Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vivement l'Ecole!

Massilia Sound System...

28 Février 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

Lire la suite

Coup de coeur... Jeanne Benameur...

28 Février 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Amazon.fr - Présent ? - Benameur, Jeanne - Livres

Ils écoutent, certains la bouche ouverte, les sourcils froncés. Ce n'est plus le collège. Ce n'est plus le prof. Ce n'est plus la salle de classe et les copains, pour une fois, on s'en fout. On est loin.
La lecture les sépare et les réunit.
Chacun est seul avec les mots. C'est la solitude précieuse de la lecture. Celle qui rend à soi-même.
En même temps, ils sont ensemble comme jamais, chacun avec tous, embarqués dans le même récit.
La voix du professeur délivre l'histoire commune où chacun peut prendre sa place.
Ils sont captivés et ils n'ont jamais été aussi libres.

Jeanne Benameur - Présent?

Lire la suite

Revue de Presse Education... Métier - Covid - Genre - Cantine...

28 Février 2021 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Médias

Revue de Presse Education... Métier - Covid - Genre - Cantine...

Alors qu’il reste encore une semaine de vacances à la zone B, La situation de l’école semble s’engluer éternellement dans le marasme covidien. Mais heureusement, notre bon parti majoritaire nous a dégotté une bonne petite polémique, et même deux pour faire bonne mesure (mais nous n’allons observer que celle sur les cantines lyonnaises, ne soyons pas trop gourmands). On s’intéresse aussi au genre et au métier d’enseignant.


Métier

Dans Le Monde, on évoque la discipline de sélection...et son manque d’attrait pour de futurs enseignants. « Professeur de maths, un métier qui peine à attirer
A l’université, les étudiants spécialisés dans cette discipline sont aspirés vers d’autres carrières. Le nombre de candidats au Capes de mathématiques a chuté de 17% en quatre ans.
 » Comme beaucoup de bons articles, une phrase, en début résume l’idée : « Dans mon domaine et en maîtrisant l’anglais, je peux travailler de n’importe où dans le monde en étant bien payé », assure-t-il. Alors, enseignant… » Je me mets à sa place, mal payé, mal considéré, pris éternellement entre des directions qui changent selon le vent (enfin le ministre...) et les exigences souvent contradictoires des différents acteurs de l’éducation, ça ne fait pas tellement envie...
RFI peut peut-être y trouver une réponse à sa question « Pourquoi la France est-elle classée parmi les derniers en mathématiques en Europe ? »

Mickaël Faivre, vient de publier sur sa chaine Youtube, Bref. Je suis professeur documentaliste. Il y recense (avec forcément des excès) les poncifs que certains peuvent avoir sur les professeur documentaliste et surtout il présente son métier, un bon moyen de travailler les rôles du collège en 6è, par exemple.
sur Youtube https://www.youtube.com/watch?v=34lNXv7Zi54

Vous souhaitez devenir professeur(e) ? Vivre au Lycée vous a trouvé le site avec un test fait pour vous (spoiler, 9/10 chances que ce ne soit pas fait pour vous !)

Dans La France Agricoleon apprend que« Le sénat planche sur l’enseignement agricole « idéal » et doit remettre son rapport  » cette semaine (pour abonnés). Espérons pour l’enseignement agricole que Denormandie ne soit pas aussi fossoyeur que le ministre du MENJS

Nathalie Elimas, secrétaire d’État chargée de l’Éducation prioritaire, présente dans L’Etudiant « la première phase d’une expérimentation autour de contrats locaux d’accompagnement qui sera menée à la rentrée de septembre dans 172 établissements de 3 académies. ». Je vous rassure, on n’apprend pas grand chose de cette interview : « Nous travaillons à la mise en place de critères d’évaluation », « Le choix des établissements concernés à l’intérieur de ces académies s’appuie sur une série d’indicateurs nationaux et d’indicateurs propres aux académies qui permettent de déterminer les besoins liés aux "unités éducatives" » indicateurs dont vous n’aurez évidemment pas les attendus, etc.


Covid

Dans Le Monde, « Covid-19 : « Il existe en France un déni du risque de l’épidémie à l’école »
Malgré les données scientifiques démontrant le rôle des écoles dans la diffusion du virus, le gouvernement a choisi de les maintenir ouvertes. Or cette décision ne s’accompagne pas d’une stratégie de prévention, déplorent, dans une tribune au « Monde », l’ex-directeur de Santé publique France, François Bourdillon, et la politiste Mélanie Heard.
[...]
Les données virologiques établissent, par exemple, que la charge virale excrétée par les enfants, même asymptomatiques, est comparable à ce qui est observé chez les adultes. Les données britanniques tirées d’un échantillon aléatoire montrent que les classes d’âge scolaire ont des taux de prévalence supérieurs à ceux des adultes. En France, à partir des seules données de dépistage cette fois, la réalité de la circulation du virus chez les enfants est désormais soulignée à chaque point hebdomadaire de l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France [...]
D’une semaine sur l’autre, le nombre de classes fermées en France est en très nette hausse. La situation actuelle est, en outre, profondément modifiée par la diffusion de nouveaux variants bien plus contagieux, y compris chez les enfants. Et tous les modèles disponibles s’accordent pour les décrire comme capables de provoquer une vague d’infections dramatique à l’échéance de moins d’un mois dans notre pays.
Devant cette convergence d’informations scientifiques, bien des pays européens ont décidé de fermer leurs écoles : le débat porte alors sur la stratégie de prévention qui permettrait de les rouvrir sans alimenter une reprise de l’épidémie. Mais, dans notre pays, il existe un déni de la réalité du risque et l’« arbitrage » en faveur de la continuité scolaire est tenu pour intangible.
 » En clair, une situation de dilemme entre continuité scolaire et risque épidémique...Et à Chambourcy, on n’a pas pu dire "oh oui !" à la reprise lundi pour cause de variant sud-africain...

Et les tests salivaires dans tout ça ? Pour l’instant on n’en voit pas trop la couleur...
Dans La Dépêche, on évoque la zone C, la plus importante en nombre d’élèves et qu’« Il ne faut pas s’attendre à un déploiement massif puisque plusieurs écoles en France n’ont toujours pas été dotées en matériel. Il s’agit en fait d’une nouvelle étape dans la lutte contre le virus alors que la situation sanitaire est jugée très préoccupante » et pour la zone A ? « en Nouvelle-Aquitaine, par exemple, «  l’arrivée de ces tests a pris du retard pour les élèves du 1er degré  », observe Stéphanie Anfray, présidente de la FCPE 33  »
Mais...
Ouest-France annonce « Covid-19. Les enseignants devront« superviser » les tests salivaires
“Les élèves doivent cracher dans une pipette. Le ministère demande aux directeurs d’école « d’encadrer » l’opération. « Scandaleux », dénoncent des enseignants. Juste du bon sens pour rassurer les enfants, se défend le ministère.”
 »
Confirmé par l’article de BFMTV malgré un titre en trompe-l’œil : « Les enseignants craignent de devoir s’occuper des tests salivaires dans les écoles, le ministère nie » sauf que juste après, dans l’article, le ministère ne nie plus du tout.
Depuis l’UNSA éducation et le SNU-ipp ont protesté chacun de leur côté contre cette mesure.

PNG - 118.3 ko

Faut-il en rire ? Sans doute pas, mais il vaut mieux continuer à rire. Parmi d’autres, Philippe Watrelot mentionne le rire à l’école (et hors d’école, chez les enseignants) dans La Croix : « Les règles parfois insensées et les revirements auxquels l’école est soumise depuis des mois engendrent un déchaînement de blagues sur des sites comme ParentsProfs (parentsprofslemag.fr), Wesh Wesh Prof (sur Facebook), RIP-éduc (@RIP_educ sur Twitter, « Réseau d’information prioritaire, le premier blog d’actualité bienveillant, éthique, responsable, bienveillant et bienveillant »). Des images détournées moquent le « protocole fantôme » censé protéger élèves et enseignants, l’aération des salles surchargées en plein hiver, l’enseignement à une classe entièrement masquée… « Le ministre de l’éducation en prend plein la figure, mais il faut dire que c’est assez facile… », pointe Philippe Watrelot ». Ils ont oublié mon cher EdukAktus, mais je leur pardonne, l’article est vraiment plaisant à lire. Je mentionne encore : « « On rit pour ne pas pleurer, observe encore Philippe Watrelot. On est tellement agacés…, c’est un mécanisme de défense. » L’enseignant utilise également l’humour dans sa salle de classe. « Faire des blagues aide à prendre du recul, y compris avec les élèves. La période est dure et triste pour eux aussi. » Pour autant, le prof ne se prend pas pour un humoriste : « Je ne suis pas un stand-upper frustré ! Quand je blague en classe, ce n’est jamais gratuit. C’est aussi une manière de construire la relation pédagogique avec mes élèves. » ».


Genre

Claude Lelièvre revient dans une interview pour L’autonome sur la question du genre à l’école.
Extrait choisi : « Le combat pour résorber la division sexuée de l’école passait aussi par la mixité scolaire. Comment s’est-elle mise en place ? Était-ce une volonté délibérée de mélanger les élèves des deux sexes ?
Contrairement à ce que l’on entend souvent, la mixité scolaire n’est pas un pur produit de mai 68. Elle a commencé à se mettre massivement en place dès le début des années 1960. C’est un processus au long cours, qui commence par le primaire et qui, au début des années 1970, ne fait que s’achever.
Ce qui est remarquable c’est qu’on ne le fait pas pour des raisons idéologiques, puisque l’on n’a jamais tranché le débat entre les partisans de la « coéducation » et les tenants du statu quo, mais pour des motifs organisationnels et d’économies d’échelle. On a peut-être « gagné » des postes d’enseignant en fusionnant les classes, mais on a raté l’occasion d’un débat revisitant les fondements de notre école.[...]
Même sous un ministre aussi progressiste (pour son temps) que Jean Zay, l’éducation était encore extrêmement genrée. Aussi les femmes ont-elles dû « grignoter » progressivement ce qui leur était refusé. Par exemple, le taux de jeunes femmes parmi les inscrit·es à l’université, qui n’était que de 3 % en 1900, n’a cessé de croître : 10 % en 1914, 25 % en 1930, 45 % en 1970, 50 % en 1980 et à présent elles y sont largement majoritaires.
Toutefois, notamment parce que l’on n’a jamais réinterrogé un certain nombre de stéréotypes sexistes qui étaient à la base de notre système éducatif, cela s’est fait avec d’énormes disparités selon les disciplines. Si dans le domaine des lettres et des langues, les femmes représentaient déjà 33 % des étudiant·es en 1914, elles sont encore aujourd’hui très minoritaires dans les écoles d’ingénieur·es.
 »

Monsieur Patate ? ou Madame polémique à deux balles ? La marque annonce qu’elle va désormais s’appeler Potatoe Head (tête de patate) et non plus Mister Potatoe (Monsieur Patate) pour faire place à toute la famille et tous les genres. Et cela fait un gros titre, un peu partout. Pas de quoi fouetter un chat, purée !

Et si on parlait des règles à l’école ? Violaine Morin s’est intéressée au sujet dans Le Monde (réservé abonnés). « La région Ile-de-France, qui a lancé à la rentrée 2020 une campagne pour équiper les lycées en distributeurs de serviettes hygiéniques et tampons gratuits, estime qu’une élève sur trois ne dispose pas d’un accès satisfaisant aux protections périodiques.  ». « La marque Always estime, quant à elle, sur la base d’une étude Google Survey, que 130 000 Françaises ratent les cours, chaque année, à cause de leurs règles.  »

Et dans le MESRI ? La ministre a annoncé des distributeurs gratuits à la rentrée pour « lutter contre la précarité menstruelle » a-t-elle annoncé le 23 février sur RTL. Reste à savoir combien de temps les budgets permettront de les réapprovisionner quand on peine à trouver papier hygiénique, savon et essuie-mains déjà. Une réponse partielle dans cet article du Huffington Post d’octobre 2019 : les facs se sont emparées du sujet via leurs BDE surtout. Ainsi à Rennes 2 « Durant la semaine de la rentrée, pas moins de 10.000 kits de 18 serviettes ou tampons bio et sans plastique seront distribués gratuitement, de même que 1300 cups et serviettes réutilisables. »


Cantine

N’ayant aucune envie de m’infliger plus d’islamo-gauchisme ou d’écriture inclusive (je vous renvoie à cette revue et relue pour ce dernier sujet), j’ai choisi ma polémique de la semaine : la viande à la cantine.

Revenons d’abord sur le contexte : pour limiter les manipulations et permettre de mieux gérer les flux d’élèves dans les cantines de la municipalité lyonnaise, le maire a décidé de supprimer les menus avec viande temporairement.
Donnons ensuite la parole à un militant : Benoit Biteau, député européen EELV était jeudi soir sur C8il explique sur sa page Facebook : « Ils nous prennent vraiment pour des imbéciles.
➡️Gérard Collomb, l’ancien maire de Lyon avait pris la même décision l’an dernier pour les mêmes raisons ; ça n’avait posé aucun problème au gouvernement à ce moment-là. Etrange non ?
➡️Les enfants défavorisés mangent plus de viande que les enfants des milieux plus aisés. C’est une étude du ministère de l’Agriculture qui le montre !
➡️Le marqueur social le plus fort est en réalité l’accès aux fruits & légumes : la malnutrition des enfants défavorisés est aujourd’hui surtout liée à l’inaccessibilité des fruits & légumes
➡️60% de la viande servie aujourd’hui dans les cantines est importée de l’étranger
➡️Et enfin, les études sur les cantines scolaires qui ont expérimenté le menu végétarien montrent que manger MOINS de viande, c’est manger MIEUX de viande. MIEUX pour les enfants car de meilleure qualité et MIEUX pour les éleveurs français car approvisionnement local ! »
Rappelons que si le maire de Lyon supprime la viande, il ne propose pas pour autant que des menus végétariens, le poisson figurant encore au menu. Et pour la viande des cantines, on est très loin du tournedos rossini soyons honnête, plus près de la semelle dégoulinante de sauce (pour masquer sans doute). Rappelons aussi que cela ne représente pas plus de 4 repas par semaine (sur 21 !).
Libération veut aller plus loin que la polémique : « les 206 écoles de la ville prévoient aussi de se tourner progressivement vers une alimentation bio et tournée vers des producteurs locaux. » pas de quoi rendre hystériques les éleveurs il me semble (réservé abonnés).
Libération publie aussi la tribune de parents d’élèves lyonnais qui s’indignent : « Alors que la situation des écoles est actuellement préoccupante sur de nombreux points, qu’il semble qu’aucune enveloppe supplémentaire au budget de l’éducation nationale ne permette d’imaginer des conditions plus « normales » d’étude en temps d’épidémie, qu’un grand nombre de familles mais aussi toute une partie de la jeunesse se voient fortement précarisées et isolées en cette période, le gouvernement trouve donc urgent de saisir préfecture et tribunal concernant la composition des menus dans les cantines lyonnaises. » et reviennent sur leurs précédentes demandes de prise en compte de qualité dans les cantines.

Mais voilà que le maire de Clermont-Ferrand s’y met aussi selon Le Point. « Les cantines scolaires de Clermont-Ferrand distribuent deux menus végétariens par semaine, a indiqué la mairie, assurant vouloir ainsi « améliorer la qualité des repas ». « Nous proposons depuis le mois de janvier deux menus végétariens, sans poisson ni viande, et cela fonctionne très bien », a déclaré mercredi 24 février à l’Agence France-Presse Nicolas Bonnet (EELV), adjoint chargé de la restauration à la mairie de Clermont-Ferrand.
Le personnel des cantines « a été formé à la cuisine végétarienne pour explorer de nouvelles façons d’agrémenter, de composer les plats, car il ne s’agit pas seulement de supprimer le jambon les jours où il y a purée-jambon », a-t-il ajouté, précisant que les œufs, la crème ou le beurre étaient servis normalement
 »

Qu’en dit la professeure en nutrition Martine Laville ? Dans La Croix, Eve Guyot l’a interrogée. « D’abord, il ne faut pas confondre le régime végétarien qui exclut la viande et le poisson, et un menu végétalien qui se débarrasse de l’ensemble des protéines d’origine animale, dont les œufs ou le fromage. Si le régime végétalien est une catastrophe pour la santé, notamment celle des enfants qui sont en pleine croissance, le menu végétarien ne présente aucun danger, et peut même être bénéfique. »
Pourtant sur sa page Facebook, Vie de Carabin a publié une petite BD expliquant les différentes sources de fer et leur absorption. N’étant pas du tout spécialiste (et même n’y connaissant rien), je laisse les pros en parler et vous y renvoie, sauf si c’est pour l’insulter comme certains semblent l’avoir fait...

Un point m’alarme surtout, toutes ces polémiques fondées sur rien, sur des interprétations (parfois personnelles "je pense que...", "j’ai entendu" très scientiste tout ça) étranges des faits ne servent-elles pas à masquer les vrais sujets qui devraient réellement nous occuper ? Nous enfirouaper (joli terme québécois) voire nous occuper l’esprit pour éviter d’avoir à répondre à de vraies questions d’importance ?

Emilie Kochert, contente de reprendre les cours demain

Lire la suite

De la souffrance des enseignants... Par Christophe Chartreux

28 Février 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Education

De la souffrance des enseignants... Par Christophe Chartreux

Depuis des années - de nombreux livres, articles et émissions ont été consacrés au sujet - il est courant d'entendre la souffrance des enseignants.

Il conviendrait de parler DES souffrances car elles sont nombreuses. Peut-être même y en a-t-il autant que d'enseignants, chacun héritant de sa douleur, la partageant ou pas, l'assumant ou pas, la vivant plus ou moins mal selon le caractère de chacun et le degré de cette souffrance infligée.

Tous les enseignants, un jour ou l'autre, souffrent, ont souffert ou souffriront. Depuis l'incivilité de tel élève qui détruit votre cours puis votre moral jusqu'aux violences verbales et physiques heureusement plus rares mais qui existent. Tout cela n'est pas né avec les pamphlets vengeurs des Brighelli et Polony Ils n'ont rien découvert, se contentant d'illustrer des dogmes idéologiques par des «exemples» souvent invérifiables, uniques et, plus grave, ne proposant aucune solution efficace autre que le retour en arrière «du temps béni où c'était mieux avant». 

Il reste néanmoins ces souffrances... Elles sont là... Dès la grille du collège ou du lycée franchie... Comme une boule dans le creux de l'estomac qui vous dirait tout bas: «N'y va pas»...

Je pense souvent à ces collègues, moi qui ai la chance, le privilège de n'avoir quasiment jamais été confronté à ces inquiétudes quotidiennes, à ces sueurs froides, à ces insomnies. Je pense souvent à eux et plus encore depuis ce funeste mois de mai 2017. Oh bien entendu, il serait trop facile de faire porter le chapeau des drames individuels à un seul homme. Le Président de la République et son gouvernement ont appliqué la politique annoncé dès 2016. Ils n'ont surpris personne.

Pour autant, depuis quatre ans, la situation des enseignants s'est particulièrement dégradée. Je ne parle pas ici seulement de leurs conditions de salaires. Je pointe du doigt leurs conditions de travail au jour le jour.

Avec moins, on leur demande plus; la formation fait ce qu'elle peut; la ghettoïsation des quartiers n'a pas été combattue, bien au contraire, entraînant la ghettoïsation des établissements scolaires; en fin de mandat, on nous annonce des réflexions.  Ce Président et ce gouvernement auront été ceux des annonces... Les chefs d’établissements du secondaire sont incités à agir en DRH et à faire du chiffre; les expérimentations pédagogiques restent à l'abri des regards même quand elles donnent d'excellents résultats; on n'a pas travaillé une seule seconde sur un dossier qui me semble loin d'être anecdotique: l'architecture des bâtiments scolaires; le système des nominations pour les jeunes professeurs est resté le même, c'est à dire une aberration absolue consistant à décourager le plus vite possible des enseignants enthousiastes et idéalistes en les «balançant» face à des élèves en souffrance et faisant souffrir... C'est souvent un «jeu de miroir»...

J'espère que les années qui viennent - après la parenthèse heureuse de 2012/2017 - permettront d'atténuer les effets de ces souffrances. Souffrances qui touchent tous les personnels, mais aussi comme je viens de le dire, les élèves et leurs parents.

Christophe Chartreux (écrit en 2011 et simplement actualisé)

Lire la suite

Julia Cagé, économiste, spécialiste de la presse : “Ils veulent faire des médias sans journalistes !”

28 Février 2021 , Rédigé par Télérama Publié dans #Médias

L'information est un bien public ; refonder la propriété des médias

PLUS LOIN AVEC… Chaque dimanche, interview au long cours avec un acteur ou un observateur de notre époque. Aujourd’hui, l’économiste Julia Cagé, qui plaide pour une meilleure indépendance des médias. Un enjeu d’importance, à l’heure où l’homme d’affaires Vincent Bolloré multiplie les grandes manœuvres pour étendre son influence sur le secteur.

Sauver l’information. C’est l’humble mission que s’est fixée l’économiste Julia Cagé, déjà autrice en 2015 du remarqué Sauver les médias, où elle repensait leur modèle économique. Son nouvel opus, L’information est un bien public (éd. Seuil), qu’elle cosigne avec l’avocat Benoît Huet, est destiné à armer citoyens, journalistes, étudiants, politiques… dans le combat en faveur de l’indépendance de l’information et le pluralisme des médias. Avec des propositions concrètes à la clé. Des préconisations qui revêtent un enjeu stratégique, alors que les hommes d’affaires Vincent Bolloré et Arnaud Lagardère rivalisent pour étendre leurs influences respectives sur le secteur. Bolloré, qui contrôle déjà Canal+, et sera bientôt aux commandes de Prisma Média, aurait notamment des ambitions sur Europe 1, M6 et RTL…

Pourquoi avoir décidé d’écrire un nouveau livre sur les médias ?

Parce qu’il y a urgence : jamais le paysage médiatique n’a été autant bouleversé, jamais on a vu autant de coups portés contre l’indépendance des journalistes, ni autant de changements d’actionnariat. Tout s’accélère à quelques mois de l’élection présidentielle, et ce n’est pas un hasard. Mais la bataille qui oppose actuellement Vincent Bolloré et Bernard Arnault pour le contrôle des médias de Lagardère ne doit pas être vue comme une fatalité. Europe 1, Paris Match, Le Journal du dimanche, on en pense ce qu’on veut, mais ce sont d’abord des journalistes qui produisent de l’information, un bien public indispensable au bon fonctionnement de nos démocraties. Je n’en peux plus que le monde politique soit aussi indifférent à un secteur aussi stratégique, ou fasse mine de l’être. Il faut redéfinir les règles du jeu et armer citoyens, journalistes, étudiants, politiques… pour défendre l’indépendance et le pluralisme des médias.

(...)

Richard Sénéjoux

Suite et fin en cliquant ci-dessous (abonnés)

Lire la suite

#Etudiantspasinfluenceurs : la communication numérique du gouvernement avec les jeunes critiquée sur les réseaux sociaux

28 Février 2021 , Rédigé par France Info Publié dans #Jeunesse

https://images.bfmtv.com/f6sKpJwfLjUJzZ_vRceHu0_q9T4=/59x4:1275x688/1216x0/images/EnjoyPhoenix-et-Gabriel-Attal-dans-lemission-SansFiltre-975730.jpg

Le porte-parole Gabriel Attal a inauguré un nouveau rendez-vous sur les plateformes Twitch et YouTube. Mais le premier numéro en présence de jeunes influenceurs a frustré de nombreux étudiants.

Objectif ? Conquérir de "nouveaux terrains médiatiques". Afin de lutter contre l'épidémie de Covid-19, le gouvernement met de plus en plus l'accent sur les réseaux sociaux, afin de relayer l'appel au respect des gestes barrières et de mesures sanitaires auprès des publics les plus jeunes. Mercredi soir, le porte-parole Gabriel Attal a notamment lancé un nouveau rendez-vous baptisé "Sans Filtre", diffusé sur les plateformes Twitch et YouTube, qui s'est déroulé à l'Elysée en présence de cinq jeunes influenceurs : Marie Lopez – connue sous le nom d'EnjoyPhoenix –, Fabian CR, Elise&Julia et Malek Délégué.

"Les jeunes crèvent la dalle", les "étudiants sont en galère", en "dépression", redoutent de "diplômes en carton", ont-ils lancé à tour de rôle à Gabriel Attal, lequel a mis en avant les "dispositifs" comme le "plan jeunes", l'offre de "30 000 stages", les "repas à un euro" ou le "chèque psy" pour les étudiants... Après l'émission, et au-delà des critiques adressées au gouvernement pour sa gestion de la crise étudiante, d'autres commentaires ont également ciblé le choix même des intervenants sélectionnés pour l'occasion.

Plusieurs utilisateurs des réseaux sociaux ont ainsi regretté l'absence d'étudiants au cours d'un programme qui abordait pourtant des thèmes qui leur étaient liés. "Frôler le burn-out et la dépression, avoir des troubles anxieux... et apprendre sur Twitter que l'on est représentés par des jeunes riches non-étudiants, qui ne connaissent strictement rien de nos vies actuelles", souligne par exemple un certain Yu', sur Twitter. Le mot-dièse #etudiantspasinfluenceurs a rapidement rencontré un vif succès, afin de dénoncer notamment une opération de communication gouvernementale.

Même son de cloche pour Aurélien, qui évoque la "galère pas possible" d'étudiants obligés de "faire la queue dans les assos solidaires pour manger". Un dénommé "Rayou" demande à Gabriel Attal d'inviter "tout simplement des étudiants" lors de ses prochains rendez-vous sur les différentes plateformes, afin de "vraiment entendre la détresse étudiante".

 

Plus largement, cette vague d'indignation a permis à de nombreux étudiants de raconter leur quotidien et d'exprimer leurs difficultés liées à la crise sanitaire. Une utilisatrice, qui semble être à l'origine du mot-dièse, revient ainsi sur une situation partagée par des millions de Français. "J'entends bien que c’est pas la pire des situations", ajoute-t-elle, mais le but, "c'est de pointer des situations réelles que des influenceurs non scolarisés du supérieur et très rémunérés ne connaissent pas. Soutien à tous, particulièrement ceux en chambre U."

"Ce serait bien que la prochaine fois il y ait un jeune journaliste, un jeune, ou au moins quelqu'un qui est étudiant pour aborder ces questions", avait reconnu EnjoyPhoenix pendant l'émission, tout en devenant elle-même la cible de critiques pour avoir évoqué la "triche" à l'université lors de l'échange avec Gabriel Attal. Malek "Délégué" espère également "que des étudiants seront présents aux prochains éditions", tout en défendant sa pugnacité lors de l'émission et en appelant les internautes à ne pas réduire l'émission "à des accusations de tricherie".

L'entourage du porte-parole gouvernemental, quant à lui, assure que cette émission n'a "absolument pas vocation à rassembler uniquement des influenceurs", selon des propos rapportés par La Dépêche du midi. Et "il n’a jamais été question que les jeunes invités représentent qui que ce soit". Egalement contacté par le Huffington Post, l'entourage de Gabriel Attal précise qu'il ne s'agissait pas d'une émission uniquement consacrée à la crise étudiante. Il n'est pas exclu qu'une prochaine édition "soit consacrée aux étudiants et dans ce cas, des étudiants y participeront évidemment”.

Lire la suite

Pendant ce temps-là, le ministère fait des économies...

28 Février 2021 , Rédigé par France Info - L'Instit Humeurs Publié dans #Education

Pendant ce temps-là, le ministère fait des économies...

EXTRAIT

Il fallait vraiment suivre l’actualité de l’éducation de près pour tomber sur l’information : il y a quelques jours le Café pédagogique nous apprenait que le ministère avait annoncé coup sur coup des centaines de millions d'euros d'économies pour l’année 2020.

250 millions d’euros d’économies à l'Education nationale

Ce sont successivement 212 millions, 33 millions et 393 millions d’économies que le ministère a publiés au Journal officiel ces dernières semaines.

- le 22 janvier (J.O. n°0021 du 24 janvier 2021), le ministère signait l’arrêté officialisant le « report de crédits » d’un total de 212 501 312,60 € ; cet engagement de dépenses, annulé pour 2020 et ouvert pour 2021, provient intégralement du budget « soutien de la politique de l’éducation nationale ».

- le 26 janvier (J.O. n°0038 du 13 février 2021), le ministère signait l’arrêté officialisant le « report de crédits » d’un total de 33 642 385 € ; cet engagement de dépenses, annulé pour 2020 et ouvert pour 2021, provient notamment pour 9 620 708 € de « l’enseignement scolaire public du second degré », et pour 21 010 141 € du « soutien de la politique de l’éducation nationale ».

- le 12 février (J.O. n°0041 du 17 février 2021), un nouvel arrêté du ministère officialisait un « report de crédits » d’un montant total de 393 872 866 €. Ici, il faut distinguer ce qui a été économisé sur le budget 2020 de l’Education nationale, soit 6 438 234 €, et ce qui relève du budget sport, jeunesse et vie associative, tombés dans l’escarcelle de JM Blanquer au dernier remaniement, soit 387 434 632 € (essentiellement des engagements concernant les jeux olympiques et paralympiques 2024).

Au total, le ministère se retrouve donc avec 640 millions d'euros disponibles pour 2021, 252 581 931,60 € pour l’écoleCe n'est pas la première fois, rappelle le Café pédagogique, que le ministère Blanquer parvient à faire des économies, alors que « généralement l'Education nationale a du mal à finir l'année et [qu’] il faut assez souvent voter une rallonge pour la paye de décembre ». En 2018 déjà, 200 millions avaient été économisés, mais « l’année suivante, le budget de l'Education nationale avait fort peu augmenté ».

Il est difficile de savoir précisément sur quels postes budgétaires cet argent a été économisé, mais on aimerait bien en connaitre le détail : quelle dépense prévue a été reportée, quels « engagements » n’ont pas été honorés ? Pour quelles raisons ?... On ne sait pas ce qui n'a pas été fait en 2020, et on ne sait pas non plus comment cet argent sera "engagé" en 2021, s'il sera destiné à des projets ajournés ou disponible pour d'autres. L’avenir nous dira peut-être ce que JM Blanquer fera de ces millions, mais s’il est en panne d’idées pour l'école, on peut les lui rafraichir.

Pendant ce temps, 1800 postes supprimés dans le secondaire…

Cette année encore, le secondaire paie l’addition de la politique ministérielle : 1800 postes sont supprimés au budget 2021 dans les collèges et les lycées. Ce n’est pas la première année : le chercheur Laurent Frajerman a établi à 36 186 le nombre de postes supprimés dans le second degré entre 2007 et 2018, soit près d’un poste sur 10. Dans le même temps, les collèges et lycées accueillaient 244 089 élèves de plus.

L’information n’a pas échappé aux médias qui se préoccupent d’éducation, mais il est intéressant de noter que pour beaucoup de journalistes la justification à ces suppressions de postes se trouve… dans la « priorité accordée au primaire ». Ainsi cet article du monde daté du 18 février 2021 et intitulé « Dans les collèges et les lycées, les conséquences en cascade de la baisse des moyens ». L’article est très intéressant, mais le chapô laisse songeur : « La « priorité à l’école primaire » se fait durement sentir dans les établissements du second degré, contraints d’absorber 1 800 suppressions de postes à la rentrée 2021 ».

(...)

Lucien Marboeuf

Suite et fin à lire en cliquant ci-dessous

Lire la suite

Piotr Anderszewski joue Bach... Une merveille!

27 Février 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

Lire la suite

Coup de coeur... Noémi Lefebvre...

27 Février 2021 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Poétique de l'emploi par Lefebvre

Depuis des années tout ce qui me traverse l’esprit est discuté dans ce tribunal que j’appelle maison morte, où siège mon père. Des gens parlent avec Dieu, d’autres avec leur chien, mon père est mon chien mon dieu, l’instance qui me mord le cul et me redresse l’âme, celui qui me protège contre toutes sortes d’errances et qui m’empêche de vivre. Le rappel à la loi est de sa compétence mais il est aussi le roi de la jurisprudence, l’inventeur des obligations que je dois remplir et des interdictions que je dois respecter pour devenir ce qu’il veut mais je ne sais pas ce qu’il veut. Comment je le saurais, je ne le vois jamais.

Longtemps j’ai voulu me débarrasser de lui puisqu’il n’était pas là, mais c’est par son absence que mon père brille le mieux. L’année dernière encore j’avais le désir de vivre comme les gens sans mon père et oublier mon père en allant vers les gens, j’ai passé des soirées en compagnie de gens qui n’avaient rien à voir ni de près ni de loin avec ce support de la fonction symbolique qui, depuis les temps historiques, identifie l’autorité à la figure de son institution et réciproquement, des gens qui n’avaient donc pas besoin de lui rendre des comptes ou d’être dignes de lui mais pouvaient se laisser aller à dire n’importe quoi par exemple des choses bêtes, remarquait mon père, à faire des commentaires sans fin sur des questions sans aucun intérêt, préférait-il se taire, n’en pensait-il pas moins, à produire et reproduire une espèce de glose aussi naïve qu’ennuyeuse, laquelle se transformait, à mesure que s’enfumaient les heures de cannabis, en flot plus ou moins continu de raisonnements sous-philosophiques d’une rare vacuité, quand c’était pas simplement des contre-vérités issues de l’air du temps, s’écoutait-il parler tout en lisant le Marie-Claire du cabinet dentaire, L’Oréal, Givenchy, Témoignage exclusif Les blondes montent au Front, Fashion week Armani, Chanel, capital soleil, Mode Balenciaga habille la police, l’éros des héros, Société Les pauvres sont pauvres et Le viol ça fait mal, L’ananas utile à tout, Soins du visage, Littérature les prix; Psychologie Changer ses habitudes, Profil Astro Mercure entre aujourd’hui dans le signe non conventionnel du verseau et vous aurez dorénavant quelques facultés à déconcerter les autres par des réactions imprévisibles ou des idées bizarres, côté sentiments néant mais ça ne devrait pas pour autant changer le cours des choses, Cancer à l’affût de toute occasion d’élargir intelligemment vos horizons professionnels ! Pendant que mon père se cultivait tout seul, je tenais des conversations sans aucune tenue ni retenue et malheureusement sans en avoir l’esprit, en réalité j’enchaînais des oui-oui et des ouais en ajoutant de temps en temps un prudent nonobstant, j’employais le présent pour parler du passé et le conditionnel pour parler du futur sans respecter du tout la concordance des temps, devait-il constater les yeux clos, bouche ouverte, bercé par la musique du détartreur trois vitesses d’un grand défenseur des dépassements d’honoraires et du droit de certains aux dents blanches pour toujours. Content de son émail et de cette occasion de me signifier la déception constante à laquelle, donc, semblait-il, quelle que soit la charge de son agenda, irrémédiablement, il fallait que je l’exposasse, il m’avait prescrit à peu près cent ans de solitude.

Noémi Lefebvre - Poétique de l'emploi

Lire la suite

L’usage des toilettes à l’école : petit coin, vaste sujet...

26 Février 2021 , Rédigé par Télérama Publié dans #Education

Les toilettes des établissements scolaires trop souvent insalubres |  PARENTS.fr

Manque d’intimité, défaut d’hygiène, peur des incivilités… Plus de huit écoliers sur dix se retiennent de fréquenter les WC de leur établissement. Des stratégies d’évitement très néfastes pour la santé des plus jeunes, alerte la géographe Édith Maruéjouls. Qui prône la création de cabines véritablement préservées des regards.

Pour la géographe Édith Maruéjouls, spécialiste des cours de récréation, les WC ne sont pas un petit sujet. Dans le cadre du programme éducatif « À nous les toilettes ! » (1), cette chercheuse planche sur le réaménagement des blocs sanitaires dans les écoles.

Plus de huit élèves sur dix déclarent se retenir “souvent” ou “de temps en temps” d’aller aux toilettes, selon une enquête Harris Interactive pour Harpic. Pour quelle raison ?
Le premier problème, c’est en effet l’évitement. Beaucoup d’enfants y vont quand ils ne peuvent vraiment plus se retenir, et certains jamais ! Ils mettent en place des stratégies, serrent les fesses ou s’empêchent de boire à la cantine. Cela crée une forte charge mentale au quotidien : comment être concentré en classe, courir dans la cour, jouer avec les autres quand on a l’esprit occupé à se retenir de faire pipi ? Sans oublier les conséquences sanitaires : ne pas aller aux toilettes quand on en a envie favorise les infections urinaires chez les filles et les garçons.

(...)

Marion Rousset

Suite et fin à lire en cliquant ci-dessous (Abonnés)

Lire la suite
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>