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Vivement l'Ecole!

Revue de Presse Education... Réformes et compagnie - Lobbies - Ressources...

18 Janvier 2019 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education

Revue de Presse Education... Réformes et compagnie - Lobbies - Ressources...

L’actualité éducative c’est toujours et encore les remous des réformes, les oppositions et leur défense par le ministre. Les lobbies à l’école sont dénoncés. Deux ressources à lire pour terminer.

Réformes et compagnie

Réforme du lycée, le défi de l’orientation
« Avec la suppression des filières au lycée et les nouveaux « attendus » à l’entrée de l’université, l’orientation est devenue centrale.
Psychologues, professeurs, associations, coachs privés… Un nombre croissant d’acteurs relèvent ce défi. Avec un fort enjeu de justice sociale. »

La réforme du bac sonne-t-elle le glas des maths et d’autres matières ?
« Avec le nouveau baccalauréat, les élèves composeront un cursus « à la carte » en première et en terminale. Une refonte qui suscite l’inquiétude des professeurs. » Les inquiétudes ne se calment pas, au contraire.

Ecole : l’exécutif travaille à la généralisation du dédoublement des petites classes
« La généralisation du dédoublement envisagée par Emmanuel Macron serait donc enclenchée après cela, « pour la rentrée 2021-2022 », confie un haut responsable qui admet que l’objectif « ultra-idéaliste », « ambitieux », « n’est pas gagné d’avance ni à court terme ». « Une fois qu’on aura parachevé le dédoublement en REP et REP +, on le fera en dehors de l’éducation prioritaire », poursuit-il néanmoins.
Avant cela, le dédoublement concernera les maternelles de REP et de REP +, en commençant par les classes de grande section. Quant aux moyens nécessaires pour parvenir à la généralisation, on se limite à dire, au ministère de l’Education, qu’on va « se créer de nouvelles marges de manoeuvre ». »
A moyens constants, les marges de manœuvres risquent d’être encore les moyens pour le secondaire...

« L’école, un combat pour l’égalité des chances »
« Évaluations, devoirs faits, réforme du lycée, violences scolaires… Jean-Michel Blanquer défend ses mesures pour que l’Éducation nationale redevienne facteur de justice sociale.
Entretien avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. »
Le ministre truste encore et toujours les médias pour défendre ses réformes et positions.

Une autre vision de l’éducation : PHILIPPE MEIRIEU : « UNE ÉCOLE PRÉFIGURE TOUJOURS UN PROJET DE SOCIÉTÉ »
« L’universitaire en sciences de l’éducation, souvent présenté comme la figure de proue des pédagogues, poursuit sa réflexion concernant l’enseignement public. Dans la Riposte, il appelle à œuvrer « sans fatalisme et sans simplisme » devant les politiques éducatives actuelles et les évolutions sociales et sociologiques. entretien »

Bientôt des cours de récréation "non genrées" à Rennes
« Pour lutter contre les stéréotypes de genre, la capitale bretonne veut doter ses nouvelles écoles de cours de récré appropriables par toutes et tous. » On attend de voir cela.

Lobbies

Les lobbies font de l’entrisme à l’école. Certains le dénoncent.

Faut-il mettre le lobby de la viande au banc des écoles ?
« Le lobby des Interprofessionnels bétail et viande (Interbev) intervient depuis plusieurs années dans les écoles pour fournir des informations nutritionnelles centrées sur l’importance d’un plat principal composé de viande. L’OMS alerte sur l’augmentation préoccupante des maladies cardio-vasculaires, diabète et cancers et l’une des causes communes à ces maladies est justement notre surconsommation de viande [1]. Dès lors quid de ces interventions alors que les enfants mangent déjà deux fois plus de viande que le maximum conseillé ? »

COMMENT LE VIRUS MICROSOFT CONTAMINE LES CLASSES
« « L’ÉTAT NE FAIT RIEN POUR RÉSISTER À L’ENTRISME DE CES GRANDES FIRMES » Le ministère de l’Éducation nationale apporte sa caution à des ateliers numériques proposés aux écoliers et collégiens par une association, Unis-Cité… au service de la multinationale de l’informatique. »
Rémi Boulle, de l’Association pour la promotion et la recherche en informatique libre, déplore le renoncement du ministère face à Microsoft. Entretien. « Sous couvert de parler d’intelligence artificielle et d’initiation au codage, l’entreprise va envoyer dans les écoles des centaines de services civiques, sûrement de bonne volonté, qui deviennent malgré eux des VRP prescripteurs de Microsoft. En termes de lobbying, c’est du grand art ! »

Ressources

Deux études : une sur l’histoire de l’éducation et l’autre sur la professionnalisation des enseignants confrontée à la démocratisation.

L’éducation sous l’Ancien Régime
« Les premiers « collèges », créés au XIIIe siècle, sont des lieux d’hébergement pour des étudiants pauvres bénéficiant d’une bourse, qui fréquentent les mêmes cours universitaires que les étudiants aisés. Ces collèges (une quarantaine à Paris au XIVe siècle) vont ensuite assurer des fonctions d’enseignement en complément de l’université. Au XVIe siècle, ils deviennent des établissements autonomes majoritairement tenus par des congrégations religieuses. Ils assurent désormais une formation de base à des élèves issus de la bourgeoisie et de la noblesse. »

Professionnalisation des enseignants et démocratisation scolaire : une formation initiale pensée à l’aune de la réduction des inégalités scolaires ? Dans la revue Education et socialisation n°50 par Claire Benveniste.
« Les données montrent que la formation initiale occulte majoritairement ou isole les apports des recherches qui appréhendent les pratiques enseignantes et les difficultés des élèves comme socialement construites et situées. Malgré des injonctions à mettre en place de « bonnes pratiques », considérées comme « efficaces », ou même démocratisantes, les enseignants du primaire ont finalement peu de ressources en formation initiale pour agir sur les conditions d’un accès égal pour tous aux savoirs scolaires. »

Géraldine Duboz

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Évaluations CP : ça ne passe pas...

18 Janvier 2019 , Rédigé par Snuipp-Fsu Publié dans #Education

Finalités, contenus, conditions de passation, de saisie et de remontée des résultats : les évaluations CP du ministère ne sont ni au service des élèves ni à celui des enseignants. Pour le SNUipp, c’est donc toujours non.

Sans prendre en compte les remarques et les propositions de la communauté éducative, le ministère lance fin janvier une nouvelle phase d’évaluation dans les classes de CP, calquée sur la première et tout aussi sujette à caution.

Finalités, contenus, conditions de passation, de saisie et de remontée des résultats : ces évaluations ne sont ni au service des élèves ni à celui des enseignants. Elles n’ont pour objet que de permettre à la rue de Grenelle d’engager un pilotage du système éducatif par les résultats, des changements dans les programmes et des méthodes qui n'ont pourtant pas fait leurs preuves.

C’est ce qu’avec le SNUipp-FSU, les autres syndicats ont fait valoir auprès du ministre en lui demandant l’abandon du dispositif.

Pour le SNUipp, c’est donc toujours non. Il appelle les équipes d’écoles à s’emparer de la question et à décider ne pas faire passer ces évaluations.

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Mercedes Sosa... (Et Nelson Nascimento)

17 Janvier 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Jacques Lusseyran...

17 Janvier 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Non, la poésie, ce n’était pas de la littérature, pas seulement. Cela n’appartenait pas au monde des livres. Cela n’était pas fait pour ceux-là seuls qui lisent. Les preuves se multipliaient.

Un matin noir d’hiver, dans l’encre de l’aube, nous étions une trentaine d’hommes épuisés, grelottants, et nous nous bousculions autour de l’une des vasques rouges pour un peu d’eau glacée. Cette eau brutale, interceptée par une main, affolée par un visage qui se collait contre elle de trop près, s’échevelait sur nos torses nus. C’était le silence, celui qui était de règle dans tous les actes accomplis en commun et obligatoires. Mais tout à coup un voisin chanta. Sa voix partit en avant et s’étendit sur nous d’une façon immédiatement magique. C’était celle de Boris, c’est-à-dire celle d’un homme si extraordinaire qu’il m’est impossible de parler de lui aussitôt. Voix souple comme une chevelure, riche comme le plumage d’un oiseau, cri d’oiseau, chant naturel, promesse. Boris avait quitté, sans avertissement, les régions du froid, de l’aube morne, des chairs mêlées. Il récitait du Péguy : La Tapisserie de Notre-Dame, je crois.

Lequel d’entre nous savait ce que Boris disait ? Qui s’en souciait ? Mais nous, les trente, nous restions les bras levés, le buste incliné, une poignée d’eau glissant à travers nos doigts. La vie, le long de cette voix, recommençait à vivre. Enfin, le poème achevé, près de moi, un petit homme que je croyais gauche et lourdaud, que je croyais tel depuis des mois entiers, me dit : « Touche mon front ! C’est de la sueur, nom de nom ! C’est ça qui réchauffe, la poésie ! » De fait, la barrière du gel s’était écartée. Nous ne sentions plus même la fatigue.

Jacques Lusseyran - Le monde commence aujourd'hui

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Revue de Presse Education... Service national - Réformes et polémiques - Enfants - Points de vue...

17 Janvier 2019 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Médias

Revue de Presse Education... Service national - Réformes et polémiques - Enfants - Points de vue...

La nouvelle du jour, c’est le service national universel. Sinon, on polémique toujours à propos des réformes et du métier d’enseignant. On parle enfants et éducation. Plusieurs tribunes exposent des points de vue.

Service national universel

Réveil à l’aube, salut au drapeau et uniforme... On en sait un peu plus sur le futur service national universel
« Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse a esquissé mercredi le déroulé du service national universel, qui doit s’articuler en deux parties, l’une en communauté, l’autre d’intérêt général, et qui concernera à terme 800.000 jeunes. »

13 départements pilotes pour un test dès juin
« Les premiers centres SNU seront donc implantés dans les Ardennes, le Cher, la Creuse, l’Eure, la Guyane, les Hautes-Pyrénées, la Haute-Saône, la Loire-Atlantique, le Morbihan, le Nord, le Puy-de-Dôme, le Vaucluse et le Val-d’Oise pour l’Ile-de-France. Cependant, si le gouvernement réaffirme vouloir rendre à terme le SNU obligatoire pour tous les jeunes de 16 ans ou d’un âge équivalent à la fin de la classe de seconde, cela n’interviendra pas avant « quelques années ». »
« Le service national universel n’est pas un service militaire »

On peut aussi directement écouter le secrétaire d’État Gabriel Attal, chargé de la mise en œuvre du SNU, bientôt obligatoire pour les jeunes âgés de 16 ans.

Réformes et polémiques

Hier les syndicats demandaient l’abandon des évaluations en CP, aujourd’hui Blanquer refuse.
« Plusieurs organisations syndicales ont écrit à Jean-Michel Blanquer pour lui demander l’abandon de la deuxième salve d’évaluations des élèves de CP, prévues la semaine prochaine, une requête refusée par le ministre de l’Éducation qui les juge "essentielles". » Où l’on apprend que le ministère a fait une enquête de satisfaction auprès des consommateurs, pardon, des enseignants.

Liberté et égalité, des valeurs menacées par la réforme des baccalauréats « Un collectif de professeurs estime que le nouveau bac proposé par Jean-Michel Blanquer serait profondément inégalitaire. Il se mobilise ce jeudi à Gaillac, dans le Tarn. »
Collectif qui dénonce en vrac le choix restreint des spécialités, la forte proportion de contrôle continu...

Les enseignants ne pourront plus refuser « la deuxième heure sup »
« La mesure, qui doit être actée à la fin du mois pour la rentrée 2019, devrait permettre de compenser les suppressions de postes au collège et au lycée. Avec le retour de la défiscalisation, elle se veut aussi un « coup de pouce » pour le pouvoir d’achat. »
Rappelons que les heures supplémentaires ne sont pas une augmentation de salaire et que beaucoup d’enseignants n’y ont pas accès.

Non, les enseignants ne vont pas si mal, d’après cette analyse d’une enquête de la MGEN.
« Ce fut l’objet de l’enquête nationale « Qualité de vie des enseignants » réalisée en 2013 par la Fondation d’entreprise MGEN pour la santé publique, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale. Après cinq ans d’investigation, sept articles scientifiques ont été publiés à partir de ces données, d’autres sont en cours.
La présente synthèse dresse un état des lieux tout en nuances de la qualité de vie des enseignants et déconstruit certains clichés associés à la profession. Au final, le tableau n’est pas forcément si noir qu’on pourrait le croire. »
A la lecture de l’article on s’aperçoit tout de même que les enseignants ont quand même quelques soucis de santé.

Enfants

Six ans et demi, déjà chercheurs !
« En tant que doctorante en génétique humaine, je vis dans une vraie bulle de sciences, pleine d’échanges stimulants. [...] Convaincue que la diversité est nécessaire à l’innovation et que les scientifiques ont un devoir de formation à la recherche, et par la recherche, j’anime chaque semaine des ateliers périscolaires auprès d’une vingtaine d’élèves de CP et de CE1.
Cette rencontre est possible grâce au programme « Savanturiers-Ecole de la recherche », dirigé par le Centre de Recherches Interdisciplinaires (CRI). L’objectif est de faire découvrir les sciences aux enfants de façon ludique et pédagogique afin qu’ils développent leur regard critique vis-à-vis de la démarche expérimentale. »

Comment apprendre aux enfants et ados à parler en public ?
« Que l’auditoire soit vaste ou restreint, peu importe, le stress, la boule au ventre, les mains moites vous accompagnait à chaque prise de parole… Parler en public, un cauchemar éveillé, une phobie, un grand stress pour la plupart d’entre nous… Quelles sont les règles fondamentales de l’éloquence et de la rhétorique ? »

Enfants placés « Considérés comme "en danger", des mineurs sont parfois placés en lieu sûr, foyer ou famille d’accueil. En lieu sûr ? Pas toujours, semble-t-il… Un journaliste de "Pièces à conviction" a réussi à s’infiltrer dans un foyer d’accueil d’urgence et a filmé, en caméra cachée… »

Points de vue

Macron : vers un dédoublement généralisé du CP et du CE1 ?
« C’est du moins ce qu’il vient d’évoquer. Comment comprendre cette annonce singulière ? Est-ce crédible ? Est-ce possible ? Y a-t-il eu des précédents ? Quels peuvent être les enjeux ? »
Claude Lelièvre réagit à l’annonce du président hier.

Violences scolaires et suppression des allocations familiales : la fausse bonne solution
« Le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, se dit prêt à étudier la proposition de suppression des allocations familiales aux parents des élèves violents à l’école. Alors que l’éducation a toujours cherché à privilégier la prévention à la répression, l’apprentissage à la sanction, l’accompagnement à la punition, Jean-Michel Blanquer entend blâmer ceux à qui il attribue la seule responsabilité des comportements violents de leurs enfants, à savoir les parents. Or, si l’adage explique qu’il faut tout un village pour élever un enfant, c’est bien parce que lorsqu’un enfant faillit, il en va aussi d’une responsabilité collective. »
Tribune de Philippe Mérieu

L’école obligatoire peut être mieux pilotée selon Marc Bablet
« On a vu dans les trois précédents billets comment est conduit le pilotage du premier degré. Il s’agit maintenant de comprendre les enjeux du pilotage de l’école obligatoire et de faire des propositions pour améliorer ce processus dont il faut reconnaître qu’il a progressé dans le temps mais qu’il peut encore gagner en efficacité et démocratisation. »

Le délitement invisible de l’éducation
« Jean-Michel Djian En 1970, un prêtre défroqué autrichien dénommé Ivan Illich, philosophe et historien de formation, avait prédit une « bureaucratisation » et une « standardisation » croissante des institutions publiques en charge de l’éducation. L’auteur de La société sans école précisait alors que « le principe de compétition » serait, sur le seul plan de la formation de l’esprit, « parfaitement contre-productif » pour la société ».

Pour terminer une analyse.
Orientation : comment Parcoursup a changé les stratégies des lycéens
“La fin de la hiérarchisation des vœux, les dispositifs « oui si » et la définition des « attendus » dans chaque licence, apparus l’année dernière avec Parcoursup, ont modifié les comportements. Reportage dans un salon de l’orientation à Paris.”
Par Natacha Lefauconnier

Géraldine Duboz

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Six syndicats d’enseignants réclament l’abandon des évaluations de CP... (+ commentaire)

17 Janvier 2019 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Six syndicats d’enseignants réclament l’abandon des évaluations de CP... (+ commentaire)

Alors que doit commencer la semaine prochaine, la deuxième salve des évaluations de CP, six syndicats demandent dans une lettre au ministre de l’Education nationale leur abandon. Une possibilité rapidement balayée par ce dernier.

La deuxième salve d’évaluations se prépare pour les élèves de CP. Devant débuter la semaine prochaine, elles sont à nouveau contestées par les enseignants. Dans une lettre adressée le 15 janvier au ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, six syndicats d’enseignants (Snuipp-FSU, SE-Unsa, Sgen-CFDT, Snudi-FO, CGT-Educ’action et SUD-Education) demandent l’abandon de ce protocole. «Ces évaluations ne servent à rien», lance Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire). «S’il ne les abandonne pas, nous invitons les enseignants à ne pas faire passer ces évaluations.»

Si quelques améliorations ont été relevées sur la forme après «l’échec de septembre», le fond reste, lui, toujours aussi problématique selon des témoignages d’enseignants. La lecture cristallisant particulièrement les inquiétudes. «Ces évaluations servent simplement à vérifier si l’enfant est entré dans le code ou pas, s’il sait déchiffrer. On n’a pas besoin de tout cet attirail pour le savoir. Elles n’apportent rien, ni à l’enseignant, ni aux élèves. S’ils butent sur le son, l’enseignant travaillera le son, mais s’ils butent sur la compréhension, le principal problème, ces évaluations ne l’aident en rien», remarque la secrétaire générale. Elle poursuit : «On ne compte pas préparer nos élèves à faire de la musique avec des lettres. On a l’intention de leur apprendre à comprendre ce qu’ils lisent.»

Anxiogène

Un protocole n’ayant aucun effet sur les apprentissages avec en prime un effet anxiogène sur les élèves, note Francette Popineau : «Pour l’élève, ça ne sert qu’à pointer du doigt là où il peine. Un inspecteur est venu dans une école de Bretagne voir comment ça se passait et un enfant a fait une crise d’angoisse. Les études montrent qu’il faut valoriser les progrès et réussites, non pas alimenter ce système d’école anxiogène que nous avons tendance à faire. Chaque élève avance à son rythme.»

Un «non-sens» mais aussi «du temps de perdu». Pour rentrer les résultats des élèves, aucune plage horaire spécifique n’a été accordée aux professeurs. «Le ministère pense qu’on peut le faire en faisant classe. Ce qui est une méconnaissance du métier d’enseignant. Le propre de ce métier est qu’on n’est jamais assis et encore moins en CP. C’était choquant de laisser entendre ça. Les enfants sont occupés, mais notre travail est d’être auprès d’eux pour les accompagner.» Pour les syndicats, il n’y a pas de doute, «le ministre met donc en place ces évaluations pour asseoir et valider sa politique». Un sentiment renforcé par l’annonce par voie de presse d’une partie des résultats de septembre, plus tôt que prévu.

Malgré ces réclamations, Jean-Michel Blanquer garde le cap. Interrogé sur France Info, ce mercredi matin, il a balayé d’un revers de main la possibilité d’abandonner les évaluations, qu’il juge «essentielles», défendant un «bilan très positif». «Pourquoi fait-on des évaluations ? Evidemment pour hausser le niveau des élèves», a-t-il rétorqué, arguant qu’une enquête de satisfaction auprès des professeurs a montré que deux tiers des répondants «voient bien la pertinence de cette évaluation».(* Voir com' en bas de page/Note du webmaster)

Marlène Thomas

* A ce sujet:

"... une enquête de satisfaction auprès des professeurs a montré que deux tiers des répondants «voient bien la pertinence de cette évaluation».

J'aimerais beaucoup obtenir le lien menant vers le résultat de cette enquête.

Ainsi évidemment que sa description méthodologique avec, en particulier, le pourcentage de professeurs ayant répondu.

Merci

CC

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Quelles sont les universités qui refusent la hausse des frais d'inscriptions pour les étrangers...

17 Janvier 2019 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Université

Quelles sont les universités qui refusent la hausse des frais d'inscriptions pour les étrangers...

Pour l'heure, cinq universités ont annoncé ne pas vouloir appliquer l'augmentation des droits voulue par le gouvernement à la rentrée 2019.

Question posée par Gabriel Billiet le 16/01/2019

Bonjour,

Annoncée à l’automne 2018 par le gouvernement, la forte hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers hors Union européenne recueille l’opposition de la quasi-totalité de la communauté universitaire.

Dans un communiqué du 11 janvier, la conférence des présidents d’université (CPU) a réitéré son opposition à cette mesure, et réclamé «une concertation dont le cadre soit élargi, sans aucun a priori, en vue d’élaborer des propositions visant à renforcer l’attractivité internationale de la France».

Pour autant, seules 5 universités sur la centaine que compte la France ont exprimé, pour l’instant, son intention de ne pas appliquer cette hausse à la rentrée 2019. Il s’agit des universités de Clermont-Ferrand, Aix-Marseille, Rennes 2, Toulouse 2 et Lyon 2.

Cette liste, pour l'heure réduite, sera actualisée selon les éventuels nouveaux éléments que nous collecterons.

La hausse annoncée par le gouvernement devrait conduire les quelque 100 000 étudiants extra-communautaires à devoir payer 2 770 euros pour une licence (contre 170 euros aujourd’hui) et 3 770 euros pour un master ou un doctorat (contre 243 euros en master et 380 euros en doctorat aujourd’hui).

Luc Peillon

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Comment les profs dégringolent l'échelle sociale...

17 Janvier 2019 , Rédigé par Challenges Publié dans #Education

Comment les profs dégringolent l'échelle sociale...

Une sévère et douloureuse désillusion. C’est le mal dont est atteint une grande partie des 880.000 enseignants français. Ils ont fait de longues études, travaillent plus de 40 heures par semaine en moyenne, exercent leurs fonctions dans des conditions dégradées et voient depuis plusieurs années leur pouvoir d’achat fondre.

En choisissant de devenir profs, ils ont toujours su qu'ils ne gagneraient pas des mille et des cents. Mais ils pensaient avoir gagné l'assurance de finir les mois sans angoisse. Depuis bien des années déjà, beaucoup d'enseignants ont pourtant l'impression d'avoir sombré dans la catégorie "survie", celle de l'euro près et de l'imprévu qui vient casser des mois de gestion rigoureuse. 

Les difficultés de recrutement le montrent: fini le temps où les étudiants envisageaient le professorat comme une sinécure, considérant que les vacances et l'emploi à vie compensaient finalement une gratification modeste. Les professeurs subissent de plein fouet la stagnation de leurs salaires et les prix galopants de l'immobilier dans les métropoles. Certes, leur salaire moyen (2.380 euros nets en 2016) est légèrement au-dessus du revenu moyen français (2.250 nets en 2015), mais leur niveau de vie doit aussi être analysé au regard de leur niveau d'étude élevé (bac + 5, fonctionnaire catégorie A) et des conditions de travail qui se dégradent d'année en année. D'autant que les chiffres cachent de nombreuses disparités. Car entre le professeur des écoles avec 10 ans d'expérience (1.894 euros nets) et l'agrégé tout juste passé "hors classe" (3.514 brut), il existe un gouffre.

"Même mon grand frère gagne plus que toi"

"Je ne m'en sors pas", raconte Vanessa, mère divorcée de 43 ans, qui exerce dans un collège près de Lille. Ancienne chef de produit en commerce internationale, elle a passé le CAPES de lettres modernes il y a deux ans pour pouvoir consacrer plus de temps à sa fille de 9 ans. "Dans mon entourage, on m'a dit 'allez, fais prof, c'est la stabilité et la sécurité'. Sauf que c'était les conseils de proches de 70 ans, qui ont connu l'âge d'or du professorat", regrette-t-elle. Avec ses 1.650 euros nets, cette fraîche reconvertie déplore un découvert de 300 euros tous les mois. Elle énumère ses dépenses contraintes avec découragement: un prêt immobilier de 650 euros, 180 euros d'eau et d'électricité, 150 euros de cantine et de garderie, à quoi s'ajoutent différents abonnements et assurances... L'essence de sa voiture représente également un poste de dépense important, car comme bon nombre de jeunes professeurs elle est "titulaire sur zone de remplacement" (TZR). Elle sillonne les académies pour effectuer de plus ou moins longs remplacements, là où son rectorat l'envoie. 

"Les conditions de travail sont mauvaises et ça n'échappe pas aux élèves. Inconsciemment, ils ont compris qu'on appartenait à une profession reléguée et notre autorité s'en ressent. Des réflexions méprisantes comme ‘même mon grand frère, gagne plus que toi', ce sont des choses qu'on entend régulièrement", explique-t-elle. Ces conditions de rémunération ont d'ailleurs un impact direct sur la performance du système scolaire français: une étude de l'OCDE a démontré que le niveau des élèves est directement corrélé au niveau de salaire des enseignants. Or le salaire des profs français reste bien en dessous de la moyenne des pays de l'OCDE, avec un écart marqué pour les débuts de carrière.

"Les seuls qui s'en sortent, c'est les conjoints de cadre"

Le contexte social a renforcé l'amertume des profs. Prime pour les policiers, pour les personnels d'Ehpad, pour les agents du fisc, augmentation du smic... Les professeurs, dont le point d'indice est gelé depuis 2010 (brièvement revalorisé entre 2016 et 2017), se sentent lésés et se regroupent sous la bannière des "Stylos rouges", un groupe asyndical et apolitique créé pour faire entendre leur exaspération. "Je sais très bien qu'on a un problème de pouvoir d'achat des professeurs, depuis le début des années 90, a rapidement réagi Jean-Michel Blanquer, sentant le mécontentement monter. Mais augmenter le point d'indice n'est pas l'alpha et l'omega de ce qu'il y a dire", a-t-il tranché, rappelant plutôt les mesures prises depuis son arrivée, telles que la reprise du Protocole sur les carrières et les rémunérations et l'accélération de l'avancement, soit 1,75 milliard d'euros en plus sur le quinquennat pour mieux rémunérer les professeurs, selon le ministère. "Nous sommes obligés de faire la différenciation: il serait absurde de saupoudrer sans prendre compte l'engagement qualitatif du système", a-t-il expliqué, prenant en exemple la prime créée pour les professeurs d'éducation prioritaire.

Martin fait partie de ceux qui bénéficient de cette nouvelle prime, réservée aux enseignants des zones sensibles. Il exerce en maternelle depuis 14 ans dans les Hauts-de-Seine. Grâce à un bonus de 190 euros mensuel REP +, il touche 2.350 euros par mois net. Malgré cette somme, il est obligé de prendre un petit job, 7 heures d'étude surveillée par mois pour augmenter ses revenus de 200 euros. Sa vie en région parisienne lui coûte cher. Son loyer, pourtant social, de 750 euros et sa pension alimentaire grèvent son pouvoir d'achat "Les seuls qui s'en sortent à Paris c'est ceux qui sont mariés à des cadres", grincent certains "Stylos rouges" sur le groupe Facebook qui leur sert de forum.

Agrégée, mais chassée par le prix des loyers

Violaine, prof de musique agrégée, fait partie des profs forcés de quitter la capitale. Les loyers d'un deux-pièces pour vivre avec sa fille y étaient trop élevés pour son salaire de 2.100 euros. "Après une agrégation, à 37 ans, je trouve ça lamentable de ne pas pouvoir choisir l'endroit où je voudrais vivre", souffle-t-telle. Mais il n'y a pas qu'à Paris que les profs galèrent. Valérie, prof à Nancy, donne, elle, 6 heures de cours particuliers par semaine, en plus de son travail soir et week-end pour préparer ses cours et corriger ses copies. Cette deuxième activité lui rapporte environ 500 euros par mois. "C'est grâce à ces 500 euros que je pars en vacances, peux aller au cinéma... Bref, avoir enfin une vie normale", raconte cette mère célibataire de deux enfants qui gagne 2.200 euros par mois.

Le ministre de l'Education nationale a annoncé la création d'un observatoire du pouvoir d'achat des professeurs, qui sera mis en place dans quelques semaines. Une mesure raillée par les "Stylos Rouges", qui déplorent que Jean-Michel Blanquer ait besoin d'un observatoire pour réaliser à quel point leur profession s'est paupérisée. En attendant, les conclusions de l'observatoire, et les éventuelles leçons que le ministère pourrait en tirer, le collectif s'organise. Les premiers rassemblements ont eu lieu cette semaine à Lorient et devant le lycée Henri IV à Paris. Mercredi dernier, à Lille, des professeurs ont manifesté devant le rectorat. Une mobilisation qui ne devrait que s'amplifier. Les "Stylos rouges" promettent des actions jusqu'à ce que, à l'image des Gilets jaunes, leur parole soit "enfin entendue" par le gouvernement. 

Héloïse de Neuville

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Bertrand Belin... (Et Camélia Jordana)

16 Janvier 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Jules Verne...

16 Janvier 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

   « - Et sait-on, répliqua le docteur, si quelque jour cette  contrée ne deviendra pas le centre de la civilisation? Les peuples de  l’avenir s’y porteront peut-être, quand les régions de l’Europe se seront épuisées à nourrir leurs habitants.  
        - Tu crois cela? fit Kennedy.   
        - Sans doute, mon cher Dick. Vois la marche des événements;  considère les migrations successives des peuples, et tu arriveras à la  même conclusion que moi. L’Asie est la première nourrice du monde, n’est-il pas vrai? Pendant quatre mille ans peut-être, elle  travaille, elle est fécondée, elle produit, et puis quand les pierres  ont poussé là où poussaient les moissons dorées d’Homère, ses enfants abandonnent son sein épuisé et flétri. Tu les vois alors  se jeter sur l’Europe, jeune et puissante, qui les nourrit depuis deux  mille ans. Mais déjà sa fertilité se perd; ses facultés productrices diminuent chaque jour; ces maladies nouvelles dont sont  frappées chaque année les produits de la terre, ces fausses récoltes,  ces insuffisantes ressources, tout cela est le signe certain d’une vitalité qui s’altère, d’un épuisement prochain. Aussi  voyons-nous déjà les peuples se précipiter aux nourrissantes mamelles  de l’Amérique, comme à une source non pas inépuisable,  mais encore inépuisée. A son tour, ce nouveau continent se fera  vieux; ses forêts vierges tomberont sous la hache de l’industrie; son  sol s’affaiblira pour avoir trop produit ce qu’on lui aura     trop demandé; là où deux moissons s’épanouissaient chaque année, à  peine une sortira-t-elle de ces terrains à bout de forces. Alors  l’Afrique offrira aux races nouvelles les trésors accumulés depuis des siècles dans son sein. Ces climats fatals aux étrangers  s’épureront par les assolements et les drainages; ces eaux éparses se  réuniront dans un lit commun pour former une artère  navigable. Et ce pays sur lequel nous planons, plus fertile, plus  riche, plus vital que les autres, deviendra quelque grand royaume, où se  produiront des découvertes plus étonnantes encore que la     vapeur et l’électricité.   
        - Ah! monsieur, dit Joe, je voudrais bien voir cela.   
        - Tu t’es levé trop matin, mon garçon.   
        - D’ailleurs, dit Kennedy, cela sera peut-être une fort  ennuyeuse époque que celle où l’industrie absorbera tout à son profit! A  force d’inventer des machines, les hommes se feront dévorer  par elles! Je me suis toujours figuré que le dernier jour du monde  sera celui où quelque immense chaudière chauffée à trois milliards  d’atmosphères fera sauter notre globe!   
        - Et j’ajoute, dit Joe, que les Américains n’auront pas été les derniers à travailler à la machine.   
        - En effet, répondit le docteur, ce sont de grands  chaudronniers! Mais, sans nous laisser emporter à de semblables  discussions, contentons-nous d’admirer cette terre de la Lune, puisqu’il nous est donné de la voir. »   

Jules Verne - Cinq semaines en ballon

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