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Vivement l'Ecole!

Chers amis...

29 Juin 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Divers

Chers amis...

Chers amis,

Très occupé ce week-end, puis retenu par la surveillance du Brevet des collèges, le blog reprendra sa route mercredi.

Avec sans doute quelques publications de temps en temps...

CC

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Schumann...

28 Juin 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... James Hadley Chase...

28 Juin 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Coup de coeur... James Hadley Chase...

J'ai essayé la roulette russe. Tu sais ce que c'est ? Tu mets une seule balle dans le barillet d'un revolver, et tu le fais tourner rapidement, si bien que tu ne sais pas si la balle est sous le percuteur ou non. Tu colles le canon contre ta tempe et tu presses la détente. Mais c'est un jeu de hasard et bien que j'y ai goûté un plaisir intense la première fois, j'ai vite compris que ce n’était pas le genre de risque que je cherchais. Même si ma vie devait en dépendre, je voulais être sûr de ne pas avoir à compter sur la chance, mais seulement sur ma présence d'esprit, mon initiative et mon intelligence. C'est ce qui m'a conduit au meurtre. Cela faisait déjà longtemps que je pensais à tuer quelqu'un. Cet après midi, j'ai décidé de mettre mon projet à exécution. (Il se pencha en avant les yeux brillants) J'ai rencontré cette fille et je n'ai pas eu beaucoup de peine à la persuader de monter ici ni à la tuer. Elle était d'une naïveté attendrissante. Bien sûr, j'aurais pu m'arranger autrement. J'aurais pu éliminer à la fois le risque et la difficulté, mais ce n’était pas ce que je cherchais. Je voulais un risque authentique. Il me semblait que le fait que je me retrouver avec un cadavre sur les bras, dans cet hôtel, serait une épreuve concluante pour mes facultés d'invention. Je n'ai rien prémédité. En ce moment même, je ne sais toujours pas ce que je vais faire du cadavre. (Il se passa une main dans les cheveux, sans quitter Sophia des yeux) Je ne m'attendais pas à ce que tu soies si perspicace Sophia. J'avais compté sans toi. Qu'as tu l'intention de faire, au juste ?

Qu'allait elle faire ? Sophia se le demandait elle même. Parler à Floyd son mari ? Appeler la police ? Ce serait un véritable sabordage.

Une fois que la nouvelle aurait paru en première page des journaux, c'en serait fini des diners à la maison blanche, de ces soirées londoniennes ou l'on ne savait jamais si un membre de la famille royale n'allait pas vous honorer d'une visite amicale. Adieu les petites rivalités entre dames de la haute société new-yorkaise se disputant l'honneur d'inscrire les Delaney sur leur liste d'invités ! Et Floyd ? il avait investi des millions de dollars dans son film. Comment le film pourrait il sortir, si son fils passait en cour d'assises à la même époque ?

Elle se trouvait en face d'une situation exceptionnelle. Un seul faux pas pouvait briser leur avenir, et elle se rendait compte qu'elle tenait entre ses mains de femme résolue le sort de Floyd, celui de ce jeune dément et le sien propre.

Elle chercha à éluder la question pour gagner du temps et trouver une solution.

James Hadley Chase - Le Démoniaque

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Education et neurosciences: "....des injonctions d’une rare pauvreté sinon médiocrité absolue."

28 Juin 2019 , Rédigé par Diacritik Publié dans #Education

Education et neurosciences: "....des injonctions d’une rare pauvreté sinon médiocrité absolue."

EXTRAITS

Les neurosciences, outil managérial des « réformes » Blanquer

Les neurosciences, outil managérial des « réformes » Blanquer : l’affirmation demande explication et exige surtout son histoire, son récit, celle d’une idéologie en marche qui, désormais, préside aux décisions prises au sein de l’Éducation Nationale, à commencer par la suppression manquée de l’Inconscient et du Travail dans les programmes de philosophie en Terminale.

Ce récit, c’est celui qui débute donc pour une fois autobiographiquement, un soir de mars, le jeudi 21 mars plus précisément. Alors que j’étais chez moi, je reçus le mail d’une amie enseignante de philosophie m’avertissant que l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public venait d’avoir une réunion de travail sur les nouveaux programmes de Terminale dans le cadre des « réformes » Blanquer. Et, ô stupeur, deux notions enseignées jusque-là venaient à disparaître définitivement : le Travail et l’Inconscient. Loin d’être innocentes dans le champ critique, ces deux notions renvoient en vérité à deux noms clefs de notre modernité, de notre philosophie du soupçon, à savoir Marx et Freud qui sont les deux emblèmes sinon les deux synonymes théoriques même du travail et de l’inconscient.

Très vite, j’écrivis un tweet pour faire part de ma stupéfaction mais aussi immédiatement dénoncer l’évident caractère idéologique de la manœuvre, si grossier qu’il se voit contraint de débarrasser de l’inconscient pour ne plus avoir de surmoi. Voici le tweet, lapidaire comme il se doit que j’écrivis dans la foulée du mail de mon amie, assorti des portraits de Freud et Marx : « Le nouveau programme de Terminale en philo vient de tomber : deux notions disparaissent et non des moindres : le Travail et l’Inconscient. C’est-à-dire Marx et Freud : qui a dit que la « réforme » Blanquer n’était pas idéologique et orientée politiquement ? »

(...)

Avec les « réformes » Blanquer, les neurosciences restaurent une idéologie, celle du scientisme et du cerveau comme organe mais perçu comme un organe comme un autre. Ce que promeut le discours des neurosciences, c’est la grande banalisation du cerveau, qui est considéré comme le cœur, les doigts, les mains, à savoir un organe que l’on va pouvoir infiniment radiographier. Ici le cerveau n’est pas un discours : c’est un muscle et un muscle répond toujours à une tautologie : un muscle est fait pour se muscler. C’est pourquoi les neurosciences ne sont pas uniquement une science qui étudieraient les organes : c’est une science qui les manipule, et elle les manipule pour leur faire dire quelque chose. Et ce quelque chose qu’on fait dire au cerveau prend tout son sens et devient audible quand les neurosciences sont passées au filtre du scolaire et des « réformes » Blanquer.

A toute force, dans le discours qu’on tient sur elles et depuis elles, les neurosciences se dressent comme une anti-psychanalyse car elles se donnent, on le sait, comme un grand discours organiciste et mécaniste qui nie l’inconscient afin de redresser un discours de toute puissance, un discours en vérité purement et férocement managérial. Il n’y a plus d’analyse à faire, de divan sur lesquels s’étendre tant les neurosciences annulent toute science pour vendre, à la vérité, non un discours scientifique mais un discours de développement personnel saupoudré de « vérités » scientifiques.

Rien n’est plus cruellement évident par exemple à entendre le discours clef de Stanislas Dehaene, promu avec Jean-Michel Blanquer président du conseil scientifique de l’Education Nationale, instance créée par Jean-Michel Blanquer en désirant matriciellement unir recherche scientifique et enseignement. Si la psychanalyse permet de mieux comprendre, Dehaene affirme, quant à lui, que les neurosciences permettent de mieux apprendre et d’apprendre par cœur : où l’école sert, par les neurosciences, à rabâcher ou, comme dirait Straub et Huillet avec Duras avec l’enfant Ernesto qui ne veut plus aller à l’école car on lui apprend ce qu’il ne sait pas (https://www.dailymotion.com/video/x93unm), à râchacher. Foin de tout esprit critique, les neurosciences forment de parfaits apprenants, qui formeront de parfaits exécutants – des râchachants pour paraphraser là encore Duras.

De fait, dans ses nombreuses interventions médiatiques (puisque pour les médias, portés par l’amour du fact-checking, les neurosciences sont des faits et non pas le colportage d’interprétations – comme si les neurosciences s’imposaient comme le fact-checking de la psychanalyse, son épreuve de vérité), Dehaene dévoile cinq règles de l’apprentissage, de transmission de savoir qui indiquent le profond changement de paradigme dont la suppression de la notion d’inconscient n’est que la violence la plus patente.

Voici ainsi les cinq règles qu’il s’agit de lire comme une éducation négative de ce que les neurosciences font à la psychanalyse. Il faut ainsi : 1ère règle : apprendre à faire attention avec « l’attention exécutive » car, dit Dehaene, le cerveau est « une machine à apprendre extraordinaire » et aussi « un super ordinateur » ; 2e règle : « parlez à vos enfants avec un vocabulaire de haut niveau » ; 3e règle : donnez-lui des « challenges » ; 4e règle : « bien dormir » pour consolider les apprentissages ; 5e règle : « répétez » jusqu’à ce que cela entre.

On ne peut être que stupéfait de l’application des résultats des neurosciences à l’Éducation Nationale tant s’y donne à lire des injonctions d’une rare pauvreté sinon médiocrité absolue. En effet, si ces règles d’apprentissage, fruit d’années et d’années de recherche scientifique, paraissent bien plutôt relever du bon sens le plus élémentaire plus que d’autre chose, elles renvoient surtout à un apprentissage du discours managérial, à savoir une négation de tout esprit critique. « Apprendre à faire attention », c’est être concentré face à ce que son patron dit ; « parlez à vos enfants » restaure le papa-maman de la famille ; les « challenges » sont directement hérités du lexique de l’entrepreneur ; le bien-dormir renvoie davantage à l’hypnose et l’obéissance tandis que « répéter » dit sans détours la grande transparence de l’ordre sans initiative personnelle.

(...)

Il faudrait redire ici en empruntant à Canguilhem une image que Lacan citait lui-même, combien les neurosciences sont un toboggan qui mène du laboratoire à la préfecture de police. Elles se tiennent comme une reconduite de la technocratie dont le cerveau devient, pour elles, le microcosme répressif alors que l’inconscient rejoue quant à lui une autre dramaturgie. L’inconscient se tient en définitive toujours comme la scène polémique même de ce qui politiquement dans la société demeurera irréductible aux discours : le petit mot pour faire chuter le grand oral.

(...)

Johan Faerber

L'article complet est à lire en cliquant ci-dessous

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Le futur grand oral du bac, une épreuve socialement discriminante...

28 Juin 2019 , Rédigé par Mediapart Publié dans #Education

Le futur grand oral du bac, une épreuve socialement discriminante...

EXTRAITS

Le grand oral constituera la « grande innovation » des épreuves du nouveau baccalauréat, mis en place en 2021. Des spécialistes de la question alertent sur le caractère discriminatoire du langage et de l’expression orale et expliquent qu’une telle épreuve nécessite une préparation importante.

« Faire du grand oral un levier pour l’égalité des chances. » C’est cette ambition que porte le rapport de Cyril Delhay, professeur d’art oratoire à Sciences-Po Paris, tout juste remis au ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer. En effet, le nouveau baccalauréat imaginé par l’universitaire Pierre Mathiot prévoit, dès la session 2021, que les élèves soient soumis à un grand oral.

L’idée est en vogue puisque Sciences-Po Paris et Bordeaux ont prévu de supprimer les épreuves écrites d’admission au profit d’une sélection sur dossier et d’un oral de motivation. Bien entendu, la question du caractère discriminant d’une telle épreuve pour les candidats issus d’un milieu culturellement défavorisé va se poser.

Dans le cas de l’oral du baccalauréat, eu égard aux préconisations du document, il semble difficile de voir, tant le rapport accumule clichés et poncifs, comment cette épreuve va avoir un quelconque poids pour corriger les déterminismes sociaux.

Dans le détail, la réforme du bac octroie plus de place au contrôle continu qui comptera pour 40 % de la note écrite finale, ainsi que quatre épreuves écrites finales et ce grand oral, qui formeront les 60 % restants. Cet oral durera vingt minutes et aura lieu en juin. Il sera lié à l’un des enseignements de spécialité choisi en première, le rapport recommandant de découper l’entretien en trois parties.

La présentation initiale d’un sujet, en cinq minutes, réalisée sans notes et debout devant le jury, sera suivie d’un dialogue de dix minutes avec les évaluateurs reposant sur les connaissances de l’élève et ses motivations. Puis le jury disposera de cinq minutes pour évaluer la capacité du candidat à « rebondir » sur une nouvelle question.

L’auteur du rapport, Cyril Delhay, développe les vertus que cet oral pourra avoir sur les lycéens, de tous les milieux. Dans le second degré (collèges et lycées), il suggère de « dédier, chaque année de la scolarité, deux fois deux demi-journées à une mise en pratique concrète de l’oral ».

(...)

Interrogés par Mediapart, des spécialistes des sciences de l’éducation soulignent le caractère « gadget » de la mesure. Marc Mouhanna, professeur de philosophie à Villepinte (Seine-Saint-Denis), syndicaliste, membre du collectif « Manifeste pour la reconquête d'une école qui instruise », considère que le rapport dévoile la stratégie du gouvernement en matière éducative.

Il s’agit de rogner l’enseignement disciplinaire, d’installer un système à plusieurs vitesses avec un baccalauréat de plus en plus local où toute la scolarité sera tournée vers Parcoursup et l’enseignement supérieur, explique cet enseignant.

La préparation de cet oral, selon lui, va forcément se faire en grignotant sur les heures de cours et en désorganisant un peu plus les enseignements de spécialités, ce qui va créer un peu plus d’inégalités. Cet exercice ne va pas être l’occasion de donner des moyens aux élèves défavorisés de Seine-Saint-Denis qui doivent tous les jours acquérir des connaissances réelles de la langue, pense-t-il.

« Depuis 1975, les élèves ont perdu entre le CP et la troisième de 500 à 600 heures de français selon le collectif Sauvons les lettres. On ne va pas leur apprendre la compréhension du texte mais des artifices respiratoires, des acquis superficiels étant donné qu’on a marginalisé les disciplines scientifiques et qu’ils ne savent pas ce qu’est une démonstration ou argumenter. » Il déplore que tout cet apprentissage ne consiste qu’en des techniques de communication.

D’autres voix se sont élevées contre cette nouvelle épreuve, notamment pour dénoncer son caractère inégalitaire. Il faut dire que dans le système scolaire français, l’exercice n’est pas valorisé, ni même enseigné comme il le faudrait. Il y a bien cet oral de français en première mais il n’est qu’un ersatz d’écrit puisqu’il consiste peu ou prou pour le candidat à recracher devant un examinateur ses commentaires de textes appris par cœur.

L’espoir de transformer les 700 000 élèves de terminale en orateurs brillants est louable mais bien peu réaliste. Notamment car un tel exercice, pour être réussi et porteur de sens, doit être préparé avec sérieux et parce que le langage, expliquent les spécialistes, reste l’un des marqueurs principaux du milieu social d’origine.

Jean-Yves Rochex, professeur de sciences de l’éducation à l’université Paris VIII, explique que ce grand oral s’inspire directement des TPE (travaux pratiques encadrés), lesquels n’ont jamais été évalués. S’il accueille avec bienveillance le fait qu’une épreuve « moins scolaire » soit mise en place, il reste plus circonspect sur la philosophie de cet oral.

(...)

Jean-Pierre Terrail, sociologue, professeur honoraire à l'université de Versailles-Saint-Quentin et membre du GRDS (Groupe de recherches sur la démocratisation scolaire), confirme que la maîtrise de l’expression écrite – donc orale – est largement conditionnée par le milieu d’origine et le capital culturel de l’élève. L’école exige ce qu’elle appelle un « langage soutenu », lui-même conforme aux canons de la langue écrite.

Mais l’institution « est souvent en difficulté pour apprendre aux autres à s’en rapprocher, et seule une minorité des enfants d’origine populaire y réussissent pleinement. Beaucoup d’entre eux ne trouvent pas dans la conduite des apprentissages scolaires les ressources qui leur permettraient de se l’approprier, et de vivre cette transformation de leur rapport à la langue comme une conquête et non comme un reniement de leurs appartenances sociales ».

Ce qui fait dire au sociologue que juger en partie les élèves sur la qualité de leur prestation lors d’un grand oral ne pourra qu’accentuer les inégalités sociales face au diplôme.

Sylvie Plane partage cette inquiétude. « Les différences culturelles sont liées à différents aspects sur le plan linguistique où l’intonation et les formes d’accent entrent en compte. Un jeune de quartier populaire ou un paysan porte son milieu dans sa voix. Cela demande beaucoup de maîtrise pour l’évaluateur d’avoir assez de distance pour neutraliser ce paramètre. La véritable révolution à faire, c’est amener les examinateurs à prendre leur distance vis-à-vis des jugements qu’ils portent et leurs préjugés sociaux. »

Ou alors, les élèves devront apprendre « à dissimuler leur identité sociale quand ils viennent de milieu défavorisé » sans pour autant que cela devienne « un levier d’égalité de chances », assure la linguiste.

(...)

Faire du grand oral un levier d’égalité des chances semble irréaliste à Sylvie Plane. Surtout, tel que le dispositif est décrit, comment trouver les quatre demi-journées pour la mise en situation ? Marc Mouhanna et Sylvie Plane relèvent tous les deux que nombre de personnes consultées pour ce rapport ne sont pas enseignantes.

On retrouve pêle-mêle dans cette liste des comédiens, un dirigeant de société, consultant en management, un conseil en communication et techniques vocales, un pongiste ou des musiciens. « C’est une manière d’installer des gens dans le système qui ne sont pas enseignants », suppose Marc Mouhanna. Sylvie Plane pense pour sa part qu’une telle réforme ouvre la porte à tous les organismes privés de formation parallèle qui pullulent sur le marché.

Faïza Zerouala

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Je ne serai plus professeur principal...

28 Juin 2019 , Rédigé par Slate Publié dans #Education

Je ne serai plus professeur principal...

EXTRAITS

Quand on m'a demandé d'être professeur principal, je n'ai pas hésité longtemps. C'était pendant l'été 2008, quelques semaines avant ma première rentrée en tant que professeur titulaire. Après une année en tant que stagiaire, je venais d'être nommé dans un collège picard, estampillé ZEP, à l'époque où cet acronyme existait encore.

En acceptant de devenir le référent d'une classe de cinquième, je n'avais pas réalisé à quel point je rendais un grand service à la cheffe d'établissement qui, je l'apprendrai un peu plus tard, s'était souvent arraché les cheveux face aux refus d'une grande partie des enseignant·es de mon nouvel établissement.

(...)

Et puis Blanquer est arrivé

Jean-Michel Blanquer est devenu ministre de l'Éducation nationale après l'élection d'Emmanuel Macron et la nomination d'Édouard Philippe au poste de Premier ministre. Rapidement surnommé «Ctrl-Z» en raison de sa faculté à annuler toutes les mesures prises par ses prédecesseur·es, il s'est surtout distingué par la volonté de laisser une trace durable dans le paysage éducationnel français.

Ce qui passe, entre autres décisions, par une gigantesque opération de remodelage de l'enseignement au lycée, qui inclut non seulement les établissements généraux et technologiques (comme celui auquel j'appartiens), mais également les lycées professionnels.

(...)

L'orchestre du Titanic

En toute franchise, pour être cohérent, j'aurais dû démissionner de ma fonction de professeur principal en cours d'année, comme l'a par exemple fait une soixantaine d'enseignant·es de plusieurs lycées de Toulouse.

«C'est une réforme qui n'est pas finie, et un flou artistique total sur les programmes de terminale. Si je démissionne, c'est par déontologie», expliquait Christine Charpentier, professeure d'histoire-géographie et prof principale depuis un quart de siècle, dans une interview accordée à La Dépêche.

Dans des lettres de soutien aux démissionnaires, des centaines de profs de l'académie indiquent ne pas souhaiter assurer cette fonction à la rentrée 2019.

J'ai tenu à terminer cette année pour ne pas avoir le sentiment d'abandonner mes élèves en cours de route, et je sais que j'ai en partie eu tort. Parce que c'est justement là-dessus que joue le ministre.

Interrogé sur les menaces de grèves de surveillance du bac, il disait compter sur notre «sens des responsabilités», ajoutant que nous savons bien «qu'on ne prend pas les élèves en otage». Il aurait très clairement pu affirmer la même chose à propos des défections des profs de Toulouse.

Oui, je quitte le navire. Mais il faut que j'apprenne à accepter que je ne suis pas responsable du naufrage en cours.

Nous voulons faire réussir nos élèves et les orienter au mieux, sauf que nous devons composer avec un nombre croissant d'élèves n'ayant visiblement pas les bases pour réussir en classe de seconde générale et technologique, que nous croulons sous les impératifs et que les réformes mises en place ne nous aident en rien. C'est en jouant sur notre désir de ne pas abandonner nos lycéen·nes que Jean-Michel Blanquer espère faire passer chaque pilule, aussi grosse soit-elle.

À la rentrée 2019, j'ai décidé de dire stop. Est-ce que je culpabilise? Oui, bien entendu. J'ai l'impression de poser un lapin à l'équipe dirigeante de mon établissement ainsi qu'à ses CPE, avec qui je travaille main dans la main depuis des années.

J'ai l'impression d'être un lâche, d'autant que je sais bien que d'autres seront là pour reprendre le flambeau, dans la douleur. Oui, je quitte le navire. Mais il faut que j'apprenne à accepter que je ne suis pas responsable du naufrage en cours, que j'ai déjà passé plus de temps que nécessaire à écoper et qu'il est vraiment temps que je pense un tout petit peu à ma santé physique et mentale. L'an prochain, je serai juste un prof de maths, et puis c'est marre.

*Les prénoms ont été changés.

Thomas Messias

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Revue de Presse Education... Canicule - Orientation - Divers...

28 Juin 2019 , Rédigé par Les Cahiers Pédagogiques Publié dans #Education, #Médias

Revue de Presse Education... Canicule - Orientation - Divers...
C’est bien entendu la canicule qui domine l’actualité éducative. On parle aussi de la réforme de l’orientation. Quelques informations diverses pour terminer.

Canicule

Des épreuves du bac ou du brevet ont-elles déjà été reportées à cause de la météo ?
“Contacté par CheckNews, le ministère de l’Education nationale explique ne pas disposer d’historique des épreuves pour vérifier, mais de mémoire d’attaché de presse (environ vingt ans), c’est une première. De même, d’après le Snes, principal syndicat des enseignants du secondaire, ou encore Météo-France, « c’est une première au niveau national ».”

Fermetures et « bouts de ficelle », comment les écoles s’adaptent à la canicule
“Rénover le bâti scolaire pour tolérer des températures très hautes – mais aussi très basses, en hiver – est un des enjeux identifiés en début de semaine par le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. « C’est facile de faire des préconisations quand on ne paie pas les factures », grince Agnès Le Brun, maire de Morlaix (Finistère) et vice-présidente de l’association des maires de France.
Certaines communes en ont cependant pris leur parti. Villeurbanne (Rhône) s’est lancée dans un projet de rénovation des écoles : isolation des murs, changements de matériaux, installation de « brise-soleils », des stores rigides en bois qui coulissent devant les fenêtres.
La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), qui anticipe les mêmes difficultés de canicules prolongées sur le temps scolaire, plaide pour des aménagements « universels », qui se déclencheraient partout au-dessus d’une certaine température, et non « au cas par cas ». Elle plaide pour l’instauration de « congés canicule » pour les enfants mais aussi pour les parents, sur le modèle des « congés enfant malade ». Pour ceux qui, lorsque l’école fermera pour cause de forte chaleur, devront aller récupérer leurs enfants.”

La grande majorité des écoles, collèges et lycées sont-ils dans "un bon état thermique", comme l’assure Jean-Michel Blanquer ?
“Selon le Conseil national d’évaluation du système scolaire, le personnel et les élèves de la quasi-totalité des établissements du second degré ont signalé des problèmes d’isolation thermique.
Des rapports permettent tout de même d’éclairer la situation. Et un chiffre a attiré notre attention : 92% des établissements du second degré ont été interpellés par leur personnel ou par leurs élèves sur des problèmes d’isolation thermique, selon l’Enquête sur la restauration et l’architecture scolaires du Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), publiée en 2017. Ainsi, les problèmes liés à la construction et à la qualité des locaux semblent très largement répandus, selon cette étude”
.

Un père offre dix ventilateurs à l’école maternelle et l’Education nationale les retire
“Or lors du passage d’un inspecteur de l’Education nationale, l’école a demandé au père de retirer les ventilateurs et de les reprendre. L’inspection académique du Val-de-Marne est très claire, elle trouve l’initiative du père d’élève très louable mais le règlement interdit ce type de dispositif. "Tout matériel qui arrive dans une école du premier degré est soumis à un règlement en lien avec la commune. Et ce pour se prémunir de tout risque pour la sécurité des élèves et du personnel", a rappelé l’inspection à nos confrères du Parisien.”

Orientation

Parcoursup : êtes-vous concerné par les "points d’étape" ?
“Phase complémentaire, répondeur automatique, points d’étape… Il y a de quoi s’y perdre. Et pour cause, le 25 juin 2019 marque la fin du bac, mais aussi et surtout plein de nouveautés sur Parcoursup. Parmi elles, la mise en place des points d’étape. Ces bilans seront obligatoires pour les candidats encore en attente de place dans tous leurs vœux et pour ceux qui n’ont pas validé définitivement une proposition (ce qui signifie que vous avez encore des vœux en attente dans votre liste). Le but : accélérer la procédure en vous incitant à conserver ou libérer des places si vous n’êtes plus intéressé par un vœu”.

Refonder l’orientation : un enjeu État-régions
Rapport - Pascal Charvet, Michel Lugnier, Didier Lacroix - 25/06/2019
“Pascal Charvet, IGEN honoraire, a remis le rapport "Refonder l’orientation : un enjeu État-régions", écrit en collaboration avec Michel Lugnier, IGEN, et Didier Lacroix, IGAENR, à Jean-Michel Blanquer, le mardi 25 juin 2019.
“Le rapport présente des pistes pour repenser le système d’orientation français à partir des besoins des élèves et de leurs familles, mais aussi des professeurs, en garantissant pour tous une information fiable, juste et gratuite. Le rapport prend en compte les réalités de l’insertion professionnelle, en cohérence avec la mise en œuvre, sur le terrain, du Cadre national de référence signé le 28 mai 2019 par l’État et les Régions.
En lien avec l’Onisep, qui doit rester le premier acteur de l’orientation, il s’agit désormais de donner aux élèves une éducation à l’orientation, au plus près des établissements, dans le cadre des nouveaux horaires dédiés au lycée et de l’accompagnement personnalisé.””

Le rapport Charvet redessine l’architecture de l’orientation
“"Pendant longtemps l’orientation a été le parent pauvre du système éducatif... L’éducation à l’orientation cesse d’être la tâche exclusive des professionnels de l’orientation pour devenir la mission de l’ensemble de la communauté éducative". Cet extrait du rapport Charvet, enfin publié, marque l’ambition de ce rapport. Mais dans l’immédiat ce qu’attendent les professionnels c’est déjà de savoir ce qu’ils vont devenir, pour les personnels des CIO et des directions régionales de l’Onisep (Dronisep). Et dans les établissements comment vont être utilisées les heures dédiées à l’orientation. Sur ces questions le rapport apporte des réponses précises. Avec une réserve : aucune préconisation n’est chiffrée. Peut-on changer l’orientation sans budget ?” Et sans changer les procédures ..?

Stages en entreprise : La réglementation modifiée
" Elles ne peuvent être organisées qu’à partir des deux derniers niveaux de l’enseignement des collèges ou durant la scolarité au lycée".

« Vote de la Convention-cadre entre la Région Nouvelle-Aquitaine et le Rectorat de région académique de Nouvelle-Aquitaine relative à la mise en œuvre de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Il s’agit d’une “expérimentation”.
Où il est question des personnels des DRONISEP, des directeurs de CIO, des PsyEN, des professeurs principaux, etc… »
A écouter attentivement.

« Entre deux Grandes écoles le financement de l’apprentissage peut aller du simple au double ! »
“L’apprentissage va-t-il pouvoir continuer à se développer dans l’enseignement supérieur ? Et notamment dans les écoles de management ? La question se pose alors que les conditions de son financement restent incertaines. L’analyse de Denis Guibard, directeur de l’Institut Mines Télécom BS en charge du sujet au sein de la Conférence des grandes écoles.”

Divers

Faut-il supprimer les manuels scolaires ?
“Enjeu sociétal à l’interface entre l’institution, le corps enseignant et les élèves, le manuel scolaire est un objet complexe dont les usages sont en plein bouleversement.
Cependant, au-delà de ces inconvénients pratiques, les manuels gardent une place symbolique forte, imprégnant l’imaginaire et les souvenirs de générations d’élèves (citons les exemples du petit Lavisse en histoire et des Lagarde et Michard en français), sonnant le début et la fin des années scolaires, de leur distribution à leur remise.
Comment expliquer cette longévité et cette importance ? Quel peut être l’avenir du manuel scolaire à l’heure des multiples réformes ministérielles et du tout numérique ?”

« Pourquoi l’école échoue en banlieue ? Parce que tout le monde s’en fout. » La chronique d’Erwan Le Noan
“« La culpabilité des élites n’est pas de réussir, c’est de ne pas agir pour autoriser le succès des autres. »
Mais la raison de l’échec est plus profonde, et plus simple : tout le monde s’en fout.
Personne ne s’en soucie, parmi ceux qui pourraient donner une réelle inflexion de changement car, en réalité, jamais aucun n’a mis les pieds quelques instants dans ces classes ni même ces quartiers ; jamais personne ne fréquente ces jeunes qui ne sont pas entrés dans la vie mais dont l’avenir est déjà compromis.
Les statistiques sont assez claires : très peu feront des études supérieures (et presque aucun les plus prestigieuses), ils n’auront donc pas accès aux emplois qualifiés et seront confrontés au risque du chômage de masse. La précarité sera leur lot. A l’inverse, les enfants de l’élite réussiront : s’ils n’intègrent pas les meilleurs établissements, ils partiront étudier à l’étranger puis, forts du capital parental, ils lanceront leur start-up. Le chômage ne sera pour eux qu’une statistique dans la presse.”

Fonction publique : le Sénat vote l’annualisation du temps de travail des profs
“Le Sénat à majorité de droite a adopté dans la nuit de mardi à mercredi un amendement LR au projet de loi sur la fonction publique « annualisant » le temps de travail des enseignants du second degré.
« Mon amendement ne me fera pas que des amis », a reconnu son auteur, Max Brisson, rappelant que « l’annualisation du temps de service des enseignants du second degré est une idée récurrente depuis 1970 ». « Il ne s’agit pas de faire enseigner les professeurs davantage », a-t-il souligné, mais de concevoir leur temps de travail « sur une base annuelle, comme dans le supérieur », ce qui serait « plus conforme à l’intérêt des élèves ».”
Max Brisson a trouvé comment définitivement repousser les candidats aux concours...

Géraldine Duboz

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Anwar...

27 Juin 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Jean-Paul Sartre...

27 Juin 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

L'existentialisme athée que je représente, est plus cohérent. Il déclare que si Dieu n'existe pas, il y au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et que cet être, c'est l'homme ou, comme dit Heidegger, la réalité humaine. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialisme, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il sera fait. Ainsi, il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir. L'homme est seulement, non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veut après cet élan vers l'existence ; l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. Tel est le premier principe de l'existentialisme. C'est aussi ce qu'on appelle la subjectivité, et que l'on nous reproche sous ce nom même. Mais que voulons-nous dire par là, sinon que l'homme a une plus grande dignité que la pierre ou que la table ? Car nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est à dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l'avenir. L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur ; rien n'existe préalablement à ce projet ; rien n'est au ciel intelligible, et l'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être. Non pas ce qu'il voudra être. Car ce que nous entendons ordinairement par vouloir, c'est une décision consciente, et qui est pour la plupart d'entre nous postérieure à ce qu'il s'est fait lui-même. Je peux vouloir adhérer à un parti, écrire un livre, me marier, tout cela n'est qu'une manifestation d'un choix plus originel, plus spontané que ce qu'on appelle volonté.

Jean-Paul Sartre - L'existentialisme est un humanisme

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Démocratie et démocratisation via Sciences Po Paris et certaines grandes écoles?...

27 Juin 2019 , Rédigé par Mediapart - Claude Lelièvre Publié dans #Education

Démocratie et démocratisation via Sciences Po Paris et certaines grandes écoles?...

On prétend que la démocratie pourrait être (mieux) assurée par un renouvellement socialement élargi des élites, par une «démocratisation individualiste» du recrutement plus nombreux d'éléments d'origine populaire pour Sciences-Po Paris et certaines grandes écoles. Mais est-ce si sûr?

Quelques textes choisis pour avoir un certain recul ''historique'' en l'occurrence et commencer à problématiser cette'' quasi évidence'' (de notre temps)...

Durant l'entre-deux guerres, les courants d'extrême-gauche (anarcho-syndicalistes ou Parti communiste) se prononcent alors avec véhémence contre ce que nous appelons maintenant « l'ascenseur social» ou « l'élitisme républicain », contre une conception ''individualiste'' de la « démocratisation ». 

Quelques citations pour donner le ton. « Si les bourgeois s’intéressaient vraiment à l’éducation de nos gosses, ils commenceraient par perfectionner d’abord les écoles primaires, afin que les plus déshérités n’en sortent plus abrutis et illettrés. Mais non, les bourgeois ne s’occupent que des plus intelligents de nos enfants […]. A l’école secondaire, les enfants apprennent surtout à mépriser leurs parents, leur famille ouvrière. La classe ouvrière a besoin de ‘’bonnes têtes’’ pour s’affranchir ; il ne faut pas qu’elle les donne aux bourgeois. Ouvriers, ne marchez pas dans les ligues bourgeoises pour ‘’l’égalité devant l’instruction’’. Là encore, il s’agit de vous voler. Gardons nos cerveaux pour nous ! » (« Germinal », organe anarcho-syndicaliste, le 25 mars 1922 ).

Le journal communiste « L’Humanité » du 29 mai 1925 n’est pas en reste : « Voilà le rôle des bourses et de l’Ecole unique : ravitailler en hommes, traîtres à leur classe, une bourgeoisie qui manque d’hommes pour tenir des emplois dans les affaires et l’administration, en un mot pour renouveler la classe dirigeante. Toute classe dominante, en effet, se renouvelle ainsi par en bas : c’est une loi historique. Un enfant que l’école bourgeoise retient et conduit d’échelon en échelon, c’est le plus souvent un enfant perdu pour sa classe ».

Mais, plus surprenant encore (pour nous), la problématisation peut venir d'ailleurs, par exemple du célèbre philosophe et pédagogue Alain (appartenant politiquement à la mouvance radicale-socialiste) dont l'un des ''propos'' (durant l'entre-deux-guerres aussi) mérite d'être longuement cité en l'occurrence:

"Nous nous croyons bons démocrates, parce que nous choisissons, sans avoir égard à la naissance, ni à la richesse. Comptez que toute monarchie et toute tyrannie a toujours procédé ainsi , choisissant un Colbert ou un Racine, et écrasant ainsi le peuple par le meilleur de ses propres forces.

Que faisons-nous maintenant ? Nous choisissons quelques génies et un certain nombre de talents supérieurs ; nous les décrassons, nous les estampillons, nous les marions confortablement, et nous faisons d’eux une aristocratie d’esprit qui s’allie à l’autre, et gouverne tyranniquement au nom de l’égalité, admirable égalité, qui donne tout à ceux qui ont déjà beaucoup !

«Selon mon idée, il faudrait agir tout à fait autrement. Instruire le peuple tout entier ; se plier à la myopie, à la lourdeur d’esprit, aiguillonner la paresse, éveiller à tout prix ceux qui dorment, et montrer plus de joie pour un petit paysan un peu débarbouillé que pour un élégant mathématicien qui s’élève d’un vol sûr jusqu’aux sommets de l’École Polytechnique. D’après cela, tout l’effort des pouvoirs publics devrait s’employer à éclairer les masses par le dessous et par le dedans, au lieu de faire briller quelques pics superbes, quelques rois nés du peuple, et qui donnent un air de justice à l’inégalité. Mais qui pense à ces choses ? Même les socialistes ne s’en font pas une idée nette ; je les vois empoisonnés de tyrannie et réclamant de bons rois. Il n’y a point bons rois !»

Les Cent un Propos d’Alain», 4e série, XII)

Claude Lelièvre

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