"Avec un milliard supplémentaire, JM Blanquer n'a pas les moyens de faire face aux engagements pris par le président de la République"
EXTRAITS
Budget 2020 : JM Blanquer face aux attentes des enseignants
Comment faire face aux besoins et aux promesses ? Après bien des ministères, l'Education nationale dévoile le 27 septembre les propositions du gouvernement pour le budget 2020. De premiers documents budgétaires, publiés en juillet, complétés par des fuites courant septembre en font déjà connaitre les grandes lignes. Avec un milliard supplémentaire, JM Blanquer n'a pas les moyens de faire face aux engagements pris par le président de la République en avril et encore moins ceux d'une revalorisation réelle des salaires enseignants. Deux questions restent en suspens : combien de postes seront supprimés dans le second degré ? Comment faire face aux attentes des enseignants attisées par des années d'attente et le nouveau mode de calcul de leur retraite ?
Les grandes lignes du budget
Publié le 11 juillet, le premier "rapport préparatoire au débat d'orientation des finances publiques " apporte des éclairage sur les plafonds de dépense des différents ministères. Retenons en les termes. "L'éducation nationale devrait voir son budget passer de 51.68 milliards à 52.72 milliards soit une hausse de 1.04 milliard. "Le budget du ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse sera en hausse (+2,6 Md€ en 2022 par rapport à la LFI 2019), permettant notamment de mettre en oeuvre les annonces du Président de la République relatives au dédoublement de classes et à la limitation du nombre d’élèves en CP, CE1 et grandes sections de maternelles, ainsi que la montée en charge du service national universel", précise le ministère des comptes publics. "Par ailleurs, les effectifs seront stabilisés sur 2020 – 2022. Au total, la hausse sur le quinquennat atteindrait près de 4,5 Md€ pour permettre le renforcement des moyens de l’enseignement scolaire".
Cette hausse d'un milliard en 2020 est importante dans des dépenses ministérielles totales qui ne vont augmenter que de 4.85 milliards. En fait l'éducation nationale est le second ministère qui voit son budget progresser, derrière les armées (+1.53 milliard) et devant la santé (+0.82), l'intérieur (+0.72) et l'écologie (+0.64). Mais , compte tenu de sa masse budgétaire, cela ne représente qu'une croissance de 2%. C'est moins que la santé (+6%), les armées (+4%) et l'intérieur (+4%) et autant que l'écologie (+2%). Somme toute l'éducation nationale augmente à peine plus que le budget total des ministères (+1.8%). Il suit simplement le taux d'évolution de l'inflation.
Pour situer cette hausse il faut la comparer à celle des années précédentes. En 2017, N Vallaud Belkacem avait arraché 3 milliards à Bercy. En 2018, JM Blanquer avait obtenu une hausse de 1.3 milliard, qui s'est avérée insuffisante pour les premiers dédoublements. D'autant que le ministre a eu la mauvaise idée de ne pas dépenser 260 millions. Le message a été reçu à Bercy : ces 200 millions sont perdus à jamais. En 2019 le budget de l'éducation nationale n'augmente que de 0.9 milliard. C'est pratiquement le cas en 2020 encore.
(...)
Le tiré à part et le rapport de juillet
F Jarraud
L'article complet est à lire en cliquant ci-dessous
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Budget 2020 : JM Blanquer face aux attentes des enseignants
Comment faire face aux besoins et aux promesses ? Après bien des ministères, l'Education nationale dévoile le 27 septembre les propositions du gouvernement pour le budget 2020. De premiers docum...
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Revue de Presse Education... Métier à risque - Laïcité - Réforme du lycée - Supérieur...
Au delà d’une triste nouvelle, la laïcité fait de nouveau parler d’elle, de même que la réforme du lycée. Plusieurs infos sur l’enseignement supérieur.
Métier à risque
La directrice morte dans une école avait mis en cause l’Education nationale dans des courriers
“Plusieurs directeurs d’école de Pantin, en Seine-Saint-Denis, ont reçu mardi des courriers rédigés par la directrice retrouvée morte lundi dernier dans le hall d’une école maternelle. Elle y met en cause l’Éducation nationale, a-t-on appris ce mercredi de sources concordantes.
Le corps de cette femme, âgée de 58 ans, a été découvert lundi matin dans le hall de l’école Méhul, en proche banlieue parisienne, mais la mort est "vraisemblablement intervenue samedi", selon une source proche de l’enquête. L’hypothèse du suicide est privilégiée dans l’attente des résultats de l’autopsie réalisée mardi.”
Pantin : Christine Renon, "directrice épuisée "
“" Je suis tellement fatiguée". C’est le leitmotiv de la lettre laissée par Christine Renon, directrice de l’école maternelle Méhul de Pantin(93) le 21 septembre, peu de temps avant son suicide. Ses mots interpellent l’institution éducation scolaire qui laisse les directeurs "seuls" face à un travail épuisant et parfois inutile. De l’institution scolaire elle n’espère qu’une chose c’est qu’elle ne salisse pas son nom. Le Snuipp 93 et Sud 93 réagissent.”
Moselle. Deux lycéennes vident un extincteur sur leur professeure
“Une enseignante a été agressée par deux jeunes filles, alors qu’elle dispensait un cours dans l’enceinte du lycée. Deux plaintes ont été déposées.”
Laïcité
Pourquoi les mères voilées ont bien le droit de participer aux sorties scolaires Par Assma Maad
“Une affiche de la FCPE défendant le droit des femmes en hijab à accompagner leurs enfants a été critiquée et instrumentalisée. Pourtant, la loi est claire.”
Atteintes à la laïcité à l’école : l’impossible chiffrage sur le terrain
“Le ministre de l’Éducation tient mardi un séminaire sur les atteintes à la laïcité à l’école. Ce phénomène, qui cristallise les tensions depuis plus de 30 ans, est cependant quasiment impossible à quantifier.”
Réforme du lycée
"Tout le monde travaille sur informatique" : des lycéens racontent pourquoi ils ont choisi la nouvelle spécialité dédiée au numérique
“Depuis la rentrée, une nouvelle spécialité appelée "Numérique et sciences informatiques" est enseignée aux futurs bacheliers dans les lycées. franceinfo a suivi un cours.”
Réforme du bac : les lycées manquent de profs pour enseigner l’informatique
“La spécialité « numérique et sciences informatiques » fait partie des 11 matières proposées en plus du tronc commun en classe de première dans le cadre de la réforme du lycée, qui met fin aux traditionnelles séries L, ES et S. Mais elle n’est pas enseignée partout, faute de profs et d’équipements.”
Elèves inconnus, profs principaux perdus, conseils de classe menacés : sur le terrain, les angles morts de la réforme du lycée Par Anthony Cortes
“Avec la mise en place de la réforme du lycée instituant des enseignements à la carte, le travail des professeurs principaux est sensiblement perturbé. L’éclatement des classes, l’individualisation des parcours et la multiplication du nombre de profs intervenant dans chaque classe menace même le principe des conseils de classe.”
Réforme du bac : installation des « comités de suivi » promis par Blanquer
“Promis à la rentrée par le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, les « comités de suivi » de la réforme du bac ont été officiellement installés mardi, avec l’objectif de procéder à d’éventuels « ajustements » en fonction des difficultés sur le terrain. Contestée par un certain nombre d’enseignants, cette réforme avait en effet provoqué en juin une grève inédite des correcteurs du bac. Dans un esprit d’apaisement, le ministre a annoncé à la rentrée la mise en place de ces comités de suivi pour la réforme du bac général et technologique d’une part, et la réforme de la voie professionnelle d’autre part.”
Supérieur
Architecture : quelles formations pour quels débouchés ?Christine Piedalu
“Ouvert à tous les profils d’étudiants et pas seulement aux matheux, le métier d’architecte est aussi créatif que technique.”
« Des blagues crues au quotidien » : en école d’ingénieurs, la lassitude des étudiantes Par Cécile Peltier
“Bien qu’elles soient plus nombreuses qu’il y dix ans, les filles restent minoritaires dans les écoles d’ingénieurs. Dans cet univers, les remarques sexistes ou sexuelles des garçons, sous couvert d’humour, sont moins tolérées que jadis.”
PROPOSITION DE LOI relative à la généralisation de l’enseignement des enjeux liés à la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et aux changements climatiques dans le cadre des limites planétaires,
"À l’heure où la jeunesse se mobilise pour le climat, la présente proposition de loi entend traduire sur le plan législatif la volonté, exprimée tant par les étudiants du Manifeste étudiant pour un réveil écologique que par l’appel des enseignants et directeurs d’établissement, que l’enseignement supérieur prépare tous les étudiants aux enjeux vitaux du XXIème siècle.
L’urgence climatique et écologique impose en effet, selon les rapports scientifiques du GIEC et de l’IPBES, des changements rapides et profonds de notre modèle de civilisation.”
Des formations pour sensibiliser les étudiants aux risques de l’« alcoolisation massive » Par Gabrielle Danis • Louis Heidsieck
“Dix jours après la mort d’un étudiant lors d’un week-end d’intégration, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a annoncé vouloir créer des formations pour prévenir des risques liés aux évènements festifs et la consommation d’alcool.”
Géraldine Duboz (sur une récolte de Bernard Desclaux)
Revue de presse du jeudi 26 septembre 2019
Au delà d'une triste nouvelle, la laïcité fait de nouveau parler d'elle, de même que la réforme du lycée. Plusieurs infos sur l'enseignement supérieur. La directrice morte dans une école av...
https://www.cahiers-pedagogiques.com/Revue-de-presse-du-jeudi-26-septembre-2019
Education Nationale: quand le travail tue...
Avec 39 cas pour 100 000, le taux de suicide est 2,4 fois plus élevé parmi les enseignants que pour la moyenne des salariés. Mais l'Education Nationale se tait sur ce phénomène... Christine Renon s'est suicidée le lundi dernier dans l'école maternelle dont elle était la directrice. Et les lettres qu'elle a envoyées laissent peu d'ambiguïtés sur ce qui a suscité son geste fatal...
C'est une lettre qui a fuité. L'une des quinze que Christine Renon, directrice de l'école maternelle Méhul de Pantin, a envoyées avant de se suicider sur son lieu de travail, lundi dernier, le 23 Septembre, trois semaines après la rentrée.
Et il est déchirant de lire ses derniers mots : « Je remercie l'Institution de ne pas salir mon nom », après qu'elle a remercié quelques lignes plus haut, les « parents d'élèves élus », les « parents en général », ses « collègues directeurs », ses collègues « pour leur travail avec leur classe ( « et bravo, les nouveaux arrivants ! », ajoute-t-elle), les "enfants qui ont fréquenté et fréquentent encore l'école », « les animateurs »...
Car c'est bien "l'Institution" que la directrice met en cause, celle dans le « soutien » de laquelle elle dit ne pas avoir confiance pas plus que dans la « la protection qu'[elle]devrait [...] apporter » aux enseignants, celle qui la laisse seule face à des situations ingérables. Et le souvenir de Jean Wuillot, qui s'est suicidé en Mars dernier, ne peut que se raviver dans l'esprit des enseignants : il savait que, y compris face à des accusations infondées, l' « Institution » lui demanderait d'abord de rendre raison – coupable d'abord, acquitté peut-être... Et se ravivera aussi le souvenir de Jean-Pascal Vernet, qui s'est suicidé en Mai, recevant l'annonce de sa suspension « à titre conservatoire » - et pour lequel l'Inspection Académique reconnaîtra une erreur de « copié/collé » concernant une mise en examen qui n'existait pas....
Christine Renon le souligne clairement : « L'idée est de ne pas faire de vague et de sacrifier les naufragés dans la tempête. Pourvu que la presse ne s'en mêle pas ! ».
La naufragée a été sacrifiée...
(...)
Pascale Fourier
Suite et fin en cliquant ci-dessous
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Education Nationale: quand le travail tue
Avec 39 cas pour 100 000, le taux de suicide est 2,4 fois plus élevé parmi les enseignants que pour la moyenne des salariés. Mais l'Education Nationale se tait sur ce phénomène... Christine Re...
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Revue de Presse Education... Laïcité — Education — Orientation — Supérieur — Ressources...
Une actualité qui s’étoffe et qui commence par un belle polémique !
Laïcité
Jean-Michel Blanquer juge "regrettable" une campagne de la FCPE avec une femme voilée
“La diffusion récente d’une affiche de campagne de la FCPE défendant le droit pour des femmes voilées de faire des sorties scolaires est au coeur des polémiques. Interrogé à ce sujet sur RMC-BFMTV ce mardi, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a jugé cette campagne "regrettable", la qualifiant même "d’erreur", s’attirant au passage les critiques de la première fédération de parents d’élèves.”
Laïcité : JM Blanquer en mode fermeture
“Pas de colibris le 24 septembre pour le séminaire des coordinateurs des équipes académiques "valeurs de la République". Quelques jours après le discours d’E. Macron sur l’immigration, JM Blanquer s’est mis dans le ton et a présenté une vision raccourcie de la laïcité, uniquement axée sur les "problèmes" rencontrés par les équipes académiques et leur répression. Mais il a surtout pointé du doigt la FCPE. A 15 jours des élections des parents d’élèves, le ministre de l’éducation nationale a dénoncé la FCPE comme antirépublicaine et trahissant la laïcité. La FCPE, qui va porter plainte contre un membre du "conseil des sages" créé par JM Blanquer, répond en invitant le ministre à regarder du coté de l’Alsace... L’association aurait pu ajouter la loi Blanquer et son financement des maternelles catholiques…”
"J’aurais aimé une présence plus forte" : un enseignant pointe les manquements du dispositif gouvernemental pour la laïcité
“Le ministre de l’Éducation nationale doit dévoiler mardi le nombre d’atteintes à la laïcité constatées dans les établissements scolaires depuis le début de l’année.”
Education nationale : Blanquer rapporte 900 atteintes à la laïcité dont 37% en école primaire Par Louis Nadau
“Sur les 900 signalements d’atteintes à la laïcité recensés entre avril et juillet 2019, 44% concernent les collèges, 19% les lycées et 37% les écoles primaires, a détaillé ce mardi 24 septembre le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, sur BFMTV.”
Mères accompagnatrices voilées : M. Blanquer s’oppose à la principale fédération de parents d’élèves Par Mattea Battaglia
“Après la publication d’une affiche de campagne sur ce sujet sensible, le ministre de l’éducation nationale et la FCPE s’accusent mutuellement d’une « erreur ».”
Education
Sciences : Des résultats stables à l’école selon l’enquête Cèdre
“"En fin d’école primaire, le niveau des acquis des élèves en sciences est stable depuis onze ans. En revanche, la répartition des écoliers dans les groupes de niveaux évolue. Les groupes intermédiaires sont davantage représentés, ce qui traduit une homogénéisation générale du niveau des élèves", écrit la Depp qui publie les résultats de l’enquête Cèdre menée en 2018 en CM2 et les compare avec les enquêtes de 2007 et 2013. Des résultats rassurants après les mauvais scores obtenus parla France dans l’enquête internationale Timms de 2015.”
Échec scolaire : "Mes notes ont augmenté, c’est un miracle", raconte une collégienne qui suit un programme de mentorat
“L’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) organise mercredi 25 septembre la 12e journée du refus de l’échec scolaire, en partenariat avec franceinfo.”
« La revalorisation de l’enseignement professionnel est un éternel recommencement » Tribune de Vincent Troger, Maître de conférence en sciences de l’éducation
“Les réformes de l’enseignement professionnel se suivent et se ressemblent parce qu’elles « ne s’inscrivent dans aucun projet politique clairement formulé » selon le maître de conférences en sciences de l’éducation Vincent Troger.”
Le mentorat, une arme contre l’échec scolaire
“Selon une étude inédite de l’Afev que nous dévoilons, le mentorat assuré par des étudiants aide les enfants à la fois à améliorer leurs résultats scolaires, mais aussi à gagner une plus grande confiance en eux.”
Orientation
Quel avenir pour les conseillers d’orientation ? Tribune de Bernard Desclaux, Ancien directeur de Centre d’information et d’orientation (CIO) et blogueur
“La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel adoptée en 2018 fait des conseillers d’orientation des acteurs « parmi d’autres » de l’orientation des élèves, explique Bernard Desclaux, ancien directeur de centre d’information et d’orientation, dans une tribune au « Monde ».”
Étudiants. L’intelligence artificielle au secours de l’orientation sur Le Télégramme mais pour abonnés
« Sélection / Orientation scolaire » Annonce d’une Soirée-débats présidée par Antoine Prost et organisé par l’association des Amis de Jean Zay. Avec Jérôme Krop & Jérôme Martin. 18h - 20h. Le jeudi 10 octobre 2019 au Lycée Montaigne, 17 rue Auguste Comte, Paris 6ème
“Enjeu central du système scolaire, l’orientation connaît des transformations profondes que nous nous proposons d’éclairer à partir de trois questions. La première est celle de la définition de l’orientation et des usages qui en sont faits. Que recouvre exactement cette notion ? La seconde question est politique, en lien avec les finalités de l’orientation. Est-elle au service des individus, des entreprises et/ou de l’Etat ? Enfin, une troisième question porte sur les agents et les pratiques. Quelle(s) mise(s) en œuvre de l’orientation ? S’agit-il de procédures, d’éducation ou de pédagogie. C’est à l’ensemble de ces questions, auxquelles il est difficile de donner des réponses définitives, qu’il s’agit de réfléchir au cours de cette soirée débats.”
Loi ORE : comment les professeurs aident des lycéens à mieux s’orienter par Pauline Bluteau
“Présentée en octobre 2017 et en vigueur depuis mars 2018, la loi ORE est censée assurer la réussite des étudiants en les accompagnant dès le lycée dans leur orientation. Nouvelles méthodes, nouvel outil, les enseignants étaient en première ligne dans l’application de la réforme et notamment de Parcoursup. Deux ans après, EducPros fait un premier bilan.
Supérieur
Rentrée universitaire : ce qui va changer en 2020 Par Wally Bordas
“En fin de semaine dernière en conférence de presse, Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, a annoncé un certain nombre de nouveautés pour la nouvelle rentrée universitaire en cours.”
Les fonds d’investissement privés, avenir des écoles de commerce ? par Dahvia Ouadia
“Le cabinet Xerfi-Précepta publie une étude sur les stratégies des groupes privés d’enseignement supérieur. La présence de fonds d’investissement privés dans le secteur des business schools n’est pas nouvelle. Le mouvement, amorcé il y a quelques années, s’amplifie avec notamment le rachat emblématique d’EM Lyon par Qualium Investissement.”
Ressources
Réforme du bac, lycée, métiers, orientation… La rédaction répond à vos questions par Thibaut Cojean
“Depuis la rentrée, vous êtes nombreux à interagir avec la rédaction de l’Étudiant sur les réseaux sociaux. Nous avons collecté ci-dessous les questions les plus fréquemment posées sur nos réseaux pour vous apporter des éléments de réponses.”
Ressources éducatives libres, facteurs d’innovation pédagogique
“En effet, l’erreur nourrit le processus d’innovation qui est à la fois complexe et dynamique. Sa complexité réside dans la création du désordre que subit le contexte innové, car ce qui peut être innovant dans un environnement peut ne pas l’être dans un autre. Sa dynamique est conçue dans le désir d’amélioration et de progrès d’une situation donnée afin de rendre plus efficace les pratiques anciennes. Cerner le concept d’innovation n’est pas une affaire facile. Mais au moins il faut savoir qu’il est lié à l’action, c’est un processus bien plus qu’un produit (Cros, 1996).”
Bernard Desclaux
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Revue de presse du mercredi 25 septembre 2019
Une actualité qui s'étoffe et qui commence par un belle polémique ! Étudiants. L'intelligence artificielle au secours de l'orientation sur Le Télégramme mais pour abonnés Bernard Desclaux N...
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1/03/2017 - 16 engagements pour simplifier les tâches des directeurs d'école. (Reprenons ce travail)
16 engagements pour simplifier les tâches des directeurs d'école
Communiqué de presse - 01/03/2017
Les directeurs d’école assurent des missions essentielles au bon fonctionnement de l’école, à l’accueil des élèves, aux relations avec les parents et à l’animation de l’équipe pédagogique. Ils sont aussi au cœur de la mise en œuvre de la priorité donnée au premier degré pour mieux faire réussir les élèves.
Le métier de directeur d’école a fait l’objet depuis 2013 d’avancées majeures. Leur régime de décharge d’enseignement a été rénové pour leur permettre de consacrer davantage de temps à leur fonction. Le volume de la décharge de rentrée scolaire des directeurs d’écoles de deux classes et trois classes est passé de deux jours à dix jours, soit une journée par mois. Une nouvelle décharge, d’un tiers de temps, a été créée pour les directeurs d’écoles de huit et neuf classes qui ne disposaient que d’un quart de décharge.
La formation de tous les directeurs a été renforcée de trois jours. Un tutorat des directeurs d’école nouvellement nommés par des directeurs expérimentés et volontaires a été mis en place.
Sur le plan financier, le régime indemnitaire a été revu et augmenté. L’accès à la hors classe est accéléré et les directeurs d’école sont éligibles à la nouvelle classe exceptionnelle.
Le référentiel métier publié en décembre 2014 actualise la définition de leurs tâches et de leurs responsabilités. Toutefois, de nombreuses tâches administratives, notamment la multiplication des enquêtes, viennent encore alourdir le travail des directeurs d’école et les détournent ainsi de leur mission première d’animation pédagogique et d’organisation de l’école. Plus de 15 000 contrats aidés étaient déjà mobilisés pour apporter une aide administrative aux directeurs d’école. Pour alléger plus encore leurs tâches, en simplifiant et en supprimant un certain nombre d’entre elles, un travail associant les directeurs d’école a été entamé en 2014 et a abouti aujourd’hui à présenter les "16 engagements pour l’amélioration de l’exercice du métier de directeur d’école".
Concrètement, ces 16 engagements sont regroupés en six axes (écoute des besoins des directeurs d’école et pilotage de la simplification de leurs tâches administratives, qualité de vie au travail, allègement et simplification des sollicitations, pilotage de la circulation de l’information, outils numériques nationaux, formation et accompagnement).
Ces engagements vont désormais être opérationnalisés dans les académies et des départements qui vont devoir simplifier les tâches des directeurs d’école.
Lire aussi:
https://cache.media.education.gouv.fr/file/03_-_mars/66/4/16_engagements_metier_directeur_d_ecole_724664.pdf
Coup de coeur... Paul Auster...
Pour autant que je sache, il n’y eut aucune modification abrupte ou radicale dans le comportement de Sachs. Son emploi du temps restait dominé par la même bousculade d’obligations excessives et de délais rigoureux et, sitôt dépassé l’épisode hollywoodien, il s’était remis à produire plus que jamais, sinon davantage. Articles, essais et commentaires critiques coulaient de sa plume à une cadence vertigineuse, et on pourrait soutenir, je suppose, que bien loin de se sentir désorienté, il fonçait de l’avant à toute pompe. Si je conteste ce portrait optimiste du Sachs de ces années-là, c’est seulement parce que je sais ce qu’il lui est arrivé ensuite. D’énormes transformations se sont produites en lui et, s’il est assez facile de mettre le doigt sur l’instant où elles ont commencé à se manifester -de se focaliser sur la nuit de son accident, de rendre cet événement bizarre responsable de tout-, je ne crois pas à la justesse d’une telle explication. Peut-on se métamorphoser en une nuit? Un homme peut-il s’endormir avec une personnalité et se réveiller avec une autre?
Paul Auster - Léviathan
"Greta Thunberg a entièrement raison et ses détracteurs sont un paquet de vieux cons"...
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Illustration via
Les chroniqueurs et éditorialistes français après le discours de Greta Thunberg à l'ONU et après que celle-ci a porté plainte contre la France (entre autres) ont déversé leur haine.
Allons-y, c'est parti!
"Tous les enfants ont du génie et une conscience écologique, sauf Greta Thunberg" - Jérôme Béglé, directeur adjoint de la rédaction du Point
"Une jeune femme fanatisée"- Pascal Praud, éditorialiste Cnews
"À quoi ça sert d'aller chouiner devant les caméras du monde entier ?" - Le même
"les jeunesses hitlériennes" et "les jeunesses maoïstes"; "Cette jeune femme est porteuse d'une idéologie d'essence totalitaire"- Ivan Rioufol/Le Figaro
"À l'ONU, il n'y a que les tyrans qui se font remarquer, Khrouchtchev, Castro, Kadhafi. Et là, on a un tyran de 16 ans. Mais en général les tyrans de 16 ans sont plus sincères dans l'indignation" - Vincent Hervouet/LCI
"vestale fiévreuse" - Le même
"Le changement climatique, c'est un problème technique, avec des solutions techniques, qu'une jeune fille de 16 ans ne peut pas avoir" - François Lenglet/LCI
" Elle n'apporte pas vraiment de solutions concrètes (...) ça ne fait pas avancer le débat" - Christophe Barbier/BFMTv
(Au passage, rappelons à Christophe Barbier que Greta Thunberg n'a jamais prétendu apporter de solutions puisque celles-ci sont déjà connues. La jeune activiste suédoise se contente à juste titre de rappeler aux gouvernants qu'ils ont été élus pour faire appliquer ces solutions.)
"La tyrannie de l'émotion" - Christophe Barbier/Encore!
"Elle se ridiculise"- François Lenglet/Encore!
"Aller à la tribune de l'ONU et pleurer, c'est un peu stupide. Dans la vie publique, on ne pleure pas. Et puis porter plainte, c'est ridicule" - François Lenglet/Très en verve
"Cette femme me fait peur" - Alexis Brezet/Le Figaro
"créature totalement construite par les médias et par ses parents". "Un discours indécent" - Pascal Bruckner/sur LCI
une "enfant hystérique et impérieuse" - Gilles-William Goldnadel/sur LCI
Tous des hommes...
A tous ces ronchons qui n'ont toujours pas compris que la planète avait besoin de lanceurs d'alerte face à des dirigeants inactifs, tenus par les lobbies productivistes et ne comprenant que le rapport de force, Yann-Arthus Bertrand a parfaitement répondu:
Greta Thunberg "a entièrement raison" et ses détracteurs sont "un paquet de vieux cons"
Christophe Chartreux. Merci à Samuel Gontier/Télérama pour le repérage des diverses déclarations.
Blanquer joue (encore) les apprentis sorciers avec la laïcité...
EXTRAITS
Jean-Michel Blanquer est un ministre de l’éducation nationale très investi dans sa fonction. Il trouve même le temps de s’occuper des affiches pour les élections des représentants des parents d’élèves qui auront lieu les 11 et 12 octobre prochains. L’une des affiches du kit distribué aux différentes fédérations par la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) lui déplaît grandement. Son tort ? Mettre en scène une mère qui porte le voile et s’exclame avec un large sourire : « Oui, je vais en sortie scolaire, et alors ? », avec un sous-titre inscrit plus bas : « La laïcité, c’est accueillir à l’école tous les parents sans exception. »
Interrogé sur cette campagne par RMC-BFM TV le 24 septembre, le ministre de l'éducation nationale Jean-Michel Blanquer l’a qualifiée de « regrettable » et même « d'erreur ». Accusant la FCPE de « flatter le communautarisme » pour des raisons électoralistes, Jean-Michel Blanquer a considéré que la fédération piétinait son héritage : « Il faut avoir le sens de l'Histoire, cette fédération de parents d'élèves a été fondée sur la laïcité et les valeurs de la République donc c'est extrêmement paradoxal, je pense que c'est une erreur de leur part, j'espère qu'ils vont la corriger », a-t-il estimé. Comme si la fédération de parents d’élèves allait à l’encontre de l’une et des autres.
(…)
Une polémique récurrente
Cette séquence où un enseignant respectable se vautre dans l’islamophobie la plus crue sous couvert d’humour aurait dû rester dans l’entre-soi et la boue des réseaux sociaux. Elle n’aurait même aucun intérêt si Laurent Bouvet n’était pas par ailleurs membre du Conseil des sages de la laïcité de Jean-Michel Blanquer.
La principale fédération de parents d’élèves a décidé de ne rien laisser passer. Elle a organisé en catastrophe une conférence de presse ce jour. Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE, s’est agacé : « Soit notre affiche est illégale, et il faut l’interdire, soit elle est légale et le ministre n’a pas à se prononcer dessus. » Pour lui, le ministre a ainsi fait passer des consignes de vote contre la fédération, ce qui n’est pas acceptable à ses yeux. Il a aussi annoncé que la fédération allait porter plainte contre Laurent Bouvet pour « incitation à la haine religieuse ».
Rodrigo Arenas a longuement plaidé en faveur d’une « école incluante (sic) ». « Ces mamans sont parents d’élèves. Elles sont sympas quand elles ramènent les gâteaux du ramadan à l’école, mais elles ne peuvent pas accompagner les enfants en sortie scolaire ! », déplore-t-il.
« Certains enfants ne pourraient pas aller au musée si des mères portant le voile n’accompagnaient pas les sorties » dans des zones à la mixité sociale absente par exemple. Pour Rodrigo Arenas, cette exclusion se fait au nom d’une « déformation, une vision parcellaire de la laïcité ».
Les propos du ministre font craindre à Rodrigo Arenas « que l’idée sortie par la porte [ne] revienne par la fenêtre ». Il fait allusion à la loi dite pour une école de la confiance portée par Jean-Michel Blanquer. En mai, un amendement LR, adopté au Sénat puis retoqué en commission mixte paritaire, préconisait une interdiction de l’accompagnement des sorties scolaires par les mères voilées.
Alors même qu’Emmanuel Macron ne diverge pas de sa ligne sur la laïcité, à savoir s’en tenir à la loi de 1905. Le président de la République a toujours rappelé ne pas vouloir interdire aux mères voilées d’accompagner leurs enfants en sortie scolaire.
Ce sujet, mineur au regard des problèmes auxquels doit faire face l’éducation nationale, a monopolisé des heures de débat depuis des années. Tout a commencé en mars 2012, lorsque Luc Chatel, alors ministre de l’éducation, publie une circulaire empêchant les parents qui manifesteraient « par leur tenue ou leurs propos, leurs convictions religieuses, politiques ou philosophiques » d’accompagner les élèves en sortie scolaire. À l’époque, le numéro 2 du ministère, le directeur général de l’enseignement scolaire, s’appelait Jean-Michel Blanquer.
(…)
Le ministère a aussi rendu publique une version actualisée du vade-mecum intitulé La laïcité à l’école, élaboré par le Conseil des sages de la laïcité. La fiche sur les accompagnatrices en sortie scolaire est claire. Aucune interdiction pour elles d’encadrer leurs enfants n’y est formulée. Jean-Michel Blanquer aurait dû lire son propre guide avec plus d’attention pour éviter de lancer une nouvelle polémique inutile.
(…)
Il faut dire que le ministre n’est pas avare en dispositifs censés démontrer que le gouvernement s’attelle à lutter contre les dérives religieuses de tout ordre et à préserver la laïcité et les valeurs de la République.
Ce 24 septembre, le ministre a fait l’ouverture du séminaire des équipes académiques « Valeurs de la République ». Jean-Michel Blanquer a présenté les derniers chiffres des remontées de ces équipes : 900 cas d’« atteintes à la laïcité » ont été signalés entre avril et juillet 2019. Entre septembre et novembre 2018, environ 800 cas avaient été recensés.
Des chiffres faibles au regard du nombre d’établissements et d’élèves ; surtout, il est impossible de savoir ce qui se cache exactement derrière ces « atteintes », comme le soulignait ici Libération. Les « soupçons de prosélytisme » laissent perplexe, par exemple. Quant à la frontière entre ce qui relève d'atteinte à la laïcité et ce qui concerne des violences scolaires, elle est ténue, comme le rappelle Europe 1.
Parmi les actes signalés, le ministre a évoqué pêle-mêle : « Le refus de se rendre à la piscine, certaines tenues vestimentaires, le refus de la part de jeunes hommes de serrer la main de jeunes filles, le refus de chanter, ou des demandes de faire la prière pendant une sortie scolaire… »
Le ministère a aussi rendu publique une version actualisée du vade-mecum intitulé La laïcité à l’école, élaboré par le Conseil des sages de la laïcité. La fiche sur les accompagnatrices en sortie scolaire est claire. Aucune interdiction pour elles d’encadrer leurs enfants n’y est formulée. Jean-Michel Blanquer aurait dû lire son propre guide avec plus d’attention pour éviter de lancer une nouvelle polémique inutile.
Faïza Zerouala
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Classes populaires et migrants, fausse opposition et débat vicié...
Avec le Président, encore une fois, l’immigration pose «problème». Les difficultés, dans les quartiers populaires, ce ne sont pas les populations venues d’ailleurs, ce sont les conditions de vie et le sentiment de relégation permanent que subissent leurs habitants. Il serait temps de passer aux choses sérieuses et de se donner les moyens de bien les accueillir.
Tribune. Le 16 septembre, s’invitant au pot de rentrée des parlementaires de son camp, Emmanuel Macron a prévenu ses troupes qu’il comptait désormais «regarder en face» le sujet de l’immigration (débattu le 30 septembre à l’Assemblée nationale, le 2 octobre au Sénat). Puis il a ajouté en substance ceci : «Les bourgeois n’ont pas de problèmes avec [elle] : ils ne la croisent pas. Ce sont les classes populaires qui vivent avec.» Textuellement, vivre avec l’immigration, avec des immigrés, serait donc un problème. Les commentaires ont, dans les jours qui ont suivi, souvent fait le lien avec les propos décomplexés de Nicolas Sarkozy. En réalité, ces deux présidents de la République empruntent un sillon largement creusé depuis quarante ans et les premières poussées du Front national aux européennes de 1984. Bien avant eux, Jacques Chirac parlait en juin 1991 du bruit et de l’odeur des immigrés. Aucun de ces trois-là n’a jamais vécu dans un quartier populaire - et quand bien même d’ailleurs, cela n’autorise personne à parler au nom de l’ensemble d’une «classe populaire» fantasmée.
Il se trouve que j’ai grandi, passé toute mon enfance dans des quartiers très populaires, des cités de la banlieue parisienne que l’on qualifiait alors de «cités-dortoirs» ou de «clapiers». Parmi nos voisins, ceux qui étaient français depuis plus de deux générations - comme ma famille, d’origine italienne mais au-delà de mon grand-père - étaient très largement minoritaires. La plupart des habitants des tours et des barres venaient d’Algérie et du Mali. Est-ce que nous vivions cela comme «un problème» ? A vrai dire, je ne m’étais jamais posé la question avant d’entendre des élus en parler. J’étais heureux, nous étions heureux, je crois, de vivre là. Mes parents étaient entrés un peu racistes dans leur première cité HLM, ils ne l’étaient plus en repartant. Ce qui posait «problème», c’étaient les conditions de logement, la mauvaise insonorisation, les volets qui tombaient en panne et que l’office HLM public ne voulait jamais réparer ; c’étaient les conditions de transport qui nous maintenaient loin de la ville et nos parents du travail. Mes copains étaient très logiquement d’origine algérienne, malienne, française. Nous ne nous en rendions pas réellement compte, ou alors au moment des vacances - je les enviais un peu lorsqu’ils partaient au bled, le soir tombé, dans des voitures aux toits chargés. Vivre «avec l’immigration» n’était pas un problème.
Oui mais c’était un autre temps, celui du plein-emploi, des Trente Glorieuses, immigrés et cités n’étaient pas encore un problème. Plus précisément, je pense qu’ils n’étaient pas encore perçus par une partie de la classe politique, et du pays, comme tel. A dire vrai, ils étaient invisibles. Tant qu’ils n’inquiètent pas les centres-villes, les quartiers populaires n’intéressent jamais personne - ce qui parfois rend l’émeute inéluctable, lorsqu’il faut secouer, faire peur, pour être pris en compte.
Plus tard, au milieu des années 90, alors que le chômage de masse était tombé sur ces quartiers, que des émeutes secouaient très régulièrement les cités, je suis retourné vivre dans l’une d’elles parce que j’étais déjà père de famille et encore étudiant, puis jeune journaliste. Le préfet de l’Essonne, département où je commençais à travailler pour Libération, s’est d’ailleurs étonné un jour qu’un journaliste habite dans ce qu’il pensait être l’un des pires quartiers de son département. J’y ai passé, nous y avons passé des années heureuses. J’ai retrouvé avec plaisir la vie particulière, les liens sociaux plus intenses, les solidarités de la cité. Les enfants ont regretté notre départ, comme j’avais regretté quinze ans plus tôt de quitter ma cité.
Tout n’était pas rose pour autant. Pour tout dire, il est souvent plus fatigant de vivre dans une cité qu’à la campagne ou dans un quartier calme de centre-ville. Mais ce ne sont pas les étrangers, les immigrés, l’autre, qui fatiguent. Du moins pas en tant qu’immigrés. Pas plus qu’un jeune Français ne m’a jamais fatigué en tant que jeune Français. Ce qui fatigue dans les cités, c’est le bruit des scooters le soir, lorsqu’ils tournent en boucle, dans des quartiers où tout résonne et où la police entre rarement. Ce qui fatigue, c’est le contrôle social imposé par les réseaux de vente de drogue, ou par tous ceux, virils, qui tiennent le pavé ou les murs. Ce qui fatigue, ce sont les ruptures de charge dans les transports, le manque d’emploi, l’ennui, la malnutrition, le sentiment de relégation. On se trompe toujours de frontière. Ce qui doit faire distinction, c’est la loi. De quel côté se trouve le citoyen, français ou étranger ? Dans la légalité ou dans l’illégalité, qu’il soit natif d’ici ou immigré. Ce n’est pas qu’une question morale de rétablir ainsi ce qui nous distingue les uns des autres, dans les quartiers populaires comme ailleurs. C’est une question très pragmatique aussi. A se tromper de frontière constamment, à confondre, consciemment ou non, immigration et délinquance (ou plus largement tout ce qui pose «problème»), on se prive d’alliés précieux. Ceux qui vivent dans les quartiers populaires sont très majoritairement ceux qui n’ont pas les moyens de vivre ailleurs. Les loyers modérés des cités enclavées, ainsi que les politiques implicites de logement, font que les quartiers les plus populaires sont généralement peuplés d’immigrés - qui majoritairement fatiguent, eux aussi, du bruit, du contrôle social hors-la-loi et de tous les problèmes que l’on voudrait leur faire porter. Continuer d’opposer immigrés et français, au lieu d’opposer hors-la-loi et dans la loi, c’est se priver d’entraîner l’ensemble des citoyens de ce pays, y compris ceux issus de l’immigration, dans la mobilisation nécessaire contre tout ce qui nuit aux conditions d’existence, de vivre ensemble, dans les cités comme ailleurs.
Emmanuel Macron se trompe, comme Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy avant lui, de frontière (je me demande d’ailleurs souvent par quels biais, quels filtres on leur rapporte ce que les habitants des quartiers populaires sont censés penser). Quelles traces leurs propos réitérés laissent-ils dans ces cités, au bout de trente ans ? Comment s’étonner de l’attitude parfois «sécessionniste», selon les mots de Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur reparti tenter de conserver sa ville après avoir laissé une loi qui résume assez bien toute son action locale et nationale vis-à-vis des étrangers : leur mener la vie dure, les écœurer pour les dissuader de venir ou de rester. Lorsque je travaillais sur les mécanismes d’émeutes urbaines pour Libération, j’avais souvent le sentiment que le rejet des centres-villes, de ce pays, était une forme d’orgueil du rejeté, cachant parfois un désir profond d’intégration.
Depuis quarante ans (mais cela s’était déjà produit dans le passé, avec d’autres vagues d’immigration, italiennes, polonaises), on monte les citoyens français et immigrés les uns contre les autres. Pratique ancienne qui permet au passage de masquer les abandons des pouvoirs et des services publics, sur ces territoires, dans ces cités. Une démocratie adulte, lucide, soucieuse de continuer de vivre ensemble, sans sécession, sans relégation ni stigmatisations (les unes entretenant soigneusement les autres) devrait enfin passer aux choses sérieuses. Faciliter, travailler sur l’intégration si l’on doit accueillir plus. Se donner les moyens pour cela, et donner des clés à ceux qui arrivent ainsi que l’envie d’appartenir à une communauté, à un destin national éventuellement. En s’y sentant pleinement partie et responsable, et non régulièrement stigmatisé.
Olivier Bertrand journaliste et auteur des «Imprudents» (le Seuil)
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Classes populaires et migrants, fausse opposition et débat vicié
Avec le Président, encore une fois, l'immigration pose "problème". Les difficultés, dans les quartiers populaires, ce ne sont pas les populations venues d'ailleurs, ce sont les conditions de vie et