Pourquoi enseignez-vous? «Parce que chaque heure de cours peut être un petit miracle» - VIDEO
Redonner la parole aux professeurs ? Le projet peut paraître incongru : on a l’impression de les entendre souvent. Et pourtant, quand leurs mots surgissent dans l’espace public, ce sont surtout des slogans de manifestations, des réponses à un ministre peu amène ou des réactions à une actualité polémique ou tragique. Mais sur le fond de leur métier, qu’ont-ils à dire, ces enseignants, si souvent décriés ? Et si on les écoutait ?
Libération leur a posé cette question ouverte «Pourquoi enseignez-vous ?» à 40 enseignants et 6 d’entre eux ont prolongé cette introspection en face de la caméra, dans la vidéo en tête de cet article. Un aperçu des quarante témoignages lisibles sur notre site ou dans notre édition papier du 1er février (en kiosques jusqu’au 4) qui dessinent un panorama du pourtant si divers «corps enseignant» : de la petite section à la terminale, des établissements difficiles aux écoles tranquilles, des centres-villes aux zones rurales, des banlieues aux outremers, tous, qu’ils aient la vocation dans le sang ou qu’ils soient arrivés là par hasard, sont guidés par ce besoin d’être utile. «Libération» est entré avec eux dans leur salle de classe.
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Pourquoi enseignez-vous? "Parce que chaque heure de cours peut être un petit miracle"
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Najat Vallaud-Belkacem : « La politique doit regarder la France qui est ‘sous nos yeux’ »
Carte blanche – L’ancienne ministre de l’Education nationale, aujourd’hui directrice France de l’ONG One, prolonge la réflexion de l’essai à succès « la France sous nos yeux », de Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely, et souligne les mérites de toute immersion dans la réalité sociale et culturelle du pays.
Il y a, dans la vie éditoriale de notre pays, des livres auxquels nous devons une attention particulière. Les prix peuvent nous aider à les repérer, mais aussi leur réception critique dans la presse et les revues spécialisées, la recommandation de nos libraires, le bouche-à-oreille social, le pedigree de leurs auteurs, le nombre d’exemplaires vendus, l’ambition affichée de l’ouvrage, la coïncidence heureuse, voulue ou non, d’un projet avec un moment particulier de notre histoire… Bref, un faisceau d’indices qui appartient à chacun, mais qui parfois s’impose au plus grand nombre. Certains de ces livres cumulent en effet plusieurs de ces attributs qui nous font signe, et nous intiment de les lire.
Au cours de ces derniers mois, l’un d’entre eux m’a semblé concentrer sur lui ces petites lumières qui clignotent, m’enjoignant de faire attention et de ne pas me contenter d’une lecture de seconde main, avant de passer à autre chose. Ce livre, c’est « la France sous nos yeux » (Seuil) de Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely. « Prix du livre d’Economie 2021 », « Livre de l’année » pour le magazine « Lire »… Il cumule les honneurs, mais aussi un écho médiatique important et durable, il suscite le débat dans bien des endroits de la société, des sphères académiques aux comptoirs du bistrot télévisuel, en passant par la politique.
Il faut dire que son ambition est grande : peindre avec un regard neuf, et des données nouvelles, le tableau complet de la France d’aujourd’hui, c’est-à-dire celle d’après les années 1980, moment de bascule que les auteurs ont identifié comme majeur. Economie, territoires et paysages, modes de vies, travail, culture, vote… Tout y passe, en près de 500 pages qui associent cartes et graphiques, enquêtes de terrain, références littéraires dans un enchaînement assez vertigineux qui prend soin de ne jamais trop s’éloigner de la vie concrète des Françaises et des Français dont c’est, en dernier ressort, le portrait collectif.
A la rencontre des Français
Mais je ne suis pas ici pour en faire une nouvelle recension critique. L’originalité et la valeur de la démarche des deux essayistes sautent aux yeux, si j’ose dire, alors même que l’ambition des auteurs, je crois, n’est pas de produire une connaissance scientifique nouvelle. Ce qui m’intéresse ici, c’est plutôt de partager une forme de révélation d’expérience, plutôt qu’une expertise : ce que l’on ressent, ce que l’on comprend à la lecture de l’ouvrage est très comparable, dans le fond, à ce que l’on vit dans une campagne électorale. On part à la rencontre de la France telle qu’elle est, dans son immense diversité, mais aussi de ce qui fait d’elle un ensemble cohérent et qui s’impose comme une nation, un corps républicain qui se tient debout. On se confronte dans un espace très vaste mais dans une durée très courte à une réalité sociale, politique et culturelle du quotidien dont la vérité vous saute littéralement aux yeux.
Vous n’apprenez rien de nouveau, vous connaissez ces paysages de villes et de campagnes, ces vies, les désirs et les frustrations, les accomplissements et les souffrances, les volontés et les peurs, mais tout se recompose et s’éclaire différemment. Vous connaissez les chiffres, les faits, leurs causes et leurs conséquences, mais vous n’en vivez jamais l’expérience totale.
Puissance de la littérature
La grande question qui se pose à l’issue d’une telle expérience qui vous est forcément très personnelle, si vous la vivez avec honnêteté et sincérité en vous débarrassant au préalable de vos certitudes, c’est évidemment, qu’en faire ? Comment la transformer en un récit qui vous appartient et dans lequel chacun peut se reconnaître ? Comment en rendre compte avec ce qu’il faut de raison, d’émotion et de conviction ? Comment en tirer une vision et des propositions avec des mots qui parleront, et qui s’imposeront ? C’est sans doute cela qu’on appelle dans la formule consacrée la rencontre d’un homme – ou d’une femme – et d’un peuple. Cette rencontre qui semble ne plus vouloir se produire dans la France d’aujourd’hui.
A cette question, je n’ai pas de réponse, mais je sais qu’avant de prétendre à la regarder dans les yeux dans cette rencontre mythique à laquelle chaque candidat aspire, il faut accepter de regarder « en face » cette France que nous avons « sous nos yeux ». Bien sûr, tous les regards sur une même réalité sont différents, comme nous le montrent les œuvres romanesques convoquées avec justesse dans le livre, en particulier celles de Nicolas Mathieu et de Michel Houellebecq. En cela, la politique doit réussir à se hisser à la puissance d’évocation, et de différenciation, de la littérature. En cela, je crois surtout que les idéologues coupés du monde, aveuglés par leurs dogmes d’un autre temps, si nombreux à mener campagne aujourd’hui, ne pourront jamais sortir vainqueurs de l’élection présidentielle. Celles et ceux qui prennent aujourd’hui le risque d’une campagne immergée dans la France décrite par Fourquet et Cassely finiront par en tirer le plus grand bénéfice.
Najat Vallaud-Belkacem ex-ministre et directrice France de l’ONG One
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Najat Vallaud-Belkacem : " La politique doit regarder la France qui est 'sous nos yeux' "
Carte blanche - L'ancienne ministre de l'Education nationale, aujourd'hui directrice France de l'ONG One, prolonge la réflexion de l'essai à succès " la France sous nos yeux ", de Jérôme Fourq...
Coup de coeur... René de Obaldia...
Moi aussi, moi aussi j’aimerais être comme vous, un homme quotidien, avec des problèmes quotidiens, des mœurs quotidiennes, partageant les idées quotidiennes de mon quotidien… Une mesure. Un équilibre. Une santé !… Je me lève, je me lave, je me vêts, je prends mon petit déjeuner, j’embrasse ma femme sur le front, mes enfants sur la bouche, je me rends sur le lieu de mon travail. Salutations. Considération. Augmentation. Le soir, dès mon retour, je me déchausse ; je bredouille quelques mots et me noie dans la télévision. (Prenant la voix sucrée de la speakerine.) « Bonsoir, chers téléspectateurs, chers petits enfants de troupe… J’espère que vous avez grandi depuis hier »… Et voici les actualités toutes fraîches : Le cadavre du Pape flotte dans ma soupe, on saute à la perche au milieu de mes spaghetti, j’avale Miss Univers avec mon petit suisse… (Epuisé.) … Oui, je dors ! Je passe une nuit noire… Merci ! Le dimanche je mets mon habit du dimanche et pars en voiture avec toute ma famille. Objectif : absorber de l’air frais comprimé entre deux villes. Nous rentrons épuisés, mais contents. Le lundi, je remets mon habit du lundi, et si parfois il m’arrive de prendre celui du jeudi pour celui du mercredi, c’est ce qu’on appelle faire une « frasque ». Par nature, l’homme est sujet aux frasques. Aussi, ma femme me pardonne-t-elle. Elle ouvre la porte et me tend ses bras de femme en pleurant, et je pleure avec elle… La joie est peut-être triste ?… Voilà. Voilà tout. Un homme quotidien.
« Mais vous avez vu ! Vous avez vu !… Du Grand Guignol, tout simplement. Je suis condamné à la grandeur, au Grand Guignol ! La grandeur confine aux abîmes et les abîmes grouillent de monstres. Le Capitaine Kraspeck est légion. Je dors debout, je veille couché, sans cesse à monter la garde de ma peau. Peut-être aurais-je dû me laisser étrangler ? Je serais passé enfin de l’autre côté – le côté du plus fort – sans armes ni bagages, embrigadé sur-le-champ dans l’Armée Céleste. (S’enflammant à cette merveilleuse idée.) Anges, Archanges, Chérubins, Séraphins, Trônes, Dominations, Vertus, venez, emmenez-moi !… Je ne suis qu’un pauvre général, tout nu sous son uniforme, un aspirant de la dernière heure… Emportez-moi sur vos ailes flamboyantes, déposez-moi là-haut sur un tapis de mousse, entouré d’arbres et d’oiseaux inaltérables, et je contemplerai les vierges, jeunes filles invincibles assemblées auprès d’un ruisseau étincelant, se pinçant et riant, lavant les draps énormes de l’azur… (Il tombe à genoux et invoque ardemment le Ciel.) … Trônes qui reposez sur vos trônes, Chérubins glacés… Vous tous, amis du Ciel : petites sœurs corpuscules, mes frères les protons, les neutrons, les ions, Lord Archibald. Isotope, Lady Bactérie… Sir Pollution Atmosphérique… »
René de Obaldia - Le général inconnu
Chers amis...
Chers amis,
Le blog reprendra sa route demain matin...
A très bientôt donc...
CC
Coup de coeur... Matthieu Zaccagna...
Courir, déterminé, en un bloc solide, résistant. Se faire violence, serrer les dents, plisser les yeux, broyer l’asphalte. Courir vite, sentir la vie, maintenir l’urgence, ne jamais ralentir, jamais faiblir. Respirer fort, mécaniquement, trois inspirations, trois expirations, toujours, même dans les montées. Sentir qu’on brûle, qu’on arrache cette chose, qu’on tient bien là, doigts moites, mains tremblantes. Cette chose qu’on serre, qu’on use, qu’on épuise, ce corps qu’on purge, que diable peut-il contenir pour qu’on l’éprouve ainsi? Courir avec méfiance, avec défiance, sans compromis, sans concession, slalomer entre les voitures, les piétons, les deux-roues, les laisser derrière, tous. S’échapper, partir d’ici, partir de soi. J’avance dans les quartiers nord de la ville. Mes cuisses sont en vrac. Mes genoux, pareil. Je ne m’arrête pas. J’abîme la douleur. Dans l’aube naissante, la brume se dissipe sur l’eau du canal. J’ignore combien de temps je vais pouvoir tenir comme ça.
Asphalte - Matthieu Zaccagna
Le virus accélère encore à l’école...
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Le virus accélère encore à l’école. Les contaminations dans les établissements scolaires ne cessent de grimper, selon des chiffres publiés ce vendredi par le ministère. Au total, 572 072 cas de Covid ont été confirmés chez les élèves en cumul sur les sept derniers jours, contre 463 197 la semaine dernière, selon ces données arrêtées jeudi à la mi-journée. Au sein du personnel, le ministère a compté 35 558 cas sur les sept derniers jours, contre 30 774 la semaine précédente.
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Covid-19: 350 000 nouveaux cas en 24 heures en France
En résumé : - Plus de 31 000 personnes étaient hospitalisées vendredi pour des cas de Covid-19, un nombre stable malgré la contagiosité du variant omicron. - Jean-Michel Blanquer a annoncé...