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Vivement l'Ecole!

"2012-2013, 400 enseignants en poste ont quitté l’Education Nationale. En 2018, ils étaient 1 417."

24 Novembre 2021 , Rédigé par France Culture Publié dans #Education, #Blanquer

Pénurie des enseignant·e·s : quelles causes et quelles conséquences pour  vos enfants ? < Le Ligueur

En 2012-2013, 400 enseignants en poste ont quitté l’Education Nationale. En 2018, ils étaient 1 417. C’est plus du triple. Sur la totalité du nombre d'enseignants en France, le phénomène concerne peu de personnes mais progressivement, il augmente, sur plusieurs années. Comment l'expliquer ?

Sur les 860 000 postes d’enseignants environ que compte la France, les démissions ne représentent qu’une toute petite partie mais leur augmentation progressive, depuis plusieurs années, est un mauvais signal. Dans son édition de lundi, « Le Monde » rappelait que 400 enseignants en poste avaient quitté l’Education Nationale en 2012-2013, et 1 417 en 2018 – c’est plus du triple. Comment expliquer ces démissions ? La désillusion est-elle spécifique à la France ? 

Guillaume Erner reçoit Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie en collège à Saint-Denis, directeur de l'Observatoire de l'éducation de la Fondation Jean-Jaurès, auteur de Prof, mission impossible ? (éditions de l’Aube).

Le métier et la vocation d'enseignant

Iannis Roder s'est notamment intéressé au rapport des enseignants à leur métier. Pourquoi choisissent-ils de l'exercer ?

D'abord par amour de leur discipline, de ce qu'ils vont enseigner, et par amour de la transmission. Ce sont d'abord ces questions-là qui sont mises en avant par les enseignants. Après, vient l'intérêt du travail avec les élèves.

L'augmentation des démissions

Aujourd'hui, ce travail semble parfois mal se passer. Du moins, comment expliquer toutes ces démissions et leur augmentation récente ?

Il n'y a pas d'explication unique, mais plusieurs facteurs. Si les démissions ont pu tripler, rappelons quand même qu'elles représentent 0, 2% du corps enseignant en 2020. Je crois  que c'est d'abord, pour les jeunes professeurs, le choc du réel : on aime ce qu'on apprend, et puis le réel nous dit qu'il n'est pas toujours facile de transmettre ce qu'on aime. La deuxième chose, c'est l'usure. On a interrogé les profs sur la fatigue au travail, et 46% des enseignants ont déjà fait un burn-out professionnel. Une troisième chose, c'est la difficulté d'être mobile, surtout dans le premier degré. C'est parfois très difficile, et on est obligé de rester vingt ans au même endroit, ce qui est considérable. Enfin, il y a le salaire : quand on entre, on commence 1 500, 1 600 euros net, avec un Master 2.

Est-ce que l'on sait où vont ces enseignants qui décident de démissionner ?

Ils vont un peu partout : certains ouvrent leur entreprise, d'autres reprennent la ferme de leurs parents, ouvrent un restaurant... C'est très divers. Il n'y a pas de circuit-type pour un enseignant qui démissionne.

Est-ce que la formation des enseignants peut avoir des responsabilités dans ces abandons ?

Il y a une vraie cassure en 2011. Cette année-là, Nicolas Sarkozy décide la masterisation du recrutement des enseignants : le concours ne se passe plus après la licence, mais à Bac 5. Il s'agit, à ce moment-là, de monter en qualification des profs, mais aussi de réduire la dépense publique en ne rémunérant pas l'année de stage. Donc les nouveaux profs entrant étaient absolument débordés. Ce qu'on a vu alors, c'est un effondrement du nombre de candidat aux concours. Au CAPES de maths, par exemple, tous les postes ne sont pas pourvus pour la première fois : seuls 574 postes sur 950 l'avaient été en 2011. C'est l'année-charnière où l'on voit ce basculement.

L'étendue du problème

Toutes les académies sont-elles concernées ?

Elles le sont toutes, mais celles qui étaient déjà en souffrance le sont encore plus aujourd'hui. Je pense notamment aux académies parisiennes, en particulier Créteil et Versailles, qui souffrent aujourd'hui d'un manque d'enseignants. Si l'on ajoute les démissions, cela devient très problématique.

Est-ce qu'on assiste au même phénomène dans d'autres pays ?

Oui, et l'idée de la masterisation était aussi un projet d'harmonisation européenne. Dans d'autres pays, il y a des vrais problèmes qu'ont montré des études. Par exemple, en Allemagne, il y a un niveau de démission à 5%. Au Royaume-Uni, lors de leur première année, 40% des jeunes professeurs démissionnent. On voit donc que cette harmonisation par la masterisation est un problème. Elle a aussi eu pour conséquence de pénaliser les étudiants des classes populaires. Car deux années d'études, c'est de l'argent. 

Guillaume Erner

A écouter en cliquant ci-dessous

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Des caméras installées dans des salles de classe à Nice

24 Novembre 2021 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Les limites légales de la vidéosurveillance extérieure pour son domicile |  lesfurets

A l’Institut national supérieur du professorat, les profs ont eu la surprise de découvrir à la rentrée un système de vidéosurveillance installé durant les vacances. Une plainte à été déposée auprès de la Cnil.

La rentrée d’un prof est toujours pleine de surprises. Un emploi du temps à trous, une classe difficile ou, gros lot, de nouveaux équipements informatiques. Au retour des vacances de la Toussaint, le 8 novembre, les formateurs de l’université de Nice sont tombés sur une caméra globulaire au-dessus du tableau. La vidéosurveillance s’est immiscée dans deux salles de cours de l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspe) de Nice au sein de l’université Côte d’Azur. La Cnil confirme la réception d’une plainte anonymisée relative à ce dispositif déposée jeudi par un membre du personnel encadrant. Elle est en cours d’instruction.

Olivier Le Dantec est formateur en mathématiques à l’Inspe. Il dispense régulièrement ses cours dans les deux grandes salles désormais équipées de caméras. La salle 16 peut accueillir jusqu’à soixante étudiants, la 24 fait office d’amphithéâtre pour une centaine de personnes. Il y a un faux plafond désuet, trois rangées de néons, une horloge et un vidéoprojecteur. «La caméra, c’est une demi-sphère placée juste au-dessus du tableau. Le prof est filmé de dos, les étudiants de face, détaille-t-il. Pour moi, c’est horrible car il y a une forme d’intimité dans un cours.» Karine Lambert, maîtresse de conférences en histoire, a été alertée de la présence de caméras par une collègue : «Elles sont au-dessus du bureau du prof. C’est une forme de mépris. C’est insupportable car on est dans des espaces d’enseignement où la liberté d’expression est quelque chose d’important, mais aussi pour ce qu’une caméra signifie en termes de surveillance. On donne des cours d’éthique scientifique aux étudiants, notamment sur les précautions à prendre en vidéo. Quand je filme des collègues sur Zoom, je demande un droit à l’image. Ça me met en porte-à-faux sur l’éthique.»

«Droit au respect de leur vie privée»

Le dispositif a été installé par l’université Côte d’Azur «dans le cadre du plan d’équipement de sûreté développé par l’établissement», indique l’université par écrit à Libé : «Les caméras implantées ont donc pour objectif de surveiller les issues principales du site afin de sécuriser les intrusions potentielles conformément aux recommandations du plan Vigipirate. Les caméras sont donc uniquement tournées vers des points d’accès au site.» Les deux salles disposent effectivement de sorties de secours. Pourquoi ne pas avoir installé ces caméras à l’extérieur, comme une dizaine d’autres accrochées récemment ? Pourquoi la caméra au-dessus du tableau n’est-elle pas unidirectionnelle ? «On est dans un univers apaisé, affirme Olivier Le Dantec. Il y aurait eu des vagues d’intrusion ou des problèmes récurrents, on aurait décidé quelque chose collectivement parce qu’on ne se sentait pas bien… je pourrais l’entendre. Mais là, ça n’a pas de fondement.» Les professeurs de l’Inspe contactés, ainsi qu’un syndicaliste, affirment ne pas avoir été prévenus de la mise en place des caméras, ni par leur direction ni en réunion.

La plainte étant en cours d’instruction, la Cnil ne peut communiquer d’éléments relatifs à la légalité ou l’illégalité de ce dispositif. De manière générale, elle établit que «les caméras peuvent filmer les accès de l’établissement (entrées et sorties) et les espaces de circulation. Il est exclu, sauf cas exceptionnels, de filmer les lieux de vie des établissements (cour de récréation, préau, salle de classe, cantine, foyer, etc.) pendant les heures d’ouverture : les élèves comme les enseignants et les autres personnels de l’établissement ont droit au respect de leur vie privée». En 2018, le gendarme français des données personnelles avait adopté deux mises en demeure publiques à l’encontre d’écoles d’ingénieurs ayant recours à des dispositifs intrusifs de vidéosurveillance : «Il a été demandé à ces écoles de redimensionner leur système de vidéosurveillance en cessant de filmer en permanence les salles de cours et lieux de vie, écrivait la Cnil dans son rapport annuel 2018. Il leur a été rappelé que la Cnil considère comme excessif tout système de vidéosurveillance plaçant des salariés ou des étudiants sous surveillance constante.»

Mystère et incompréhension

A l’université Côte d’Azur, on assure que seules les forces de police, sur réquisitions, pourront avoir accès à ces images. Les bandes ne pourront être fournies que par le directeur administratif et le responsable technique du campus. Elles seront stockées un mois maximum conformément au Règlement général sur la protection des données (RGPD), sur un serveur local et sécurisé, dans un lieu sécurisé.

En attendant, les spéculations vont bon train dans les couloirs de l’Inspe de Nice. «C’est quoi l’idée ? C’est de mettre bientôt des caméras dans toutes les salles de classe ? C’est d’habituer les futurs profs ? extrapole délibérément le formateur en maths. C’est sans doute farfelu mais on peut faire ce type d’hypothèses.» Quand un de ses collègues a essayé d’en savoir plus auprès de l’ouvrier qui enterrait les câbles des caméras sous l’allée centrale du campus, il s’est entendu répondre : «Je n’ai pas le droit d’en parler. C’est secret.» Il n’en fallait pas plus pour rajouter du mystère et de l’incompréhension entre les personnels et l’université. D’autres plaintes auprès de la Cnil devraient suivre.

Mathilde Frénois

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L'inquiétante porosité entre les attaques du Figaro magazine et les discours de M. Blanquer

24 Novembre 2021 , Rédigé par Slate Publié dans #Education, #Blanquer

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EXTRAITS

Les enseignants bataillent contre l'appauvrissement de l'école publique, contre les inégalités qu'elle continue d'entretenir voire d'aggraver, pourtant ce serait toujours eux le problème. 

Une petite musique se fait entendre, depuis un an plus insistante. C'est en tout cas à cette époque l'année dernière que j'ai commencé à y faire attention, parce qu'elle intervenait lors d'un épisode particulièrement traumatique, l'assassinat de notre collègue Samuel Paty. Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a cru bon d'affirmer, à cette occasion, que les tendances «islamo-gauchistes» de l'université française avait pour ainsi dire armé, sinon matériellement, du moins idéologiquement, l'assassin.

Il déclare ainsi sur Europe 1, moins d'une semaine après l'attentat: «Ce qu'on appelle l'islamo-gauchisme fait des ravages. Il fait des ravages à l'université, il fait des ravages quand l'UNEF cède à ce type de choses (…). Ces gens-là favorisent une idéologie qui ensuite, de loin en loin, mènent au pire.» Il poursuit, en parlant du terroriste: «C'est un assassin conditionné par d'autres gens, en quelque sorte des auteurs intellectuels de cet attentat.» Les «auteurs intellectuels de cet attentat», l'accusation est gravissime et le raccourci, pour le moins, osé, qui passe de l'université au meurtre abominable dont notre collègue, lui-même produit valeureux de ladite université, fut victime.

Plus récemment, le 19 octobre, lors de la présentation de son plan de formation des enseignants à la laïcité, qui est justement une des réponses apportées par l'institution à l'attentat survenu un an plus tôt, le ministre poursuit la petite musique insidieuse: «Si vous devenez professeur, vous transmettez les valeurs de la République. Et si vous ne les transmettez pas et si même vous militez contre les valeurs de la République, éventuellement sortez de ce métier.» Il ajoute, un peu menaçant tout de même: «Ça n'a peut-être pas été assez clair dans le passé, ça va être désormais très clair dans le présent et dans le futur, au travers de la formation comme de la gestion de la carrière des personnes.»

(...)

Dans une autre partie de l'orchestre, la petite musique est reprise par la presse, en l'espèce le Figaro magazine, qui accuse à son tour la profession des pires maux, avec une une proprement sidérante, dans son numéro du 12 novembre: «École: comment on endoctrine nos enfants. Antiracisme, idéologie LGBT+, décolonialisme... Enquête sur une dérive bien organisée». Que les attaques viennent du ministre ou de la presse de droite, on veut à tout prix, semble-t-il, délégitimer la parole des enseignants et même, allons plus loin, leur place, leur statut. Pourquoi? Difficile de ne pas s'inquiéter devant un discours qui livre, sans scrupule, les acteurs de l'école publique à la vindicte, comme s'il fallait les punir de faire leur métier.

(...)

Les accusations sont d'une violence extrême, on est tenté d'arguer que leur excès même les discrédite, et, finalement, seul l'anonymat les protège d'un procès en diffamation. Inutile d'attendre une confrontation des points de vue, pourtant légitime. L'«enquête» journalistique se réduit à propager des rumeurs, fondées sur le ressenti d'un enseignant isolé parmi toute une communauté éducative, sans que soient jamais questionnés les propres biais idéologiques du témoin. Ainsi, dans le monde tel qu'il va selon le Figaro magazine, quelqu'un vient vous dire, sans qu'on sache véritablement d'où il parle, que les salles des professeurs sont gangrenées par le séparatisme, il ne vous reste qu'à l'accepter comme parole de vérité. Peu importe que les enseignants ne se reconnaissent pas, ni leurs collègues, dans ce portrait: la petite musique a fait son œuvre malfaisante, la machine à fantasmes tourne à plein régime.

(...)

On l'aura compris, ce dossier, qui prétend dénoncer l'«endoctrinement» des enfants par l'institution scolaire, est perclus de biais idéologiques. Ils sont sensibles dans la typographie même, qui met pudiquement entre guillemets des termes comme diversité, féminisme, inclusion... On ne s'étonnera pas de tels biais de la part du Figaro magazine, dont la ligne éditoriale est désormais claire: l'école publique est une cible à abattre. En revanche, on peut être déconcerté par le silence assourdissant du ministre, cinq jours durant, lui qui est omniprésent dans les médias et n'hésite pas à s'exprimer sur à peu près tous les sujets, jusqu'à, tout dernièrement, l'entrée du pronom «iel» dans le Petit Robert en ligne, qui ne serait pas, a-t-il décrété, digne de l'avenir de la langue française.

(...)

On ne peut que constater une porosité certaine entre les attaques du Figaro magazine et les discours de M. Blanquer, alors même que l'Éducation nationale –l'hebdomadaire a raison sur ce point– décline ainsi, officiellement, les «valeurs de la République» si chères au ministre: laïcité, citoyenneté, culture de l'engagement et lutte contre toutes les formes de discrimination. Autrement dit l'institution encourage ses enseignants à mobiliser l'intelligence et l'esprit critique de leurs élèves sur le sexisme, le racisme, l'homophobie, dans une perspective aussi bien diachronique que synchronique.

À vrai dire, on n'est pas loin de la dissonance cognitive, inconsciemment relevée par le magazine, entre une institution d'un côté qui considère que défendre les valeurs de la République, c'est s'ouvrir à la diversité, c'est penser les discriminations, y compris dans leur dimension historique ou systémique, et un ministre de l'autre qui, tout en se faisant le chantre des mêmes valeurs, semble embarrassé par ce qu'elles induisent.

(...)

L'humanisme défendu par les auteurs de la Renaissance ne consiste pas à enfermer l'humanité dans une définition préconçue et inamovible. Il s'agit, bien au contraire, de s'extirper des carcans idéologiques du Moyen Âge, dont on juge alors qu'ils étouffent la pensée, pour se confronter à toutes les manières d'être humain et, quand c'est nécessaire, remettre en cause ses propres certitudes. C'est l'enseignement si précieux des Essais de Montaigne, héritier des sceptiques antiques qui n'a de cesse qu'il n'ait enrichi son esprit, et le nôtre, à force de décentrements, toujours prêt à retravailler courageusement une vérité, à penser contre lui-même.

(...)

Les enseignants, loin d'être les dangereux idéologues peints par le Figaro magazine, s'efforcent de s'inscrire dans cette démarche intellectuelle exigeante et complexe. On peut choisir d'enfermer la culture et la société dans un cadre dogmatique, au risque de les voir dépérir faute de nourriture, et considérer tout décentrement comme une menace mortelle. C'est manifester bien peu de foi dans la vigueur de ses propres valeurs. C'est, surtout, trahir et l'universalisme émancipateur de Kant et l'humanisme ouvert de Montaigne.

Sophie Audoubert

Texte intégral à lire en cliquant ci-dessous

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Covid-19 et fermetures de classes : la FCPE s'inquiète pour la "continuité pédagogique"

24 Novembre 2021 , Rédigé par France Info Publié dans #Education

"Les élèves ont tout au mieux des photocopies pour faire leurs devoirs. Mais ça ne les occupe pas toute une journée", critique la principale fédération de parents d'élèves.

"Nous nous inquiétons du fait que les élèves n'aient pas cours. Les cours à distance n'ont pas fonctionné", a regretté Nageate Belahcen, la co-présidente de la FCPE, la principale fédération de parents d'élèves, mercredi 24 novembre sur franceinfo, alors que plus de 6 000 classes sont désormais fermées sur un total de 527 200 tout compris. Il s'agit majoritairement de classes en école primaire, qui ferment dès le premier cas de Covid-19 détecté chez un des élèves, alors qu'au collège et au lycée, seuls les élèves cas contacts non vaccinés doivent s'isoler une semaine, en vertu du protocole sanitaire actuellement en vigueur.

franceinfo : Ce chiffre de plus de 6 000 classes fermées vous inquiète ?

Nageate Belahce : Évidemment. Mais il nous inquiète surtout d'un point de vue éducatif, pas d'un point de vue sanitaire. On le sait, depuis le début de la crise, que les enfants sont moins atteints par des formes graves. Nous nous inquiétons du fait que les élèves n'aient pas cours. Les cours à distance n'ont pas fonctionné. Quand les classes sont fermées ponctuellement, la continuité pédagogique n'existe pas vraiment. Les élèves ont tout au mieux des photocopies pour faire leurs devoirs. Mais ça ne les occupe pas toute une journée.

Comment s'organisent les parents ?

C'est la débrouille. Il n'y a pas de solution intermédiaire proposée aux parents, puisque les enfants sont renvoyés chez eux, les cas de classes fermées explosent et les élèves n'ont pas d'accompagnement à la maison. Les parents sont donc obligés de prendre des jours de congés pour les garder. Ou de faire du télétravail, ce qui n'est absolument pas gérable, quand ils peuvent le faire.

Le protocole sanitaire est actuellement de niveau 2 au primaire, avec fermeture de classe dès le premier cas de Covid détecté chez un élève. Est-ce que cela vous parait suffisant ? Que faudrait-il faire de plus ?

Depuis le début de la crise, on dit que pour que les gestes barrières puissent être appliqués, il faut des moyens supplémentaires. Il faut des capteurs de CO2, des purificateurs d'air, parce que les salles de classe ne sont pas aérées. Il y a des salles où les fenêtres ne peuvent pas être ouvertes. Les sanitaires, souvent, ne sont pas en état pour recevoir autant d'élèves. Et puis, il faut tester régulièrement les élèves. La semaine dernière, on était à peine à un quart de l'objectif [150 000 tests salivaires réalisés, 600 000 visés]. On ne comprend pas que le gouvernement ne mette pas les moyens pour que les gestes barrières soient respectés. On voit bien, en regardant les cas de Covid à l'école, primaire et secondaire, que le masque ne suffit pas à lui seul.

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Au lycée, les mesures de Blanquer font échec aux maths

24 Novembre 2021 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

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Depuis 2018 et la réforme menée par le ministre de l’Education nationale, les élèves de première et terminale ont perdu près de 20% d’heures d’enseignement en maths.

La réforme du lycée menée par Jean-Michel Blanquer a provoqué une chute très nette des enseignements en mathématiques. Le nombre d’heures pratiquées a baissé de près de 20%, de loin la plus forte diminution toutes disciplines confondues. Une baisse due à la sortie de la matière du tronc commun d’enseignement. Ne pouvant être choisie que comme spécialité, avec un niveau d’exigence élevé (programme et nombre d’heures par semaine comparable à ceux de l’ancienne filière S), elle a rebuté de nombreux élèves. Entre la première et la terminale, les maths sont abandonnées par un nombre record d’élèves.

Résultat : arrivés en dernière année de lycée, au moins 41% des élèves ne font plus du tout de mathématiques, selon les derniers chiffres du ministère. En outre, toujours d’après les données récoltées par l’éducation nationale, plus l’origine sociale d’un élève est favorisée, plus il est susceptible de faire des maths. Et les filles sont plus nombreuses à avoir abandonné la discipline que les garçons.

Les réformes mises en place ont également eu pour effet de morceler l’enseignement, notamment par la création de matières hybrides comme «numériques et sciences informatiques», une classe pouvant être donnée par n’importe quel enseignant de sciences (maths, physique ou biologie). En moyenne, un professeur de mathématiques fait cours à près de huit classes différentes, contre cinq avant la réforme. Un professeur de SES passe quant à lui de six à douze classes différentes.

Ça s’est complexifié également pour les élèves et les administrations. Avant la réforme, les élèves d’une même classe suivaient des cours dispensés par 18 enseignants en moyenne. Après la réforme, ce chiffre est passé à 30. Tout ceci ne risque pas de faire progresser le classement des élèves français en mathématiques, qui a déjà largement chuté comparé aux autres pays.

Savinien de Rivet et Alice Clair

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Hoshi...

23 Novembre 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Chloé Delaume...

23 Novembre 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Ils possèdent le langage et ils contrôlent la langue. Croient-ils. Féminiser les mots dès que l’occasion se présente, le français est une langue vivante, de la population qui le parle nous constituons plus de la moitié. Se battre pour que le masculin ne l’emporte plus sur le féminin, ça passe par la grammaire. Mille femmes et un seul homme, on dit : ils sont contents. Un seul homme et mille femmes, là encore, ils sont contents. C’est un peu compliqué de se penser égale quand les dés sont pipés et que la langue est fourchue.

(...)

La première vague féministe est celle ayant permis le droit de vote et l’égalité juridique. Ce sont les actives suffragettes et le féminisme du mouvement ouvrier. Fin XIXe, milieu XXe. Les vagues se creusent dans les sillons des révolutions industrielles. La deuxième vague déferle au milieu des années 1960 et pendant les années 1970. L’égalité est revendiquée, et le droit de disposer de son corps. Ce sont nos aïeules du MLF, la femme du soldat inconnu, le manifeste des 343 salopes. Le droit à l’avortement libre. Le féminisme matérialiste, le féminisme essentialiste. Féminisme s’écrit au pluriel. La troisième vague féministe est arc-en-ciel, partie des États-Unis dans le milieu des années 1980. Militantes issues des groupes minoritaires, intersectionnalisme, visibilisation des minorités ethno-culturelles ; questions de genre, théories queer. C’est elle qui a su déconstruire, en ses fondements, le patriarcat, en s’attaquant entre autres à la binarité. La troisième vague est activiste, politique et organisée. Dès l’apparition d’Internet, la troisième vague s’y est déployée. Des initiatives individuelles et collectives, des sites, des blogs. Transmission de savoirs, études, index, lexiques, matrimoine, connaissances ; expériences personnelles, recherches et créations militantes, collectifs artistiques, politiques. États-Unis et Canada, courant queer, cyberféminisme, Donna Haraway, manifestes, codes, théories, encore, théories. La quatrième vague féministe est violette, c’est une colère de suffragettes. Majorité visible jusqu’ici silencieuse ; le sexisme ordinaire : une lutte de chaque instant. Elle utilise les technologies numériques et les réseaux sociaux comme outils et comme armes. Reprise quotidienne des informations et chiffres relatifs aux inégalités et aux violences faites aux femmes, création de hashtags qui virent au raz de marée.

Chloé Delaume - Mes bien chères soeurs

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Les maths font les frais de la réforme du bac

23 Novembre 2021 , Rédigé par Les Echos Publié dans #Education

Mathématiques - Accueil | Éducation Manitoba

EXTRAIT

Les mathématiques, la technologie et les sciences économiques et sociales sont les trois disciplines qui ont perdu le plus d'heures depuis la réforme du lycée. D'autres matières, comme l'histoire-géographie, s'en sortent beaucoup mieux. En deux ans, le nombre d'heures dispensées aux élèves a baissé de près de 3 %.

Des disciplines très prisées et d'autres boudées ; un nombre moyen d'enseignants par classe qui est passé de 18 à 28 en moyenne entre 2018 et 2020… La réforme du lycée et le choix des nouvelles spécialités qui ont remplacé les anciennes série s ont reconfiguré l'offre de formation dans les établissements, selon une étude du service statistique du ministère de l'Education nationale qui vient d'être publiée.

A la rentrée 2019, les élèves de première générale ont, pour la première fois, choisi trois enseignements de spécialité, à raison de quatre heures de cours par semaine et par spécialité. A la rentrée 2020, ils en ont conservé deux, avec pour chacune six heures de cours par semaine.

Trois disciplines très touchées

La première conséquence de la réforme porte sur le nombre d'heures par discipline. En deux ans, le nombre d'heures dispensées par les professeurs de mathématiques a baissé de plus de 18 % en première et terminale générale et technologique. La baisse résulte en partie de la disparition des mathématiques du tronc commun d'enseignement, mais aussi du choix des élèves, souligne l'étude.

D'autres disciplines ont souffert, comme la technologie (-27 % du volume d'heures en deux ans) ou les sciences économiques et sociales (-14 %).

 
 
(...)
 
Marie-Christine Corbier
 
Suite et fin en cliquant ci-dessous
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Valérie Pécresse en avant pour aller en arrière toute - Par Claude Lelièvre

23 Novembre 2021 , Rédigé par Mediapart - Claude Lelièvre Publié dans #Education, #Politique

ANNALES DE L EXAMEN D ENTREE EN 6e DES LYCEES, COLLEGES ET C.C., 1956 de  VUIBERT A. | Achat livres - Ref RO60048082 - le-livre.fr

L'ex-ministre de l'enseignement supérieur de se distingue lors de la primaire organisée au sein de ''LR'' par des propositions (examen d'entrée en sixième, augmentation de deux heures des horaires dévolus au ''lire-écrire-compter'' dans l'élémentaire, focalisation unilatérale sur la ''transmission'') au rebours des deux ministres de la période gaullienne d'avant Mai 68 : Fouchet et Peyrefitte.

L'examen d'entrée en sixième

Il a été créé par deux arrêtés successifs (du 1er septembre 1933 et du 13 février 1934) à la suite de la décision de rendre progressivement gratuit l'accès aux classes de l'enseignement secondaire . A la ''barrière de l'argent'' qui jusque là limitait l'accès à l'enseignement secondaire aux enfants des classes socialement favorisées (à l'exception des rares boursiers triés sur le volet par des concours de bourses difficiles) est substituée une autre ''barrière'' (un examen d'entrée) , car il n'est pas envisagé alors un seul instant que l'école de l'élite (le secondaire) soit submergée par l'entrée massive des enfants du peuple

Le décret du 23 novembre 1956 supprime « l'examen d'entrée en sixième pour les élèves de l'enseignement public dont les résultats de la dernière année scolaire auront été égaux ou supérieurs à la moyenne »

On est alors dans une période où l'on considère que l'âge de la fin de la scolarité obligatoire doit être repoussée. C'est décidé finalement dès le début de la période gaullienne, par une Ordonnance de 1959. Il est prévu que les enfants ayant six ans cette année là auront obligatoirement deux années d'instruction supplémentaires.

Et, en 1963, le ministre de l'Education nationale Christian Fouchet (très fermement soutenu par le Président de la République Charles de Gaulle) institue le collège d'enseignement secondaire (CES) par lequel peuvent désormais transiter tous les élèves de 11-12 ans à 15-16 ans.

Les projets du ministre de l'Education nationale Alain Peyrefitte avant Mai 68

Dès son arrivée au ministère de l’Éducation nationale en mai 1967, le très gaullien Alain Peyrefitte a réuni chaque semaine un groupe de travail qui a élaboré en quelque six mois un plan de réformes en 27 points (27 points qui figurent – bien des années plus tard – in extenso en Annexes du tome III du livre d’Alain Peyrefitte intitulé C’était de Gaulle, signe de l’importance persistante qu’il leur accordait).

Lors de la communication qu’il a faite au conseil des ministres du 28 février 1968, le ministre de l’Éducation nationale Alain Peyrefitte a été très clair : « La réforme de l’enseignement engagée [à savoir la mise en place des collèges d’enseignement secondaire à partir de 1963] a profondément modifié les cadres de l’organisation scolaire, le contenant. Pour donner tout son sens à cette œuvre, il faut s’occuper du contenu. Les méthodes pédagogiques n’ont guère évolué depuis le siècle dernier, ni même depuis le xviie siècle. Or rien n’est plus difficile que de faire changer l’esprit et les méthodes. La démocratisation amène dans l’enseignement secondaire des enfants culturellement défavorisés ; ils ne sont pas justiciables des méthodes qui réussissent auprès des enfants culturellement favorisés ».

Les points de la réforme envisagée (groupés sous le nom de « rénovation pédagogique) n’en sont plus alors au statut d’avant-projets, car ils doivent faire l’objet d’une mise en œuvre expérimentale à la rentrée de septembre 1968 dans cent écoles primaires et trente collèges. Il est dit explicitement que « le cours magistral doit disparaître presque complètement à tous les niveaux ». Et il est prévu de remplacer les devoirs à la maison par des interrogations écrites ou orales donnant l’occasion aux élèves d’améliorer leur capacité d’expression et de s’évaluer eux-mêmes (par l’auto-correction). Il est prévu que le latin disparaisse entièrement en sixième et cinquième.

A l'important colloque tenu à Amiens à la mi-mars 1968, le ministre de l'Education nationale Alain Peyrefitte affirme ne voir une solution que par « la réforme des méthodes de l’enseignement » et précise que « tout cela signifie que nous voulons des maîtres qui soient moins les serviteurs d’une discipline que les serviteurs des enfants ; des maîtres qui sachent, certes, de quoi ils parlent, mais aussi et surtout à qui ils parlent. ». « C’est seulement par cette réforme des méthodes de l’enseignement, conclut le ministre Alain Peyrefitte, que l’école peut remplir aujourd’hui sa mission de toujours, celle d’initier à une culture ; or cette initiation, aujourd’hui, ne peut qu’être une invention ».

Bon, il paraît que « LR » se situe dans la filiation gaulliste et que Valérie Pécresse est allée se prosterner à Colombey-les-Deux-Eglises. Mais toute la période gaullienne était tendue vers un avenir autre , notamment en matière d'Ecole. Et là, c'est l'inverse. Valérie Pécresse , en particulier, se met en avant pour aller en arrière toute.

Claude Lelièvre

Le calcul à l'examen d'entrée en 6e 300 problèmes classés par chapitre dans  l'ordre du programme - Cours moyen classes de 7e des lycées collèges et  cours complémentaires - Les mementos du

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Pour les jeunes enseignants, « le choc a toujours lieu entre l’idéal du métier et le réel »

23 Novembre 2021 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education

Durer dans le métier d'enseignant Regards franco-allemands - broché -  Anne-Laure Garcia, Françoise Lantheaume - Achat Livre ou ebook | fnac

EXTRAITS

Selon la sociologue Françoise Lantheaume, les conditions d’entrée dans le métier sont très difficiles pour nombre de jeunes enseignants, qui mettent du temps à s’acclimater à la réalité de la profession.

Françoise Lantheaume, sociologue, chercheuse en sciences de l’éducation à l’université Lyon-II, est la co-auteure de Durer dans le métier d’enseignant (Academia-L’Harmattan, 2019). Elle rappelle que le mouvement de démissions à l’école n’est pas « propre à la France », avant d’en analyser les raisons et l’impact au sein d’un secteur de plus en plus « hétérogène ».

Une augmentation des démissions d’enseignants est constatée, et elle est proportionnellement plus importante chez les jeunes enseignants que chez ceux qui, après quinze ou vingt ans de métier, disent se sentir usés. Comment l’analysez-vous ?

C’est un phénomène nouveau, à relativiser rapporté au volume global d’enseignants, mais qui commence à être documenté : le service statistique du ministère de l’éducation [la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, DEPP] a compté 0,2 % de démissionnaires en 2020, contre 0,08 % durant l’année scolaire 2012-2013. Les départs de stagiaires expliquent en grande partie cette évolution, nous dit la DEPP, évolution amplifiée par l’augmentation des postes aux concours sur les années de l’enquête. Seulement 0,1 % des titulaires qui enseignent depuis au moins cinq ans démissionnent, contre 2,6 % des stagiaires.

Au-delà du tableau statistique général, des inégalités territoriales fortes se dessinent. D’une académie à l’autre, on peut avoir des publics d’enseignants et des conditions d’exercice très différents qui ont des conséquences sur les démissions… ou sur la persévérance.

(...)

« Il y a un choc entre le métier idéalisé et la réalité », nous disent nombre de jeunes enseignants dans leurs témoignages. Est-ce aussi votre constat ?

L’acclimatation au métier se fait tardivement pour beaucoup d’enseignants. La formation est d’un haut niveau disciplinaire, mais le lien avec la pratique est dilué. Il y a aussi une fausse idée partagée par les enseignants novices qui voudrait que la formation réponde à toutes les situations de la vie de la classe. Or le choc a toujours lieu – et a toujours eu lieu – entre l’idéal [du métier] et le réel. La réalité du travail est toujours pleine d’imprévus.

(...)

Les démissions sont aussi le fait d’enseignants expérimentés. Comment l’expliquer ?

Oui, on en compte chez des enseignants plus âgés, notamment parmi ceux qu’on appelle les « reconvertis », ces femmes et ces hommes qui embrassent le métier après une première carrière dans le privé. Ils ont des attentes très fortes en matière de réalisation personnelle ; ils ont souvent quitté un bon poste, bien rémunéré, pour « donner du sens » à leur trajectoire professionnelle. Or ces reconvertis accumulent souvent les déconvenues, sur le plan de la pesanteur ressentie du « système » qu’ils supportent assez mal, comme, parfois aussi, dans la relation aux élèves qu’ils avaient idéalisée. Sans compter qu’ils espéraient, très souvent, reprendre le contrôle sur leur temps de travail, rééquilibrer vies personnelle et professionnelle : sur ce plan-là, également, beaucoup déchantent.

(...)

Mattea Battaglia

Article complet à lire en cliquant ci-dessous

https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/22/pour-les-jeunes-enseignants-le-choc-a-toujours-lieu-entre-l-ideal-du-metier-et-le-reel_6103132_3224.html?xtor=EPR-33281056-[education]-20211123-[_titre_1]&M_BT=115764035545371

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