Coup de coeur... Philippe Muray...
C’est ainsi que l’actuelle campagne anticélinienne, avec en éclaireurs deux petits livres complémentaires, L’Art de Céline et son temps de Michel Bounan et Contre Céline de Jean-Pierre Martin, n’a d’autre objectif ultime que le bannissement de Céline des bibliothèques. Pas le Céline des pamphlets, bien sûr, introuvable depuis longtemps, mais le reste, tout ce qui reste encore de Céline, depuis Voyage jusqu’à Rigodon, avec en point d’orgue son expulsion manu militari de la collection de la Pléiade. Plus émotif que son collègue en purification éthique, Martin nous le dit d’emblée avec une belle franchise : " quatre volumes dans la Pléiade ", c’est trop pour ses nerfs. D’une façon quelque peu lourde, et afin que nul n’en ignore, il l’énonce dès le sous-titre de son ouvrage : D’une gêne persistante à l’égard de la fascination exercée par Louis Destouches sur papier bible. Il y revient plusieurs fois, il s’en plaint amèrement : " Céline, Maître penseur aigri de notre fin de siècle, Céline sur papier bible. " " Le consensus est désormais de son côté. Il est sur papier bible. Il est au programme de l’agrégation. " Nous voilà prévenus, on ne fera pas de cadeaux. Le temps est révolu où on pouvait prétendre lire encore Céline, et le commenter, et le critiquer. Il convient maintenant de l’instruire en bloc. Comme une cause jugée d’avance. Comme une affaire de droit commun. L’inquisiteur moderne est au travail : regardons-le donc exercer son pouvoir. Et tentons de comprendre au nom de quoi il juge. L’intelligence de la société hyperfestive est le commencement de sa critique.
Les attaques de Bounan et de Martin ne relèvent pas de l’histoire des idées ; elles ressortissent pleinement de la post-histoire des loisirs et de la propagande qui les accompagne. La morale, au même titre que la culture et le tourisme, offre un certain nombre de débouchés compensatoires que le monde ancien du labeur ne procure plus. Bounan et Martin sont des employés de l’Espace Bien. Ils n’analysent pas Céline ; ils confessent en long et en large une foi antiraciste dont on ne peut que les féliciter, ainsi que le désir de liquider un problème qui leur paraît un scandale, et une survivance abominable en nos temps rénovés. Ils ne veulent plus voir le problème puisqu’ils connaissent la solution. Ils n’ont pas de questions à poser puisqu’ils disposent des réponses. Ils ne questionnent pas Céline, ils le mettent à la question. La bataille qu’ils engagent ne vise pas à éclairer d’une façon nouvelle les livres de leur bête noire, elle a pour objectif de les disqualifier. Il ne faut pas que Céline soit seulement responsable des crimes qu’il a commis. Il faut enfin qu’intégralement il soit accusé. Et de naissance, comme on le verra.
Philippe Muray - Exorcismes spirituels
C'était l'Ecole en 2020... Septembre...
C'était l'Ecole en 2020...
Un choix très subjectif d'articles mais un choix sincère, reflet d'une année éducative qui renforça la défiance à l'encontre d'une politique que bien peu d'enseignants parviennent à comprendre sinon qu'elle suit les traces du néo libéralisme.
L'année 2021 verra-t-elle une inflexion? Il est permis d'en douter même si les élections présidentielles de 2022 occupent déjà toutes les pensées.
Pourvu que les gauches comprennent qu'unies elle disposent d'un boulevard.
Pour une autre Ecole... Enfin! Et cette fois sans les faux procès intentés par la mauvaise foi.
En construisant ensemble une Ecole émancipatrice...
Christophe Chartreux
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Les écorchés scolaires en tout état de cases...
Véronique Decker : « Le projet du gouvernement, c'est la découpe de l'école publique » - (Vidéo)
Débat : Rentrée 2020, l’urgence de changer l’école ?
Education - « On risque d’avoir un appauvrissement culturel de la population française »
Le « Grenelle des professeurs » : un slogan ronflant voire inquiétant! - Par Claude Lelièvre
Education - A propos d'échec scolaire...
Enseigner le climat, un défi pour le futur...
A nos lecteurs, la publication d'un bilan - réquisitoire de la politique de J-M Blanquer
Philippe Meirieu : Ce que l'école peut encore pour la démocratie - France Inter
L’égalité des chances, cheval de Troie du néo-libéralisme...
"JM Blanquer déjà en campagne - Un Grenelle des profs au service de LREM"
Enseignants, vive le "démerdentiel"! - Vidéo
Et, couturière de mes souvenirs, il y avait l'école... (A Khadija, ma seconde mère... Voilée)
Pour une formation éthique des enseignants...
Réglement intérieur - «Dix lignes pour les filles, une ou deux pour les garçons»...
Evaluations - "Un rapport va jusqu’à douter ouvertement de leur utilité"...
« Entre élèves et professeur, le gouffre du temps qui passe »
Covid-19 : un tiers des clusters concerne l’école et l’université...
Et à demain pour octobre...
Coup de coeur... Hector Bianciotti...
Longtemps je n'ai connu du monde que la nature la plus austère, la plus avaricieuse qui soit : un sol étendu à l'infini qui ignore les aménités que le mot "paysage" suggère, les lignes courbes qui conduisent le regard étant bannies d'une surface si homogène qu'on la dirait d'avant la Création, en dehors de l'insaisissable circonférence où le ciel et la terre s'inventent des limites. L'aube en s'ouvrant la dénude, la lumière de midi l'anéantit, le vent en provenance des origines du monde la balaie, soulevant au passage de hauts rideaux de poussière qui obscurcissent le soleil avant de retomber, telle une bruine sèche, avec lenteur. Dans ces contrées, là-bas, le centre du monde se déplace avec chaque homme qui marche et toutes les distances rayonnent à partir de son pas.
Hector Bianciotti - Ce que la nuit raconte au jour
C'était l'Ecole en 2020... Août...
C'était l'Ecole en 2020...
Un choix très subjectif d'articles mais un choix sincère, reflet d'une année éducative qui renforça la défiance à l'encontre d'une politique que bien peu d'enseignants parviennent à comprendre sinon qu'elle suit les traces du néo libéralisme.
L'année 2021 verra-t-elle une inflexion? Il est permis d'en douter même si les élections présidentielles de 2022 occupent déjà toutes les pensées.
Pourvu que les gauches comprennent qu'unies elle disposent d'un boulevard.
Pour une autre Ecole... Enfin! Et cette fois sans les faux procès intentés par la mauvaise foi.
En construisant ensemble une Ecole émancipatrice...
Christophe Chartreux
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Covid-19: pas une parenthèse, mais un tournant pour l’école publique...
Débat public - "Le drame de notre temps, c'est que la bêtise se soit mise à penser"...
Les « experts » médiatiques, spécialistes en généralités...
L’après-pandémie, des leçons et une boussole pour l’avenir - Najat Vallaud-Belkacem
"TZR" - Itinérants de l'Education nationale : «J’ai parfois l’impression de n’être qu’un pion»
« L’Ecole est un lieu de construction du commun »
Un rapport critique sur les évaluations nationales dans le second degré...
Une architecture scolaire à la mesure des enjeux éducatifs et environnementaux...
Comment les notes ont-elles pris tant d’importance dans le système scolaire ?
Les fonds sociaux divisés par deux à l’horizon 2020...
Eval CP et CE1 : encore plus hors sol...
Réflexions sur les outils de l’enseignement à distance...
Quand le discours ministériel tourne à vide... A propos du futur "Grenelle"...
Et à demain pour septembre...
Coup de coeur... Arnaud Cathrine...
Un restaurant bio, non loin des tours de la bibliothèque François-Mitterrand. Tables en bois clair. Tartes, tourtes, salades chics et saines. À ma gauche, un père et son fils. Le premier : la cinquantaine élégante, costume bleu marine bien taillé ; un port et un visage encore juvéniles. L’autre : chevelure broussailleuse, vêtu comme n’importe quel étudiant de vingt ans, sac à dos à ses pieds ; devant lui, une soupe orange qu’il touche à peine (il est entré là pour faire plaisir au père). Il explique en quoi consiste la licence qu’il brigue : « Introduction à l’ethnologie », « Méthodes et enjeux de l’enquête sociologique », je laisse passer les autres intitulés. Et pour faire quoi ? demande le père (sans scepticisme, il se trouve juste que ce n’est pas du tout son domaine). Le fils répond que : plein de choses – démographe, statisticien, chargé de l’analyse de données. Et dans quel genre d’endroit ? Des instituts de sondages, des bureaux d’études… Ils se parlent comme des gens qui ne se voient pas si souvent. Il y a un intérêt affectueux de la part du père mais également un curieux déficit de familiarité. Comme s’il jouait rarement son rôle (forçant le trait à son insu), et comme si le jeune adulte ne connaissait pas beaucoup mieux sa partition. Disons qu’il habite avec sa mère depuis le divorce de ses parents survenu lorsqu’il était très jeune. Peut-être sont-ils restés plusieurs années sans trop se donner de nouvelles. Le père aura laissé femme et enfant, pistant un poste lucratif à l’étranger. Ils se revoient un peu plus depuis son retour en France, ce qui signifie : de façon irrégulière. Et il se passe justement trop de temps entre chaque rendez-vous pour que le père ne perde pas le fil. De sorte qu’il parle à son grand garçon comme un parrain sortirait son filleul qu’il connaît mal au final. Et là, j’ignore par quel hasard (ou intuition), je baisse les yeux et je vois sous la table : leurs chaussures qui se cherchent, se trouvent, les chevilles qui s’enlacent. À regarder leurs visages, je ne remarque rien d’autre que ce que j’ai déjà vu : le plus jeune mange sa soupe sans envie et le plus âgé l’attend. Il n’empêche, il y a ces jambes sinon amoureuses, du moins engagées dans une relation tout autre que celle qui m’apparaissait d’évidence. Bientôt ils se lèvent. L’un enfile sa doudoune, l’autre son pardessus. Ont-ils déjà fait l’amour ou s’apprêtent-ils à le faire maintenant ?
Arnaud Cathrine - J'entends des regards que vous croyez muets
C'était l'Ecole en 2020... Juillet...
C'était l'Ecole en 2020...
Un choix très subjectif d'articles mais un choix sincère, reflet d'une année éducative qui renforça la défiance à l'encontre d'une politique que bien peu d'enseignants parviennent à comprendre sinon qu'elle suit les traces du néo libéralisme.
L'année 2021 verra-t-elle une inflexion? Il est permis d'en douter même si les élections présidentielles de 2022 occupent déjà toutes les pensées.
Pourvu que les gauches comprennent qu'unies elle disposent d'un boulevard.
Pour une autre Ecole... Enfin! Et cette fois sans les faux procès intentés par la mauvaise foi.
En construisant ensemble une Ecole émancipatrice...
Christophe Chartreux
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L'opération "vacances apprenantes" tourne t-elle au fiasco ? (Audio)
Barbara Lefebvre ou l'ascension d'une toutologue - Par Loris Guémart | Arrêt sur images
Les talk show... Ou parler pour ne rien dire...
Jean-Michel Blanquer: "un ministre coupé de l'école mais pas seulement"
Suicide de Christine Renon, crise du Covid-19… des directeurs d’école racontent leur « année noire »
Emmanuel Macron fait "une croix sur le vote enseignant en vue de 2022"...
Suicide de Christine Renon, crise du Covid-19… des directeurs d’école racontent leur « année noire »
Les «vacances apprenantes» n'ont pas la cote...
Les liaisons dangereuses du journalisme et de la politique
Coronavirus : près de 10 millions d'enfants risquent de ne jamais retourner à l'école, selon une ONG
Se préparer à relever le défi de l’égalité...
À l'Éducation nationale dont les concours occultent la dimension humaine des futurs enseignants...
Pour un réel débat citoyen documenté et argumenté sur l’école...
Coup de coeur... François Sureau...
"Il faudrait arrêter tout, arrêter cet enseignement de la philosophie en terminale"
Et à demain pour août...
Bac 2021 : les lycéens dans le «super flou»...
Les modalités du baccalauréat pourront être modifiées jusqu'à deux semaines avant les épreuves en raison de la crise sanitaire. Ces délais ne rassurent pas les lycéens qui peinent à se projeter.
«Je n’étais même pas au courant…» soupire Mathis. Pour cet élève de terminale à Cognac (Charente), l’incertitude semble être devenue une habitude en cette année de pandémie mondiale qui chamboule tout. Alors une annonce de plus… Pourtant, cette fois, la nouvelle a de quoi angoisser même les lycéens les plus organisés dans leurs révisions : les épreuves du baccalauréat pourront être modifiées quelques jours avant les épreuves. Une ordonnance parue le 24 décembre au Journal officiel permet en effet au gouvernement d’adapter, en fonction de l’évolution de l’épidémie de Covid-19, les «modalités» de certains examens, dont le bac, et ce dans un délai allant jusqu’à «deux semaines avant le début des épreuves».
Depuis l’annonce, début novembre, de l’annulation des épreuves évaluations communes (anciennement appelées E3C) de première et terminale au profit du contrôle continu, Mathis n’a eu que très peu de nouvelles sur la suite de son parcours lycéen. «C’est toujours la même chose. Avec le bac de français, c’était déjà le flou total», déplore-t-il. «C’est difficile de se projeter dans l’année de terminale quand il nous manque la moitié des informations», confirme Louis, lui aussi en terminale à Cognac, qui juge la situation «super floue». Pour l’instant, les épreuves sur les enseignements de spécialité, prévues en mars, sont maintenues. Au printemps dernier, après plusieurs semaines d’incertitude, l’oral de français avait finalement été annulé pendant la première vague de la pandémie.
Inégalités accentuées
Cette fois, les épreuves pourront voir «leur nature, leur nombre, leur contenu, leur coefficient» ou encore «leurs conditions d’organisation» modifiés, précise l’ordonnance. Une épreuve écrite d’histoire-géo pourra ainsi être remplacée deux semaines avant la date prévue par un examen à distance, avec un coefficient différent. Déjà stressée, Lou, élève au lycée Cordouan de Royan (Charente-Maritime), est encore moins rassurée depuis l’annonce de ces délais raccourcis. «Ça nous stresse énormément avec mes copines, explique l’adolescente. En deux semaines, on ne pourra pas réviser ce qui nous paraît déjà compliqué à voir en une année ! Et même si les épreuves sont réajustées, notre niveau scolaire est beaucoup moins complet comparé aux autres années.»
Comme beaucoup, Lou craint que les nouvelles dispositions n’accentuent les inégalités entre élèves, qui se sont creusées depuis le début de la crise sanitaire. Sara, en terminale au lycée Jean-Pierre-Vernant de Sèvres (Hauts-de-Seine), partage cette inquiétude : «J’ai eu la chance d’avoir eu cours pendant le confinement et d’avoir des professeurs très présents, mais j’ai des amis qui devaient faire des chapitres de mathématiques tout seuls chez eux, et qui ont accumulé du retard…» Voir le contenu des épreuves adapté à quelques semaines de l’échéance risque de creuser ces écarts, et d’accentuer le stress, estime la jeune femme, qui voyait déjà la mise en place du contrôle continu comme une source de stress : «On se dit qu’il faut toujours travailler sans relâche et qu’on ne doit pas faire de faux pas, parce que ça peut être difficilement rattrapable.»
Les enseignants sans certitudes
Emma, en terminale au lycée Saint-Paul à Lille, se montre plus confiante : «Dans tous les cas, je comptais bosser à fond, donc ça ne change pas forcément mes plans.» Les deux semaines de vacances de printemps, qui tombent juste avant les premières épreuves des 15 et 16 mars, rassurent la lycéenne, qui a déjà calculé son coup : «S‘il y a un éventuel changement, même deux semaines avant, cela tombera pile pendant les vacances, donc ça nous laissera du temps pour travailler.»
Le manque de certitudes touche aussi leurs principaux repères : les enseignants. «Eux-mêmes ne savent pas vraiment comment ça va se passer et les discours diffèrent…» constate Sara, à Sèvres. «Ils sont informés au dernier moment, ils peinent à gérer la situation», abonde Mathis. Certains professeurs ont d’ailleurs confié à leurs élèves être en faveur d’une annulation des épreuves, faute de pouvoir préparer les élèves comme il faut. Le Snes-FSU, principal syndicat enseignant, réclame de son côté que les épreuves de spécialité de mars soient reportées à juin.
Aurore Savarit-Lebrère
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Bac 2021 : les lycéens dans le "super flou"
"Je n'étais même pas au courant..." soupire Mathis. Pour cet élève de terminale à Cognac (Charente), l'incertitude semble être devenue une habitude en cette année de pandémie mondiale qui c...
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