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Vivement l'Ecole!

Christophe Castaner explique l'usage des LBD à des enfants dans l'émission "Au tableau !"...

22 Février 2019 , Rédigé par France Info Publié dans #Education

"C'est une arme dangereuse", explique dans cette séquence le ministre de l'Intérieur, qui évoque les blessures aux visages de certains manifestants, mais justifie son emploi

Face à lui, il n'avait pas les intervieweurs les plus chevronnés. Christophe Castaner a expliqué les règles d'utilisation des LBD – dont l'utilisation lors de rassemblements des "gilets jaunes" est très contestée – à des écoliers, dans l'émission "Au tableau !", diffusée jeudi 21 février par la chaîne C8. Une séquence qui a suscité des critiques sur les réseaux sociaux.

Ce passage ne fait pas partie des nombreuses séquences mises en ligne individuellement par la chaîne, mais un extrait a été repris par un compte Twitter. L'épisode est visible en intégralité sur le site du groupe Canal+ (le passage commence à la 58e minute).

Répondant à la question d'un enfant, comme le veut le principe de l'émission, le ministre de l'Intérieur a détaillé, sur un schéma, les zones du corps sur lesquels les policiers ont l'autorisation de tirer avec des LBD. "Ils doivent absolument éviter la tête", a-t-il expliqué. Affirmant que dix personnes avaient été blessées à la tête depuis le début du mouvement – en janvier, nous avions décompté au moins 40 blessés graves dont 12 personnes ayant perdu un œil –, le ministre de l'Intérieur a assuré aux enfants qu'il s'agissait d'"accidents" et que ces cas étaient confiés à "une police qui surveille la police".

"Si tu supprimes le LBD, il y aura des bagarres"

Questionné par un des élèves, Christophe Castaner a également justifié son utilisation lors des manifestations. "Cette arme, elle est dangereuse", a reconnu le ministre, mais "c'est une arme qui est faite pour empêcher quelqu'un d'être violent avec les policiers, donc elle est puissante".

"Si tu supprimes [aux policiers] les lacrymogènes, qui permettent de tenir à distance, et si tu leur supprimes les autres moyens comme le LBD, on sera beaucoup plus au contact, et il y aura des bagarres qui feront beaucoup plus mal", a également justifié Christophe Castaner. Celui-ci a aussi, dans une autre séquence, détaillé la façon dont étaient organisés les dispositifs policiers encadrant les manifestations.

Sur Twitter, la séquence a été critiquée par certains internautes et journalistes, s'étonnant de voir un tel sujet discuté avec des enfants, et estimant que le ministre était laissé libre de dérouler un argumentaire pourtant contesté. Les enfants pouvaient lui poser des questions – "Il y a eu 10 personnes qui ont perdu leur œil, comment réagissez-vous ?" a demandé l'un d'eux – mais aucun journaliste ne les accompagnait.

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Pour la fiabilité, les jeunes Français préfèrent largement les médias traditionnels aux réseaux sociaux...

22 Février 2019 , Rédigé par Europe 1 Publié dans #Education, #Médias

Pour la fiabilité, les jeunes Français préfèrent largement les médias traditionnels aux réseaux sociaux...

Selon une étude publiée jeudi, les élèves français citent le plus souvent la télévision comme source d'informations. 

À rebours des stéréotypes, les élèves français affichent un gros intérêt pour l'actualité, font bien plus confiance aux médias traditionnels qu'aux réseaux sociaux et montrent un esprit critique bien supérieur à leurs pairs européens, selon une étude publiée jeudi.

16.000 élèves interrogés. "Les jeunes sont perçus comme des proies faciles pour les 'infox'. Mais notre enquête ne confirme pas ces stéréotypes et montre que c'est beaucoup plus complexe", déclare Nathalie Mons, présidente du Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco), qui a interrogé à ce sujet quelque 16.000 élèves au printemps 2018.

Plus d'un élève sur deux en classe de Troisième (54%) déclare s'informer sur l'actualité, un taux qui grimpe à 68% en Terminale, indique l'étude.

La lecture des journaux en ligne progresse avec l'âge. C'est la télévision que les adolescents intéressés par l'actualité citent le plus souvent comme source d'informations (92% des élèves de Troisième, 89% des Terminales). Vient ensuite l'entourage (camarades, famille) devant les réseaux sociaux.

Si les journaux papier ne sont évoqués que par 31% des jeunes de Troisième et 36% des Terminale, la lecture des journaux en ligne progresse fortement avec l'âge de l'élève, puisqu'ils sont 43% à les consulter en Troisième et 66% en fin de lycée.

L'enquête révèle une approche "multi-usage", avec un panachage entre médias traditionnels et nouveaux. Près de 70% des Terminales disent utiliser au moins quatre médias. Mais les jeunes Français font bien plus confiance aux médias classiques (télévision, radios, journaux) qu'aux réseaux sociaux, "une posture vigilante" qui les différencie nettement des jeunes des autres pays européens.

27% des élèves de Troisième font confiance aux réseaux sociaux. Une grande enquête ICCS réalisée en 2016 dans une quinzaine de pays européens a ainsi montré que 45% des jeunes de 14-15 ans avaient confiance dans les réseaux sociaux et 59% dans les médias traditionnels. En France, selon l'étude du Cnesco, ils ne sont que 27% en Troisième (et 24% en Terminale) à faire confiance aux informations véhiculées par les réseaux sociaux, et 36% en 3e (30% en Terminae) à se fier aux vidéos en ligne. Mais les deux-tiers en 3e (62% en Tale) disent avoir confiance dans les informations de la télévision, 71% en 3e et Tale dans les journaux papier, 69 et 67% dans la radio, 51 et 62% dans les journaux en ligne.

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Formation à l'égalité à Sciences po: «Trop de femmes subissent des affronts sexistes dans leurs vies professionnelle et privée»

22 Février 2019 , Rédigé par 20 Minutes Publié dans #Education

Formation à l'égalité à Sciences po: «Trop de femmes subissent des affronts sexistes dans leurs vies professionnelle et privée»

INTERVIEW Najat Vallaud-Belkacem, qui codirige cette nouvelle formation, explique à «20 Minutes» ses objectif.

 

- Le certificat égalité femmes-hommes et politiques publiques lancé le 14 février par Sciences po est codirigé par Najat Vallaud-Belkacem et Hélène Périvier, économiste à l’OFCE.

- Il s'adresse à des étudiants de master, futur(e)s DRH, femmes et hommes politiques, directeurs ou directrices d'institut culturel, responsables d'organismes internationaux, directeurs ou directrices administratifs.

- La formation s'appuie sur des témoignages de personnalités qui partageront leurs expériences vécues au cours de leur carrière.

C’est une des conséquences de plus du mouvement #MeToo et de la prise de conscience de la société des discriminations vécues par certaines femmes dans la sphère publique comme privée. Les formations sur l’égalité femmes-hommes se développent dans les universités et les grandes écoles. Dernière en date : le certificat égalité femmes-hommes et politiques publiques lancé le 14 février par Sciences po et codirigé par Najat Vallaud-Belkacem, désormais directrice générale déléguée du groupe Ipsos en charge des études internationales et de l’innovation sociale, et Hélène Périvier, économiste à l’OFCE.

S’adressant pour l’instant aux étudiants en master de l’école, il vise à la fois à leur dispenser une formation théorique sur inégalités entre les sexes et des séances de coaching aux étudiants pour leur apprendre à affronter le sexisme dans leur future vie professionnelle. L’ex-ministre des Droits des femmes a accordé à 20 Minutes sa première interview sur cette formation.

A l’heure des révélations de cyberharcèlement sexistes qui ont affecté de nombreuses femmes, le lancement de cette formation tombe à point nommé…

Oui, car trop de femmes subissent des affronts sexistes dans leurs vies professionnelle et privé. Elles sont tournées en ridicule sur les réseaux sociaux, on ne les écoute pas lorsqu’elles prennent la parole en réunion… Trop d’entre elles ne savent pas comment réagir. Or, je suis convaincue que les questions d’inégalités femmes-hommes sont tellement ancrées dans nos sociétés, que pour y mettre fin, il faut de la méthode et une approche quasi scientifique. C’est pourquoi j’ai eu l’idée de créer cette formation, qui s’appuie sur des travaux de recherche très éclairants à propos des discriminations sexistes. Avec l’ambition de rendre nos étudiant(e) s acteurs du changement.

Comment avez-vous pensé ce programme ?

Je me suis d’abord inspirée d’une formation de Harvard consacrée à ces questions, mais qui ne se destine qu’aux futures femmes politiques. Notre formation se veut ouverte à davantage de profils. Elle est également différente, car elle s’appuie tant sur la recherche sur les inégalités que sur des témoignages de personnalités qui partageront leurs expériences vécues au cours de leur carrière. Elle prévoit aussi des séances de coaching qui prépareront les étudiantes à affronter ces situations de sexisme et à réagir en fonction. Et aux étudiant(e)s d’apprendre à gérer ces cas de discriminations sexistes quand ils seront aux responsabilités.

Quelles seront les personnalités invitées dans la formation ?

Des personnalités de différents horizons, comme Isabelle Kocher, directeur général d’Engie, Kristalina Georgieva, directrice-générale de la Banque mondiale…

A quels étudiants s’adresse cette formation ?

A des futur(e)s DRH, femmes et hommes politiques, directeurs ou directrices d’institut culturel, responsables d’organismes internationaux, directeurs ou directrices administratifs… Car je ne crois pas que le pouvoir soit seulement aux mains des personnalités politiques ! L’objectif est de donner à ces étudiant(e)s les leviers à actionner pour faire évoluer les politiques publiques. Et pour les jeunes femmes de lever les obstacles qu’elles risquent d’affronter au cours de leur vie professionnelle.

Pour l’instant, la première promotion ne compte que 9 étudiants, ne craignez-vous pas que cette formation demeure confidentielle ?

C’est la première année, et nous n’avons pas beaucoup communiqué en amont. En outre, pour la première année, cette formation n’était ouverte qu’à des candidats en master. Mais nous comptons la proposer dans un second temps à des candidats en formation continue. Elle est donc promise à un bel avenir.

Propos recueillis par Delphine Bancaud

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Domenico Scarlatti...

21 Février 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Philippe Sollers...

21 Février 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Tous les soirs, vers 20 heures, le ballet aérien des mouettes a lieu devant moi. Ce sont mes augures. Elles  planent, se renversent, s'offrent, montrent le bout noir de leurs ailes, se taisent très fort, se frôlent, se dispersent, disparaissent, resurgissent et, de temps en temps, bec ouvert, crient ou ricanent. Elles foncent sur moi, arrivent tout près, salut, adieu, c'est comme si elles connaissaient l'endroit, l'écluse, les toits, comme si elles savaient que quelqu'un les observe. Elles sont inexplicables, mais font signe, dans le genre « on ne dit rien, surtout ! ». Elles sont clairement divines. Leurs larges cercles, par pans inclinés rapides, sont un tissu d'équations. À cette heure, elles ne chassent plus le poisson, ne piquent pas vers l'eau, se contentent de voler pour voler, mais pas n'importe où, ici, rite et prière. C'est bouleversant de beauté.

Philippe Sollers - L'Eclaircie

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L'Europe du nord ou quand l'Education bénéficie du consensus politique...

21 Février 2019 , Rédigé par Challenges Publié dans #Education

L'Europe du nord ou quand l'Education bénéficie du consensus politique...

EXTRAIT

(...)

Ici, tout est fait pour rendre l'apprentissage le plus ludique possible. Jeux de piste pour découvrir les cinq continents, initiation à la physique grâce à de petits robots… " J'attends des enseignants qu'ils sachent motiver leurs élèves et les tirer vers le haut. Qu'ils soient des leaders pédagogiques ", déclare très solennellement Anna-Mari Jaatinen, la directrice de l'école. Un mot d'ordre valable sur tout le territoire. En Finlande, les notes sont quasi inexistantes en primaire et ne descendent jamais en dessous de 4 sur 10 au collège. Les emplois du temps sont près d'un quart moins chargés qu'en France et les redoublements rarissimes. Dès qu'un élève décroche, il est pris en charge par un enseignant spécialisé, doté d'une formation en pédagogie de deux ans plus longue que celle de ses collègues. Et si besoin, il passe des tests d'orthophonie, de dyslexie…

Profondes réformes

Et ça marche ! Le 6 décembre, la Finlande est à nouveau sortie dans le peloton de tête du classement Pisa, loin devant la France, élève plus que moyen (voir graphique). Le tout avec une dépense de 5,7 % de sa richesse nationale, à peine plus élevée que la nôtre (5,3 %). Même si elle reste de 20 % supérieure dans le primaire. Une fierté nationale pour ce pays de 5,5 millions d'habitants. " Chaque Finlandais a conscience que l'éducation est un élément-clé de notre indépendance, souligne Anita Lehikoinen, secrétaire d'Etat au ministère de l'Education. L'école n'est pas un sujet de clivage chez nous, mais de rassemblement. " Un consensus qui n'empêche pas de profondes réformes : accent sur l'enseignement professionnel au début des années 2000, promotion d'enseignants chargés de plusieurs disciplines, récemment.

« La principale leçon du modèle finlandais pour la France, c’est sa formidable capacité à se remettre en cause sans se perdre dans des querelles politiciennes », relève Eric Charbonnier, spécialiste de l’éducation à l’OCDE. Au moindre signe de faiblesse, le gouvernement finance des équipes de chercheurs pour en comprendre les causes, comme il l’a fait début 2016 pour analyser l’échec scolaire des enfants d’immigrés.

(...)

Laurent Fargues

L'article complet est à lire en cliquant ci-dessous

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En visite au Maroc, Mme Najat Vallaud-Belkacem... (Video)

21 Février 2019 , Rédigé par L'info en face Publié dans #Education

En visite au Maroc, Mme Najat Vallaud-Belkacem, CEO Ipsos Public Affairs et ancienne ministre française de l'Éducation, été l'invitée de l'Info en Face pour un débat ouvert sur sa nouvelle vie loin des projecteurs, sans retrait de la politique, sa vision des débats sur l'éducation, et de sa nouvelle vocation qui est de contribuer continuellement à l'évaluation des politiques publiques pour donner accès à l'information exacte et pouvoir démêler les vraies et les fausses.

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Loi Blanquer et création des Établissements Publics des Savoirs Fondamentaux : la fin des directions d’école...

21 Février 2019 , Rédigé par Yannick Trigance Publié dans #Education

Loi Blanquer et création des Établissements Publics des Savoirs Fondamentaux : la fin des directions d’école...

Le 15 février dernier l’Assemblée nationale a créé, dans le cadre de la Loi Blanquer, l’ « Établissement Public des Savoirs Fondamentaux » (EPSF) constitué d’un collège et d’une ou plusieurs écoles du secteur de recrutement du collège.

Décidé par le Préfet et les collectivités locales, l’avis des conseils d’école et du conseil d’administration n’est pas nécessaire pour créer cet établissement.

A l’instar de l’instruction obligatoire à 3 ans en maternelle, cheval de Troie du financement des maternelles privées par les communes, la création de cet EPFS introduit un véritable bouleversement de la gouvernance des établissements du premier degré avec notamment la disparition pure et simple de nos directrices et directeurs d’école, pivots historiques ô combien essentiels de notre système d’enseignement , au carrefour des multiples interactions que l’école entretient au quotidien avec les familles, les enseignants, les élu(e)s …

Des questions cruciales vont se poser au quotidien pour l’école primaire : qui contactera les parents des enfants absents ? Qui gèrera les livraisons de matériel ? Qui récupèrera le courrier de l’école ? Qui coordonnera les réunions d’équipe éducative et plus globalement qui organisera le traitement de la difficulté scolaire ? Qui centralisera chaque matin les inscriptions des élèves pour la restauration scolaire du midi ? Autant de questions parmi tant d’autres qui traduisent concrètement l’incontournable réalité quotidienne de la vie de l’école et qui, sous l’effet de cette nouvelle loi, se trouvent sans réponse.

L’EPSF ainsi créé sera dirigé par un principal de collège qui dans le même temps exercera la fonction de direction d’école. Il sera assisté de un ou plusieurs « chefs d’établissement » recrutés dans le cadre du concours de personnel de direction du second degré : les actuels directrices et directeurs d’école en seront donc exclus.

Cette transformation marque la fin de l’existence administrative des écoles maternelles et élémentaires mais aussi, de fait, la disparition du directeur d’école en tant qu’animateur pédagogique et responsable administratif de l’école.

Si le projet d’une « école du socle », bâtie sur une continuité entre l’école primaire et le collège, a souvent été étudiée et défendue, c’est d’abord et avant tout sur le plan pédagogique pour mieux construire un continuum éducatif et atténuer les ruptures occasionnées lors du passage de l’école élémentaire au collège, franchissement au cours duquel bon nombre d’élèves fragilisés, notamment ceux issus de familles les plus en difficultés, perdent leurs repères et entrent durablement dans la spirale de l’échec.

Nulle motivation pédagogique pour la création de cet EFPS : seule la question de la gouvernance, avec en toile de fond une économie de moyens, justifie ce bouleversement.

Enfin, comment ne pas regretter que cette décision de fusion, sans précédent et aux conséquences dramatiques pour l’école primaire, ait été adoptée par le biais d’un amendement, sans aucune consultation ni concertation avec les organisations professionnelles, sans débat, sans avis ni vote du Conseil Supérieur de l’Éducation ?

Cette décision va profondément bouleverser l’école primaire et marque une étape supplémentaire dans ce projet de Loi Blanquer qui,à l’évidence ,s’inscrit davantage dans une école de la « défiance » plutôt que dans celle de la « confiance ».

Yannick Trigance - Conseiller Régional PS

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Un "audit" des établissements scolaires touchés par la déscolarisation des élèves juifs? A partir de quelles "listes"?

21 Février 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Education

Un "audit" des établissements scolaires touchés par la déscolarisation des élèves juifs? A partir de quelles "listes"?

Lors du traditionnel "discours du CRIF" -  Conseil Représentatif des Institutions Juives de France - le Président de la République a, entre autres annonces, proposé ceci:

"Sera aussi lancé un «audit» des établissements scolaires touchés par la «déscolarisation» des enfants de confession juive. Déplorant que des élèves de certains quartiers soient «trop souvent» obligés de «quitter l'école publique», le président de la République a chargé son ministre de l'Education d'évaluer ce phénomène pour que l'école joue à plein «son rôle de rempart républicain»." (Source Libération.fr)

Plusieurs choses surprennent, voire choquent dans le propos d'Emmanuel Macron.

Car cela pré-suppose qu'il existerait des listes d'élèves désignés comme juifs - ce qui serait absolument scandaleux!

Comment pourra-t-on établir que des "élèves juifs" ont quitté l'enseignement public (ce qui reste à démontrer et beaucoup d'inexactudes, d'exagérations circulent depuis des années à ce sujet) sans produire des chiffres, des pourcentages et donc des LISTES? Aucun directeur, principal ni proviseur ne détient le moindre document signifiant explicitement la religion des élèves. Et c'est évidemment heureux. Aucun professeur ne demande jamais quelle est la religion des élèves qu'il a en responsabilité.

Certes, les cantines d'école, donc les communes, les collèges et lycées supposent la religion de tel ou tel élève en fonction des menus spécifiques demandés par certaines familles.

Mais les chefs d'établissements devront-ils produire des LISTES? Des FICHIERS?

J'ose espérer que non et que cette proposition aura été le résultat d'une méconnaissance regrettable des règles en vigueur de la part du Président de la République.

Christophe Chartreux

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A Lire... L'illusion méritocratique - David Guilbaud...

21 Février 2019 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education

En ces temps où est dénoncée «  l’arrogance  » des élites qui nous gouvernent, il est bon de s’interroger sur une notion qui, elle, semble faire l’objet d’un quasi-consensus : la «  méritocratie  », qui serait du côté du «  bien  ». N’est-il pas juste de récompenser le mérite et de permettre donc aux méritants d’exercer les plus hautes responsabilités, au lieu de s’en remettre à la chance de naitre dans de bonnes familles ? Pour cela, il faudrait offrir les mêmes chances à tous, ce qui ne serait pas le cas dans notre école qui, pour certains, «  nivèle par le bas  » et ne permet pas la promotion de ceux qui font le plus d’efforts, notamment dans les classes populaires.

Cette longue introduction situe l’actualité du livre de David Guilbaud et souligne son «  mérite  » : fournir une bonne synthèse autour de cette notion pas suffisamment interrogée et des illusions qui l’accompagnent.

L’évocation de l’expérience personnelle de l’auteur est toujours intéressante, on aurait même aimé qu’il aille davantage fouiller dans son parcours de vie, lui qui, issu d’un milieu modeste et devenu haut fonctionnaire, a bénéficié en un sens de la méritocratie, mais a aussi vécu ses effets négatifs et les difficultés à se positionner qu’elle implique le plus souvent.

David Guilbaud parle d’«  illusion  », car les dés sont pipés. Certes, la promotion du mérite par le concours et le diplôme ne doit pas faire regretter le népotisme ou les accès réservés aux plus hauts postes, mais au fond, elle n’en est pas si éloignée. David Guilbaud rappelle que la France est un des pays où l’héritage culturel pèse lourdement dans la réussite scolaire, montre les effets désastreux du pilotage du système éducatif par le Graal suprême des grandes écoles (Hervé Hamon dit que dans notre école, on est toujours à Polytechnique moins quelque chose, et le décompte à rebours des classes est significatif). Que quelques-uns parviennent à s’arracher au destin qui leur est promis en gravissant la fameuse échelle sociale constitue un alibi permettant que «  tout change pour que rien ne change  ». Tout change avec la proclamation qu’on va renforcer l’égalité des chances en lançant des programmes spécifiques d’accès à Sciences-Po ou l’ENA (École nationale d’administration), des parcours d’excellence. Mais rien ne change : la reproduction sociale reste très forte, consolidée par une logique de réseaux et de connivences qui excluent ceux qui ont cru que leurs laborieux efforts suffisaient pour pouvoir «  accéder au club  ».

Une phrase résume bien le propos central du livre (p. 73) : «  La sélection permet de préserver l’ordre social existant, en justifiant ce conservatisme par la proclamation hypocrite d’une égalité des chances censée permettre à chaque individu, s’il le désire, et s’en donne les moyens, d’accéder à l’un de ces statuts privilégiés.  »

On pourrait estimer que les développements autour de cette idée majeure et bien étayée sont un peu longs et redondants, et craindre une vision à la fois désespérante et un peu mécaniste d’un système soumis à une loi d’airain. Mais le dernier tiers du livre introduit de riches nuances qui auraient pu être déployées plus longuement. Bourdieu est longuement cité, mais aussi d’autres sociologues (François Dubet, Marie Duru-Bellat) qui accordent plus de place aux acteurs et à leurs marges de manœuvre. Ainsi, dans un passage passionnant, l’auteur essaie d’examiner ce qu’il peut faire là où il est pour remettre en cause l’existant.

À la fin, David Guilbaud propose quelques pistes pour lutter contre les inégalités à l’école autrement qu’en isolant les «  meilleurs  » ou qu’en reprenant la théorie du «  ruissèlement  », qui n’a pas plus de vertus en matière scolaire que socioéconomique. On ne peut qu’approuver certaines, même si quelques affirmations restent superficielles et énoncées trop rapidement. Bref, un livre qui invite au débat, un débat sérieux qui a rarement lieu, plutôt que des polémiques à coups d’anathèmes. Un débat que de récents évènements nationaux rendent plus utile que jamais.

Jean-michel Zakhartchouk

Suite avec interview de l'auteur en cliquant ci-dessous

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