. : L’école est effectivement plus centralisée en France que dans beaucoup d’autres pays comparables, et son ministère y a plus de poids. Cela tient sans doute à la centralisation en général de l’administration en France, mais a aussi des raisons spécifiques qui renvoient pour l’essentiel au fait que la France a été perçue comme « le pays des révolutions » et des « changements de régime ». Une École centralisée est apparue comme un outil central pour faire face aux risques d’instabilité. Les trois grands fondateurs de cette école-là sont très clairs là-dessus.

Quand en 1806 Napoléon crée l’Université (c’est-à-dire non pas l’enseignement supérieur mais le mode d’organisation et de direction étatique de l’école en France), il ne fait pas mystère de la finalité profonde de l’opération. En témoigne le rapport de Fourcroy du 27 février 1806, rapportant ses paroles :

« Il n’y aura pas d’État politique fixe s’il n’y a pas un corps enseignant avec des principes fixes. Tant qu’on n’apprendra pas, dès l’enfance, s’il faut être républicain ou monarchique, catholique ou irréligieux, l’État ne formera point une nation ; il reposera sur des bases incertaines et vagues ; il sera constamment exposé aux désordres et aux changements ».

L’État central se fait éducateur pour que l’ordre – son ordre – règne. Il doit donc, ce faisant, subordonner le local, le « remettre à sa place ». Comme le dit Guizot dans sa célèbre Lettre aux instituteurs du 16 juillet 1833 à propos de sa loi sur l’enseignement primaire : « Ce n’est pas pour la commune et dans un intérêt purement local […] ; c’est aussi pour l’État lui-même. L’instruction primaire universelle est désormais en effet une des garanties de l’ordre et de la stabilité sociale […]. C’est assurer l’empire et la durée de la monarchie constitutionnelle. »

Jules Ferry s’est inscrit lui aussi dans le droit fil de cette doctrine de l’État (central) éducateur, dans son Discours programme à la chambre des députés du 26 juin 1879 :

« Quand nous parlons d’une action de l’État en éducation, nous attribuons à l’État le seul rôle qu’il puisse avoir en matière d’enseignement et d’éducation. S’il lui convient, dans un intérêt public, de rétribuer des chimistes, des physiologistes, s’il lui convient de rétribuer des professeurs, ce n’est pas pour créer des vérités scientifiques ; ce n’est pas pour cela qu’il s’occupe d’éducation : il s’en occupe pour maintenir une certaine morale d’État, certaines doctrines d’État qui sont nécessaires à sa conservation. »

À partir des débuts de la IIIe République, il s’agit avant tout de conforter le régime républicain. Emmanuel Macron vient de déclarer qu’il fallait « refonder l’École ». Et il s’est nettement inscrit lui aussi dans la ligne de l’État-éducateur en mettant en avant qu’il fallait « agir pour une école toujours plus inclusive, formant aux savoirs fondamentaux et forgeant des esprits républicains » lors de son discours d’investiture du 7 mai dernier. C’est à partir de là que l’on peut situer la nomination surprise de Pap Ndiaye.

TC : Si les ministres changent, les administrations restent. Quelle est la marge de manœuvre du ministre de l’Éducation nationale ?

CL : Quand un ministre arrive, il sait que l’administration de son ministère est pour l’essentiel pérenne et que les changements de fond (surtout d’ordre culturel et pédagogique) sont difficiles, nécessitant généralement beaucoup de temps avant d’être effectifs. Or il ne sait pas combien de temps il va rester à la tête du ministère, même s’il peut savoir que la durée moyenne est de deux années sous la Ve République.

« Islamo-gauchisme », « blackface"… Entre Pap Ndiaye et Jean-Michel Blanquer, le grand écart des idées (Le Huffington Post, mai 2022).

Il existe par ailleurs au sein du ministère une puissante DGESCO (Direction générale des enseignements scolaires) qui a rassemblé en son sein depuis les débuts du XXIe siècle l’essentiel des services qui étaient auparavant structurés par degrés d’enseignement (écoles, collèges, lycées…). Cette situation est telle que l’on parle parfois du Directeur de la DGESCO comme d’un « vice-ministre », surtout s’il dépasse les compétences normales de ce poste qui devrait être celui de premier exécutant (ou de principale cheville ouvrière) pour devenir aussi concepteur voire stratège de la politique éducative menée. Cela a été par exemple le cas lorsque Jean-Michel Blanquer a été le DGESCO du ministre Luc Chatel, réduisant le rôle de celui-ci plutôt à celui de principal communicant du ministère que de véritable ministre.

Jean-Marc Huart vient d’être nommé directeur de cabinet du nouveau ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, avec le concours de l’Elysée, comme c’est généralement l’usage. Il a été auparavant DGESCO au début du ministère de Jean-Michel Blanquer. Certains y voient déjà une mise sous tutelle de fait du nouveau ministre. Mais cela n’a rien d’évident car Jean-Marc Huart ne s’est pas montré du tout sous le jour d’un « vice-ministre » (concepteur et stratège) lorsqu’il était DGESCO mais sous celui d’un fidèle exécutant. Surtout, on peut penser qu’il est nommé là pour ce qu’il connait le mieux comme l’atteste le déroulé de sa carrière, à savoir le secteur de la formation professionnelle, c’est-à-dire pour l’autre projet auquel tient aussi beaucoup Emmanuel Macron, à savoir la réforme des lycées professionnels et des instances ou modalités d’orientation.

Les ministres de l’Éducation nationale peuvent avoir, sous la Ve République, une marge de manœuvre effective s’ils se concentrent sur quelques dossiers décisifs, sans se disperser, et qu’ils ont pour cela un ferme soutien du chef de l’État – en l’occurrence, pour Pap Ndiaye, il s’agira de renouer le dialogue, apaiser les esprits et s’investir sur la question de « forger des républicains ».The Conversation

Claude Lelièvre, Enseignant-chercheur en histoire de l'éducation, professeur honoraire à Paris-Descartes, Université Paris Cité

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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Seconde 9 : comment les élèves perçoivent l'avenir de l'école ?

31 Mai 2022 , Rédigé par France Info Publié dans #Education

France Télévisions a retrouvé les élèves de Seconde 9 du lycée Angela Davis, à Saint-Denis. Dans ce nouvel épisode, la question centrale est l'avenir de l'école. 

Qu'attendent les jeunes de Seconde 9 du lycée Angela Davis, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), de l'école ? "Si on veut bosser, on bosse", estime une élève. "Quand tu choisis une filière, ça va être difficile de changer. Dès que tu es rentré dans un cadre, (…) si tu t'es trompé ça va être très compliqué de changer", avance une autre. Les idées sont nombreuses pour une école idéale : le modèle américain, une semaine de vacances en moins contre des journées plus courtes… 

"On dit des choses, mais ça va pas changer" 

Christophe Barrand, auteur de Monsieur le proviseur aux éditions Grasset, a rencontré les élèves. Ils abordent notamment la question des écarts de niveaux entre écoles privées et publiques. "Peut-être que dans certaines écoles privées, les parents et les élèves acceptent mieux le travail, le projet collectif", avance Christophe Barrand, qui rappelle qu'il faut "accepter de discuter ensemble". Un message dans l'ensemble bien reçu par les élèves, même si certains ne sont pas très optimistes. "On dit des choses, mais ça va pas changer. On a galéré, mais [nos petits frères et petites sœurs] vont galérer aussi", estime une jeune. 

H. Pozzo, M. Birden, S. Guibout, C. Baume, J. Martin, N. Pagnotta - France 3

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Au job dating de l’académie de Versailles: «Je pensais qu’il fallait des diplômes pour être prof»

31 Mai 2022 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Au job dating de l’académie de Versailles: «Je pensais qu’il fallait des diplômes pour être prof»

Face à la pénurie de personnels, le rectorat organise depuis lundi un job dating pour recruter des contractuels. Plus de 2 000 personnes en reconversion ou en recherche d’emploi devraient s’y rendre.

«C’est pour quel poste ? AESH ? Enseignant ? Infirmier scolaire ?» lance à la volée une chargée d’accueil du rectorat de Versailles, perçant le brouhaha ambiant. «Plutôt enseignant et plutôt mathématiques», lui rétorque un homme en pull bleu, dirigé fissa vers une zone d’entretiens. Les bâtisses de l’académie ont accueilli lundi leur premier job dating, organisé en partenariat avec Pôle Emploi. Un format déjà éprouvé à Toulouse ou encore Poitiers. Ballet de candidats pochettes colorées sous le bras, bureaux placés dans tous les recoins, vidéo de la rectrice Charline Avenel tournant en boucle dans l’espace de rencontre… L’éducation nationale se déguise en entreprise. Seuls le lieu et l’intitulé des 2 035 postes de contractuels à pouvoir rappelaient que l’on cause aujourd’hui éducation. Parmi eux, 700 professeurs des écoles, 600 enseignants du second degré, 600 accompagnants d’élève en situation de handicap (AESH), 35 infirmières scolaires, autant de médecins scolaires et 60 psychologues de l’éducation nationale.

Pas de concours à passer, niveau licence suffisant pour les postes d’enseignants, lien direct avec les recruteurs… l’événement attire : plus de 2 000 entretiens sont programmés sur quatre jours. Darine, 42 ans, n’a pas réussi à en décrocher un. Venue s’inscrire pour plus tard, elle espère renouer avec son métier. «J’étais enseignante d’arts appliqués à la fac en Tunisie mais n’ayant pas la nationalité française, je ne peux pas enseigner ici. J’ai été assistante d’éducation mais tout ce que je veux, c’est d’être à nouveau devant les élèves.»

Déjà 20% de contractuels

Cette affluence «montre l’attractivité des métiers de l’école», tente Charline Avenel. Ces entretiens d’embauche express révèlent surtout la pénurie massive de profs à laquelle l’éducation nationale fait face et l’urgence de trouver d’autres profils, quitte à ce qu’ils soient plus précaires et moins bien formés. De 2015 à 2021, la proportion de contractuels au sein de l’éducation nationale est passée en France de 14,5 % à 22 %, selon AEFInfo, alors que le nombre de titulaires est resté stable. Cette contractualisation massive de la profession dénoncée par les syndicats apparaît comme un pansement bien fragile face à la réalité d’un métier dévalorisé qui n’attire plus. «Aujourd’hui, quand on a un bac +5 scientifique, qu’on regarde les salaires, on se tourne difficilement vers un poste de professeur», appuie Quentin, ingénieur d’affaires de 25 ans qui voit dans ce job dating «un révélateur d’une crise réelle». Déroulant une première expérience de professeur particulier de maths durant ses études, il poursuit : «Je m’interroge sur le sens de ce que je fais, sur la possibilité d’aller vers un métier essentiel à notre société.»

Evoquant un «marché du travail qui se tend», la rectrice assume : «On est en concurrence avec d’autres employeurs, c’est la raison pour laquelle il faut être assez offensif et attractif, parler de nos métiers, recruter selon des modalités efficaces, s’assurer qu’on aura des professeurs devant les élèves à la rentrée.» Ces néoprofs – non-fonctionnaires – seront parachutés dans des établissements sur des périodes plus ou moins longues pour combler les absences. Charline Avenel concède que leur part devrait «un peu augmenter» à la rentrée mais relativise : «Les 2 000 postes que je propose représentent 2% des 102 000 personnes travaillant pour l’académie de Versailles.» Une même académie qui compte déjà 20% de contractuels dans ses effectifs.

Eric, 58 ans, espère grossir ces rangs. Ce graphiste illustrateur, licencié il y a trois ans, vise un poste de professeur d’arts plastiques. Après de premières interventions auprès d’élèves de primaire cette année, il en est convaincu : il a «envie d’autre chose, de transmettre». Le salaire entre 2 022 et 2 327 euros bruts pour les professeurs de collège et lycée ? «Secondaire. Ça ne sera pas du même niveau qu’avant, mais je veux voir autre chose.» Etonné par cette méthode de recrutement, il lance : «Je pensais qu’il fallait des diplômes pour être prof. Ça me fera une porte d’entrée, et pourquoi pas passer le Capes plus tard.» Parmi les 2 000 candidatures, 25% proviennent de personnes en reconversion, 42% en recherche d’emploi et 9% d’étudiants. Le reste des postulants ne précise pas leur situation.

Quelques jours de formation

Si la méthode de recrutement des contractuels change, le déroulé reste, lui, plus ou moins le même que d’habitude : trente minutes avec un inspecteur ou conseiller pédagogique et un personnel des ressources humaines. Leur dossier sera étudié a posteriori et les candidats fixés dans les quinze jours. Au terme de son entretien pour un poste de professeure des écoles, Sonia, 27 ans et en recherche d’emploi, est confiante : «Je n’ai pas d’expérience face à une classe mais je pense qu’on en apprend tous les jours, je me sens capable.» Le rectorat lui promet «un accompagnement». Au programme : quelques jours de formation avant la rentrée, du tutorat par des enseignants expérimentés pendant au moins trois mois que Charline Avenel «espère étendre à un an» et des compléments de formation durant l’année.

En pause après un défilé de candidats aux profils variés, Aïcha Boumaachar, conseillère pédagogique, s’attache notamment à questionner les aspirants professeurs des écoles sur «la représentation qu’ils ont du métier, pour voir si elle est fantasmée». Et d’illustrer : «Si je suis mère de trois enfants, est-ce que pour autant je suis enseignante ?» Elle mentionne un autre point de vigilance : «Dans le cas d’une reconversion, il faut qu’on s’assure que les compétences développées sont transférables à l’enseignement». Le rectorat rassure, il s’agissait bien lundi d’une sélection. Face à une éducation nationale tirant de plus en plus la langue, on aurait pu s’y méprendre.

Marlène Thomas

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Sherine...

30 Mai 2022 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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