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Vivement l'Ecole!

A propos du film "Alice et le maire", entretien entre Najat Vallaud-Belkacem et Nicolas Pariser - France Inter

29 Septembre 2019 , Rédigé par France Inter Publié dans #Cinéma, #Politique

Pourquoi ceux qui agissent ne pensent pas et pourquoi ceux qui pensent n'agissent pas ? C'est LA question qui traverse ce film sur le monde politique, et ils sont si rares en France, un regard passionné sur l'importance des idées.. Alice et le maire, le film réalisé par Nicolas Pariser sera en salles ce mercredi.

Un homme politique en panne d'idées, c'est le maire de Lyon, et face à lui une jeune femme qui va lui ré-apprendre les vertus de la pensée. C'est le pitch de ce film " Alice et le maire " de Nicolas Pariser, notre premier invité.

" Alice et le maire ", une talentueuse joute verbale entre deux grands acteurs, Fabrice Luchini et Anaïs Demoustier. Et comme ce film se situe à Lyon et que ce maire est un élu socialiste nous avons bien sûr pensé à elle pour le regarder et le commenter : Najat Vallaud-Belkacem, notre deuxième invitée, a fait ses premières armes politiques à Lyon, chargée de mission dans l'équipe de Gérard Collomb, puis conseillère générale et régionale Rhône-Alpes. Voilà pour Lyon. En ce qui concerne le Parti socialiste et la politique on connaît la suite jusqu'à son dernier poste, ministre de l'éducation. Bref, elle connaît la musique!

 

Les invités

Nicolas Pariser - Réalisateur

Najat Vallaud-Belkacem - Ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, et de la Recherche

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Telemann...

28 Septembre 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Doris Lessing...

28 Septembre 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Résultat de recherche d'images pour "doris lessing"

La nuit, je m'asseyais dans mon lit, et je jouais à ce que j'appelais "le jeu". D'abord je créais la pièce dans laquelle j'étais assise, objet par objet, en "nommant" chaque chose, le lit, la chaise, les rideaux, jusqu'à ce qu'elle soit entière dans mon esprit, puis je quittais la pièce pour créer la maison, puis je quittais la maison et, lentement, créais la rue, puis je m'élevais dans l'air et regardais Londres, l'immensité de Londres, mais en même temps, je gardais la chambre et la maison et la rue à l'esprit, et puis l'Angleterre, la forme de l'Angleterre dans la Grande-Bretagne, puis le petit groupe d'îles près du continent, et puis lentement, très lentement, je créais le monde, continent par continent, océan par océan (mais le but du jeu consistait à créer cette immensité tout en gardant à l'esprit ma chambre, la maison et la rue dans leur petitesse), jusqu'au moment où je pénétrais dans l'espace et contemplais le monde, tel un ballon éclairé par le soleil dans le ciel, qui tournait et roulait au-dessous de moi. Et comme j'avais atteint ce point, avec les étoiles autour de moi et la petite terre qui tournait au-dessous de moi, j'essayais d'imaginer en même temps une goutte d'eau grouillante de vie, ou une feuille verte. J'arrivais parfois à mes fins - une conscience simultanée de l'infiniment grand et de l'infiniment petit. Ou bien je me concentrais sur une seule créature, un petit poisson rouge dans un bassin, ou une fleur, ou une phalène, et j'essayais de créer, de "nommer" l'être de la fleur, de la phalène, du poisson, en créant lentement alentour la forêt, ou la mer, ou l'espace d'air et de nuit qui faisait ployer mes ailes. Et puis soudain je bondissais de l'infiniment petit vers l'espace.

Doris Lessing - Le carnet d'or

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La loi Blanquer : une révolution conservatrice ?

28 Septembre 2019 , Rédigé par La Vie des Idées Publié dans #Education

La loi Blanquer : une révolution conservatrice ?

EXTRAIT

Quelles sont les finalités réelles de “l’école de la confiance” que prône la loi Blanquer, élaborée hors de toute consultation des personnels de l’Éducation ? Selon P. Merle, cette loi obéit à une quadruple logique conservatrice.

Adoptée début juillet, la loi Blanquer, « Pour une école de la confiance », a pour objet de créer un consensus éducatif susceptible de mobiliser les principaux acteurs de l’institution scolaire. Cet objectif est difficile à atteindre, tant l’école est un lieu privilégié de polémiques récurrentes (Merle, 2019). De surcroît, les organisations professionnelles représentatives des personnels de l’éducation n’ont pas été consultées lors de l’élaboration de la loi. Celle-ci n’a également pas fait l’objet ni de débats ni de vote au Conseil Supérieur de l’Éducation en octobre 2018. En affichant un objectif non poursuivi lors de son élaboration, le titre de cette loi occulte ses finalités effectives. Celles-ci sont difficiles à définir, tant la loi est composée de dispositions législatives éparses dont la logique d’ensemble échappe. L’analyse des articles de loi les plus significatifs permet de dégager des logiques d’action cohérentes susceptibles de défendre la thèse d’une révolution conservatrice.

La scolarisation à trois ans : une mesure sociale ?

Nouveau dispositif législatif, l’instruction obligatoire à trois ans est présentée comme éminemment « sociale ». Le ministre considère aussi que cette disposition est « symbolique ». De fait, le taux de scolarisation à trois ans est déjà de 97,5 % et de 100 % à 4 ans (REFS, 2018, p. 21). 25 000 enfants sont concernés. Le symbole a toutefois un coût estimé à environ 100 millions d’euros par an. Dès lors que la scolarité est obligatoire dès trois ans, les communes et l’État vont devoir prendre en charge, outre les coûts salariaux de la scolarisation des 25 000 écoliers actuellement non scolarisés à trois ans, ceux liés à la scolarité pré-élémentaire déjà assurée par les écoles privées sous contrat généralement sans subvention (même si certaines communes ont pris l’initiative de participer aux coûts cette scolarisation).

Grâce à cette scolarisation à trois ans, les écoles privées, qui scolarisent principalement des enfants des catégories aisées largement épargnés par la difficulté scolaire, vont ainsi bénéficier de ressources supplémentaires estimées à environ 50 millions d’euros annuels. Il en est autrement des écoliers des catégories populaires scolarisés dans le réseau d’éducation prioritaire (MEN-DEPP, 2019), notamment en Seine-Saint-Denis, pour lesquels le gouvernement a renoncé, en 2019, au dédoublement des classes en CE1 des écoles en REP et REP+, compte tenu du coût d’une telle politique, lié notamment à des locaux scolaires insuffisants. Si l’objectif du gouvernement est « social », la dépense en faveur de ces classes de CE1 de la Seine-Saint-Denis n’était-elle pas plus prioritaire que celle engagée pour la scolarisation à trois ans ?

Lors de la discussion parlementaire sur l’instruction obligatoire à trois ans, la majorité présidentielle, en se conformant à la recommandation du ministre, n’a pas retenu un amendement relatif à l’obligation d’instruction de « chaque enfant, de tout sexe, français et étranger ». Cet amendement a été introduit pour réduire le refus de certains maires d’inscrire des enfants dont les familles n’ont pas d’adresse fixe (squats, camps, hôtels sociaux…). Souhaiter, pour une raison sociale, la scolarisation de tous les enfants dès trois ans et, de façon concomitante, ne pas apporter aux jeunes enfants les plus éloignés de l’école les mêmes droits et chances de réussite montre que la loi est effectivement symbolique.

Si cette disposition législative n’a de social que le nom, elle a toutefois des implications scolaires. La circulaire relative à la rentrée 2019 infléchit sensiblement les missions de l’école maternelle en introduisant des éléments de programme typiquement scolaire avec une insistance particulière « sur les connaissances en matière de phonologie, de syntaxe et de lexique » (Garnier, 2019). Cette primarisation de la maternelle se réalise au détriment des objectifs d’éducation et de socialisation spécifiquement nécessaires aux enfants les plus éloignés de la culture scolaire

(…)

Pierre Merle

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Aller plus loin

• Angels B. (2019), Retour sur l’économie des dépenses publiques, Rapport d’information du Sénat, n° 441 (2007-2008).
• Becker G. (1964), Human Capital : A Theoretical and Empirical Analysis, with Special Reference to Education, Chicago, University of Chicago Press.
• Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques, 2018, L’organisation de la fonction d’évaluation du système éducatif, 1256, Assemblée nationale.
• Dares (2019), Rapport final d’évaluation de la Garantie Jeunes, 80 p.
• Dehaene S., 2019, « L’enjeu de l’école doit devenir une véritable cause nationale », Le Monde, 23 février.
• Dupont V., Lafontaine D. (2016), « Fréquenter des pairs très performants n’a pas que des vertus : impact de l’école ou de la classe fréquentée sur le concept de soi scolaire (le BFLPE) », Revue française de pédagogie, vol. 2, n° 195, p. 63‑86.
• Garnier P. (2019), Un tournant pour l’école maternelle, Le Café pédagogique, 19 mai.
• Goigoux R. (2019), Évaluations : Faire mentir les chiffres, en pédagogie aussi, Le Café pédagogique.
• Insee, Tableaux de l’économie française, 2018.
• Le Donne N. (2016), Les réformes de l’enseignement secondaire dans les pays développés, in Dubet F., Merle P., Réformer le collège, Paris, La Vie des Idées-Puf, p. 91-106.
• Ly Son-Thierry, Riegert Arnaud, Mixité sociale et scolaire et ségrégation inter- et intra-établissement dans les collèges et lycées français, 2016, CNESCO.
• Lelièvre C. (2019), « Avec un devoir de réserve pour les enseignants, c’est l’opinion publique qui est visée », Politis, 2019, n°1535.
• Miconnet N. (2019), Prévision des effectifs du second degré pour les années 2018 à 2023, Note d’information, 06.
MEN, Repères et références statistiques, 2018.
MEN-DEPP, [Évaluations repères 2018 de début de CP-https://cache.media.education.gouv.fr/file/2019/96/1/depp-ni-2019-19-13-Evaluations-reperes-2018-debut-CP-premiers-resultats_1114961.pdf], Note d’information, 2019, 13.
• Merle P. (2017a), La démocratisation de l’enseignement, Paris, La Découverte.
• Merle P. (2017b), « Les faux-semblants des filières d’excellence », La Vie des idées, 5 septembre.
• Merle P. (2019), Polémiques et fake news scolaires, Ed. Le Bord de l’Eau.
• Nique C. (1999), François Guizot. L’École au service du gouvernement des esprits, Hachette-éducation.
ONISEP (2018), Reviens te former : le droit au retour en formation,
• Prost A. (1968), Histoire de l’enseignement secondaire, Colin.
• Trésor Public, Classement de compétitivité de Davos : la France progresse, 2015.
• Zanten A. (2009), Choisir son école. Stratégies familiales et médiations locales, Puf.

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Revue de Presse... Suicide — Divers...

28 Septembre 2019 , Rédigé par Les Cahiers Pédagogiques Publié dans #Education, #Médias

Revue de Presse... Suicide — Divers...

L’actualité est figée autour du décès d’un ancien président de la République mais elle concerne également le suicide d’une directrice d’école.

Un suicide

A Pantin, émotion et colère après le suicide d’une directrice d’école maternelle
L’enseignante, retrouvée morte, lundi matin, dans son école, avait adressé une lettre aux autres directeurs de Pantin, ainsi qu’à la direction d’académie. Elle y évoque des conditions de travail dégradées.”
Sur le parvis de l’école maternelle Méhul, à Pantin (Seine-Saint-Denis), la foule est nombreuse et l’émotion palpable, jeudi 26 septembre. Plusieurs centaines de personnes sont venues, vers 18 heures, pour rendre hommage à la directrice de l’école, retrouvée morte lundi dans l’établissement. Assez vite, le recueillement fait place à la colère et les mots deviennent durs. « L’institution est responsable », tonne une militante syndicale au micro. « On aimerait que la mairie nous dise ce qu’elle compte faire au sujet des rythmes scolaires ! », enchaîne une enseignante, sous des applaudissements nourris. Nombreux sont ceux qui appellent à ce que la directrice ne soit « pas morte en vain ».”

Après Pantin : Que sait-on du mal-être enseignant ?
La rentrée des enseignants est marquée par plusieurs suicides ou tentatives de suicide suscitant une large émotion. Le geste et la parfaite dignité de la lettre de Christine Renon exigent des réponses institutionnelles. Mais que sait-on au juste du malaise enseignant ? Deux enquêtes épidémiologiques, l’une portée par la MGEN et l’autre par le ministère de l’Education nationale, donnent des évaluations différentes. Une sociologue, Anne Barrère, a beaucoup travaillé cette question. Une réalité ressort de ces trois travaux différents : l’institution peut beaucoup pour améliorer l’exercice du métier. La question du soutien de l’institution aux enseignants se dégage comme la principale problématique du mal-être.”

Silence, on meurt Par Laurence De Cock sur son Blog : Conseils de classe
« Elle était solaire, c’est ce qu’un ami qui la connaissait m’a dit ». Ce soir, dans la cour de l’école Méhul, là où Christine Renon s’est suicidée ce week-end, on se chuchote entre nous ce que l’on sait d’elle. Personnellement je ne savais rien du tout. Mais « solaire » on ne peut pas l’inventer. Et alors la question qui vrille l’estomac plus encore que le dégoût est assez évidente : Qu’est-ce qui est suffisamment puissant et froid pour parvenir à éteindre le soleil ?

Éducation. Le suicide de la directrice à Pantin accuse toute l’institution par Olivier Chartrain
La tristesse et la colère sont grandes dans la communauté éducative après le geste désespéré de Christine Renon. La directrice d’école maternelle, ne supportant plus son épuisement professionnel, a mis fin à ses jours.”

A l’école de Pantin : « Rien ne peut justifier l’épuisement de notre collègue » Par Faïza Zerouala (abonnés)
"De nombreux enseignants, des parents, des élus, des syndicalistes et des enfants se sont rassemblés ce jeudi 26 septembre, dans la soirée, à l’école Méhul de Pantin pour rendre hommage à la directrice Christine Renon, qui s’est suicidée sur son lieu de travail. Ils ont demandé à l’Éducation nationale « de prendre acte du geste désespéré » de celle qui était une figure du quartier."

Divers

Journées à rallonge, manque de transports : les conséquences de la réforme du lycée à Châteauroux Par Manon Klein, France Bleu Berry
La réforme du lycée, appliquée depuis la rentrée de septembre, a des conséquences sur les journées de certains lycéens castelroussins. En fonction des options choisies, certains voient leur journées allongées, et ont parfois bien du mal à trouver un moyen de transport pour rentrer chez eux.”

Quantifier les atteintes à la laïcité scolaire, mission impossible ? par Ismail Ferhat
Comment quantifier les atteintes à la laïcité scolaire ? À l’occasion du séminaire des référents laïcité de l’Éducation nationale, le 24 septembre 2019 autour du ministre Jean-Michel Blanquer, Ismail Ferhat, membre de l’Observatoire de l’éducation de la Fondation Jean-Jaurès, revient sur l’histoire et les méthodes du comptage des conflits liés à l’application du principe laïque dans les établissements scolaires.”

Formation continue : Un schéma directeur en soutien aux réformes
Ne cherchez pas : il n’y a rien dans le schéma directeur de la formation continue des personnels de l’éducation nationale qui réponde aux questions de harcèlement administratif, de maltraitance hiérarchique , d’accompagnement des personnels en souffrance. Le schéma directeur accompagne les réformes ministérielles.”

Journée de refus de l’échec scolaire L’accompagnement pour remédier à l’échec par Cécile Blanchard
"Mercredi 25 septembre avait lieu la 12e édition de la Journée de refus de l’échec scolaire organisée par l’AFEV, sur le thème de l’accompagnement, auquel l’association préfère désormais le terme de « mentorat ». L’occasion de révéler les résultats de l’enquête de Trajectoires-Réflex menée sur ce thème auprès de jeunes accompagnés par des étudiants bénévoles de l’AFEV."

L’enseignement mutuel, une « innovation » pédagogique au début du xixe siècle
Il s’agit ici de retracer l’apparition, le développement et la diffusion de l’enseignement mutuel au début du xixe siècle en Europe et au-delà. Fondé sur la co-instruction entre enfants, ce mode d’enseignement trouve son origine en Angleterre à la fin du xviiie siècle et se propage sur le continent européen dès 1814. L’Écossais Andrew Bell et l’Anglais Joseph Lancaster développent la mutual tuiton et le monitorial system afin de généraliser et massifier l’enseignement élémentaire. Il s’agit de réunir dans une même salle un seul maître et des enfants de tous âges et de tous niveaux et de les regrouper en fonction de leurs capacités. Par un système de commandements, des moniteurs sont désignés pour relayer à leurs camarades les connaissances à acquérir. Cette approche marque un vrai changement par rapport aux modes d’enseignement individuel et simultané pratiqués alors.”

Bernard Desclaux

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Education Nationale : quand le travail pousse au suicide...

28 Septembre 2019 , Rédigé par France Culture Publié dans #Education

Education Nationale : quand le travail pousse au suicide...

EXTRAIT

Lundi dernier, Christine Renon, directrice d'une école maternelle, s'est suicidée sur son lieu de travail à Pantin en Seine-Saint-Denis. Dans un courrier qu'elle a adressé à l'ensemble des directeurs d'établissement de sa ville, elle confiait son épuisement professionnel.

À 58 ans, la directrice de l’école maternelle Méhul, à Pantin (Seine-Saint-Denis), a mis fin à ses jours lundi 23 septembre. Son corps a été retrouvé avant l’arrivée des enfants, dans la grande nef de cette école. Avant sa mort, Christine Renon avait envoyé à son inspecteur d’académie et à tous les directeurs et toutes les directrices d’établissements scolaires de sa ville une lettre. "Aujourd’hui, samedi, je me suis réveillée épouvantablement fatiguée, épuisée après seulement trois semaines de rentrée", écrit-elle. C'est une professionnelle à bout qui se livre, interroge le système dans sa globalité et l'absence de réponse de sa hiérarchie. Louise Tourret, productrice de l'émission "Être et savoir", revient sur ce drame dans son émission du dimanche 29 septembre et a interrogé pour cela le sociologue Vincent de Gaulejac, spécialiste de la souffrance et du mal-être au travail.

Il tente une explication sur les raisons qui ont pu pousser cette directrice d'école à commettre ce geste désespéré.

Vincent de Gauléjac : Ce drame illustre la souffrance que vivent de nombreux agents des institutions publiques que ce soit dans l’éducation, à l’hôpital, dans la police, dans le travail social. En 2008, quand j’avais participé à "L’Appel des appels" avec Roland Gori, on insistait déjà sur la transversalité de ce phénomène. On se suicide dans toutes ces institutions que l'on "modernise" : France Télécom, la SNCF, la RATP, etc. Je me souviens du témoignage de Catherine Kokoszka qui était la directrice de l'antenne parisienne de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) qui avait écrit un texte en 2009 après sa tentative de suicide dans laquelle on retrouve presque mot pour mot les termes employés aujourd'hui par Christine Renon.

(…)

Louise Tourret

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Directrice d'école à Pantin : «Non, ce n'était pas une personne fragile. Ce n'est pas ça»...

28 Septembre 2019 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Directrice d'école à Pantin : «Non, ce n'était pas une personne fragile. Ce n'est pas ça»...

Christine Renon avait 58 ans et aimait son métier. Lors d'un rassemblement jeudi après son suicide, parents d'élèves et enseignants brossaient un portrait aux antipodes de l'image qui a circulé les premiers jours d'une femme chétive. C'était une battante.

«Je sais une chose. Christine a donné sa vie pour l’Education nationale, et elle l’a perdue sur son lieu de travail. Elle avait un combat, ses élèves.» Cet enseignant s’approche pour témoigner, puis recule à mesure qu’il parle, angoissé à l’idée que sa hiérarchie puisse l’identifier dans l’article. «On a reçu des pressions pour qu’on se taise. Mais je dois parler. Il faut absolument dire qui elle était vraiment.» Christine Renon, 58 ans, était directrice de l’école maternelle Méhul à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Elle a été retrouvée morte dans le hall de son établissement lundi.

«Tout le monde doit savoir pourquoi Christine s’est suicidée. Christine est claire dans sa lettre. Elle met en cause l’institution, la mairie aussi. On ne peut pas faire comme si de rien n’était.» Plusieurs centaines de personnes, enseignants, parents d’élèves ou habitants du quartier étaient rassemblées jeudi soir dans la cour de l’école pour lui rendre hommage. Sur le fer forgé de la balustrade, des élèves avaient accroché des dessins d’arc-en-ciel. Un soleil qui sourit, aussi. «Comment se fait-il que l’institution ne soit pas représentée ce soir ? Comment peuvent-ils considérer que ce suicide ne concerne pas l’institution ?» rage une mère d’élève. Ces derniers jours, la colère est venue se mêler à la tristesse. Une ancienne collègue s’avance avec plus d’assurance : «On ne peut pas laisser dire que c’était une dépressive sans enfant, fragilisée par le décès de ses parents. Non ! Christine, c’était une bonne vivante, une rigolote. Physiquement, c’était un roc. Pas du tout la personne chétive et fragile comme ils essaient de faire croire. Mais alors pas du tout.»

"Combien de fois je l’ai vu acheter avec son argent des fournitures scolaires"

Tous décrivent une femme engagée et souriante, qui aimait son travail. «Elle arrivait tôt le matin. Dès 7h30, avec sa polaire bleue. Toujours devant l’école pour accueillir les élèves. Elle était aussi là le samedi et le dimanche souvent, pour travailler.» Une battante du quotidien. «Je me souviens d’une bagarre pas croyable pour le papier toilette, raconte une mère d’anciens élèves. La mairie nous livrait un énorme rouleau. Mais un seul pour toute l’école ! Du coup, les enfants devaient traverser tous les sanitaires pour avoir un bout de papier, ça ne pouvait pas aller. Elle devait se bagarrer pour tout.» Ses souvenirs datent un peu, sa dernière fille a quitté la maternelle il y a deux ans. Tout en parlant, des exemples lui reviennent, comme l’épisode des chaises. «Cette fois-là, elle a quand même dû se battre pour que la mairie accepte de lui livrer des chaises, il n’y en avait pas pour chaque élève ! Cela peut paraître anecdotique, mais mis bout à bout, c’était pesant. Combien de fois je l’ai vu acheter avec son argent des fournitures scolaires, fatiguée de réclamer.» La mère se tourne vers une animatrice de la ville, qui travaillait dans l’école jusqu’à peu : «Et j’imagine que cela n’a pas changé : il n’y a toujours pas d’infirmière ni de psychologue scolaire, hein ?» L’animatrice hausse les épaules pour dire non. «Cette directrice, elle faisait office de tout ici. Dévouée comme pas possible.» Elle gérait toutes ces petites choses qui ne se voient pas, et qui à la fin de la journée donnent le sentiment de ne pas avoir fait grand-chose, comme elle l’écrit dans une lettre d’adieu.

«Mot pour mot ce que l’on vit tous»

«Cette lettre. C’est exactement ça. Mot pour mot ce que l’on vit tous», dit une enseignante d’une voix à peine audible. Saisie par l’émotion, elle a du mal à s’exprimer. Elle la connaissait pourtant à peine, «juste de réputation». Mais s’identifie. «Ce truc de tout faire pour les élèves, avec de moins en moins de moyens… Nous sommes nombreux à le partager.» Elle se reconnaît aussi dans ce sentiment d’impuissance face aux familles en détresse «qui viennent vous trouver parce que l’école est l’une des dernières institutions. On écoute, mais on est désarmé. On est sans moyens». Les larmes sont au bord des yeux. «C’est difficile à comprendre de l’extérieur mais son geste, c’est un acte militant. Pour qu’on l’écoute enfin.»

Christine Renon était attentive aux autres, à toutes ces petites mains qui font aussi tourner l’école. Les Atsem (assistantes maternelles), extrêmement précieuses dans les classes après des instits. Elle les invitait à manger chaque année. Le gardien aussi. Le week-end dernier, avant de se suicider, elle lui a laissé un petit mot, pour le préserver : «Ne rentrez pas, appelez les pompiers.»

Marie Piquemal

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Stéphane Eicher...

27 Septembre 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Patrick Deville...

27 Septembre 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

S’il est souvent agaçant d’observer son père, de retrouver en lui des travers et des manies qu’on sait en avoir reçus, mais qu’on aurait préféré ne pas, il est fascinant d’observer son fils, ces détails qu’on reconnaît et d’autres inconnus, dans des «façons de penser et des tendances», et ce déséquilibre dans l’observation est source de malentendus au fil du temps, puisque l’un et l’autre évoluent, se modifient, alors que chacun sans doute aimerait être le seul à changer et que l’autre demeure constant.

Patrick Deville - Amazonia

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Professeurs en souffrance... (Vidéo) - Avec Anne Barrère...

27 Septembre 2019 , Rédigé par France 5 Publié dans #Education

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