A Voir... Nous, le peuple - Documentaire de Claudine Bories et Patrice Chagnard
"Nous le peuple", lueur d'isoloir
Pas de voix off, aucun entretien surplombant ou explicatif, pas de pédagogie, pas de présentation, le fouillis du réel tel qu'il se présente, et cependant, très vite, un suspense. Comme dans l...
Les conseils de classe sur la sellette...
Conséquence inattendue de la réforme du lycée : les classes comportent désormais jusqu’à deux fois plus d’enseignants qu’avant, ce qui rend difficile la tenue des conseils de classe.
Le conseil de classe, ce rituel scolaire s'il en est, où trois fois par an, le bulletin de chaque élève est passé en revue par les profs, sous l'œil vigilant des délégués de classe et de parents, sera-t-il bientôt de l'histoire ancienne ? La question est sur la table. Elle devrait d'ailleurs, selon nos informations, figurer parmi les tout premiers sujets au menu du comité de suivi de la réforme du lycée, qui sera installé mardi 24 septembre par le ministre de l'Education nationale.
« Le sujet nous remonte assez fortement du terrain, explique Marie-Pierre Luigi, en charge du dossier au ministère de l'Education nationale. La question de faire évoluer le conseil de classe tel qu'il existe aujourd'hui se pose. » Elle est une conséquence, logique mais pas anticipée jusqu'ici, de la refonte du lycée général mise en œuvre en cette rentrée pour les élèves de 1re. Alors que les anciennes filières ont disparu, au profit de « spécialités » choisies par les élèves, on s'aperçoit que le sacro-saint « groupe classe », comme on l'appelle dans l'Education nationale, se retrouve dispersé façon puzzle.
Le choix des spécialités
Dans chaque classe ou presque, les élèves ont en effet choisi des spécialités différentes, en plus de leurs heures communes obligatoires d'histoire, de français ou d'anglais. Et quand bien même ils ont opté pour une même discipline d'approfondissement, ils ne sont pas forcément affectés au même groupe. C'est le cas d'Eloise, Angèle et Louise, croisées ce mardi à la sortie d'un lycée parisien.
Toutes les trois assistent à la spécialité histoire-géopolitique-science politique. Mais les copines la suivent chacune avec un professeur et des horaires différents. « C'est nul », maugrée l'une, quand les deux autres trouvent le changement « pas mal ». Reste qu'il pose un casse-tête pratique. « Ça devient dur de travailler en équipe. Dans certaines classes, on relève 38 professeurs pour 32 élèves », souligne Valérie Sipahimalani, professeure de SVT à Paris et secrétaire générale adjointe du syndicat Snes, opposé à la réforme.
La situation avait donné pendant l'été des sueurs froides aux proviseurs, chargés de créer des emplois du temps avec le moins de « trous » pour chacun. Il s'agit maintenant d'organiser des conseils de classe où, en théorie, des enseignants devraient se retrouver à pléthore de rendez-vous au même moment. Or, les plus concernés par ce don d'ubiquité encore à inventer sont les enseignants des matières de spécialité les plus décisives pour l'orientation post-bac. Comment évaluer un lycéen qui a tout misé sur les maths, sans le prof de maths?
« Il faut louer un palais des congrès ! »
A deux mois des conseils de classe du premier trimestre, une petite blague commence à circuler dans le monde enseignant : « Pour que tout le monde puisse rentrer, il faudra louer un palais des congrès ! » D'autres solutions se profilent. « Certains pensent à dissocier les conseils de classe en deux, entre les professeurs de spécialités d'un côté, et ceux des matières du tronc commun de l'autre », constate Hubert Salaün, porte-parole de l'association des parents d'élèves PEEP. « On peut aussi imaginer non plus trois, mais deux conseils dans l'année : un par semestre », ajoute-t-il.
Plus classiquement, d'autres établissements envisagent de demander aux professeurs de laisser une appréciation écrite, au lieu de venir à la réunion. Une solution déjà très pratiquée dans certaines disciplines où le nombre de classes par enseignant est très élevé, comme en langues ou en EPS. « Le temps où cette instance était le seul moment d'échange avec les parents et les élèves est révolu, note Florence Delannoy, proviseure au sud de Lille (Nord) et membre du syndicat SNPDEN. On communique beaucoup plus qu'avant, et plus instantanément, par mail3, relève-t-elle. Au point de pouvoir se passer du rituel du conseil ? « Tant que le dialogue avec les élèves et les parents existe par ailleurs, soupèse-t-elle, ce ne serait pas choquant. »
Christel Brigaudeau
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Les conseils de classe sur la sellette
Le conseil de classe, ce rituel scolaire s'il en est, où trois fois par an, le bulletin de chaque élève est passé en revue par les profs, sous l'œil vigilant des délégués de classe et de pa...
http://www.leparisien.fr/societe/les-conseils-de-classe-sur-la-sellette-17-09-2019-8154117.php
« Le temps où cette instance était le seul moment d'échange avec les parents et les élèves est révolu, note Florence Delannoy, proviseure au sud de Lille (Nord) et membre du syndicat SNPDEN. On communique beaucoup plus qu'avant, et plus instantanément, par mail3, relève-t-elle. Au point de pouvoir se passer du rituel du conseil ? « Tant que le dialogue avec les élèves et les parents existe par ailleurs, soupèse-t-elle, ce ne serait pas choquant. »
Se passer des conseils de classes et donc de la rémunération qui va avec donc?...
C Chartreux
Bibliothèques idéales : le savant et le politique...
(Marc Chaudeur) – Débat passionnant et utile, hier après-midi à Strasbourg. On y parlait de l’indigence des politiques, de la démagogie télévisuelle et de murailles à abattre. Le pire des murs est sans doute celui qui sépare l’universitaire et le scientifique de l’homme politique – particulièrement en France. Cela pose une question qu’il est urgent de résoudre : comment rendre au politique une véritable efficience sociale et une crédibilité qu’il a perdue au bénéfice d’un libéralisme aveugle et/ou d’une démagogie populiste ?
Sur le plateau du CMD, les trois interlocuteurs posent fort bien le problème en l’enrichissant : l’un, Xavier Ragot, est économiste, l’autre, Agathe Cagé, est docteure en science politique, diplômée de l’ENS et de l’ENA. L’ancienne ministre de l’Education et non des pires, Najat Vallaud-Belkacem, les interroge. Elle vient de publier leurs excellents ouvrages dans sa nouvelle collection chez Fayard, qui s’appelle Raison de plus. De ces livres qui rendent l’espoir et indiquent que tout n’est pas perdu, qu’il est possible de cerner les maux avec des mots et de construire une politique sociale utile et progressiste (l’avions-nous oublié ?).
Cela suppose, dit l’un, que l’on rende toute son importance aux projets sociaux, en ouvrant bien davantage qu’on ne le fait à présent les possibles du champ social – et par conséquent, en faisant reculer les prétentions des économistes à l’exhaustivité et à l’autorité absolue (Ragot, rappelons-le, est économiste ; un économiste pertinent et critique…).
(…)
Suite et fin en cliquant ci-dessous
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Bibliothèques idéales : le savant et le politique
(Marc Chaudeur) - Débat passionnant et utile, hier après-midi à Strasbourg. On y parlait de l'indigence des politiques, de la démagogie télévisuelle et de murailles à abattre. Le pire des mu...
http://eurojournalist.eu/bibliotheques-ideales-le-savant-et-le-politique/
Revue de Presse Education... Bac — Divers...
Une petite revue aujourd’hui. Beaucoup veulent changer la réforme du bac et du lycée. Et quelques divers pour compléter.
Bac
Bac : Le Snes Fsu demande la modification des épreuves communes
“Décidément le bac Blanquer ne passe pas. A trois mois des premières épreuves du controle continu institué par la réforme du bac, le Snes Fsu, premier syndicat d’enseignants du second degré, demande leur suppression et leur transformation en une épreuve terminale. Une réponse qui vise à garder sa dimension nationale à l’examen.”
Contrôle continu : les proviseurs veulent simplifier la réforme du bac
“Les épreuves communes de contrôle continu prévues par la réforme du bac se dérouleront à partir de janvier pour les élèves de première. Les proviseurs redoutent « des usines à gaz » qui conduiraient à « devoir mettre les élèves de seconde et de terminale dehors pour faire passer ces épreuves ».”
Lycée : Le ras le bol des profs de français
“Nous disons NON à cette surenchère de contraintes qui fait passer au premier plan la quantité au détriment de la qualité en mettant de côté le plaisir de la littérature – celui des enseignants et celui des élèves. Nous disons NON à l’obligation d’étudier 24 textes en série générale et 16 textes en série technologique car notre discipline se résumerait alors à du bachotage et non à une découverte enthousiasmante des textes littéraires…”
Constante macabre : Inscriptions ouvertes pour le colloque 2019
“Jean-Michel Blanquer participera au colloque organisé par le Mouvement contre la constante macabre le 3 décembre en partenariat avec le Café pédagogique. Le colloque annuel du MCLCM travaillera sur la réforme du bac et sur le post bac.” Et là je m’interroge sur ce rapprochement !
Divers
Les contours d’une stratégie d’éducation au changement climatique
“Dans une tribune publiée le 15 septembre dans le Journal du dimanche, dirigeants d’écoles, enseignants et chercheurs appellent l’Etat à intégrer d’urgence le changement climatique dans les programmes. Une demande reprise dans une proposition de loi qui sera déposée le 19 septembre à l’Assemblée nationale.”
Les contours de la future inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche se précisent par Jean Damien Lesay
“"Le processus qui conduira à la fusion des quatre inspections générales : l’inspection générale de l’Éducation nationale (Igen), l’inspection générale de l’Administration de l’Éducation nationale et de la Recherche (IGAENR), l’inspection générale de la Jeunesse et des Sports (IGJS) et l’Inspection générale des Bibliothèques (IGB) au sein de l’inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGESR) est sur le point d’être achevé." C’est ce qu’indique une lettre adressée à la doyenne de l’Igen, cosignée par les ministres de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et des Sports, et publiée au Bulletin officiel de l’Éducation nationale le 12 septembre 2019.”
L’Éducation nouvelle... toujours nouvelle ! Par Catherine Chabrun
“La deuxième Biennale internationale de l’Éducation nouvelle se déroulera du 28 au 31 octobre 2019 à l’Université de Poitiers. Elle est organisée par les CEMÉA, le CRAP-Cahiers pédagogiques, Éducation & Devenir, la FESPI, la FICEMÉA, la FIMEM, le GFEN, l’ICEM-Pédagogie Freinet, le LIEN et l’OCCE.”
Un étudiant de l’université de Rouen est mort lors d’un week-end d’intégration
"La ministre de l’enseignement supérieur, qui avait déjà mis en place une charte relative à l’organisation des événements festifs, recevra mardi les fédérations d’associations étudiantes."
Bernard Desclaux
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Revue de presse du mardi 17 septembre 2019
Une petite revue aujourd'hui. Beaucoup veulent changer la réforme du bac et du lycée. Et quelques divers pour compléter. Un étudiant de l'université de Rouen est mort lors d'un week-end ...
https://www.cahiers-pedagogiques.com/Revue-de-presse-du-mardi-17-septembre-2019
Coup de coeur... Tahar Ben Jelloun... Nous, migrants...
Vous qui fermez vos frontières, vos portes et vos cœurs n’entendez-vous pas le désir ardent de ces milliers d’hommes et de femmes hier encore vivant paisiblement dans leur pays, tissant les liens de la vie quotidienne avec ses heurs et malheurs, avec ses joies et ses peines, n’entendez-vous pas les mots qu’ils vous disent en se précipitant vers votre terre ?
Ils vous disent « Aidez-nous à retourner chez nous ! », autrement dit « nous ne sommes pas là pour vous déranger, pour prendre votre travail ou perturber vos nuits, nous sommes là parce que la guerre nous a jetés loin de nos foyers, des bombes sont tombés sur nos écoles, sur nos hôpitaux, sur nos marchés.
Nous avons fui comme vous Polonais, Hongrois, Grecs et autres aviez fui la guerre quand le monde s’était embrasé. Bien après la seconde guerre mondiale, certains parmi vous ont choisi d’immigrer en France, en Allemagne, en Suisse parce que la vie est ainsi, faite de mouvements et de hasards. Aujourd’hui, nous n’avons le choix qu’entre mourir ou résister, entre lutter et sauver nos enfants.
Nous sommes des Syriens, des Irakiens, des gens sans terre, sans jardins. Nous vivions comme vous, plus ou moins bien. Nous avions nos problèmes, sociaux, politiques, familiaux. Nous nous débrouillions comme des êtres humains désireux de vivre dans la paix et la dignité. Nos dirigeants, tous des dictateurs, avec des costumes taillés sur mesure, avec des uniformes impeccables, avec des lunettes de soleil et du parfum de Paris. Ils nous maltraitaient, nous exploitaient et nous nous opposions comme nous pouvions. Et puis un jour on a décidé de changer quelque chose dans notre sort.
Là-bas, très loin là-bas, à Washington, dans un bureau dit ovale, un texan, raciste et cruel a voulu nous apporter la démocratie comme si cette denrée rare était des comprimés qu’on devait avaler le matin avec un verre d’eau. Le texan a envahi notre pays, a démantelé notre armée et notre police et a créé la division, la guerre et la folie des hommes. Notre pays est devenu le territoire idéal pour le terrorisme et la désolation.
Et puis, après l’Irak, la Syrie connut de nouvelles tragédies. Nous savions que la famille régnante, les Assad, était composée de voyous, des gangsters rompus au crime et au mépris du peuple. Alors on l’a laissé faire. L’armée a tiré sur des manifestants pacifiques, sans armes, réclamant un peu de dignité, de justice.
Depuis, les morts succèdent aux morts et ceux qui le peuvent fuient là où ils peuvent. Nous avons obéi à notre instinct vital comme vous l’auriez fait si par malheur le feu avait ravagé vos vies. Alors nous sommes là, devant vos frontières, devant vos portes, nous demandons l’asile pour quelque temps, juste le temps que la justice renvoie les criminels devant les tribunaux, juste le temps d’éteindre le feu, le temps de panser nos blessures et de reprendre le chemin du retour.
Nous rêvons de nos maisons, même si elles sont toutes détruites, nous rêvons d’en construire de nouvelles avec des troncs d’arbre, des branches et de l’espoir. Nous rêvons de retrouver la beauté du matin quand le soleil se lève sur une terre apaisée, humaine et reconnaissante à tous ceux qui nous ont aidés à la retrouver. Les morts et les vivants, les orphelins et les mères déplorées, les migrants et les astres vous disent : Merci.
Tahar Ben Jelloun - Tribune Ouest-France
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Nous, migrants - par Tahar Ben Jelloun
Voici le texte d'une tribune de Tahar Ben Jelloun, parue dans Ouest-France le 11 avril dernier. Avant le voyage du Pape à Lesbos. Avant le naufrage au large de l'Egypte et d'autres à venir...Sur la
Sortir... Exposition Francis Bacon - Centre Pompidou - Ou quand la peinture se nourrit de litérature...
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Bacon en toutes lettres | Centre Pompidou
Billet exclusivement en ligne À la suite des monographies consacrées à Marcel Duchamp, René Magritte, André Derain ou encore Henri Matisse, le Centre Pompidou poursuit la relecture des œuvres...
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Les 20 dernières années de Francis Bacon, une exposition événement au Centre Pompidou
Soixante toiles dont douze triptyques des vingt dernières années de Francis Bacon sont exposées au Centre Pompidou. Un événement Le Centre Pompidou expose une soixantaine de toiles de Francis ...
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A l'occasion de l'exposition "Bacon en toutes lettres" au Centre Pompidou, le critique d'art et romancier Franck Maubert, auteur en 2012 du " Dernier modèle ", Prix Renaudot de l'essai, vient nous...
https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-culture/bacon-autrement-dit
Najat Vallaud-Belkacem : « Pour qu’au courage des réfugiés nous répondions avec la force de notre honneur »
A l'heure où le Président de la République affirme vouloir "regarder l'immigration en face", volonté manifestement populiste, sans prise en compte de la transversalité du "dossier" migrants/réfugiés et sans propositions très éloignées de celles du Rassemblement National, il est nécessaire et salutaire de lire ou relire d'autres mots, de réfléchir à d'autres pistes, bref de faire et penser autrement.
C'est ce que propose Najat Vallaud-Belkacem, femme de gauche, socialiste et engagée.
Christophe Chartreux
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Aujourd’hui, partout dans le monde, les militants des droits humains se mobilisent pour informer, alerter, appeler les opinions publiques et les gouvernements à la responsabilité afin de faire respecter les droits fondamentaux des personnes déracinées, et d’améliorer leurs conditions de vie. On parle des demandeurs d’asile, des apatrides, des rapatriés, des personnes déplacées au sein même de leurs pays, des réfugiés. En 2017, ils étaient 70,8 millions à travers le monde, selon les Nations unies. Sans doute, ils sont plus nombreux aujourd’hui, et le seront plus encore demain.
Le courage de ces enfants, femmes et hommes pour affronter ces vies de déracinement, de fuite, d’exil et persévérer à se construire dignement un avenir, en dépit des dangers et des persécutions, puis de la défiance ou l’indifférence qu’ils rencontrent partout sur leur route, est proprement inimaginable.
Il faut pourtant faire cet effort d’humanité, d’empathie, d’intelligence et de savoir pour mettre fin au cercle vicieux qui nous mène à la catastrophe globale : toujours plus de peur, de crainte, et d’hostilité, mais aussi de contestation des faits et des chiffres, et donc d’ignorance chez celles et ceux qui ont la chance de pouvoir vivre et rester chez eux, et donc, d’accueillir. Si nous voulons que notre honneur soit à la hauteur de leur courage, alors il nous faut briser cette mécanique infernale qui prospère à l’ère de la « post-vérité », et rétablir les conditions d’un vrai débat démocratique, raisonné, informé, éclairé, juste et humain.
L’immigration – qu’elle soit la conséquence de la guerre, de la misère ou du changement climatique – s’est imposée, au cours des dernières années, comme un des défis politiques majeurs posés à nos sociétés. Elle est au cœur de ce qui préoccupe les opinions à travers les débats sur l’accueil des réfugiés, le degré d’ouverture de nos sociétés ou les modalités d’intégration des nouveaux arrivants.
On peut regretter cette place prépondérante dans le débat. Il reste que, pour espérer la ramener à sa juste mesure, il faut d’abord l’accepter, et la comprendre.
Mais peut-on seulement parler de débat ? Aux Etats-Unis, en Angleterre, ici en France, ou encore en Italie, partout où je me suis déplacée ces derniers mois, en guise de débat, je n’ai souvent assisté qu’à des dialogues de sourds, quand ce ne sont pas des manipulations rendues possibles par les réseaux sociaux et des algorithmes qui trient les informations qui nous parviennent, et modèlent nos émotions, influencent nos avis et nos consciences.
Résultat : deux camps se font face, apparemment irréconciliables. Ceux qui, études à l’appui, avancent les statistiques et les preuves concrètes illustrant l’apport économique, culturel, démographique de l’immigration à nos sociétés. Et, face à eux, une immense majorité qui redoute un recul de son niveau de vie, une dilution de son identité ou de ses valeurs dans le grand bain de la mondialisation.
Les uns se prévalent de leurs chiffres, les autres restent campés sur leurs positions, incrédules, défiants, en colère. Nous qui mesurons régulièrement les perceptions savons par exemple que 65 % des citoyens au niveau mondial estiment que leur gouvernement leur « cache » le coût réel de l’immigration. Dans aucun des 28 pays étudiés, cette proportion ne descend en dessous de 50 %, et elle est de 63 % en France (enquête Ipsos « World Refugee Day. Global attitudes towards refugees » réalisée en avril-mai auprès d’un panel international). Plus surprenant, le degré d’adhésion à cette forme de « complotisme light » ne varie pas, en France, avec le niveau de revenu ou avec l’âge. De la même manière, près de la moitié des personnes interrogées souscrivent à l’idée que leur gouvernement cherche délibérément à altérer la composition ethnique de leur société en ouvrant les vannes de l’immigration. 43 % des Français, par exemple, le pensent.
On comprend, dès lors, que le débat paraisse impossible, et que la délibération démocratique bute face à un mur. Voilà pourquoi il est urgent que chacun prenne ses responsabilités, partout dans la société. Beaucoup le font déjà : les ONG, celles qui relèvent leurs manches pour aller secourir les migrants en mer, comme celles qui se fixent pour mission d’ouvrir les yeux des décideurs. La fondation Tent est de celles-là, qui se consacre à mobiliser les grandes entreprises du monde pour qu’elles contribuent à accueillir et intégrer les réfugiés par l’emploi ; et les entreprises elles-mêmes, qui s’engagent dans une telle aventure, et elles sont de plus en plus nombreuses en France à franchir le pas, au nom de leurs besoins économiques autant que de leur mission sociale.
Comprendre les blocages de la société
On ne dira jamais combien ces efforts émanant de la société civile dans toute sa diversité sont précieux. Mais leur permettre de réussir, dans la durée, nécessite de mieux comprendre les soubassements des blocages auxquels il s’agit de faire face et de pouvoir identifier les leviers de leur dépassement.
C’est la raison pour laquelle il est plus important que jamais d’investir dans la science, des humanités aux neurosciences, en passant par la data science, pour comprendre les fonctionnements profonds des opinions et des comportements dans nos sociétés. Il convient de soutenir celles et ceux qui, à l’instar d’un François Héran [sociologue, anthropologue et démographe, titulaire de la chaire Migrations et sociétés au Collège de France], poussent l’idée d’un GIEC sur la question migratoire globale afin de mener un combat comparable à celui qui est mené contre le climatoscepticisme, et qui finit par donner ses fruits. Un tel effort porté à l’échelle internationale, associant la recherche publique aux acteurs privés qui, comme Ipsos, décident de se saisir résolument du sujet, serait en mesure de nous aider, mieux que toutes les initiatives politiques, à mieux comprendre, mieux débattre et mieux agir, collectivement, comme citoyens.
Pour qu’enfin, au courage des réfugiés, nous puissions collectivement répondre avec la force de notre honneur, et le sens de la fierté retrouvée. Après tout, 70 % des Français se disent fiers et confiants que la France accueille des personnes persécutées dans leur pays. Lorsque la raison peine à infléchir les opinions à elle seule, pourquoi ne pas faire appel, nous aussi, à la puissance des sentiments et des émotions en convoquant aussi la fierté d’agir en êtres humains, d’abord guidés par les valeurs, le sens moral, et la volonté de construire une société meilleure, à l’avenir plus solidaire et plus juste pour toutes et tous ?
Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’éducation nationale (2014-2017), est présidente du conseil stratégique de la fondation d’aide aux réfugiés Tent, et directrice des affaires publiques internationales du groupe Ipsos.
Revue de Presse Education... Enseignants — Bilans — Système...
Un début de semaine riche en informations et réflexions sur les enseignants, les bilans et le système.
“Depuis mercredi, les enseignants français affichent sur les réseaux sociaux le montant de leur salaire sous le hashtag #BalanceTaFicheDePaieDeProf. À l’origine de leur colère, un rapport de l’OCDE qui compare les systèmes éducatifs des pays, différemment interprété selon les médias quand il s’agit de démontrer les rémunérations des enseignants.”
Le rendez-vous de la médiatrice. La question du salaire des enseignants et son traitement sur franceinfo
“La médiatrice des antennes de Radio France, Emmanuelle Daviet, reçoit Alexis Morel, spécialiste éducation à franceinfo. Son reportage sur le salaire des enseignants a fait réagir des auditeurs.”
Oui ou non, les profs français gagnent-ils moins qu’ailleurs ? Lucien Marboeuf fait le point sur son blog
“Surprise, à la lecture de certains articles qui ont suivi la parution annuelle des « Regards sur l’éducation » de l’OCDE. Alors même qu’il était enfin entré dans les esprits d’à peu près tous que les profs français gagnent moins que leurs collègues étrangers, voici que plusieurs médias affirment le contraire ! « La moyenne des salaires des enseignants est plus élevée qu’ailleurs » (Les Echos), « Non, les enseignants français ne sont pas « bien moins bien payés que dans la moyenne des pays de l’OCDE » (le JDD), « Surprise, les profs français gagnent plus que leurs homologues de l’OCDE » (Capital).”
Budget 2020 : A nouveau des suppressions massives de postes dans le second degré ?
“Selon Le Parisien, l’Education nationale devrait connaître une très légère baisse (-0.1%) du nombre total de ses postes en 2020, alors que l’Etat perdrait 2593 postes. Mais ce quasi maintien des postes intervient alors que de nouveaux dédoublements et des réductions des effectifs par classe sont attendus dans le premier degré. Pour la troisième année consécutive, le second degré devrait perdre des postes alors que le nombre d’élèves augmentera et qu’il faut appliquer la réforme des lycées en terminale.”
Premier degré : Le ministère multiple les vademecums
“Pilotage des classes dédoublées, guide pour enseigner la lecture et l’écriture au CP et au CE1 : le ministère multiplie les guides pour recadrer le travail des enseignants. Ainsi le vademecum dur le pilotage des classes dédoublées est axé sur l’évaluation des résultats des classes et donne aux inspecteurs des grilles d’évaluation pour que ces classes suivent les souhaits ministériels. Le guide lecture écriture en CP met l’accent sur la syllabique et condamne les méthodes mixtes. Alors même que le rapport Goigoux relativise les méthodes, le guide favorise les méthodes syllabiques : on le verra dans les exemples donnés page 32 par exemple.”
Surdiplômés, ils décident de devenir profs dans les collèges du réseau d’éducation prioritaire Par Gurvan Le Guellec
“Ils ont fait HEC, Sciences-Po ou Sup de Co… mais ont décidé de suivre une formation proposée par l’association Le Choix de l’Ecole pour enseigner dans les collèges en difficulté. Une expérience et un défi.”
Bilans
Dès 6 ans, les élèves de l’enseignement privé réussissent mieux Par Marie-Estelle Pech
“À la lumière des résultats des évaluations de l’an dernier, doit-on conclure que les méthodes d’enseignement du privé sont meilleures ?
C’est l’un des enseignements des évaluations passées l’an dernier par tous les élèves de CP et CE1 de France. Chez ces enfants de 6 ou 7 ans, les différences de connaissances en français sont déjà importantes selon qu’ils sont inscrits dans l’enseignement privé sous contrat, l’enseignement public ou l’enseignement public en zone d’éducation prioritaire.” Abonnés
Evaluations en CP et CE1 : ce qui attend vos enfants à partir de ce lundi
“Deux semaines après la rentrée scolaire, tous les élèves de CP et de CE1 vont passer des évaluations nationales à partir de ce lundi 16 septembre. Ils devront "plancher" sur deux matières, français et mathématiques, sur un cahier d’exercices. Objectif de ces évaluations - identiques dans toutes les écoles - affiché par le ministère de l’Education : permettre aux enseignants de mieux répondre aux besoins des élèves.”
Alertes sur les évaluations de CP et CE1 Courrier au ministre 16 septembre 2019
“Huit syndicats et mouvements pédagogiques, dont le CRAP-Cahiers pédagogiques, écrivent au ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, à propos des évaluations standardisées de CP et CE1. Si les organisations ne rejettent pas « l’idée de disposer d’outils d’évaluation nationaux », elles demandent « que les protocoles d’évaluation continuent de mieux prendre en compte les besoins réels des classes » et s’inquiètent de « la finalité de ces évaluations ».”
Parcoursup : la phase complémentaire se termine aujourd’huiPar Wally Bordas
“Selon le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, les candidats sans affectation à quelques jours de la fin de la phase complémentaire n’étaient plus que de 2600.”
Parcoursup 2019. Un léger mieux dans certaines filières
“Parcoursup 2019 s’achèvera ce samedi soir : après une 2e année de fonctionnement, le bilan de la plateforme d’inscription aux études supérieures reste difficile à établir, même si, dans certaines filières, les taux de réussite en 1re année semblent s’être un peu améliorés.”
Mais au fait, quel est le bilan de la plateforme Parcoursup cette année ?
“A la veille de la fermeture de la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur, « 20 Minutes » fait le point sur ce qui a fonctionné ou pas cette année
Combien de jeunes bacheliers ou d’étudiants en réorientation seront sans inscription dans le supérieur lors de la rentrée universitaire ? La question se pose alors que les candidats reçoivent ce vendredi une dernière vague de propositions d’inscriptions sur Parcoursup, auxquelles ils pourront répondre jusqu’à samedi soir. « Le travail des commissions d’accès à l’enseignement supérieur (chargées de trouver des solutions aux candidats en rade) se poursuivra au cours des prochains jours », complète le ministère de l’Enseignement supérieur, interrogé par 20 Minutes, sans communiquer le chiffre du nombre de candidats sans solution à ce jour.”
« Il est où ce métier qui va me passionner ? » : la génération Paumé.e.s veut exorciser les absurdités de la vie au travail Par Léa Iribarnegaray
“Le réseau des Paumé.e.s accueille des jeunes diplômés bien insérés dans la vie professionnelle mais qui « craquent ». Leurs apéros, ateliers et formations réunissent un public croissant.”
"Elle est la face cachée de la planète éducative, invisible dans les discours officiels, qui lui préfèrent l’apprentissage. La voie professionnelle scolaire instruit pourtant un tiers des lycéens et les trois quarts des jeunes qui s’orientent vers des métiers d’ouvrier ou d’employé. Jadis instrument d’émancipation, cette « école du peuple », promise à une « rénovation », souffre d’une double relégation : scolaire et sociale.”
Emplois du temps, profs principaux, contrôle continu… La réforme du lycée, un casse-tête pour les proviseurs par Delphine Bancaud
“La confection des emplois du temps leur a donné du fil à retordre, et avec l’organisation des épreuves communes de contrôle continu, ils n’ont pas fini…”
Les proviseurs disent "oui, si" aux réformes des lycées par Thibaut Cojean
“Selon la dernière enquête de rentrée du Syndicat national des proviseurs et directeurs de l’Education nationale, une très large majorité des chefs d’établissements sont favorables aux réformes des lycées généraux, technologiques et professionnels. Ils espèrent cependant des ajustements pour le nouveau bac, à l’opposé des revendications des enseignants.”
La mixité en question dans l’orientation scolaire par Lauriane Albrecht Enseignante, blogueuse éducation et passionnée de littérature jeunesse.
“Commençons par une donnée statistique : la France est passée de la 36ème place (2012) à la 60ème place (2016) du classement international de la parité. Ce constat questionne les choix d’orientation des filles et des garçons en collège et lycée. Reproduction sociale ? Découragement des filles à intégrer certaines filières ? Selon Amélie, professeur d’histoire-géo dans un collège du 93, les filles sont confrontées à un défaut de mixité dans l’accès aux formations et au monde du travail.”
Santé : quel cursus pour remplacer la PACES ? par Mersiha Nezic
“La suppression de la PACES, première année commune aux études de santé, est prévue pour 2020. Désormais, trois voies différentes vous permettront d’accéder aux études de médecine, pharmacie, odontologie ou sage-femme, selon un projet de décret dont la parution est prévue prochainement.”
Vers un nouveau conflit démocratique autour de l’orientation par Bernard Desclaux
“L’orientation scolaire s’est développée dans notre pays dans le cadre d’une conception particulière de l’Etat. Il est non seulement éducateur mais aussi garant de la formation professionnelle, en très grande partie au travers des diplômes, mais aussi des modalités de formations. L’organisation de l’orientation initiale relevait de l’Etat. La loi pour la liberté de son avenir professionnel modifie le champ des acteurs et en donne la responsabilité à la Région."
Bernard Desclaux
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Revue de presse du lundi 16 septembre 2019
Un début de semaine riche en informations et réflexions sur les enseignants, les bilans et le système. Le rendez-vous de la médiatrice. La question du salaire des enseignants et son traitement ...
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