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Vivement l'Ecole!

Joe Hisaishi...

14 Février 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Michel Butor...

14 Février 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Chacun sait que le romancier construit ses personnages, qu'il le veuille ou non, le sache ou non, à partir des éléments de sa propre vie, que ses héros sont des masques par lesquels il se raconte et se rêve, que le lecteur n'est point pure passivité, mais qu'il reconstitue, à partir des signes rassemblés sur la page, une vision ou une aventure, en se servant lui aussi du matériel qui est à sa disposition, c'est-à-dire de sa propre mémoire, et que le rêve, auquel il parvient de la sorte, illumine ce qui lui manque.

Michel Butor - Essais sur le roman

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Revue de Presse Education... Nid de vipères ? - La formation - Sauver la maternelle - Supérieur - Améliorer l’enseignement

14 Février 2021 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Médias

Revue de Presse Education... Nid de vipères ? - La formation - Sauver la maternelle - Supérieur - Améliorer l’enseignement

L’actualité s’est tournée vers Trapes cette semaine, dévoilant un vrai nid de vipères, difficile à démêler. On s’inquiète aussi pour la formation des enseignants, la maternelle et l’orientation. L’inquiétude est aussi de mise pour les étudiants. Pour terminer des ressources pour améliorer son enseignement.


Nid de vipères ?

C’est une affaire bien compliquée qui a secoué l’actualité cette semaine. Un enseignant de Trappes est-il vraiment menacé ? Est-il vraiment sous protection policière ? Et pourquoi le maire se permet-il de s’introduire dans un lycée pour distribuer des tracts ? Quelques articles pour essayer de comprendre.

Assassinat de Samuel Paty : Pourquoi Didier Lemaire, professeur de Trappes, est-il sous protection rapprochée ? « Quatre mois après l’assassinat de Samuel Paty, Didier Lemaire, qui enseigne la philosophie à Trappes, a été placé sous protection rapprochée, a indiqué le ministre de l’Intérieur » 20 Minutes
Un professeur de Trappes se dit menacé, les autorités locales font part de leur incompréhension. "Jusqu’à présent pourtant, M. Lemaire, de son propre aveu (notamment face aux enquêteurs), n’avait jamais fait l’objet de menaces, ni de mort ni d’aucune sorte, ni de la part d’élèves, ni des habitants de Trappes, ni de ses collègues, ni sur Internet. Tout juste avait-il provoqué « quelques remous », décrit une source proche de l’enquête, sur les réseaux sociaux après sa tribune dans L’Obs puis à la suite de la diffusion du reportage néerlandais." Le Monde

Professeur menacé à Trappes, tract du maire... On vous explique la polémique en quatre points
“La polémique n’en finit pas de gonfler depuis une semaine, autour de Trappes, alimentée par deux hommes : Didier Lemaire, enseignant de philosophie dans le lycée de cette commune des Yvelines à la réputation sulfureuse, et Ali Rabeh, son maire.” La Dépêche.
Trappes : une enquête ouverte pour des menaces de mort à l’encontre du maire
“L’élu serait la cible de menaces après avoir remis en cause les affirmations du professeur de philosophie Didier Lemaire sur l’avancée inquiétante de l’islamisme dans la ville des Yvelines.” Le Figaro


La formation

Un autre sujet qui a suscité quelques articles à l’occasion d’un rapport du CNESCO : la formation continue des enseignants, très insuffisante. Malheureusement, on peut douter de son amélioration quand on voit les coupes sévères faites dans les moyens.

Trop courte, trop hors-sol : les faiblesses de la formation continue des enseignants
“Un rapport du Centre national d’étude des systèmes scolaires, publié mardi 9 janvier, dresse un état des lieux mitigé de la formation continue des enseignants français, pourtant régulièrement considérée comme un levier important d’évolution du système éducatif” Par Séverin Graveleau

Formation continue dans l’Éducation nationale : il reste beaucoup à faire. Par Cécile Blanchard
“La formation continue proposée à 1,2 million de personnels de l’Éducation nationale en France est-elle suffisante et satisfaisante ? Sujet important s’il en est, puisque, comme le relève Nathalie Mons, sa responsable, « il n’y a pas un seul rapport du Cnesco (Centre national d’étude des systèmes scolaires) qui ne souligne la nécessité d’une formation accrue des enseignants ». De fait, il s’agit là d’« une politique stratégique dans le développement et l’amélioration du système éducatif, de la qualité de vie à l’école et des apprentissages des élèves ».”

On parle aussi de la formation initiale, objet d’une réforme très critiquée. Notamment la formation des futurs professeurs des écoles.
Anissa Belhadjin et Bruno Robbes : La formation PPPE des futurs professeurs des écoles, une « très belle opportunité » ?
“Début février, les lycéens de terminale et leurs parents ont reçu, dans leur boite mail, un flyer vantant la nouvelle invention du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer : le « parcours préparatoire au professorat des écoles » (PPPE) qui ouvrira en septembre dans toutes les académies. Dans le même temps, une petite vidéo de présentation circule sur les réseaux sociaux. Le ministre y présente ce nouveau parcours, le qualifiant de « meilleur de l’enseignement supérieur ». Cette vidéo, très consultée ces derniers jours alors que Parcoursup vient d’ouvrir, est accompagnée de commentaires élogieux : nouvelle formation, très bonne chose, etc. La publicité promet d’être efficace. Mais de quoi ce PPPE est-il le nom ? Anissa Belhadjin et Bruno Robbes, enseignants-chercheurs engagés dans la préprofessionnalisation et la formation des enseignants à l’INSPÉ de Versailles, en proposent une analyse.”

Et voici le retour de la laïcité. Encore une fois, le ministère pense que la formation des enseignants à ce sujet est insuffisant. Il confie donc une "mission" (encore une mission) à Jean-Pierre Obin. On doute que c’est ce qui va permettre d’empêcher les difficultés des enseignants à enseigner certains sujets. Malheureusement on pense au gouvernement que pour résoudre les problèmes de la société et le terrorisme, il faut former les professeurs...
Laïcité à l’école : « Il faut réinitialiser le logiciel républicain, notamment pour les jeunes générations »
Entretien croisé “Jean-Michel Blanquer confie à l’ex-inspecteur Jean-Pierre Obin une mission sur la formation des enseignants à la laïcité.” Le Figaro

Formation. Quatre questions sur le métier de psychologue de l’Éducation nationale
“À la croisée des enseignants, des jeunes et de leurs parents, le psychologue de l’Éducation nationale a pour mission d’accompagner les collégiens, lycéens et étudiants ou apprentis vers les études qui leur conviennent et le monde du travail. La curiosité et l’envie d’aider sont primordiales.”


Sauver la maternelle

Les pédagogues s’émeuvent d’une éventuelle réforme de la maternelle. Les intentions du ministre inquiètent fortement.

Vers une réforme de la maternelle ? les petits font de la résistance
Blog : L’Ecole, les pieds sur terre...mais bientôt la tête sous l’eau
“La note du Conseil supérieur des programmes sur la maternelle suscite de nombreuses réactions chez les enseignants et les chercheurs. Indigente et peu subtile, une note solide n’est même plus exigée pour préparer une réforme. Souhaitant transformer la maternelle en classe prépa aux tests CP, elle s’attaque directement aux parents d’élèves, mais les élèves feront de la résistance.”

Plusieurs tribunes sont publiées cette semaine.
TRIBUNE, Défendons la maternelle
“Un collectif de syndicats enseignants et de quelques associations professionnelles dénonce la réorientation profonde du programme de la maternelle qui cantonnerait notamment les enseignements à un « bachotage » pour préparer les tests en CP.”
« Préservons les enfants de 3 ans d’une anthropométrie performative et comportementale » Tribune d’un Collectif
“Soumettre des enfants de maternelle à une grille d’observation comportementale pour déceler de potentielles futures déviances est une dangereuse dérive, dénonce un collectif de pédiatres, psychologues et spécialistes de l’éducation dans une tribune au « Monde ».”


Orientation

Autre domaine de réforme (et d’économies, mais on commence à en avoir l’habitude), l’orientation.

Un an après la création d’une agence régionale de l’orientation, des avancées et des ambiguïtés
“Formation. Un an après sa création, l’agence régionale de l’orientation tente de clarifier une information devenue cruciale en ces temps incertains. Non sans ambiguïté.”
Avec Inser’Jeunes, le gouvernement met en concurrence les formations professionnelles
“Un nouveau site, lancé le 9 février au soir par l’Education nationale et le ministère du Travail, permet aux jeunes et aux familles d’avoir accès immédiatement au taux d’insertion dans l’emploi pour chaque formation professionnelle, du CAP au BTS, de chaque CFA ou établissement scolaire. Pour le ministère il s’agit d’éclairer les choix des familles et d’aider à l’orientation des jeunes. Mais celles-ci sont -elles égales devant un site Internet officiel ? L’orientation par voie numérique peut-elle remplacer un accompagnement humain à l’orientation ?”
Sur le site du SNES : L’orientation scolaire, un marché à prendre !
“Comme dans d’autres secteurs de l’Éducation, le MENJS soutient les « Ed tech’ » en les labellisant et en leur apportant des fonds publics. Parallèlement, il détricote le service public d’information et d’orientation. Ainsi il ferme les CIO, assèche le recrutement des Psychologues de l’EN spécialité EDO, démantèle l’ONISEP et dénature ses missions.”


Supérieur

Etre étudiant en temps de pandémie, c’est particulièrement difficile. Tout le monde s’accorde à dire que les conséquences de l’enseignement à distance sont catastrophiques.

Enseignement supérieur : « Nous ne pouvons plus minimiser les séquelles de la crise »Tribune, Gabriel Galvez-Behar, Universitaire
“Le professeur des universités Gabriel Galvez-Behar dénonce, dans une tribune au « Monde », la dégradation des conditions de vie des étudiants et réclame au ministère de l’enseignement supérieur des moyens pour y faire face.”
Pas "d’atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de l’enseignement" à l’Ecole de droit de Clermont-Ferrand
“L’enseignant qui assure le cours de "Fondements historiques et philosophiques des libertés publiques" dénonçait "une atteinte aux droits fondamentaux" et "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de l’enseignement, à la liberté d’expression et à la liberté de réunion dès lors que les étudiants de Master 2, eux, ont pu reprendre les cours en présentiel et que plusieurs universités permettent ce retour".”
On est sérieux à 20 ans (5). L’avenir des classes prépa est à l’université !
Par Jacques Vauloup le jeudi 11 février 2021
“On aimerait revoir au plus vite les jeunes à l’université, même masqués. Et pas seulement les néo-étudiants ni une seule journée par semaine. On aimerait que la situation exceptionnelle que nous vivons fût l’occasion pour nos gouvernants fébriles de traiter tous les étudiants de la même façon. Et de voir beaucoup plus loin que via les mesurettes tardives et notoirement insuffisantes prises en ce début 2021. Une priorité : transférer les moyens publics des classes préparatoires aux grandes écoles des lycées à l’université. De l’audace, du panache et de la vision, bon sang !”
Université : « le mal-être déborde » dans les bureaux des psychologues
9 février 2021 Par Khedidja Zerouali
“À Paris, dans un bureau d’aide psychologique universitaire, onze thérapeutes écoutent les angoisses des étudiants. Avec l’épidémie, les listes d’attente s’allongent. Et la mise en place de « chèques psy », annoncée le 5 février par Frédérique Vidal, fait grincer des dents.” abonnés

Boris Cyrulnik : « nous vivons une catastrophe de civilisation » Publié par Olivier Van Caemerbèke
“Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik présente son dernier ouvrage et son regard sur les conséquences de la crise du Covid-19 pour les élèves et les étudiants.”

Dans les écoles de Sciences politiques, un scandale a émergé avec la dénonciation de violences sexuelles.
#sciencesporcs, une nouvelle vague de dénonciations de violences sexuelles, cette fois dans les IEP
“Les établissements Sciences Po font face à de multiples procédures : une enquête préliminaire a été ouverte pour viol à Toulouse, deux pour agressions sexuelles à Grenoble, et un signalement à la justice a été fait à Strasbourg.” Le Monde avec AFP
"SciencesPorcs" : "Aucun fait avéré ne doit rester impuni", insiste la ministre Frédérique Vidal
“La ministre de l’Enseignement supérieur souligne aussi l’importance de veiller à ce que celles et ceux qui dénoncent leurs agresseurs ne soient pas obligées de renoncer à leurs études, ce qui constituerait "un deuxième traumatisme".”

Sciences Po : une administratrice provisoire est nommée à la tête de l’école
Par Wally Bordas • AEF Agence éducation et formation
“Le feuilleton continue à Sciences Po Paris. Après la démission, hier soir, du directeur Frédéric Mion, le ministère de l’Enseignement supérieur vient de nommer Bénédicte Durand, actuelle directrice de la formation initiale, administratrice provisoire de la prestigieuse institution. Cette proche de Frédéric Mion prend donc provisoirement les commandes de l’école, en pleine tempête.”


Améliorer l’enseignement

Réflexions et ressources pour donner envie d’améliorer son enseignement, notamment en mathématiques.

Comment améliorer les pratiques en éducation ?
“Si les pratiques des enseignants ont un effet sur les résultats des élèves comment les améliorer ? Benoit Galand (Université de Louvain) et Michel Janosz (Université de Montréal) publient un ouvrage (Améliorer les pratiques en éducation, Presses universitaires de Louvain) qui concerne très directement l’école française. Comment se fait-il que les tentatives de changement à grande échelle échouent ? L’ouvrage réunit plusieurs études qui invitent à s’intéresser davantage aux conditions d’application des recherches qu’aux découvertes de l’évidence based education. Et à travailler l’implantation de la recherche dans le monde enseignant.”
« Apprendre aux enseignants à réfléchir sur leurs habitudes pédagogiques »
Tribune de Marie Gaussel, chargée d’études et de recherche à l’Institut français de l’éducation
“Marie Gaussel, chargée d’études et de recherche à l’Institut français de l’éducation, rappelle, dans une tribune au « Monde », les nombreux travaux montrant l’importance, pour les enseignants, d’un retour « réflexif » régulier sur leurs pratiques pédagogiques.”
« Comment former des élèves performants et enthousiastes ? »
Tribune de Noémie Le Donné, analyste à l’OCDE
“Dans une tribune au « Monde », Noémie Le Donné, analyste à l’Organisation de coopération et de développement économiques, pointe les pratiques et politiques qui fonctionnent le mieux pour favoriser la réussite et l’enthousiasme des élèves.”

Baisse du niveau en maths : « La formation des enseignants est au centre des préoccupations, mais son contenu ne fait pas consensus »
Tribune de Vincent Troger, Maître de conférences émérite en sciences de l’éducation
“Deux récentes enquêtes pointent du doigt le faible niveau des élèves français en mathématiques. Vincent Troger, maître de conférences émérite en sciences de l’éducation, rappelle dans une tribune au « Monde » que des débats scientifiques sur les finalités et modalités d’enseignement de la discipline retardent l’amélioration de la situation.”
Pratiques pédagogiques à fort impact en mathématiques
“Cette ressource met l’accent sur les pratiques qui ont un fort impact sur l’enseignement et l’apprentissage des mathématiques, comme le montre la recherche (voir la méta-analyse de Hattie, Fisher, Frey et coll., 2017). Veuillez trouver ci-après une série de fiches de renseignements qui décrivent les pratiques pédagogiques à fort impact, y compris les façons dont elles peuvent être mises en oeuvre et dont elles se présentent en salle de classe.” Document provenant de l’Ontario et signalé par le Café pédagogique.

100 activités génériques de pédagogie active - Fiches complètes - Gratuit
“De quoi dynamiser n’importe quel enseignement, du primaire à l’université”

Pour lutter contre les webcams fermées et les silences plombants, le professeur de physique Julien Bobroff a repensé ses visios pour motiver ses étudiant·e·s. Voici ses techniques (spoiler : c’est pas banal).

 

Géraldine Duboz (récolte de Bernard Desclaux)

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Najat Vallaud-Belkacem à Sciences Po, l’égalité des conditions pour un monde plus juste...

14 Février 2021 , Rédigé par La Péniche - Sciences Po Publié dans #Education, #Inegalites

Najat Vallaud-Belkacem à Sciences Po, l’égalité des conditions pour un monde plus juste...

L’ancienne ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem était présente à Sciences Po la semaine dernière dans le cadre d’une conférence organisée par le Parti Socialiste-Sciences Po, et ayant pour thème l’égalité des chances dans le cadre scolaire. Cette dernière a pu revenir notamment sur la réforme du collège menée sous le quinquennat de François Hollande ainsi que s’exprimer sur la réforme du lycée menée par l’actuel ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer.

Organisée sous la forme d’un échange de question-réponse, la conférence s’est distinguée par la pertinence des problématiques soulevées et des débats engendrés.
Tout d’abord, Najat Vallaud-Belkacem a souhaité clarifier un enjeu majeur de la discussion : elle n’aime pas le terme « d’égalité des chances », qui nierait selon elle le contexte social dans lequel baignent les individus.

Si le mérite a pour elle son importance dans la réussite scolaire, il ne fait pas tout et ne suffit pas à balayer à lui tout seul les enjeux de réussite à l’école. Outre ces préoccupations sémantiques et théoriques, nous sommes rentrés directement dans le vif du sujet lorsque l’ancienne ministre a été prise à partie sur la réforme du lycée et la suppression des filières, ainsi que sur la présence d’un grand oral au baccalauréat. L’invitée du soir a souhaité réhabiliter l’utilité des filières au lycée, et mettre en garde contre la réforme actuelle, susceptible d’orienter trop tôt (dès la classe de seconde) les élèves. A 15 ans seulement, un âge où l’on manque potentiellement de maturité, des choix effectués trop tôt pourraient influencer le parcours professionnel post-bac de lycéens encore en plein questionnement. Elle juge aussi que le grand oral du baccalauréat est indéniablement discriminant car les élèves n’y sont pas préparés.

La conférence a été aussi l’occasion d’aborder des thèmes tels que la lutte contre les violences sexistes et sexuelles à l’école ou la réforme des programmes. Constatant l’échec des abécédaires de l’égalité sous François Hollande, accusés d’inculquer la « théorie du genre » à l’école, Najat Vallaud-Belkacem a pu ajouter que le mouvement #MeToo et les récentes affaires de La Ligue du LOL montrent une volonté d’afficher une totale intransigeance envers les violences faites aux femmes, intransigeance encore en bourgeonnement pendant le précédent quinquennat socialiste.
Il faut aussi selon elle réformer les programmes, même si ce sont des réformes passionnelles qui cristallisent les tensions, afin d’inclure plus de femmes et de personnes issues de l’immigration.

La seconde partie de la conférence a été l’occasion pour des associations de Sciences Po en lien avec l’éducation de prendre la parole et d’interroger l’ex-ministre.
Des membres Des Territoires aux Grandes Ecoles, Ariane, Ambition Campus et Prométhée Education se sont ainsi succédé sur la scène de l’amphithéâtre Emile Boutmy.
Ces échanges ont permis de mettre en lumière des problématiques telles que l’inégal accès aux grandes écoles dans les territoires ruraux isolés, l’importance du milieu social dans la réussite ou encore la définition même de la « réussite », se cantonnant trop souvent à des trajectoires scolaires rectilignes dans des prépas ou des grandes écoles, niant les filières d’études technologiques et le mérite qui pourrait y être associé.

En bref, la conférence a montré une ancienne ministre sans langue de bois, lucide et clairvoyante face aux problèmes d’égalité dans le milieu scolaire. Si Najat Vallaud-Belkacem a pu montrer que l’école ne peut pas tout résoudre en matière d’égalité des chances, elle réaffirme qu’elle n’en demeure pas moins un vecteur imparfait, certes, mais ô combien nécessaire de mobilité sociale.

Sabine Audelin/La Péniche, journal des étudiants de Sciences Po

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«De là où je suis, j’ai décidé de dire les choses» - Pomme - Auteure-compositrice-interprète

14 Février 2021 , Rédigé par Médiapart Publié dans #Inegalites

La chanteuse Pomme a écrit une lettre ouverte pour évoquer les violences sexistes et sexuelles qui minent l'industrie musicale. « De mes 15 à mes 17 ans, j’ai été manipulée, harcelée moralement et sexuellement », écrit-elle. Elle a décidé « de ne plus laisser régner la peur ». « Pour que la vérité et la justice se fassent entendre ».

Par femmes, j’entends toutes les femmes, incluant les femmes trans, personnes trans-féminines et tout autre personnes victimes de violences patriarcales.

Par hommes, j’entends hommes cisgenre.

Le terme cisgenre désigne un type d'identité de genre où le genre ressenti d'une personne correspond au genre assigné à sa naissance. Le mot est construit par opposition à celui de transgenre.

Bonjour, bonsoir, je ne sais pas où vous vous trouvez.

Je suis quelque part entre la colère, le repos, la révolte et le lâcher prise.

De là où je suis, j’ai décidé de dire les choses. De ne plus laisser régner la peur, la peur de quoi, je sais même pas.

Cela fait plusieurs années que j’évolue dans l’industrie de la musique, de longues années à vrai dire, si je les compte, j’arrive à huit, à peu près. Je n’ai presque plus assez de mains.

Et si je les compte à rebours, la première année, j’avais 16 ans. 

Comme des centaines de jeunes filles qui débarquent dans ce monde parallèle, finalement pas si éloigné de l’organisation globale d’une société dangereuse pour elles.

J’en ai déjà parlé il y a quelques années, mais à l’époque, je n’avais pas la place que j’occupe aujourd’hui, c’était plus facile, ça faisait moins de bruit.

Je vais redire les choses. Que ça fasse plus de bruit aujourd’hui, tant mieux.

Mon arrivée dans l’industrie de la musique a été traumatisante. Comme pour beaucoup d’autres femmes, vous aurez commencé à le comprendre.

Énième victime d’un système d’oppression dangereux. Plus dangereux encore pour les femmes queer, handicapées, racisées. Qui sont les plus invisibilisées et discriminées.

De mes 15 à mes 17 ans, j’ai été manipulée, harcelée moralement et sexuellement, sans en avoir conscience à cette époque évidemment.

J’ai été l’objet de quelqu’un, façonnée selon ses fantasmes et déviances psychologiques.

Je ne choisissais rien de ma vie (comportements, fréquentations), ni de mon apparence (vêtements, maquillage, épilation), ni de la direction artistique de mon propre projet musical naissant à l’époque. J’ai été manipulée jusqu’à en perdre totalement confiance en moi, confiance si fébrile à cet âge là.

Être un adulte de 30 ans face à une adolescente de 16 ans et la briser. Réussir à lui faire croire qu’elle est le problème, en la sexualisant, en la rabaissant, en la contrôlant. Partir en marchant à pieds joints sur les débris d’une santé mentale détruite. Ne plus jamais donner de nouvelles.

« Sois plus sexy, moins enfant. »

« J’aurais dû te baiser ». 

« Reprends tes chansons de merde et casse-toi, débrouille-toi. »

La stratégie d’un nombre effrayant d’hommes artistes, producteurs, musiciens, chanteurs, directeurs de labels, directeurs artistiques, et j’en passe. 

Il a fallu des années avant que je prenne conscience de ce qu’il s’était passé et puisse y attribuer les mots justes. En comprendre les conséquences à long terme sur ma santé mentale. Alors, quand j’ai sorti mes premières chansons, autour de 2015/2016, j’étais encore piégée dans l’idée que j’étais coupable de cette situation. L’artiste des débuts que certain.e.s ont connu était enfermée dans une cage. Cage qui s’est un peu agrandie à la sortie d’un premier album, mais qui n’en restait pas moins une cage. J’ai mis des années à retrouver une confiance en moi qui puisse me porter et m’autoriser à être celle que je suis aujourd’hui.

Alors voilà, je n’ai pas envie de dire moi, parce que je parle pour des milliers de personnes ici, je ne parle pas que de mon histoire. Je ne suis pas un cas isolé, bien au contraire, et j’ai eu la chance d’être entourée par la suite d’humains bienveillants (à l’intérieur, mais surtout à l’extérieur du milieu de la musique) qui m’ont permis de reprendre possession de mon corps, de mon art, et de ma valeur au fil des années.

J’écris cette lettre pour toutes les personnes qui n’ont pas encore trouvé cet espace dans lequel se reconstruire, qui n’en ont pas la chance, pas l’opportunité, j’écris pour espérer que quelques unes se sentiront moins seules, pourront demander de l’aide, et pour que les autres réalisent et agissent, devant l’ampleur des violences quotidiennes perpétrées dans nos professions.

Cet été, @MusicToo a recueilli plus de 300 témoignages de harcèlement, agressions et viols, réalisés dans 98% des cas par des hommes sur des femmes.

Il y a donc un grand nombre d’hommes qui évoluent dans cette industrie en étant des harceleurs, des agresseurs, des violeurs. Un nombre que personne ne peut imaginer.

Prenez conscience d’une chose: vous les voyez à la télé, vous les entendez à la radio, vous les applaudissez en concert (avant la pandémie). Vous les acclamez. Vous consommez leur musique, je la consomme aussi sûrement, sans le savoir.

Pour mes collègues de l’industrie: vous les produisez, vous les abreuvez, vous les comptez parmi vos amis.  

Parfois, je suis dans les mêmes loges, dans les mêmes salles, sur les mêmes scènes qu’eux. Ils sont libres.

Ils sont exempts de la justice. Parce qu’ils sont des hommes, riches, puissants, assis sur des sièges de velours brodés de leurs noms en lettres d’or, desquels rien, pas même la justice, ne saurait les déloger.

« Pourquoi les femmes ne portent pas plainte? Pourquoi dénonce-t-on les coupables sur Instagram? » (demande Jean-Bernard, 57 ans). 

Parce que la justice les acquitte, mesdames et messieurs. 

Parce que porter plainte, être entendue est un processus extrêmement douloureux et laborieux, qui n’arrive que rarement à ses fins.

Parce que tout le monde n’a pas le même cheminement vers la guérison.

Parce que malgré les accusations, les plaintes, ils sont en couverture des magazines, ils sont à la télé, ils occupent des postes d’avantages, ils flottent au dessus des lois.

La société, maison mère de la culture du viol, regorge de ces individus, ils n’existent pas que dans la musique, non non. Mais dans la musique (comme dans le cinéma et bien d’autres milieux), ils ont accès à l’argent, à l’exposition et au pouvoir, le cocktail parfait pour être des criminels en toute impunité.

Si la justice et le système les protègent, si le gouvernement ne fait rien, il est temps que nous parlions. Il est temps que la honte et la peur change de camp. Nous sommes capables d’identifier ces comportements et agressions. Donc nous sommes capables de les renverser et de changer les choses.

Alors voilà, j’ai été harcelée sexuellement, et par la suite, mansplainée à d’innombrables reprises, et puis diminuée et réduite dans mes compétences, et puis et puis. Je suis pas la seule, je suis pas une exception et je suis pas à plaindre. 

Je n’ai pas l’intention de me faire plus petite. Je n’ai pas l’intention de la fermer.

Je n’ai pas l’intention d’être de celles.eux qui cautionnent. 

Je ne parlerai pas pour mes sœurs ou mes frères, je ne donnerai pas de noms à des histoires qui ne m’appartiennent pas. Je peux simplement raconter la mienne. 

Mais maintenant vous connaissez mon camp. 

Je marche les mains tendues vers toutes les personnes qui ont peur, quand elles tombent, quand elles souffrent, quand le courage les déserte. Je suis toujours, toujours prête à les écouter, je les comprends, oh comme je les comprends. 

Et si je collabore, m’associe avec l’un d’eux, s’il vous plait, dîtes le moi.

Ça suffit. C’est assez. 

Parlons-nous. Avec douceur ou avec hargne. Pour que la vérité et la justice se fassent entendre. Pour que les corps, les cœurs, les âmes de nos filles, de nos sœurs, de nos mères, ne soient plus piétinées. 

Qu’elles soient élevées au rang qui leur revient.

Le droit de rêver, le droit de vivre, le droit d’être. Intégralement. Sans peur.

Ce sera au moins un début.

Pomme

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Égalité des chances… ou des réussites et des places dans l’enseignement supérieur ? (Dossier)

14 Février 2021 , Rédigé par Les cahiers du CERFEE Publié dans #Education

Égalité des chances… ou des réussites et des places dans l’enseignement supérieur ? (Dossier)
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«L'égalité des chances»: un mot d'ordre discuté depuis longtemps - Par Claude Lelièvre

14 Février 2021 , Rédigé par Mediapart - Claude Lelièvre Publié dans #Education

«L'égalité des chances»: un mot d'ordre discuté depuis longtemps - Par Claude Lelièvre

Il est revenu récemment dans la bouche du chef de l'Etat. Mais c'est un mot d'ordre pour le moins ambigu et qui a été discuté dès son apparition. Un détour historique pour faire le point et mieux se situer.

 

L'expression « égalité des chances » apparaît pour la première fois dans un article d’Henri Fosse consacré au projet d'''Ecole unique'' (soutenu dès la fin de la Première guerre mondiale par une sorte d'association : « les Compagnons de l'Université nouvelle ») :« Qu’est-ce, s’il vous plaît, égalité des chances, sinon le droit à l’inégalité créée par la capacité ? » (« La Victoire », 19 décembre 1918). Ainsi l'« égalité des chances» est alors évoquée comme le droit d'établir que les capacités de l’individu soient reconnues comme les seules causes des inégalités de parcours scolaires. Et en 1920, les Compagnons déclarent vouloir « égaliser les chances de tous les enfants » par et dans une « Ecole unique »

Le projet de sélection par le mérite scolaire (qui est au fondement même du projet d' « Ecole unique ») est finalement porté pendant l'entre-deux-guerres par les radicaux et les socialistes.

Il suscite un conflit violent avec les tenants de la sélection par l'argent et les disponibilités des familles (appartenant généralement à la droite conservatrice), souvent accompagné par de violentes attaques contre la remise de l'orientation-sélection des élèves dans les mains des ''psychotechniciens'' et des enseignants. Une citation pour donner le ton : « L'Etat, cet Etat imbécile, cet Etat qui fournit chaque jour les preuves de sa monstrueuse incapacité à gérer la moindre entreprise, l'Etat deviendrait le souverain maître des vocations, des orientations !Les jeunes Français passeraient sous la toise de M. Lepédant et de M. Lebureau » (« Journal d'Amiens », 18 décembre 1925).

Mais ce qui peut surtout nous surprendre aujourd'hui, ce sont les réactions des courants d'extrême-gauche (anarcho-syndicalistes ou Parti communiste) qui se prononcent alors avec beaucoup de véhémence:

« Si les bourgeois s’intéressaient vraiment à l’éducation de nos gosses, ils commenceraient par perfectionner d’abord les écoles primaires, afin que les plus déshérités n’en sortent plus abrutis et illettrés. Mais non, les bourgeois ne s’occupent que des plus intelligents de nos enfants […]. La classe ouvrière a besoin de ‘’bonnes têtes’’ pour s’affranchir ; il ne faut pas qu’elle les donne aux bourgeois. Ouvriers, ne marchez pas dans les ligues bourgeoises pour ‘’l’égalité devant l’instruction’’. Là encore, il s’agit de vous voler. Gardons nos cerveaux pour nous ! » (« Germinal », organe anarcho-syndicaliste, le 25 mars 1922).

« Voilà le rôle des bourses et de l’Ecole unique : ravitailler en hommes, traîtres à leur classe, une bourgeoisie qui manque d’hommes pour tenir des emplois dans les affaires et l’administration, en un mot pour renouveler la classe dirigeante. Un enfant que l’école bourgeoise retient et conduit d’échelon en échelon, c’est le plus souvent un enfant perdu pour sa classe » ( « L'Humanité » du 29 mai 1925)

A l'issue de la Deuxième guerre mondiale, dans le cadre des discussions qui aboutiront au « Plan Langevin-Wallon », le communiste Henri Wallon va tenter une sorte de "compromis historique" dans son célèbre discours de Besançon du 23 mars 1946 qui vaut d'être largement rappelé car il y a là un basculement de principe vers la problématique de la "démocratisation", et de ses différentes acceptions ou conceptions, encore actuelles et disputées.

 « Il y a deux façons de concevoir l’enseignement démocratique. Il y a d’abord une façon individualiste qui a prédominé dans la période d'entre les deux guerres : c’est poser que tout enfant, quelle que soit son origine sociale, doit pouvoir, s’il en a les mérites, arriver aux plus hautes situations […]. C’est en fait une conception qui reste individualiste en ce sens que, si les situations les plus belles sont données aux plus méritants, il n’y a pas, à tout prendre, une élévation sensible du niveau culturel pour la masse du pays [...] Il y a, par conséquent, une sorte d’écrémage progressif, continu, des classes populaires, qui donnent leurs meilleurs sujets pour occuper les situations les plus élevées, les plus rémunératrices ou seulement les plus propres à rendre fiers ceux qui les occupent. »

Cette conception « individualiste » de la démocratisation est bien, comme le précise Henri Wallon, celle « qui a prédominé dans la période de l'entre-deux-guerres »: c'est celle de l'"Ecole unique" des Compagnons, celle de l'"égalité des chances", celle qui a été soutenue par les radicaux et les socialistes. Elle est aussi celle qui a été refusée avec véhémences par l'extrême gauche (le Parti communiste et les anarcho-syndicalistes, qui ont alors leur importance au sein des syndicats). Elle n'est plus refusée totalement par eux et par lui,, mais Henri Wallon met cette conception « individualiste » de la démocratisation nettement au second plan pour promouvoir « une forme beaucoup plus générale de la démocratisation ».

« Aujourd’hui, nous envisageons la réforme démocratique de l’enseignement sous une forme beaucoup plus générale [...] La conception démocratique de l’enseignement qui envisage une élévation totale de la nation quelle que soit la situation occupée, ou plutôt quel que soit le travail et quelles que soient les fonctions qu’auront à accomplir tous les individus de la société, exige – elle - que, selon ses aptitudes naturelles, chacun ait accès à la culture la plus élevée ».

En définitive, le plan Langevin-Wallon se prononce pour une sorte de "compromis historique" en la matière: « l’enseignement doit offrir à tous d’égales possibilités de développement, ouvrir à tous l’accès à la culturese démocratiser moins par une sélection qui éloigne du peuple les plus doués que par une élévation continue du niveau culturel de l’ensemble de la nation »

Nous en sommes toujours là avec des infléchissements plutôt dans un sens (la démocratisation "individualiste") et des tentatives d'infléchissement plutôt dans l'autre sens (la démocratisation "générale").

Claude Lelièvre

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A propos d' "égalité des chances" et d' "égalité des places" (Vidéo)

14 Février 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Education

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