Interpellation des candidat·es par le SNUipp-FSU
Comment les candidat·es à la présidentielle se positionnent sur 5 mesures fortes soutenues très largement par les enseignant·es et les AESH comme le montre la consultation « Ecole et métier » ? C’est le sens de l’interpellation du SNUipp-FSU sur ces mesures : baisse des effectifs, hausse des salaires, direction et fonctionnement de l’école, amélioration de l’inclusion scolaire et retour à une gestion équitable et transparente des carrières des personnels.
En cette fin de quinquennat, le SNUipp-FSU, en partenariat avec Harris interactive, a donné très largement la parole aux personnels de l’école. Plus de 24 000 enseignant·es et 2 000 AESH ont ainsi élaboré un bilan tranchant de l’état de l’école et de leur métier :
A une très large majorité ils estiment ainsi que l’école primaire fonctionne « plutôt mal », sont unanimement insatisfaits de leur relation avec le ministère (72% « pas du tout satisfait·e » et 23% « plutôt pas satisfait·e », des scores inédits) et très majoritairement insatisfaits également de leur situation professionnelle actuelle (73%).
Pour autant, en parallèle de ce regard critique sur l’école, ils montrent un engagement professionnel très fort, que ce soit à travers leurs relations avec leurs élèves et leurs collègues ou les éléments et les valeurs caractéristiques de leur métier.
Les enseignant·es et les AESH mettent en avant des mesures pour remédier à cet état de l’école en la réorientant vers une perspective égalitaire et émancipatrice. Réalisé en miroir de cette consultation, le sondage Harris grand public montre également un attachement très fort des français·es à l’école publique. Elle fait ainsi partie des 10 thématiques qui vont compter le plus dans leur choix électoral à la présidentielle. Ils estiment par ailleurs à 57% que lors du prochain quinquennat le budget de l’éducation devrait être augmenté.
Le SNUipp-FSU demande donc aux candidat·es à l’élection de prendre position face à cette double interpellation à travers cinq mesures ou affirmations fortes soutenues très largement par les personnels.
Nous publierons leurs réponses à destination de l’ensemble des enseignant·es et des AESH le mercredi 6 avril.
1) La baisse des effectifs au sein de toutes les classes est plébiscitée comme efficace à 99% pour améliorer les apprentissages des élèves et l’inclusion au sein de l’école. Quel plan de recrutement et de construction de bâti scolaire allez-vous mettre en place au cours du prochain quinquennat pour permettre cette baisse ?
2) La hausse des salaires est la mesure prioritaire pour améliorer la situation professionnelle des personnels, en plus de la titularisation comme fonctionnaire pour les AESH. Quels moyens budgétaires allez-vous y consacrer et sur quelles perspectives de revalorisation des grilles salariales vous engagez-vous ?
3) Le fonctionnement de l’école primaire est promis à un fort bouleversement, débuté avec la loi dite de « l’école de de la confiance » et poursuivi avec la loi Rilhac. Pourtant les enseignant·es rejettent la mise en place d’un directeur ou d'une directrice d’école comme « supérieure hiérarchique » à 85% et plébiscitent au contraire l’organisation actuelle de l’école avec le conseil des maître·sses animé par leur collègue directeur ou directrice « pair parmi ses pairs ». Quelles organisation et fonctionnement de l’école promouvez vous ?
4) L’inclusion est jugée comme mal prise en compte par l’institution scolaire (96% des enseignant·es, 73% des AESH et 53% des français·es). Plusieurs mesures sont plébiscitées par les personnels pour y remédier : allègement des effectifs mais aussi maintien des structures d’accueil spécialisées, recrutement d’enseignant·es spécialisé·es, véritable statut pour les personnels AESH, formation, matériel pédagogique adapté… Comment allez-vous améliorer l’inclusion scolaire pour que l’école publique puisse permettre à tous les élèves, dans un cadre collectif, d’avoir les outils d’accès aux savoirs et à la culture commune ?
5) La loi de « transformation de la Fonction publique » a profondément modifié la façon dont les personnels sont affectés ou promus en en rendant opaques et illisibles les modalités. Pourtant les enseignant·es démontrent à 96% leur attachement à des règles équitables et transparentes de gestion des personnels (mouvement, promotion…) étudiées en commission paritaire avec leurs représentant·es élu·es. Allez-vous abroger cette loi de « transformation de la Fonction publique » et revenir à une gestion équitable et transparente des carrières des personnels ?
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Interpellation des candidat·es
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Monde solidaire : l'extrême urgence ? Les candidats répondent - ONE France/Libération
Le 22 mars dernier, nous avons organisé une journée spéciale en partenariat avec le journal Libération, au théâtre du Rond-Point à Paris, pour interpeller les candidates et les candidats à la présidentielle et leurs porte-paroles sur le retour de l’extrême pauvreté partout sur la planète et ses conséquences. Retrouvez le résumé de cette journée en deux minutes
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Coup de coeur... Alain Dulot...
Tout avait commencé par une lettre. Celle qui t'attendait chez ton éditeur, à la fin de l'été 71, lorsqu'en compagnie de Mathilde, déjà en fin de grossesse, tu rentrais du département du Nord où tu avais jugé plus sage de te réfugier après l'épisode si violent et si compromettant de la Commune. L'enveloppe portait le cachet de Charleville. Un garçon de dix-sept ans y clamait son enthousiasme pour ta poésie et t'envoyait ses propres vers, cinq poèmes qui t'ont paru "d'une beauté effrayante". Très vite, une seconde lettre est arrivée, accompagnée de trois autres poèmes. Ton correspondant disait étouffer à Charleville, rêver de Paris... Ebahi par la qualité de ces textes au ton si neuf, tu les as fait circuler dans ton entourage poétique, où ton sentiment a été partagé. D'autres courriers sont arrivés des Ardennes : "Je suis empêché de venir à Paris, étant sans ressources. Ma mère est veuve et extrêmement dévote." Sans ressources ? Qu'à cela ne tienne ! Tes amis poètes et toi vous êtes cotisés pour offrir le voyage au jeune prodige. Et tu as pris la plume : " Venez, chère grande âme, on vous attend, on vous admire."
Alain Dulot - Tous tes amis sont là
De la mixité sociale et d’origine dans les collèges - Via No Ghetto
En visio avec Najat
En fait non…
Nous avons été en visio avec Madame Vallaud-Belkacem, et c’est ainsi que nous l’avons appelée, un peu impressionnés quand même, tout au long de l’entretien d’une heure qu’elle a bien voulu nous accorder.
Un entretien que nous avions sollicité pour échanger avec elle sur la question de la mixité sociale et d’origine dans les collèges.
Car c’est bien Madame Vallaud-Belkacem qui a la première introduit dans la loi la possibilité pour les collectivités locales de modifier les périmètres scolaires “lorsque cela favorise la mixité sociale”.
Nous sommes donc revenus avec elle sur les expérimentations qui ont été lancées depuis 2014, sur leurs résultats, sur les raisons pour lesquelles la plupart ont été abandonnées…
Nous lui avons expliqué notre choix de ne pas mettre en avant la question de l’école privée afin de ne pas risquer de voir le la problématique de la mixité disparaître derrière un vieux combat entre école publique et école “libre”.
Nous avons aussi évoqué avec elle le sujet délicat de l’origine, convaincu que le seul critère social ne peut pas décrire la réalité des collèges ségrégués.
Nous avons été particulièrement heureux d’apprendre que l’ancienne Ministre de l’éducation nationale suivait avec attention notre mobilisation et qu’elle partageait nos analyses et objectifs.
Une heure d’échanges passionnants qui nous a convaincus que notre mobilisation était juste et que nous devions poursuivre notre combat.
Avec une conclusion partagée ensuite entre nous : “Elle est vraiment bien, Najat !”
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Penser, en enseignant, à travailler avec les élèves comment penser le futur
Penser, en enseignant, à travailler avec les élèves comment penser le futur
Beaucoup trop d’élèves (collégiens principalement) sont sommés de « choisir » des voies de formation qui leur sont imposées par défaut. C’est le lot commun des élèves en échec scolaire parvenus en fin de 4ème et de 3ème. L’orientation doit être un choix offert à tous, pas une contrainte imposée à certains : ce qui suppose un travail collectif de tous les enseignants.
Une véritable culture de l’accompagnement au « projet » est à mettre en œuvre collectivement. Pour pouvoir mener à bien la réflexion sur son orientation pour le futur (à court ou moyen terme) :
- l’élève doit pouvoir avoir une vision précise de ses compétences et de ses potentialités (question déjà abordée d’une évaluation par compétence, individuelle et argumentée). Ce bilan peut permettre à l’élève, en cas de distorsion entre ses souhaits et ses capacités présentes, d’envisager une remédiation ciblée (en langues, expression écrite, etc.). Il doit pouvoir opérer en permanence des ajustements entre ce qu’il maîtrise et ce qu’il vise.
- l’élève doit pouvoir se projeter dans le futur. C’est une préoccupation enseignante peu développée alors même que les travaux portant sur les Perspectives temporelles à l’adolescence montrent que beaucoup de jeunes ont des difficultés à se projeter dans leur avenir. L’École favorise peu les activités de ce type. Ainsi une thèse (Leininger-Frézal, 2009), portant sur l’Éducation au développement durable, montre que les projets pédagogiques sont très rarement ancrés dans le futur, et que même des pratiques innovantes sont pensées dans et pour l’école, donc dans un cadre défini, alors même que les finalités civiques visées sont un futur à construire.
- l’élève doit pouvoir aussi se projeter dans le monde. Le problème est que l'école est fermée sur elle-même. Une ouverture vers le monde économique semble une piste importante. Cela ne signifie pas « vendre » l'école mais simplement ne pas la couper des réalités économiques et sociales.
Ainsi, « l’orientation » -comme il est dit de manière elliptique- doit être un temps de découverte, un moment structuré par un projet pédagogique. Cela peut, par exemple, revêtir la forme d’un projet artistique (écriture et représentation d’une pièce de théâtre, tournage vidéo), de la conception d’outils de communication sur les métiers (reportage sur des branches professionnelles méconnues, interviews de professionnels, enquêtes), d’un journal… Ainsi, les élèves s’approprient le projet en tant qu’acteurs et non spectateurs/consommateurs d’une « orientation » qui leur serait proposée de l’extérieur. D’ailleurs, si les enseignants eux-mêmes sont incités à concevoir leur carrière comme une dynamique, sans doute seront-ils enclins à mieux comprendre les angoisses et le stress de leurs élèves.
De toute manière, il doit exister un lien fort entre la découverte du monde du travail et les apprentissages fondamentaux : non plus comme une sorte d’assujettissement de l’école au monde du travail (considérant qu’elle doit être le « réservoir » des futurs travailleurs) mais bien au contraire en permettant à chaque élève (futur travailleur) d’interpeller l’École sur ce qu’elle peut lui « offrir » comme ressources pour accéder à son projet personnel et le construire.
Le rôle central de la technologie
Cette discipline devrait jouer un rôle dans la construction que les élèves ont à avoir de la pluralité des métiers d’aujourd’hui et du futur :
- en permettant une réelle découverte des métiers du XXIème siècle avec des passerelles entre chaque « espace de découverte »
- en développant des activités réelles, des projets, des expériences des « unités éducatives » en lien avec le monde du travail en fonction des métiers accessibles dans le bassin d’emploi (professions de toutes natures : tertiaires, techniques, agricoles ; monde médical, professions libérales, fonction publique…).
De la sixième à la seconde, les élèves doivent avoir construit (avec des moments de synthèses, de comparaison, d’échanges au sein des unités éducatives de leurs expériences) un panel aussi large que possible de l’ensemble des voies ou grands secteurs d’activités qui s’offrent à eux. Des forums regroupant chaque année des professionnels dans les établissements pourraient contribuer à approfondir cette connaissance des métiers dont les élèves n’ont qu’une vision le plus souvent abstraite voire fantasmée.
Afin de sensibiliser les enseignants à cette problématique, tout professeur devra avoir effectué un stage en entreprise au cours de sa formation. Une implication dans l’ensemble du dispositif de l’établissement permettra par ailleurs une connaissance en temps réel de professions en constante évolution.
Affirmer qu’apprendre tout au long de la vie scolaire est un droit entraîne, de la part des pouvoirs publics, des engagements forts.
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Engagement à mettre en place un « Service National de la Petite Enfance » (Idée, entre autres, de Philippe Meirieu)
L’enfant sera accompagné dans sa découverte du langage (et de la langue française), dans sa découverte du « vivre ensemble », deux fondements de la citoyenneté débutante. Il pourra, quand c’est possible et particulièrement dans les premiers mois de sa scolarité, être accompagné de ses parents dans cet apprentissage.
- Engagement à reprendre et appliquer le principe des cycles à l’école primaire. Une évaluation précise des acquis de cette réforme ambitieuse, de ses blocages devra être faite. Des réajustements seront envisagés.
- Engagement à mettre tout en œuvre pour une mise en place des pédagogies différenciées. Leur promotion, depuis le milieu des années quatre-vingts, pour rendre plus efficace l’enseignement-apprentissage dans des classes devenues parfois très hétérogènes, n’a pas été suivie d’une réelle généralisation. Si des approches différenciées ont fini par infiltrer les pratiques, elles sont trop souvent le fait d’enseignants « innovants » en raison du surcoût de travail demandé, des problèmes liés à l’évaluation, des effectifs parfois pléthoriques. La restructuration des établissements en « unités éducatives » devraient, notamment en réduisant les effectifs pour certaines activités, en permettre la généralisation.
Un mémorandum des pratiques innovantes et de leur efficacité devra faire l’objet d’une évaluation globale. Des moyens devront être mis en place, au plan national et local (niveaux départementaux et régionaux) pour favoriser la diffusion des pratiques pédagogiques innovantes : mutualisation grâce à la mise en réseau internet des établissements ; journées d’études ; presse professionnelle spécialisée (ce qui n’existe pas dans notre métier contrairement à d’autres, les revues étant le plus souvent l’œuvre d’associations militantes).
- Engagement à offrir à tous les élèves la possibilité de capitaliser des acquis afin d’éviter les redoublements inefficaces.
- Engagement à supprimer tous les critères d’âge et à systématiser la « scolarisation par récurrence ».
L’École deviendra alors une « maison d’éducation » ouverte sur tous les apprentissages destinés à un public diversifié.
Christophe Chartreux
A voir... "En corps" de Cédric Klapisch...
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Marion Barbeau est en tête d'affiche du film En Corps de Cédric Klapisch, en salles aujourd'hui. Elle y joue le rôle d'Elise, une jeune danseuse classique se blessant lors d'un ballet. Sa vie est alors bouleversée, elle va devoir apprendre à se réparer. La blessure devient pour elle un moyen de commencer une nouvelle vie. Elle fait alors la connaissance d'une compagnie de danse dirigée par Hofesh Schechter et l'intègre petit à petit, alors que sa blessure la condamnait à deux ans d'immobilité.
A travers ce parcours initiatique de la danse classique à la danse contemporaine, c'est l'itinéraire de Marion Barbeau qui est représenté en filigrane. "Elise me ressemble et ne me ressemble pas. On a comme points communs les caractéristiques typiques de la danseuse classique, on est battantes, on ne va pas s’apitoyer sur notre sort" explique Marion Barbeau.
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Olivia Gesbert
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Marion Barbeau, de l'Opéra de Paris au cinéma
Marion Barbeau est en tête d'affiche du film En Corps de Cédric Klapisch, en salles aujourd'hui. Elle y joue le rôle d'Elise, une jeune danseuse classique se blessant lors d'un ballet. Sa vie es...
Présidentielle. Et si on reparlait des rythmes scolaires ?
Depuis l’arrivée de Jean-Michel Blanquer au ministère de l’Éducation nationale, la majorité des communes a fait le choix de revenir à la semaine de quatre jours. Résultat, les enfants subissent des journées de six heures de cours. Trop lourd, juge l’observatoire des rythmes et des temps de vie des enfants et des jeunes, qui interpelle les candidats à la présidentielle dans un manifeste.
Ce n’est certainement pas le sujet qui domine la campagne présidentielle. Mais une petite musique commence à se faire entendre sur le thème : il est temps de rouvrir le dossier du temps scolaire.
Emmanuel Macron (LREM) souhaite réinventer son organisation, car, dit-il, l’école ne commence pas le matin à 9 h pour s’arrêter à 17 h quatre ou cinq jours par semaine
. Yannick Jadot (EELV) n’exclut pas de réduire la durée des vacances
, afin de consacrer plus de temps aux savoirs pratiques
. Fabien Roussel (PCF) souhaite, lui, allonger le temps de présence des élèves à l’école en le portant à 32 heures par semaine
.
L’observatoire des rythmes et des temps de vie des enfants et des jeunes (Ortej), qui depuis 2014 produits des études scientifiques sur le sujet, vient d’adresser un manifeste aux douze candidats. L’Ortej y soutient que l’amélioration de l’efficience de notre système scolaire ne saurait se limiter à une plus grande autonomie des établissements scolaires et au renforcement du travail en équipe des enseignants
. Aux yeux de ses animateurs, une réflexion approfondie référée aux besoins des élèves s’avère cruciale autant qu’urgente
.
« L’intérêt des adultes privilégié »
En janvier 2013, sous François Hollande, une réforme avait réparti les vingt-quatre heures de temps scolaire sur neuf demi-journées : lundi, mardi, mercredi matin, jeudi et vendredi. Face à la grogne de syndicats d’enseignants et de parents d’élèves, Jean-Michel Blanquer a de nouveau autorisé les communes à repasser à la semaine de quatre jours en 2017.
L’Ortej juge sévèrement ce retour en arrière. Les jeunes subissent, pour la majorité d’entre eux, des journées de 6 heures de cours auxquelles viennent trop souvent s’ajouter des devoirs du soir dès le retour à la maison.
Très influencé par les travaux des chronobiologistes, il juge que ces aménagements, loin de s’appuyer sur des travaux de recherche qui, au demeurant, existent depuis longtemps, ont privilégié l’intérêt des adultes au détriment de celui des enfants.
« Cinq matinées de classe sont plus productives que quatre »
Pour l’Ortej, ces travaux de recherche démontrent que : Cinq matinées de classe sont plus productives que quatre ; certains moments de la journée sont plus propices aux apprentissages que d’autres ; des journées moins longues entraînent moins de fatigue ; une réorganisation de l’année scolaire est bénéfique pour tous.
Par ailleurs, ils prouvent que les travaux scolaires imposés à la maison sont profondément discriminatoires et que si les parents ont à adopter un rôle de co-éducateur, ils ne devraient pas devenir les personnels supplétifs des enseignants ».
La journée de l’enfant ne se limite pas au temps scolaire. L’Ortej rappelle que depuis de nombreuses années, les collectivités locales ont mis en place, dans les temps périscolaires ou extrascolaires, les activités éducatives, culturelles et sportives dont les enfants ont besoin. Toutefois, juge-t-il, ces activités, potentiellement riches et variées sont, le plus souvent conduites sans aucun lien avec l’école
.
Pour l’Ortej, l’indispensable débat entre tous les acteurs de l’éducation doit déboucher sur l’élaboration d’un projet éducatif global qui repose en priorité sur une autre organisation du temps des élèves et des enseignants. Cette organisation sera construite sur l’alternance régulière des temps de travail et de repos tout au long de l’année. Une réflexion sur les temps scolaires annuel, hebdomadaire et quotidien, ainsi que sur la cohérence entre les différents temps de l’enfant, doit redevenir le cœur de toutes les initiatives dédiées à nos jeunes.
Arnaud Bélier
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ORTEJ - Observatoire des Rythmes et des Temps de vie des Enfants et des Jeunes
L'ORTEJ a pour objectif principal de développer les échanges, les analyses, les évaluations et les recherches scientifiques pour une meilleure prise en compte des rythmes de vie et des besoins ...
Le premier degré en rupture avec JM Blanquer
EXTRAIT
Ce n'est pas une découverte. Le sondage réalisé par le Snuipp Fsu auprès de 24 000 professeurs des écoles confirme ce que le Baromètre Unsa a déjà montré. Seulement 5% des enseignants du premier degré sont en accord avec la politique suivie par JM Blanquer. Au point qu'un enseignant sur deux envisage de quitter le métier, un taux jamais atteint. Et ce n'est pas qu'à cause de leur salaire, même si 77% demandent une revalorisation. 85% des enseignants du premier degré rejettent la loi Rilhac. Une majorité ne soutient pas la priorité aux fondamentaux. Seulement 3% sont satisfaits des guides ministériels. Le Snuipp Fsu va s'adresser maintenant aux candidats à la présidence de la République pour leur faire préciser leur programme pour l'école.
Deux visions de l'école
C'est un sondage d'une rare ampleur que publie le Snuipp Fsu. Réalisé par Harris, il interroge près de 24 000 professeurs des écoles, ce qui en fait la plus importante enquête auprès de cette catégorie de personnels depuis le sondage sur les directeurs d'école réalisé par le ministère en 2019. Parallèlement, Harris a consulté un échantillon représentatif de français sur les questions relatives à l'école.
Le premier enseignement c'est d'ailleurs que les français et les enseignants ont des visions différentes de l'école. Alors que les français sont très majoritairement satisfaits de l'école maternelle et de l'élémentaire (81% et 69%), les enseignants estiment à 50% et 71% que toutes deux fonctionnent mal. Avec des scores extrêmement bas en Ile de France (23% de bon fonctionnement pour l'élémentaire) qui devraient interroger le recteur. Pourtant la moitié des Français estime que l'école primaire n'a pas évolué en 5 ans et un tiers qu'elle s'est dégradée. Autre opposition : les français estiment que le métier d'enseignant jouit d'une bonne image (56%) ce qui n'est pas l'opinion des enseignants.
(...)
F Jarraud
Suite et fin en cliquant ci-dessous
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Le premier degré en rupture avec JM Blanquer
Ce n'est pas une découverte. Le sondage réalisé par le Snuipp Fsu auprès de 24 000 professeurs des écoles confirme ce que le Baromètre Unsa a déjà montré. Seulement 5% des enseignants du p...
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Les élèves et leurs études : travailler plus et/ou autrement ? - Par Claude Lelièvre
Le candidat du PCF Fabien Roussel a proposé comme principale mesure pour l'Ecole l'allongement du temps passé en classe, étant entendu que les élèves quitteraient l'école tous devoirs faits. Une mesure qui serait effectivement plutôt bouleversifiante et qui appelle une mise en perspective historique pour être pleinement saisie.
Deux mesures viennent en tête des 14 propositions faites pour l'Ecole : « 1) Augmentation du temps scolaire : 27 heures en primaire, 32 heures en collège et au lycée, avec la possibilité de passer à 36 heures pour les lycéens ayant des options. L'augmentation du temps scolaire doit se faire sans augmenter le temps de travail des enseignants, déjà surchargés : plus de maîtres que de classes en primaire ; temps de concertation et de travail en équipe inclus dans le service de l'ensemble des personnels . 2) En finir avec les devoirs ou les cours particuliers qui envahissent le temps libre et la vie familiale : tout le travail scolaire doit se faire en classe »
Sébastien Laborde (membre de l'équipe de campagne de Fabien Roussel pour les questions d'éducation) a précisé nettement « l'objectif » : « ramener l'école à l'école. En allongeant le temps scolaire pour tous les élèves, et en recrutant massivement des enseignants, nous aurons la possibilité de mettre fin aux devoirs à la maison et de faire revenir la responsabilité de la réussite de l'élève à l'école. Aujourd'hui beaucoup trop de choses reposent sur les familles dont beaucoup sont en difficulté » ( in « Le Petit Journal » -Tarn et Garonne- du 4 février 2022).
Et de fait, un simple coup de projecteur dans le passé permet de prendre conscience d’un paradoxe qui devrait nous interpeller : la « massification » du secondaire s’est accompagnée de la quasi-disparition des études dirigées. Celles-ci constituaient pourtant un dispositif essentiel de l’enseignement secondaire sous les IIIe et IVe Républiques.
Bien que l’enseignement secondaire ne s’adressât alors pour l’essentiel qu’à une petite élite socioculturelle (moins de 5 % d’un classe d’âge sous la IIIe République, moins de 10 % sous la IVe), celui-ci comportait pourtant un fort dispositif d’études dirigées. Ces études étaient assurées par un corps de « maîtres-répétiteurs » en direction non seulement des élèves internes, mais aussi des demi-pensionnaires et des externes. Et ce corps a disparu (ainsi que la quasi-totalité du dispositif d’études dirigées) lors de la première vague de la « massification » de l’école, qui a d’abord concerné le collège au début de la Ve République.
Le moins que l’on pourrait faire pour l’avenir, ce serait de s’interroger sur le paradoxe de cette évolution, et reconsidérer les temps respectifs des cours et des aides aux apprentissages ou aux « devoirs » pour tous. Peut-être faudrait-il aussi s’interroger sur l’étonnante disparité qui perdure entre classes et entre élèves sur le temps consacré à ces lectures, exercices, rédactions, exposés ou révisions.
Il y a déjà une vingtaine d’années, l’inspecteur général Roger-François Gauthier dans son introduction au très intéressant numéro d’avril 2002 de la ''Revue internationale de Sèvres'' au titre significatif : Le travail des élèves au cœur des tensions de l’école le soulignait déjà : « Comment ne pas s’étonner de constater qu’alors que les horaires d’enseignement des différentes disciplines sont réglés au quart d’heure près au plan national à la suite d’infinis marchandages, le flou le plus complet règne en ce qui concerne le temps prescrit par les professeurs de ces mêmes disciplines pour le travail des élèves en dehors du cadre de la classe ?
Quel que soit le destin qui sera réservé dans l'avenir aux propositions de Fabien Roussel en la matière, elles ont au moins le mérite d'attirer l'attention sur un point quasi aveugle de notre système éducatif qui ne se préoccupe guère de penser le cadre et l'organisation du travail personnel de chaque élève et laisse pour l'essentiel l'encadrement de ce travail personnel aux aléas de familles socio-culturellement hétérogènes...
Claude Lelièvre
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Les élèves et leurs études : travailler plus et/ou autrement ?
Le candidat du PCF Fabien Roussel a proposé comme principale mesure pour l'Ecole l'allongement du temps passé en classe, étant entendu que les élèves quitteraient l'école tous devoirs faits. ...