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Vivement l'Ecole!

Coup de coeur... Jun'ichirô Tanizaki...

19 Décembre 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Tout à l’heure déjà, le haut de son corps m’avait troublé, et maintenant que je voyais le reste, je ne pouvais lutter contre l’érotisme de sa pose. Quelle sensualité, quelle fluidité dans l’attitude ! Dans la souplesse de son immobilité parfaite, alors même que pas un tremblement n’agitait son léger vêtement, toutes les courbes de son corps exprimaient, avec quelle aisance, la sensualité et la flexibilité d’un serpent qui ondule, d’une vague qui rampe.

Jun'ichirô Tanizaki - Dans l'oeil du démon

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Tentatives historiques pour que les enseignants travaillent autrement et/ou plus - Par Claude Lelièvre

19 Décembre 2019 , Rédigé par Mediapart - Claude Lelièvre Publié dans #Education, #Histoire

Tentatives historiques pour que les enseignants travaillent autrement et/ou plus - Par Claude Lelièvre

Le ministre de l'Éducation nationale actuel s'est prononcé dernièrement à plusieurs reprises pour une «redéfinition du travail des enseignants». Il a déjà pris des mesures pour qu'ils travaillent plus. Et il tente de saisir l'occasion de la revalorisation envisagée pour «avancer». Vers quoi exactement?

Le rappel de quelques tentatives passées permet de mieux situer les enjeux et la situation.

En 1998, le comité d’organisation de la consultation sur les lycées dirigée par Philippe Meirieu propose pour les certifiés une formule dite « 15+4 » (15H d’enseignement et 4H d’activités pédagogiques choisies par chaque enseignant). Le cabinet du ministre Claude Allègre impose de placer le curseur à « 15+3 ». Et, pour que cette proposition ne se traduise pas mécaniquement par l’embauche de professeurs, le cabinet la lie à une réduction, parallèle, de l’horaire lycéen, fixé à 26H de cours au lieu d’une trentaine (cette diminution, pour les lycéens, de l’horaire de cours, devant s’accompagner d’une « augmentation de leur temps d’activités encadrées »). Les horaires hebdomadaires moyens des élèves de collège ainsi que ceux de lycée étaient alors supérieurs de deux heures en France à la moyenne de ceux des pays de l’OCDE. Mais Claude Allègre était déjà en mauvaise posture. Et cela n’alla pas plus loin.

En octobre 2004, le rapport de la commission Thélot indique que « de nombreux enseignants suivent leurs élèves de manière plus individualisée, participent à des évaluations collectives, travaillent en équipe, construisent des relations régulières avec les parents de leurs élèves et divers partenaires éducatifs, assurent des remplacements et se forment. Ces missions sont souvent mal reconnues. Aussi la Commission propose-t-elle que le cadre national de la définition d’un professeur de lycée et collège soit clarifié et qu’à côté du service d’enseignement, les missions relevées ci-dessus soient réglementairement inscrites et reconnues. Cette proposition devrait se traduire par un allongement du temps de présence des enseignants du second degré dans les établissements, par exemple de quatre à huit heures par semaine, à prendre en compte dans leur rémunération ; parce qu’elle transforme la définition du service des enseignants, tout en s’inscrivant dans le prolongement de pratiques existantes mais disséminées, cette proposition s’appliquerait à tous les jeunes recrutés et serait proposée au choix des autres PLC » les mises en caractères gras sont celles du texte du rapport d’octobre 2004 de la Commission )

Mais l’intervention du ministre de l’Education nationale François Fillon à l’Assemblée nationale le 16 février 2005 met fin à cette perspective : « La Commission a suggéré de faire évoluer le métier de professeur en prévoyant que trois heures à six heures par semaine soient consacrées à l’accompagnement des élèves. Mais l’article 912-1 du code de l’éducation, issu de la loi d’orientation de 1989, inclut déjà ces missions dans celles des enseignants ; et il est ressorti des discussions avec les syndicats que le temps d’enseignement serait inévitablement amputé par cette tâche. Enfin, il est délicat de quantifier cette partie du métier d’enseignant auquel beaucoup consacrent déjà bien plus de trois heures par semaine ». La position de François Fillon s'explique avant tout parce qu'il considérait, comme il l'a dit dans le débat, que les propositions de la commission Thélot risquaient de ''coûter fort cher " si on les reprenait.

On le sait, la période ''sarkoziste" a été marquée par le slogan ''travailler plus pour gagner plus", dans le monde scolaire aussi.

Et en octobre 2014, lors d'une réunion publique à Toulouse, l'ancien président de la République candidat à la présidence de l'UMP a repris une idée qu'il avait déjà formulée lors de sa campagne pour les présidentielles de 2012 « augmentation de la durée de travail des enseignants afin que chacun puisse consacrer 4 ou 5 heures en plus pour aider en dehors de la classe des enfants dans l'établissement qui ont du mal à suivre », mais en situant cette ancienne proposition dans un ensemble (d'avenir?) destiné à'' frapper les esprits'' : « 30% d'heures en plus pour les enseignants, 30% de rémunération en plus pour les enseignants, et 30% d'enseignants en moins : cela me semble une politique adaptée à la situation que connaît notre pays ».

Sous sa présidence, les mesures allant dans ce sens n'avaient pas pris cette ampleur, mais elles n'en avaient pas moins été réelles: augmentation du nombre des heures supplémentaires, et surtout baisse du nombre d'enseignants. Vers la fin de sa présidence, le DGESCO (le lieutenant du ministre de l'Education nationale Luc Chatel) était un certain Jean-Michel Blanquer.

Cette année, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a d'ores et déjà pris quelques mesures allant dans le sens du "travailler plus pour gagner plus". On voit mieux ainsi où il veut aller.

En février 2019, il a porté à deux heures au lieu d'une heure le nombre d'heures supplémentaires pouvant être imposées aux enseignants du second degré.

Un décret publié au JO en septembre de cette année crée une allocation de formation de 120 euros/jour pour les enseignants qui se formeront pendant les vacances scolaires sur demande de leur administration. Jusqu'à 5 jours de formation par année scolaire pourront leur être imposés durant cette période.

On le sait, le ministre avance désormais le chiffre de 10 milliards d'euros pour mener la revalorisation à son terme . Dix milliards, c'est précisément le chiffre qu'avait évoqué le Chef de l'Etat à Rodez le 3 octobre dernier: "si je voulais revaloriser, c'est 10 milliards" en ajoutant ''on ne peut pas mettre 10 milliards demain, c'est vos impôts; c'est le déficit, c'est la dette pour vos enfants", en expliquant qu'il fallait surtout "repenser la carrière et mieux payer les enseignants'' en précisant qu'il faudrait "du coup, parce qu'on paie mieux, peut-être qu'on change le temps de travail et la relation au travail". On y est?

Claude Lelièvre

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Revue de Presse Education... Grève et conséquences - Divers...

19 Décembre 2019 , Rédigé par Les Cahiers Pédagogiques Publié dans #Education, #Médias

Revue de Presse Education... Grève et conséquences - Divers...

C’est la grève et les annonces du ministre qui font l’actualité éducative. En voici une sélection.

Grève et conséquences

Retraites : faute de mesures concrètes, Blanquer ne convainc pas les syndicats enseignants
« Jean-Michel Blanquer a poursuivi lundi les discussions commencées vendredi avec les syndicats enseignants sur les retraites, sans parvenir à les convaincre, faute d’éléments suffisamment concrets sur les futures revalorisations promises.
"On sent que le ministre de l’Éducation a besoin de déminer les choses, car il voit bien qu’il y a une mobilisation très importante, en particulier dans l’éducation", a résumé Benoît Teste, le nouveau secrétaire général de la FSU, premier syndicat du secteur, après cette réunion au ministère. »

Grève des enseignants : « On doit prendre plus d’ampleur, il faut se gilet-jauniser ! »Par Anaïs Moran
“Avant la manifestation contre la réforme des retraites, près de 250 enseignants du premier degré se sont réunis en assemblée générale dans le Xe arrondissement de Paris ce mardi matin. Les grévistes sont très remontés, notamment contre leur ministre de tutelle.”

Bas salaires, pensions faibles : la double peine des enseignants ?
“Leurs slogans ont résonné dans les manifestations un peu partout en France : les enseignants sont vent debout contre la réforme des retraites. Selon les syndicats, les mesures annoncées entraineraient une baisse de pension de 300 à 900 euros par mois pour les professeurs du primaire et du secondaire, le contrat social entre l’Etat et les enseignants vacille… Les professeurs dénoncent une double peine : des salaires faibles et une pension, convenable jusqu’ici, qui risque de diminuer malgré les promesses d’Edouard Philippe.”

Enseignants : les raisons de la colère
« On ne se risquera pas à prédire jusqu’où ira cette mobilisation, notamment avec la césure des vacances de Noël. Mais on ne risque pas grand-chose à affirmer que, pour une grande majorité des enseignants, tous niveaux confondus, c’est bien une défiance durable envers leur ministre qui s’est désormais installée. » Cécile Blanchard, rédactrice en chef des Cahiers Pédagogiques

Une réforme des retraites "pas juste" : un enseignant témoigne de sa "peur"
« Mobilisé contre la réforme des retraites, Gabriel Brac de La Perrière, jeune enseignant en CM2 en Seine-Saint-Denis explique son mécontentement devant la caméra de franceinfo. »

Divers

Parler de la grève aux enfants : « Expliquons-leur que ce n’est pas illégal », Entretien
“Pas de classe, des parents à la maison… Les enfants soutiennent, à n’en pas douter, les grévistes, jusqu’au jour où ils apprennent qu’ils ne pourront pas passer Noël avec leurs cousins. Comment leur parler de ce mouvement qui perturbe la vie de famille ? Les conseils de Béatrice Copper-Royer, psychologue.” Propos recueillis par Paula Pinto Gomes

Si tout le monde s’en charge alors personne ne le fait !!!
“Il y a une tendance en éducation qui semble légitime : le partage de la responsabilité entre tous les enseignants et éducateurs de la transmission de certains savoirs, de certaines attitudes, de certaines aptitudes liées à des objets de savoir complexes. Les quatre parcours promus par les précédents ministres de l’éducation, Avenir, Santé, Éducation artistique et culturelle, Citoyen, en témoignent ; A ces quatre-là s’ajoutent l’ex B2i requalifié en CRCN (Cadre de Références des Compétences Numériques) et plus généralement l’éducation au numérique, ainsi que l’EMI (Education aux médias et à l’information). Tous ces domaines de connaissance et de compétences sont répartis entre tous les enseignants, même si certaines disciplines sont plus explicitement incitées à se responsabiliser.”

Noël : les enfants auront-ils des jouets genrés ?
« Une dinette rose pour une petite fille, une voiture télécommandée pour un garçon : les clichés ont-ils la peau dure ? Oui, mais les mentalités évoluent. »

Géraldine Duboz

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De la peur - et du flou - comme outils de gouvernance en Macronie... Par Christophe Chartreux

19 Décembre 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Politique

De la peur - et du flou - comme outils de gouvernance en Macronie... Par Christophe Chartreux

Alors que la Démocratie devrait prendre soin des citoyennes et des citoyens, nous observons depuis 2017 l'installation prégnante d'un sentiment qui ne devrait pas faire partie des outils de gouvernance, ni des moyens de pression des corps intermédiaires, ni enfin des sujets redondants saturant l'espace médiatique.

Ce sentiment très présent ces derniers mois a un nom: la peur.

Lorsque les français choisissent - ou plus exactement s'imposent ce choix - de voter pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle 2017, beaucoup d'entre ceux-là le font par peur. La peur de voir triompher Marine Le Pen. La peur de livrer la France à l'extrême droite.

Lorsque les Gilets Jaunes commencent à occuper les ronds-points, la colère les anime et "fabrique" leur combat commun mais la peur du déclassement, de l'oubli de leurs conditions, alimente leurs revendications et tissent leurs solidarités.

C'est encore la peur, cette fois gouvernementale, qui obligera le pouvoir à céder quelques milliards pour apaiser les révoltes et freiner les violences hebdomadaires terrorisant - ce qui se comprend - les commerçants, touristes et habitants des quartiers touchés. Encore la peur.

Lorsque cette collègue enseignante dit au Premier Ministre et au Ministre de l'Education Nationale que ceux-ci les écoutent, non pas parce que les remarques et propositions des professeurs les intéressent, mais parce qu'ils ont peur, elle met très précisément l'accent sur ce sentiment qui au lieu d'aider la réflexion, de faciliter le débat, l'empêche, voire l'interdit.

Lorsque des membres de la communauté éducative refusent de répondre à des journalistes ou ne le font qu'à condition de ne pas révéler leur identité, c'est encore et toujours la peur - de la sanction - qui les oblige à se protéger.

Lorsque le gouvernement, très fortement soutenu et relayé par des médias d'information en continu, par des chroniqueurs matutinaux omniprésents, fait planer la menace d'une grève durable des transports pendant les congés de Noël, la peur lui est très utile une fois encore.

Lorsque Laurent Berger (CFDT) quitte au bout d'une heure une manifestation "unitaire" - celle du 17 décembre - et que son entourage affirme - je cite - qu' "il y avait trop de monde autour de lui", la peur devient un motif d'explication.

La peur, encore et toujours.

Ajoutée au flou très employé par le pouvoir macroniste depuis mai 2017 - et par le candidat Macron - les français sont en droit de se poser les questions suivantes:

"La démocratie en 2019 joue-t-elle toujours son rôle protecteur?

N'est-elle pas fort mal servie par bien des acteurs divers en charge de la faire vivre?

La peur, réelle ou fabriquée, est-elle devenue un outil de gouvernance parmi d'autres?"

J'ai très peur de la réponse.

J'espère néanmoins que 2020 verra l'émergence de discours enfin différents sachant réenchanter l'imaginaire français, sachant remplacer la peur par les idées - ces idées qui mènent le monde - et par l'espoir.

Christophe Chartreux

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Lio...

18 Décembre 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... René Frégni...

18 Décembre 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Mon éditeur me suggère d’écrire un tract, de pousser un cri, n’importe quel cri. Un cri qui me fasse du bien… J’en ai tellement poussé des cris dans ma jeunesse, tellement distribué des tracts… Je me suis tellement trompé en tendant à tout le monde la vérité dans la rue. Tract… Je suis allé voir dans le Petit Robert. Depuis quarante ans je vis avec le Petit Robert. Il est sur la table de ma cuisine : « Petite feuille ou brochure de propagande religieuse ou politique… »

Je ne suis ni philosophe ni sociologue, je ne milite nulle part, ne fait partie d’aucune obédience. Je fuis les convictions qui m’éloignent du rêve. J’aime le bruit des mots. Le hasard m’attend sur chaque page blanche. La jeunesse aime le hasard. Quand j’écris, je cesse de vieillir.

Je suis descendu dans la rue, cent fois, parce que les B-52 américains déversaient sur le Vietnam, le Cambodge et le Laos plus de bombes que durant la Deuxième Guerre mondiale. Plus de sept millions de tonnes de bombes qui brûlaient et déchiquetaient des enfants, des femmes, des paysans. Je ne pouvais pas rester assis, j’avais vingt ans.

Je suis descendu dans la rue pour l’assassinat de Pierre Overney, devant les usines Renault, je suis allé à Paris pour ses obsèques, le cortège plein de révolte mesurait plus de sept kilomètres. Je suis redescendu pour protester contre la mort de Salvador Allende, une année plus tard, renversé et écrasé sous les bombes par le général Pinochet et, l’année suivante, pour l’exécution de Puig i Antich, garroté à l’aube par le bourreau de Franco…

Des tracts, j’en ai distribué des milliers à la porte des dernières usines de Marseille, sur le port et le chantier naval, sur tous les marchés de notre ville, à la sortie des lycées, le dimanche matin dans les grands immeubles hideux où s’empilait doucement la misère qui arrivait de la mer.

Toutes les semaines je redescendais dans la rue, tant est vaste et sans fond l’injustice. Plus on l’observe, plus elle grandit. La tâche de Sisyphe est de tout repos, comparée à celle qui attend celui qui décide de défendre les faibles, les humiliés.

J’ai lancé, devant la préfecture, des cocktails Molotov sur le casque brillant des CRS qui m’empêchaient de m’approcher du consulat américain. J’ai même déserté l’armée en apprenant la mort du Che, quelques années plus tôt, dans la forêt bolivienne. L’ombre de l’impérialisme américain rôdait partout.

J’avais vingt ans, je croyais en l’homme. Ceux qui distribuaient des tracts distribuent toujours des tracts, ceux qui tenaient le micro tiennent toujours le micro. Ils ne disent plus du tout la même chose mais pour rien au monde ils ne lâcheraient le micro. On reconnaît très vite l’élite, elle naît et meurt agrippée au micro, de père en fils.

Le bien et le mal ne se partagent pas la planète, le combat est en chacun de nous, intense, complexe, mystérieux et je commence à croire qu’il est perdu depuis belle lurette. Quand je prononce le mot « mal », j’entends la destruction de tout ce qui est beau.

Depuis trois ans la famine regagne du terrain alors que nous n’avons jamais produit autant de marchandises, brassé autant d’argent, d’idées. Je dois faire partie des inadaptés, de ceux qui ont besoin pour s’endormir, de croire en quelque chose. Don Quichotte meurt de tristesse le jour où il s’aperçoit que l’injustice a vaincu, que l’aile des moulins tournera toujours dans le sens des plus forts, des plus avides. Il meurt de s’être battu toute sa vie pour rien. Il meurt triste et humilié. Dostoïevski va plus loin que Don Quichotte ; après le bagne où il a dormi pendant quatre ans aux côtés des parricides, des incendiaires, des dépeceurs d’enfants, de tous les monstres qui le haïssaient parce qu’il n’était pas l’un des leurs, il écrit : « Si quelqu’un me prouvait que le Christ est en dehors de la vérité, et qu’il serait réel que la vérité fût en dehors du Christ, j’aimerais mieux alors rester avec le Christ qu’avec la vérité. »

Comment puis-je m’endormir, moi qui ne crois ni au Christ, ni à la vérité ? Je n’ai ni la naïveté de Don Quichotte, ni les élans mystiques de Dostoïevski. Je n’ai pour m’endormir que le silence du soir autour de la maison, les premières brumes de septembre et l’espoir que cela dure encore un peu…

René Frégni - Carnets de prison ou l'oubli des rivières

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L’école de la défiance...

18 Décembre 2019 , Rédigé par Alternatives Economiques Publié dans #Education

L’école de la défiance...

EXTRAITS

Enseignants : les raisons de la colère

Lorsque Jean-Michel Blanquer a fait ses débuts au ministère de l’Education nationale, une certaine apathie s’est manifestée chez les enseignants, qui semblaient ne réagir à aucune de ses annonces. Bon nombre d’observateurs, et le ministre lui-même, y ont lu une forme de soutien. Pourtant, si la mesure prévoyant des classes de CP à douze élèves en éducation prioritaire est difficilement contestable, la suppression corollaire du dispositif « Plus de maîtres que de classes »1, alors qu’il venait d’être mis en œuvre et qu’il n’avait pas été évalué, ne plaisait pas à la plupart des enseignants du premier degré. Et que dire de la réforme du lycée, qui n’a mobilisé contre elle qu’après son adoption, voire le début de sa mise en œuvre ? 

(...)

L’école de la défiance

Quant aux prises de parole tous azimuts du ministre en décembre, elles ont eu plutôt tendance à jeter de l’huile sur le feu. Fin novembre sur RTL, il a ainsi assuré à propos des enseignants que « certains sont en grève parce qu’ils ne comprennent pas tout ». Traduction par ces mêmes enseignants : « Il pense que les profs sont des cons ». Le 10 décembre, sur France Inter, il dit que « s’il y avait un retrait de la réforme » (une « hypothèse d’école [qui] n’arrivera pas »), les professeurs en seraient les « principales victimes », puisque « tout un pan de la justification [de la revalorisation] ne serait plus là ». Traduction chez les enseignants : « Pas de revalorisation pour ceux qui ne seront pas concernés par la réforme ». Enfin, le ministre s’est également allé à hasarder que la grève de mardi serait peu suivie par les enseignants, ceux-ci étant rassurés par ses annonces et cette réforme qu’il qualifie d’« opportunité de progrès ». Traduction dans les salles des profs : « C’est de la provocation, mobilisons-nous ! ». C’est à se demander comment Jean-Michel Blanquer peut ne pas s’apercevoir de la contre-performance de ses « petites phrases »...

On ne se risquera pas à prédire jusqu’où ira cette mobilisation, notamment avec la césure des vacances de Noël. Mais on ne risque pas grand-chose à affirmer que, pour une grande majorité des enseignants, tous niveaux confondus, c’est bien une défiance durable envers leur ministre qui s’est installée.

Cécile Blanchard

A lire dans son intégralité en cliquant ci-dessous

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Grève des enseignants : «On doit prendre plus d’ampleur, il faut se gilet-jauniser !»

18 Décembre 2019 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Grève des enseignants : «On doit prendre plus d’ampleur, il faut se gilet-jauniser !»

Avant la manifestation contre la réforme des retraites, près de 250 enseignants du premier degré se sont réunis en assemblée générale dans le Xe arrondissement de Paris ce mardi matin. Les grévistes sont très remontés, notamment contre leur ministre de tutelle.

Cette fois-ci, la boucle de mails avait décidé de tenir l’AG centrale des instituteurs au sein du grand hall d’entrée colorée de l’école Vellefaux, dans le Xe arrondissement de Paris. «Depuis le début des grèves, je n’avais jamais vu autant de monde entassé pour une assemblée», lance Benjamin, l’un des organisateurs de l’événement. Il est vrai que l’auditoire est compact ce mardi matin : pas moins de 250 enseignants grévistes du premier degré, entassés sur les bancs des élèves et autres tapis de gym, sont en train de discuter «luttes et moyens d’action» dans une ambiance studieuse aux prises de paroles polies. «On n’a plus qu’une heure top chrono avant le départ de la manifestation à République, lance Benjamin dans son mégaphone. Mes amis, continuez à inscrire vos noms sur la feuille circulant si vous voulez intervenir publiquement. Evitons de déborder du cadre.»

Dans l’assemblée, la plupart des enseignants, vieux militants comme petits nouveaux, se connaissent déjà. Au printemps dernier, ils étaient tous mobilisés contre le projet de loi Blanquer, remontés comme des pendules. «Aujourd’hui, nous sommes largement soutenus par la population contrairement à nos manifestations d’avril et mai derniers», rappelle Camille, jeune enseignante dans une école primaire du XVIIIe arrondissement. «Ce soutien est une force sur laquelle nous devons nous appuyer. Les grandes manœuvres du gouvernement sont là pour nous décourager. Mes chers collègues, rappelez-vous que nous ne faisons pas seulement grève pour la retraite du corps enseignant, nous nous battons pour tous les travailleurs de ce pays. Ne lâchons rien !» Applaudissements marqués dans la salle.

«Etre pris au sérieux»

Inscrites à l’ordre du jour, les interventions se succèdent et les interrogations pleuvent. Comment faire perdurer la mobilisation durant la trêve de Noël ? Faut-il se mettre en grève le lundi de la rentrée ? Qu’est-ce qu’un jour ouvré ? Les enseignants doivent-ils être plus proactifs dans les initiatives ? Laurent, instituteur dans le XIVe arrondissement, se lance, déterminé : «Je pense qu’on doit prendre plus d’ampleur dans ce mouvement. Il faut concentrer nos actions là où le gouvernement ne nous attend pas. Il faut se gilet-jauniser !» Un collègue se lève pour le soutenir : «Nous, les profs, nous sommes trop sages. Motivons-nous pour bloquer nos établissements, le périph même… Je sais que chacun fait déjà ce qu’il peut à son niveau, mais les actions fortes peuvent nous rendre plus visibles et nous aideront à être pris au sérieux.»

Puis, surgit des rangs «le sujet Blanquer». D’après les syndicats, le ministre ne les a clairement pas convaincus lors des réunions rue de Grenelle, lundi et vendredi derniers. «Peu de réponses concrètes», «réflexion non aboutie», «engagements assez flous» : toutes les organisations affichent leur scepticisme face aux intentions de «revalorisation» et de «redéfinition du métier» du grand patron. Dans la salle, c’est Julien, 26 ans, instituteur remplaçant, qui offre le premier son analyse de la situation. «Les syndicats ont été conviés à la table des discussions pour rien. Jean-Michel Blanquer n’a apporté aucune réponse concrète sur les modalités de plan d’action. Il leur a fait de la langue de bois, comme d’habitude.»

«On ressent un réel mépris»

Assise à ses côtés, Lauranne, renchérit : «Le problème avec ce ministre, c’est qu’on ressent un réel mépris de sa part. Ça fait deux ans qu’il nous parle en nous disant qu’on n’a pas bien compris ses ambitions.» Puis André : «Blanquer a mis sur la table le sujet des primes, mais cette option est juste inenvisageable. Cela concurrencerait les professeurs et les établissements entre eux. Nos manières d’enseigner seraient profondément bouleversées, juste pour rentrer dans les bonnes cases et pouvoir ainsi bénéficier de la revalorisation. Hors de question !» Un brouhaha commence à se faire entendre. Les prises de parole s’enchaînent spontanément. L’ordre de passage n’est plus franchement respecté. Le sujet Blanquer met le désordre. «Vous voyez, il y a quinze jours, nos sujets de discussion se concentraient principalement sur les retraites à point et les années travaillées, nous souffle Benjamin. La colère est montée d’un cran. Dorénavant, c’est tout le système éducatif proposé par le gouvernement qu’on rejette.»

Ce mardi, chez les enseignants, le taux de grévistes était de 25,05% dans le primaire et de 23,32% dans le secondaire (collèges et lycées) selon le ministère de l’Education, et de respectivement 50% et 60% d’après les syndicats.

Anaïs Moran

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C'était mieux avant?...

18 Décembre 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Education

Paris était en vue... L'autoroute à cet endroit, après un péage, passe de deux fois deux voies à deux fois quatre. Elle a faim ! La question que tu m'as posée à ce moment-là est venue comme ça. Sans prévenir.

« Dis, tu crois que c'était mieux avant ? »

Sans réfléchir, je t'ai répondu non. Évidemment non.

« Pourtant, tes propos sont empreints de nostalgie souvent »

Sans doute oui. Mais pas la nostalgie d'une époque, ni d'une école qui aurait été parfaite quand celle d'aujourd'hui serait la cause de toutes les régressions. Ceux qui professent cela sont stupides ! Menteurs ! Idéologues !

Nostalgie bien davantage du parfum de ma mère, retrouvé dès la porte de la maison ouverte, là, dans le couloir. Il suffisait d'en suivre le souvenir laissé par son passage pour m'enivrer de douceur. Assise dans la cuisine, ou lisant au salon, ou rêvant au jardin. Je la revois encore. Toujours.

Nostalgie des couleurs déposées par le jour sur les matins frais qui accompagnaient ma marche vers l'école ou le lycée.

Nostalgie des murs blanchis de chaux, caressés par mes doigts en attendant le rire de la petite fille du paysan.

Nostalgie océane, salée, mouillée, sensuelle et chaude, au sable mélangée, accrochée sur ma peau.

Nostalgie de la voix d'un père, un jour absent, à qui j'ai pardonné le silence imposé. J'attendais son retour chaque soir. Son retour du lycée. Jusqu'à la disparition... Pas l'oubli.

Nostalgie des amis, filles et garçons, enfants innocents, insouciants, joueurs, rieurs.

Nostalgie des moments.

Mais tout cela n'était pas « mieux ». C'était seulement « bien ». Juste bien...

Peut-être était-ce la définition du bonheur. Comme ce moment avec toi, aujourd'hui. Dont j'aurai bientôt la nostalgie.

Tu as souri et nous avons chanté.

Christophe Chartreux

Le secret du bonheur en amour, ce n'est pas d'être aveugle mais de savoir fermer les yeux quand il le faut.”

Simone Signoret

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Revue de Presse Education... Les différends actuels — PISA — Réformes — Supérieur...

18 Décembre 2019 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Médias

Revue de Presse Education... Les différends actuels — PISA — Réformes — Supérieur...

On commencera par un tour des différents actuels. L’étude PISA et les réformes sont toujours en question. On terminera par un peu de "Supérieur".

Les différents actuels

Blanquer est-il le ministre qui a le plus augmenté les enseignants, comme l’affirme Darmanin ?
Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce mardi 17 décembre, notamment dans l’Education Nationale, Gérald Darmanin a assuré que Jean-Michel Blanquer était le ministre qui a le plus augmenté le salaire des enseignants. Les revalorisations actuelles sont pourtant l’œuvre de Najat Vallaud Belkacem. Explications.”

Et à ce propos, Najat Vallaud-Belkacem prépare (discrètement) son retour
L’ancienne ministre s’apprête à quitter l’institut de sondage Ipsos pour pouvoir s’exprimer plus librement.
Ne dites pas à Najat Vallaud-Belkacem qu’elle organise son come-back en politique ! Elle vous opposera un silence convenu. D’ailleurs, la dernière ministre de l’Education nationale de François Hollande est-elle jamais sortie du grand bain dans lequel elle est tombée il y a près de vingt ans ?
A 42 ans, Najat Vallaud-Belkacem est officiellement retournée à l’anonymat d’une vie privée et d’une carrière professionnelle bien remplies. « La politique est une drogue dure, Najat n’y échappe pas », sourit, pourtant, un député qui la connaît bien. Et Najat Vallaud-Belkacem ne cache plus sa volonté d’y goûter de nouveau
.”

Un exemple historique : la revalorisation des instituteurs, en 1988, sans primes. Par Claude Lelièvre sur son Blog : Histoire et politiques scolaires
Pour être à la hauteur des circonstances, et pour assurer effectivement en particulier une priorité proclamée au primaire, il serait bon de prendre pour exemple (en l’adaptant) ce qui a été mis en place en 1988, sans primes ou contreparties obligées.”

Retraites : le sort des profs du privé lié à celui de leurs collègues du public
Les quelque 140 000 profs de l’enseignement privé sous contrat observent avec attention l’évolution des retraites de leurs collègues du public. Et pour cause : leur niveau de pension en dépend.”

Orientation des élèves, gestion des absences, statistiques... Le trop-plein de numérique des chefs d’établissement Par Séverin Graveleau
Face à l’inflation des tâches numériques dans leur quotidien et aux dysfonctionnements des logiciels servant à l’administration des collèges et lycées, les chefs d’établissement sortiront début 2020 un Livre noir du numérique.”

PISA

Avec les experts de l’enseignement à la présentation du rapport PISA, Chronique de Guillemette Faure
Notre chroniqueuse Guillemette Faure s’est rendue au siège de l’OCDE pour rencontrer des pros de l’éducation et autres invités plus ou moins concernés.”
Voilà un événement qui gagne en importance à chaque nouvelle fournée : la publication par PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des Élèves) des résultats d’évaluations d’élèves de 15 ans dans les pays de l’OCDE. Signe de l’ampleur du phénomène, plus de gens ont probablement une idée de ce qu’est PISA plutôt que de ce qu’est exactement l’OCDE, où se tient l’annonce des résultats.”

Enseignement : « L’école française est beaucoup trop inégalitaire »
La sénatrice Françoise Cartron déplore que les résultats des élèves français soient fortement liés à leur profil social, comme le montre l’enquête Pisa
Publiée début décembre, l’enquête Pisa, qui compare tous les trois ans les résultats des élèves de 15 ans dans 79 pays, montre que les collégiens français se maintiennent plutôt dans la moyenne haute du classement. Elle met aussi en lumière le caractère inégalitaire de l’école française : « La France est l’un des pays où le lien entre le statut socio-économique et la performance…
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Réformes

Réforme du lycée : de l’évaluation « sanction » à l’évaluation « séduction » ?
Tribune de Claude Garcia, Professeur de sciences économiques et sociales
Avec la réforme du lycée, des enseignants « pourraient éviter de noter sévèrement en première pour ne pas tarir le futur vivier d’élèves suivant leur spécialité en terminale », estime le professeur de sciences économiques et sociales Claude Garcia.”

Nouveau bac : à Die, les conditions d’enseignement font oublier le manque de spécialités par Thibaut Cojean
Episode 4/5. Tout au long de l’année, l’Etudiant vous emmène dans différents lycées de France pour comprendre comment le nouveau bac est mis en place. Aujourd’hui, rendez-vous au pied des Alpes, à Die, dans la Drôme, où un petit lycée isolé qui ne pouvait pas proposer toutes les spécialités a perdu quelques élèves. Mais ceux qui sont restés bénéficient d’un cadre de travail exceptionnel.”

Madame Pénicaud s’approprie les bons chiffres de l’apprentissage mais ce ne sont pas les siens
Le vendredi 6 septembre dernier, nous avions déjà pointé du doigt la politique du coucou pratiquée par Muriel Pénicaud qui s’approprie des résultats qui ne sont pas les siens en matière d’apprentissage.
Mais rien n’y fait, semble-t-il ! À chaque déplacement qu’elle effectue, la ministre s’attribue les bons chiffres de l’apprentissage en oubliant une donnée essentielle. La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qu’elle a elle-même fait voter, ne retire la compétence apprentissage aux Régions que le 1er janvier 2020 ! Tous les résultats enregistrés jusqu’à cette date sont donc le fruit des politiques actives menées par les Régions qui ont su redynamiser et promouvoir cette voie de formation alternative au système scolaire classique.
Ce ne sont pas les résultats de la politique du gouvernement
.”

« Enseignants et chercheurs en éducation : un mariage impossible ? » Tribune de Marie Gaussel, Chargée d’étude et de recherche au service Veille & Analyses de l’Institut français de l’éducation
« Pourquoi les politiques éducatives prescrivent-elles aux enseignants de mobiliser les résultats de la recherche, et comment les mettre en pratique dans la classe ? » La question est posée par Marie Gaussel, chargée d’étude et de recherche à l’Institut français de l’éducation.”

Supérieur

Les examens de milliers d’étudiants reportés à cause de la grève
Plusieurs universités ont été contraintes de reporter les partiels des étudiants à cause de la grève. Ils auront lieu en janvier.
Ils n’auront pas de partiels de fin d’année. Des milliers d’étudiants un peu partout en France voient leurs examens du premier semestre reportés à 2020 en raison de la grève contre la réforme des retraites qui sévit depuis le 5 décembre dernier
.” Un tour de France.

Reports, annulations : la grève affecte aussi les examens à l’université par Denis Peiron
Une petite dizaine d’universités ont décidé de réaménager les examens prévus en cette fin d’année afin de tenir compte des difficultés de transports et parfois de blocages ou de tensions sur les campus.”

Les grandes écoles en quête d’un nouveau modèle
Alors que le ministère exhorte les établissements les plus prestigieux à intégrer plus d’élèves boursiers à l’horizon 2025, des idées audacieuses et parfois polémiques émergent. A commencer par la réforme des concours d’entrée.”

« Conseillère d’orientation, j’ai réalisé que je m’étais trompée de voie »
Chaque mois, des jeunes diplômés racontent sur Le Monde Campus leur quête de sens et leur transition professionnelle, en partenariat avec la communauté Paumé·e·s de l’association Makesense. Margaux, 28 ans, diplômée d’un master en psychologie, a rédigé ce texte.”
Diplômée d’un master en psychologie, Margaux, 28 ans, raconte comment elle a décidé de changer de vie. Elle travaille aujourd’hui dans une coopérative bio en Bretagne. Un emploi où elle se sent « à sa place ».”

Bernard Desclaux

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