- François Bourdillon est l'ancien directeur général de Santé Publique France.
- Sophie Venetitay est secrétaire générale adjointe du SNES-FSU.
- Rodrigo Arenas est co-président de la FCPE.
Covid-19 à l’école : « Le bateau prend l’eau, et nous, on écope à la petite cuillère ! »
EXTRAITS
Dans les territoires les plus exposés au virus, des équipes éducatives sont contraintes à de « petits arrangements » au sein des établissements pour « tenir ».
« Cette semaine, j’ai fait cours à des classes de sept élèves. » L’enseignante de français qui a accepté de nous parler souhaite préserver son anonymat, et celui de son établissement, un lycée bourgeois du sud des Hauts-de-Seine. Depuis plusieurs jours, il ne reste que 41 élèves de première à venir en cours, sur 236 inscrits, tous les autres étant « à l’isolement, et sans dispositif de cours à distance, puisque nous sommes à plein temps dans l’établissement ». Selon elle, l’agence régionale de santé (ARS) a refusé de fermer le niveau première, malgré les demandes de la direction.
Alors que les cas de Covid s’envolent dans certains territoires, des équipes éducatives se voient obligées de « faire tourner » des établissements laissés ouverts avec parfois plus de dix classes fermées. Et un nombre d’encadrants réduit « comme peau de chagrin ». C’est ce qui se dit au collège Elsa-Triolet de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
En l’espace d’une semaine, trois classes ont fermé « à la chaîne » dans cet établissement, rapporte l’un des personnels, lui-même isolé chez lui car « cas contact » : une première classe lundi, une deuxième jeudi, une troisième vendredi… A l’heure où il nous a contactés, le 26 mars, une quatrième fermeture de classe était en discussion. Et une « AG » (assemblée générale) était convoquée, à distance. « Comment aborder une autre semaine dans ces conditions ? Les enseignants tiennent, mais l’équipe de direction et l’administration sont touchées. Et les personnels de vie scolaire s’arrêtent les uns après les autres… » Ce collège de 530 élèves en a pourtant « absolument » besoin : des faits de violence ont eu lieu, ces dernières semaines, aux abords de l’établissement.
(...)
Remplaçants supplémentaires
Dans les écoles maternelles et élémentaires, les enseignants sont aussi contraints à de « petits arrangements » pas toujours tenables. « Mardi, j’ai remplacé dans une école où j’avais deux CP dédoublés regroupés », rapporte Baptiste Mahé, remplaçant dans le Nord. « Cela ne paraît pas spectaculaire comme ça, parce que ça fait 26 enfants, mais il n’y avait pas assez de tables, pas assez de place… Sans parler du brassage ! » Ce délégué du SNUipp-FSU, qui a l’habitude de sillonner sa circonscription, confie n’avoir « jamais vu autant de collègues pleurer ». « On savait qu’il fallait recruter plus, s’agace-t-il. Maintenant, le bateau prend l’eau, et nous, on écope à la petite cuillère ! »
Lors d’une conférence de presse convoquée en urgence, le 26 mars, Jean-Michel Blanquer a assuré que, dans les zones de forte tension, les rectorats seraient autorisés à recruter des remplaçants supplémentaires. Dans le premier degré, 2 220 enseignants contractuels l’ont déjà été depuis novembre. Sans combler tous les manques.
Violaine Morin et Mattea Battaglia
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Covid-19 à l'école : " Le bateau prend l'eau, et nous, on écope à la petite cuillère ! "
" Cette semaine, j'ai fait cours à des classes de sept élèves. " L'enseignante de français qui a accepté de nous parler souhaite préserver son anonymat, et celui de son établissement, un lyc...
La contamination dans les établissements scolaires
Cet après-midi, le ministre de l'éducation Jean-Michel Blanquer a tenu une conférence de presse quant à la situation sanitaire dans les écoles. Une seule nouvelle mesure est prévue pour faire face à la hausse des contaminations : la fermeture de classe dès le premier cas de Covid-19, au lieu de trois auparavant.
"Le nombre de cas est en nette augmentation ces dernières semaines" a annoncé, lors d'une conférence de presse cet après-midi, le ministre de l'éducation Jean-Michel Blanquer à propos des écoles. Selon les chiffres du ministère, le nombre d'élèves contaminés à la Covid-19 est passé en une semaine de 15 000 à 20 000, quand il augmentait de 1 800 à 2 500 cas chez les personnels. Néanmoins, le ministre souligne que l'incidence reste plus faible chez les élèves, qui sont moins contaminés que les lycéens.
Pour y faire face, le ministre a annoncé aujourd'hui une nouvelle mesure : les classes seront désormais fermées à partir d'un cas positif, contre trois cas auparavant. Pour l’instant, on dénombre 3200 classes fermées sur plus de 500 000. La fermeture complète des établissements scolaires demeure une solution de dernier recours et n'est pas au programme pour le moment. Les cours en extérieur sont encouragés lorsqu'ils sont possibles. Un dispositif sera déployé dès le mois d'avril pour vacciner les membres de l'Éducation nationale. En revanche, le gouvernement ne prévoit pas de nouveau protocole dans les cantines et n'appliquera pas de demi-jauges dans les collèges et lycées des départements sous mesures freinage.
- Les écoles, collèges et lycées sont-ils des lieux particulièrement propices à la propagation du virus ?
- Faudrait-il fermer les établissements scolaires dans les zones en tension comme le demandent certains élus ?
- Les mesures de dépistage mises en place sont-elles efficaces pour y endiguer les contaminations ?
(...)
Avec nous pour en parler
- François BourdillonAncien directeur général de Santé Publique France
- Sophie VenetitaySecrétaire du SNES-FSU pour l’académie de Versailles
- Rodrigo ArenasCo-président de la FCPE, fédération des parents d’élèves
- Irène MénahemAttachée de production
- Frédéric MilanoRéalisateur
- Adèle DaumasStagiaire
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La contamination dans les établissements scolaires
Cet après-midi, le ministre de l'éducation Jean-Michel Blanquer a tenu une conférence de presse quant à la situation sanitaire dans les écoles. Une seule nouvelle mesure est prévue pour faire...
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Écoles ouvertes à tout prix : quand le chaos s’installe face au Covid
Des enseignants arrêtés et non remplacés, de nombreux enfants testés positifs au Covid-19, des classes qui ferment… Alors que les contaminations explosent dans les écoles des zones les plus touchées, le discours qui consiste à faire croire que tout est sous contrôle à l’Éducation nationale devient de plus en plus inaudible.
Ce n’est pas un mardi comme les autres. La cloche a sonné depuis une heure, les salles de classe sont vides, les couloirs déserts. Reste Julie*, penchée sur son ordinateur. La directrice de cette petite école maternelle de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) réfléchit à la manière de tourner le mail qu’elle doit adresser aux parents. Elle s’interrompt un instant, le temps de dire « au revoir » à sa collègue qui, comme elle, ne reviendra pas jeudi. Deux enseignantes ont été testées positives au Covid-19 presque en même temps, ainsi qu’une troisième qui était de passage. Une autre est par ailleurs arrêtée depuis plusieurs semaines – et toujours pas remplacée. « Aujourd’hui, on n’était plus que deux pour cinq classes. Là-dessus, le médecin scolaire m’appelle pour m’indiquer que nous sommes cas contacts à risque car nous avons déjeuné avec les autres. On va devoir s’isoler à notre tour », raconte Julie. Plus de professeurs, plus de directrice… plus d’école ? Comme si la situation n’était pas déjà assez rocambolesque, l’inspection académique a refusé tout net de fermer l’établissement : « Ils vont envoyer un ou deux remplaçants qui ne connaissent pas les lieux. Je ne serai même pas là pour les accueillir ! », s’étrangle l’intéressée...
(...)
Marion Rousset
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Écoles ouvertes à tout prix : quand le chaos s'installe face au Covid
Des enseignants arrêtés et non remplacés, de nombreux enfants testés positifs au Covid-19, des classes qui ferment... Alors que les contaminations explosent dans les écoles des zones les plus ...
Covid-19 : la pression s’accroît en faveur de la fermeture des écoles
EXTRAIT
Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a annoncé que les classes fermeront désormais dès le premier malade dans les départements reconfinés. Mais de nombreuses voix demandent une fermeture complète des établissements.
« Aller à l’école, c’est continuer à apprendre. » « Aller à l’école, c’est voir ses amis. » « Aller à l’école, c’est rester en bonne santé. » Voilà le message que le ministère de l’éducation nationale défend, dans une campagne de communication diffusée depuis le 24 mars sur les réseaux sociaux. Une « provocation », ont réagi en nombre les enseignants sur Twitter, à l’heure où l’épidémie de Covid-19 flambe, notamment en Ile-de-France.
Les chiffres hebdomadaires de la circulation du coronavirus communiqués vendredi 26 mars par la Rue de Grenelle ne sont pas bons : 21 183 cas sont confirmés parmi les élèves (+ 4 025 en vingt-quatre heures) et 2 515 chez les enseignants (+ 443 cas en vingt-quatre heures). Ces données, rapportées aux effectifs globaux, oscillent entre 0,17 % du total (pour les élèves) et 0,22 % (pour les adultes). Mais elles sont en forte augmentation – de quasi 37 % et 39 %, respectivement. Le nombre de classes et d’établissements fermés n’a, lui, jamais été aussi élevé depuis la fin septembre 2020.
Source : ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports
Infographie Le Monde
Voilà pour les données de l’éducation nationale, régulièrement accusée de sous-estimer la contagion – elle fonde sa communication hebdomadaire sur du « déclaratif ». Du côté de l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France (SpF), le tableau arrêté au 25 mars est lui aussi alarmant : ont été comptabilisés, pour la semaine du 15 au 21 mars, 45 421 jeunes de 0 à 19 ans positifs au Covid-19 (contre 25 157 la semaine précédente), dont 32 455 parmi les 10-19 ans.
« Augmentation des fermetures à venir »
Le taux d’incidence, soit le nombre de contaminations détectées pour 100 000 habitants, est en hausse dans toutes les classes d’âge, mais l’augmentation la plus importante est bien celle observée chez les 0-14 ans (+ 31 %). Une tendance à mettre en rapport avec l’augmentation du taux de dépistage dans cette tranche d’âge (+ 41 %).
Le variant du Covid-19 initialement détecté en Angleterre « ne touche pas préférentiellement les enfants, mais il touche autant les enfants que les adultes », selon l’épidémiologiste Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l’unité infections respiratoires de SpF.
Face à la flambée, le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a pris un engagement à l’occasion d’une conférence de presse convoquée en urgence, vendredi : « Nous fermerons chaque classe au premier cas de contamination. » Cette « mesure importante », ne concernant que les dix-neuf départements reconfinés, aura pour conséquence l’« augmentation des fermetures à venir », a reconnu M. Blanquer. Et pour cause : il fallait, jusqu’à présent, un cas en maternelle, mais trois cas en élémentaire, en collège et au lycée, pour acter une fermeture de classe. La décision sera effective pour une durée de sept jours, et les parents pourront demander à bénéficier d’arrêts de travail pour garder leurs enfants, confirme-t-on dans l’entourage du ministre.
Source : ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports
Infographie Le Monde
Pas d’autre inflexion de taille, cependant, alors que son homologue à la santé, Olivier Véran, avait promis jeudi soir un « protocole sanitaire renforcé ». « Il n’y a plus vraiment de marges de manœuvre », concède-t-on dans les rangs syndicaux. Mais des engagements à l’adresse de la communauté éducative ont été réitérés : « Les moyens de remplacement seront renforcés », a ainsi assuré le ministre. D’ici à la fin avril, la vaccination des professeurs, mais aussi celle des « personnels qui travaillent dans les établissements en milieu clos avec les élèves », pourra commencer à être déployée, a aussi rappelé M. Blanquer, en écho à l’annonce faite en ce sens, mardi, par le chef de l’Etat.
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Violaine Morin et Mattea Battaglia
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Covid-19 : la pression s'accroît en faveur de la fermeture des écoles
Le ministre de l'éducation, Jean-Michel Blanquer, a annoncé que les classes fermeront désormais dès le premier malade dans les départements reconfinés. Mais de nombreuses voix demandent une ...
Ecoles: «On est dans le mur et le ministre dans le déni»
L’augmentation du nombre de cas est exponentielle dans les établissements scolaires, qu’il s’agisse d’élèves ou de personnels, parfois victimes de Covid grave. L’Éducation nationale refuse souvent de fermer les établissements. Mais partout, l’inquiétude gagne.
Au lycée Delacroix de Drancy, en Seine-Saint-Denis, le virus est dans les murs depuis an. « Vingt élèves du lycée ont perdu des proches : pères, mères, oncles, tantes. On a toujours eu des cas positifs à l’intérieur de l’établissement, raconte Aline Cottereau, professeur de lettres modernes. Mais depuis le retour des vacances d’hiver, la situation est exponentielle. » Dans une lettre ouverte adressée jeudi 25 mars à Emmanuel Macron et Jean-Michel Blanquer, les « personnels mobilisé.e.s » ont dressé le bilan de la situation épidémique, catastrophique : deux cas positifs et un cas contact parmi le personnel de direction, une vingtaine de cas chez les enseignants, 54 positifs parmi les élèves et de nouveaux cas chaque jour.
« Les collègues en mathématiques ont calculé le taux d’incidence sur le lycée », explique la professeure de lettres : 1 200 cas pour 100 000 habitants, près du double de l’incidence déjà affolante (736 cas pour 100 000 habitants) en Seine-Saint-Denis, la plus forte en France. Pour le personnel, le taux culmine à 7 500 cas pour 100 000 habitants. Aline Cottereau ne peut réprimer sa colère : « C’est intolérable, assassin, incroyable, d’entendre dire dans les médias, par notre ministre, qu’on ne se contamine pas dans les établissements, que tout va bien. Ici, en Seine-Saint-Denis, les gens souffrent du Covid depuis un an. »
Selon les nombreux témoignages recueillis par Mediapart, l’inquiétude monte partout en France. « Elle est le reflet de la dégradation de la situation sanitaire dans le pays et notamment de l’accélération de cette détérioration, analyse Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du syndicat enseignant SNES-FSU. On l’observe depuis une grosse dizaine de jours, plus particulièrement dans les départements confinés, où la situation se dégrade de jour en jour. Davantage dans les collèges », indique la syndicaliste.
Officiellement, « on se contamine moins à l’école que dans le reste de la société », a répété, ce lundi 21 mars, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. « Assumer le risque » du Covid, lui paraît même « peu de chose par rapport à l’importance qu’un enfant ne se déscolarise pas ». Seulement, son administration, en remontant les chiffres des contaminations signalées, vient de le contredire très nettement.
Le dernier point de situation publié par l’Éducation nationale, vendredi 26 mars, documente une progression exponentielle du nombre de cas, parmi les élèves comme les enseignants. Les fermetures de classes ou d’établissements suivent la même dynamique. Les cas se concentrent dans les régions les plus touchées : Île-de-France, Hauts-de-France. Mais la progression est manifeste partout, en particulier dans le Grand Est, en Occitanie, en Bretagne ou dans les Pays-de-la-Loire.
Et ces chiffres restent sous-estimés : quand l’Éducation nationale compte 21 183 cas positifs chez les élèves en une semaine, ce sont uniquement ceux déclarés par les parents. Santé publique France (SPF), qui comptabilise tous les tests positifs en laboratoires de biologie, compte 45 844 cas dans la classe d’âge des 0-19 ans en une semaine, en progression de +26 % par rapport à la semaine précédente.
(...)
Sophie Vénétitay, du SNES-FSU, remet elle aussi en question la stratégie gouvernementale. « Le ministre de l’éducation nationale a cette très fâcheuse tendance à enfermer le débat dans une vision binaire : soit on ouvre tout, soit on ferme tout. Dès qu’on demande des mesures supplémentaires, on se retrouve accusés de vouloir fermer les établissements scolaires. Il ne laisse aucune place au débat, depuis des mois. Il y a un décalage permanent entre le discours qui dit que tout va bien parce que le ministre gère très bien les choses, et la réalité. »
Face à la multiplication des cas de Covid, l’Éducation nationale, faute de personnel suffisant, en est à envoyer des surveillants faire cours aux élèves (notre article ici). « Depuis des mois, nous demandons du personnel supplémentaire, pour alléger les groupes d’élèves », rappelle Guislaine David.
À Paris, ce sont les services de la municipalité qui s’occupent du tracing des cas de Covid dans les établissements scolaires. « Ça flambe, confirme Anne Souryis, adjointe à la santé d’Anne Hidalgo. En une semaine, tout a doublé : 438 écoles primaires sont concernées par des cas, sur 650 en tout, soit les deux tiers. Dans les cantines, on a de plus en plus d’agents touchés. Pour remplacer les professeurs absents, ils ont embauché cette semaine 20 contractuelles en primaire, pour 5 600 classes : formidable ! Je suis sidérée qu’ils n’aient pas embauché des enseignants depuis un an. »
(...)
Ce vendredi soir, Jean-Michel Blanquer a tenu une conférence de presse pour annoncer un énième resserrement du protocole : « Dans les départements confinés, chaque cas avéré entraînera la fermeture de la classe. De la maternelle à la terminale », a-t-il expliqué. De nombreuses classes vont donc fermer et passer en distanciel.
Seulement, « les enseignants n’ont reçu aucune formation à l’enseignement en distanciel, explique Marie-Hélène Plard, déléguée SNUipp-FSU dans les Hauts-de-Seine. Une fermeture serait un énorme aveu d’échec, car en un an, rien n’a été prévu, anticipé. La seule différence, c’est que le personnel a développé ses propres compétences ».
Ismaël Bine et Caroline Coq-Chodorge
Article à lire en cliquant ci-dessous
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Ecoles: "On est dans le mur et le ministre dans le déni"
L'augmentation du nombre de cas est exponentielle dans les établissements scolaires, qu'il s'agisse d'élèves ou de personnels, parfois victimes de Covid grave. L'Éducation nationale refuse souv...
Non-remplacements, fermetures, tensions… Le Covid sème le désordre à l’école
Analyse
Le nombre de fermetures de classes ou d’établissements a doublé en deux semaines. L’école se trouve de plus en plus désorganisée, faute notamment de pouvoir remplacer ses professeurs en quarantaine.
Bien que située en région parisienne, son école avait été jusqu’ici assez épargnée par l’épidémie. Mais jeudi dernier, Virginie Bécourt, chef d’établissement de l’institution Saint-Joseph, à Asnières (Hauts-de-Seine), a dû fermer une classe de CM1. Parmi les 30 élèves, un cas, deux cas, cinq cas, huit cas, dix cas au total ont été recensés en une seule journée. Et voilà l’ensemble du groupe contraint à une parenthèse de dix jours.
L’annonce de cette fermeture a fait monter d’un cran une inquiétude déjà prégnante parmi les professeurs et personnels non enseignants. « J’ai fait part au ministère de l’éducation la nécessité de vacciner en priorité les enseignants, raconte Virginie Bécourt, qui préside le Synadec, une organisation de chefs d’établissement du premier degré dans l’Enseignement catholique. On nous annonce finalement un accès aux vaccins pour mi-avril, période de vacances, autrement dit, pour début mai… C’est loin. »
Un manque criant de remplaçants
Dans les écoles qui ne disposent pas de personnel non-enseignant pour appuyer les professeurs ou les remplacer s’ils ont le Covid ou sont cas contacts, la situation peut vite devenir critique. « Des collègues sont contraints de répartir les enfants entre différentes classes, alors que le protocole exige de limiter au maximum les brassages. Quitte à s’exposer alors aux reproches des familles », déplore-t-elle.
La question des remplacements, déjà délicate en période ordinaire, tourne en effet au casse-tête en période de Covid. « Dans l’académie d’Amiens, depuis la rentrée, les remplaçants sont mobilisés pour enseigner au long cours à la place des professeurs qui présentent des vulnérabilités. Aussi, quand un autre professeur doit s’arrêter, il est le plus souvent impossible de le remplacer », explique Valérie Quéric, principale de collège dans l’Oise.
Même problème pour le personnel de la vie scolaire, qui surveille les récréations, gère les absences et traite les questions de discipline. Résultat : des établissements peuvent être contraints de fermer, comme c’est le cas cette semaine du collège de Crépy-en-Valois, dans l’Oise, qui avait été l’un des premiers foyers au début de l’épidémie, il y a un an.
Fermer les établissements ?
Pour autant, Valérie Quéric, membre de l’exécutif national du SNPDEN, un syndicat de personnels de direction, n’est guère favorable à la fermeture de tous les établissements pour endiguer la pandémie.
« Dans mon collège, nous appliquons scrupuleusement le protocole, argumente cette principale. Sauf exceptions dans quelques disciplines, les professeurs se déplacent à l’intercours, et non les élèves. Nous veillons au port du masque et au respect des gestes barrière. L’analyse des cas montre que la contamination est venue de l’extérieur. »
La question d’une éventuelle fermeture se pose différemment selon les écoles, relève de son côté Virginie Bécourt. « Dans certaines, quinze jours de perdus, c’est le risque de mettre en danger les apprentissages chez une partie des élèves », souligne cette chef d’établissement qui, à tout prendre, préférerait une fermeture des cantines. Car, rappelle-t-elle, elles constituent « le seul lieu où les élèves ôtent leurs masques ».
« Quand on a un enfant qui prépare son bac, c’est l’affolement ! »
Le Covid a en tout cas déjà « largement désorganisé » l’école, déplore Florence Claudepierre, la présidente de la FCPE dans le Haut-Rhin. « Les lycéens ont cours un jour sur deux. Il arrive qu’ils n’aient de contact avec certains de leurs enseignants qu’en distanciel. Cela crée une moindre émulation et une perte de confiance. Quand on a un enfant qui se prépare au bac, c’est l’affolement ! Jamais je n’ai entendu autant de parents dire qu’ils paient des cours particuliers ! », raconte-t-elle.
En cette période où « les liens sociaux sont mis à mal », les établissements sont aussi, poursuit Florence Claudepierre, le théâtre de « tensions plus marquées qu’à l’ordinaire, avec un surcroît de violence et de harcèlement ». Un constat que confirme Virginie Bécourt. « Est-ce la fatigue, l’inquiétude, la pesanteur du protocole ? Je vois apparaître de petits problèmes de discipline que je n’avais jamais connus en 20 ans à la tête de mon école. »
Denis Peiron
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Non-remplacements, fermetures, tensions... Le Covid sème le désordre à l'école
Bien que située en région parisienne, son école avait été jusqu'ici assez épargnée par l' épidémie. Mais jeudi dernier, Virginie Bécourt, chef d'établissement de l'institution Saint-Jose...
Coup de coeur... Léon Tolstoï
Le Français est sûr de lui parce qu'il a un grand respect de son corps comme de son esprit ; et hommes et femmes possèdent un charme irrésistible qui les rend amusants. L'Anglais est sûr de lui parce qu'il est un citoyen de l'État le mieux organisé du monde, et, en tant qu'Anglais, il sait toujours ce qu'il doit faire, et c'est pourquoi il sait de façon indubitable que tout ce qu'il fait en tant qu'Anglais est si bien. L'Italien est sûr de lui parce qu'il est inquiet et oublie facilement aussi bien sa propre personne que les autres. Le Russe est sûr de lui précisément parce qu'il ne sait rien et ne veut rien savoir. L'Allemand est sûr de lui, de façon pire et plus incontestable que les autres, parce qu'il connaît la vérité, une science qu'il a lui-même inventée, mais qui est pour lui une vérité absolue. Tel était Pfuel, à l'évidence.
Léon Tolstoï - Guerre et Paix
Covid-19 : plus de 21 000 élèves contaminés dans les écoles françaises
Alors que la possibilité d’avancer les vacances est évoquée, le nombre d’élèves contaminés continue de monter.
Le nombre d’élèves contaminés par le coronavirus a augmenté en une semaine, passant de plus de 15 000 à plus de 21 000, a annoncé ce vendredi 26 mars le ministère de l’Éducation nationale.
Dans le détail, 21 183 élèves ont été contaminés sur un total de 12 400 000, soit un taux de 0,17 % (contre 0,13 % il y a une semaine), précise le ministère dans un communiqué. Côté personnels, le nombre de personnes contaminées est également en hausse de 1 809 à 2 515 soit un taux de 0,22 %.
Sur l’ensemble du territoire, 3 256 classes (contre 2 018 il y a une semaine) sont fermées sur 528 400, et 148 structures scolaires (contre 80) le sont sur 61 500, dont 116 écoles, 22 collèges et 10 lycées.
Pour la première fois sont communiquées des informations sur les tests salivaires réalisés dans les écoles. La semaine dernière, sur 320 285 tests proposés, 200 404 tests ont été réalisés, et se sont révélés positifs à 0,49 %.
Le ministre de la Santé Olivier Véran a répété que les écoles resteraient ouvertes et ne seraient fermées qu’en dernier recours. Mais face à la propagation de l’épidémie, les syndicats s’alarment d’une situation de plus en plus tendue. Et chez les médecins ou les politiques, des voix s’élèvent pour demander une fermeture.
SO
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Covid-19 : plus de 21 000 élèves contaminés dans les écoles françaises
Le nombre d'élèves contaminés par le coronavirus a augmenté en une semaine, passant de plus de 15 000 à plus de 21 000, a annoncé ce vendredi 26 mars le ministère de l'Éducation nationale. ...
Quand Macron réécrit l'histoire du non-confinement...
REECRITUREIEmmanuel Macron s'est livré à un petit exercice d'autocritique d'autosatisfaction, hier soir : «Des modèles montraient que nous allions flamber en février. [...] Nous avons eu raison de ne pas confiner la France fin janvier, parce qu’il n’y a pas eu l’explosion qui était prévue par tous les modèles. Je n’ai aucun mea culpa à faire, ni aucun remords, ni aucun constat d’échec.» Certains modèles semblaient pourtant alerter sur la situation entre la mi-mars et début avril. Dans son avis du 12 janvier, le conseil scientifique (censé éclairer les choix de l'exécutif) pointait une situation «très préoccupante à moyen terme», avec «encore trois mois d’hiver devant nous favorables à la circulation du virus», ajoutant : «L’enjeu du 1er trimestre est de limiter le nombre de décès et de sauvegarder le système de santé durant les 3 mois à venir.» Son président Jean-François Delfraissy insistait le 28 janvier : «On va se retrouver à la mi-mars dans une situation sanitaire avec des conséquences importantes.» Dans une note d'éclairage le lendemain, le conseil alertait : «L’émergence de variants va rendre le contrôle de l’épidémie encore plus difficile dans les mois qui viennent.» Soit maintenant, moment où après de premières «mesures de freinage», Macron en annonce de nouvelles «dans les prochains jours et semaines». |
RE-REECRITUREIDans la foulée de l’intervention tardive du chef de l’Etat, des cadres socialistes se sont en revanche souvenus d’un autre «modèle» : celui présenté par Jean Castex aux responsables parlementaires le 28 janvier. Pas une prévision, mais une modélisation de la trajectoire possible de l’épidémie en fonction des mesures prises ou non. «Les projections du gouvernement n'ont jamais anticipé d'explosion des cas en février, mais à partir de fin mars», a ainsi tweeté la présidente des députés PS Valérie Rabault, accusant, graphes à l'appui : «Ce que dit le Président est faux.» Le chef du parti Olivier Faure a, lui, déterré son propre tweet de la fin janvier comprenant les courbes fournies par le Premier ministre, le commentant a posteriori en interpellant Macron : «Les modèles n’ont jamais évoqué de flambée en février, mais [...] que ce serait l’explosion début avril. Nous y sommes.» Via ChezPol/Libération (Extrait) |
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