Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Vivement l'Ecole!

Coup de coeur... Françoise Giroud...

20 Janvier 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Mais un homme, mon mari, m'avait enseigné que l'art de gouverner sa vie se résume en quelques mots: "savoir ce que l'on veut." Rien de plus malaisé. Il y a ce que l'on croit vouloir-en ce qui me concerne à l'époque, préserver ce que j'avais de beauté, vivre femme et rien que femme, goûter aux innocents plaisirs dont j'avais été, jusque-là, frustrée... Et il y a l'inaccessible: être à la fois jeune et sage, vieillissante et désirable, engagée dans l'action et vacante, libre de tous biens matériels et en mesure de dépenser sans trop réfléchir, respectée et non respectable, seule et non isolée, maternelle et créatrice (chacun peut poursuivre la liste pour son compte)-et il faut parvenir à distinguer l'inaccessible du très difficilement accessible, pour y viser tout de même. Il y a les périodes où la volonté de vivre s'éteint, et où l'on ne veut rien, rien.

Contre ce que l'on croit vouloir, tout l'être inconscient lutte sournoisement. On devient alors champ de bataille et, quand les contradictions sont trop fortes, névrosé.

(...)

Je viens d'être affrontée au Mal ; je n'ai pas encore saisi l'existence de cette chose qui s'appelle la société. Grandir, c'est découvrir que son clan, ses habitudes d'hygiène, d'habitation, ses parents, ses vêtements, son langage, son quartier, sont propres à un groupe d'individus - disons à un milieu - et que personne n'est comme tout le monde.

Le jour où un adolescent s'aperçoit qu'il est marqué, que les autres le voient avec une étiquette au front - sa classe, sa religion, éventuellement sa race, le métier de son père, son vocabulaire - et que tout le monde ne porte pas la même étiquette, il prend acte de l'existence de la société et de la place où il s'inscrit dans cette société.

C'est son premier geste politique, et parfois le dernier. Geste passif.Il ne choisit pas, il apprend qu'il a été choisi, et dans la géographie de la société, il repère sommairement sa position, ses amis, ses adversaires.

Françoise Giroud - Histoire d'une femme libre

Lire la suite

L'éducation en Macronie, un business comme un autre? (Audio)

20 Janvier 2019 , Rédigé par France Culture Publié dans #Education, #Politique

L'éducation en Macronie, un business comme un autre? (Audio)

L'éducation, un service public ouvert à la concurrence

Comment les acteurs de l'éducation (puissance publique, politiques familles, courants pédagogiques mais aussi investisseurs privés) dessinent le paysage scolaire.

"Malheureusement l'école publique n'a pas favorisé la prise de parole des familles dans l'école". A.van Zanten

Aujourd’hui le secteur privé éducatif se développe: dans le supérieur, dans les nouvelles technologies de l’éducation (les edtech) et dans le secondaire et le primaire avec une offre de plus en plus variées d’écoles «alternatives». L’évaluation des lycées proposée par les services statistiques de l'Educ national qui permet à la presse d’établir des classements des meilleurs établissements met aussi l’enseignement privé à l'honneur...

L'idée que l'on offre une meilleure scolarité  - tant du coté de la réussite scolaire que de l'innovation pédagogique - en payant semble faire son chemin dans notre société. Le nombre d’élèves et familles qui testent plusieurs systèmes au cours de leur scolarité continuent d’augmenter comme le nombre d’élèves dans le privé dans le secondaire. Autre exemple, ces écoles Montessori qui ont, depuis quelques années, très bonne presse, ce qui semble au passage accréditer l'idée que payer pour l'éducation de ses enfants… c'est mieux !

Pourtant à critères équivalents : origine sociale et niveau scolaire, le privé ne fait pas mieux que le public. Les choix scolaires masquent-ils le désir de préserver ou d’accéder à un entre-soi perçu comme un élément décisif pour l’éducation ? 

Au fond, l’Éducation nationale est un service public ouvert à la concurrence – concurrence sous contrat et hors contrat, il y a bien plusieurs types d’écoles pour des publics divers… A tel point qu’aujourd’hui on peut se demander si l’éducation ne risque pas de devenir un business comme les autres ? 

"L'école publique n'est pas un bien comme un autre car le service public que vous recevez n'est pas indépendant de l'usager". A.van Zanten

Avec 

Agnès van Zanten, Sociologue, directrice de recherche au CNRS et professeur à Sciences Po. Auteur de Choisir son école. Stratégies familiales et médiations locales, Paris, PUF, 2009.  Les marchés scolaires, avec Georges Felouzis et Christian Maroy, Puf 2013,, coll. « Éducation et société » et le Dictionnaire de l'éducation, PUF qu’elle a dirigé avec Patrick Rayou.

Antonella Verdiani, présidente du Printemps de l’éducation les 21 et 22 Avril 2018, pédagogue, chercheuse. Auteur de Ces écoles qui rendent nos enfants heureux, Actes Sud 2012 et Renouer avec la Joie de l’enfance, Eyrolles, 2017

Je me demande pourquoi il n'y a pas plus d'établissements innovants dans l'éducation nationale? A.Verdiani

Grégory Chambat, enseignant, membre du collectif Questions de classe(s), coordonnateur du N° de la Revue N'Autre école "L'école en marché, décrypter les nouveaux marketings pédagogiques".

"L'éducation nationale n'est pas là pour faire du spectacle. On a un débat entre une institution et plein de petites écoles qui doivent se vendre pour exister. (...) L'éducation c'est une question politique, sociale et collective." G.Chambat

A lire: QUI CHOISIT L’ÉCOLE PRIVÉE, ET POUR QUELS RÉSULTATS SCOLAIRES? 

Lire la suite

Évaluations CP à partir du 21 janvier : Le SNUipp-FSU appelle à ne pas les faire passer!...

20 Janvier 2019 , Rédigé par Snuipp-Fsu Publié dans #Education

Évaluations CP à partir du 21 janvier : Le SNUipp-FSU appelle à ne pas les faire passer!...

Suite à son conseil national des 15 et 16 janvier 2019, le SNUipp-FSU appelle les enseignants à ne pas faire passer ces évaluations.

18 janvier 2019

Évaluations CP à partir du 21 janvier :

Le SNUipp-FSU appelle à ne pas les faire passer !

Suite à son conseil national des 15 et 16 janvier 2019, le SNUipp-FSU appelle les enseignants à ne pas faire passer ces évaluations.

En 1min30, vidéo de l’appel du SNUipp-FSU aux enseignants (cliquez sur l’image)
 

Proposition du SNUipp-FSU 93 aux enseignants de Seine-Saint-Denis :

- Parlez-en équipe ; c’est toujours mieux de partager l’analyse de la situation, et faire en sorte que la décision soit prise le plus collectivement possible. La mesure « 100% réussite » de JM Blanquer a déjà trop tendance à couper les collègues de CP et CE1 des autres enseignants de l’école : renforçons, au contraire, notre collectif de travail !

- S’il y a décision collective, notez-la dans un relevé de conclusion du conseil des maîtres, qui est une instance importante. Ne l’envoyez pas, pour l’instant aux IEN (rien ne presse), prenez le temps de rédiger vos analyses et arguments.
Vous trouverez ci-contre un modèle de motion de conseil des maitres à nous faire parvenir si vous le souhaitez.

- Tenez-nous au courant : contactez soit les responsables du SNUipp-FSU de votre ville, soit le SNUipp-FSU 93 (snu93@snuipp.fr ; 01 48 96 36 11).

Voici l’expression complète du conseil national sur la question des évaluations :

« Le ministère décline sa culture de l’évaluation avec la seconde phase des évaluations de CP, l’inscription dans la loi « Pour une école de la confiance » de l’évaluation des établissements et la création d’un nouveau conseil d’évaluation (article 9). De fait, le ministère supprime le CNESCO et élimine une évaluation indépendante du système éducatif. Le SNUipp-FSU rappelle son soutien à la pétition en faveur du maintien du CNESCO et invite les enseignants à la signer.

La mise en place de l’évaluation des établissements du second degré qui s’étendra à moyen terme à ceux du 1er degré ouvre la voie à la mise en concurrence des écoles et à l’évaluation des enseignants au travers des résultats des élèves.

Les évaluations de mi-CP ne sont ni au service des élèves ni au service des enseignants et ne sont là que pour permettre au ministère d’imposer des méthodes. Elles concourent à alimenter un pilotage par les résultats qui conduira à une école de la performance et de la concurrence, c’est ce qu’ont dénoncé dans un courrier commun les 6 organisations syndicales (SNUipp-FSU, SE-UNSA, SGEN-CFDT, Snudi-FO, CGT et SUD), en en demandant l’abandon.

Le SNUipp-FSU poursuit ses actions unitaires avec les partenaires de l’école et appelle les enseignants à ne pas faire passer ces évaluations et les conseils de maîtres à s’emparer de la question ».

- Lire le courrier unitaire au ministre : SNUipp-FSU, SE-UNSA, SGEN-CFDT, Snudi-FO, CGT Educ’action et SUD-Education au niveau national

- Trois questions à Roland Goigoux : Des tests qui peuvent "s’avérer néfastes à moyen terme".

Lire la suite

Salaire des profs : le point sur la baisse et ce que (ne) font (pas) le ministre et le gouvernement...

20 Janvier 2019 , Rédigé par Lucien Marboeuf - Publié dans #Education, #Politique

Salaire des profs : le point sur la baisse et ce que (ne) font (pas) le ministre et le gouvernement...

EXTRAIT

(...)

Ce que le ministère a fait pour le pouvoir d’achat des profs depuis 18 mois…

Le médiatisé mouvement des #Stylos rouges a donné une nouvelle visibilité aux revendications des enseignants, parmi lesquelles le pouvoir d’achat. Le ministre a pas mal communiqué cette semaine, comme toujours très habilement, sur France Inter puis France Info, alignant les mêmes éléments de langage, à la virgule près (20/20 en récitation, M. Blanquer), que ceux contenus dans le communiqué du gouvernement publié dès le 8 janvier et manifestement destiné à couper l’herbe sous le pied des Stylos rouges : « pas de problème quant au diagnostic qui est fait », « ces préoccupations viennent de loin, elles existent depuis des décennies, pas seulement depuis 18 mois », « d’ailleurs le Gouvernement n’a pas attendu les Stylos rouges pour s’y attaquer », « cela fait un an et demi qu’il travaille à améliorer les conditions de travail et le pouvoir d’achat des enseignants ». Le communiqué fait ensuite la liste desdites avancées :

- +1Md€ sur le quinquennat pour financer le protocole PPCR

- prime pour les professeurs de REP+ allant jusqu’à 3000€

- heures supplémentaires plus rémunératrices grâce à la défiscalisation ; dans les médias cette semaine, le ministre a chiffré à 250 millions d’euros ces heures supplémentaires supplémentaires.

Présentées ainsi, les mesures semblent importantes, en effet.

… ne résiste pas à l’analyse

Sauf que, dès qu’on entre dans le détail, ces mesures sont en trompe-l’œil.

- le milliard annoncé pour le protocole PPCR, s’il est atteint à la fin du quinquennat, aura dû l’être plus tôt. Le PPCR résulte d’une série d’accords passés sous Hollande, absolument pas par l’actuel gouvernement, lequel s’est empressé d’en geler l’application pour 2018 ! C’est donc avec un an de retard que les enseignants en toucheront les bénéfices, soit 264 millions d’euros pour cette année ; tous les échelons auraient dû voir leur indice augmenter de 5 points il y a un an, il faudrait calculer ce que cela a couté à chaque prof…

- la prime pour les professeurs de REP+ : les termes utilisés dans le communiqué gouvernemental parlent d’eux-mêmes : « une prime pouvant aller jusqu’à 3000€ annuels sera accordée aux professeurs de REP+ à terme ». Cette prime avait été un argument de campagne majeur du candidat Macron, c’est un élément de langage ressorti à l’envi par le ministre, mais elle devait à l’origine être de 3000€ dès la rentrée 2017 pour tous les profs de REP et non seulement de REP+. Après avoir été reportée d’un an, elle n’est mise en place que très progressivement, au compte-goutte, et nul ne sait quand les profs toucheront la totalité de la prime promise, et surtout qui la touchera, puisqu’on a parlé de prime au mérite

- les heures supplémentaires défiscalisées : vantées comme une mesure en faveur du pouvoir d’achat des profs, elles servent en réalité à compenser les 2600 suppressions de postes dans le secondaire pour cette année, car il faut bien que les cours aient lieu. Par ailleurs, d'après le Café pédagogique, dans les 250 millions ne sont budgétés que 18 millions d’euros supplémentaires et non 64 millions comme le dit le ministre, le reste des heures était déjà prévu. Enfin, la défiscalisation annoncée n’est pas si intéressante qu’elle le fut, par exemple, sous Sarkozy, ainsi que l’explique très bien Julien Delmas sur son blog. Par ailleurs, ces heures supplémentaires ne concernent pas les professeurs des écoles, il faut le dire et le redire.

On le voit, les mesures annoncées ont été soit prises par le gouvernement précédent, soit sont en décalage avec les promesses de campagne, soit servent de cache-misère. Toutes sont largement survendues par le gouvernement et le ministre. Surtout que dans le même temps, d’autres mesures ont nettement attaqué le pouvoir d’achat des profs.

(...)

Lucien Marboeuf

Le billet complet est à lire en cliquant ci-dessous

Lire la suite

Les neurosciences ou l'obsession de la performance... (+ video)

20 Janvier 2019 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Neurosciences, #Sociologie

Stanislas Morel : «Les neurosciences illustrent la dépolitisation actuelle de la question scolaire»

EXTRAITS

Pour le sociologue, spécialiste de l’échec scolaire, la domination des neuroscientifiques dans l’éducation, actée par la composition du nouveau Conseil scientifique, témoigne d’une obsession de la performance. Au détriment d’une approche sociale des inégalités à l’école.

Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a présenté le 10 janvier les membres du tout nouveau Conseil scientifique de l’éducation nationale (CSEN) présidé par Stanislas Dehaene, psychologue cognitiviste et figure française des neurosciences. «Au plus près des besoins des professeurs, explique le ministre, le Conseil fera des recommandations pour aider notre institution et les professeurs à mieux saisir les mécanismes d’apprentissage des élèves.» L’initiative a été reçue assez froidement par les syndicats d’enseignants, qui redoutent une prise de pouvoir des sciences du cerveau sur les méthodes pédagogiques. Le sociologue Stanislas Morel, auteur en 2014 de la Médicalisation de l’échec scolaire (La Dispute), revient sur la position aujourd’hui dominante des neurosciences cognitives dans le domaine de l’apprentissage.

La communication autour de la création du CSEN laisse penser que les neurosciences étaient jusqu’ici peu présentes dans les débats sur l’enseignement. Etait-ce le cas ?

Non. La démarche des neuroscientifiques pour occuper le terrain sur de nombreux sujets de société, comme les apprentissages scolaires, les prises de décision économiques, voire les fondements des goûts esthétiques, a débuté, dans les faits, il y a une vingtaine d’années. Le boom des neurosciences à la fin des années 90 est en grande partie lié aux progrès dans les techniques d’exploration du cerveau, à commencer par l’imagerie cérébrale, qui permettent d’avoir une meilleure connaissance du fonctionnement du cerveau, resté pendant longtemps un organe très mal connu.

C’est une discipline scientifique que vous décrivez, dans le domaine des apprentissages, comme étant «orientée vers l’action»…

Effectivement, le talon d’Achille des neurosciences, c’était avant tout les critiques qui les accusaient d’en revenir à un certain déterminisme biologique. Les neuroscientifiques ont alors joué la carte de l’ouverture en mettant en avant la plasticité du cerveau, sa capacité à évoluer au cours du temps, notamment sous l’influence de facteurs «environnementaux». Ils adoptent donc aujourd’hui un discours intégrateur qui prétend prendre en compte les différents facteurs biopsychosociaux pesant sur les apprentissages. L’idée n’est plus d’éliminer les disciplines et les causalités «concurrentes», c’est de les coordonner, mais aussi de les hiérarchiser, en mettant souvent en avant la causalité biologique. De fait, les neuroscientifiques ont parfois relativisé les questionnements ontologiques (la quête de la cause première des difficultés d’apprentissage) pour privilégier un «pragmatisme» pouvant conduire à des réponses pratiques aux difficultés. Parmi ces réponses : prêter de l’importance à l’explication des consignes, à la répétition des exercices, à la correction des erreurs, aux manières de mémoriser des connaissances ou à l’estime de soi des élèves.

(...)

Les neurosciences fonctionnent surtout comme une mécanique de preuve pour des solutions préexistantes. Finalement, elles n’inventent rien…

Sans doute pas rien, mais c’est vrai que les solutions qu’elles proposent, comme celles préconisées par Stanislas Dehaene pour l’apprentissage de la lecture, sont souvent bien connues des pédagogues. Par exemple, dire aujourd’hui qu’il faut privilégier le décodage de correspondances grapho-phonémiques - la méthode syllabique pour aller vite -, ce n’est plus clivant. Ce qui est vraiment nouveau, c’est la manière d’administrer la preuve de l’efficacité des pratiques pédagogiques en s’appuyant sur les sciences expérimentales dans un univers scolaire qui, pour ses détracteurs, avait sombré dans l’idéologie. Et c’est à partir de l’effet de levier créé par cette forte légitimité scientifique que les neuroscientifiques ont été capables de réasséner de manière très puissante des préconisations qu’eux-mêmes reconnaissent n’être pas spécialement révolutionnaires.

Comme celles issues de la pédagogie Montessori, qui a plus d’un siècle…

Dans l’opinion, Montessori est souvent associée à une forme de pédagogie alternative, nouvelle, destinée aux «bobos» parisiens. On oublie que Maria Montessori était une femme médecin, auteure d’un livre, Pédagogie scientifique, qui cherchait à établir une pédagogie expérimentale. Il y a un lien de parenté entre Montessori et les neurosciences. Il s’agit dans les deux cas d’expliquer à des enseignants dont la pédagogie est jugée intuitive, spontanéiste, ce que les sciences expérimentales ont à dire des apprentissages. Mais il faudrait mieux connaître les pratiques des enseignants et, plus généralement, ce qui se passe dans les classes. C’est à cette condition que l’apport indéniable des neurosciences pourrait être plus utile.

(...)

Le CSEN, c’est finalement moins une révolution qu’une évolution logique de ce qui s’est passé ces dernières années…

C’est tout à fait logique. Les neurosciences incarnent l’avant-garde, les chercheurs sont mobilisés dans la promotion de leur discipline, et Blanquer est convaincu depuis longtemps. Mais ça illustre aussi la dépolitisation actuelle, commune aux différents gouvernements, de la question scolaire. Obnubilé par la performance des systèmes éducatifs, on ne réfléchit plus assez aux buts de l’éducation, aux inégalités scolaires et à la place qu’on veut donner à l’école dans notre société. C’est une question politique qui doit et qui va forcément revenir.

Par Erwan Cario, Dessin André Derainne

 

Lire la suite

Retrouvé mort noyé, un migrant malien avait cousu son bulletin de notes dans sa veste...

20 Janvier 2019 , Rédigé par Huffington Post

Dessin de Makkox

Dessin de Makkox

Une histoire touchante dévoilée quatre ans après le naufrage d'un bateau de migrants en Méditerranée.

MIGRANTS - Dans la nuit du 18 au 19 avril 2015, un bateau de migrants fait naufrage en Méditerranée, lors duquel périssent près de 800 personnes.

Parmi les victimes, un jeune Malien de 14 ans. Celui-ci porte sur lui un document qui en dit long sur ses espoirs pour sa nouvelle vie qu'il imagine en Europe: à l'intérieur de sa veste, a été cousu l'un de ses bulletins scolaires.

Cette histoire touchante n'est dévoilée qu'aujourd'hui, comme l'ont rapporté ce samedi 19 janvier 20 Minutes et Rtbf.be, après la publication du livre d'une médecin légiste italienne, Cristina Cattaneo, "Naufraghi senza volto" ("Naufragés sans visage"). Celle-ci avait identifié le corps du jeune migrant.

Dans son livre, Cristina Cattaneo avance l'hypothèse suivante après la découverte de ce bulletin de notes:

"Nous pensons tous la même chose, j'en suis sûr: avec quelles attentes ce jeune adolescent du Mali avait avec tant de soin caché ce document si précieux pour son futur, qui montrait ses qualités, ses aptitudes scolaires, dont il pensait qu'il lui ouvrirait les portes d'une école italienne ou européenne, et désormais réduit à quelques pages imbibées d'eau?"

Cette histoire a inspiré un dessinateur, Makkox, qui a publié une vignette représentant le jeune Malien au fond de la mer, montrant fièrement son bulletin scolaire à des animaux marins. "Que des dix", "une perle rare", commentent les animaux en découvrant les notes.

En 2018, 2275 migrants sont morts (ou portés disparus) en tentant de rejoindre l'Europe par la Méditerranée, selon le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR). L'année dernière, le premier pays d'origine des migrants était la Guinée (13.068 personnes), suivi du Maroc (12.745) et du Mali (10.347).

Lire la suite

« Gilet jaunes » : d’où vient la défiance envers les médias ? (Vidéo/Le Monde)

20 Janvier 2019 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Médias

Lire la suite

Emplois dans les académies de Rouen et Caen : plan social annoncé...

20 Janvier 2019 , Rédigé par Se-Unsa Publié dans #Education

Emplois dans les académies de Rouen et Caen : plan social annoncé...

La dotation ministérielle d’emplois dans les académies normandes pour la rentrée 2019 est maintenant connue (*) :

 

  • L’académie de Rouen devra rendre au ministère 119 emplois d’enseignants dans les lycées et collèges publics et 18 emplois d’administratifs.

  • L’académie de Caen devra rendre 78 emplois d’enseignants dans les lycées et collèges publics et 13 emplois d’administratifs.

Ceci constitue la contribution de notre région à la suppression, au niveau national, de 2250 emplois d’enseignants dans le second degré plus 400 emplois de stagaires ainsi que de 400 emplois de personnels administratifs.

En Normandie, il s’agit là d’un véritable plan social : 228 emplois seront supprimés.

La question urgente qui se pose est : où le recteur va-t-il bien pouvoir trouver ces emplois à supprimer ? Pour le savoir, il faudra attendre un peu. Les comités techniques académiques (CTA) et départementaux (CTSD) compétents pour examiner la répartition des suppressions d’emplois se réuniront début 2019.

Du coté enseignant, on peut supposer que la mise en place de la réforme du lycée risque d’être le prétexte à des suppressions d’emplois dans les lycées généraux et technologiques. Le ministère n’a, en effet, pas garanti les moyens nécessaires à cette réforme.

Du coté administratifs, les possibilités de suppressions d’emplois sont inexistantes. Les personnels croulent sous le travail que ce soit en établissement ou dans les services et ceci d’autant plus que le dossier « fusion des académies » nécessite beaucoup de travail administratif supplémentaire.

La riposte à de telles annonces est maintenant incontournable. L’UNSA Éducation Normandie sera au coté des personnels qui immanquablement feront connaître leur colère en 2019.

Le 20 décembre 2019,

Thierry Patinaux

(*) Ces dotations ont été examinées lors du comité technique ministériel (CTM) du 19 décembre 2019.

Lire la suite

Vivaldi... Et Bach...

19 Janvier 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

Lire la suite

Coup de coeur... Elisabeth Filhol...

19 Janvier 2019 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

On la prenait de haut jusque-là. Elle ne faisait pas rêver. Elle n’était pas, la mer du Nord, cette poule aux œufs d’or qu’elle est devenue depuis, une manne financière tombée du ciel qui justifie qu’on fasse abstraction du reste, de sa mauvaise réputation, vite rattrapée à l’épreuve des faits, le froid, la pluie, les coups de vent à répétition. Et même si la manne devait un jour se tarir, son image a changé. À son tour, comme ses maîtres avant lui, Marc Berthelot tente de communiquer aux jeunes qu’ils côtoient la passion de la prospection, des méthodes d’exploration et d’exploitation toujours plus pointues. Il n’y a rien de plus humain que cette passion-là. À la croisée de toutes les compétences de notre cerveau, analytiques, déductives, prédictives, jusqu’à l’intuition qui n’est pas pour rien dans bon nombre de découvertes, qui n’est que l’autre nom d’une impossible synthèse des connaissances à faire de manière consciente et qui émerge alors sous une forme ramassée, fulgurante, dans un télescopage qui élude les étapes du raisonnement pour ne garder que l’essentiel, la conclusion définitive, qui s’impose d’abord à l’état brut, sans la rigueur attendue, et devra ensuite être validée par l’expérience. Marc Berthelot a confiance dans son intuition. Elle l’a guidé dans son travail d’ingénieur. Elle le guide aujourd’hui dans ses nouvelles fonctions chaque fois qu’il doit s’extraire de la routine et prendre du recul. Or ce qu’il sent, ce qu’il pressent, c’est que la pression monte en mer du Nord. Que des tensions en sous-sol sont à l’œuvre, que de vieilles blessures, enfouies sous des millions d’années de sédiments et mal cicatrisées, sont en train d’être rouvertes. Dans le travail de sous-traitance pour les compagnies pétrolières ou l’éolien offshore, au gré des missions de Margeos à travers la mer du Nord, il entend ce qui ne sera pas restitué dans les rapports, une rumeur, un bruit sous-jacent au silence officiel sur la sismicité de la zone.

Elisabeth Filhol - Doggerland

Lire la suite
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>