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Vivement l'Ecole!

Weyes Blood...

31 Mars 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Pascal Lainé...

31 Mars 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Il y avait quelque chose de poignant dans ce silence qui vivait à côté de lui. Exprimait-il seulement, mais avec une impressionnante, une presque brutale ingénuité, que les âmes sont des univers inéluctablement parallèles, où les embrassements, les fusions les plus intimes ne révèlent que le désir à jamais inassouvi d'une vraie rencontre? Il semblait alors au jeune homme que chacune de ses paroles avec Pomme était un rendez-vous manqué. Il regrettait ses confidences, que personne en vérité n'avait entendues.

Pascal Lainé - La Dentellière

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Soutien au directeur de l'école de Ludres, "dangereux" propagateur d'idées révolutionnaires...

31 Mars 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Politique, #Education

Pour louper l’école
Je ferais n’importe quoi
Pour louper l’école
Moi j’irais jusqu’à…


Faire le tour de la maison
En pyjama pour chopper froid
Manger des tartines au goudron
Pour avoir mal à l’estomac

Faire mon service militaire
Traverser la manche en bouée
Chatouiller une panthère
Faire pipi sur un policier

Pour louper l’école

Je ferais n’importe quoi
Pour louper l’école
Moi j’irais jusqu’ ?

Pour louper l’école
Je ferais n’importe quoi
Pour louper l’école
Moi j’irais jusqu’à…

Devenir magicien
Pour me faire disparaître
Prier pour que les martiens
M’enlèvent sur leur planète

Prendre en otage ma p’tite sœur
Terminer mes choux d’Bruxelles
Manger des crayons de couleur
Pour vomir un arc en ciel

Sans arme contre un gladiateur
Je serais prêt à me battre
Imiter les cascadeurs
Espérer finir dans le plâtre

Avaler deux cents limaces
Pour effrayer les instits
Faire sauter la salle de classe
A la dynamite

Pour louper l’école
Je ferais n’importe quoi
Pour louper l’école
Moi j’irais jusqu’à…

Pour louper l’école
Je ferais n’importe quoi

Pour louper l’école
Moi j’irais jusqu’à…

Pour moi c’est pire que le bagne
Et lorsqu’il l’eut inventé
Ce sacré Charlemagne
Aurait du rester couché

Comptez pas sur moi les gars
C’est sympa mais c’est sans moi !
Oui j’ai eu cette idée folle
Un jour d’éviter l’école

- Bon allez là faut y aller maintenant
- On n'veut pas y aller, on n'y va pas
- Ha si si vous y allez
- Mais pourquoi ?
- Mais vous avez signé, vous y allez

- On n'a rien signé du tout c'est faux, arrête !

On veut pas y aller
On préfère rester couchés
Haut les mains, peau d’lapin
La maîtresse en maillot d’bain

On veut pas y aller
On préfère rester couchés
Les cahiers : au feux
La maîtresse au milieu ! »

jouer à Fortnite sur les mains
Emménager à la cantine
Chanter du Black M en latin
Me faire tatouer les canines

Passer la nuit sans WIFI
Me parfumer au Roquefort
Compter jusqu'à l'infini
Faire la teuf en Corée du Nord

Sauter dans l'compost tout nu
Tester les Kebabs au chlore
Siffler le gars d'la sécu
Avoir comme coloc' un croque-mort

Courir dans l'désert de doudoune
Faire mon anniv' aux urgences
Traiter Dark Vador de clown
Regarder le tour de France

Pour louper l’école
Je ferais n’importe quoi
Pour louper l’école

Moi j’irais jusqu’à…

Pour louper l’école
Je ferais n’importe quoi
Pour louper l’école
Moi j’irais jusque .....là !

Aldebert

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Bonjour sagesse...

30 Mars 2019 , Rédigé par Liberation Publié dans #Politique

Bonjour sagesse...

Lors du «grand débat» du président Macron avec les intellectuels, chacun était sûr de sa propre autorité sur son sujet. Et tous n’ont fait que conforter le pouvoir en place.

On ne sait ce qui fut le plus confondant dans ce «grand débat avec les intellectuels» organisé par le président Macron : l’exercice convenu et convenable de questions-réponses sans débat, ou les regrets publics de celles et ceux qui se sont rendus à l’invitation («cela n’a servi à rien, et il n’y avait pas de possibilité de vraie critique». Qui l’eût cru ?) De fait, ce fake débat intellectuel aura été la quintessence et l’achèvement (au sens où il nous aura achevés en matière d’antidémocratie) du grand débat organisé dans les territoires : des discussions où un président narcissique vient pérorer, expliquant la vie à ses concitoyens, procédé qui n’a rien à voir avec les procédures, pourtant éprouvées désormais, de la participation et du débat public. La demande de démocratisation et de prise en compte à égalité de la parole des citoyen·nes - exigence fondamentale du mouvement des gilets jaunes - y est cruellement niée ; tout comme l’idée même d’une compétence politique des gens ordinaires, qui pourraient intervenir sur les questions qui les concernent.

A l’Elysée, point de telle revendication, chacun·e ayant parlé de la façon la plus respectueuse à la puissance invitante. Il faut dire que les invités étaient souvent des experts de la «science sociale et économique», sélectionnés pour beaucoup d’entre eux pour leur contribution à un paradigme qui anime le pouvoir actuel, et domine le champ académique. Ils et elles (bon surtout des «ils», et zéro pour la diversité) n’ont jamais pu contester les «réponses» du Président. Mais peu leur importait, car chacun était sûr de sa propre autorité sur son sujet. Ces échanges contrastaient évidemment avec l’atmosphère incivile de la rue, quelques jours auparavant. Comme s’il fallait rappeler quelle était la règle de la bonne conversation démocratique, réservée à ceux qui «jouent le jeu», et nombre des présents en sont venus à réclamer du gouvernement un prompt rétablissement de l’ordre. Comme s’il fallait re-bétonner des hiérarchies (politiques, intellectuelles, genrées, sociales…) fragilisées ces dernières semaines.

Le temps long de la recherche universitaire est essentiel pour comprendre la société, comme l’a montré la richesse des publications depuis l’occupation des ronds-points (1). Mais cette recherche consiste à chercher, à prendre au sérieux «ce qui se passe», à analyser, décrire, écouter ; pas à prétendre tout savoir, en surplomb, d’une société réduite quand elle se mobilise à une «foule haineuse» ou ignorante, gavée de fake news.

Je ne peux m’empêcher de penser encore une fois au désespoir d’Emerson dans Self-Reliance : «Leur conformisme ne les rend pas faux sur quelques détails, mais les rend faux sur tous les détails. Aucune de leurs vérités n’est tout à fait vraie. Leur deux n’est pas le vrai deux, leur quatre pas le vrai quatre ; si bien que chacune des paroles qu’ils disent nous chagrine, et nous ne savons par où commencer de les corriger.» Ces «intellectuels» qui n’ont que vérité et fake news à la bouche sonnaient faux, se prétendant détenteurs de savoir pour mieux conforter le pouvoir en place. Le plus grave étant d’avoir confirmé Macron dans sa prétention d’être aussi un intellectuel, en dialogue avec des pairs. Et de ne pas avoir parlé de ce qui nous concerne le plus directement comme profession : le sort fait aux universités - hausse (raciste) des droits d’inscription - avec pour justification conformiste que plus c’est cher plus c’est attractif ; étranglement des universités démocratiques. Et d’avoir à peine mentionné les migrants et les pauvres, certes, quantité négligeable, ou les conflits d’intérêt qui sont la signature de cette présidence et qui touchent au bien public. Du coup, comment répondre à l’amalgame qui unit dans le rejet des dites «élites» les professions intellectuelles et les très favorisés dont les insurgés dévastent les enseignes ? Rien d’étonnant à ce que Macron ensuite se soit permis dans la foulée, avec des garants de ce niveau, de faire la leçon à une manifestante renversée lors d’une charge de police, lui souhaitant «un prompt rétablissement… et peut-être une forme de sagesse». De quel droit parle-t-il de «sagesse», comment sait-il qui est en âge ou en capacité de manifester ? Le philosophe américain Stanley Cavell écrivait : «Partout où existe vraiment un amour de la sagesse - appelez-le passion de la vérité - il est, de manière inhérente, même si de manière souvent inefficace, révolutionnaire ; parce qu’il équivaut à une haine pour la fausseté dans notre caractère, et pour les compromis inutiles et dénaturés dans nos institutions (2).» Cet amour de la sagesse (un autre nom de la philosophie), c’est ce qu’ont oublié les intellectuels officiels - dont aucun n’a été capable de dire aussi bien que la fille de la manifestante victime de la charge policière : «Je me fous de ce que dit ce monsieur.»

(1) Lire notamment Gilets jaunes : hypothèses sur un mouvement, AOC Cahier #1 (Analyse, Opinion, Critique), La Découverte.
(2) Dire et vouloir dire, Le Cerf, p. 69.

Sandra Laugier professeure de philosophie à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne

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Maria Farantouri...

30 Mars 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Marcel Detienne...

30 Mars 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Coup de coeur... Marcel Detienne...

Entre fusée dans l'espace, club de jazz outre-Atlantique, dieu nordique de l'intelligence ou Olympien resplendissant parmi les « Immortels »(les pauvres mortels dont il se gausse : « ils ne sont même pas capables d'inventer un remède à la mort »), Apollon traverse les siècles, il règne sur les images et les écrans de l'Occident. En 2008, quelque temps après les chevauchées d'Alexandre, les Jeux olympiques de Pékin lui ont ouvert à nouveau la route de l'Extrême-Orient.

Depuis des centaines de millions d'années, il le sait, les hommes, les « mortels qui vivent dans l'égarement », créent des dieux, des génies, des multitudes de formes, d'images, de figures de puissances surnaturelles. Tard venus sur une semaison d'îles bienheureuses, des Hellènes qui n'avaient pas encore les yeux bleus ont dit dans un de leurs dialectes combien étaient nombreux les dieux, ici et là. Ce qui a donné polytheos dans nos dictionnaires, d'où est né « polythéisme ». À n'utiliser qu'au pluriel : les polythéismes naissant d'eux-mêmes par reproduction spontanée, alors que son antonyme, le monothéisme masqué en « trois personnes », né d'une bévue de l'esprit humain, ne se soutient que de l'obstination de clergés, de dévots et d'Églises qui leur promettent avec la vérité absolue la plénitude de la voie de salut.

Apollon est bien placé pour le savoir : chaque dieu se décline au pluriel, que ce soit en Méditerranée, dans la mer du Japon, au milieu du Pacifique ou dans les îles Galapagos. Travaillant dans de minuscules laboratoires en « polythéismes comparés », des chercheurs toujours marginaux ont mis au point des approches expérimentales de ce que l'on appelait naguère des « panthéons », d'un mot grec dont les Romains ont fait un monument d'architecture. Une première impulsion est venue des études comparatives sur les dieux des Indo-Européens. À l'approche historico-génétique qui régnait entre les années quarante et soixante pour comprendre les divinités des polythéismes anciens, Georges Dumézil a substitué une analyse structurelle des ensembles polythéistes. Il croyait que, si l'on voulait comprendre comment des sociétés comme l'Inde, la Scandinavie ou la Grèce se pensent à travers des entités surnaturelles, il fallait s'intéresser de près aux modes d'organisation des systèmes de dieux. L'entreprise intellectuelle de Dumézil – elle va exercer une influence majeure sur les travaux à venir – commence avec l'attention portée aux structures immédiates de tant de polythéismes familiers : autels à dieux multiples, sanctuaires à divinités conjointes, fêtes et rituels qui, tantôt, associent deux puissances réunies pour l'occasion, tantôt, mettent en relation deux aspects d'une même entité, contrastés par des marques, qu'elles soient sacrificielles ou cérémonielles.

Marcel Detienne - Apollon le couteau à la main

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Education - Petit "catalogue" d'idées simples... Par Christophe Chartreux

30 Mars 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Education

Education - Petit "catalogue" d'idées simples... Par Christophe Chartreux
  •        En près d’un siècle, la « révolution pédagogique », soi-disant responsable de TOUS les maux de l’école, n’a pas eu lieu ! Au contraire, l’Ecole reste prisonnière de son Histoire.

 

  •        Les « adorateurs » d’un age d’or de l’Education Nationale se trompent et nous trompent !

 

  •        Morale et Justice ne sont ni de droite ni de gauche ; elles appartiennent à la nation, en sont l'émanation ! Ce que l’on en fait, en revanche, est soit de droite, soit de gauche, c’est certain ! (A l'heure actuelle, incontestablement de droite)

 

  •        Des réformes nombreuses ont voulu  transformer l’école ; bien peu ont été  effectivement appliquées. Aucune, de fond ni d’importance, ne l’a été sur des durées excédant 5 ans. Quel dommage, au passage de n'avoir pu poursuivre et amplifier celle entamée entre 2012 et 2017.

 

  •        L’Ecole?… Ca n’existe pas ! Elle n’est que DIFFÉRENCES ! 

 

  •        L’école garde des règles de vie et des pratiques pédagogiques héritées du siècle dernier. L’échec scolaire a bon dos ! Il résume tout et n’explique rien !

 

  •        Toute classe est une classe hétérogène.

 

  •        L’hétérogénéité réduit extrêmement peu le niveau de l’élite en augmentant bien plus le niveau des plus faibles.

 

  •        La constitution de classes homogènes a des effets préjudiciables sur le plan socio affectif, et ceci pour les élèves placés dans les groupes les plus faibles.

 

  •        Éducation et Instruction sont inséparables

 

  •        L’échec scolaire est aussi vieux que l’école obligatoire. Il n’a jamais existé d’age d’or de l’enseignement.

 

  •        L’échec scolaire a une fâcheuse tendance à révéler impitoyablement les inégalités sociales

 

  •        Le système éducatif tranche dans le vif. C’est à 6 ans que l’on trie les « bons » et les « mauvais ».

 

  •        La prétendue « baisse de niveau » est un fantasme engendré par une société inquiète de son avenir et de son École. Ce qui ne signifie pas que tout aille bien.

 

  •        Aucune lumière n’a jamais jailli des disputes entre tenants de la méthode globale de lecture (jamais appliquée) et tenants de la méthode alphabétique ou syllabique (BA- BA).

 

  •        Une seule chose est sûre : aucune méthode d’apprentissage de la lecture n’a su garantir à 100% la réussite des enfants.

 

  •        De l’imagination pédagogique et des innovations naissent le malheur et le scandale, dit on ici et là ! On leur préfère donc un siècle de savoir-faire réécrit au goût du jour ! Jusqu’ à l’ennui…

 

  •        Il est nécessaire d’avoir des idées biodégradables en pédagogie. Il faut se débarrasser des stéréotypes.

 

  •        Les professeurs d’école exerçant en maternelle pratiquent un militantisme pédagogique positif hors du commun.

 

  •        Le laxisme ne menace pas l’école primaire. Affirmer cela, c'est insulter toute une profession.

 

  •        Le « mérite » est aujourd’hui convoqué pour justifier la stratification sociale et les inégalités. C’est un vernis moral.

 

  •        Rien n’est plus important que la dimension affective dans l’enseignement du premier degré

 

  •        TOUTES les études prouvent que les maîtres passent leur temps, bien audelà des horaires officiels, à faire du Français et du Calcul et, plus précisément, de la lecture et des opérations.

 

  •        L’enseignant a trop souvent tendance à se « couper du monde ». Il ne peut pourtant s’abstraire de l’environnement de son établissement.

 

  •        Les inégalités sociales de « carrière scolaire » sont très fortes en France ; trop fortes.

 

  •        Le développement culturel de l’enfant est SOCIAL,

 

  •        En deux ans (5ème/4ème surtout), autant d’inégalités « socio/scolaires » se créent que pendant TOUTE la scolarité primaire.

 

  •        Les inégalités sociales de carrière scolaire s’expliquent pour une part équivalente :

- par les inégalités de réussite académique

- par les inégalités de choix scolaires et d’orientation

 

  •        Améliorer l’efficacité de l’école, dès lors que ce sont les moins favorisés qui sont les plus sensibles à son influence, est donc une manière de réduire les inégalités entre élèves mais AUSSI les inégalités sociales.

 

  •        Le fonctionnement même des classes fabrique et reproduit certaines inégalités sociales.

 

  •        Tout un pan de la lutte contre les inégalités sociales passe par une « formation » des parents.

 

  •        L’éducation sert aussi à se classer par rapport aux « concurrents ». Et au fur et à mesure que les scolarités s’allongent, les écarts sociaux se déplacent plus avant en prenant par exemple la forme de l’accès à telle ou telle filière : c’est la « démocratisation ségrégative » (négative)

 

  •        Des politiques d’allongement du tronc commun ou le développement des passerelles entre filières sont susceptibles d’atténuer les inégalités sociales.

 

  •        Il FAUT aller vers une attitude plus expérimentale où enseignants ET chercheurs concevront et évalueront les effets précis de tel dispositif sur tel public

 

  •        La question de la réduction des inégalités socio scolaires est fondamentalement POLITIQUE.

 

  •        La violence à l’école est constituée de faits ténus, mais répétitifs et nerveusement usants, du genre « incivilités », « harcèlements » ou « microviolences ».

 

  •        Les « mauvais élèves » manifestent une agressivité impuissante à l’encontre des professeurs qui n’est en fait qu’une contestation impuissante de leur place scolaire,

 

  •        La pédagogie pratiquée (style coopératif) et le style de gestion de la Direction (participatif) sont des facteurs de protection bien identifiés.

 

  •        L’existence des classes de niveau est un facteur majeur de risques, deux fois plus explicatif que la monoparentalité par exemple. La ségrégation scolaire est LE danger réel.

 

  •        Les écoles, dans lesquelles les élèves perçoivent des règles claires, des actions valorisantes et des sanctions sans ambiguïtés, bénéficient de moins d’indisciplines. 

 

  •        Un encadrement strict ET bienveillant accompagné d’un travail éducatif et culturel AVEC PROJET porte TOUJOURS des fruits.

 

  •        Le combat contre la violence à l’école est un combat politique contre la démagogie.

 

  •        La promotion du « marché » en matière scolaire est bien une politique de classe.

 

  •        La relation Professeur/Elève est CENTRALE dans la vie quotidienne de l’institution scolaire

 

  •        Pour vivre ensemble, enseignants et élèves doivent gérer, dans les collèges et lycées, l’arrivée d’une culture juvénile de plus en plus légitime

 

  •        Il faut OFFICIELLEMENT reconnaître que la réussite éducative est diversement difficile à atteindre selon l’environnement des écoles et des collèges. Il faut donc mettre en place une très forte diversification qualitative et quantitative des moyens d’enseignement.

 

  •        Le redoublement a fait la preuve de sa totale inefficacité

 

  •        Il est prouvé que retirer 5 élèves sur un effectif de 25 n’aura aucun effet ; en revanche, retirer 5 élèves sur un effectif de 15 est porteur d’excellents résultats.

 

  •        Les élèves faibles qui redoublent progressent moins que les élèves faibles qui sont promus. Il faut donc explorer d’autres pistes que le redoublement.

 

  •        Le cours magistral (et frontal) en Primaire et en Collège (voire même en lycée) est plus qu’une erreur : c’est une faute professionnelle.

 

  •        Quand le scolaire dévisse, le social se lézarde…

 

  •        Travailler dur pour être récompensé, certes mais récompenser chacun à hauteur des efforts fournis…

Christophe Chartreux

 

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Nos élèves en milieu rural...

30 Mars 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Education

Nos élèves en milieu rural...

Des conséquences de toutes les pauvretés en milieu rural...

 

Depuis trente-six ans dans le même collège rural en Pays-de-Caux (Seine-Maritime, quelque part entre Rouen et Dieppe, sur les bords de la vallée de la Scie), je suis bien placé pour observer les ravages provoqués par les pauvretés de toutes sortes, pauvretés alourdies par le fait qu'elles naissent, se développent et se reproduisent en milieu rural :

 

  • pauvreté financière;

  • pauvreté intellectuelle;

  • pauvreté des ambitions. (Comment être ambitieux quand il y a si peu à ambitionner);

  • pauvreté des situations familiales (Mères isolées ; divorces difficiles);

  • pauvreté des moyens de divertissements (A peine 10% des enfants du collège partent en vacances)

 

On parle souvent des difficultés des enfants des cités. Beaucoup moins souvent de celles des élèves en milieu rural. Elles sont certes d'un autre ordre mais mériteraient une attention plus soutenue.

 

Ce tableau très noir n'est évidemment pas le seul. Il existe un tableau blanc. Avec des élèves et des familles heureuses. Mais la croissance des « grandes misères » doit nous inquiéter. Leur gravité et leur durée également. Tout enseignant en établissement rural ne peut ignorer, lorsqu'il est dans sa classe, qu'il a face à lui des élèves toutes et tous porteurs d'un vécu social, bagage léger pour certains, extraordinairement lourd pour d'autres. Aucun professeur ne peut ignorer cela, sous peine de passer à coté d'une réalité qui vit pourtant chaque jour sous ses yeux et que les « enfants/pré-adolescents » ne cherchent même plus à cacher.

 

Sans verser dans la compassion, il est néanmoins criant d'évidence que lorsqu'on est pauvre, quelle que soit cette pauvreté qui n'est pas circonscrite à la misère financière (on peut être riche et « pauvre »), l'effort demandé à l'élève pour s'élever est souvent surhumain. Contrairement à des idées reçues et véhiculées par confort ou par lâcheté, l’École est certes un havre de paix, de transmissions de savoirs et de savoirs-faire, mais elle n'est pas, par je-ne-sais quel enchantement, dispensée des malheurs qui frappent celles et ceux dont nous partageons les journées.

 

Il nous faut donc repenser nos manières de répondre à cette pauvreté aux mille visages qui frappe des filles et des garçons auxquels on demande l'excellence sans se soucier parfois des obstacles invisibles, cachés, tus dans un lourd silence qui rendent l'objectif absolument inaccessible.

 

Alors ils deviennent des « mauvais élèves ». S'ils étaient déjà en difficultés, c'est la double peine qui les attend au sortir des conseils de classe : pauvres chez eux; pauvres en classe... Pauvres partout.

 

Pourtant -et je me pose souvent la question- le « mauvais élève » n'est-il pas tout simplement un bon élève laissé à lui-même, depuis la maternelle ? Les seules explications culturelles à la pauvreté sont très éloignées de la réalité. Très insuffisantes en tout cas.

 

Si seulement on pouvait comprendre vite, très vite et très tôt, que beaucoup de « mauvais » élèves de milieux ruraux le seraient moins si l'institution les aidait, ainsi que leurs parents, à prendre les bonnes décisions, à faire les bons choix, à saisir les bonnes opportunités, à s'engager dans la bonne orientation.

 

Hélas, ces bonnes décisions, ces bons choix, ces bonnes opportunités, ces bonnes orientations semblent encore trop souvent réservés à ceux qui ont échappé -et heureusement pour eux!- aux pauvretés accablantes, qu'elles soient sociales, morales, intellectuelles ou toutes à la fois !

 

Christophe Chartreux

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A Lire... "Happycratie. Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies" - Edgar Cabanas et Eva Illouz

30 Mars 2019 , Rédigé par La Vie Des Idées Publié dans #Sociologie

EXTRAITS

Dans un essai stimulant, Edgar Cabanas et Eva Illouz dénoncent les « sciences du bonheur » au service de l’idéologie néolibérale. Non seulement elles invitent à renoncer à tout changement politique, mais elles culpabilisent les « psytoyens » qui ne parviennent pas à se plier à leurs injonctions.

D’inspiration foucaldienne, cet ouvrage entend porter l’estocade contre les « sciences du bonheur », bien vite devenues un dispositif de soft power et un outil de gouvernement des âmes et des corps au service de l’idéologie néolibérale. Le titre, qui rappelle la célèbre dystopie d’Huxley, donne le ton de l’ouvrage en soulignant « comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies ». L’essai – car c’en est un – expose rapidement l’objectif des auteurs : mettre en évidence la vanité et le danger des autoproclamées « sciences du bonheur ».

(...)

Coupable d’être malheureux

Le chapitre final décrit les conséquences du sacre du bonheur dans l’univers normatif et souligne que les « chantres de la psychologie positive ne se sont pas contentés de décrire ce que devait être, à leurs yeux, le bonheur : ils ont surtout prescrit ce que devait être une bonne vie » (p. 224). Chemin faisant, ils ont classé les émotions en deux catégories étanches – les positives et les négatives – et ordonné d’éliminer les négatives.

Les auteurs de l’ouvrage montrent que c’est impossible (la psychologie positive aura du mal à mettre fin à la maladie et à la mort, pour ne prendre qu’un exemple), mais encore que ce n’est pas souhaitable, dans la mesure où les émotions négatives peuvent avoir des conséquences positives. Surtout, la construction de l’idéal de l’individu heureux aggrave la douleur de ceux qui souffrent, dans une sorte de double peine : non seulement ils souffrent, mais ils s’en sentent coupables.

En conclusion, les auteurs estiment que les sciences du bonheur ne nous donneront jamais les clés du bonheur, mais recèlent un vieux fonds de bon sens sous une parure scientifique particulièrement pernicieuse. Elles constituent bien un nouvel outil de gouvernement pour produire de l’obéissance. Le dossier à charge est bien construit et cohérent. L’ouvrage vient à point nommé pour donner le contrepoint d’un discours devenu dominant. Son succès en France s’explique sans doute aussi par les résistances que l’idéologie du bonheur y a rencontrées, plus fortes que dans d’autres espaces du monde occidental [1].

(...)

Rémy Pawin, « Bonheur obligatoire », La Vie des idées , 28 mars 2019

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Ecoles marseillaises - "La situation relève d'une incurie hors-norme"... Najat Vallaud-Belkacem...

30 Mars 2019 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Politique

Photo Patrick Gherdoussi pour Libération

Photo Patrick Gherdoussi pour Libération

Risques sanitaires, d’hygiène et de sécurité : retirée de la vie politique, Najat Vallaud-Belkacem revient sur les conclusions de l’audit de 2016.

En 2016, au lendemain de la une de  Libé  sur l’état calamiteux des écoles marseillaises, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Education, commandait un audit aux services de l’Etat sur la situation du bâti des 444 écoles, dont l’entretien est de la compétence de la ville. Ce diagnostic, que nous révélons, n’avait pas été rendu public. Aujourd’hui en retrait de la vie politique, Najat Vallaud-Belkacem sort de sa réserve pour raconter les difficultés rencontrées à l’époque.

Comment a été réalisé cet audit des écoles marseillaises ?

Nous avons déclenché les choses le 4 février 2016 avec notre lettre de saisine au préfet, à qui il était demandé de réaliser un état des lieux des risques sanitaires, d’hygiène ou de sécurité auxquels élèves et enseignants pouvaient être confrontés. Des visites conjointes des services académiques et des services techniques de la ville ont alors été organisées, sur la base d’un premier recensement alimenté par nos services comme par les remontées des associations. Puis un tableau a été mis au point. Celui-ci a fait l’objet d’un suivi resserré jusqu’en mai 2017. Ensuite, je ne sais pas ce qu’il en a été fait.

Avez-vous été surprise ou inquiète des informations qui vous ont été remontées à l’époque ?

Pas surprise, non, compte tenu des alertes qui nous ont conduits à agir. Mais inquiète, même si nous n’avions pas de situation de péril imminent repérée.

Quels enseignements en avez-vous tirés ?

Qu’une partie du patrimoine scolaire marseillais était laissée à l’abandon depuis des années, avec une forme d’indifférence incroyable. Le plus surprenant était de constater que cette ville, au fil des ans, n’avait absolument pas adapté les superficies scolaires à la démographie. Il n’avait quasiment pas été construit de classes supplémentaires pour accueillir les effectifs croissants du début des années 2000 - à une époque où cela arrangeait bien le gouvernement qui supprimait des postes d’enseignants… D’où, au-delà de l’état matériel des bâtiments, des classes surchargées.

Que s’est-il passé ensuite ?

Des travaux ont été faits en urgence par les services municipaux, un plan plus conséquent a été programmé avec des marchés publics, et la ville a lancé son plan de reconstruction des écoles de type Pailleron (1), les plus dégradées, avec l’outil du partenariat public-privé, qui a été contesté.

Jean-Claude Gaudin, le maire, a-t-il été coopératif ?

Il a d’abord fallu tordre la main de la mairie, dont la première réaction a essentiellement consisté à minimiser les problèmes («Je ne dis pas qu’il n’y a pas ici ou là un robinet qui fuit mais de là à parler d’indignité !») et à dénoncer une «polémique politicienne et manichéenne organisée à l’encontre de la ville de Marseille». Puis Jean-Claude Gaudin a semblé prendre conscience qu’il ne pourrait pas tenir longtemps cette position ubuesque. Il est devenu plus «coopératif», d’autant que nous décidions de mettre plusieurs millions d’euros au service de ces travaux. A partir de là, la difficulté a surtout été d’être contraints par des délais très serrés pour décider des travaux urgents qu’il nous paraissait indispensable de réaliser pendant les congés scolaires.

Aviez-vous les moyens légaux de le contraindre ?

Seulement en cas de péril imminent constaté. La compétence des bâtiments scolaires relève en effet exclusivement des collectivités.

Est-ce que dans ce type de cas, c’est suffisant ?

En mode normal oui, les élus ne sont pas irresponsables. La situation marseillaise, comme pour le logement, relève d’une incurie au long cours et hors-norme.

Jean-Michel Blanquer a annoncé qu’un nouvel audit serait fait. Le vôtre ne suffisait-il pas ?

Cela permettra de reprendre le travail puisqu’il semble que deux ans ont été perdus… Mais mieux vaut tard que jamais : le ministre ne peut rester spectateur, il a lui aussi la responsabilité de protéger les élèves et les enseignants. Et le devoir de veiller à ce qu’il n’y ait pas, comme le disait Charlotte Magri [l’enseignante qui a dénoncé en janvier 2016 l’état de son établissement marseillais, ndlr] «une école de riches et une école de pauvres».

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(1) Etablissements construits rapidement, sur le modèle du collège Edouard-Pailleron, ravagé par un incendie à Paris en 1973.

Stéphanie Harounyan , Marie Piquemal

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