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Vivement l'Ecole!

2022: en route vers les idées...

17 Avril 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Politique

2022: en route vers les idées...

Dans le film "Alice et le maire" dont parlaient - c'était sur France Inter, le 28 septembre 2019 - son réalisateur Nicolas Pariser et Najat Vallaud-Belkacem (voir lien en bas de page), une question a été posée: 

"Qu'est-ce qu'une idée?"

Ce n'était pas l'objet de l'émission mais c'est l'un des prétextes au film.

Question que je me suis à mon tour posé en la complétant:

Qu'est-ce qu'une idée politique en vue de 2022 et de l'échéance présidentielle ?

L'Histoire de la Ve République - pour ne pas remonter à Platon - regorge, fourmille et déborde d'idées de toutes sortes. Elles sont, à quelques exceptions près, inscrites dans le sacro-saint "pragmatisme". Ce "pragmatisme politique" qui n'a eu pour effets que freiner les enthousiasmes, les envies et annihiler les rêves, les candidat-e-s "rêveurs" ne dépassant jamais la barre des 5%.

Depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Elysée, ces idées "pragmatiques" naissent d'un discours très souvent incompréhensible à une immense majorité de français. En 2016/2017, durant la campagne, le candidat "En Marche" et ses soutiens ont ajouté au "pragmatisme" le "flou conceptuel". Jamais aucun observateur ne pouvait - et ne peut toujours pas aujourd'hui - exactement traduire les propos tenus par le candidat. En même temps - formule macronienne brevetée - chacun pouvait y trouver son "bonheur" tant ce flou faisait office de projet. J'engage chacun à lire un ou les discours du candidat comme du Président Macron. Tous sans exception sont construits, non pas sur des idées, sinon quelques citations dont l'interprétation laisse à désirer, mais sur le triptyque suivant: "Flou/Projet/Feuilleton":

- flou: pour ne jamais trop en dire et interdire aux commentateurs de se saisir d'éléments précis pour pouvoir les contredire en argumentant;

- projet: pour en permanence emmener les commentateurs et les français vers des lendemains hypothétiques. A ce point hypothétiques que souvent l'idée de projet se perd, s'oublie, avant très vite de passer à une autre, puis une autre, puis une autre. L'horizon d'attente permanent et les français transformés en "patients";

- feuilleton: le "projet", ou la gestion d'une crise ou tout autre "moment", sont découpés en épisodes successifs terminés par la formule "A suivre". La nation est embarquée dans des étapes "hyper commentées" par des chroniqueurs et experts nourrissant l'histoire et en écrivant une partie au grand plaisir du pouvoir qui n'en demande pas tant.

2022, je l'espère verra la fin de cette construction qui fait du peuple un ensemble de spectateurs/auditeurs passifs, soumis aux lois des sondages, courbes et pourcentages, par l'Audimat et les enquêtes bâclées où le micro-trottoir fait office de représentation de l'opinion générale.

Vivement le retour triomphal des idées! A condition d'essayer d'en dessiner quelques contours

Une idée politique se devra d'être évidemment compréhensible sans être simpliste. Oui, il faut cesser de croire que la complexité d'un propos serait gage de "génie". Les "synergies", c'est joli sur un plateau. Cela "fait" expert. Mais le citoyen veut entendre des humains comme lui, des gens qui doutent parfois, des candidats qui n'apportent pas la certitude de succès annoncés, jamais aboutis. D'où les déceptions récurrentes. Savoir qu'on ne sait pas, c'est le début de la sagesse et la naissance de la philosophie.

Elle devra être galvanisante. L'utopie ne doit pas être excessive - un équilibre à trouver - mais elle doit faire son retour. Si la jeunesse du monde suit Greta Thunberg, ou en France Camille Etienne, ce n'est pas parce qu'elles sont des expertes "sachantes" - ce qu'elles n'ont jamais prétendu être - mais parce qu'elles portent des utopies, des rêves de monde meilleur, plus juste, plus "propre". Un monde où tous les possibles seraient à nouveau présents, et pour toutes et tous. Pas seulement pour quelques-uns, toujours les mêmes.

Elle devra se rapprocher des préoccupations locales. Difficile certes car il existe un nombre incalculable de "lieux". Néanmoins, tous ces "lieux" sont traversés, reliés par des constantes permanentes. En s'adressant à cet urbain aisé, à ce banlieusard fatigué, à ce rural lointain, à ce français expatrié, en s'adressant aux femmes, à la jeunesse quelle qu'elle soit, aux populations des cités dites "difficiles" regorgeant d'énergie et de trésors, aux étrangers vivant sur notre sol, bref à toi et à moi, alors cette idée politique viendra sonner aux oreilles et permettra à chacune et chacun de s'approprier l'espoir qu'elle porte, le soin qu'elle apporte, contrairement aux propos actuels du Président de la République, se perdant dans un vocabulaire managérial qui ne s'adresse qu'à une partie de la population, celle qui dirige, oubliant celle qui est priée de bien vouloir obéir.

Enfin - mais il y aurait tant à dire et je laisse le soin à toutes et tous d'écrire et de dire la suite - l'idée politique d'après devra respecter les français. Les respecter en reflétant TOUJOURS, d'une manière ou d'une autre, la réalité des inégalités sociales par une "sociologie de l'idée". Ces inégalités qu'Emmanuel Macron méprise, pensant du haut de sa suffisance qu'il suffit de "traverser la rue pour trouver un emploi".  Inégalités sociales que l'extrême droite utilise - Eric Zemmour s'emparant de Jaurès et Blum - pour mentir au peuple, prendre le pouvoir et trahir ce même peuple si par malheur un jour elle parvient à l'Elysée.

Les années à venir doivent nourrir les français - et les français nourrir ces années - d'idées non seulement différentes de celles qui triomphent en "Macronie",  mais différentes aussi et surtout par le renouvellement qu'elles provoqueront dans les esprits anesthésiés d'un peuple qui ne demande qu'à agir pour mieux vivre ensemble.

Christophe Chartreux

https://www.franceinter.fr/emissions/on-aura-tout-vu/on-aura-tout-vu-28-septembre-2019

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Noé Preszow...

17 Avril 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Georges Simenon...

17 Avril 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

JUSQUE minuit, voire jusqu’à une heure du matin, il suivit la routine de tous les soirs, ou plus exactement des samedis, qui étaient un peu différents des autres jours.

Aurait-il vécu cette soirée-là autrement, ou se serait-il efforcé de la savourer davantage, s’il avait prévu que c’était sa dernière soirée d’homme heureux ? Cette question, et beaucoup d’autres, y compris de savoir s’il avait jamais été réellement heureux, il faudrait plus tard qu’il essaie d’y répondre.

Il n’en savait encore rien, se contentait de vivre, sans hâte, sans problèmes, sans même avoir pleinement conscience de les vivre, des heures si pareilles à d’autres qu’il aurait pu croire les avoir déjà vécues.

C’était rare qu’il fermât le magasin à six heures précises. Presque toujours, il laissait quelques minutes s’écouler avant de se lever de sa table de travail, devant laquelle étaient suspendues à des petits crochets les montres en réparation, et de retirer de son orbite droite la loupe cerclée d’ébonite noire qu’il portait presque toute la journée comme un monocle. Peut-être, après des années, gardait-il encore l’impression qu’il travaillait pour un patron et craignait-il de paraître avare de son temps ?

Mrs Pinch, qui tenait, à côté, l’agence de vente et de locations d’immeubles, fermait à cinq heures précises. Le coiffeur, de son côté, de peur d’être en retard, commençait à refuser des clients à partir de cinq heures et demie et Galloway, au moment d’ouvrir sa devanture, le voyait presque toujours monter dans sa voiture pour rentrer chez lui. Le coiffeur avait une jolie maison dans le quartier résidentiel, sur la colline, et trois enfants à l’école.

Pendant quelques minutes, avec des gestes précis, un peu lents, d’homme habitué à manier des choses délicates et précieuses, Dave Galloway vidait l’étalage de ses montres et de ses bijoux qu’il rangeait dans le coffre-fort au fond de sa boutique.

La plus chère des montres ne valait pas tout à fait cent dollars et il n’y en avait qu’une à ce prix-là. Les autres étaient beaucoup meilleur marché. Tous les bijoux étaient en plaqué, avec des imitations de pierres précieuses. Il avait essayé, au début, de vendre des bagues de fiançailles ornées d’un diamant véritable, un diamant d’environ un demi-carat, mais les gens d’Everton, pour ce genre d’achats-là, préféraient aller à Poughkeepsie ou même à New-York, peut-être parce qu’ils auraient été gênés d’acheter leur bague de fiançailles par mensualités à quelqu’un qu’ils connaissaient.

Il plaça dans un casier du coffre le contenu du tiroir-caisse, enleva sa blouse écrue qu’il suspendit à son crochet derrière la porte du placard, endossa son veston et s’assura d’un coup d’œil que tout était en ordre.

On était en mai ; le soleil était encore assez haut dans le ciel d’un bleu très doux et, toute la journée, l’air était resté immobile.

Quand il eut retiré le bec-de-cane de la porte et qu’il fut sorti, il jeta machinalement un coup d’œil vers le cinéma, le Colonial Theatre, dont l’enseigne au néon venait de s’éclairer, bien qu’il fît grand jour. Il en était de même chaque samedi, à cause de la séance de sept heures. Il y avait une pelouse devant le théâtre, quelques tilleuls dont le feuillage frémissait à peine.

Sur le pas de la porte, Galloway alluma une cigarette, une des cinq ou six cigarettes qu’il fumait par jour, puis il contourna lentement le long immeuble dont le rez-de-chaussée était occupé par des boutiques.

Il habitait au premier étage, juste au-dessus de son magasin, mais aucune communication n’existant entre celui-ci et son appartement, il devait tourner à gauche après l’échoppe du coiffeur, passer derrière, où se trouvait l’entrée des logements.

Comme presque tous les samedis, son fils était venu dans le courant de l’après-midi pour lui annoncer qu’il ne rentrerait pas dîner. Sans doute mangerait-il un hot dogou un sandwich quelque part, plus que probablement au Mack’s Lunch.

Galloway gravit l’escalier, tourna la clef dans la serrure et alla tout de suite ouvrir la fenêtre d’où il avait à peu près la même vue que de son établi, avec les mêmes arbres, l’enseigne du cinéma dont les lumières, en plein soleil, étaient saugrenues, presque inquiétantes.

 

Georges Simenon - L'horloger d'Everton

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Bac 2021: «On ne sait pas à quelle sauce on va être mangés»

17 Avril 2021 , Rédigé par Médiapart Publié dans #Education

Emplois du temps chamboulés, épreuves écrites annulées, cours à distance et incertitude sur la nouvelle épreuve du « grand oral » : à l'approche du bac, les élèves de terminale s'inquiètent pour la valeur de leur diplôme.

Dans « À l'air libre », Coralie, élève de terminale au lycée Delacroix à Drancy, et Yasid Bouaza, professeur d'histoire-géographie, témoignent de leurs difficultés à préparer sereinement le baccalauréat en temps de Covid. 

Célia Mebroukine

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Vaccination des enseignants : le grand foutoir !

17 Avril 2021 , Rédigé par Pascale Fourier/Médiapart blog Publié dans #Education

Trouvé sur le groupe StylosRougesTrouvé sur le groupe StylosRouges

Qui se promène sur les sites académiques pour vérifier ce qui est dit sur la vaccination prochaine des enseignants ne peut qu'être sidéré : le manque d'organisation est manifeste et la vaccination laissée à la libre organisation apparemment de chaque académie, voire de chaque Inspection académique... Le grand foutoir, par l'exemple des académies de la région parisienne...

Bien sûr, il y a des académies où des efforts de facilitation ont été faits, comme c'est le cas de l'Académie de Bordeaux pour laquelle l'enseignant de plus de 55 ans qui souhaiterait se faire vacciner n'a qu'à cliquer pour pouvoir prendre facilement rendez-vous ( même si certains département n'offrent aucune place et que le seul vaccin, quand il est accessible, est l'Astra-Zeneca). 29 centres répartis dans chaque département de cette très grande académie, pour les plus de 8000 enseignants du public de plus de 55 ans ( si l'on retient le ration de 13% d'enseignants de cet âge sur le total d'enseignants en poste), soit 278 enseignants par lieu de vaccination, auxquels il faut ajouter cependant les enseignants du privé, les AESH qui s'occupent des élèves en situation de handicap et les autres adultes en contact avec les élèves.

Là où la situation interroge plus, c'est dans les très grosses académies de la région parisienneParis, mais surtout Créteil et Versailles, fortes respectivement d'environ 2 600,  7 700 et 10 270 enseignants du public de + de 55 ans ( à l'exclusion de tous les autres éligibles à cette vaccination prioritaire).

Vers combien de centres sont orientés les enseignants de ces académies?

Paris, 1 centre - 2600 + de 55 ans (+ privé, AESHh, AED, etc)
Créteil : 7 700 + de 55 ans  (+ privé, AESHh, AED, etc)
3 centres ouverts samedi 17 et dimanche 18 Avril
1 centre ouvert samedi 17 Avril
soit 1000 vaccinations par jour et par centre ouvert si tous les enseignants de plus de 55 ans souhaitaient se faire vacciner
Versailles : 10 270 + de 55 ans ( (+ privé, AESHh, AED, etc))
3 centres ouverts samedi 17 et dimanche 18 Avril
2 centres ouverts, soit samedi 17, soit dimanche 18.
soit 1280 vaccinations par jour et par centre ouvert si tous les enseignants de plus de 55 ans souhaitaient se faire vacciner, soit 142 vaccinations à l'heure, si on prend en compte un empan de 9 h d'ouverture, ce qui n'est pas le cas partout..., 71 si l'opération est réitérée le week-end suivant, celui qui précède la rentrée en présentiel des enseignants de l'enseignement primaire.

Peut-être le gouvernement table-t-il sur le fait que les enseignants, qui ne peuvent avoir accès qu'à l'Astra-Zeneca, se refuseront, comme nombre de Français, à se faire vacciner avec ce vaccin contesté. Parce qu'il n'est pas innocent que le Gouvernement ait choisi cet âge de 55 ans. 55? pourquoi 55 et pas 50? Simple : un bon moyen d'écouler les stocks d'Astra-Zeneca qui ne trouvent preneurs... Mais si le Gouvernement et le Ministre de l'Education Nationale avaient réellement souhaité une vaccination digne de ce nom pour protéger les premières lignes que sont indéniablement les enseignants, ils s'y seraient pris incontestablement différemment. Mais il s'agit bien en fait d'éteindre la révolte qui gronde dans les rangs enseignants, et d'intoxiquer les médias qui se feront le relais de la vaccination des enseignants - sans en vérifier la réalité.
Pascale Fourier
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Sydney Bechet...

16 Avril 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Cesare Pavese...

16 Avril 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

 

Extrait – 28 avril 1936

Et alors, alors, est-ce vraiment seulement elle que je pleure ? Elle qui m’a « eu » ? Mais, si tout le reste est inchangé, que représente-t-elle de plus qu’une banale déception sentimentale ?
Joyeux jeune homme, il n’est même pas permis de se laisser sombrer dans une grande catastrophe ; cette catastrophe n’existe pas, nous sommes comme avant, nous avons brûlé sept ans, il y a eu de charmantes soirées, recommençons, mais sans hurler, et n’oublions pas qu’il n’y a pas de raison pour que, dans sept autres années, nous ne tenions pas de nouveau les mêmes propos. Et puis encore, et puis encore. Mais qui est-ce qui nous a dit que la vie était quelque chose d’agréable ? Jeune homme, nous avons encore des illusions juvéniles.
Mais, s’il est vrai que ça se passe comme ça pour tout le monde, comment se fait-il que les vieillards n’aient pas tous des visages bouleversés, torturés, abattus, brisés, et qu’ils soient au contraire si tranquilles ?
L’unique chose claire, c’est pourquoi les morts se putréfient. Avec tout ce poison dans le corps.

 

Extrait – 30 septembre 1937

Les seules femmes qu’il vaut la peine d’épouser sont celles que l’on ne peut se risquer à épouser.
Mais voici le plus atroce : l’art de la vie consiste à cacher aux personnes les plus chères la joie que l’on a à être avec elles, sinon on les perd.

 

Extrait – 16 novembre 1937

Pour posséder quelque chose ou quelqu’un, il faut ne pas s’abandonner à ce quelque chose ou à ce quelqu’un, ne pas perdre la tête, rester en somme supérieur à ce quelque chose ou à ce quelqu’un. Mais c’est la loi de la vie que l’on jouit seulement de ce à quoi on s’abandonne. Ils étaient malins les inventeurs de l’amour de Dieu : il n’existe pas autre chose que l’on possède et dont on jouisse à la fois.

 

Extrait – 5 janvier 1938

L’art de vivre, c’est l’art de savoir croire aux mensonges. Le terrible c’est que, ne sachant pas quid sit veritas, nous sachions néanmoins ce qu’est le mensonge.

 

Extrait – 3 décembre 1938

Quand nous lisons, nous ne cherchons pas des idées neuves, mais des pensées déjà pensées par nous, à qui la page imprimée donne le sceau d’une confirmation. Les paroles des autres qui nous frappent sont celles qui résonnent dans une zone déjà nôtre – que nous vivons déjà – et la faisant vibrer nous permettent de saisir de nouveaux points de départ au-dedans de nous.

 

Extrait – 26 avril 1939

La compagnie d’une personne aimée fait souffrir et vivre dans un état violent. Il faut choisir la compagnie de celle qui nous est indifférente, mais alors notre rapport avec elle est plein de restrictions mentales, et on désire continuellement rester seul, et au-dedans de nous on la supprime.

 

Extrait – 15 octobre 1940

On obtient les choses quand on ne les désire plus.
Pour consoler le jeune homme à qui arrive un malheur, on lui dit : « Sois fort, prends cela avec courage ; tu seras cuirassé pour l’avenir. Cela arrive une fois à tout le monde, etc. » Personne ne pense à lui dire ce qui est par contre vrai : ce même malheur t’arrivera deux, quatre, dix fois – il t’arrivera toujours parce que, si tu es ainsi fait que tu luis as tendu le flanc maintenant, la même chose devra t’arriver dans l’avenir.
Typologie des femmes : celles qui exploitent et celles qui se laissent exploiter. Typologie des hommes : ceux qui aiment le premier type et ceux qui aiment le second.
Les premières sont mielleuses, urbaines, des dames.
Les secondes sont âpres, mal élevées, incapables de se dominer. (Ce qui rend grossier et violent, c’est la soif de tendresse.)
Ces deux types confirment l’un et l’autre l’impossibilité de communion humaine. Il y a des serviteurs et des maîtres, il n’y a pas d’égaux.
La seule règle héroïque : être seul, seul seul.
Lorsque tu passeras une journée sans présupposer ni impliquer dans aucun de tes gestes ou de tes pensées la présence d’autrui, tu pourras te dire héroïque.
Ou autrement être le Christ – c’est-à-dire s’annihiler. Mais tu l’as dit hier – personne ne renonce à ce qu’il connaît – et toi, tu connais trop de choses.

 

Cesare Pavese - Le métier de vivre

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Comment les morts du Covid ont disparu des discours d'Emmanuel Macron

16 Avril 2021 , Rédigé par Huffington Post Publié dans #Politique

https://s.france24.com/media/display/31d33a3c-775d-11ea-8998-005056bf87d6/w:1280/p:16x9/000_1QE7S6.webp

Depuis quelques mois, le chef de l'État a adopté une communication moins anxiogène, occultant le bilan humain de l'épidémie en France.

POLITIQUE - Prenez votre smartphone. Ouvrez l’application TousAntiCovid. Glissez jusqu’à la section “infos”, puis cliquez sur “voir tous les chiffres”. Apparaissent alors tous les indicateurs de l’épidémie. Tous? Il en manque un, et non des moindres: celui des morts du covid-19. Un vide qui fait écho à l’oubli progressif de la mort qui s’est installé au sein de la sphère politique, et que la barre symbolique des 100.000 décès vient brutalement rappeler. 

“Depuis le début de la pandémie, 100.000 Françaises et Français ont succombé au virus. Nous avons tous une pensée pour leurs familles, leurs proches, pour les enfants qui ont perdu un parent ou un grand-parent, les fratries endeuillées, les amitiés fauchées”, a tweeté Emmanuel Macron. Avant de promettre: “nous n’oublierons aucun visage, aucun nom”.

Pourtant, l’oubli des morts, c’est bien ce qui agaçait certains scientifiques ces derniers temps. Dans une tribune publiée début avril dans L’Express, le professeur Gilles Pialloux déplorait cette tendance à occulter le coût humain de l’épidémie. “La disparition de ce mot gomme au passage tout débat éthique et citoyen autour du prix payé en vies humaines à cette pandémie”, écrivait le chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon à Paris.

Virage des vœux présidentiels 

Au sein du Conseil scientifique censé éclairer la politique sanitaire de l’exécutif, c’est la même résignation qui demeure. Dans leur note du 11 mars, les Sages soulignaient qu’une “certaine indifférence face aux chiffres des décès s’installe” dans la société. Au sommet de l’État, le terme avait aussi disparu. Dans sa dernière allocution, Emmanuel Macron a préféré l’euphémisme, en évoquant les 100.000 familles “endeuillées”, sans référence explicite à la mort. 

Lors de son discours du 28 octobre annonçant le second confinement, Emmanuel Macron n’affichait pourtant pas la même pudeur. “Hier, 527 de nos compatriotes sont décédés du Covid-19”, annonçait-il d’un ton grave. Et pour justifier ce tour de vis, le chef de l’État n’hésitait pas à brandir le coût humain que représentait le maintien des ouvertures alors en vigueur. 

“Il énumère en un long paragraphe morbide les séquelles du Covid long, les hospitalisations, les déprogrammations et surtout peint un tableau sinistre du futur si rien n’est fait: ‘le tri entre les patients à l’hôpital’, ’400.000 morts supplémentaires’. Puis plus rien sur les morts”, observe auprès du HuffPost Cécile Alduy, chercheuse associée au CEVIPOF, spécialiste de l’analyse du discours politique. Selon elle, le chef d’État change de communication à partir des vœux présidentiels, quand “l’approche gestionnaire et l’héroïsation permanente pour souder le corps national font passer les victimes à la trappe, comme dans une guerre”. 

Et alors qu’Emmanuel Macron prend des décisions semblant à rebours du consensus scientifique, il ne peut plus faire machine arrière dans son récit. “Le politique l’emporte sur le scientifique. On s’absout des critères de taux d’incidence, des modélisations qui anticipent la mortalité. Le nombre de morts devient un impensé, et un non-dit, de la communication présidentielle”, poursuit Cécile Alduy, soulignant que la “panoplie de communication” du locataire de l’Élysée est “celle du héros, du chef militaire, pas du proche qui console”. 

“Desserrer l’étau d’anxiété”

Jean Garrigues, historien spécialiste de l’histoire politique, observe également “un choix de dédramatiser la situation” de la part du président de la République. Un choix que le chercheur explique par “la nécessité d’être optimiste, dans un moment où la psychologie collective est tourmentée et angoissée”.

Le spécialiste rappelle par ailleurs qu’un clip gouvernemental sur les risques du Covid diffusé à l’automne “avait été critiqué car jugé trop anxiogène”. D’où cette volonté de “se tourner vers plus de positif, ce qui implique une occultation de la mort, dans une société qui la tolère de moins en moins” et d’adopter “une communication politique qui vise à desserrer l’étau d’anxiété qui corsète la population”. 

Il est vrai qu’à cette période, de nombreuses études sur le moral déclinant des Français faisaient craindre à l’exécutif un refus du consentement des restrictions sanitaires, ce que les images venant des Pays-Bas ne faisaient que renforcer. Dans les couloirs ministériels, “l’acceptabilité” des futures mesures à prendre était d’ailleurs martelé comme un mot-clé.     

Dès lors, l’objectif devient, via un discours moins accablant, de ne pas déprimer davantage une société usée par plus d’une année de crise sanitaire et de restrictions. Une communication qui serait, selon Cécile Alduy, plus en phase avec le style d’Emmanuel Macron. “Il euphémise depuis le début les souffrances de la vie réelle, notamment celles induites par ses propres réformes”, observe la chercheuse, évoquant “sa réticence à parler de ‘pénibilité’ lorsqu’on parle de travail”.

Quoi qu’il en soit, dans les 63 mots qu’il a consacrés jeudi soir au franchissement de ce seuil tragique, un terme figure encore aux abonnés absents: celui de “mort”. 

Romain Herreros

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Positifs au Covid, les candidats au concours de prof des écoles contraints de se rendre aux épreuves

16 Avril 2021 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Positifs au Covid, les candidats au concours de prof des écoles contraints de se rendre aux épreuves

Aucune possibilité de rattrapage n’ayant été prévue en cas d’absence pour cause de Covid-19, des candidats positifs ou cas contact ont tout de même passé les épreuves de recrutement, qui se déroulaient lundi et mardi.

La veille de son concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE), Jordan (1) reçoit les résultats de son test antigénique. Mauvaise nouvelle, il est positif au Covid-19. Alors que son épreuve de français doit se dérouler le lendemain, lundi 12 avril, dans un hangar de Besançon (Doubs) avec 200 autres candidats, le jeune homme n’hésite pas, il se rendra aux épreuves coûte que coûte. «C’est la deuxième fois que je passe ce concours, ça fait deux ans que je travaille dessus, je ne peux pas me permettre de ne pas y aller, même pour un petit mal de tête», explique-t-il.

Alors que les contaminations restent à un niveau élevé (+39 000 cas en vingt-quatre heures selon Santé publique France) et que le nombre de candidats pour le CRPE s’élevait ce début de semaine à plus de 80 000, le dilemme de Jordan n’a probablement rien d’un cas isolé.

«Pire scénario»

Si le protocole sanitaire élaboré pour le concours invitait les candidats positifs ou présentant des symptômes à «le signaler et s’isoler», aucune possibilité de rattrapage n’a été prévue en cas d’absence pour cause de Covid-19. L’arrêté fixant les modalités d’organisation du concours se contentant d’affirmer que «le fait de ne pas participer à une épreuve ou à une partie d’épreuve […] entraîne l’élimination du candidat».

Candidate à l’académie de Nancy, Margaux a aussi passé les épreuves pour le CRPE en début de semaine. Quatre jours avant la date fatidique, elle apprend que sa mère, infirmière, a contracté le virus. «Tomber malade le jour du concours était le pire scénario qui pouvait m’arriver», raconte la jeune femme de 23 ans. Même si elle savait qu’elle devait «faire attention», l’étudiante est tout de même retournée chez ses parents pour le week-end de Pâques. Quand elle apprend qu’elle est cas contact, la jeune femme opte alors pour la politique de l’autruche. «Je n’ai pas voulu faire de test parce que j’avais peur qu’il soit positif et que je ne puisse même pas me rendre à l’épreuve», reconnaît-elle.

Pas de «plan B»

S’il reconnaît avoir pris connaissance des consignes sanitaires transmises sur sa convocation au concours, Jordan reste catégorique sur un point : «Rien n’indiquait qu’il était interdit de venir si on était positif ou cas contact.» Un constat partagé par Margaux, qui regrette que «le sujet n’ait jamais été abordé pendant l’année».

D’après les syndicats de professeurs contactés par Libération, la question avait cependant bien été mise sur la table lors des échanges avec le gouvernement sur la tenue des épreuves en présentiel en fin d’année. «J’ai le souvenir très net d’une réunion tenue en novembre où la question avait été posée mais à l’époque, le ministère ne voyait pas l’intérêt de mettre en place un quelconque plan B pour les étudiants positifs au Covid», se désole Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU.

Quand à l’obligation de soumettre les candidats à un test préalable, le gouvernement l’a vite écartée. «Cela aurait été assez compliqué et aurait ouvert la voie à des contestations et des contentieux», a affirmé début avril dans les Echos Caroline Pascal, doyenne de l’inspection générale de l’Education nationale en charge du pilotage des concours et examens nationaux. Interrogé par Libération, le ministère s’est contenté de préciser que dans le cadre d’un concours «aucune session de rattrapage n’était possible» et de préciser que «les organisations sont rodées et l’application des consignes sanitaires est parfaitement respectée».

Après de nombreux témoignages similaires ces derniers jours, des étudiants en BTS ont laissé exploser leur colère : ils exigent un remplacement des examens par du contrôle continu. Le 8 avril, la diffusion d’une vidéo montrant des candidats entassés dans les couloirs de la Maison des examens à Arcueil (Val-de-Marne) a ravivé le débat sur les risques sanitaires que posaient ces rassemblements de candidats.

(1) Les prénoms ont été modifiés.

Julie Richard

https://www.liberation.fr/societe/education/positifs-au-covid-les-candidats-au-concours-de-prof-des-ecoles-contraints-de-se-rendre-aux-epreuves-20210416_IEZSLTAGSNF5DFN4SKVBVAMJ7Q/?redirected=1

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Vaccination des enseignants de plus de 55 ans : une « vraie-fausse annonce » pour les syndicats

16 Avril 2021 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education

Vaccination des enseignants de plus de 55 ans : une « vraie-fausse annonce » pour les syndicats

EXTRAITS

Le premier ministre, Jean Castex, a annoncé jeudi l’ouverture de « créneaux dédiés » dès ce week-end pour les personnels de l’éducation, les policiers, les gendarmes et surveillants pénitentiaires.

On est loin d’un début de « vaccination de masse » appelé de ses vœux par le monde enseignant. A une semaine de la réouverture des écoles primaires – à deux semaines, pour les collèges et lycées –, le premier ministre, Jean Castex, a annoncé jeudi 15 avril, lors d’une visite dans un centre de vaccination des Yvelines, l’ouverture de « créneaux dédiés », dès ce week-end, au bénéfice de 400 000 professionnels prioritaires de plus de 55 ans.

Deux catégories sont ciblées : d’une part, des personnels de l’éducation et de la protection de l’enfance (dont des professeurs de tous niveaux, des agents spécialisés des écoles maternelles ou accompagnant des élèves handicapés) ; d’autre part, des policiers, gendarmes et surveillants pénitentiaires. Tous sont « considérés comme plus exposés au virus », souligne le communiqué diffusé, jeudi, par Matignon. On peut aussi y lire que ce « circuit rapide » de vaccination sera proposé « a minima » pour les deux semaines à venir.

« Vraie-fausse annonce », réagit-on dans les cercles d’enseignants, en rappelant que, depuis lundi, la vaccination est déjà élargie aux plus de 55 ans. Alors que, face à la flambée des cas de Covid-19, les crèches, écoles, collèges et lycées ont fermé leurs portes le 6 avril, la « vaccination prioritaire » des enseignants est réclamée par l’ensemble de leurs syndicats pour permettre une rentrée des classes (échelonnée entre le 26 avril et le 3 mai) dans les meilleures conditions possibles. Une vingtaine de pays de l’OCDE ont fait d’eux un public prioritaire.

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La stratégie qui semble être retenue s’adresse à tous, mais sous condition d’âge. « Les plus de 55 ans, au primaire, c’est 13 % de la profession, rappelle Guislaine David, du SNUipp-FSU ; ils sont à peu près autant dans le secondaire. A ce rythme, le jour de la rentrée, très peu de collègues seront protégés. » « Cette annonce ne peut être qu’une première étape », réagit Stéphane Crochet, porte-parole des enseignants de l’UNSA. « La suite du calendrier doit être fixée au plus vite pour rassurer l’ensemble des personnels », souligne aussi Philippe Vincent, chef de file des proviseurs du SNPDEN-UNSA. « Il manque toujours une stratégie sanitaire globale pour l’éducation conjuguant plusieurs mesures - vaccination mais aussi tests, aérateurs, etc. - et un calendrier clair », fait valoir de son côté Frédérique Rolet, du SNES-FSU.

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Mattea Battaglia

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