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Vivement l'Ecole!

Cat Power... (Wanderer, sublime dernier album...)

24 Septembre 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Colette...

24 Septembre 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

"C'était une pauvre vieille école, délabrée, malsaine, mais si amusante!...Le rez-de chaussée, nos deux classes l'occupaient, la grande et la petite, deux salles incroyables de laideur et de saleté, avec des tables comme je n'en vis jamais, diminuées de moitié par l'usure, et sur lesquelles nous aurions dû, raisonnablement devenir bossues au bout de six mois.

L'odeur de ces classes, après trois heures d'études du matin et de l'après-midi, était littéralement à renverser."

(...)

- Mademoiselle Claudine, dit sévèrement la Directrice, je vous engage à vous contenir. Si vous recommencez à battre vos compagnes, je me verrai forcée de ne plus vous recevoir à l'école.
Elle tombe mal, je suis lancée; je lui souris avec tant d'insolence qu'elle s'emballe tout de suite :
- Claudine, baissez les yeux !
- Je ne baisse rien du tout.
- Claudine, sortez !
- Avec plaisir, Mademoiselle !

(...)

Et le nombre d’aiguilles qu’une couturière use en 25 ans quand elle se sert d’aiguilles à O,50 F le paquet pendant 11 ans, et d’aiguilles à 0,75 F pendant le reste du temps, mais que celles de 0,75F sont… etc.. etc.. Et les locomotives qui compliquent diaboliquement leurs vitesses, leurs heures de départ et l’état de santé des chauffeurs! Odieuses suppositions, hypothèses invraisemblables, qui m’ont rendu réfractaire à l’arithmétique pour toute ma vie!

Colette - Claudine à l'école

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Education - Quand l'obsession évaluative met en danger l'école publique et la pédagogie... Aux Etats-Unis seulement?...

24 Septembre 2018 , Rédigé par Sciences Humaines Publié dans #Education

Education - Quand l'obsession évaluative met en danger l'école publique et la pédagogie... Aux Etats-Unis seulement?...

EXTRAITS

Les Américains ont enclenché une ample réforme du système scolaire qui défend un régime d’évaluations régulières et la sanction pour les établissements « sous-performants ». Les adversaires les accusent de fossoyer l’école publique.

Depuis une trentaine d’années, des forces puissantes tentent une refonte du système scolaire états-unien. Ce mouvement baptisé « Education Reform » met en question le caractère public de l’école américaine, l’égalité entre les établissements et la pertinence de ses ambitions pédagogiques. (...)

(...)

Cette mise en cause du caractère « public » de l’école s’accompagne, d’autre part, de nouveaux principes pédagogiques. On les trouve notamment dans la loi « No Child Left Behind » (« Aucun enfant laissé de côté »), la grande référence législative en matière d’éducation des dernières décennies, adoptée en 2001 sous l’administration de Bush père. L’originalité de cette loi est de lier le financement de l’école publique à sa performativité. Les États sont obligés d’adopter des normes éducatives (« standards »), notamment en ce qui concerne la lecture et les mathématiques. Tous les établissements touchant des subventions fédérales doivent développer des évaluations (le « high stakes testing », ou « examens à enjeux élevés »). Pour ceux qui montrent peu de progrès, la loi prévoit des sanctions dont la sévérité s’accroît chaque année ; au bout de six ans, la fermeture de l’établissement devient envisageable. Ces dispositifs, qui reposent sur la responsabilisation punitive des chefs d’établissement et une obsession de l’évaluation numérique, sonnent le glas de la pédagogie progressiste inspirée de J. Dewey.

Si l’ancien modèle est toujours en place, il est donc fragilisé par le mouvement de l’« Education Reform » entamé depuis plusieurs décennies. Ce mouvement suscite bien des inquiétudes. Pour ses adversaires, le « choix scolaire » risque de miner le principe de l’école comme institution publique et foyer de la citoyenneté. La compétitivité entre établissements pourrait se traduire par l’introduction dans le milieu scolaire de valeurs économiques peu propices à cultiver l’esprit. Le régime de l’évaluation permanente risque de vider l’expérience éducative de sens et, à moyen terme, de créer une culture où l’examen compte plus que l’apprentissage. Mais à l’heure actuelle, ce mouvement de l’« Education Reform » a réussi, indépendamment des aléas de la politique, à dicter les termes dans lesquels se déroule aujourd’hui le débat scolaire outre-Atlantique.

A lire dans son intégralité en cliquant ci-dessous

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Quand la droite populiste investit des médias complaisants et paresseux...

24 Septembre 2018 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Politique

Quand la droite populiste investit des médias complaisants et paresseux...

EXTRAIT

(...)

Impétueuse offensive de la droite intellectuelle pendant le week-end, dans le sillage du maître à penser Zemmour pour qui le prénom Hapsatou «est une insulte à la France». Eugénie Bastié, du Figaro, sur France Inter, critiquant le mouvement #MeToo : «Une main aux fesses n’a jamais tué personne.» Charles Consigny, réac de service chez Ruquier : dans certains milieux artistiques, «c’est plus facile de réussir quand on est fils d’immigré, noir et pédé». Elisabeth Lévy : «Oui, il y a un lobby gay» (en général et peut-être aussi à la mairie de Paris). La directrice de Causeur soutenait Marcel Campion, qui avait dénoncé le «lobby» en question. On dira que le patron forain n’est pas un intellectuel. Mais dans cette série, il ne dépare pas.

• Hapsatou Sy, la jeune femme insultée par Zemmour, énerve au passage quelques autres penseurs. Dans le Point, on explique que l’affaire serait en fait un coup monté. La jeune femme aurait prémédité l’incident, en faisant filmer l’altercation (coupée au montage) par sa maquilleuse en loge. On s’étend ensuite sur ses ennuis fiscaux, rendus publics par Thierry Ardisson, ce qui, sans doute, expliquerait son machiavélisme : on suggère qu’elle cherchait surtout à toucher des indemnités. Ainsi Hapsatou Sy avait prévu qu’Eric Zemmour lui reprocherait son prénom dans des termes violents. En somme, elle n’est pas seulement chroniqueuse, mais aussi voyante. Faute de pouvoir défendre directement Zemmour, on cherche à démolir sa victime. Elégance médiatique…

Laurent Joffrin directeur de la publication de Libération

La chronique est à lire dans son intégralité en cliquant ci-dessous

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Education - «Réduire» les moyens n'est pas la solution - L' "exemple" d'Epinay-sur-Seine...

24 Septembre 2018 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education, #Politique

Education - «Réduire» les moyens n'est pas la solution - L' "exemple" d'Epinay-sur-Seine...

Les professeurs du lycée Jacques-Feyder d'Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) alertent sur leurs mauvaises conditions de travail, entre travaux de rénovation massifs, emplois du temps incohérents et classes surchargées.

Une rentrée repoussée pour cause d’emplois du temps incohérents, une rentrée incohérente pour cause d’espace impraticable. Depuis le 1er septembre, notre lycée Jacques-Feyder à Epinay-sur-Seine tangue dangereusement. Va-t-il tenir ? Qui s’en préoccupe ?

Comme beaucoup d’établissements d’Ile-de-France, notre lycée entame une longue période de travaux de rénovation massifs menés par la région. Pour l’instant, nous en sommes à la destruction des anciens locaux. A la rentrée, les bâtiments préfabriqués censés les remplacer n’étaient pas prêts à accueillir les élèves (d’ailleurs le peuvent-ils ?). A cela se sont ajoutés des emplois du temps incohérents (services incomplets, incompatibles, non conformes aux textes officiels…). La rentrée n’était pas possible dans ces conditions. Elle a été repoussée au 10 septembre. Nous avons été réquisitionnés pour reconstruire en urgence les emplois du temps, aidés par des «proviseurs-pompiers» envoyés en renfort pendant quelques jours par le rectorat.

Ces efforts n’ont pas suffi : aujourd’hui, les listes de classes et les emplois du temps sont toujours en chantier, et le chantier, lui, reste un chantier. Et la salle des professeurs est à bout. Nous découvrons des dysfonctionnements chaque jour. Avec cette grève, nous avons obtenu une classe supplémentaire pour prendre en charge les élèves de terminale ES en surnombre et nous avons pu éviter de passer à plus de 35 élèves par classe. Mais de nombreux problèmes et un fort sentiment d’abandon persistent. Certains postes ne sont pas encore pourvus (trois classes en histoire-géographie et en anglais sans professeur), des options sont sacrifiées (heures de latin perdues dans la nature) et le lycée a largement dépassé le nombre d’élèves qu’il peut accueillir.

«Prendre les élèves» quoiqu’il arrive

Côté travaux, nous ne sommes pas plus avancés : les portes de certains démontables ne ferment pas ou ne s’ouvrent pas. Les toilettes pour les élèves sont toujours largement insuffisantes (le lot complémentaire arrivera à la fin du mois !). Les classes n’ont pas de vidéoprojecteurs opérationnels, les radiateurs des préfabriqués tombent déjà, annonçant un hiver glacé. Et que se passe-t-il en cas d’alerte incendie ? Comment évacuer 1 700 élèves par les allées exiguës qui séparent les démontables et dont les issues sont intelligemment bouchées par de gros plots ? Les travaux de désamiantage sont-ils réalisés en toute sécurité ? Les parents peuvent-ils être rassurés en envoyant leurs enfants dans notre établissement ?

Le ministère ne devrait-il pas prendre la mesure du chaos dans lequel nous sommes depuis plus de trois semaines et cesser de mettre sous pression élèves et professeurs, pour stabiliser vraiment la situation, soutenir vraiment un établissement de 1 700 élèves et 150 professeurs avant qu’un incident arrive ? Début septembre, nous avons reçu une aide de quelques jours et des discours lénifiants pour faire passer la pilule. On nous a pressés de façon irresponsable de «prendre les élèves» quoiqu’il arrive.

«Prendre les élèves» ? Mais pour quoi faire ? Enseigner dans ces conditions est illusoire. Préparer le bac, se plonger dans la poésie de la Renaissance, l’histoire de l’Antiquité, la question du bonheur, la géométrie, bref penser, le peut-on ? Toute notre bonne volonté et celle des élèves ne suffiront pas. Le mois de septembre tire à sa fin et l’année n’a toujours pas commencé. Pour l’instant, il faut surtout savoir tenir les murs et, petit événement intellectuel de cette rentrée, soumettre la semaine prochaine nos classes de secondes à un test de positionnement national qui permettra sans doute à terme le classement des lycées ! On l’aura compris, apprendre à penser n’est pas une priorité et les enseignants sont utilisés à bien autre chose. Il faudrait pouvoir en rire mais nous ne sommes pas seuls, 1 700 élèves face à nous veulent apprendre, réussir, être là et en ont besoin (nous aussi d’ailleurs, nous avons besoin de nos élèves).

Un enjeu est politique et social

Comment en sommes-nous arrivés là ? Il y a une explication propre à notre établissement, certes. La rentrée a été sabordée depuis le mois de février par une direction sortante incompétente et nos courriers d’alerte au rectorat n’ont servi à rien. Mais ce n’est pas seulement notre lycée qui est en jeu. L’enjeu est politique et social. Qui se préoccupe de savoir si 1 700 élèves de Seine-Saint-Denis réussiront à travailler pendant trois ans (le temps de leur scolarisation en lycée pour les élèves entrant cette année en seconde) dans une ruine bruyante, entassés entre les tractopelles ? Qui se préoccupe de savoir comment ils vivent cette rentrée où on les malmène ? Peut-on imaginer une situation semblable au lycée Henri-IV ? Est-ce à nous, professeurs et élèves, de nous adapter aux manquements d’une hiérarchie défaillante ? Le mépris du rectorat et du ministère envers les élèves, les parents et les enseignants est honteux. Parcoursup l’an dernier, la disparition des REP, la réforme qui se profile, tout cela converge de façon évidente dans une même direction.

Notre situation n’est malheureusement pas une exception et les facteurs locaux ne suffisent pas à l’expliquer. A Sarcelles, au Blanc-Mesnil, à Montreuil, à Nanterre, à Aulnay-sous-Bois, les rentrées sont catastrophiques. Crise de travaux, d’organisation, manque de moyens. Parfois viennent s’ajouter des problèmes de violence alarmants (à Saint-Denis) que l’on redoute de voir se propager. Nos collègues eux aussi alertent, se mobilisent.

Et pourtant notre ministre continue à avancer tranquillement les pions de sa réforme. Il semble ignorer la situation et tous ceux qui la subissent. Peut-on encore vouloir faire des économies dans les lycées quand on découvre ces conditions de travail ? Y a-t-il un sens à vouloir mettre les professeurs au pas, à réformer pour surcharger encore les classes, les horaires alors que l’édifice est déjà saturé ? Y a-t-il vraiment trop de moyens au lycée, trop de professeurs, trop de paresse, trop de confort pour que l’on puisse sérieusement envisager une seconde de «réduire» encore ce qu’il en reste ? Ignorance, mépris, indifférence ? Il ne suffit pas de parquer n’importe où les élèves du 93 et les professeurs qui vont avec eux, de les laisser se débrouiller dans les gravats pour qu’ils n’existent pas comme certains semblent le souhaiter ou le croire. Avant de distribuer des tablettes et de saupoudrer de la révolution numérique dans l’enseignement, donnez-nous des salles, des professeurs, des CPE, des surveillants, enfin du temps et du calme pour que l’on puisse travailler et réfléchir avec nos élèves.

A lire aussi

Des professeurs d’un lycée d’Epinay en grève après une rentrée «apocalyptique»

Les professeurs en grève au lycée Jacques Feyder

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Budget : l'école primaire faussement dotée...

24 Septembre 2018 , Rédigé par Snuipp Publié dans #Education, #Politique

Budget : l'école primaire faussement dotée...

1 900 "créations de postes" annoncées dans le premier degré dans le budget prévisionnel 2019, principalement pour terminer le dédoublement des CP et CE1 dans l'ensemble des REP et REP+. Ces créations ne suffiront pas à y parvenir puisqu’il aurait fallu 4 000 postes supplémentaires.

Budget 2019 : l'école primaire faussement dotée
Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer vient de préciser les chiffres du budget de l’Éducation nationale pour 2019. Ils vont affaiblir le service public d’éducation.

2 600 suppressions de postes prévues dans le second degré et 400 emplois de moins pour les personnels administratifs. Les conditions d’enseignement vont se dégrader dans les collèges et les lycées où la hausse des effectifs d’élèves se poursuit. Les services administratifs déjà au bord de l’asphyxie vont connaître des difficultés accrues pour gérer les personnels.

Dans le même temps, le ministre annonce environ 1 900 créations de postes dans le premier degré avec pour ambition de terminer le dédoublement des CP et CE1 en REP et REP+. Ces créations ne suffiront pas à y parvenir puisqu’il aurait fallu prévoir 4 000 postes supplémentaires. Comme la baisse démographique ne permettra pas de compenser les manques, et on ne pourra éviter la suppression des « Plus de maîtres que de classes» encore existants, la fermeture de nombreuses classes ou l'insuffisance de postes d’enseignants spécialisés.

Cette dotation ne permettra pas d’améliorer la qualité d’enseignement notamment dans les 104 000 classes de notre pays qui comptent plus de 25 élèves ou encore les quelque 6 700 classes de plus de 30 élèves ? Tous les voyants sont au rouge avec un sous-investissement chronique dans le budget de l’éducation et des effectifs bien supérieurs à la moyenne des pays de l’OCDE. Or, la création de 1 900 postes ne représente qu’une hausse de 0,6% des moyens d’enseignement pour le primaire…

La question des moyens, si elle n’est pas la seule réponse, reste incontournable pour améliorer significativement la réussite de tous les élèves. Ce projet de budget 2019 montre que le gouvernement, au-delà des discours convenus, n’a pas la volonté de déclencher le véritable saut qualitatif dont notre école a besoin.

Le SNUipp-FSU, aux côtés de l’ensemble des enseignants continuera à exiger des moyens à hauteur des enjeux, avec en premier lieu le combat contre les inégalités scolaires. Revoir cette politique budgétaire et éducative sera au cœur de son engagement dans les mobilisations à venir et ce dès le 9 octobre prochain.

Paris, le 21 septembre 2018.

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Les évaluations nationales de Cp Ce1 hébergées par Amazon...

24 Septembre 2018 , Rédigé par Le Café Pédagogique Publié dans #Education, #Politique

Les évaluations nationales de Cp Ce1 hébergées par Amazon...

EXTRAIT

Est-il normal que les évaluations nationales de Cp et Ce1 soient hébergées à l'étranger sur un serveur d'une entreprise du GAFAM célèbre par sa capacité à exploiter les données ? La question a été posée sur Twitter le 22 septembre par une enseignante référente pour les usages du numérique (ERUN), un corps qui s'estime oublié par l'Education nationale. Alors que les réseaux sociaux bruissent des critiques énervées des professeurs des écoles qui ont commencé à faire passer les évaluations nationales de Cp et Ce1, la nouvelle est de nature à leur porter un nouveau coup. Un enseignant peut-il contribuer à la fuite des données personnelles de ses élèves vers Amazon ?

Les évaluations chez Amazon

" Dites @EducationFrance, le portail de saisie des évaluations nationales dont on apprend que le domaine a été réservé chez Amazon et que les données sont stockées sur un serveur à Dublin, c'est compatible avec la RGPD ?" Sur Twitter, le message  de Lonny, une enseignante référente pour les usages du numérique (ERUN), a vite fait le tour des enseignants présents sur le réseau. Vérification faite il n'y a aucun doute : le serveur des évaluations nationales de Cp et Ce1 (près de 1.6 million d'écoliers) est hébergé à Dublin en Irlande. Et il est confié aux bons soins d'Amazon. Pour ceux qui suivent l'actualité du numérique éducatif, cette entreprise rappelle le passage au ministère du précédent directeur du numérique éducatif. Après avoir envisagé la transmission des données des élèves aux entreprises du GAFAM (Google Amazon Facebook Apple Microsoft), il a été désavoué par le ministre et est parti... chez Amazon.

Pourtant le ministère semble avoir pris conscience des enjeux de la protection des données des élèves français. "Les partenariats que l'on veut développer avec les acteurs du numérique doivent se faire dans le strict respect du droit des données personnelles. Je ne transigerai jamais sur ce point", a déclaré par exemple JM Blanquer début juin 2018. Plusieurs mois après la publication de la loi RGPD sur la protection des données, l'Education nationale a publié un rapport signé de l'inspecteur général G Braun, nommé délégué à la protection des données fin août, et de Jean-Marc Merriaux, le nouveau directeur du numérique éducatif. Ce texte publié en aout a mis par écrit la volonté de l'éducation nationale de préserver les données des élèves.

Des directeurs se plaignent


"Donc on doit se connecter avec une clé OTP sur Onde, on doit renouveler les agréments annuellement PPMS et j'en passe et là on entre les résultats nominatifs des élèves sur un site privé appartenant à un géant américain et localisé en Irlande ?" a immédiatement répondu un directeur d'école. "On se voit refuser l'utilisation de certains ENT ou applications en classe sous prétexte que les données ne sont pas toujours hébergées en France", s'indigne un autre sur Twitter. Les entreprises de l'EdTech français ont d'ailleurs déjà manifesté leur mécontentement face au 2 poids 2 mesures entre elles et les géants du Gafam. La plupart ont rapatrié à grands frais leurs données en France pour se mettre en conformité avec la RGPD.

(...)

François Jarraud

(Suite et fin à lire en cliquant ci-dessous)

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Aucun algorithme, jamais, ne pourra défendre la démocratie...

24 Septembre 2018 , Rédigé par Liberation Publié dans #Education

Aucun algorithme, jamais, ne pourra défendre la démocratie...

Nous avons perdu la bataille contre les algorithmes en ce qui concerne la vie privée. Il faut aujourd’hui se battre pour limiter leur impact sur nos vies publiques et notre destin collectif.

Ce texte est une contribution à la «Déclaration sur l’information et la démocratie» que prépare Reporters sans frontières.

Le 4 septembre, Mark Zuckerberg a publié dans le Washington Post une tribune intitulée «Protéger la démocratie est une course aux armements. Voici comment Facebook peut nous y aider». Dix jours plus tard, c’est sur sa plateforme qu’il annonce se «préparer pour les élections» : il liste les risques, les biais, les détournements, les logiques d’influence et de manipulations qui ont déjà mis en danger l’équilibre démocratique et l’organisation de scrutins. Et il annonce, une fois de plus, qu’il va essayer de corriger tout cela. Il n’y parviendra pas. Comment avons-nous pu nous retrouver au début du XXIe siècle dans une situation où Mark Zuckerberg - et quelques autres patrons de plateformes numériques - se fixent comme objectif récurrent de «protéger la démocratie», principalement à grands coups «d’algorithmes» et «d’intelligence artificielle» et affirment que cela sera une de leurs principales «missions» au sein de leur entreprise et à l’échelle du monde ?

En 2011, deux théoriciens de l’intelligence artificielle traitant des problèmes éthiques qu’allaient poser les algorithmes écrivaient que «les algorithmes de plus en plus complexes de prise de décision sont à la fois souhaitables et inévitables, tant qu’ils restent transparents à l’inspection, prévisibles pour ceux qu’ils gouvernent, et robustes contre toute manipulation» (Nick Bostrom et Eliezer Yudkowsky, «The Ethics of Artificial Intelligence»).

Aujourd’hui, «les algorithmes» dont nous parlons se déploient au sein d’architectures techniques toxiques englobant des millions ou des milliards d’utilisateurs. Aujourd’hui, les algorithmes dont nous parlons reposent sur des jeux de données propriétaires et donc totalement opaques. Aujourd’hui, les algorithmes dont nous parlons sont explicitement développés pour se doter d’un niveau d’autonomie (ou «d’apprentissage») qui rend leur «comportement» et leurs décisions souvent imprévisibles pour leurs créateurs eux-mêmes. Cs algorithmes interagissent en permanence avec d’autres algorithmes, d’autres jeux de données et d’autres architectures techniques toxiques ; et ils le font à des échelles toujours plus vastes et dans des environnements toujours plus contraints qui augmentent encore le niveau de risque et d’incertitude.

Voilà pourquoi, pour l’ensemble de ces raisons, il est absolument impossible de garantir qu’ils soient transparents à l’inspection, prévisibles pour ceux qu’ils gouvernent et qu’ils soient, surtout, robustes contre toute manipulation. Pendant les dix dernières années, le combat principal d’activistes, de journalistes, de défenseurs des libertés numériques fut celui visant à limiter l’impact de l’empreinte algorithmique sur nos vies privées et intimes. Ce combat-là est terminé, obsolète et, pour l’essentiel, perdu. C’est un autre combat qu’il nous faut aujourd’hui mener, sur un tout autre front, avec une tout autre urgence et à une tout autre échelle. C’est le combat pour limiter l’impact de l’empreinte algorithmique décisionnelle sur notre vie publique, sur nos infrastructures sociales communes et sur notre destin collectif.

Il est urgent et impératif que toute forme, ambition ou projet de gouvernance algorithmique, dès lors qu’il touche à des secteurs régaliens (transport, éducation, santé, justice, sécurité) soit, obligatoirement et par contrainte législative, développé sur le modèle des licences GNU GPL du logiciel libre pour garantir a minima l’auditabilité complète et pérenne des processus à l’œuvre.

Il est urgent et impératif que le développement d’un modèle universel de portabilité de l’ensemble de nos données (1) soit une priorité des Etats, et qu’il soit imposé à l’ensemble des acteurs du monde économique en lien avec la conservation ou le dépôt de données numériques, et ce quels qu’en soient la nature, le volume et l’usage. Il est urgent et impératif que les entreprises qui captent aujourd’hui l’essentiel des données et des flux numériques (en gros les Gafam, Natu et autres Batx) soient taxées à la hauteur réelle de leur volume d’affaires et que cet impôt finance directement les actions précitées, ce processus de redistribution devant impérativement rester hors du contrôle desdites sociétés. Car le processus inverse a déjà commencé, celui dans lequel quelques entreprises omnipotentes s’arrogent le droit de défier la puissance publique et l’intérêt général dans la levée de l’impôt, comme Amazon et Starbucks en ont encore récemment fait la démonstration à Seattle.

Il est urgent et impératif qu’un régime de communs informationnels soit défini positivement dans la loi et qu’il puisse inclure les algorithmes et le code mobilisables dans le cadre de toute action publique.

Enfin, il est urgent, impératif et vital que tout ce qui touche directement au processus démocratique (comme le vote, l’élection, le processus de dépouillement) soit sine die placé hors de portée de toute forme d’assistance, de guidance ou de suppléance algorithmique (à commencer par les «machines à voter»). Le «vote électronique» doit être considéré pour ce qu’il est : une menace rigoureusement et définitivement incompatible avec le respect de la confidentialité du vote et donc de la démocratie.

L’enjeu est de savoir si nous serons capables à très court terme de construire une alternative qui, après le temps numérique de la «désintermédiation» des vingt dernières années, sera celle de formes de remédiations algorithmiques respectueuses du corps social et partant de sa partie la plus fragile, la plus pauvre, et la plus exposée. Alors peut-être, et alors seulement, les questions de gouvernance algorithmique pourront commencer d’être envisagées sereinement.

Hors l’ensemble de ces conditions, nous allons offrir aux générations futures un monde dans lequel le principal problème ne sera pas que Mark Zuckerberg et quelques autres patrons d’industrie se piquent d’être les gardiens protecteurs de nos démocraties mais qu’ils soient effectivement les seuls encore en position de l’être, tout en n’ayant eux-mêmes qu’une idée très vague et très approximative de la manière de s’y prendre et des chances d’y parvenir. Il ne s’agit pas simplement de fake news et de libre arbitre. Il ne s’agit pas simplement de la liberté de l’information ou de la liberté de la presse. Il ne s’agit pas simplement d’algorithmes, de plateformes, d’Etats et de nations. Il ne s’agit pas simplement d’intelligences humaines et d’autres «artificielles». Il s’agit de la liberté des peuples. Il s’agit de la liberté tout court.

(1) Le projet «Solid» porté par Tim Berners-Lee pourrait en être une première approche.

Olivier Ertzscheid est l’auteur de : l’Appétit des géants. Pouvoir des algorithmes, ambitions des plateformes (C & F éditions, 2017).

Olivier Ertzscheid enseignant-chercheur en sciences de l'information et de la communication à l'université de Nantes

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Ben Mazué...

23 Septembre 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Pascal Quignard...

23 Septembre 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Jadis il y avait un homme un peu bancal qui portait une boîte en bois à compartiments sur son dos. Il allait de hameau en hameau. Il posait la boîte sur une pierre, ou sur le tronc d'un arbre, ou sur un coffre, ou sur un banc, et alors il en dépliait précautionneusement le couvercle. On comptait douze trous. Chacun contenait une grenouille. Le soir il levait la tête et il nommait Van Sissou. C'était comme une prière que l'homme au pied estropié lançait vers le ciel. « Parle, Van Sis sou ! », s'écriait-il et il demandait à un enfant qui se trouvait là de prendre une cruche et de verser de l'eau sur chaque tête. Elles chantaient.

– Si vous faisiez silence – disait-il aux enfants et aux diverses populations qui s'attroupaient alors venant des champs et des sentiers de la forêt, qui l'entouraient et se pressaient les uns les autres contre lui pour examiner l'intérieur de sa boîte –, vous entendriez un carillon obscur.

Alors, même les enfants se taisaient, en écoutaient le chant qui peu à peu s'élevait et leurs yeux s'humectaient parce que tous avaient connu quelqu'un dans l'autre monde. Certains murmuraient « Maman ! » et ils s'effondraient à l'intérieur de leurs genoux. Et ils disaient tout bas : « Maman ! Maman ! »

Pascal Quignard - Les Larmes

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