Coup de coeur... Hervé Le Tellier...
- Vous êtes d’accord avec Philomède, Victor Miesel ?
- Évidemment. Vous vous souvenez de Pandore et sa boîte ?
- Oui, s’étonne la modératrice. Mais quel est le rapport ?
- Il y a en a un : souvenez-vous, Prométhée a volé le feu du ciel et Zeus, pour se venger de lui et des hommes blasphémateurs, offre à son frère Épiméthée la main de Pandore. Dans les bagages de la femme, Zeus glisse un cadeau, une boîte mystérieuse, un vase en fait, qu’il lui est interdit d’ouvrir. Mais trop curieuse, elle désobéit. Tous les maux de l’humanité, qu’il y a enfermés s’échappent alors : la vieillesse, la maladie, la guerre, la famille, la folie, la misère… Un seul mal est trop lent pour s’échapper, ou peut-être obéit-il à la volonté de Zeus. Vous souvenez-vous du nom de ce mal ?
- Non, éclairez-nous, Victor Miesel.
- Ce mal, c’est l’Elpis, l’Espérance. C’est le pire de tous les maux. C’est l’espérance qui nous interdit d’agir, c’est l’espérance qui prolonge le malheur des hommes, puisque, n’est-ce pas, contre toute évidence, « tout va s’arranger ». Ne peut pas être ce qui ne doit pas être… La vraie question que nous devrions chaque fois nous poser est celle-ci : « En quoi est-ce qu’accepter un point de vue donné m’arrange ?
Hervé Le Tellier - L'anomalie
Ségrégation scolaire - « Il est regrettable que l’impulsion politique soit totalement retombée après 2017 »/Najat Vallaud-Belkacem
Pascal Perrineau : "Lorsque la France se porte mal, le Rassemblement national se porte bien" (Vidéo)
Le politologue, professeur émérite des universités à Sciences Po et ancien directeur du Cevipof, publie ”Le Populisme” dans la collection Que sais-je ? des Presses universitaires de France.
Depuis quatre décennies, toute une série de mouvements politiques présentés comme « populistes » et provenant non seulement de la droite extrême, mais aussi d’autres horizons politiques ont rencontré un succès électoral dans de nombreux pays européens et, au-delà, dans le monde. La notion même de « populisme » utilisée à leur endroit fait débat. Les acteurs politiques l’emploient le plus souvent de façon polémique pour disqualifier un adversaire accusé de démagogie. Nombre d’analystes et d’observateurs y ont recours pour stigmatiser un style politique empreint de simplisme, d’arguments grossiers, de dénonciations lapidaires et de références faciles au « bon sens » populaire. Quant aux spécialistes de science politique, ils s’opposent sur le caractère scientifique du concept, certains y voyant une catégorie confuse et encombrée de significations du sens commun, d’autres constatant que le populisme en tant qu’instrument d’analyse a déjà une longue histoire dans les sciences sociales, désignant un type de phénomène politique particulier que l’on retrouve depuis plus d’un siècle et qui mêle une lecture spécifique de la société organisée autour d’un affrontement entre le peuple et les élites, ainsi qu’un mode d’action politique où le registre émotionnel est beaucoup mobilisé pour accréditer l’idée que « le peuple » s’exprime directement et intensément au travers d’une figure politique vibrant à l’unisson de celui-ci.
Le présent ouvrage souhaite revenir sur le phénomène populiste pour le circonscrire (de quoi s’agit-il ?), pour en prendre la mesure (dans quels pays et à quelle hauteur ces partis réussissent-ils ?), pour en déceler les causes (pourquoi cette émergence et cette implantation électorale au cours des dernières décennies ?) afin de mieux l’envisager à l’avenir dans le contexte de la crise de la démocratie.
Pascal Perrineau - Le Populisme
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Pascal Perrineau : "Lorsque la France se porte mal, le Rassemblement national se porte bien"
Le politologue, professeur émérite des universités à Sciences Po et ancien directeur du Cevipof, publie "Le Populisme" dans la collection Que sais-je ? des Presses universitaires de France.
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-du-week-end/l-invite-du-week-end-20-fevrier-2021
Islamogauchisme: un épouvantail en retard d’une crise...
EXTRAITS
Jean-Michel Blanquer ou Frédérique Vidal en sont convaincus : l'islamogauchisme ravage l'université. Drôle de façon de considérer l'enseignement supérieur. Car ce terme, marqué au fer rouge de la haine raciste, en dit plus long sur l'idéologie de ceux qui l'emploient que sur le monde de la recherche.
La séquence qui se clôt avec le désaveu de la ministre de l’enseignement supérieur par le président de la République avait commencé après l’assassinat de Samuel Paty, le 16 octobre 2020. La résurgence brutale de l’imaginaire des attentats terroristes des années 2015-2016 suscitée par ce fait divers abject avait provoqué l’habituelle hystérisation du débat public, entretenue par les politiques et les médias islamophobes, ravis de l’aubaine.
Alors que le souvenir du terrorisme jihadiste commence à s’éloigner, le retour au premier plan de ses principaux motifs a en effet permis aux militants du choc des civilisations de se livrer à leur sport favori : l'instrumentalisation de l’émotion au profit de la dénonciation tous azimuts de prétendus complices, au premier rang desquels les forces de gauche et les milieux intellectuels, accusés de complaisance face aux dangers du fanatisme islamique.
Dans cette ambiance de chasse aux sorcières, Jean-Michel Blanquer, le premier, avait repris publiquement l’accusation familière de l’extrême-droite, estimant sur Europe 1 que « ce qu’on appelle communément l'islamogauchisme fait des ravages à l’université ».
Volant à la rescousse du ministre de l’éducation, le collectif Vigilance Universités, composé d’universitaires néoconservateurs, à l’origine de la plupart des pétitions et tribunes anti-décoloniales dans la presse depuis 2016, profitait à son tour de l'occasion pour réclamer la dénonciation des chercheurs accusés de déni: « Nous demandons donc à la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de mettre en place des mesures de détection des dérives islamistes, de prendre clairement position contre les idéologies qui les sous-tendent, et d’engager nos universités dans ce combat pour la laïcité et la République en créant une instance chargée de faire remonter directement les cas d’atteintes aux principes républicains et à la liberté académique ».
(...)
Dans une réplique cinglante, la Conférence des présidents d’université appelle à « sortir des représentations caricaturales et des arguties de café du commerce », et à éviter de « raconter n'importe quoi ». A son tour, le CNRS dénie toute validité au concept d’«islamogauchisme» et «condamne avec fermeté celles et ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique, indispensable à la démarche scientifique et à l’avancée des connaissances, ou stigmatiser certaines communautés scientifiques».
Devant l’indignation unanime des chercheurs, Macron perçoit le danger de donner prise à des accusations de mise au pas de l'université. Après l’épisode malheureux qui a vu le ministre Gérald Darmanin doubler Marine Le Pen sur sa droite, la maladresse de Vidal accentue l’image d’un gouvernement gangrené par le populisme. Mais surtout, ce sont les images de la misère d'étudiants en grande difficulté, contraints de recourir au secours alimentaire, qui ont renvoyé les accusations de déviance idéologique rejoindre Mao et Khomeiny dans les poubelles d'un lointain passé.
En attendant la prochaine diversion, le chiffon rouge islamogauchiste a bel et bien montré ses faiblesses. Loin de constituer une arme solide, il apparaît comme un collage hâtif et déjà vieillot, marqué au fer rouge par la haine raciste de l’extrême-droite – un épouvantail en retard d’une crise.
ANDRÉ GUNTHERT - Enseignant-chercheur, EHESS
Billet complet à lire en cliquant ci-dessous
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Islamogauchisme: un épouvantail en retard d'une crise
Jean-Michel Blanquer ou Frédérique Vidal en sont convaincus : l'islamogauchisme ravage l'université. Drôle de façon de considérer l'enseignement supérieur. Car ce terme, marqué au fer rouge...
Frédérique Vidal, une ministre de l’enseignement supérieur dans la tourmente...
EXTRAITS
Décriée par une majorité d’universitaires depuis des mois, celle que ses détracteurs appellent le « bon petit soldat » prend le risque d’être lâchée par l’exécutif.
Maladresse ? Ballon d’essai ? Diversion ? Ou encore grosse fatigue, comme le prétend son entourage ? Alors qu’elle s’est faite très discrète pendant de longs mois sur la situation préoccupante des étudiants depuis le début de la crise sanitaire, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche est brusquement sortie de l’ombre. Dimanche 14 février, sur CNews, Frédérique Vidal annonce avec fermeté son intention de confier au CNRS une « enquête » afin de distinguer les recherches « militantes » des recherches « scientifiques », dans le vaste domaine des sciences sociales qui serait « gangrené » par l’« islamo-gauchisme ».
La Conférence des présidents d’université a exprimé aussitôt sa « stupeur », assimilant ces propos à « des arguties de café du commerce ». Ce n’est pourtant pas la première fois que cette ministre, pourtant si discrète, se brûle les ailes sur un sujet on ne peut plus inflammable : celui des « libertés académiques », consacrées par le Conseil constitutionnel au rang de principe fondamental. Elle avait en effet soutenu un amendement sénatorial à la loi de programmation de la recherche visant à conditionner ces libertés au respect des valeurs de la République. Pour éteindre la polémique et la « grève des écrans » entamée par les enseignants (les cours se tenant à distance), l’amendement avait été réécrit.
Mercredi, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, a bien tenté de calmer la polémique à la sortie du conseil des ministres en rappelant l’« attachement absolu à l’indépendance des enseignants-chercheurs » porté par Emmanuel Macron et la « priorité » que constitue pour le gouvernement la situation critique des étudiants dans la crise sanitaire, cela n’a pas suffi à éteindre l’incendie. Même les présidents de grande université ayant coutume d’approuver la plupart des orientations ministérielles ont lâché la ministre, à l’instar de Michel Deneken (Strasbourg) ou encore de Jean Chambaz (Sorbonne Université), qui l’ont sommée de stopper cette « hystérisation » des débats.
(...)
« C’est la meilleure ministre de l’enseignement supérieur qu’un gouvernement ait jamais connu !, ironise Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine, lui-même enseignant-chercheur. Elle a réussi à appliquer à la lettre le programme présidentiel, notamment la sélection à l’université et la suppression du Conseil national des universités. Elle répond totalement à l’agenda de la transformation libérale de l’université », analyse-t-il.
En mars 2018 et en décembre 2020 sont adoptées les deux lois (orientation et réussite des étudiants et loi recherche) du « bon petit soldat Vidal », selon le sobriquet que lui attribuent ses détracteurs. Mais elles passent très difficilement. La première auprès des étudiants, des lycéens et même de leurs parents – Parcoursup instaurant une sélection à l’entrée à l’université sans que jamais la ministre assume le terme ; la seconde auprès des enseignants-chercheurs – la loi de programmation de la recherche aggravant à leurs yeux la précarité des emplois au lieu de renflouer sur la durée une recherche hexagonale en perte de vitesse. Dans les deux cas, grèves et manifestations se multiplient pendant des mois sans que la ministre s’en inquiète.
(...)
Pour certains observateurs, la rumeur d’une candidature aux élections régionales en tant que tête de liste dans le Sud-Est, non confirmée par la ministre, pourrait néanmoins expliquer cette sortie totalement à contretemps, à un moment où d’autres membres du gouvernement partent à l’offensive pour capter les électeurs de l’extrême droite. « La ministre a ouvert sciemment un débat politicien, probablement parce qu’elle cherche un débouché politique, analyse Jean-Yves Mérindol, ancien conseiller de François Hollande pour l’enseignement supérieur. Jean-Michel Blanquer n’a pas fait la bêtise d’aller commander une enquête visant les universitaires comme le fait Frédérique Vidal : après avoir lancé des accusations voisines, il se contente de taper sur Mélenchon. »
Soazig Le Nevé
Article complet à lire en cliquant ci-dessous
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Frédérique Vidal, une ministre de l'enseignement supérieur dans la tourmente
Maladresse ? Ballon d'essai ? Diversion ? Ou encore grosse fatigue, comme le prétend son entourage ? Alors qu'elle s'est faite très discrète pendant de longs mois sur la situation préoccupante ...
Coup de coeur... Adrien Goetz...
Une vraie surprise se trouvait posée au bout de la route, un gâteau de conte pour enfants, dame Tartine à son meilleur. Le château n'en est pas un. il ressemble à un mastaba égyptien, ou mieux à quatre ou cinq mastabas empilés comme des moules à cake : une version en pierres locales, avec du lichen vert aux jointures, de la pyramide à degrés de Saqqarah. Rien de moins. Pénélope s'attendait à tout, pas ça… L'Égypte rongée de lierre et de vigne vierge. La Nubie nettoyée au Gulf Stream. Une pyramide qu'on aurait dotée d'une entrée monumentale à colonnes de marbre de style élisabéthain et complétée, à son sommet, par des cheminées Renaissance. Un caprice architectural composite, fou, très réussi et un peu à l'abandon. Pénélope cache mal qu'elle est impressionnée. "- Vous ne saviez pas que nous possédions ces joyaux d'architecture dans l'archipel. Heureusement que mon arrière-grand-père, l'égyptologue, a eu l'idée d'ajouter des fenêtre à notre pyramide familiale. Sinon, ce n'aurait été qu'un tombeau. On s'y est éclairés à l'huile de paraffine jusqu'en 1953, nous avons beaucoup hésité avant d'accepter l'électricité. C'est malgré tout assez pratique, quand le ciel est bas comme aujourd'hui, dans notre sépulcre… Une maison pour nous, qui sommes morts depuis mille ans : ce n'est pas une raison de se morfondre. Ce palais de conte de fées possède des douches et des baignoires, l'eau courante chaude et froide, le téléphone, la télévision un peu floue car ne me suis jamais résolu à l'antenne.
- Elle déparerait tout.
- Mon bisaïeul a voulu une maison joyeuse, et je vous avoue que j'y ai été très heureux, même maintenant que j'y vis seul. - Et des fenêtres à meneaux de style troubadour au beau milieu de ces murailles de pierre colossales, on aurait plutôt attendu des ouvertures "retour d'Égypte", avec des sphinx griffus et des serpents. Je n'ai jamais vu ça nulle part."
Adrien Goetz - Intrigue à l'anglaise
Retour sur la soirée d'échanges dédiée aux jeunes issus de l'immigration... (Vidéo)
A l’occasion de la publication de son nouveau rapport “Éducation & Immigration : arrêtons le gâchis pour réussir ensemble ! », rédigé avec l’appui de BAIN & COMPANY, VersLeHaut a organisé une soirée d’échanges le 10 février 2021 pour favoriser la réussite et l’intégration des jeunes issus de l’immigration.
La soirée a débuté par une présentation des deux partenaires : VersLeHaut et BAIN & COMPANY. Après un état des lieux, il apparait évident que l’éducation doit être au coeur des défis migratoires.
Après avoir mis en lumière les enjeux liés à cette question, VersLeHaut est revenu sur 12 des 75 propositions présentes dans le rapport.
Télécharger la synthèse des propositions
Une première table-ronde a permis les témoignages de :
– Moussa CISSÉ, jeune MNA du Foyer Jean Zay à Asnières (Alefpa)
– Ibrahim DIAKITÉ, jeune MNA du Foyer Jean Zay à Asnières (Alefpa)
– Chenva TIEU, fondateur des Entretiens de l’Excellence
– Jeane DUFOUR, responsable de la Maison des familles, Les Buissonnets
– Hilda AMOAH, venue du Ghana, mère de 3 jeunes adultes
Puis une seconde table-ronde a donné la parole à des experts :
– Marie-Rose MORO, pédopsychiatre, cheffe de service à la maison de Solenn, fondatrice de l’Association Internationale d’EthnoPsychanalyse
– Camille AMILHAT, doctorante en science politique au CESSP-CNRS qui mène des recherches sur l’apprentissage de la citoyenneté à travers les cours d’Enseignement Moral et Civique
Les intervenants ont partagé de façon personnelle, et parfois très émouvante, leur parcours. Ensuite, les invités ont pu échanger, à distance, avec les intervenants après chaque table-ronde.
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Retour en images sur notre soirée dédiée aux jeunes issus de l'immigration
A l'occasion de la publication de son nouveau rapport "Éducation & Immigration : arrêtons le gâchis pour réussir ensemble ! ", rédigé avec l'appui de BAIN & COMPANY, VersLeHaut a organisé un...
Moselle : en pleine flambée des variants, les élèves du lycée Louis-Vincent de Metz ont l'impression d'aller "à une Covid party"
EXTRAIT
Dans cet établissement, l'un des plus prestigieux de la capitale mosellane, un quart des professeurs était à l'isolement en milieu de semaine. Symbole d'une situation épidémique qui se tend partout dans le département.
Monsieur le proviseur a attendu que la sonnerie s'arrête, mardi 16 février, pour empoigner le micro central de l'établissement. "Petit message à nouveau. Nous poursuivons les pratiques qui sont en vigueur. Si le professeur avec lequel vous aviez cours est absent, (...) nous allons passer vous ouvrir la salle." Ces derniers temps, comme au supermarché du coin, la voix de Gérald Zavattiero résonne toute la journée dans les couloirs du lycée Louis-Vincent, niché à trois pas de la gare de Metz (Moselle). Annonce à la récré du matin, annonce à l'intercours de 11 heures, annonce pendant la cantine... "Vu la situation dans laquelle on est, c'est le meilleur moyen que j'ai trouvé pour toucher le plus efficacement possible nos 1 550 élèves", assure-t-il, en relâchant le bouton.
Le lycée Louis-Vincent, l'un des plus prestigieux de Metz, est devenu malgré lui le symbole de la tension sanitaire observée en Moselle, où les indicateurs de l'épidémie de Covid-19 sont encore plus dans le rouge que partout ailleurs en France. Entre le 6 et le 12 février, le taux d'incidence y était de 281 pour 100 000 habitants alors que la moyenne nationale stagnait à 189. Et au milieu de ces chiffres, le taux de variants inquiète. "Plus d'un tiers des cas en circulation serait d'origine sud-africaine", a redit, pas plus tard que mardi 16 février, le ministre de la Santé devant l'Assemblée nationale. C'est le "seul endroit du territoire" où un tel taux est observé.
(...)
"Une 'Covid party'"
La situation n'amuse pourtant pas vraiment les parents d'élèves. "Notre fille, qui est en seconde, est en train littéralement de craquer, raconte à franceinfo une maman. Elle a débarqué dans notre chambre en pleurs, un soir à 22 heures, car elle venait d'apprendre qu'elle aurait une évaluation le lendemain. C'était la goutte d'eau pour elle, elle est perdue, stressée". "On n'en veut pas aux profs, on n'en veut pas au proviseur car ils font vraiment tout ce qu'ils peuvent pour que ça fonctionne. Mais comprenez que ce n'est pas possible de vivre ça", se permet d'intervenir le papa.
A la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), "on n'en veut pas" non plus à la direction du lycée "qui fait son maximum". Mais "force est de constater qu'ils ont épuisé toutes leurs ressources", s'agace Frédéric Gibert, le président de la FCPE au lycée Louis-Vincent. "Nos enfants ne nous disent plus qu'ils vont en cours, mais à une 'Covid party'. J'ai des familles qui sont en pleurs au téléphone, en stress. Il y en a qui préfèrent garder leurs enfants à la maison. D'autres familles, plus fragiles, ont peur d'attraper le virus à cause de leurs enfants." De son côté, le proviseur assure "ne pas avoir, pour l'heure, vu apparaître des motifs de cet ordre-là", mais "il se peut que ça arrive."
(...)
Raphaël Godet
Article complet à lire n cliquant ci-dessous