Coup de coeur... Jean Racine - Phèdre...
Hippolyte, Aricie, Ismène
Aricie
Vous laissez dans l'erreur un père qui vous aime ?
Cruel, si de mes pleurs méprisant le pouvoir,
Vous consentez sans peine à ne me plus revoir,
Partez, séparez−vous de la triste Aricie ;
Mais du moins en partant assurez votre vie,
Défendez votre honneur d'un reproche honteux,
Et forcez votre père à révoquer ses voeux.
Il en est temps encor. Pourquoi, par quel caprice,
Laissez−vous le champ libre à votre accusatrice ?
Eclaircissez Thésée.
Hippolyte
Ai−je dû mettre au jour l'opprobre de son lit ?
Devais−je, en lui faisant un récit trop sincère,
D'une indigne rougeur couvrir le front d'un père ?
Vous seule avez percé ce mystère odieux.
Mon coeur pour s'épancher n'a que vous et les dieux.
Je n'ai pu vous cacher, jugez si je vous aime,
Tout ce que je voulais me cacher à moi−même.
Mais songez sous quel sceau je vous l'ai révélé.
Oubliez, s'il se peut, que je vous ai parlé,
Madame, et que jamais une bouche si pure
Ne s'ouvre pour conter cette horrible aventure.
Ils ont trop d'intérêt à me justifier ;
Et Phèdre, tôt ou tard de son crime punie,
N'en saurait éviter la juste ignominie.
C'est l'unique respect que j'exige de vous.
Je permets tout le reste à mon libre courroux.
Sortez de l'esclavage où vous êtes réduite ;
Osez me suivre, osez accompagner ma fuite ;
Arrachez−vous d'un lieu funeste et profané
Où la vertu respire un air empoisonné ;
Profitez, pour cacher votre prompte retraite,
De la confusion que ma disgrâce y jette.
Je vous puis de la fuite assurer les moyens :
Vous n'avez jusqu'ici de gardes que les miens ;
De puissants défenseurs prendront notre querelle,
Argos nous tend les bras, et Sparte nous appelle ;
A nos amis communs portons nos justes cris,
Ne souffrons pas que Phèdre, assemblant nos débris,
Du trône paternel nous chasse l'un et l'autre,
Et promette à son fils ma dépouille et la vôtre.
L'occasion est belle, il la faut embrasser...
Quelle peur vous retient ? Vous semblez balancer ?
Votre seul intérêt m'inspire cette audace.
Quand je suis tout de feu, d'où vous vient cette glace ?
Sur les pas d'un banni craignez−vous de marcher ?
Dans quels ravissements, à votre sort liée,
Du reste des mortels je vivrais oubliée !
Mais n'étant point unis par un lien si doux,
Me puis−je avec honneur dérober avec vous ?
Je sais que sans blesser l'honneur le plus sévère,
Je me puis affranchir des mains de votre père :
Ce n'est point m'arracher du sein de mes parents,
Et la fuite est permise à qui fuit ses tyrans.
Mais vous m'aimez, Seigneur, et ma gloire alarmée...
Hippolyte
Un plus noble dessein m'amène devant vous :
Fuyez vos ennemis, et suivez votre époux.
Libres dans nos malheurs, puisque le ciel l'ordonne,
Le don de notre foi ne dépend de personne.
L'hymen n'est point toujours entouré de flambeaux.
Aux portes de Trézène, et parmi ces tombeaux,
Des princes de ma race antiques sépultures,
Est un temple sacré formidable aux parjures.
C'est là que les mortels n'osent jurer en vain :
Le perfide y reçoit un châtiment soudain ;
Et craignant d'y trouver la mort inévitable,
Le mensonge n'a point de frein plus redoutable.
Là, si vous m'en croyez, d'un amour éternel
Nous irons confirmer le serment solennel ;
Nous le prierons tous deux de nous servir de père.
Des dieux les plus sacrés j'attesterai le nom ;
Et la chaste Diane, et l'auguste Junon,
Et tous les dieux enfin, témoins de mes tendresses,
Garantiront la foi de mes saintes promesses.
Aricie
Pour cacher mon départ je demeure un moment.
Allez, et laissez−moi quelque fidèle guide,
Qui conduise vers vous ma démarche timide.
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"Phèdre", de Jean Racine : la déflagration d'une passion
Chaque jour, nous vous donnons à entendre et à comprendre un grand texte de notre patrimoine littéraire. Aujourd'hui : "Phèdre" de Jean Racine, au programme du baccalauréat général. Extrait ...
https://www.franceculture.fr/emissions/ecoutez-revisez/ecoutez-revisez-phedre-de-jean-racine
« Ni Macron, ni Trump n’ont mis de mots sur le caractère monumental du Covid-19 »
EXTRAITS
Des allocutions télévisées d'Emmanuel Macron aux tweets de Donald Trump en passant par l'obsession de Marine Le Pen pour les « métropoles », Cécile Alduy, professeure de littérature française à Stanford revient sur l'évolution sémantique des discours politiques, notamment dans le cadre de la crise sanitaire que nous traversons.
Professeure de littérature française à Stanford, spécialiste de la Renaissance, Cécile Alduy s’est prise de passion depuis quelques années pour la langue des politiques (elle est aussi chercheure associée au Cevipof) qu’elle décortique dans des ouvrages happants comme Marine le Pen prise aux mots (Seuil, 2015) ou Ce qu’ils disent vraiment. Les politiques pris aux mots (2017, Seuil). Dans ces livres, elle montre, grâce à une analyse fine et quantitative, comment les mots sont captés, détournés, voire volés de leurs sens initiaux. Alors que le monde traverse une crise sanitaire extraordinaire, que les allocations présidentielles sont devenues des rendez-vous particulièrement scrutés, nous l'avons sollicité pour comprendre comment les dirigeants adaptent le langage à ce qui nous sidère tous.
Usbek & Rica : Comment le caractère inédit dans l’histoire moderne de la pandémie a-t-il modifié la langue des politiques : davantage de superlatifs, une rhétorique catastrophiste ou bien au contraire une grande maîtrise ?
Cécile Alduy : C’est plutôt l’inertie du langage politique qui me frappe. Trump fait du Trump (tout ira très bien car « America is great ») et réactive son agenda anti-immigration en activant les réflexes classiques de xénophobie contre le « virus chinois » ou en interdisant toute immigration de travail. Macron fait du Macron, avec une communication à la « en même temps » lançant des injonctions contradictoires au début de la crise (« Allez voter, mais restez chez vous ») et au sujet du déconfinement (national mais par territoire) ou du monde d’après (différent mais sur les bases de la première partie du quinquennat). L’un est dans l’impulsion non contrôlée et les fake news, l’autre dans la parole et la scénographie millimétrées, mais aucun n’a mis des mots ni sur le caractère historique et proprement monumental et inédit de la situation (3 milliards d’êtres humains confinés, la moitié de l’humanité cloîtrée !), ni sur le ressenti des êtres plongés dans ce bouleversement radical. Emmanuel Macron avait intitulé Révolution son ouvrage-programme pour la présidentielle de 2017. Pourtant la révolution (volte qui retourne entièrement une situation) était devant lui, et il ne l’a ni vue venir, ni préparée, ni mise en mots.
Bien entendu, nous sommes tous démunis pour parler de l’inconnu, de l’inouï et tous prisonniers de nos routines et habitudes. Mais les politiques ont pour rôle aussi d’exprimer pour les canaliser et leur donner sens les angoisses, émotions et perceptions des citoyens. Or on reste dans une parole désincarnée. Macron est resté longtemps dans la mise en scène d’un personnage, comme lors de la visite de l’hôpital militaire de Mulhouse le 26 mars 2020, avec ce registre militaire sous-jacent. Il a tenté de corrigé le tir lors de son discours du 13 avril, qu’il a commencé en évoquant « la peur, l’angoisse », « la fatigue, la lassitude », et « le chagrin ».
Ce vocabulaire émotionnel lui est familier, car il tend à psychologiser le rapport des Français au politique (comme lors de la crise des Gilets Jaunes). Mais cette empathie de façade – comme pour les Gilets jaunes – est malvenue lorsqu’il n’y a aucune prise de responsabilité dans l’étendue de la crise et le manque de moyens disponibles. Et puis les Français ont vu déjà ce qui se passe lorsqu'Emmanuel Macron leur tend un miroir de leurs émotions, pour montrer qu’il les a compris : après les gilets jaunes, le gouvernement a enchaîné sur la réforme des retraites...
Vous vivez aux États-Unis mais vous êtes française : que vous inspirent les réactions des présidents de ces deux pays, qui ont eu chacun recours à une attitude très martiale ?
On retrouve la même métaphore guerrière chez les deux présidents, la même trajectoire d’une volte-face de la désinvolture initiale vers des mesures fortes ensuite. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’au-delà des différences de style (littéraire et relevé chez Macron, simpliste et hyperbolique chez Trump), c’est la même incapacité à se remettre en cause, à avoir une vision globale proactive réaliste. Alors qu’Emmanuel Macron enjoignait encore les Français à aller au théâtre le 7 mars car « la vie continue », alors que l’Italie voisine sonnait l’alarme, et que le gouvernement a maintenu les élections municipales envers et contre tout, il n’y a eu aucun mea culpa, aucune remise en cause de la gestion de crise lorsqu’il était encore temps, avant de soudain lancer « Nous sommes en guerre ». Le passage du coq-à-l’âne d’une parole désinvolte à une déclaration d’état d’urgence est incompréhensible pour la population.
Quant à Donald Trump, il a dans un premier temps barricadé les États-Unis en interdisant les vols venus de Chine, puis de la zone Schengen… Comme si l’Amérique était intrinsèquement pure, intouchable, prenant son rêve isolationniste pour une réalité que le nombre de morts sur le sol américain a vite détruit. L’épisode hallucinant de Trump se demandant si on ne pourrait pas simplement boire de l’eau de javel ou un désinfectant participe de cet imaginaire de la pureté à retrouver.
Quand il déclare que « la quarantaine, ça commence à bien faire » (car les conséquences économiques menacent sa réélection), il tombe encore dans l’idéologie en souhaitant des églises pleines à Pâques : on est en plein délire évangélique sur le peuple élu. Sur les lettres du fisc américain qui donnent le chèque d’aide fédérale, signées par Trump et adressées de la Maison Blanche, Trump continue de parler de guerre et d’un peuple exceptionnel qui vaincra. On frôle le délire nationaliste.
L’attitude de Trump est d’autant plus choquante que nombre d’institutions, d’États, de villes et d’organisations n’ont pas la même légèreté et ne font pas passer l’économie avant la santé et la survie. À Stanford par exemple, où je suis professeure, les cours ont été arrêtés dix jours avant la France (alors qu’il n’y avait aucun cas avéré), puis le campus a été fermé entièrement, après seulement un cas avéré, et tout est fait pour prendre soin de toutes les situations : condamnation de tout racisme anti-asiatique, fonds d’aide aux étudiants, jobs préservés, etc. Et on ne parle pas de déconfinement, mais on fait des réunions « zoom » à plusieurs centaines avec le président de Stanford pour partager les données épidémiologiques récoltées par l’École de Médecine, qui avait déjà créé son propre test début mars, et pour collectivement se poser toutes les questions sur les solutions possibles et leurs conséquences pour chacun.
(...)
Emmanuel Macron fut secrétaire général de l’Elysée et ministre de l’Économie de François Hollande avant de devenir président de la République. En quoi la « langue » de Macron président est-elle différente de celle de son prédécesseur à l'Élysée ?
Il y avait la droite décomplexée qui se caractérisait par « on peut tout dire même si c’est limite ». Avec Emmanuel Macron et ses équipes il y a le management et le néolibéralisme décomplexés : il parle sans complexe l’idiolecte de son milieu professionnel (« process », « upgrader », etc.) : c’est une forme de tentative d’hégémonie culturelle par la langue managériale et du business, dont l’apparent pragmatisme est en fait une idéologie. C’est-à-dire une vision du monde, un ensemble de valeurs qui implique une logique propre d’appréhension des problèmes (rentabilité dans les hôpitaux publics ; compétition entre établissements scolaires ou chercheurs ; logique financière). Que cette logique managériale et de la sacro-sainte « bottom line » soit portée par le plus haut responsable public est gravissime. Le Président est sensé incarner l’intérêt général, porter l’unité de la nation et donc la cohésion sociale, et le modèle qu’il insinue et impose par son idiolecte c’est une unité fondée sur les inégalités, l’abandon des services publics, et l’exploitation de l’uberisation.
Les nouveaux dirigeants publics qui sont passés par des business schools en plus de l’ENA adoptent ces mêmes codes linguistiques. Cela contribue à noyer le discours public dans cette novlangue néolibérale et donc à infiltrer une idéologie particulière au cœur des missions étatiques, qui n’ont justement pas fonction de se plier à la logique des marchés.
(...)
Le philosophe australien Glenn Albrecht, à qui l'on doit plusieurs néologismes (dont la « solastalgie » qu'il présente comme « sentiment de désolation causé par la dévastation de son habitat et de son territoire »), explique que la crise du dérèglement climatique appelle de nouveaux mots pour faire face à de nouvelles réalités. Est-ce aussi simple que cela ?
Si seulement ! Les néologismes sont rarement orientés vers le futur, et encore moins des prophéties auto-réalisatrices. Mais de nouvelles réalités psychologiques, sociales ou politiques appellent de nouveaux concepts. La notion d’anthropocène me semble suffire pour décrire le basculement que nous vivons : le reste en découle.
Propos recueillis par Vincent Edin
A lire dans son intégralité en cliquant ci-dessous
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" Ni Macron, ni Trump n'ont mis de mots sur le caractère monumental du Covid-19 "
Vincent Edin Des allocutions télévisées d'Emmanuel Macron aux tweets de Donald Trump en passant par l'obsession de Marine Le Pen pour les " métropoles ", Cécile Alduy, professeure de littérat...
Philippe Meirieu : « Arrêtons de totémiser le numérique ! »
EXTRAIT
Professeur de pédagogie, Philippe Meirieu s’interroge sur l’école aujourd’hui dispensée à distance et les difficultés induites pour les élèves les moins favorisés. Avant les problèmes de la reprise future…
(Cet article est en accès libre. Politis ne vit que par ses lecteurs, en kiosque, sur abonnement papier et internet, c’est la seule garantie d’une information véritablement indépendante. Pour rester fidèle à ses valeurs, votre journal a fait le choix de ne pas prendre de publicité sur son site internet. Ce choix a un coût, aussi, pour contribuer et soutenir notre indépendance, achetez Politis, abonnez-vous.)
Théoricien et pédagogue progressiste reconnu, Philippe Meirieu travaille depuis longtemps sur l’école, et particulièrement sur les inégalités entre enfants, qui handicapent sa mission émancipatrice et éducatrice. Depuis la fermeture générale des établissements scolaires en France en raison de la crise du Covid-19, il analyse les problèmes suscités par l’enseignement à distance via Internet. Face à la « fracture numérique » et aux inégalités sociales, il rappelle notamment le rôle essentiel, pour le développement des enfants, de l’institution scolaire, indispensable lieu de collectif et de solidarité.
Vous expliquez dans un texte récent que cette crise du coronavirus a montré, « en creux », « l’importance de faire la classe, ou de faire l’école », qui est indissociable d’un « espace-temps collectif et ritualisé où la parole a un statut particulier ». Mais, surtout, combien « les outils numériques d’aujourd’hui semblent porteurs d’une logique individuelle et techniciste ». En quoi ces outils pèchent-ils en matière d’éducation ?
Philippe Meirieu : Je voudrais remonter un peu dans le temps pour rappeler ce qui est au fondement de l’école républicaine, chez Jules Ferry mais surtout chez celui qui en a théorisé le projet : Ferdinand Buisson. Il a souligné dans son célèbre Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire que l’école n’est pas simplement un lieu pour apprendre, mais un lieu pour « apprendre ensemble ». Et le mot « ensemble » est tout aussi important que celui d’« apprendre » !
Dès le départ, cela a été un projet très clair et très explicite de la République, qui a ensuite été fortement revivifié après la guerre de 1914-1918, lorsqu’est né un grand mouvement d’intellectuels, d’universitaires et d’ouvriers qui s’appelait les Compagnons de l’université nouvelle, et dont le principal slogan était qu’il fallait que les fils et les filles de ceux qui avaient veillé ensemble dans les mêmes tranchées puissent apprendre, côte à côte, sur les bancs de la même école. Cette volonté a été réaffirmée par la suite de façon assez extra-ordinaire par celui qui fut sans doute le meilleur ministre français de l’Éducation nationale, Jean Zay, au cours des gouvernements du Front populaire. Il a vraiment fait de cette rencontre entre les individus pour construire du commun le cœur de l’école républicaine. Enfin, c’est le projet que l’on trouve au centre du texte issu du Conseil national de la Résistance, le plan Langevin-Wallon, qui demeure mythique en la matière pour la gauche : l’idée d’une école commune qui est l’institution d’un collectif et d’une préfiguration d’un lien social, donc de la société.
Par rapport à ces enjeux, on a vu pourtant monter, ces dernières années, l’idée que le numérique allait pouvoir se substituer à l’école.
(...)
Propos recueillis par Olivier Doubre
Suite et fin à lire en cliquant ci-dessous
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Philippe Meirieu : " Arrêtons de totémiser le numérique ! "
Professeur de pédagogie, Philippe Meirieu s'interroge sur l'école aujourd'hui dispensée à distance et les difficultés induites pour les élèves les moins favorisés. Avant les problèmes de l...
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Les mesures de déconfinement largement soutenues, sauf pour l'école (sondage)...
Les Français sont très favorables à l'obligation du port du masque dans les transports en commun et à l'isolement des personnes testées positives au Covid, mais semblent moins convaincus par la réouverture des écoles, selon un sondage Elabe publié jeudi pour BFMTV.
Au total, 95% des sondés sont favorables, dont 70% très favorables, au port du masque dans les transports en commun, et 93% sont favorables, dont 49% très favorables, aux mesures d'isolement décidées.
Plus de huit Français sur dix (85%) soutiennent «la possibilité de mettre en place des mesures de déconfinement plus ou moins strictes, selon la situation des départements» et 81% des sondés, «l'interdiction des rassemblements publics et privés de plus de 10 personnes».
Alors que les cafés, bars et restaurants sont encore dans l'incertitude, 62% des personnes interrogées se disent d'accord avec le prolongement de leur fermeture, «au moins jusqu'à début juin».
A l'inverse, six sondés sur dix se disent opposés aux mesures annoncées sur la réouverture des écoles. Une désapprobation que partagent surtout les femmes (65%), les classes populaires (66%), les parents (64%) et les 35-49 ans (65%), selon l'enquête Elabe.
Au total, 59% des parents d'enfants scolarisés interrogés dans l'échantillon n'ont «pas l'intention de laisser leur enfant retourner à l'école après le 11 mai, dont 35 % certainement pas».
Enfin, «le déconfinement inquiète plus de six Français sur dix», détaille l'enquête.
Le sondage a été réalisé mardi et mercredi après les annonces du Premier ministre Edouard Philippe à l'Assemblée nationale, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatives de la population âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, avec une marge d'erreur entre 1,4 et 3,1.
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Les mesures de déconfinement largement soutenues, sauf pour l'école (sondage)
Les Français sont très favorables à l'obligation du port du masque dans les transports en commun et à l'isolement des personnes testées positives au Covid, mais semblent moins convaincus par l...
Jeux prohibés et désinfections régulières : une batterie de mesures strictes pour rouvrir les écoles...
D’après une version « projet » du protocole sanitaire de l’éducation nationale, que « Le Monde » a pu consulter, les établissements scolaires devront respecter des règles d’hygiène très strictes.
(...)
La réouverture des établissements scolaires est conditionnée au respect de plusieurs grands principes :
- Dans chaque établissement, une réflexion devra être menée pour évaluer les aménagements nécessaires et « la capacité d’accueil » des locaux. « Une classe de 50 m2 permet d’accueillir quinze élèves en respectant la distanciation physique », indiquent par exemple les deux documents.
- La distance sociale d’un mètre doit être respectée entre tous, adultes et enfants, et à tous les moments de la vie scolaire : en classe, dans les couloirs, au réfectoire, dans la cour de récréation et lors du passage aux toilettes.
- Le masque est obligatoire pour les enseignants – « même quand la distance d’un mètre peut être respectée » – et pour les personnels « au contact des enfants », ainsi que pour les élèves à partir de la 6e. L’éducation nationale fournira deux masques « grand public » par jour de présence à ses personnels. L’institution en mettra à disposition des élèves, « dans l’attente » qu’ils soient accessibles « aisément » pour les familles.
- Les élèves devront se laver les mains à leur arrivée, avant et après chaque passage aux toilettes, avant et après chaque repas, après la récréation, après s’être mouchés, avoir toussé ou éternué, après avoir « manipulé des objets possiblement contaminés », et avant de rentrer chez soi. « A défaut de points d’eau en nombre suffisants » et « si les mains ne sont pas visiblement sales », des solutions hydroalcooliques peuvent être utilisées « y compris pour les plus jeunes sous le contrôle étroit d’un adulte
(...)
Gérer la circulation des élèves pour limiter le « brassage »
-
Les arrivées des élèves devront être « échelonnées » sur le début de matinée. Les différentes entrées peuvent être utilisées, pour éviter que des flux d’enfants ne se croisent, en définissant des sens de circulation avec une signalétique claire. Le transport scolaire devra être adapté à ces aménagements.
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Les élèves devront se croiser le moins possible au cours de la journée. Pour cela, il est suggéré – plutôt pour le second degré – d’assigner une salle à chaque classe, en faisant se déplacer les enseignants.
- Les récréations et les pauses devront être décalées pour éviter que les classes ne se croisent. Si cela est impossible, les élèves devront prendre des pauses à l’intérieur des salles.
Aménager les classes
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Les bureaux devront être à un mètre les uns des autres, et à un mètre des portes. Les tables « en face à face », même à plus d’un mètre, sont à proscrire. Le mobilier « non-nécessaire » doit être « neutralisé », c’est-à-dire que les élèves ne doivent pas pouvoir s’en approcher.
- Il est suggéré de « définir un sens de circulation » dans les classes, qui peut être indiqué par un marquage au sol, pour éviter que les élèves ne se croisent.
- Quand c’est possible, les portes doivent être maintenues ouvertes de manière à limiter les « points de contact ».
- Le matériel collectif, fréquent dans les petites classes, est proscrit, à moins d’être désinfecté entre chaque enfant. Dans le second degré, il faut éviter l’usage de matériel partagé dans les disciplines qui s’y prêtent d’ordinaire (musique, arts plastique, technologie…).
Désinfecter les locaux scolaires
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Les établissements fermés pendant le confinement, et qui n’ont pas servi « dans les cinq derniers jours ouvrés avant réouverture » ayant très peu de chance d’être contaminés, un nettoyage « habituel » suffira avant la réouverture des classes.
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Les écoles qui ont accueilli des enfants de soignants doivent faire l’objet d’un « nettoyage approfondi » en deux étapes (nettoyage puis désinfection avec un virucide). Les écoles qui ont accueilli d’autres personnes (malades, sans domicile fixe) font l’objet d’une procédure à définir avec les Agences régionales de santé (ARS). Après la reprise, toutes les écoles feront l’objet d’un « nettoyage approfondi » quotidien.
- Une désinfection sera faite plusieurs fois par jour pour les sanitaires, les « points de contacts » (poignées de portes et de fenêtre, interrupteurs, boutons d’ascenseur, rampes d’escalier, télécommandes, écrans, souris d’ordinateur) et pour le matériel pédagogique.
- Les salles de classe doivent être aérées pendant quinze minutes le matin avant l’arrivée des élèves, à chaque récréation, sur la pause de midi et après leur départ pendant le nettoyage des locaux. Il en sera de même pour le réfectoire, si les élèves l’utilisent.
Organiser le sport, les récréations et la demi-pension
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Les enfants et adolescents doivent arriver en tenue de sport les jours où cette pratique est prévue, pour éviter d’utiliser les vestiaires collectifs.
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Les jeux de ballons et jeux de contact sont interdits, de même que l’accès aux jeux et installations d’extérieurs s’ils ne peuvent être désinfectés.
- La prise des repas dans les salles de classe doit être « privilégiée », « sous forme de plateau ou de paniers repas ».
- Si le réfectoire est utilisé, les flux d’élèves doivent être organisés pour éviter les files d’attentes et les regroupements.
- Pour les élèves les plus jeunes, le protocole précise de « rappeler oralement » les règles en début de chaque repas : ne pas partager ses couverts, sa nourriture ou son verre d’eau.
Gérer les « cas suspects »
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Un élève qui présente des symptômes (toux, éternuements, essoufflement, mal de gorge, fatigue, troubles digestifs, sensation de fièvre) devra être isolé immédiatement, avec un masque, à l’infirmerie, jusqu’à l’arrivée de ses parents. Sa température devra être prise avec un thermomètre sans contact.
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Les parents devront faire faire à l’enfant un test de dépistage, en lien avec le médecin traitant.
- Le suivi et l’isolement des « cas contact » de l’élève devront être mis en place.
- En cas de test positif, les directeurs d’école et chefs d’établissement devront prévenir leur hiérarchie qui, en lien avec les autorités sanitaires, décidera de l’organisation du dépistage des autres élèves et personnels. Les tests pourront éventuellement être réalisés dans l’établissement.
- Un protocole spécifique de nettoyage des locaux devra être suivi après un dépistage positif.
Violaine Morin (Article complet à lire en cliquant ci-dessous)
Agnès Lebrun appelle l'Etat à entendre "les maires qui, pour des raisons de bon sens, diront qu'ils ne peuvent pas" rouvrir les écoles dès le 11 mai.
Déconfinement : l'Association des maires de France "attend avec une certaine impatience le protocole sanitaire"
"Nous attendons avec une certaine impatience le protocole sanitaire", affirme la porte-parole de l'Association des maires de France, Agnès Le Brun. La maire de Morlaix réagit favorablement à l'intervention du Premier ministre Édouard Philippe auprès des maires, mais reste prudente sur la mise en place des mesures de déconfinement.
Agnès Le Brun : C'est une question que nous avions déjà posé à maintes reprises et en temps ordinaire. C'est toujours difficile pour un maire d'avoir la configuration exacte de ce qui peut engager sa responsabilité personnelle et pénale. Parce qu'il ne faut pas oublier que ce n'est pas la responsabilité de la commune mais bien la responabilité personnelle du maire qui peut être engagée. Donc on s'y prend en général à deux fois pour engager certains travaux ou certaines décisions. Oui, c'est rassurant d'une certaine façon mais nous attendons avec une certaine impatience le protocole sanitaire que le Premier ministre va proposer et je crois qu'ensuite il faut aussi garder un objectif commun. D'abord, la peur n'écarte pas le danger et d'autre part, affronter le danger ensemble aide normalement à être plus fort. C'est-à-dire que nous travaillerons sur la base d'un couple préfet-maire et plus spécifiquement sous-préfet-maire. Et puis évidemment avec les autorités académiques qui ont disposition de nos locaux, pour pouvoir nous dire ce qu'ils souhaitent faire d'un point de vue académique. Ensuite nous, maires, pourrons leur dire ce que nous pouvons faire. Et si nous ne pouvons pas faire, nous pourrons le dire de la façon la plus paisible et la plus simple possible mais il faudra aussi entendre les maires qui, pour des raisons de bon sens, diront qu'ils ne peuvent pas.
Dans quels cas de figure des maires diront qu'ils ne peuvent pas, selon vous ?
Ce qui vaut dans un endroit ne vaut pas dans un autre. C'est pour ça que nous avons demandé la différenciation territoriale. On voit bien que l'architecture générale de l'école a une grande importance. Les écoles très récentes sont souvent très faciles à entretenir, très faciles à nettoyer. Il faut le personnel, les produits, l'organisation. Dans des écoles plus anciennes, construites d'une autre façon, peut-être que ce sera plus difficile. Cette appréciation sera in fine celle du maire, mais le maire ne sera pas un obstacle, ce n'est pas l'idée de faire obstacle. Nous en avons tous conscience et la volonté de réintégrer le plus vite possible la population scolaire tant il est vrai que l'école est un lieu d'émancipation, et il ne faut pas oublier les enfants dans cette affaire. Évidemment, prioritairement la santé des enfants. Mais bien évidemment aussi le fait que l'école pour un enfant, particulièrement après cette période d'instabilité très angoissante, et bien elle est un lieu de sécurité, de sérénité, d'apprentissage, et aussi de partage avec des camarades du même âge, c'est très important aussi de faire collectivement ensemble ce qu'il faut pour les accueillir dans de bonnes conditions. Mais encore une fois, si le maire dit qu'il ne peut pas c'est qu'il aura de bonnes raisons de le dire.
C'est une façon de vivre qu'il va falloir envisager autrement durablement et ça ne passera pas par autre chose que le consentement à des règles nouvelles et la population devra s'investir pleinement.
D'autres problèmes que les écoles vous inquiètent ?
Les écoles cristallisent beaucoup parce que c'est un sujet cristallisant par nature. Il y a aussi les transports scolaires, la restauration scolaire, tout l'enjeu social qu'il y a autour de l'école, la cartographie des départements verts et rouges. Il faut que tout le monde comprenne bien la responsabilité individuelle aussi qui est engagée. C'est-à-dire qu'il y a des degrés de responsabilité. Celle de l'État qui pose un cadre général, un référentiel commun. Notre responsabilité de maire qui gérons en quelque sorte les affaires courantes dans un maillage très étroit avec la population. Mais ça n'exonère personne d'une responsabilité individuelle parce que cette crise n'est pas une parenthèse que l'on ouvre, aussi brutalement qu'elle a été ouverte, et que l'on referme tout aussi brutalement. Il y a bien sûr l'histoire des masques, la distinction entre vert et rouge pour les départements. Chacun doit comprendre aussi que 'vert' aujourd'hui peut devenir 'rouge' demain. Et que finalement, l'élargissement des contraintes et les libertés retrouvées seront proportionnelles à la discipline que chacun s'imposera. Sinon on n'y arrivera pas.
Revue de Presse Education... 11 mai - Réactions - et dans le Supérieur ? - Ailleurs...
L’actualité c’est d’abord des annonces hier et aujourd’hui concernant le 11 mai, qui n’en finissent plus de susciter des réactions. C’est aussi de nouvelles inquiétudes. Dans le supérieur on continue à gérer la distanciation tandis que chez nos voisins on découvre de nouvelles modalités de fonctionnement.
11 mai
Les annonces gouvernementales sont abondamment commentées et détaillées dans la presse :
Les Echos : « Déconfinement scolaire : priorité au primaire, pas de reprise dans les lycées
“Les élèves du primaire (maternelles et élémentaires) reprendront le chemin de l’école sur la base du volontariat à partir du 11 mai, de manière « très progressive » et « partout sur le territoire ». Pour les collégiens, cela se fera à partir du 18 mai et seulement dans les départements où le virus circule peu. Pour les lycéens, le gouvernement décidera fin mai s’il y aura ou non une reprise physique des cours, qui commencerait alors début juin par les lycées professionnels.” »
20 Minutes : Déconfinement : « Ecoles, collèges, lycées… Pourquoi le gouvernement a-t-il décidé de les ouvrir à des dates si différentes ?
EDUCATION Edouard Philippe a annoncé mardi un redémarrage des établissements scolaires plus étalé que prévu
Alors que le 21 avril, Jean-Michel Blanquer évoquait l’hypothèse d’un retour en classe étalé sur trois semaines selon les niveaux scolaires, Edouard Philippe a annoncé un come-back encore plus progressif et très dépendant de la situation sanitaire locale.
Des décisions motivées par des motifs économiques, par un certain pragmatisme, par la volonté de ne pas braquer les enseignants et les parents d’élèves… »
« Sur FranceCulture Quelle rentrée scolaire pour le 11 mai ?
“Ces incertitudes font d’autant plus douter les parents d’élèves que le retour à l’école se fera sur la base du volontariat. Les directeurs d’établissements scolaires et professeurs attendent eux aussi les consignes nationales qui devraient être annoncées cette semaine. A quoi pourrait ressembler cette rentrée du 11 mai ? Notre invitée est Anabel Roy, enseignante, directrice d’école à Saint-Martin de Jussac, dans la Haute-Vienne, et secrétaire départementale du syndicat des enseignants de l’UNSA.” »
Dans le Café pédagogique on questionne les motifs : « E. Philippe : La reprise de l’Ecole c’est pour les petits
“Comment savoir si votre enfant retournera à l’Ecole ou pas ? C’est simple : dès qu’il est assez grand pour se passer de vous, dès la 4ème en fait, il n’y va pas. Ce schéma, cousu de fil blanc, a été présenté le 28 avril par E. Philippe à l’Assemblée nationale et précisé un peu plus tard par JM Blanquer devant TF1. Tous deux ne sont pas fiers : "Je veux laisser le maximum de souplesse au terrain", dit E. Philippe. Le gouvernement renvoie les questions difficiles, et les responsabilités du déconfinement qui les accompagnent, aux familles et aux autorités locales. Nul ne sait si les collégiens de 4ème et 3ème rentreront. Quant aux lycéens c’est encore moins sur. Les enseignants du premier degré seront les premiers à rentrer. Tout cela interroge sur la finalité de la décision gouvernementale.” »
« Cantines scolaires : Blanquer prévient que les élèves "devront parfois apporter leur propre repas"
Interrogé ce mercredi sur BFMTV et RMC, le ministre de l’Education nationale a assuré que les élèves qui reprendront l’école après le 11 mai auront accès au service de cantine. Toutefois, les modalités de ces repas seront à adapter "école par école". »
Réactions
Sur Public Sénat « Pour la reprise de l’école le 11 mai, « le facteur économique a prévalu sur l’urgence sanitaire »
“Alors qu’Emmanuel Macron a décidé de la reprise des cours à partir du 11 mai, le Conseil scientifique préconise une reprise en septembre. Selon le sénateur LR Max Brisson, « les propos contradictoires du gouvernement génèrent de l’angoisse chez les parents et les enseignants, et donc menacent la réussite du retour à l’école ». Pour les collectivités, la mise en pratique sera ardue.” »
Le Progrès a interrogé des parents « Déconfinement à l’école : "On ne comprend plus rien"
A l’issue des annonces mardi du Premier ministre sur le déconfinement à l’école, syndicats enseignants et parents d’élèves demandent "expressément" des précisions du ministre de l’Éducation.
Ils réclament un "protocole sanitaire précis" et non plus seulement des dates. »
Le Café pédagogique, des professeurs des écoles : « 11 mai : Des instits en colère...
Après la présentation du plan de déconfinement par le Premier ministre et les mesures en lien avec l’école, les réactions des professeurs des écoles ne se sont pas fait attendre. Beaucoup fustigent le gouvernement qui souhaite coûte que coûte rouvrir les écoles primaires à partir du 11 mai. Une décision qu’il justifie toujours par une volonté d’équité sociale, ce dont doutent la majorité des enseignants qui ont répondu à nos questions. »
Sud-Ouest : les deux ! et ils semblent unanimes
« "Impossible", "flou", "absurde"… Le déconfinement dans les écoles inquiète enseignants et parents
“"À ce stade, il nous faut un protocole sanitaire précis pour pouvoir s’organiser concrètement" et "pas des dates" : à l’issue des annonces mardi du Premier ministre sur le déconfinement à l’école, syndicats enseignants et parents d’élèves demandent "expressément" des précisions du ministre de l’Éducation.” »
Même constat dans Le Monde
« Coronavirus – Un retour à l’école “anxiogène et flou” : les enseignants et parents d’élèves réagissent en Picardie
“Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, n’en a jamais fait mystère. En temps de confinement, les lycéens de la voie professionnelle sont considérés comme les plus « à risque » face au décrochage. Alors, lorsqu’il s’agira de décider, fin mai, si oui ou non les lycéens retourneront en classe, ces élèves seront prioritaires a confirmé Edouard Philippe, le 28 avril, lors de son discours à l’Assemblée nationale.” »
Ou Le Point : “Déconfinement à l’école : enseignants et parents réclament des précisions sur le protocole sanitaire
“"A ce stade, il nous faut un protocole sanitaire précis pour pouvoir s’organiser concrètement" et "pas des dates" : à l’issue des annonces mardi du Premier ministre sur le déconfinement à l’école, syndicats enseignants et parents d’élèves demandent "expressément" des précisions du ministre de l’Éducation.””
Le Huffington Post publie un sondage
« Déconfinement : la reprise de l’école aurait dû attendre septembre pour 76% des Français [SONDAGE EXCLUSIF]
La date du 11 mai, au coeur de la stratégie de déconfinement présentée par Edouard Philippe, est loin de faire consensus dans l’opinion. »
Dans Le Monde, on évoque « En lycée professionnel, la gageure de l’enseignement à distance en période de confinement Par Violaine Morin
“Les élèves de la filière professionnelle, plus « à risque » de décrochage, seront prioritaires pour le retour en classe, qui doit être décidé fin mai.” »
Supérieur
Merziha Nezic de l’Etudiant annonce que « Coronavirus : la réforme du second cycle de médecine, des concours et thèses en études de santé est reportée
“Alors qu’enseignants et étudiants en santé sont au front contre le coronavirus, l’organisation des cursus subit les conséquences de la crise sanitaire. La réforme du second cycle des études de médecine, prévue pour la rentrée 2020, est reporté d’un an. Du côté des internes, le calendrier des stages et des thèses est modifié. Quant à la filière dentaire, le concours d’internat d’odontologie aura lieu le 29 juin.” »
Ailleurs
« L’étrange rentrée post-confinement des lycéens allemands Par Pascale Hugues à Berlin »
“Seules les terminales et les secondes ont repris. L’Allemagne attend de voir comment cela se déroule avant de renvoyer tous les enfants à l’école.
“Un silence irréel règne dans le Friedrich-Ebert-Gymnasium (FEO) en ce jour de rentrée. Pas d’élèves agglutinés sous l’immense marronnier de la cour, la salle de sport et la cafétéria sont fermées, les couloirs désertés. Ce collège-lycée berlinois qui accueille en temps normal 850 élèves ne reçoit aujourd’hui que les élèves qui passent l’épreuve d’espagnol de l’Abitur, le bac allemand, et ceux des quatre classes de seconde pour qui les cours reprennent aujourd’hui après six semaines d’interruption due à l’épidémie de coronavirus.” »
Car, après la Grande-Bretagne, c’est aujourd’hui en France...
« Enfants, syndromes inflammatoires et Covid-19 : l’alerte du centre Necker à Paris
“Après la Grande-Bretagne, l’alerte est donnée à Paris où de jeunes enfants ont été hospitalisés en réanimation dans un état grave. Ils présentent des symptômes inflammatoires, proches de la maladie de Kawasaki, qui inquiètent le milieu médical à l’approche du déconfinement.
L’alerte est d’abord venue du Royaume-Uni. Le National Health Service (NHS) a fait état d’une douzaine d’enfants hospitalisés dans un état grave. Pour la plupart positifs au Covid-19, ces jeunes patients présentent une forte fièvre et des inflammations des artères.” »
Mais les Recommandations COVID19 M3C-Necker 20 avril 2020 sur le site de l’hôpital n’ont pas été modifiées.
Emilie Kochert
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Revue de presse du mercredi 29 avril 2020
L'actualité c'est d'abord des annonces hier et aujourd'hui concernant le 11 mai, qui n'en finissent plus de susciter des réactions. C'est aussi de nouvelles inquiétudes. Dans le supérieur on ...
https://www.cahiers-pedagogiques.com/Revue-de-presse-du-mercredi-29-avril-2020
Coup de coeur... Andreï Makine...
Quand il laissa retomber ses mains sur le clavier, on pût croire encore au hasard d'une belle harmonie formée malgré lui. Mais une seconde après la musique déferla, emportant par sa puissance les doutes, les voix, les bruits, effaçant les mines hilares, les regards échangés, écartant les murs, dispersant la lumière du salon dans l'immensité nocturne du ciel derrière les fenêtres.
Il n'avait pas l'impression de jouer. Il avançait à travers une nuit, respirait sa transparence fragile faite d'infinies facettes de glace, de feuilles, de vent. Il ne portait plus aucun mal en lui.
Andreï Makine - La musique d'une vie