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Vivement l'Ecole!

Tests salivaires dans les écoles : 1 700 médiateurs recrutés pour un dispositif aux contours très flous...

2 Mars 2021 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Tests salivaires dans les écoles : 1 700 médiateurs recrutés pour un dispositif aux contours très flous...

Le ministre de l’Education nationale a annoncé ce mardi le recrutement d’étudiants en médecine ou encore en pharmacie pour aider à réaliser ces tests dans les établissements scolaires. Car, pour le moment, les dépistages peinent à se mettre en place et les directives sont loin d’être claires.

Le ministre de l’Education nationale le répète en boucle : il faut «garder les écoles ouvertes», assurant, encore une fois, ce mardi sur France Inter qu’il y a «bien sûr des contaminations à l’école, mais pas plus qu’en-dehors. Pour l’enseignement primaire, c’est même moins que dans le reste de la société.» Alors pour tenter de rassurer parents et enseignants, Jean-Michel Blanquer mise désormais sur les tests salivaires dans les écoles, avec un «objectif ambitieux : 300 000 tests par semaine. Nous en avons les moyens», a-t-il annoncé lundi en déplacement dans une école à Vesoul, en Haute-Saône. Se fixer des objectifs, c’est bien. Encore faut-il les réaliser, et dans de bonnes conditions. Là-dessus, les syndicats enseignants sont plus que sceptiques.

Où les tests salivaires sont-ils organisés et depuis quand ?

Dans les zones où le virus circule le plus et, en priorité, dans les écoles maternelles et élémentaires. Ces tests sont en effet non invasifs, donc moins impressionnants que les tests antigéniques réalisés essentiellement dans des collèges et lycées depuis le mois de novembre. Les écoles retenues devront organiser ces tests «à échéance régulière, sûrement tous les quinze jours», indique le ministère de l’Education nationale. La campagne a démarré dans des écoles de la zone A la semaine dernière avec 10 000 tests réalisés au lieu des 50 000 à 80 000 tests annoncés au départ. Le dispositif s’étend désormais aux zones B et C, de retour de vacances. Selon Jean-Michel Blanquer, 50 000 à 80 000 tests doivent être effectués cette semaine avant de passer à 300 000 tests hebdomadaires «d’ici la mi-mars».

Qui les réalise ?

C’était la grande question du côté des enseignants. En milieu de semaine dernière, le ministèreindiquait à Libération que ces tests seraient effectués en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS) et les infirmières scolaires, «quand c’est possible». L’équipe de Jean-Michel Blanquer n’en savait en réalité pas davantage. Or, depuis, une note de la direction académique du Rhône adressée au directeur d’une école test a mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux. On y apprenait que les dépistages seraient réalisés, la première fois, «par le personnel d’un laboratoire avant d’être ensuite encadrés par les personnels de l’Education nationale ou des collectivités territoriales». Selon Ghislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU, des enseignants de la Loire ont même déjà fait passer des tests salivaires aux enfants «après avoir été sommairement formés par les équipes des laboratoires qui ont ensuite récupéré les échantillons».

Ce mardi, Jean-Michel Blanquer donne enfin des précisions aux informations apportées la veille par le ministère à Libération sur la mobilisation de médiateurs. «A partir d’aujourd’hui nous allons recruter 1 700 médiateurs (étudiants en médecine, en pharmacie ou dans d’autres domaines) de façon à appuyer les personnels mobilisés pour réaliser ces tests», a déclaré le ministre de la rue de Grenelle.

Comment se déroulent ces tests ?

Les laboratoires apportent le matériel nécessaire et leur personnel doit obligatoirement être présent pour la première intervention, afin de former le personnel scolaire médical. Lors du dépistage, les enfants doivent cracher dans un flacon, avec au moins un millimètre de salive. Pour les plus petits, la salive peut être prélevée directement sous la langue à l’aide d’une pipette. Les échantillons sont ensuite analysés dans un laboratoire de biologie médicale qui communique directement le résultat aux familles, sous vingt-quatre heures. S’il est positif, les parents sont tenus d’informer l’école. Les laboratoires peuvent, eux, uniquement communiquer aux écoles le nombre de cas positifs enregistrés. Lorsque qu’un élève est testé positif au Covid, le laboratoire doit vérifier s’il s’agit d’un variant. Une classe doit fermer lorsqu’elle compte trois cas de variants anglais et un seul cas du variant sud-africain ou brésilien. Mais, pour cela, les familles doivent prévenir l’établissement de leur enfant.

Sont-ils obligatoires ?

Non, ces tests se font seulement sur la base du volontariat. Comme pour les tests antigéniques, les élèves doivent être munis d’une autorisation signée des parents et d’une photocopie de leur carte vitale. Les enseignants doivent récupérer ces papiers et les remettre à la direction de leur établissement. Enfin, le personnel scolaire peut aussi bénéficier de ces tests.

Pourquoi les syndicats enseignants sont-ils en colère ?

Ils déplorent le manque total d’organisation et une «grande opération de communication orchestrée par Jean-Michel Blanquer. C’est un fiasco : rien n’a été anticipé», dénonce Ghislaine David. Comment les salles prévues pour les dépistages seront-elles désinfectées ? Quelles sont les consignes d’aération pour empêcher le virus de circuler si des enfants positifs crachent dans un tube ? A ces questions, le ministère répond que l’organisation se fera au cas par cas.

Le SNUipp-FSU, premier syndicat enseignant réclame un arrêté pour clarifier les choses et dénonce «une politique du chiffre purement scandaleuse». Le gouvernement promet d’atteindre un objectif de 300 000 tests salivaires par semaine mais quand on regarde du côté des tests antigéniques, il y a de quoi se méfier. En janvier, Jean-Michel Blanquer tablait sur un million de tests antigéniques alors que seulement 50 000 tests sont péniblement réalisés chaque semaine, par manque de candidats. Le gouvernement espère que les tests salivaires auront plus de succès.

Cécile Bourgneuf

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WHISTLEBLANQUER ...

2 Mars 2021 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

WHISTLEBLANQUER ...

EXTRAIT via ChezPol (Libération)

WHISTLEBLANQUER 

«L'islamogauchisme» à l'université ? «Si ça n'existe pas, regardons-le ensemble», propose très sérieusement Jean-Michel Blanquer sur France inter ce matin. Pour sa part, le ministre de l'Education nationale y croit à mort, sans apporter d'exemple concret. Evoquant l'ampleur des «questions raciales» dans les recherches académiques et sa crainte de voir advenir «des sciences sociales du ressentiment» (auxquelles il «préfère des sciences sociales du progrès»), il assène : «Ce qui est certain c'est que le phénomène a pris de l'ampleur 

Puis il assume d'avoir été parmi les premiers au gouvernement à dénoncer les prétendus «ravages» de «l'islamogauchisme» dans les facs : «Il est souhaitable d'être un peu lanceur d'alerte sur ce sujet, ce que finalement j'ai peut-être été un peu en disant ce que j'ai dit. Or comme souvent, comme dit la chanson de Guy Béart, le premier qui dit la vérité doit être exécuté, mais c'est une réalité.» 

Cela vaut-il aussi pour les vérités alternatives ?

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Semaine spéciale consacrée à la jeunesse sous Covid - Médiapart invite Najat Vallaud-Belkacem (Vidéo)

2 Mars 2021 , Rédigé par Mediapart Publié dans #Education

Dans « À l’air libre » lundi, coup d’envoi de notre semaine consacrée à la jeunesse (et offre spéciale d’abonnement pour les moins de 25 ans à retrouver ici si vous n’êtes pas déjà abonné). Reportage à Cahors sur la difficulté d’entrer dans la vie active. Réaction sur notre plateau de l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem. Également au sommaire : retour sur la condamnation de Nicolas Sarkozy et entretien avec le rappeur Médine.

« À l’air libre », l’émission qui ouvre en grand les fenêtres !

Au sommaire : 

> Semaine spéciale consacrée à la jeunesse sous Covid : depuis un an, comment les 18-25 vivent-ils cette période inédite ? Mediapart est allé à leur rencontre partout en France. Aujourd’hui, reportage à Cahors avec celles et ceux qui entrent dans la vie active, et invitée en plateau, une ancienne ministre de la jeunesse, la socialiste Najat Vallaud-Belkacem. À l’occasion de cette semaine spéciale, notre offre pour les moins de 25 ans : six mois d’abonnement offerts à Mediapart, rendez-vous ici.

> Entretien avec le rappeur Médine : il nous a reçus à son studio. Accusé par la députée Aurore Bergé d’être un « rappeur islamiste », il a porté plainte.

Retour, avec Fabrice Arfi, sur l’information du jour : la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bismuth (lire notre dossier ici).

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Léo Ferré...

1 Mars 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Peter Handke...

1 Mars 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Joue le jeu.
Menace le travail encore plus.
Ne sois pas le personnage principal.
Cherche la confrontation.
Mais n’aie pas d’intention.
Évite les arrière-pensées.
Ne tais rien.
Sois doux et fort.
Sois malin, interviens et méprise la victoire.
N’observe pas, n’examine pas, mais reste prêt pour les signes, vigilant.
Sois ébranlable.
Montre tes yeux, entraîne les autres dans ce qui est profond,
prends soin de l’espace
et considère chacun dans son image.
Ne décide qu’enthousiasmé.
Échoue avec tranquillité.
Surtout aie du temps et fais des détours.
Laisse-toi distraire.
Mets-toi pour ainsi dire en congé.
Ne néglige la voix d’aucun arbre, d’aucune eau.
Entre où tu as envie et accorde-toi le soleil.
Oublie ta famille, donne des forces aux inconnus,
penche-toi sur les détails, pars où il n’y a personne,
fous-toi du drame du destin, dédaigne le malheur,
apaise le conflit de ton rire.
Mets-toi dans tes couleurs, sois dans ton droit,
et que le bruit des feuilles devienne doux.

Passe par les villages, je te suis.

Peter Handke - Par les villages

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La culture face au dilemme du vote barrage : «Rien qu’entendre parler de la présidentielle ajoute une angoisse terrible à celle qu’on éprouve»...

1 Mars 2021 , Rédigé par Liberation Publié dans #Culture

France, le barrage hydroélectrique d'Artouste à 2000m | Flickr

EXTRAITS

Artistes et professionnels du secteur ont accepté de dire à «Libé» s’ils voteraient Macron au second tour pour faire barrage à l’extrême droite.

A l’arrêt, largement floué par les stratégies de déconfinements, souvent oublié des allocutions ou alors grossièrement sommé d’enfourcher le premier fauve qui passe, et volontiers ulcéré par la politique de l’exécutif, où en est le secteur culturel avec le macronisme comme rempart à l’extrême droite ? Parmi les artistes et acteurs de la culture sollicités par Libé, car présumés plus ou moins gauchistes de cœur et de vote, nombreux sont ceux qui ont poliment décliné de se livrer au jeu discutable de la politique-fiction. Les réponses des autres reflètent bien combien la notion de vote barrage est devenue délicate à gauche à l’épreuve du quinquennat en cours. Surtout, tous ou presque ont affirmé combien ils veulent croire que l’histoire ne peut être encore écrite et qu’un remake de 2017 n’est pas inéluctable.

Elsa Abderhamani, artiste et cofondatrice de la revue de BD Bien, monsieur

«Le Pen n’est évidemment pas une option. Mais il n’est pas question d’aller voter Macron. Je n’ai pas pu m’y résoudre il y a cinq ans, malgré les pressions de mon entourage, parce que rien n’allait dans son programme. Ni l’économie ni la culture… Rien. Quelque part, il a été fidèle à ses idées. Le spectre des Le Pen ne peut pas servir d’excuse pour voter pour n’importe qui tous les cinq ans. J’espère que Philippe Poutou se représentera. Mais au second tour, je n’irai voter que si le vote blanc est pris en compte.»

Swann Arlaud, acteur (Grâce à Dieu, Petit Paysan, Perdrix)

«La perspective du vote barrage est terrifiante, car c’est un renoncement. Ça m’horrifie d’être face à un tel ultimatum dans quelques mois. Aujourd’hui, je peux envisager l’abstention. Ce quinquennat qui n’est pas fini a été si catastrophique qu’on se demande parfois si pire est possible. Je pense notamment aux violences policières non assumées, à notre ministre de l’Intérieur qui explique à la télé que Marine Le Pen est «molle», ou à la manière dont la révolte des gilets jaunes a été entendue. Vis-à-vis de la culture, le gouvernement a fait le choix de la consommation. Un choix politique d’ouvrir les magasins où les gens s’entassent avant Noël et de fermer les lieux de culture alors que les épidémiologistes disent qu’on ne s’y contamine pas. Au-delà de la question des besoins vitaux, c’est un choix de société très inquiétant de nier la culture, ou de la considérer comme une variable dont l’absence ne priverait qu’une petite catégorie de la population et une corporation.»

(...)

Marie Desplechin, écrivaine (Verte, la Vie sauve, Sans moi)

«Je ne peux pas ne pas aller voter. Impossible. Le droit de vote, on l’a, on s’en sert. J’irais voter Macron, le cœur au bord des lèvres. Le niveau de l’arnaque et de la déception est gigantesque, mais avec toutes les lois liberticides qui ont été mises en place, comment filer les clés à Marine Le Pen ? Ce que je souhaiterais, c’est un changement constitutionnel, qui nous sorte de cette centralisation qui promeut des arrivistes. S’il y avait 18 ministres de l’Education nationale, on pourrait espérer que toutes les écoles maternelles ne soient pas broyées par la même réforme qui ignore ce qu’est un petit enfant, par exemple. Il y aurait quantité de tocards, mais aussi des gens bien. Ma porte reste ouverte, je ne suis pas du genre à me laisser abattre, et pourtant, sous le gouvernement Macron, j’ai du mal à ne pas être désespérée. Pour ne pas être triste, je vais sur des combats locaux qui sont eux aussi en grand danger, la ZAD du triangle de Gonesse, les comités inter-hôpitaux…»

(...)

Marion Siéfert, autrice, metteuse en scène et performeuse (Jeanne_Dark_, Du sale !, le Grand Sommeil)

«Je n’aime pas du tout cette question. La poser, c’est déjà participer à la fabrication artificielle d’un second tour Le Pen-Macron, comme si c’était une chose inéluctable. Macron et Le Pen au premier tour en 2017, c’est 45 % des suffrages. 55 % des électeur.ices ont décidé de ne pas voter pour eux, la majorité donc, et je ne compte pas ici la masse immense des abstentionnistes.

«60 % du programme de Le Pen père des années 1980 concernant l’immigration sont passés, ont été actés, ont donné lieu à des enfermements en prison et en centre de rétention administratif, à des ITF (interdictions du territoire français), à des OQTF (obligations de quitter le territoire français), à des dizaines de milliers de morts en Méditerranée et à des expulsions (y compris vers le Soudan et l’Erythrée). Il faut se rendre à l’évidence : tous les partis politiques considèrent que l’immigration est un problème et bafouent les droits humains les plus élémentaires.

«Pourquoi, plus d’un an avant les prochaines élections, nous devrions répondre à une question si loin de nos préoccupations actuelles, si ce n’est pour alimenter des pronostics médiatiques qui permettent de ne pas traiter de ce qui nous importe vraiment ? Libé n’a pas d’autres sujets plus brûlants ? Voilà la question que j’aimerais retourner à Libération.»

Anne Diatkine, Julien Gester, Didier Péron, Marius Chapuis et Lelo Jimmy Batista

Article complet à lire en cliquant ci-dessous

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Méritocratie et commun...

1 Mars 2021 , Rédigé par LE BLOG DE BERNARD DESCLAUX Publié dans #Education

Méritocratie et commun...

EXTRAIT

En décembre 2020, Vincent Troger, dans une tribune pour Le Monde affirmait que « Le clivage entre les élites et le peuple se construit à l’école. 1]. Reprenant les travaux de François Dubet et Marie Duru-Bellat, il rappelait « que le principe de l’égalité des chances et de la réussite par le mérite scolaire suppose que la scolarité soit organisée comme une compétition, avec des vainqueurs et des vaincus, et non comme un effort collectif pour assurer la réussite du maximum d’élèves possible. » La compétition commençant très tôt chez nous, la différenciation a pour cause les situations différentielles initiales des individus. La différence de départ se retrouve bien évidemment dans la différence d’arrivée. En conclusion il renvoyait à un auteur radical un peu oublié : « En 1971, dans Une société sans école (Seuil), Ivan Illich avait rêvé d’une éducation qui refuse la course aux diplômes et privilégie des « réseaux de communication à dessein éducatif, par lesquels seront accrues les chances de chacun de faire de chaque moment de son existence une occasion de s’instruire, de partager, de s’entraider ». Peut-être devrions-nous le relire. »

Voilà une manière d’ouvrir un débat entre la méritocratie et le commun.

Les paliers, la stratégie et l’atmosphère

Au cours de l’histoire de l’organisation de notre système on voit que les paliers d’orientation, c’est-à-dire de bifurcation, de séparation des populations, sont remontés dans le système. A l’origine les deux ordres d’enseignement, le primaire et le secondaire séparait les deux publics, le peuple et les notables. Puis l’entrée en sixième du lycée avec le latin fut la barrière. Ce fut ensuite la cinquième et la troisième. Aujourd’hui, c’est la troisième et l’accès au supérieur qui constituent les deux paliers trieurs. Mais cela ne veut pas dire que la sélection ne se joue qu’à ces niveaux. En fait la compétition se joue dès l’accès à l’enseignement par la possibilité ou non du choix de l’établissement et parfois dès le primaire.

(...)

Bernard Desclaux

Suite et fin en cliquant ci-dessous

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Covid-19. Tests salivaires à l’école : la note qui met le feu aux poudres

1 Mars 2021 , Rédigé par Ouest France Publié dans #Education

https://photos.lci.fr/images/613/344/tests-salivaires-ecole-1de518-0@1x.jpeg

Les élèves doivent cracher dans une pipette. Le ministère demande aux directeurs d’école « d’encadrer » l’opération. « Scandaleux », dénoncent des enseignants. Juste du bon sens pour rassurer les enfants, se défend le ministère.

Samedi 20 février, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, annonçait qu’entre 50 000 et 80 000 tests salivaires de détection du Covid-19 seraient effectués dès cette semaine, sur la base du volontariat. « Ce sont des laboratoires qui effectueront les tests au sein des établissements. ​Le temps de les identifier et d’organiser tout cela, la campagne ne débutera pas avant le milieu de la semaine », précisait à Ouest-France le ministère en début de semaine .

En réalité, seules quelques écoles tests seront concernées cette semaine. « Dans l’académie de Grenoble, par exemple, une seule école est concernée. Ailleurs, quelques écoles pilotes seront testées tous les quinze jours, pour suivre une cohorte », ​affirme Guislaine David, la secrétaire générale du SNUipp, premier syndicat du premier degré.

Une note a mis le feu aux poudres

La divulgation hier soir d’une note adressée à un directeur d’école test du Rhône a mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux. On y apprend qu’un « personnel du laboratoire est présent sur chaque opération de dépistage ». Lors de la première intervention dans l’école, « il présente les modalités du dépistage et forme les personnels à la supervision du recueil des prélèvements ».

Cette notion de « supervision » interroge. Qu’entend-on par là ? La note précise : « L’encadrement de ces prélèvements est par la suite assuré par les personnels de l’Éducation nationale ou des collectivités territoriales.  Les personnels supervisant l’opération devront s’assurer, outre de la bonne réalisation du prélèvement lui-même, du bon étiquetage des flacons servant au prélèvement. Ils s’assurent également que les prélèvements sont réalisés dans les conditions préconisées. »

Sur Twitter, certains appellent à « refuser » ce protocole :

« Et si le prélèvement n’est pas bien effectué ? »

 

Plusieurs enseignants actifs sur le réseau social à l’oiseau confirment que la même demande a été exprimée par des inspecteurs de l’Éducation nationale auprès de directeurs d’école. Les syndicats, qui réclamaient de longue date ces tests, sont vent debout. «  L’Éducation nationale va donc demander à des enseignants de se déclarer volontaires. Bien souvent, ce seront des directeurs. Mais qui s’occupera de leur classe pendant ce temps ? La mise en œuvre s’annonce compliquée sur le terrain », alerte Guislaine David.

Interrogé par Ouest-France, le ministère de l’Éducation nationale se veut rassurant : « Le protocole prévoit que le prélèvement se fera toujours en présence d’un personnel de l’Éducation nationale pour ne pas laisser seul un élève avec un personnel de laboratoire. » Sous-entendu : ce n’est pas aux enseignants de recueillir le prélèvement, ce qui serait du jamais vu. Le ministère précise également « qu’un personnel de santé doit être présent pour superviser l’opération. Et s’il ne peut pas l’être, des renforts (secouristes) seront prévus. »

Les médecins scolaires, qui n’ont pas été concertés, et les infirmières scolaires ont déjà expliqué qu’ils n’avaient pas les moyens de faire passer ces tests, trop occupés qu’ils sont à effectuer le contact tracing des élèves malades, pour repérer les cas contacts. Le problème de fond est là. Les enseignants devront donc donner un coup de pouce.

« C’est proprement scandaleux !!! On est donc psy, infirmier-infirmière, détecteur d’inceste et de harcèlement, islamo-gauchiste… Mais zéro investissement dans le dernier rempart de la République », fustige également sur Twitter Lysias Leprof.

Arnaud Bélier

https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/covid-19-les-enseignants-devront-faire-passer-eux-memes-les-tests-salivaires-7167249

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