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Vivement l'Ecole!

Cock Robin...

22 Décembre 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Maryse Condé...

22 Décembre 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Le nouveau-né avait porté ses poings minuscules à hauteur de sa bouche et s’était recroquevillé entre les sabots de l’âne qui le réchauffait. Maya, qui venait d’accoucher dans cette cabane où les Ballandra rangeaient leurs sacs d’engrais, leurs bidons de désherbant et leurs instruments aratoires, se lavait tant bien que mal dans l’eau d’une calebasse qu’elle avait eu la présence d’esprit d’apporter avec elle. Ses joues rebondies étaient inondées de larmes.

Elle ne se doutait pas qu’elle aurait si mal lorsqu’elle abandonnerait son enfant. Elle ne savait pas que la douleur lui déchirerait le ventre de ses crocs acérés. Pourtant, il n’y avait pas d’autre solution. Elle était parvenue à cacher son état à ses parents, à sa mère surtout, qui n’arrêtait pas de divaguer quant à l’avenir radieux qui tendait ses bras à sa fille. Maya ne pouvait revenir chez elle un bâtard entre les bras. Quand elle n’avait plus vu son sang, elle était restée sidérée. Un enfant ! Cette petite chose visqueuse qui urinait et déféquait sur elle, voilà à quoi avaient abouti ses nuits si brûlantes et si poétiques.

Elle avait fini par écrire à son amant, Corazón, mot qui en espagnol signifie cœur et qui convenait mal à ce géant taillé d’une pièce. Comme la troisième lettre était demeurée toujours sans réponse, elle s’était rendue à l’office des croisières qui gérait l’Empress of the Sea où elle l’avait connu pendant la croisière inaugurale à travers les îles. Quand elle s’était présentée au bureau pour obtenir des renseignements, la chabine juchée sur des talons aiguilles lui avait brutalement coupé la parole : « Nous ne donnons aucune information privée sur nos passagers. »

 

Maryse Condé - L'Evangile du Nouveau Monde

 

L'Évangile du Nouveau Monde - broché - Maryse Condé - Achat Livre ou ebook  | fnac

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Raconter l'autre France - Avec Najat Vallaud-Belkacem et Rachid Benzine (Vidéo)

22 Décembre 2021 , Rédigé par Blonde Publié dans #Politique, #Education, #Philosophie

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A propos d'un pamphlet réactionnaire d’écrivains en vue... Edifiant et hallucinant !

22 Décembre 2021 , Rédigé par Liberation Publié dans #Littérature, #Politique

Abbaye Sainte Marie de Lagrasse

EXTRAITS

A l’abbaye de Lagrasse, une croisade littéraire chauffée aux moines

Mis en lumière par un pamphlet réactionnaire d’écrivains accueillis par des chanoines traditionalistes, le petit village de l’Aude, connu par ailleurs pour son festival philosophique annuel de gauche, est devenu le champ de bataille des crispations identitaires.

Comme chaque hiver, le massif des Corbières baigne dans un soleil laiteux, les pieds de vignes glacés tels des mains squelettiques tendues vers le ciel. Depuis des siècles, ce paysage occitan de pierres et de pins se prête aux utopies sacrées ou occultes à l’abri des regards, malgré un indéfectible fond anticlérical : le catharisme est un zombie tenace. Ici, les hommes ont longtemps enterré leurs morts en fumant des clopes à l’extérieur de l’église où il était hors de question de mettre un orteil. C’est pourtant là, à Lagrasse (Aude), au bout d’une route sinueuse comme un toboggan à 40 kilomètres de Carcassonne, la préfecture, que la fine fleur des réacs parisiens a trouvé son «oasis» : une abbaye où l’on célèbre la messe en latin. Ils en ont tiré un livre, Trois Jours et Trois Nuits, emphatique rumination antimoderne à la radicalité stupéfiante mais pile-poil dans le Zeitgeist, visant à dépeindre le petit village en hameau endormi avant l’électrochoc catho. Comprendre : un modèle à suivre pour la nation.

(...)

Le recueil a été bouclé au pas de course pour arriver dans les temps au pied du sapin. Le concept ? Quatorze écrivains, qui se sont succédé dans l’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse ces six derniers mois, racontent leur «grand voyage» immobile en compagnie des chanoines. Chants grégoriens, méditations et potages fades. Conte de Noël raccord avec l’époque, entre confinement et retour du sacré, porté par des plumes omniprésentes médiatiquement, du simili Jack London bougon Sylvain Tesson à l’éternel teuffeur repenti Frédéric Beigbeder. Dans leur sillage, une palanquée d’auteurs très «Figaro-compatibles», dont deux académiciens et une ex-plume de Sarkozy.

(...)

... Pascal Bruckner tape d’entrée sur les «laudateurs de la fraternité» et les «antifas, ces néonazis déguisés en leur contraire» face au risque du «grand remplacement». Tesson, dont la prose boursouflée lisse la violence, s’extasie devant la «grandeur des murs» et la «beauté des frontières», espère «le retour des anciens jours» et prie «pour que le climat se réchauffe». Soit le jour où il faudra passer «à travers une herse barbare […], le signe d’une croix sur le front». Vivement la guerre civile.

L’éditorialiste Franz-Olivier Giesbert s’enthousiasme de voir le christianisme «relever la tête» et ricane d’avance en imaginant «l’article que ne manquera pas d’écrire [sur l’abbaye] le journaliste [de tout] média bien-pensant ne reconnaissant aucun droit aux catholiques […] : tremblez, bonnes gens, les traditionalistes sont de retour». Thibault de Montaigu, dont la trajectoire born again a été couronnée du prix de Flore en 2020, célèbre les «derniers des héros, les seuls braves d’une civilisation mourante, empoisonnée par l’ego et l’hédonisme marchand». Le reste est à l’avenant : mépris pour le pape François et plus généralement Vatican II, coupable d’avoir «répandu le wokisme» (dixit Boualem Sansal), éloge de la frugalité, détestation de la vie mondaine – faut le faire, vu qui parle.

(...)

... «Une messe telle que celle-ci, c’est une machine de guerre», commente admirativement nul autre que Michel Onfray, dans un «très touchant mail» cité par Van der Plaetsen. L’icône athée devenue récemment défenseur de la liturgie intégriste s’est lui aussi retiré à Lagrasse, mais n’a mystérieusement pas rendu son texte à Nicolas Diat, le cerveau derrière le projet.

Cet ex-conseiller de Laurent Wauquiez est un homme d’influence dans les cercles catholiques, éditeur des frères de Villiers (le gestionnaire de parc et le général) et imprésario du cardinal Sarah, dont les positions radicales sur les migrants et les homosexuels en ont fait le papabile anti-François rêvé des tradis. L’idée d’enfermer des écrivains dans un monastère serait venue à Diat en lisant Soumission, de Michel Houellebecq, qui, pour ses recherches, avait tenté une mise au vert avortée dans l’abbaye de Ligugé en 2013, sur les traces de Huysmans.

(...)

... La congrégation, désormais forte de 40 frères et soutenue par des mécènes fortunés, est devenue incontournable dans la région, au point que ces derniers songent sérieusement à y établir un second prieuré. Mandaté par Emmanuel Macron pour sauver les monuments en péril, Stéphane Bern s’est démené pour que l’abbaye bénéficie des subventions du Loto du patrimoine. Robert Ménard, le très droitier maire de Béziers, s’y rend souvent et croise régulièrement les chanoines au stade, dans sa ville. «Ce sont des fans de rugby, tout de blanc vêtus, on ne peut pas les rater en tribune !» commente-t-il auprès de Libération. On les voit aussi du côté de Narbonne, lors des matchs de volley des Centurions. «Des mascottes», raconte un local.

C’était aussi à l’abbaye que le colonel Arnaud Beltrame, assassiné en mars 2018 par un jihadiste à la périphérie de Carcassonne et aujourd’hui considéré comme un saint dans certains cercles traditionalistes, préparait son mariage religieux. Lors de ses funérailles, le père Jean-Baptiste, dépêché par les chanoines, avait espéré que son «sacrifice admirable» ne soit pas un «feu de paille émouvant, mais l’étincelle d’une renaissance». Car le grand projet des chanoines, c’est le «Grand Relèvement», comme ils ont baptisé leur entreprise de restauration de l’abbaye à grands frais, et dont ils feignent d’ignorer l’écho avec la théorie racialiste et complotiste de Renaud Camus. En 2017, les prêtres du diocèse narbonnais s’étaient émus auprès de leur évêque de l’hyperactivité prosélyte des chanoines, dont les messes grégoriennes et les séjours «détente et évangélisation» ou «spécial couples en désir d’enfants» – vantés, notamment, par le site d’extrême droite le Salon beige – attirent les tradis de toute la France.

(...)

... Derrière le président du comité de soutien, Rémi Delafon – discret industriel qui a fait fortune dans la viennoiserie surgelée – on trouve Alexis Brézet, le directeur des rédactions du Figaro, une ancienne préfète de l’Aude, des pontes de la finance et des membres de la French Heritage Society, très select association de philanthropes américains. La famille Dassault (propriétaire du Figaro) tout comme la Fondation Bettencourt ont mis la main au pot. «Une pichenette pour nous aider à nous lancer, assure le père Louis-Marie. Au début, on faisait n’importe quoi, des photocopies disant “envoyez des chèques”. Heureusement, des gens nous ont conseillés, on a appris à demander des subventions, alors que ce n’est pas notre “cœur de métier”.» Discours corporate qu’on retrouve dans la communication abondante des chanoines, désormais rompus aux subtilités des «comex», du «fundraising», et de la fiscalité, avec notamment l’aide de généreux traders à particule.

(...)

... Les chanoines nous avaient pourtant assurés que leur relation avec les élus socialistes était des plus apaisées. Sous l’imposant buste de Marianne en plâtre, René Ortega, natif du village dans son troisième mandat, ne mâche pas ses mots : «Ils sont très forts pour se présenter comme les sauveurs. De l’abbaye. Du village. Du tourisme. Des migrants. Et de la France aussi, non ?» Le maire cherche une formule : «J’allais dire qu’ils avancent en sous-marin, mais non : ils avancent masqués, ils ont deux visages, et ils entendent bien devenir maîtres du village.» Ses griefs sont multiples, du terrain adjacent à l’abbaye transformée en parking non autorisé à la tenue d’offices à Pâques plein à craquer et sans masque, malgré les restrictions sanitaires − dans le livre, le père Louis-Marie dit n’avoir «pas le temps pour le vaccin»«Ils se sentent au-dessus des lois, lâche Bernard Fraisse, l’adjoint moustachu. Pendant deux ans, ils ont fait de l’hôtellerie sans permis. Peut-être parce qu’il n’y a pas que dieu qui les protège. Les gendarmes sont au garde à vous devant eux !»

(...)

Après les éloges dans les journaux proches (le Figarole JDD désormais sous la coupe de Bolloré), quelques articles ont pointé le contenu radical du livre et documenté les accointances des chanoines avec des figures identitaires, comme l’historien Reynald Secher, chantre du «génocide vendéen» et proche d’Eric Zemmour.

(...)

... Patrick Boucheron voit dans «ce livre un pur projet de reconquête politique déguisé en livre de prière, dans un moment tout sauf innocent, tant dans le village qu’au niveau de la nation. Les écrivains conviés à ce projet le savent et en remplissent le cahier des charges, à commencer par Sylvain Tesson, très loin de son image grand public consensuelle, dont le texte est d’une radicalité réactionnaire inouïe. Cela devrait nous poser des questions sur le rôle de ces groupes de presse et d’édition». Le médiéviste tire à boulets rouges sur le projet de restauration des chanoines, «qui renient l’abbaye des Lumières que fut Lagrasse pour la ramener à un passé médiéval fantasmé, dont ils seraient les seuls habitants légitimes face au Banquet qu’ils veulent faire passer pour une assemblée de crypto-communistes». De la rive gauche de la Seine aux remous de l’Orbieu, le Clochemerle audois, comme théâtre des névroses nationales et laboratoire de la droitisation.

Guillaume Gendron

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Le nouveau "comité d'entreprise" de l'éducation nationale fait grincer des dents

22 Décembre 2021 , Rédigé par BFMtv Publié dans #Education

Ministère Éducation nationale, Jeunesse et Sports (@education_gouv) /  Twitter

L'association loi de 1901 Préau, réservée aux personnels actifs et retraités de l'Education nationale, de la Jeunesse et des sports, impose une adhésion payante pour accéder à des offres culturelles.

L'association Préau, lancée mi-décembre à la suite du Grenelle de l'éducation pour proposer des prestations culturelles, sportives ou de loisirs aux personnels de l'Education nationale, a suscité des réactions irritées d'enseignants, qui déplorent notamment l'adhésion payante obligatoire pour y accéder.

Le Grenelle de l'éducation, qui a consisté au printemps en divers ateliers afin de "réfléchir aux modernisations de l'Education nationale", a débouché sur douze engagements, parmi lesquels celui de "bénéficier de nouveaux avantages sociaux" grâce à Préau.

Avantages commerciaux culturels et sportifs

Association loi de 1901, Préau propose à tous les personnels actifs et retraités de l'Education nationale, de la Jeunesse et des sports, ainsi qu'à leur famille, "un bouquet de prestations culturelles, sportives, touristiques, de loisirs et des avantages commerciaux" tels "une billetterie pour le cinéma et les spectacles, une tarification avantageuse pour les plateformes de musique en ligne, les coffrets loisirs, l'équipement sportif" notamment, a indiqué le ministère de l'Education nationale dans un communiqué.

L'association propose deux types d'offres: "des offres spécifiques et exclusives discutées directement avec des partenaires" et "des offres commerciales rassemblées sur une plateforme retenue dans le cadre d'un marché public", précise-t-on au ministère. La société ProwebCE, filiale du groupe Edenred, est titulaire de ce marché.

Préau, qui "n'a ni les modalités de fonctionnement ni les modes de financement ni les compétences d'un CE", est financée par des subventions, destinées au fonctionnement de l'association, et par les cotisations des adhérents pour l'achat de prestations, ajoute le ministère.

Un système d'adhésion "inadmissible"

Mais le lancement de Préau a suscité de nombreux commentaires acerbes d'enseignants sur les réseaux sociaux, critiquant notamment le fait que pour accéder aux offres les personnels doivent d'abord payer une adhésion de 10 euros à Préau.

Pour Jean-Rémi Girard, président du Snalc (Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur), "un comité d'entreprise payant et aux prestations inconnues avant de payer, c'est inadmissible". "On fait croire à un CE alors qu'en fait on demande aux personnels de payer", là où "un CE est financé par l'employeur", a-t-il réagi auprès de l'AFP.

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Renaud...

21 Décembre 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Guillaume Apollinaire...

21 Décembre 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

APOLLINAIRE : Lettres à Lou - Edition Originale - Edition-Originale.com

 

"Au demeurant, je vais en écrire un pour vous tout exprès et nul doute qu'inspiré par une passion aussi violente et puisque c'est de vous qu'il s'agit, d'une essence aussi délicate, je n'écrive là mon livre le plus rempli de cette humanité qui est à mon gré la seule chose digne de toucher les hommes et d'être recherchée par un écrivain.

J'aurais voulu déjà écrire un poème pour vous. Il m'eût été trop personnel et n'eût dépeint que les sentiments que vous avez éveillés en moi et aussi votre grâce. Mais, en somme je ne connais rien de vous sinon que je vous trouve infiniment jolie et digne d'être aimée sans espérance de retour.

Je voudrais tout savoir de vous et je ne sais rien, sinon que vous avez été mariée et ne l'êtes plus".

 

 

"Ma chérie, mon amour si grand pour toi trouve moyen de grandir encore dans l'absence et il grandira sans cesse quand nous serons l'un près de l'autre. Il est comme un grand oiseau qui planerait plus haut que les aéroplanes, il monte sans cesse, oiseau angélique, dans les sublimes régions de l'éther - pas celui de Nice qui sonnait toutes ses cloches à toute volée à tous tes sens - Et c'est plus haut que l'éther même qu'un jour, purs esprits nous nagerons éternellement unis dans l'éternelle volupté de la vie la plus forte, la plus douce, la plus tendre, après nous être aimés par tous nos sens, si aiguisés pourtant, ô ma chérie infiniment sensible et infiniment voluptueuse".

Guillaume Apollinaire - Lettres à Lou

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« Les statistiques du ministère de l’éducation ne semblent pas être parvenues au chef de l’Etat »

21 Décembre 2021 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education

EXTRAITS

Jean-Paul Delahaye, inspecteur général honoraire, et Claude Lelièvre, historien de l’éducation, attirent l’attention, dans une tribune au « Monde », sur « l’inexactitude » des propos récents tenus par Emmanuel Macron sur l’éducation.

Nous avons relevé plusieurs erreurs factuelles dans les propos sur l’éducation tenus le 15 décembre par le président de la République lors de son intervention télévisée [sur TF1]. Emmanuel Macron a justifié la décision de rendre l’instruction obligatoire à 3 ans en indiquant qu’il « y avait 10 % à 15 % des enfants qui n’allaient pas à l’école du tout, les plus modestes. Maintenant, ils y vont ».

Nous attirons l’attention sur l’inexactitude de ce propos. D’après les services statistiques du ministère de l’éducation nationale, dont les informations ne semblent pas être parvenues au chef de l’Etat, 97,7 % des enfants de 3 ans étaient scolarisés en 2019, c’est-à-dire la quasi-totalité de la classe d’âge, au moment du vote de la loi pour une école de la confiance, qui instaure cette obligation.

La loi de 2019 n’a donc eu aucun effet sur la scolarisation des enfants de 3 ans. En revanche, nous observons que notre pays enregistre, sous l’autorité d’Emmanuel Macron, un recul significatif de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, qui était de 11,6 % en 2017 et qui est tombée à 9,4 % en 2020, ce qui, chacun en conviendra, n’est pas vraiment un progrès.

(...)

Emmanuel Macron a également affirmé que « partout où il y a de la pauvreté on a dédoublé les CP et CE1 et on commence à en voir les résultats ». Il faut effectivement alléger les effectifs des classes à l’école primaire et poursuivre l’effort engagé depuis 2013, car l’histoire de notre école ne commence pas en 2017.

De 2013 à 2017, en effet, avait été mis en place dans les écoles de l’éducation prioritaire et des zones rurales isolées le dispositif « plus de maîtres que de classes », qui permettait, outre un allègement des effectifs, une plus grande collaboration entre les enseignants, de manière à diversifier les approches pédagogiques et à être au plus près des besoins des élèves. En 2017, 5 000 postes y étaient consacrés. Alors qu’ils donnaient pleinement satisfaction, ces postes ont été supprimés brutalement et sans évaluation, et ont été utilisés pour le dédoublement des classes. Aujourd’hui, plus de 10 000 postes sont utilisés à cette fin.

(...)

Ajoutons qu’au moment même où les classes étaient dédoublées le gouvernement a permis le retour de la semaine de quatre jours à l’école primaire. Aujourd’hui, exemple unique au monde, plus de 85 % des enfants de notre pays ont perdu le bénéfice d’une cinquième matinée de classe. Comment espérer améliorer les résultats des élèves en les déscolarisant ?

Jean-Paul Delahaye est l’auteur de « Exception consolante » (Editions de la Librairie du labyrinthe, 256 pages, 17 euros).

Claude Lelièvre est l’auteur de « L’Ecole d’aujourd’hui à la lumière de l’histoire » (Odile Jacob, 320 pages, 22,90 euros).

 

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Du CP au CM2 : se représenter l’ordre international

21 Décembre 2021 , Rédigé par France Culture Publié dans #Education

Déterminée par l’enseignement dispensé à l’école, les discours parentaux ou encore la couverture médiatique de l’actualité, la représentation enfantine du monde serait un miroir à peine déformant des conceptions géopolitiques qui traversent nos sociétés.

La question de la représentation enfantine du monde a longtemps été délaissée par les sciences sociales. Assignés par le regard adulte à un environnement limité, de l’ordre de l’intime, se réduisant à la famille, les amis et l’école, les enfants développent pourtant dès le plus jeune âge une conscience du monde qui les entoure. Conscience déterminée par l’enseignement dispensé à l’école, les discours parentaux ou encore la couverture médiatique de l’actualité. 

Si les géographes et sociologues anglo-saxons se sont intéressés de près à cette question depuis les années 90, leurs homologues français leur ont emboîté le pas ces dernières années. Parmi eux, Anne-Cécile Ott, géographe de formation, a mené un travail d’enquête auprès de 248 écoliers parisiens âgés de 6 à 10 ans. Entretiens, questionnaires ou encore dessins de cartes, quelles représentations enfantines du monde ont émergé de son travail ? Quels biais sociologiques et politiques révèlent-elles ? Et quelles inégalités de classes transparaissent à travers ces visions du monde parfois divergentes ? 

Florian Delorme reçoit Anne-Cécile Ott, doctorante en géographie à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.

Si les représentations enfantines du monde se structurent autour de médias –discours familiaux, scolaires, cartes ou reportages- elles se forgent aussi par une expérience immédiate et directe : le voyage, voire le séjour à l’étranger. Expérience encore plus socialement marquée car inégalement accessible et pratiquée différemment selon les milieux. Plus qu’un plaisir ou un loisir, le voyage et la découverte de l’étranger sont même devenus un élément de distinction pour les familles du sommet de la pyramide sociale. Quelles stratégies éducatives internationalisées ces familles de l’élite déploient-elles pour assurer à leur progéniture un avenir prometteur ? Comment ce capital culturel international peut-il devenir une arme décisive dans le processus de reproduction sociale ? Et quels avantages les enfants issus de ces milieux retirent-ils de cette éducation ?  

Avec Anne-Catherine Wagner, professeure de sociologie à l’université Paris I. 

De l’autre côté du spectre social, les enfants d’origine maghrébine qui grandissent dans les quartiers populaires de France construisent une perception du monde très différente de celle des élites. Si elle n’est pas moins internationalisée, elle se structure autour de l’ici –la France- et de l’ailleurs –le pays d’origine de leurs parents ou de leurs grands-parents. Comment les enfants construisent-ils leur rapport à ces deux territoires ? Quel rôle jouent la famille, l’école, les amis ou les médias dans ces représentations ? Asmaa Jaber, enseignante à Sciences Po Paris, a mené une enquête ethnographique de plusieurs années auprès de familles originaire du Maroc et de l’Algérie dans la cité des 3000, à Aulnay-sous-Bois.

Avec Asmaa Jaber, enseignante à Sciences Po Paris. 

Florian Delorme

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Cantates de Bach par Andreas Scholl....

20 Décembre 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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