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Vivement l'Ecole!

École obligatoire à 3 ans : la facture est très salée pour les mairies...

18 Octobre 2019 , Rédigé par France Info Publié dans #Education

En rendant l'école obligatoire dès 3 ans, le gouvernement a fait un cadeau empoisonné aux communes. Jusque-là, elles ne prenaient en charge que les enfants des écoles publiques, mais désormais, elles vont devoir prendre en charge ceux des écoles privées, et il s'avère que la note est salée, avec au moins 150 millions d'euros de dépenses supplémentaires pour les communes. À Villeurbanne (Rhône), la municipalité doit ainsi débourser 1 500 euros par enfant de maternelle scolarisé dans le privé.

Un million d'euros de surcoût pour Villeurbanne

"Je pense que c'est une bonne chose", estime un parent. "Je suis pour. Privé-public, même combat", se félicite une maman. Sauf que le coût pour la mairie s'élève à un million d'euros. "C'est de l'argent public. On peut considérer qu'il aurait été mieux employé pour aider les écoles publiques. Et notamment les directeurs d'écoles qui sont en grande difficulté, à qui on a supprimé les emplois aidés", explique Damien Berthilier, adjoint au maire de Villeurbanne chargé de l'éducation.

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«Société de vigilance»: les enseignants sont déjà requis depuis des années...

18 Octobre 2019 , Rédigé par Mediapart Publié dans #Education, #Laïcité

«Société de vigilance»: les enseignants sont déjà requis depuis des années...

EXTRAITS

Depuis 2014, les autorités ont mis en place un dispositif de remontée des « signaux faibles » par de nombreux « référents radicalisation ». Particulièrement sollicitées, les écoles et universités se voient confier la responsabilité de juger de la dangerosité d’élèves ou d’étudiants, à l'image de la fac de Cergy-Pontoise, en fonction de critères vagues et potentiellement discriminants.

La révélation de l’envoi, le lundi 14 octobre, par l’administration de l’université de Cergy-Pontoise, d’un questionnaire visant à faire remonter les « signaux faibles de radicalisation » repérés chez ses étudiants a eu le mérite d’illustrer de manière crue comment se concrétise sur le terrain la « société de vigilance » promue par Emmanuel Macron.

Contrairement à ce qu’a affirmé le président de l’université, François Germinet, la diffusion de ce mail n’est pas un simple « message extrêmement maladroit dans son contenu » qui aurait été envoyé « dans le contexte de l’attaque de la préfecture de police de Paris ».

La preuve en est un autre mail identique, envoyé cette fois le lundi 18 mars par le fonctionnaire sécurité défense (FSD) de l’établissement à l’ensemble des directeurs et des laboratoires, responsables administratifs et chefs de service, et que Mediapart s'est procuré. Celui-ci rappelle la mise en place, en février 2018, d’un nouveau plan de lutte contre la radicalisation. « Ma première action dans ce domaine porte sur la détection de personnes susceptibles d’être en cours de radicalisation afin de les aider et d’aider leur famille à sortir de ce phénomène », écrit le FSD.

Dans ce but, un « imprimé » est joint au mail afin d’être communiqué à tous les « collaborateurs (personnels enseignants – chercheurs, enseignants – et administratifs et techniques) ». Celui-ci doit être rempli si « un individu (étudiant ou collègue) présente un ou plusieurs signaux listés dans cet imprimé » ou en cas de « présence de signaux faibles liés au fonctionnement d’un bâtiment  ».

Le document en question est exactement le même que celui envoyé le 14 octobre. Intitulé « Fiche de remontée de signaux faibles », il consiste en une liste de critères auxquels il faut répondre par oui ou par non : « absentéisme récurrent », « ne participe plus à un groupe d’amis », « ne répond plus à ses mails, ses SMS », « port d’une djellaba », « apparition du port du voile », « port du niqab », « port de la barbe sans moustache », « arrêt de faire la fête » ou encore « réalisation de prière dans les locaux de l’université ».

Le mail du lundi 14 octobre a été dénoncé, notamment sur les réseaux sociaux, par plusieurs enseignants. « La liste des “signaux faibles” qui y figure est sidérante », a ainsi réagi sur Twitter Renaud Epstein, maître de conférences à l’université de Cergy. « Si je devais l’utiliser pour une auto-analyse, j’aurais de bonnes chances de gagner un voyage gratuit à Guantanamo. »

Face au tollé, la direction de l’université a rapidement réagi. Dans un communiqué, elle « regrette vivement d’avoir pu heurter ou choquer certaines personnes au sein de l’université et à l’extérieur par une formulation inappropriée et source d’incompréhension et leur présente ses excuses. En particulier et en conséquence, le document joint au message est retiré ».

(...)

Depuis 2014, les enseignants et les personnels administratifs des établissements se voient proposer de multiples formations à la prévention de la radicalisation. Sur internet, de nombreux cours en ligne et fiches d’informations ont été mis à leur disposition, notamment sur les sites de ressources pédagogiques de l’Éducation nationale Eduscol et le réseau Canopé.

Mais si les procédures y sont clairement expliquées, tous ces documents sont en revanche très évasifs concernant les critères devant déclencher un signalement. Une fiche du ministère de l’Éducation nationale diffusée en 2018 évoque ainsi la « rupture relationnelle », « avec l’école », « avec la famille », des « nouveaux comportements » dans les domaines « alimentaire, vestimentaire, linguistique, financier… », un « intérêt soudain […] pour telle religion ou telle idéologie » ou encore des « discours relatifs à la “fin du monde” ». Des critères bien vagues pour des personnes confrontées quotidiennement à des adolescents.

En pratique, les professionnels se voient donc confier la responsabilité de décider du signalement, et donc de l’inscription possible d’une personne dans un fichier de l’État, sur la base de critères qui n’ont pas été clairement définis. En effet, même si le concept de « signaux faibles » est constamment répété par les responsables politiques, celui-ci est quasiment absent des textes officiels qui se contentent de parler de « signes » décrits en termes généraux.

Un document pourtant donne une définition assez précise des « signaux faibles ». Il s’agit du rapport annuel 2015 du CIPDR remis au Parlement en 2016. Celui-ci propose même un tableau complet de « signaux forts » et de « signaux faibles » classés dans différentes catégories. Le but était alors « d’éviter l’écueil de la stigmatisation d’une pratique religieuse au profit de l’identification d’indicateurs de basculement pertinents et caractéristiques d’un processus de radicalisation ».

« Un seul indice ne suffit pas pour caractériser l’existence d’un risque de radicalisation et il a donc été décidé de pondérer les indicateurs en distinguant les signaux forts des signaux faibles, poursuivait le rapport. Les premiers doivent constituer une alerte, les seconds un état de vigilance. » Il était accompagné d’un tableau de plusieurs pages listant une série de critères qui, effectivement, ne semblaient viser aucune religion en particulier, hormis la ligne « changement d’apparence » classant « barbe, voile intégral, djellabas ou volonté de dissimulation » comme des « signaux forts ».

(...)

Jérôme Hourdeaux

L'article est à lire dans son intégralité en cliquant ci-dessous

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A lire... Dialoguer avec l'Orient - Cynthia Fleury (+ video)

18 Octobre 2019 , Rédigé par christophe

A lire... Dialoguer avec l'Orient - Cynthia Fleury (+ video)
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Hijab - Interdirez-vous Latifa ibn Ziaten? Oserez-vous?...

18 Octobre 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Laïcité

Hijab - Interdirez-vous Latifa ibn Ziaten? Oserez-vous?...

A celles et ceux voulant interdire le hijab pour les femmes accompagnatrices en milieu scolaire.

La mère de la première victime de Mohammed Merah, Latifa ibn Ziaten, intervient DANS les établissements depuis des années.

Dédicace à ceux manipulant les interdits, jouant avec le feu.

Christophe Chartreux

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9,3 millions de français toujours sous le seuil de pauvreté...

18 Octobre 2019 , Rédigé par France Info

En France, il existe 9,3 millions de français tentent de survivre malgré une situation qui ne cesse d'empirer.

La France ne parvient pas à régler certains problèmes récurrents. Parmi eux, la pauvreté continue de toucher une part importante de la population. Les dernières études estiment à 9,3 millions le nombre de français qui vivent sous le seuil de pauvreté. Migrants, retraités, personnes sans emploi : des profils qui sont directement touchés. "J'essaye de faire tout ce qui est intérim et de faire du porte à porte", avoue une femme dans le besoin.

Les associations s'inquiètent

Les conditions de vie de certains ne s'améliorent pas avec le temps. "Cela fait longtemps que je suis dans la rue. J'ai travaillé, j'ai été barman et aujourd'hui je me retrouve dans la rue", confie un homme. Les associations tentent de nourrir chaque personne mais cette situation devient de plus en plus intenable. L'Armée du Salut alerte sur la progression inquiétante de sa pauvreté, elle le constate en devant nourrir de plus en plus de personnes.

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Revue de Presse Education... Malaise enseignant - Enseignement - Supérieur - Divers...

18 Octobre 2019 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Médias

Revue de Presse Education... Malaise enseignant - Enseignement - Supérieur - Divers...

Le malaise enseignant est désormais relayé par les médias. On trouve aussi des articles sur l’enseignement, sur le supérieur et quelques informations diverses.

Malaise enseignant

Le suicide de Christine Renon continue de faire réagir et mettre en lumière un profond malaise dans l’éducation nationale.

Seine-Saint-Denis : Une principale tente de mettre fin à ses jours dans son collège
“Elle déclarait ne plus supporter l’Education nationale”

Suicide d’une directrice d’école : « Ce ne sont pas les élèves qui posent le plus de problèmes aux enseignants »
“Les « hussards » d’aujourd’hui sont épuisés, souligne, dans une tribune au « Monde », le sociologue Benjamin Moignard, spécialiste de l’école, qui attribue principalement les difficultés actuelles aux relations entre les personnels et la hiérarchie.”

Profs : « On se sent si seuls au quotidien » “Sentiment d’impuissance, frustration, manque de reconnaissance, absence de soutien de la hiérarchie… Le suicide il y a près d’un mois d’une directrice d’école à Pantin a mis en lumière le malaise au sein des personnels de l’éducation nationale. Témoignages.” Dans un dossier de Libération.
« Dans l’éducation nationale, il y a une culpabilité monstrueuse à s’arrêter, c’est un problème »Pour Florence Gaboreau, psychologue dans un centre destiné aux personnels en souffrance, les enseignants ont du mal à laisser leurs élèves s’ils vont mal.”

La réaction du ministre ? Rien de concret !
Jean-Michel Blanquer : "Il y aura de l’aide supplémentaire pour les directeurs d’écoles, dans le futur" “ Mais "ça ne sera pas au travers de contrats aidés, qui avaient toute une série d’effets pervers", a-t-il ajouté. "Cela n’est pas du tout un retour en arrière" sur les emplois aidés.” On se demande comment on peut aider sans embaucher les directeurs qui manquent justement de temps !
Pour Libération, le ministre est le roi de la diversion dans les médias.
Jean-Michel Blanquer ou la stratégie de la diversion “En alimentant la polémique sur le voile islamique, le ministre de l’Education allume un contre-feu opportun pour cacher la contestation”.

Enseigner

Philippe Champy : « Le numérique ne dit pas comment enseigner »
Par Erwan Cario
“Mutations technologiques, sciences cognitives, évaluations internationales… Pour le chercheur, les axes de la réforme de l’Education nationale servent avant tout un agenda de reprise en main autoritaire sur les méthodes des acteurs du terrain.”

En classe de première, « le bac, c’est dans trois mois »
“La première des trois épreuves de contrôle continu débutera fin janvier. Comme le dit une lycéenne : « Avant, on mettait un coup d’accélérateur au printemps. Maintenant, c’est dès la Toussaint ».”
Le bac des skieurs sur une mauvaise pente
Pascal Binet
“Partis pour passer un baccalauréat S ou ES aménagé, une centaine de lycéens d’Auvergne-Rhône-Alpes devront finalement passer dès cette année le nouveau baccalauréat issu de la réforme du lycée. Mais ils l’apprennent alors qu’ils sont en train de terminer leur année de première aménagée, ce qui soulève de nombreuses questions pour leurs enseignants et encadrants.”

Dépenser pour travailler, le lot commun des profs
Louise Tourret
“Afin de fournir à leurs élèves du matériel pédagogique, les membres du personnel enseignant avancent leurs propres deniers.”

Un nouveau rapport sénatorial détricote l’éducation prioritaire
« "La ruralité est absente des statistiques de l’éducation nationale. Le critère territorial n’est pas pris en compte dans la politique de priorisation de l’éducation nationale". Chargés d’une mission sur "les nouveaux territoires de l’éducation", les sénateurs Laurent Lafon (UDI) et Jean-Yves Roux (PS) publient le 16 octobre un rapport qui propose de nombreux changements dans le fonctionnement de l’Education nationale. On retiendra la fin de la politique de labellisation de l’éducation prioritaire, la disparition des anciennes académies au profit des régions académiques et l’augmentation des pouvoirs de gestion des recteurs et Dasen. Des idées qui circulent dans d’autres rapports : Brisson Laborde sur le métier enseignant, celui de la Cour des comptes sur l’éducation prioritaire et, d’après des indiscrétions, dans le rapport Mathiot Azéma sur l’éducation prioritaire que le ministère n’a pas encore publié. Tout semble converger vers un but et peut-être une annonce prochaine : la fin de la politique nationale d’éducation prioritaire. »

Les cités éducatives face aux enseignants de l’OZP
« "Comment mobiliser les enseignants si le discours ministériel est évanescent ou s’il remet en cause l’éducation prioritaire ?" Le 16 octobre, Vincent Léna, coordinateur national des Cités éducatives, s’est prêté à un échange durant deux heures avec des enseignants réunis par l’Observatoire des zones prioritaires(OZP), une association d’acteurs de l’éducation prioritaire. L’échange a suivi une géométrie rigoureuse. Venu parler d’horizontalité et de projet partagé, Vincent Léna s’est heurté aux témoignages de verticalité dans les relations entre l’Education nationale, les principaux (coordonnateurs locaux des cités) et les enseignants. Le projet gouvernemental, venu de la politique de la Ville, souffre du management actuel de l’éducation nationale. »

Supérieur

Occitanie. Campus connectés : la Région favorise l’Enseignement supérieur… à la maison
“Pour lutter contre la fracture territoriale sur l’enseignement supérieur, la Région Occitanie expérimente trois campus connectés a Cahors, Carcassonne et au Vigan.”

Neuf universités méditerranéennes vont créer un master international conjoint
“Un master international conjoint serait bientôt créé, pour la première fois, entre neuf universités méditerranéennes sous le signe de ” la communication et la valorisation du patrimoine culturel en région méditerranéenne “, annonce le ministère tunisien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans un communiqué.
“L’objectif étant de renforcer les liens de partenariat entre la Tunisie et l’Europe dans le domaine de l’enseignement, la recherche et l’innovation”, ajoute le communiqué.”

Est-il possible de démocratiser l’accès aux grandes écoles ?
Débat
“Plusieurs grandes écoles ont présenté des pistes pour accroître en leur sein la diversité sociale et géographique, dans un rapport remis, lundi 14 octobre, à la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Celui-ci compte en moyenne 38 % de boursiers, contre entre 11 % et 19 % dans les grandes écoles.”

5 millions d’euros par an pour l’entrepreneuriat étudiant
Etienne Gless
“Cinq millions d’euros : c’est le montant qui sera consacré à partir de 2020 à l’entrepreneuriat étudiant. De quoi relever trois défis : sensibiliser davantage d’étudiants à l’entrepreneuriat, accompagner plus de porteurs de projet et viser un même niveau de performance et d’exigence sur tout le territoire.”

Divers

Un manuel de 5e fait-il l’apologie du jihad, comme l’affirme Gilbert Collard ?“L’eurodéputé du Rassemblement national a partagé un extrait d’un chapitre de manuel scolaire consacré à l’Empire arabo-musulman, un thème prévu dans le programme officiel.”

Elèves en grande précarité : “ « Ces fonds sociaux devraient être intouchables » Auteur d’un rapport de référence sur la pauvreté à l’école, Jean-Paul Delahaye alerte sur les coupes budgétaires drastiques prévues par le gouvernement, notamment dans les crédits destinés aux collégiens et lycéens de familles pauvres.”

Ecole et immigration : en finir avec les soupçons
Cécile Blanchard Rédactrice en chef des Cahiers pédagogiques
“Peur, rejet : voilà les seuls prismes à travers lesquels, depuis de longues années maintenant, l’immigration est perçue en France. De ce point de vue, les derniers jours ont donné à voir un spectacle particulièrement déplorable.”

Géraldine Duboz

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Jeanne Moreau...

17 Octobre 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... 17 octobre 1961... Un texte de Magyd Cherfi...

17 Octobre 2019 , Rédigé par Mediapart Publié dans #Littérature, #Histoire

Coup de coeur... 17 octobre 1961... Un texte de Magyd Cherfi...

Quand d'octobre vient la fin...

Le mois d'octobre c'est le mois du pauvre, il y pousse des fourches, des marteaux des faucilles, des croissants de lune et des verbes à l'impératif. c'est un mois qui secoue la terre pour la dépoussiérer des vieux os calcifiés, un mois purificateur qui veut se débarrasser des vieilles couennes à particules, des étendards au lys fleuri. Parfois il choisit le silence, un silence déterminé à faire éclater les tympans. Il y pousse des hommes qui se croient invincibles et prennent leur torse pour des boucliers et c'est pour ça qu'ils meurent. Que de morts en octobre ! à croire qu'ils se prennent les hommes pour des graines d'humains. En se jetant à terre, ils se sèment puis attendent au printemps, la repousse plus dense plus touffue, pour nourrir la colère et refaire le monde...

Moi, le fils d'immigré j ai ma fierté du seul moment arabe en territoire de France qui redressa l'orgueil d'un je-ne-sais-quoi m'appartenant. Un moment civil, pacifiste et fier qui fut plus maghrébin qu'arabe, un héritage digne de ce nom. Un acte idéal auquel rien est à reprocher. Quand on est orphelin de la petite comme de la grande histoire, il est bon d'hériter de cela et moi qui cherche dans l'épouvante quelques traces de mon histoire, je fige une date, le 17 octobre 61.

Sur ma route, point de cailloux blancs qui me ramènent à bon port, juste le hasard, un peu de chance et le bon vouloir de quelques charitables.

Octobre, oui j'ai mon octobre, la signature des miens comme un serment du Jeu de paume réapproprié à la sauce immigrée. Je me raccroche à cette manif comme à un pan d'histoire, comme à un linceul ensanglanté, un bout de parchemin qui dit du bien des miens, ces inconnus, ces bruns à moustaches, ces brunes désœuvrées, fantoches à la merci des regards, à la merci de leur apparence. Une apparence suspecte et jugée coupable car l'apparence est un tort... parfois un crime. Merci d'avoir marché chers anonymes, merci pour l'ossature qui me fait tenir droit. Les marches ont du panache quand elles servent une cause, elles sont toutes pionnières car aucune ne ressemble à une autre et pourtant elles se ressemblent toutes.

Lorsque sur le trottoir, j'assiste à une marche à laquelle je ne participe pas, c'est un spectacle à mes mirettes du don de soi. Chacun fait le don de son temps, il le fait pour d'autres plus fragiles, des souffrants lointains qui ne savent même pas l'existence du geste. Mon cœur applaudit souvent ces marches gratuites dont on ne retient pas les visages, car le nombre annihile, la foule efface, évapore les distinguos, il ne reste que la vague mouvante et les minutes à compter avant qu'elle meure, car elle meurt, la marche, derrière les balais et les camions citernes des services d'assainissement.

Octobre ma révolution, ma marche vers la Bastille, oui j'ai tout. Cher mois tu as armé mon bras, rempli ma tête et soulagé l'âme. C'était dans la Ville Lumière, oh ! le beau choix, la belle mort, la victoire certaine. Certaine, car on est jamais le vainqueur de sa victime si elle a les mains nues et qu'on est soi-même armé. J'ai mon moment de gloire, mon mausolée, mon édit de Barbès, réconciliant des Français entre eux en leur accordant une part du patrimoine qui leur est dû. Un partage dans la douleur.

Octobre 61, ma date de naissance, mon épitaphe, mon faire-part, une nuit, une vie.

En devenant algériens, les indigènes ont rendu à la France une part de sa dignité perdue en Algérie. En marchant, ils n'ont fait qu'imiter leurs maîtres, parce que ce sont les maîtres qu'on imite pas les valets. Les maîtres devraient se méfier de leur statut. Un maître, malgré lui, s'entoure d'ennemis, ceux qui le servent. Un maître a ses élèves qui l'envient, car l'élève s'élève et c'est rare qu'il ne veuille pas de la place de choix.

Et ce fut un massacre, une boucherie sanguinaire où le bougnoule se devait de crever la bouche enfoncée dans la vase des bords de Seine. Je les imagine, les chefaillons rigides et revanchards, chauffés à la mauvaise bière, la bave aux lèvres à l'idée de mastiquer du bougnoule. Y'a dans ce mot bougnoule, une sonorité nauséabonde, une vilénie visqueuse qui autorise à penser que c'est comme une incarnation du reptile achevé de rongeur, une hybridité malsaine et flasque, quelque chose de dégueulasse qu'il faut éliminer à tout prix.

On dit que ce sont les Allemands qui traitaient les paysans français de bougnoule, qu'importe. Pour les Français ce ne fut qu'un passage obligé, pour nous, un attribut héréditaire.

Je les visite dans ma mémoire, ces commissariats, jusqu'au fond des murs dans la condensation des verbes portés à ébullition pour éliminer tout remord, toute espèce de sentiment humain...

« Messieurs c'est pas des hommes ou des femmes qui vont défiler ce soir, c'est la vermine cannibale qui mangera vos enfants et violera vos femmes. Ils n'ont pas de terre, pas de religion et du respect que pour celui qui les mettra à genoux, cognez messieurs. Cognez jusqu'à leur passer le goût de vouloir se prendre pour des hommes. Il en va de la grandeur de la France. L'humanité c'est nous ! le reste ne fait que lui ressembler ».

«La grandeur de la France» ! tu parles d'une extrapolation ! Moi je suis né français mais la France a ça de délirant qu'on peut y naître par le versant minuscule, le versant bronzé que curieusement le soleil n'éclaire jamais. Né sans particule, sans orthographe, sans passé. Je suis né de ce versant douteux parmi tant d'autres dans le relief indéfini qui vous fait apatride.

On peut naître français sans jamais le devenir, ça en donne des raisons de marcher.

Depuis que je sais ça, je sais qu'il me faudra vaincre ce que d'autres ont acquis sans efforts. Quelle injustice ! L 'adversité va faire son beurre du curriculum vitae ici présent. Je vais enquiller des tours de France, sans plats ni lignes d'arrivée, de la montagne à qui mieux mieux et c'est pas ce qui manque dans ce paradis aux six côtés inégaux.

Depuis, et comme prévu, j'ai fait ma route. J'ai grimpé sur la paroi formée des corps de mes ancêtres, ils m'ont offert leur dos pour que l'escalade se fasse sans accrocs, je suis monté, monté pour leur dire qu'il existe de l'autre côté une prairie de terre grasse à nourrir mille générations, un champ où les quatre saisons se distinguent pour donner un éternel recommencement. Arrivé à la cime des montagnes les plus hautes, j'ai compris que j'étais toujours pas français, je l'étais dans le cœur, dans la tête et dans l'âme mais ça n'a pas suffi. J'ai vu se former des grimaces, la grimace des premiers arrivés et j'ai compris qu'on ne devient pas français par l'effort, le sacrifice ou l'adhésion, on le devient dans le regard de l'autre. Quelque carte d'identité qui soit ne fait pas le français, quelque devoir accompli ou droit acquis non plus, pas même l'allégeance au drapeau ou a l'hymne, rien ne vous parraine quand le regard se détourne de l'effort consenti.

C'est pour cela qu'on marche, pourquoi courir si la mort est l'aboutissement des requêtes ?

(...)

Magyd Cherfi

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Elèves en grande précarité : «Ces fonds sociaux devraient être intouchables»...

17 Octobre 2019 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Elèves en grande précarité : «Ces fonds sociaux devraient être intouchables»...

Auteur d'un rapport de référence sur la pauvreté à l'école, Jean-Paul Delahaye alerte sur les coupes budgétaires drastiques prévues par le gouvernement, notamment dans les crédits destinés aux collégiens et lycéens de familles pauvres.

 

Il est dans une colère noire. Jean-Paul Delahaye, ancien directeur de l’administration centrale de l’Education nationale, s’est rendu compte en épluchant le projet de budget d’une coupe importante dans les fonds sociaux, cette enveloppe à disposition des collèges et lycées pour aider les élèves en grande précarité... Et ce alors même que le président Macron a lancé un grand plan de lutte contre la pauvreté. Il a donné l’alerte dans une tribune publiée le 13 octobre sur Mediapart. Jean-Paul Delahaye est aussi l’auteur d’un rapport de référence sur la «Grande pauvreté et réussite scolaire», remis en 2015. Entretien

A quoi servent concrètement ces fonds sociaux ?

Les collèges et lycées disposent chaque année d’une enveloppe de crédits pour aider les élèves en situation de pauvreté dans leur établissement. Par exemple, pour payer la cantine, les transports scolaires, l’achat de fournitures. Les sorties qu’organisent les équipes. On n’imagine pas l’humiliation pour un adolescent de rester dans la cour de récréation pendant que le reste de la classe perfectionne son anglais en voyage de classe. Je parle en connaissance de cause, je l’ai vécu. Les fonds sociaux servent à ça. A participer aussi aux frais de santé bucco-dentaires ou à l’achat de lunettes de vue. Les parents en difficulté ont rarement des mutuelles de santé leur permettant de couvrir les frais. Il y a une grande souplesse dans l’utilisation de ces fonds. La circulaire de 1998 précise bien qu’il n’y a pas de liste limitative des usages. D’autres utilisations peuvent donc être faites, en fonction des besoins identifiés.

Combien d’argent représentent ces enveloppes ?

 

Les sommes varient évidemment en fonction du profil des établissements, de ses effectifs, c’est un calcul assez fin qui est très bien effectué par les services académiques. C'est de l'ordre de plusieurs milliers d'euros par an et par établissement. Ces crédits sont annoncés en forte baisse dans le projet de budget 2020, or il devraient être quelque chose d'intouchable, être une priorité pour tous les gouvernements quelles que soient les alternances politiques. La question sociale devrait échapper aux changements de cap !

Interrogé sur France Inter ce mercredi matin, le ministre de l’Education disait que la baisse de budget ne changerait rien dans les faits, car les sommes actuelles ne sont pas dépensées par les établissements…

C’est l’argumentaire repris dans le bleu budgétaire. C’est vrai que certains établissements utilisent insuffisamment ces enveloppes, je le relevais déjà en 2015 dans mon rapport sur la grande pauvreté. La Cour des comptes aussi, en 2003. C’est un vrai problème. Il faut mieux accompagner les équipes, sans doute créer des postes d'assistants sociaux, faire en sorte que les rectorats accompagnent plus les proviseurs, les principaux pour les aider à intégrer un volet social dans le projet d’établissement. Mais pour cela il faut une impulsion du ministère, une volonté politique. On sait à quel point les chefs d’établissement et leurs équipes croulent sous les missions les plus diverses. Il faut les accompagner dans ce travail. Ce n’est pas une mission facile, je le sais bien. Il est très rare qu’un élève ou ses parents viennent d'eux-mêmes demander de l’aide. Quand on est dans le besoin, on a honte. On ne demande pas. Cela nécessite pour les équipes d’être attentives, d’avoir du tact et de l’empathie. Mais je suis persuadé aussi que déjà, en communiquant mieux auprès des équipes sur l’existence de ces fonds, on avancerait. Dire clairement, lors du conseil d’administration de l'établissement, que cet argent est disponible.

Pour vous, cela ne fait aucun doute que les besoins existent au-delà de la somme dépensée ?

C’est une certitude. Il y a dans notre pays 1,2 million d’enfants et adolescents qui vivent dans des familles en grande pauvreté. Au collège et lycée, les bourses de l’Education nationale ont des montants très faibles. L’échelon maximal d'une bourse au collège, c’est 450 euros… par an ! Soit, rapporté aux 180 jours de classe, à peine 2 euros par jour. Et encore, c'est grâce à l'ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem qui a augmenté le montant de 25% en 2016 qu'on est aujourd'hui à 450 euros. Avant, c'était 360. Les besoins sont là.

Jean-Michel Blanquer s’est engagé à augmenter l’enveloppe si nécessaire…

D’expérience, une fois que les crédits sociaux ont diminué fortement, il est difficile et long de retrouver le montant initial…Que les fonds sociaux servent de marge d'ajustement budgétaire n'est malheureusement pas nouveau.  Déjà, entre 2002 et 2012, on était passé de 73 millions à 32 millions, dans une indifférence assez générale. Touchez seulement à une ligne du programme d’histoire et c'est l'affolement dans les salles de presse. Diminuez les crédits destinés aux pauvres, il ne se passe rien. C'est aussi ce qui participe à ma colère. Qui se soucie des difficultés pour acheter des tenues pour les cours de sport ou les sorties scolaires ? A côté de ça, l’Education nationale dépense chaque année 70 millions d'euros (deux fois plus que pour les fonds sociaux en 2020) pour payer aux élèves des classes préparatoires des heures de préparation aux examens (ce qu’on appelle les heures de colle). Ce budget-là, personne n’y touche !

Et à l'école primaire, qu'en est-il ?

Les besoins existent aussi dans les écoles maternelles et élémentaires mais il n’y a pas d’enveloppe comme dans les collèges et lycées car les écoles n’ont pas de statut juridique d’établissement. Leur budget est inclu dans les finances de la municipalité, donc c’est très variable d’une ville à l’autre. Souvent, professeurs et parents d’élèves sont dans la débrouille pour trouver de l’argent pour les sorties ou pour récupérer des habits d’enfants pour ceux qui n’ont rien.

Marie Piquemal

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Ce que disent les mères voilées des sorties scolaires...

17 Octobre 2019 , Rédigé par France Culture Publié dans #Education, #Laïcité

Trois mères voilées racontent leurs blessantes évictions des activités extra-scolaires.

En 2015, des mères racontent leur bataille à Méru, au Blanc Mesnil, à Montreuil, pour accompagner leurs enfants en sortie scolaire. 

Anissa a 36 ans et habite Montreuil. Elle est mère au foyer et maman de 3 jeunes garçons âgés respectivement de 13, 10 et 7 ans, tous, scolarisés à l’école publique. 

Un beau jour, son plus jeune fils s’étonne :  

"Dis-maman, pourquoi les mamans des autres enfants vont en sorties scolaires et jamais toi ? 

Parce que je portais un foulard, on m’a refusé les sorties scolaires avec mon fils à l'école primaire."

Le maître d’école a été clair :  

"On ne peut pas vous accepter, sinon, nous sommes hors-la-loi."

Anissa ne comprend pas : 

"On ne veut pas que je montre mon foulard devant des enfants lors de sorties scolaires. Mais par contre, lorsqu’on me demande de tenir les stands à la kermesse et d’apporter mes cornes de gazelles, ça ne dérange plus personne !

Comme expliquer ensuite aux enfants que ce qui vaut pour l’un ne vaut pas pour l’autre. On ne fait que lui montrer qu’il n’a pas d’égalité..."

Karima a 36 ans et est maman 7 enfants, tous, "voulus et désirés" précise-t-elle. Sa plus grande a 11 ans et le petit dernier a 21 mois. Un jour, elle propose son aide à la préparation d’un goûter de Noël où traditionnellement les parents apportent leurs gâteaux. A sa grande surprise, la directrice lui refuse catégoriquement sa proposition en raison d’une prétendue loi qui interdirait la présence de femmes voilées dans l’enceinte de l’établissement, à moins que le voile ne soit retiré.

"Ça fait 10 ans que je porte le voile par conviction religieuse.  

Ce n’était pas facile de le porter à cause du regard des autres. Mais de me demander de me dévoiler pour un goûter de Noël, c’est violent et absurde !

Personne ne comprenait pourquoi cela mettait les mamans voilées dans tous leurs états. 

Il n’a pas de semi-maman, comme il n'y a pas de semi-religion, ni de semi-liberté.

Ça heurte qui qu’on mette un voile ?"

Une maman de Méru âgée de 40 ans et mère de trois enfant. Elle avait toujours pu participer aux kermesses ou bien aux goûters de Noël… 

"Moi, maman voilée, je mettais un chapeau de père Noël sur mon voile.

Je n’avais jamais connu de discrimination ou de racisme jusqu’en 2013 qui a été une année noire pour nous, les mamans de Méru."

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