Coup de coeur... Joseph Ponthus...
Ne pas parler de poésie
Ne pas parler de poésie
En écrasant des fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance »
Barbara
Perlimpinpin
À l'usine on chante
Putain qu'on chante
On fredonne dans sa tête
On hurle à tue-tête couvert par le bruit des machines
On sifflote le même air entêtant pendant deux heures
On a dans le crâne la même chanson débile entendue à la radio le matin
C'est le plus beau passe-temps qui soit
Et ça aide à tenir le coup
Penser à autre chose
Aux paroles oubliées
Et à se mettre en joie
Joseph Ponthus - A la ligne
Covid-19 : «La campagne massive de tests dans l’Education nationale est un échec»
Le ministre de l’Education nationale assure que des dizaines de milliers de tests salivaires seront effectués dès cette semaine dans les écoles de la zone A, sur le terrain, pourtant, personne ne semble prêt.
Jean-Michel Blanquer l’a assuré, samedi sur BFM TV : «50 000 à 80 000 tests» salivaires seront réalisés dès cette semaine dans les écoles de la zone A, avant d’atteindre l’objectif de «200 000 tests» effectués, chaque semaine, sur le tout le territoire. Ces tests sont réalisés «en priorité» dans les écoles primaires (maternelles et élémentaires), précise le ministère de l’Education nationale. C’est toujours rassurant, en pleine pandémie, ce genre d’annonce. Encore faut-il que le discours soit raccord avec la réalité. «Le cabinet du ministre nous avait, juste avant, assuré que ce ne serait pas possible de mettre en place ces tests dès cette semaine», rapporte Guislaine David, cosecrétaire générale du SnuiPP-FSU, principal syndicat du primaire. Normal, l’annonce de ce dépistage a été faite pendant les vacances. Or, les directions d’établissements doivent mettre en place un dispositif et récupérer les autorisations parentales des élèves volontaires. «C’est donc impossible d’en avoir cette semaine sauf dans les territoires où cela a été organisé en amont par les conseils départementaux et régionaux et non pas par l’Education nationale», assure Guislaine David. Les syndicats et chefs d’établissements s’interrogent : quels moyens vont être mis en place ? Qui organisera ses tests ? Les écoles n’ont pas de personnel médical sur place, ni d’assistants d’éducation (AED) pour surveiller les enfants à ce moment-là.
Des infirmiers scolaires pour les tests «quand c’est possible»
«La procédure n’est pas encore complètement finalisée», reconnaît-on au ministère de l’Education nationale, qui donne quelques précisions : des kits de prélèvements seront peu à peu mis à disposition par les laboratoires et les tests seront effectués dans les écoles en lien avec l’agence régionale de santé (ARS) et les infirmiers scolaires «quand c’est possible». Des partenariats pourront aussi se mettre en place localement. Cinq écoles de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, ont par exemple expérimenté ce type de dépistage avant tout le monde, dès le 15 février, avec le soutien de la Croix-Rouge. Lorsque le dispositif est mis en place, les enfants doivent cracher dans un flacon, avec au moins un millimètre de salive. Pour les plus petits, la salive peut être prélevée directement sous la langue à l’aide d’une pipette. Les échantillons sont ensuite analysés dans un laboratoire pharmaceutique et les résultats communiqués directement aux familles, sous vingt-quatre heures, assure le ministère de l’Education. Si le résultat est positif, les parents sont tenus d’informer l’école. Les laboratoires peuvent, eux, uniquement communiquer aux établissements scolaires le nombre de cas positifs enregistrés.
Le gouvernement veut déployer ces dépistages dans les écoles puisque les primaires n’étaient jusque-là testés qu’en cas de gros clusters. Pour les enfants, un écouvillon au fond du nez, c’est forcément impressionnant. Dans les collèges et les lycées, les tests antigéniques ont en revanche été mis en place dès le mois de novembre. Sans succès. Début janvier, seulement 100 000 tests avaient été effectués. On expliquait alors qu’il s’agissait d’un galop d’essai. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait d’ailleurs promis d’accélérer la cadence : un nouveau protocole très ambitieux prévoyait de tester «jusqu’à un million d’enfants et d’enseignants par mois, ce qui est énorme !» avait-il lancé, enthousiaste. Tellement énorme, que ce n’est jamais arrivé.
Des chiffres très opaques
Joint par Libération pour obtenir un bilan chiffré, le ministère de l’Education nationale assure ne pas avoir de données et conseille de contacter l’ARS, qui n’a pas non plus ces chiffres. La Haute Autorité de santé et le ministère de la Santé renvoient de leur côté vers l’Education nationale. Les syndicats enseignants réclament eux aussi régulièrement ces chiffres bien opaques. Le Snes-FSU rapporte ceux livrés tout récemment par le cabinet du ministre : 55 000 tests auraient été réalisés la semaine du 8 au 12 février avec seulement 15 % de candidats. En cumul, 200 000 tests auraient été effectués a aussi précisé le cabinet. Mais depuis quand ? C’est la grande inconnue. Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU, syndicat majoritaire dans le secondaire, une chose est sûre en tout cas : «Cette campagne massive de tests dans l’Education nationale est un échec. Il n’y a eu aucune pédagogie, ni sensibilisation dessus. Et le déploiement géographique ne fonctionne pas puisqu’il s’applique de façon très aléatoire sur le terrain.»
A partir de trois cas positifs au Covid identifiés dans un collège ou un lycée, une campagne de tests est normalement automatiquement mise en place, toujours sur la base du volontariat. L’ARS peut également décider de déployer, de manière aléatoire, des campagnes de dépistage dans des écoles des zones les plus touchées par le Covid. Le ministère de l’Education nationale a assuré aux syndicats enseignants qu’ils auraient bientôt un point hebdomadaire sur le bilan des dépistages par académie. Reste à voir s’il tiendra sa promesse.
Cécile Bourgneuf
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Covid-19 : "La campagne massive de tests dans l'Education nationale est un échec"
Le ministre de l'Education nationale assure que des dizaines de milliers de tests salivaires seront effectués dès cette semaine dans les écoles de la zone A, sur le terrain, pourtant, personne n...
Najat Vallaud-Belkacem & Hugo Clément : face aux désordres du monde (Vidéo)
Cette année, nous célébrons - déjà - le cinquième anniversaire des Objectifs du Développement Durable. Ils ont été adoptés par les Nations unies juste avant l’Accord de Paris sur le climat. Depuis le début, la France s’engage à l’échelle internationale pour concrétiser rapidement et efficacement cet Agenda 2030. Pourtant, aucun rendez-vous n’est offert aux citoyens français pour en débattre, pour interpeller les pouvoirs publics, pour engager les entreprises à faire mieux.
Face à ce paradoxe, l’Institut Open Diplomacy a organisé du 22 au 29 septembre 2020 les Rencontres du Développement Durable (« Les RDD »), placées sous le haut-patronage du Président de la République.
La deuxième journée de ces #RDD2020 a été co-organisée le 23 septembre avec KEDGE Business School, une école hébergeant aujourd’hui 4 Chaires de recherche sur la Responsabilité Sociale des Entreprises, autour du thème « Partager la Terre ». Nous le savons tous : la sixième extinction de masse s’accélère et notre budget carbone se dilapide à une vitesse exponentielle ! Il est donc important de se saisir pleinement de ce thème.
Cette masterclass « Pour accélérer la course contre la montre » a réuni Hugo Clément, journaliste, et Najat Vallaud-Belkacem, Ancienne Ministre et Directrice France de The ONE Campaign.
Elle a été modérée par Dominique Rousset, journaliste à France Culture. Rendez-vous sur le site des RDD pour en savoir plus ➡️ https://www.les-rdd.fr/
Covid-19 : « Il existe en France un déni du risque de l’épidémie à l’école »
EXTRAITS
Malgré les données scientifiques démontrant le rôle des écoles dans la diffusion du virus, le gouvernement a choisi de les maintenir ouvertes. Or cette décision ne s’accompagne pas d’une stratégie de prévention, déplorent, dans une tribune au « Monde », l’ex-directeur de Santé publique France, François Bourdillon, et la politiste Mélanie Heard.
Tribune. Les connaissances scientifiques ne laissent aucun doute sur le fait que les enfants sont, autant que les adultes, un vecteur de transmission de l’épidémie de Covid-19 et que l’école est donc impliquée dans sa diffusion.
Les données virologiques établissent, par exemple, que la charge virale excrétée par les enfants, même asymptomatiques, est comparable à ce qui est observé chez les adultes. Les données britanniques tirées d’un échantillon aléatoire montrent que les classes d’âge scolaire ont des taux de prévalence supérieurs à ceux des adultes. En France, à partir des seules données de dépistage cette fois, la réalité de la circulation du virus chez les enfants est désormais soulignée à chaque point hebdomadaire de l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France.
Les enfants sont un point d’entrée du virus dans les familles ; les données en ce sens sont désormais nombreuses. Une très grande étude rétrospective chinoise portant sur les chaînes de contaminations au sein de 27 000 foyers de la ville de Wuhan souligne une contagiosité forte chez les enfants dans les foyers. Enfin, une étude parue en novembre 2020 dans Nature visant à établir l’impact sur le taux de reproduction du virus de différentes interventions dans plus de 200 pays montre que « fermer les lieux d’éducation » est la deuxième mesure la plus efficace, quel que soit le niveau concerné.
(...)
Les enseignants ont besoin d’outils didactiques sur le risque adaptés à chaque âge, pour s’assurer que les élèves comprennent les enjeux et pour faire respecter les gestes barrières. Les élèves ont besoin d’être valorisés pour s’engager dans les comportements responsables que l’on attend d’eux. Les établissements doivent être soutenus pour accompagner les bons comportements d’auto-isolement par des outils efficaces de continuité pédagogique. Elèves et enseignants seraient en capacité de mettre en œuvre une consigne-clé de réduction des risques, l’aération, grâce à la mise à disposition de capteurs de CO2 dans les classes.
Sur un autre plan, il faut une stratégie de dépistage raisonnée, grâce aux tests salivaires, au-delà des coups de sonde par établissements, et un dispositif de surveillance épidémiologique complet, pour produire les connaissances nécessaires au pilotage. La définition dérogatoire du risque en milieu scolaire, où il faut trois cas avérés pour que les élèves d’une classe soient considérés comme contacts, va à rebours de cette logique de surveillance réactive et d’alerte.
La reconnaissance du rôle de l’école dans la dynamique de l’épidémie impose la définition et le renforcement en moyens d’une politique de dépistage systématique, l’adoption de protocoles stricts et la mise en œuvre d’outils de réduction des risques adaptés pouvant aller jusqu’à la fermeture temporaire des écoles : une stratégie globale de prévention donc, seule à même de réduire la transmission en milieu scolaire et d’amener l’école à jouer son rôle dans la lutte contre l’épidémie.
François Bourdillon a été directeur général de Santé publique France de 2016 à 2019 ;
Mélanie Heard est enseignante-chercheuse en science politique. Elle anime le pôle santé de Terra Nova et est l’autrice de la note « Pour une autre stratégie de lutte contre le Covid à l’école » (Terra Nova, 17 février 2020).
Tribune à lire intégralement en cliquant ci-dessous
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Covid-19 : " Il existe en France un déni du risque de l'épidémie à l'école "
TRIBUNE. Malgré les données scientifiques démontrant le rôle des écoles dans la diffusion du virus, le gouvernement a choisi de les maintenir ouvertes. Or cette décision ne s'accompagne pas d...
Egalité des chances: "Emmanuel Macron n'a pas tenu ses promesses"
EXTRAITS
INTERVIEW - Selon le chercheur au CNRS Luc Rouban, les mesures annoncées par Emmanuel Macron sont en décalage avec la promesse de modernisation sociale portée par le candidat d'En Marche en 2017.
Faciliter l'accès à des prestigieuses écoles de l'administration, comme l'ENA, à des jeunes d'origine modeste : c'est l'objectif des annonces faites par Emmanuel Macron jeudi à Nantes, dans le cadre d'une séquence sociale visant à rééquilibrer l'axe politique du quinquennat entre "jambe droite" et "jambe gauche". Parmi les mesures privilégiées par le chef de l'Etat : un millier de places supplémentaires créées dans des "Prépas Talents" réservées à ces jeunes, qui recevront une allocation de 4.000 euros, et cinq à dix places "réservées" dans les cinq écoles concernées. Des propositions largement cosmétiques, selon le chercheur au Cevipof et spécialiste de la Fonction publique Luc Rouban.
Challenges - Les mesures annoncées jeudi par Emmanuel Macron vous semblent-elles susceptibles de réparer l’ascenseur social français ?
Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS - Pas du tout ! Elles ne permettront pas grand-chose. En réalité, il s’agit de poursuivre une logique entérinée au milieu des années 2000 avec l’apparition des classes préparatoires intégrées. L’idée n’est pas d’une très grande originalité : il s’agit de créer des filières de préparation qui recruteraient dans les classes défavorisées des personnes qui d’elles-mêmes, par des mécanismes d’autocensure, n’auraient pas été candidates. Mais, même après les annonces d’Emmanuel Macron, cela restera un phénomène tout à fait minoritaire.
Si vous prenez l’ENA, les mesures préconisées par le président de la République ne correspondront qu’à six places en 2021 sur une centaine d’élèves, avec un plafond qui fixe à 15% le nombre de postes ouverts à ces candidats au titre du concours externe. Nous sommes donc face à une logique extrêmement périphérique de modification du système, pour le dire poliment. Pour voir ses premiers effets – s’il y en a – il faudra attendre une dizaine d’années. Et encore, je reste sceptique.
(...)
Le bilan de ce quinquennat sur l’égalité des chances est-il à la hauteur des espoirs suscités par l’élection d’Emmanuel Macron ?
La promesse de modernisation socio-politique n’a pas été tenue. Après l’échec de François Hollande, affaibli par les problèmes de courants internes au sein de la famille socialiste, et celui de Nicolas Sarkozy, empêtré dans les affaires, les Français plaçaient leur espoir en Emmanuel Macron, qu’ils tenaient un peu pour le successeur de Valéry Giscard d’Estaing. Ils voyaient en lui le promoteur d’un progressisme capable de réformer la société par l’Etat et avec l’Etat. Mais les attentes ont été déçues et cela posera problème en 2022, car son électorat est traversé par une attente très forte de méritocratie républicaine. Or, à cet égard, le bilan est tout à fait négatif et la crise sanitaire n’a fait qu’éclairer d’un jour un peu plus cru la fracture sociale.
(...)
Rémi Clément
Entretien complet à lire en cliquant ci-dessous
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Egalité des chances: "Emmanuel Macron n'a pas tenu ses promesses"
Faciliter l'accès à des prestigieuses écoles de l'administration, comme l'ENA, à des jeunes d'origine modeste : c'est l'objectif des annonces faites par Emmanuel Macron jeudi à Nantes, dans le...
Face à la Covid-19 et aux « séparatismes », la figure de l’école sanctuaire - Par Claude Lelièvre
EXTRAIT
Nous sommes, par rapport aux pays comparables au nôtre, fort réticents à fermer les écoles. Un comptage rapide et indicatif montre par exemple que l’on a fermé les écoles seulement 10 semaines en France contre 15 en Espagne, 19 en Allemagne et 38 en certains endroits des États-Unis lors de la crise de la Covid-19.
Nous sommes aussi un pays où l’on n’a pas jugé bon que les enseignants soient parmi les catégories prioritaires pour la vaccination (contrairement là encore à d’autres pays comparables au nôtre), bien que les enseignants soient « au front » davantage que dans bien d’autres pays.
On peut bien sûr invoquer plusieurs raisons à cela. Mais il y en a une qui vient à l’esprit lorsque l’on connaît bien l’histoire de notre école, c’est la figure (plus ou moins intériorisée, et de façon plus ou moins consciente) de l’école comme « sanctuaire » qui joue un rôle dans l’acceptabilité de ces choix (on est en particulier « voué à se dévouer » dans un « sanctuaire »).
La thématique explicite de l’école comme « sanctuaire » revient de façon récurrente dans l’espace public. On peut citer par exemple le ministre de l’Éducation nationale François Bayrou en mars 1996 ou en mars 2006 ; ou bien le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon en octobre 2013. Mais elle est toujours là de façon implicite et latente.
À lire aussi : Débat : La défense des enseignements laïques, oubliée du projet de loi sur les « principes républicains » ?
Cette figure de l’école comme « sanctuaire » (à la fois protecteur et à protéger) n’est pas étrangère non plus au fait que nous « appréhendons » (aux différents sens du terme) tout particulièrement les « séparatismes ». Dans la dernière période, on constate une valse-hésitation dans la façon de nommer le projet de loi en cours d’examen : projet de loi « contre le séparatisme » ou projet de loi « confortant le respect des principes de la République ».
Dans la première formulation, on est plus proche du bonapartisme (et de la volonté exprimée explicitement par Napoléon I que « l’État fasse nation » par le truchement de l’école), et dans la seconde formulation de la République jacobine « une et indivisible ».
(...)
Claude Lelièvre
Suite et fin en cliquant ci-dessous
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Face à la Covid-19 et aux " séparatismes ", la figure de l'école sanctuaire
Nous sommes, par rapport aux pays comparables au nôtre, fort réticents à fermer les écoles. Un comptage rapide et indicatif montre par exemple que l'on a fermé les écoles seulement 10 semaine...
Coup de coeur... Guy de Maupassant...
Mais lorsque Pierre eut quitté son collègue et se retrouva dans la rue, une tristesse nouvelle s'abattit sur lui, et l'enveloppa comme ces brumes qui courent sur la mer, venues du bout du monde, et qui portent dans leur épaisseur insaisissable quelque chose de mystérieux et d'impur comme le souffle pestilentiel de terres malfaisantes et lointaines.
En ses heures de plus grande souffrance il ne s'était jamais senti plongé ainsi dans un cloaque de misère. C'est que la dernière déchirure était faite; il ne tenait plus à rien. En arrachant de son cœur les racines de toutes ses tendresses, il n'avait pas éprouvé encore cette détresse de chien perdu qui venait soudain de le saisir.
Ce n'était plus une douleur morale et torturante, mais l'affolement de la bête sans abri, une angoisse matérielle d'être errant qui n'a plus de toit et que la pluie, le vent, l'orage, toutes les forces brutales du monde vont assaillir. En mettant le pied sur ce paquebot la chair d l'homme s'était révoltée contre l'insécurité de tous les lendemains futurs.
Guy de Maupassant - Pierre et Jean
Revue de Presse Education... Islamo-gauchisme - Covid - Mixité
L’actualité du monde de l’éducation est régulièrement secouée par diverses polémiques. Cette semaine ne déroge pas à la règle puisque plusieurs sujets agitent les médias et les commentateurs. Dans cette revue, on parlera donc d’ « islamo-gauchisme », de l’évolution de l’épidémie et de ses variants, et, en fin, un peu de mixité sociale.
« Frédérique Vidal est-elle bien à sa place au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ? Ce n’est pas la première fois que la question se pose, tant l’ex-présidente d’université est coutumière des bourdes ou petites phrases explosives. Alors que l’université souffre de la pandémie, qui la force à organiser des cours à distance, que les étudiants peinent à trouver un sens à leurs études faute de contacts humains et d’horizon, que certains se retrouvent contraints d’avoir recours à l’aide alimentaire, la ministre préfère s’inquiéter de l’« islamo-gauchisme » qui, selon elle, "gangrène" les universités ». C’est en ces termes qu’ Alexandra Schwartzbrod revient sur les propos de Frédérique Vidal dans son article sur Liberation.fr. La journaliste enfonce le clou : « Ses propos sont si décalés par rapport aux drames quotidiens des étudiants qu’ils ne sont pas dignes de la fonction. La très policée Conférence des présidents d’université (CPU) l’a d’ailleurs appelée à "élever le débat". (...) le rôle d’une ministre de l’Enseignement supérieur est-il d’hystériser le débat et de s’ériger en police politique de la recherche et des débats universitaires ? Évidemment non. Il reste que les propos de Vidal, qui suivent de peu la prestation très sécuritaire et droitière de Gérald Darmanin face à Marine Le Pen, s’inscrivent dans un climat ».
Soazig Le Nevé pour Le Monde.fr revient sur l’enquête lancée par Frédérique Vidal sur « l’islamo-gauchisme » à l’université. La ministre de l’enseignement supérieur a en effet chargé le CNRS de mener une "étude scientifique" pour définir "ce qui relève de la recherche et du militantisme" ». La journaliste rappelle au passage, dans cet article réservé aux abonnés, que lorsque enflait « la polémique sur "les ravages" de "l’islamo-gauchisme" à l’université, en octobre 2020 », c’était le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui « était alors à la manœuvre ». Frédérique Vidal avait alors plutôt pris de la distance avec ces affirmations.
Dans un autre article, toujours sur le site du Monde, on peut lire : « Si dans un communiqué le CNRS s’est, lui, dit prêt à "participer à la production de l’étude souhaitée par la ministre", il a toutefois insisté sur le fait que le terme d’islamo-gauchisme "ne correspond à aucune réalité scientifique", regrettant une "polémique emblématique d’une instrumentalisation de la science". Le centre de recherche a par ailleurs tenu à "condamner avec fermeté celles et ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique indispensable à la démarche scientifique et à l’avancée des connaissances, ou stigmatiser certaines communautés scientifiques" ».
Sur le site du Figaro (partie réservée aux abonnés), on parle d’une « opération déminage » lancée pour tenter de freiner la flambée des réactions. « Par l’intermédiaire du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, Emmanuel Macron a souhaité rappeler son "attachement absolu à l’indépendance des enseignants-chercheurs". C’est une "garantie fondamentale de notre République" et "cette conception est partagée par l’ensemble des membres du gouvernement et continuera à être défendue", a insisté le porte-parole, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres ».
Il faut dire que les réactions sont multiples et s’enchainent depuis : « Jacques Maire, député de La République en marche, a jugé jeudi 18 février sur franceinfo le terme "d’islamo-gauchisme" employé par la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal de "profonde erreur", même si, selon lui, elle "pointe le doigt sur quelque chose de réel" ». De son côté, Eric Fassin interrogé par Franceinfo estime qu’« il s’agit d’une chasse aux sorcières ! Ce n’est pas un bilan des recherches, mais un tribunal de "l’islamo-gauchisme", comme l’annonce clairement Frédérique Vidal sur CNews. Or ce mot n’a rien de scientifique : c’est un slogan polémique venu de l’extrême droite. Certes, à l’Assemblée nationale, la ministre change de lexique et parle de "post-colonialisme", mais quand Jean-Pierre Elkabbach lui parlait sur CNews de "race, genre, classe", elle approuvait aussi. C’est tout et n’importe quoi ! ». Toujours sur Franceinfo, Jean Chambaz, le président de Sorbonne Université va plus loin : « il y une orientation de ce gouvernement qui va draguer des secteurs de l’opinion publique dans des endroits assez nauséabonds". Et d’ajouter que "connaissant Frédérique Vidal", il a d’abord cru "que c’était une phrase sortie de son contexte". L’islamo-gauchisme est un terme absolument peu précis, issu des milieux de la droite extrême, repris par certains députés LR qui voudraient interdire l’enseignement de certaines disciplines à l’université. On se croirait dans l’ancienne Union soviétique. Ça me fait davantage penser aux slogans du 20e siècle dénonçant le judéo-bolchévisme. On accole deux mots qui font peur pour ne pas définir la réalité d’un process ».
Cette polémique masque une réalité assez bien décrite par Alexandra Schwartzbrod pour libération.fr : « Alors que l’université souffre de la pandémie, qui la force à organiser des cours à distance, que les étudiants peinent à trouver un sens à leurs études faute de contacts humains et d’horizon, que certains se retrouvent contraints d’avoir recours à l’aide alimentaire, la ministre préfère s’inquiéter de l’islamo-gauchisme qui, selon elle, "gangrène" les universités ».
Pour aller plus loin, on pourra lire l’article de Stéphane Dufoix sur le site du Jdd, professeur de sociologie à l’Institut Universitaire de France, intitulé « Enquête sur l’"islamo-gauchisme" dans la recherche : l’impossible décolonisation de l’Université »
La polémique, quant à elle, risque de durer. En effet, Jean-Michel Blanquer « vole au secours de Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur » (...) et a estimé, samedi 20 février, en parlant de l’islamo-gauchisme, qu’il s’agissait d’un « fait social indubitable ». Forte de ce soutien, la ministre de l’enseignement supérieur persiste et signe.
Malgré une courte accalmie, l’épidémie déjoue à nouveau les pronostics. La propagation des variants change la donne.
Le site de Ouest-France reprend les dernières données publiées : « 22 046 nouvelles contaminations au coronavirus ont été recensées ce dimanche par Santé publique France contre 22 371 la veille et 16 546 dimanche dernier. Le nombre des décès enregistrés en 24 heures dans les hôpitaux s’élève à 160, contre 183 samedi. Ce qui porte le nombre total de décès depuis le début de l’épidémie à 84 306 ». « Le taux moyen d’occupation des lits en réanimation (par rapport à la capacité en lits dans ces services avant la crise), s’élève ce dimanche soir à 67,2 %. C’est le taux moyen le plus élevé observé en France depuis le 3 décembre dernier. Après être descendu à 51 % début janvier, ce taux remonte doucement mais sûrement depuis ».
« Invité ce samedi du programme Apolline de Malherbe, le rendez-vous (BfmTv), Jean-Michel Blanquer a évoqué les enjeux des prochaines rentrées scolaires dans les semaines à venir, sous la menace de l’épidémie de Covid-19 et de ses différents variants. Lors de cet entretien, le ministre de l’Éducation nationale a affirmé que "d’après les études" qu’il a pu consulter, il "observe qu’à l’occasion des vacances, ils (les enfants, NDLR) ont tendance à se contaminer davantage que lors de la période scolaire ».
Sur le site de l’éducation nationale, le point du 19 février montre quand même, alors que deux zones sont en vacances, que le nombre de contaminations parmi les élèves et les personnels continue d’augmenter. Pour les élèves, on observe 5422 cas supplémentaires (cumul sur les 7 derniers jours) dont + 847 en 24h et pour les personnels, 647 cas supplémentaires cumulés dont +120 en 24h.
Après avoir durci le protocole pendant quelques jours, le ministère l’a assoupli le 12 février. On peut lire sur le site Vousnousils.fr que « le syndicat Snes-FSU a interrogé le ministère de l’Éducation nationale sur les bases scientifiques de l’allègement du protocole sanitaire ». « le Snes-FSU a affirmé, dans son compte-rendu, qu’aucun avis n’a été rendu par la Haute autorité à la Santé ou le conseil scientifique ».
Paul Gratian pour Ouest-France se fait l’écho de la difficulté que représente ces changement incessants du protocole pour les personnels des établissements scolaires : « On est complètement paumés sur le terrain. Ça m’est déjà arrivé d’avoir l’air plus au courant que le chef d’établissement », abonde Marion*, professeure de français dans un collège de Seine-et-Marne. Car les règles ne cessent de changer, et ce, parfois de manière très discrète. Alors que le protocole a à nouveau été allégé vendredi 12 février 2021, plusieurs responsables syndicaux expliquent avoir découvert ces nouvelles règles au hasard de leurs réseaux sociaux. "Si on n’écoute pas les médias ou si on n’actualise pas le site internet du ministère tous les jours, on n’est pas mis au courant des directives concernant les protocoles. Les directeurs ne savent plus quel protocole s’applique, c’est un vrai désordre ", regrette Guislaine David, porte-parole du syndicat d’enseignant SNUipp-FSU. "On a vraiment l’impression que le ministère change en catimini les règles du jeu, pointe cette responsable de ce syndicat des enseignants du premier degré français, jugeant cette évolution "assez incompréhensible et insensée". " Les autorités de santé ont pensé que c’était mieux de revenir au système précédent", s’est défendu Jean-Michel Blanquer sur BFM TV le lundi 15 février, sans pour autant préciser quelle autorité de santé il évoquait ».
Alors faut-il pour autant fermer les écoles ? La question reste posée. Nous sommes à peu près tous convaincus de l’importance de maintenir les élèves en présentiel. Encore faut-il s’en donner les moyens.
Le Think Tank Terra Nova publie une note pour une autre stratégie de lutte contre le covid à l’école. Un article de FranceInfo revient sur cette publication : « Pour Terra Nova, le constat est sans appel : "Les enfants sont des vecteurs de transmission de l’épidémie, et l’école est impliquée dans sa diffusion." Dans un rapport (PDF) publié mercredi 17 février, le groupe de réflexion alerte sur la propagation du virus en milieu scolaire et formule des conclusions qui pourraient donner des arguments aux syndicats d’enseignants, inquiets en raison d’un nouveau protocole sanitaire allégé à l’école ». « Le rapport ne préconise pas pour autant la fermeture des établissements scolaires, en raison des impacts négatifs d’une telle décision, à commencer par les pertes pour l’apprentissage des élèves ». « Le rapport préconise d’abord de "permettre aux enfants et adolescents de devenir acteurs de la lutte contre l’épidémie". Il invite à s’inspirer des multiples exemples de la lutte contre le tabac et l’alcool, de l’éducation à la sexualité, de la dépendance aux écrans ou encore de la prévention routière. Pour faire passer un "message d’engagement solidaire", le rapport suggère de faire appel à des influenceurs, des vidéos didactiques, des quiz, des BD, des jeux…Dans un deuxième temps, Terra Nova invite à mieux accompagner les enseignants, en première ligne pour faire respecter les gestes barrières en classe. Pour cela, Terra Nova propose de prévoir "un dispositif global de formation et de modules didactiques pour la classe concernant l’épidémie". Enfin, le rapport propose d’améliorer l’aération des salles, notamment avec le déploiement de capteurs de CO2 dans les classes ». Le rapport préconise aussi de développer une stratégie de dépistage de masse à l’école.
Durant la semaine écoulée, plusieurs médias ont évoqué la question de la mixité sociale à l’école et reviennent sur l’expérimentation de secteurs multi-collèges conduite à Paris depuis septembre 2017. L’Institut des politiques publiques publie une étude qui tire un bilan positif sur le sujet. Delphine Bancaud pour le site 20minutes.fr, rappelle que « ce dispositif consiste à définir des secteurs communs à plusieurs collèges géographiquement proches, de manière à rééquilibrer leur recrutement social ».
Amandine Hirou pour L’Express, indique que « la France est l’un des pays de l’OCDE où l’origine sociale des élèves détermine le plus fortement leurs performances scolaires à l’âge de 15 ans. Plusieurs autres études ont également mis en évidence le niveau très élevé de ségrégation sociale qui caractérise les établissements du second degré en France, en particulier au collège. À Paris, cette absence de mixité est encore plus flagrante qu’ailleurs. Ce qui s’explique, entre autres, par le découpage de la carte scolaire, la concentration d’une population socialement hétérogène sur des territoires restreints, l’abondance de l’offre pédagogique ou encore la place centrale de l’enseignement privé ».
Eva Mignot publie un article (réservé aux abonnés) sur le même sujet sur le site alternatives-economiques.fr et dresse un bilan globalement positif mais contrasté de l’expérimentation en compagnie de Julien Grenet, pilote du projet.
Mattea Battaglia pour Le Monde revient elle-aussi sur cette expérimentation. Elle rappelle les deux modalités choisies pour favoriser la mixité dans les collèges concernés : « les deux modalités testées sont la « montée alternée » – les collégiens sont répartis alternativement entre les deux établissements – et le « choix régulé », qui fait intervenir un algorithme d’affectation conçu par des chercheurs, lequel prend en compte les vœux des parents tout en équilibrant la composition des établissements ». Elle indique que le bilan est « encourageant » mais aussi que « le dispositif, reconduit à la rentrée, ne sera pourtant pas étendu ».
On pourrait s’interroger longuement sur toutes ces expérimentations menées et qui, malgré des évaluations plutôt positives ne sont pas reconduites. Je ne suis pas loin de penser comme l’ami Philippe Watrelot que nous assistons à une véritable « mise au pas » et qu’elle s’accélère même actuellement. Je vous recommande fortement la lecture de son billet de blog.
Pour conclure cette revue de presse, je me permets de vous ajouter ce petit lien vers le crowdfunding pour la refonte du site des cahiers péda.
Pascal Thomas
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Revue de presse du dimanche 21 février 2021
L'actualité du monde de l'éducation est régulièrement secouée par diverses polémiques. Cette semaine ne déroge pas à la règle puisque plusieurs sujets agitent les médias et les commentate...
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