Coup de coeur... Albert Camus...
Les curieux événements qui font le sujet de cette chronique se sont produits en 194., à Oran. De l'avis général, ils n'y étaient pas à leur place, sortant un peu de l'ordinaire. À première vue, Oran est, en effet, une ville ordinaire et rien de plus qu'une préfecture française de la côte algérienne.
La cité elle-même, on doit l'avouer, est laide. D'aspect tranquille, il faut quelque temps pour apercevoir ce qui la rend différente de tant d'autres villes commerçantes, sous toutes les latitudes. Comment faire imaginer, par exemple, une ville sans pigeons, sans arbres et sans jardins, où l'on ne rencontre ni battements d'ailes ni froissements de feuilles, un lieu neutre pour tout dire ? Le changement des saisons ne s'y lit que dans le ciel. Le printemps s'annonce seulement par la qualité de l'air ou par les corbeilles de fleurs que des petits vendeurs ramènent des banlieues ; c'est un printemps qu'on vend sur les marchés. Pendant l'été, le soleil incendie les maisons trop sèches et couvre les murs d'une cendre grise ; on ne peut plus vivre alors que dans l'ombre des volets clos. En automne, c'est, au contraire, un déluge de boue. Les beaux jours viennent seulement en hiver.
Une manière commode de faire la connaissance d'une ville est de chercher comment on y travaille, comment on y aime et comment on y meurt. Dans notre petite ville, est-ce l'effet du climat, tout cela se fait ensemble, du même air frénétique et absent. C'est-à-dire qu'on s'y ennuie et qu'on s'y applique à prendre des habitudes. Nos concitoyens travaillent beaucoup, mais toujours pour s'enrichir. Ils s'intéressent surtout au commerce et ils s'occupent d'abord, selon leur expression, de faire des affaires. Naturellement ils ont du goût aussi pour les joies simples, ils aiment les femmes, le cinéma et les bains de mer. Mais, très raisonnablement, ils réservent ces plaisirs pour le samedi soir et le dimanche, essayant, les autres jours de la semaine, de gagner beaucoup d'argent. Le soir, lorsqu'ils quittent leurs bureaux, ils se réunissent à heure fixe dans les cafés, ils se promènent sur le même boulevard ou bien ils se mettent à leurs balcons. Les désirs des plus jeunes sont violents et brefs, tandis que les vices des plus âgés ne dépassent pas les associations de boulomanes, les banquets des amicales et les cercles où l'on joue gros jeu sur le hasard des cartes.
Albert Camus - La Peste
Covid-19 à l'école : les annonces de Blanquer ne rassurent pas les enseignants
Face à l'augmentation des cas de Covid-19 dans les écoles, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé un renforcement du protocole sanitaire. Mais ces nouvelles mesures pourraient tout de même s'avérer insuffisantes, selon les épidémiologistes et une partie des enseignants.
Renforcé, le protocole sanitaire dans les écoles sera-t-il suffisant pour rassurer les parents et les enseignants ? Au sein des établissements, où de plus en plus de cas de Covid-19 sont recensés, de nombreuses voix s'élèvent pour réclamer la fermeture des écoles. Une option qu'écarte toujours l'exécutif, Emmanuel Macron la qualifiant de "dernier recours" dans les colonnes du Journal du dimanche.
En attendant, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé qu'un seul cas dans une classe entraînerait désormais sa fermeture dans les 19 départements concernés par le reconfinement régional. Mais ces annonces sont insuffisantes, selon les enseignants et épidémiologistes rencontrés par Europe 1.
Le SNUipp menace de faire grève
Pour l'épidémiologiste Dominique Costagliola, la situation est intenable. "Comment on fait pour maintenir les classes dans les écoles où il n'y a plus d'enseignants ? Comment on fait pour maintenir la cantine alors qu'un quart des personnels sont positifs ou cas contact ?", interroge-t-elle. "C'est bien gentil de dire qu'on va vouloir maintenir les écoles, mais on ne peut pas faire ça sans personnel."
Covid-19 à l'école : les annonces de Blanquer ne rassurent pas les enseignants
Face à l'augmentation des cas de Covid-19 dans les écoles, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé un renforcement du protocole sanitaire. Mais ces nouvelles mesures...
Blanquer, capitaine du Titanic (pourquoi la fermeture des écoles est inéluctable)
EXTRAITS
Alors que l’épidémie de covid-19 explose dans le pays, l’école n’est pas épargnée et prend l’eau de toute part : les contaminations d’enfants et d’enseignants montent en flèche, les classes et les écoles ferment par paquets. Au sommet, le ministre Blanquer reste droit dans ses bottes : son navire est insubmersible, puisqu’il le dit. Dans la réalité, la fermeture des écoles est devenue inéluctable.
Parce que l’école au bord de l’explosion
Il y a les chiffres, tout d’abord. Prenons ceux du ministère. Ils montrent une augmentation très forte des cas de contamination à l’école et des fermetures de classes.
La semaine du 12 mars, l’Education nationale annonçait 9 221 élèves contaminés ; la semaine du 19 mars, 15 484 élèves contaminés ; cette semaine, ce sont 21 183 élèves. Le nombre d’élèves contaminés a plus que doublé en 15 jours. Même chose du côté du personnel : La semaine du 12 mars, on comptait 1 106 personnes contaminées, le 19 mars on comptait 1 809, le 26 mars 2 515.
Comme on a suffisamment dit et répété que les chiffres du ministère sont trompeurs (voir ici), on file consulter ceux de Santé Publique France : la semaine dernière, SPF dénombrait 34 300 enfants et adolescents positifs, contre 15 484 cas à l’EN ; pour la seule journée du 22 mars, SPF annonce 11 099 contaminations chez les 0-19 ans, plus de la moitié de ce que l’EN annonce pour la semaine entière…
Quant au taux d’incidence, qui indique le nombre d’individus positifs sur 100 000, SPF a publié ses données au 24 mars : alors que le taux était ce jour-là de 313 pour l’ensemble de la population, il était supérieur chez les 11-17 ans (350 pour les 11-14 ans et 431 pour les 15-17), légèrement inférieur pour les 6-10 ans (283), mais en hausse pour toutes les tranches d’âge, le seuil d’alerte étant de 250. « Cette augmentation du nombre de cas chez les 0-18 ans, représentant 18% des cas identifiés, en semaine 11, est préoccupante, en particulier en raison du risque de contamination intrafamiliale secondaire », s’inquiète SPF.
D’aucuns rétorquent que ces chiffres sont dus aux tests salivaires péniblement mis en place depuis une quinzaine de jours (« si on cherche, c’est normal de trouver »), cela joue sans doute mais la réalité est plus prosaïque : les cas explosent à l’école parce qu’ils explosent dans le pays, l’école n’est pas le sanctuaire vendu par le ministère, et surtout pas en ce moment.
La plupart des scientifiques s’accordent sur le sujet : « Quand le virus circule activement dans la population, il circule aussi dans les écoles » (Dominique Costaglia, épidémiologiste et directrice à l’institut Pierre-Louis d’épidémiologie). « Le rôle des écoles dans la propagation du virus est important. Il suffit de regarder les données françaises pour s’en rendre compte (…). Une partie importante de ces contagions sont liées aux écoles. Les enfants se contaminent entre eux et contaminent ensuite leurs familles ». (Antoine Flahaut, directeur de l’Institut de santé globale). Exactement l’inverse de ce que disait encore JM Blanquer il y a quelques jours.
Même au Conseil scientifique, on est sur cette longueur d’onde : l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, reconnait que « l’école n’est pas l’amplificateur mais le reflet de la circulation du virus dans la communauté » et que garder les écoles ouvertes « dans une situation où le virus circule fortement revient à prendre un risque ».
(...)
Il semblerait, en dépit de la ligne tenue par JMB, que l’Elysée songe de plus en plus à fermer les écoles. On apprend avec Europe 1 que « pour l'instant, l'exécutif reste les yeux rivés sur les secteurs les plus inquiétants, dont les hôpitaux et les établissements scolaires. "Pour début avril, les projections ne sont pas bonnes", nous confie un conseiller. En haut lieu, on évoque discrètement l'obligation de fermer les écoles, ce qui pourrait être un premier désaveu à la stratégie du "freiner sans enfermer" prônée par le Premier ministre Jean Castex ».
Même son de cloche pour Le Parisien, à qui un conseiller de l’exécutif déclare que « mercredi prochain, à la télévision, Emmanuel Macron pourrait annoncer la fermeture des écoles, entrainant le basculement massif des français dans le télétravail. Tout dépendra en réalité des résultats du début de semaine ».
Cette semaine, certains IEN se renseignaient discrètement auprès des directrices et directeurs qui avaient, lors du premier confinement, accueilli les enfants de soignants, afin de savoir s’ils étaient partants pour renouveler l’opération, en cas de fermeture des écoles…
Lucien Marboeuf
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Blanquer, capitaine du Titanic (pourquoi la fermeture des écoles est inéluctable)
Alors que l'épidémie de covid-19 explose dans le pays, l'école n'est pas épargnée et prend l'eau de toute part : les contaminations d'enfants et d'enseignants montent en flèche, les classes e...
Revue de Presse Education... Sur le front de la covid — Pendant ce temps là — Et dans le Supérieur
Bien sûr, l’actualité dans l’éducation tourne toujours à propos de la crise sanitaire, ce qui fera le plus gros de notre revue hebdomadaire. Mais pendant ce temps la pensée réformatrice poursuit sa lancée. Quelques débats sont lancés, et côté supérieur certains réclament la démission de la ministre, Mme Vidal, faisant écho à celle qui porte sur M. Blanquer.
Le problème des absences et des remplacements se pose enfin. France TvInfo indique “Les absences d’enseignants pour cause de Covid-19 se multiplient. Les classes ne ferment pas toujours et ils ne sont parfois pas remplacés, ce qui force un brassage des enfants contraire aux règles sanitaires.” De son côté Médiapart a mené l’enquête “Des professeurs considérés comme « vulnérables » sont remplacés par des surveillants sans formation ni rémunération adéquates, d’après une enquête de Mediapart. Face à l’augmentation des cas de Covid diagnostiqués chez les enseignants, leur vaccination est envisagée à partir de la « mi-fin avril », a annoncé mardi Emmanuel Macron.” (réservé aux abonnés).
Sur le versant psychique de la crise sanitaire on tire également le signal d’alarme. Un collectif dans le Monde pose la question : « Sommes-nous vraiment prêts à “trier” les enfants et adolescents suicidaires ? » “Avec la crise sanitaire due au Covid-19, chez les plus jeunes, les actes ou idées suicidaires déferlent depuis l’automne, alerte un collectif emmené par Lisa Ouss, pédopsychiatre à l’hôpital Necker, et les membres du conseil scientifique de la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.” Et à Toulouse, un psychiatre alerte : "On reçoit beaucoup d’adolescents avec des idées suicidaires". “En Haute-Garonne les hospitalisations chez les moins de 18 ans pour motifs psychiatriques sont quatre fois plus nombreuses qu’avant l’épidémie de Covid-19. Comme partout en France. Le Professeur Jean-Philippe Raynaud, psychiatre, chef du service psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Toulouse, alerte sur cette situation inédite.”
Et “Pour Devi Sridhar, professeure de santé publique à l’université d’Edimbourg, les stratégies du Brésil, de la Suède et de la France face à la pandémie de Covid-19, « si différentes soient-elles, ne sont pas raisonnables ».” « En France, vous perdez sur tous les tableaux, vous avez les morts et la crise »
Et puis il y a eu l’interview de Jean-Michel Blanquer face à Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV, où à la 12ème minute, la question du taux d’incidence (500 sur 100 000) est soulevée. Jadran Svrdlin (qui est-il ? sur son blog Médiapart en a fait un commentaire rageur : "Le rêve panoptique de Jean-Michel Blanquer". “Jean-Michel Blanquer se fout du réel. Il soumet sans relâche celui-ci à ses propres désirs. Sa dernière leçon : déconnecter des outils scientifiques de leur utilité réelle pour en faire des objets de raisonnement creux et stérile. Sa stratégie pour imposer cette vision à l’école : précariser, diviser, surveiller. Et punir, bien sûr.”
Le dessin de Fabien Crégut
Durant toute la semaine on s’est posée la question : Y va, Y va pas ? Pour Libération, il s’agissait de la vaccination. "Vaccination prochaine des enseignants : « Il faut aller vite parce que ça craque de partout dans les écoles »
Emmanuel Macron a annoncé des campagnes ciblées de vaccination pour les enseignants dès la mi-avril. Les syndicats sont satisfaits mais alertent sur la nécessité d’aller vite face à la propagation du virus". Pour le Café pédagogique, c’était "Vaccination : Macron pousse, Blanquer résiste". “Pour la première fois, Emmanuel Macron reconnait que les enseignants font partie des professions exposées au covid 19. Il a promis le 23 mars qu’ils seront vaccinés. Mais quand ? Le président parle de "mi fin avril". JM Blanquer est nettement moins précis et surtout nettement moins favorable. Il déclare que les professeurs sont moins exposés que les autres professions... Alors la date…” Et pour Les jours, "Blanquer joue à colin-maillard avec le Covid". "Son entêtement à garder les écoles ouvertes fait fi de la réalité sanitaire : le nombre de contaminations explose parmi les enfants". (pour abonnés)
Et finalement le suspens se résout vendredi. Le Café pédagogique titre sobrement : Fermeture des classes dès un cas de covid dans 19 départements
Les réformes et leurs projets poursuivent leurs chemin comme si de rien n’était…
Paul Devin sur son blog signale : "Les enjeux du profilage des postes dans l’Education nationale". “Les initiatives se multiplient qui rompent avec les principes d’attribution des postes dans l’Éducation nationale pour leur préférer des recrutements profilés décidés par la volonté d’un supérieur hiérarchique. Un tel usage s’est longtemps limité à quelques postes de nature particulière mais il devient de plus en plus fréquent.”
Séverin Graveleau, pour les abonnés du Monde annonce la Réforme du lycée : des professeurs principaux aux « professeurs référents ». “La fonction de « professeur référent » devrait prochainement être créée, à côté de celle de professeur principal, pour répondre à l’explosion du « groupe classe » en filière générale. Certains établissements s’y sont déjà mis.”
Le Café pédagogique soulève un lièvre. Censure : JM Blanquer bat son record “Nouveau record pour l’Education nationale ! Le rapport d’activité de l’Inspection générale de l’Education nationale fait l’éloge de la réforme de fond réalisée par JM Blanquer et la cheffe de service de l’Inspection, Caroline Pascal. Il a surtout pour avantage de publier la liste des rapports de "l’inspection générale de l’éducation du sport et de la recherche". Malgré cette extension d’activité, encore moins de rapports ont été rendus publics en 2019.Cette année-là seulement 7 rapports ont été publiés sur 82 produits soit 8%. Les autres ne sont jamais sortis du cabinet de JM Blanquer. Celui-ci bat son record de 2017.”
Lucien Marboeuf "a enfin pris le temps de se pencher sur la synthèse du « Grenelle de l’éducation » rendue fin février, et plus précisément sur l’onglet « revalorisation ». On a bien tout lu, car c’est sur cette synthèse que le ministre Blanquer va s’appuyer (sans trop de mal, vu qu’elle rejoint largement et sans surprise sa ligne politique, sans qu’on sache distinguer l’œuf de la poule) pour « rendre ses arbitrages » sur la revalorisation des enseignants, fin mars.
Bon, la revalorisation « historique » n’est pas pour demain." sur son blog L’Instit humeurs.
Il y a aussi des débats.
Par exemple : Pour transmettre le goût des sciences, si l’on repensait la formation des enseignants ?, ainsi que Plaidoyer pour une révolution de l’activité physique à l’école ou encore Enseignement de la guerre d’Algérie : « Au lieu de nous diviser, comprendre l’histoire nous unit »
Et du côté de l’Education populaire, concernant la laïcité, Sarah El Haïry veut davantage encadrer les associations d’éducation populaire, tandis qu’à Priziac : « Nous agissons pour l’éducation et l’insertion des jeunes depuis 155 ans ». “Créée en 1866, la Fondation des Apprentis d’Auteuil fête son 155e anniversaire. Elle accueille aujourd’hui près de 30 000 jeunes dans 230 établissements, dont Saint-Michel, à Priziac (Morbihan).”
D’un côté on s’intéresse au numérique, moteur de cinq innovations dans l’enseignement supérieur. “Le numérique est placé, depuis une dizaine d’années, au cœur de la stratégie menée par le ministère chargé de l’Enseignement supérieur. Une véritable stratégie numérique est lancée en octobre 2013 avec deux objectifs : rendre les universités toujours plus attractives et favoriser la réussite des étudiants. Décryptage des cinq innovations majeures.”
Mais de l’autre on cherche la Démission de Frédérique Vidal : un collectif de chercheurs et d’enseignants manifeste devant Matignon. “Un rassemblement à l’appel des collectifs de chercheurs est prévu devant Matignon ce jeudi 25 mars pour remettre une pétition demandant la démission de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal.”
Bernard Desclaux
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Revue de presse du 28 mars 2021
Bien sûr, l'actualité dans l'éducation tourne toujours à propos de la crise sanitaire, ce qui fera le plus gros de notre revue hebdomadaire. Mais pendant ce temps la pensée réformatrice pours...
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Ecoles : Blanquer, du déni à l’effet domino
Le ministre de l’Education nationale s’obstine à ne pas imposer la demi-jauge pour tout le monde et garde les écoles ouvertes coûte que coûte. Pendant ce temps là, les établissements se vident de leurs élèves et de leur personnel scolaire.
Jusqu’où va le déni ? Dans la tête de Jean-Michel Blanquer, il semble n’avoir aucune limite quand il s’agit de défendre la seule fierté du gouvernement dans sa gestion de l’épidémie de Covid-19 : le maintien des écoles ouvertes. Le ministre de l’Education nationale ne lâche rien là-dessus, l’école, c’est «fondamental pour les enfants». Qui a dit le contraire ? Personne. Personne ne veut revivre le confinement de mars 2020 avec des gosses livrés à eux-mêmes dans des familles défavorisées, sans ordinateur pour travailler. Evidemment que ça creuse les inégalités.
Mais ne pouvait-on pas anticiper un peu avant d’en arriver à ce qui semble de plus en plus se profiler ? A chaque fois, c’est la même histoire : les profs apprennent, par voie de presse et au dernier moment, la mise en place d’un nouveau protocole sanitaire. Toujours plus long, toujours plus précis. Sauf qu’il est inapplicable. Un exemple: il ne faut pas brasser les élèves. Ok. Mais on fait comment quand les profs sont positifs au Covid et qu’il manque cruellement des remplaçants ? On dispatche les élèves qui ne peuvent pas être gardés chez eux dans d’autres classes. Virus : 1 point. Education nationale, zéro. Des exemples comme celui-là, il y en a à la pelle, comme celui de l’aération des salles avec parfois des fenêtres qu’on ne peut pas ouvrir. Un point de plus pour le virus. Depuis un an, on n’a pas acheté des ventilateurs mais on n’a pas non plus investi (matériel dans les classes ou formation des enseignants) pour améliorer la prise en charge des élèves à distance. Et les tests salivaires, censés permettre une meilleure gestion de l’épidémie à l’école, s’avèrent surtout être une pagaille sans nom.
Comme dans le reste de la société française, l’arrivée des variants a changé la donne avec des contaminations en cascade à partir du moment où le virus franchit les grilles d’une école. L’effet domino est terrible dans certains établissements, devenus fantômes avec des dizaines d’élèves et de profs absents. Comble de l’ironie : certains bâtiments sont vides, les élèves sont repassés en distanciel mais les établissements restent ouverts. L’astuce? Ils échappent ainsi au comptage du nombre de total d’établissements fermés. Cela permet de garder la face et de dire : vous voyez bien, on ne ferme pas les écoles, on avait raison. Il s’agit donc désormais d’un choix politique, bien plus que sanitaire.
Mais où est l’égalité de traitement là-dedans ? Qui assure les cours en distanciel si les profs sont eux-mêmes malades ? Comment affirmer que des élèves, qui passent le bac à la fin de l’année, sont aujourd’hui sur un pied d’égalité alors que certaines classes sont encore pour moitié en distanciel et d’autres totalement en présentiel et cela au sein d’un même lycée ? Et au collège alors : pourquoi ne pas imposer la demi-jauge pour tout le monde ? Jusqu’où peut donc aller le déni face à l’urgence sanitaire ? Vous avez trois heures.
Cécile Bourgneuf
Ecoles : Blanquer, du déni à l'effet domino
Le ministre de l'Education nationale s'obstine à ne pas imposer la demi-jauge pour tout le monde et à garder des écoles ouvertes coûte que coûte, alors que des établissements se vident de leu...
Coronavirus à l'école : au lycée Delacroix à Drancy, 20 élèves ont déjà perdu un parent du Covid
Au lycée Eugène-Delacroix de Drancy (Seine-Saint-Denis), le nombre de cas de Covid explose ces derniers jours, aussi bien parmi le personnel que les élèves. Les enseignants ont adressé ce vendredi une lettre au président de la République pour demander solennellement la fermeture de l'établissement.
Le personnel du lycée Eugène-Delacroix à Drancy (Seine-Saint-Denis) a adressé, ce vendredi 26 mars 2021, une lettre au Président de la République et au ministre de l'Éducation nationale, pour demander officiellement et solennellement la fermeture de l'établissement où les cas de Covid se multiplient.
"Situation sanitaire alarmante"
Dans cette lettre, les enseignants dénoncent une "situation sanitaire alarmante". Depuis la rentrée du 1er mars, deux cas positifs et un cas contact ont été recensés parmi l'équipe de direction, 54 élèves positifs sans compter les nouveaux cas chaque jour, une vingtaine d'enseignants positifs , 48 classes avec au moins un élève cas contact.
Une vingtaine de parents d'élèves décédés du Covid
Des chiffres "révélateurs d'un danger grave et imminent", écrivent-ils. Surtout, ils rappellent que dans cet établissement qui compte près de 2.000 élèves, une vingtaine de jeunes ont déjà perdu leur père ou leur mère, depuis le début de l'épidémie il y a un an. "On nous a communiqué ce nombre lors du dernier conseil d'administration en décembre", affirme Fabrice Morel, enseignant et délégué du SNES-FSU 93, contacté par France Bleu Paris. "Moi-même, j'ai deux élèves qui ont perdu leur père". Cette semaine encore, il a appris qu'un parent au moins était dans un état critique.
Les enseignants exercent leur droit de retrait
Au-delà des adultes, l'inquiétude est donc aussi grande parmi de nombreux adolescents. Des tests salivaires sont prévus dans l'établissement, le 30 mars, mais ils arrivent évidemment trop tard pour Fabrice Morel. Les enseignants exercent depuis mardi leur droit de retrait et comptent le répéter, dès la semaine prochaine, si leur demande n'est pas prise en compte. Ils l'ont écrite noir sur blanc dans le courrier envoyé au chef de l'État : "Nous réclamons la fermeture urgente et temporaire de l'établissement, avec un basculement total en enseignement à distance pour assurer la continuité pédagogique."
272 classes fermées en Seine-Saint-Denis
D'après le dernier bilan hebdomadaire communiqué par le rectorat, ce vendredi, 272 classes sont fermées en Seine-Saint-Denis, mais aucune école. Dans l'ensemble de l'académie de Créteil, 3.696 élèves sont porteurs du virus soit 877 de plus en 24 heures et chez les personnels, 857 cas sont positifs soit une hausse de 117 en 24 heures.
Hajera Mohammad
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Coronavirus à l'école : au lycée Delacroix à Drancy, 20 élèves ont déjà perdu un parent du Covid
Au lycée Eugène-Delacroix de Drancy (Seine-Saint-Denis), le nombre de cas de Covid explose ces derniers jours, aussi bien parmi le personnel que les élèves. Les enseignants ont adressé ce vend...
Coup de coeur... Madame de Sévigné...
A Paris, lundi 1er décembre (1664)
« Il faut que je vous conte une petite historiette, qui est très vraie et qui vous divertira. Le Roi se mêle depuis peu de faire des vers ; MM. De Saint-Aignan et Dangeau lui apprennent comme il s'y faut prendre. Il fit l'autre jour un petit madrigal, que lui-même ne trouva pas trop joli. Un matin, il dit au maréchal de Gramont : Monsieur le maréchal, je vous prie, lisez ce petit madrigal, et voyez si vous en avez jamais vu un si impertinent. Parce qu'on sait que depuis peu j'aime les vers, on m'en apporte de toutes les façons. » Le maréchal, après avoir lu, dit au Roi : « Sire, Votre Majesté juge divinement bien de toutes choses ; il est vrai que voilà le plus sot et le plus ridicule madrigal que j'aie jamais lu. » Le Roi se mit à rire, et lui dit : « N'est-il pas vrai que celui qui l'a fait est bien fat ? – Sire, il n'y a pas moyen de lui donner un autre nom. – Oh bien ! dit le Roi, je suis ravi que vous m'en ayez parlé si bonnement ; c'est moi qui l'ai fait. – Ah ! Sire, quelle trahison ! Que votre majesté me le rende ; je l'ai lu brusquement. – Non, Monsieur le maréchal ; les premiers sentiments sont toujours les plus naturels. » Le Roi a fort ri de cette folie, et tout le monde trouve que voilà la plus cruelle petite chose que l'on puisse faire à un vieux courtisan. Pour moi, qui aime toujours à faire des réflexions, je voudrais que le Roi en fît là-dessus, et qu'il jugeât par là combien il est loin de connaître jamais la vérité.
Madame de Sévigné - Lettres
L'épidémie flambe... le ministre bouge peu
L’épidémie flambe dans les écoles mais le ministère ne prend toujours pas toutes les mesures supplémentaires pour la contenir, mis à part le retour, enfin, à une règle protectrice de fermeture de classe dès le premier cas dans les 19 départements reconfinés. Une décision nécessaire mais qui reste encore trop loin des enjeux. Par manque d’anticipation, le ministre et le gouvernement sont responsables de cette situation catastrophique qui met en danger les personnels, les élèves, leurs familles et la société dans son ensemble.
L’épidémie flambe dans les écoles mais le ministère ne prend pas toutes les mesures supplémentaires pour la contenir. Certes, il vient d’annoncer, enfin, le retour à une règle protectrice de fermeture de classe dès le premier cas mais dans les seuls départements reconfinés. Une exigence portée par le SNUipp-FSU depuis plusieurs semaines mais qui ne recouvre pas tous les enjeux actuels, loin de là.
Tous les indicateurs sont pourtant au rouge écarlate.
Depuis janvier, le taux d’incidence a été multiplié par quatre chez les 0-9 ans, contre deux dans l’ensemble de la population, et il vient de doubler lors de ces 10 derniers jours en Ile-de-France. Nationalement, il a augmenté de 42% pour les enfants d’âge scolaire de maternelle et de 36% pour ceux d’élémentaire depuis une semaine. Le nombre de cas positifs ayant fréquenté un milieu scolaire a atteint un chiffre record lors de la semaine dernière de rentrée des vacances d’hiver. Depuis quelques jours les fermetures de classes se multiplient suite à des contaminations en masse parmi les élèves, les personnels enseignants ou territoriaux...
La situation se retrouve tendue sur tout le territoire, les personnels absents pour Covid ou cas contacts ne sont plus remplacés. La pression des IEN pour accueillir tous les enfants alors que l’encadrement n’est pas suffisant met en danger l’école et dégrade les conditions d’apprentissage des élèves.
Tous les artifices sont utilisés par le ministère pour masquer la réalité, au risque de mettre en danger le fonctionnement des écoles et de s’éloigner de l’objectif de recul des inégalités. Des remplacements sont assurés par des enseignantes et enseignants RASED, par des CPC, des directeurs ou directrices. Dans certains départements on supprime les classes dédoublées et partout on consent au brassage des élèves en dépit de toute protection sanitaire. En Seine-Saint-Denis, on invente même une « école sans personnel enseignant »...
Les équipes d'école et les municipalités sont livrées à elles-mêmes pour tenter de maintenir debout un service public d’éducation affaibli et très loin d’être suffisamment protecteur.
La seule mesure sérieuse et protectrice prise pour l’école, se limite à la fermeture dès le premier cas dans les seuls départements sous « restrictions sanitaires renforcées ».
L’annonce de recrutement de personnels remplaçants arrive bien tard et ne permettra pas d’éteindre le feu dès les prochains jours dans les écoles. D’autant que le ministère n’est pas parvenu au mois de novembre à recruter suffisamment de contractuels pour remplacer les personnels vulnérables, le contexte actuel insécurisant va encore renforcer les difficultés de recrutement.
Depuis des mois, le SNUipp-FSU alerte et intervient auprès du ministère pour qu’il prenne enfin les mesures nécessaires : vaccination des personnels, cas contacts et règle de fermeture de classes redéfinis, tests salivaires massifs, cantines scolaires, allégement des effectifs, moyens pour l’aération, masques chirurgicaux fournis aux élèves comme aux personnels...
Il y a plus qu’urgence à freiner la propagation de l’épidémie et à prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires qui doivent être anticipées et préparées avec les personnels. Dans les départements où la circulation du virus explose, la question de fermer les écoles est clairement posée.
Le ministre et le gouvernement sont responsables de cette situation catastrophique qui met en danger les personnels, les élèves, leurs familles et la société dans son ensemble et qui n’est pas sans conséquence pour l’école et la société. Ils ne font rien pour l’éviter.
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L'épidémie flambe... le ministre bouge peu
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