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Vivement l'Ecole!

Mouloudji...

31 Août 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Paul Auster...

31 Août 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Pédagogie

J'avais sauté du haut d'une falaise, et puis, juste au moment où j'allais m'écraser en bas, il s'est passé un évènement extraordinaire : j'ai appris que des gens m'aimaient. D'être aimé ainsi, cela fait toute la différence. Cela ne diminue pas la terreur de la chute, mais cela donne une perspective nouvelle à la signification de cette terreur. J'avais sauté de la falaise, et puis, au tout dernier moment, quelque chose s'est interposé et m'a rattrapé en plein vol. Quelque chose que je définis comme l'amour. C'est la seule force qui peut stopper un homme dans sa chute, la seule qui soit assez puissante pour nier les lois de la gravité.

Moon Palace - Paul Auster

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Blanquer veut évaluer à tout-va... Par Faïza Zérouala...

31 Août 2018 , Rédigé par Mediapart Publié dans #Education, #Politique, #Pédagogie

Blanquer veut évaluer à tout-va... Par Faïza Zérouala...

Lors de sa traditionnelle conférence de presse, Jean-Michel Blanquer a livré son bilan de l'année, plein d'autosatisfaction. Le ministre de l'éducation nationale entend multiplier les chantiers de réformes. Il a notamment décidé de mettre en place encore plus d'évaluations des élèves et, dans le futur, des établissements. 

L’année dernière, Jean-Michel Blanquer avait dû se contenter de mettre en œuvre la rentrée préparée par sa prédécesseure Najat Vallaud-Belkacem. Il y avait bien entendu insufflé sa touche avec la rentrée en musique ou, plus important, le dédoublement des classes de CP en REP +. Pour la session 2018, le ministre de l’éducation nationale a les coudées franches. À quelques jours de la rentrée, il a pu exposer les orientations qu’il souhaite pour l’école lors de sa conférence de presse de rentrée, tenue le 29 août. L’exercice est convenu et étrangement similaire aux promesses et aux pistes formulées l’année dernière à la même époque, dans le même cadre. Avec un brin d’autosatisfaction, il assure que les mesures déjà prises sont scrutées par la presse étrangère et que différentes enquêtes révèlent que les Français plébiscitent son action, sans livrer plus de détails.

« C’est la rentrée de la poursuite et la consolidation » des réformes déjà initiées, a annoncé le ministre, avant de dérouler la multitude de chantiers ouverts. Il s'agit « d’amplifier le sillon, les perspectives ouvertes » depuis sa nomination. De manière claire, Jean-Michel Blanquer joue au chamboule-tout et n’entend pas s’arrêter là. C’est peu de dire que le ministre a dessiné un cap clair et qu’il a une idée très précise de ce qu’il désire pour les 12 millions d’élèves et les 800 000 enseignants. Durant cette heure d’un exposé baptisé « Ensemble pour l’École de la confiance », Jean-Michel Blanquer a usé et abusé de ce dernier terme. Coïncidence, cela renvoie par ailleurs au titre de son dernier ouvrage, Construisons ensemble l’école de la confiance, paru en mai aux éditions Odile Jacob. « Un pays qui va bien est un pays qui aime ses professeurs, qui leur fait confiance. Et la France, en réalité, aime ses professeurs », assure encore le locataire de la rue de Grenelle.

La réussite en matière éducative, ajoute Jean-Michel Blanquer – jamais avare de compliments envers le corps enseignant –, n’incombe pas au seul ministre. Pour ce faire, il faut mobiliser selon lui « l’esprit collectif » et ne pas s’enfermer dans un esprit partisan ou dans l’idéologie en accord avec les partenaires sociaux. Ce souhait apparaît comme un vœu pieu, tant l’action du ministre arbore une forte tonalité conservatrice et tant les syndicats lui reprochent de mettre en œuvre des consultations fictives. 

Sur un plan plus concret, la seule nouveauté importante annoncée concerne les évaluations. La vision managériale irrigue l’école façon LREM, comme en témoigne par exemple le rapport Cap 2022 (lire notre article sur le sujet) rendu public à l’été. Il faut donc évaluer les petits et les établissements pour les rendre plus efficaces.

Le ministre a en ligne de mire les piètres performances des écoliers français en lecture, en compréhension et en mathématiques. Pour appuyer son discours, Blanquer s’appuie sur les évaluations des élèves de sixième réalisées cette année. Elles dressent « un portrait de fragilité ». 15 % d’entre eux éprouvent des difficultés en français et 27 % en mathématiques. En REP, 43 % des élèves témoignent d’une faible maîtrise dans cette dernière discipline. 

Pour Jean-Michel Blanquer, il ne faut pas s’arrêter là : « Il y a une montée en puissance de la logique de l’évaluation qui est un levier de progrès incontestable. » Plusieurs évaluations vont donc être mises en place pour s’assurer du niveau des élèves. Ceux de CP en passeront deux en septembre et en janvier-février, les CE1 en septembre, les sixièmes en octobre, et les lycéens de seconde devront effectuer un « test de positionnement » peu après la rentrée.

Le ministre est conscient que pléthore de parents et professeurs peuvent être réticents à ce mode de fonctionnement, eu égard au caractère anxiogène de ce type d’exercice. Pour le ministre, les résultats des évaluations de CP pourront permettre par exemple de livrer des indications aux professeurs de maternelle sur les besoins des élèves. Jean-Michel Blanquer a tenu à rassurer : « Le but n'est pas de faire peur. On doit les aborder de façon décontractée, il faut enlever ce venin de l’angoisse derrière les évaluations. N’essayons pas de créer des peurs, elles ne sont pas anxiogènes mais rassurantes. C’est bien pour soutenir que nous les mettons en place. »

Il a également rappelé qu’elles étaient conçues par « les meilleurs esprits », à savoir la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance du ministère (DEPP), le conseil scientifique présidé par Stanislas Dehaene et la Direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco).

Jean-Michel Blanquer envisage aussi de mettre en place une évaluation des établissements avec pour but « de les soutenir », assure-t-il.   Par ailleurs, une agence nationale de l’évaluation sera mise en place dès janvier. Elle s’ajoutera à la DEPP précitée et au Cnesco (Conseil national d’évaluation des politiques scolaires), créé par la précédente majorité en 2013.

Blanquer a aussi réaffirmé vouloir revenir aux fondamentaux – lire, écrire, compter, respecter autrui – et sa priorité donnée au primaire, dans la continuité de ce qu’avait voulu faire François Hollande. Héritage dont il reste bien peu de chose, puisque la réforme des rythmes scolaires portée par Vincent Peillon disparaît comme peau de chagrin. 85 % des communes renoncent à la semaine de quatre jours et demi. La réforme du collège, elle aussi, est renvoyée au placard. Une « offre enrichie » en langues anciennes sera assurée au collège. Les classes bilangues seront aussi étendues.

Une dictée quotidienne, comme l’avait aussi préconisé Najat Vallaud-Belkacem, fait souligné par Jean-Michel Blanquer, va également être mise en place. Le ministre s’agace aussi de voir que les observateurs, et la presse donc, s’appesantissent sur « ce qui ne va pas ». Justement, Jean-Michel Blanquer consacre une large partie de son discours à saluer la « mesure de justice sociale » – une expression récurrente dans sa bouche – qu’est le dédoublement des classes de CP-CE1 en éducation prioritaire. À la rentrée dernière, 2 200 classes étaient concernées et le gouvernement a fait une intense promotion de cette « politique en pointe » tout au long de l’année, afin de donner un vernis social à son action.

L'an dernier, elle concernait seulement les CP des réseaux d'éducation prioritaire renforcés (REP +). Elle s'étend désormais à tous les CP des zones difficiles (REP et REP +), soit 3 200 classes, et aux CE1 en REP +, soit 1 500 classes. Pour cette rentrée scolaire, 4 700 classes sont donc concernées. « Concrètement, 60 000 élèves en bénéficiaient l’an dernier, ce chiffre passe à 190 000 », a détaillé le ministre. Il a expliqué avoir vu les conséquences concrètes de la mesure sur le terrain. Les élèves savent tous lire en CE1 et comprennent les textes. « Cela ne se voit pas à court terme, mais il y a un effet psychologique chez les élèves, jure-t-il. C’est une mesure de justice sociale, la plus importante que je connaisse, je ne crois pas qu’on puisse faire plus important. »

Interrogé par un journaliste sur le fait que cette mesure se fait à moyens constants, le ministre s’est agacé. Et a promis que « non, nous n’avons déshabillé aucun Pierre pour habiller Paul ». Certaines communes en territoire rural se sont inquiétées de voir fermer des classes pour permettre la mise en œuvre de cette mesure. Autre difficulté : comment trouver les locaux pour mettre en place le dédoublement, puisque la mesure nécessite deux salles ?

Là encore, Blanquer minimise la question, soulevée notamment par les organisations syndicales : « Seules 10 à 15 % des classes vont rencontrer un problème logistique à la rentrée. »

Une « inflexion, et pas un changement, des programmes scolaires » doit également se poursuivre, en développant une « stratégie » pour le français et pour les mathématiques, fondée pour cette dernière matière sur le rapport Torossian-Villani.

Les autres niveaux, collège et lycée, ne sont pas oubliés. Au collège, la principale nouveauté sera l'interdiction du portable. La loi a été votée en juillet. Les téléphones ne pourront plus être utilisés qu'à des fins pédagogiques avec les professeurs. Dans les faits, les établissements avaient pour la plupart déjà réfléchi à la question et déjà érigé cette interdiction. Deux heures de chorale – visiblement la passion du ministre – seront également mises en place dans tous les collèges.

Les lycéens auront dans leur emploi du temps dès cette année 54 heures consacrées à l'information sur l'orientation, après les vacances de la Toussaint. Dès la fin de l’année, les élèves qui souhaiteront intégrer une première générale devront choisir trois enseignements de spécialité au lieu des séries – S, ES, L –, qui disparaissent dès la rentrée 2019 dans le cadre de la réforme du lycée. De fait, le ministre entend « personnaliser les parcours » et renforcer la voie professionnelle, réforme déjà initiée, notamment en créant « trois pôles de métiers d’excellence par région ».

Enfin, le ministre a salué le travail des unités laïcité et celui du Conseil supérieur des programmes, notamment sur l’éducation morale et civique. Il est aussi revenu sur les cours d’éducation à la sexualité et a annoncé la publication prochaine d’une circulaire explicitant le contenu des leçons. « À chaque âge correspond sa logique. Nous serons de bon sens sur ces questions », a-t-il encore promis. Depuis plusieurs semaines, la loi Schiappa est accusée d’introduire des cours d’éducation sexuelle à la maternelle prévoyant des initiations à la sexualité, selon plusieurs publications virales relayées par des sites internet douteux. Jean-Michel Blanquer a appelé chacun à ne pas devenir un « ventilateur à fantasmes ».

Pour le reste, pas d’annonces exceptionnelles. Le ministre promet encore de poursuivre sa tâche de « modernisation des institutions, des inspections générales, de modernisation pédagogique et éducative ».

Un plan internat est annoncé. Une possible résurrection des internats d’excellence, cette mesure décriée pour son coût démesuré et mise en œuvre dans les années Sarkozy ? Le ministre y répondra dans quelques jours. Autre chantier en perspective, une réforme de l’éducation prioritaire, là aussi un vieux serpent de mer. La prime de 1 000 euros net par an aux enseignants d’éducation prioritaire a déjà été actée. Le reste des annonces suivra, au même rythme effréné. Quitte à devenir illisible et à donner le tournis. 

Faïza Zérouala

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Lady Sir...

30 Août 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Guillaume Apollinaire...

30 Août 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Ma chérie, mon amour si grand pour toi trouve moyen de grandir encore dans l'absence et il grandira sans cesse quand nous serons l'un près de l'autre. Il est comme un grand oiseau qui planerait plus haut que les aéroplanes, il monte sans cesse, oiseau angélique, dans les sublimes régions de l'éther - pas celui de Nice qui sonnait toutes ses cloches à toute volée à tous tes sens - Et c'est plus haut que l'éther même qu'un jour, purs esprits nous nagerons éternellement unis dans l'éternelle volupté de la vie la plus forte, la plus douce, la plus tendre, après nous être aimés par tous nos sens, si aiguisés pourtant, ô ma chérie infiniment sensible et infiniment voluptueuse.

Lettre à Lou - Guillaume Apollinaire

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Blanquer réalise une promesse de Macron: les dédoublements. Mais comment?...

30 Août 2018 , Rédigé par Mediapart - Claude Lelièvre Publié dans #Education, #Politique

Blanquer réalise une promesse de Macron: les dédoublements. Mais comment?...

Le ministre de l'Education nationale se targue à juste titre d'avoir mis en place ce qui avait été promis il y a plus d'un an par le chef de l'Etat: continuer en REP+ le dédoublement des classes de CE1 à la suite des classes de CP, et l'étendre aux classes de CP en REP.

Mais on peut se demander comment ce qui avait été jugé impossible à la rentrée dernière (dédoubler toutes les classes de CP en REP et pas seulement en REP+) a été possible en cette rentrée scolaire 2018, alors que l'on étend en même temps le dédoublement aux classes de CE1 de REP+ (ce qui demande au total un ''effort'' en postes au moins le triple par rapport à celui de la rentrée scolaire 2017). Sans compter que le nombre de postes offerts aux concours externes de professeurs des écoles a diminué en mai 2018 par rapport aux années précédentes : 5800 contre 7300 en moyenne pour les trois années précédant 2018.

On peut comprendre ainsi les ''alertes'' de certains syndicats d'enseignants du primaire quant aux postes de RASED, de remplacements, de postes du dispositif ''plus de maîtres que de classe'' ou de postes en milieu rural.

Il reste que, fort heureusement, le dédoublement des CE1 de REP+ a suivi celui des CP de REP+, car sans cela l'opération risquait de n'avoir plus aucun sens ni aucune efficacité.

Retour à ce sujet sur l'un de mes billets publié le 16 août 2017 sur Médiapart :

"Il ne faut surtout pas oublier un élément essentiel de l'étude menée par Pascal Bressous et Laurent Lima publiée en 2011 et qui sert maintenant de référence ministérielle (voire présidentielle) : le dédoublement doit (au moins) continuer en CE1 pour avoir un effet durable.

Extraits de l'interview de Pascal Bressous du 22 juin 2017 publiée sur l'excellent site ToutEduc. Pascal Bressoux : « Nous avons conduit cette étude en 2002-2003 dans 10 académies, auprès de 100 classes de CP situées en zones d'éducation prioritaire réduites à une dizaine d'élèves (entre 8 et 12), que nous avons comparées à 100 autres classes témoins de 21 élèves en moyenne. En raisonnant à niveau initial identique, les élèves progressent plus dans les classes à effectifs réduits. Et la différence, au terme d'une année, est un petit peu au-dessus de 0,2 écart type. Ce n'est pas un effet monstrueux, encore que tout se discute, mais c'est un effet qui est tout de même très sensible »

ToutEduc : " Les élèves concernés conservaient-ils cet avantage dans les niveaux suivants ? " Pascal Bressoux : « Non, l'avantage se dissipait en fin de CE1, ce qui est assez concordant avec des études internationales qui ont montré que pour avoir des effets durables, il faudrait que les élèves restent deux ou trois années dans une classe réduite. Il faut donc garder ces tailles de classes en CP et CE1 et, dans l'idéal, aussi en CE2 ».

A la rentrée 2017: mise en place circonscrite aux dédoublements du seul CP pour les seuls Rep+ . Si l'on a bien compris les promesses présidentielles et ministérielles, ce dispositif devrait s'étendre l'année suivante à toutes les REP (environ 20% des 52000 écoles selon le ministère). Mais surtout, si l'on suit la justification scientifique invoquée (celle de Bressous et Lima qui insistent sur un effet nul à terme si le dédoublement se limite au CP), une montée en charge immédiate est indispensable à la rentrée prochaine, en septembre 2018 (au moins dans tous les CE1 des REP+), sans compter les extensions dans les autres REP (qui sont plus nombreux que les REP+)"(Fin de l'extrait du site ToutEduc)

Conclusion de mon billet sur Médiapart du 16 août 2017: "A moins d'une montée très rapide en puissance de créations de postes dans le primaire, cela est impossible ou affectera sensiblement le nombre des remplaçants et le nombre d'élèves de certaines classes hors ZEP. On espère que le ministre de l'Education nationale, le Premier ministre et le président de la République savent compter et que l'on peut compter sur eux . Et vite, clairement, sans ''comptes d'apothicaire''. On attend des annonces chiffrées et programmées. Pas des ''annonces en l'air.'' (Fin de mon billet du 16 août 2017)

PS: On attend toujours, et plus que jamais... Lors de sa conférence de presse du mercredi 29 août 2018, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a indiqué que le nombre des élèves concernés par les dédoublements en cette rentrée a "triplé" par rapport à l'année dernière et s'élève à 190000. Il s'est défendu d'avoir pris des moyens d'enseignants dans d'autres classes afin de dédoubler les CP et CE1 concernés:"Les 3800 postes mobilisés ont été suffisants". Mais par ailleurs, sur le site du MEN, il parle du "dédoublement de 4700 classes supplémentaires en réseaux prioritaires". Qui comprend?

L'année dernière, il y avait eu près de 2500 classes de CP en REP+ dédoublées. S'il y a eu "triplement'' cette année (comme le dit le ministre) on a dû avoir besoin de presque 5000 postes supplémentaires ( les ''4700'' indiqués dans la page de rentrée du ministre sur le site du MEN?) et non pas seulement des ''3800'' postes qu'il a signalés lors de sa conférence de presse. Pris où? Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a de ''l'imprécision ministérielle'' (dans tous les sens du terme) à ce sujet.

Mais on comprend peut-être mieux si on se rappelle qu'il a été annoncé il y a quelques mois que 3680 postes seraient créés en tout pour la rentrée 2018 dans le premier degré (une augmentation de postes déjà inférieure aux ''3800'' postes évoqués lors de la conférence de presse du ministre Blanquer, et bien inférieure à celle signalée dans sa déclaration sur le site du MEN, à savoir ''4700''). Quid? Pouvez-vous être précis et cohérent, s'il vous plaît, Monsieur le Ministre?

Claude Lelièvre

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Red Hot Chili Peppers...

29 Août 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Guy de Maupassant...

29 Août 2018 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Elle se demanda ce qu'elle allait faire maintenant, cherchant une occupation pour son esprit, une besogne pour ses mains. Elle n'avait point envie de redescendre au salon auprès de sa mère qui sommeillait ; et elle songeait à une promenade, mais la campagne semblait si triste qu'elle sentait en son cœur, rien qu'à la regarder par la fenêtre, une pesanteur de mélancolie.

Alors elle s'aperçut qu'elle n'avait plus rien à faire, plus jamais rien à faire. Toute sa jeunesse au couvent avait été préoccupée de l'avenir, affairée de songeries. La continuelle agitation de ses espérances emplissait, en ce temps-là, ses heures sans qu'elle les sentît passer. Puis, à peine sortie des murs austères où ses illusions étaient écloses, son attente d'amour se trouvait tout de suite accomplie. L'homme espéré, rencontré, aimé, épousé en quelques semaines, comme on épouse en ces brusques déterminations, l'emportait dans ses bras sans la laisser réfléchir à rien.

Mais voilà que la douce réalité des premiers jours allait devenir la réalité quotidienne qui fermait la porte aux espoirs indéfinis, aux charmantes inquiétudes de l'inconnu. Oui, c'était fini d'attendre.

Alors plus rien à faire, aujourd'hui, ni demain ni jamais. Elle sentait tout cela vaguement à une certaine désillusion, à un affaissement de ses rêves.

Elle se leva et vint coller son front aux vitres froides. Puis, après avoir regardé quelque temps le ciel où roulaient des nuages sombres, elle se décida à sortir.

Étaient-ce la même campagne, la même herbe, les mêmes arbres qu'au mois de mai ? Qu'étaient donc devenues la gaieté ensoleillée des feuilles, et la poésie verte du gazon où flambaient les pissenlits, où saignaient les coquelicots, où rayonnaient les marguerites, où frétillaient, comme au bout de fils invisibles, les fantasques papillons jaunes ? Et cette griserie de l'air chargé de vie, d'arômes, d'atomes fécondants n'existait plus.

Guy de Maupassant - Une Vie

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A Voir... Burning...

29 Août 2018 , Rédigé par Liberation Publié dans #Cinéma

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Education - Les vrais débats sur l'école et ses enjeux enfin posés! La Riposte/Philippe Meirieu - Extraits

29 Août 2018 , Rédigé par P Meirieu - L'Obs Publié dans #Education, #Politique, #Pédagogie

Education - Les vrais  débats sur l'école et ses enjeux enfin posés! La Riposte/Philippe Meirieu - Extraits

Ces pédagogues qui ont trop  souvent bon dos

"J'aurais aimé pouvoir écrire, en toute sérénité, un ouvrage capable d'éclaircir quelques-uns des malentendus qui traînent sur l'Ecole et la pédagogie. Mais, de toute évidence, la sérénité, sur ces questions, n'est pas à l'ordre du jour. Car, si je ne fais pas partie des "déclinistes" qui, tout en jouissant des privilèges de l'époque, regrettent un passé largement mythifié et auquel, pourtant, personne ne voudrait revenir, je n'en suis pas moins révolté, et cela depuis longtemps, par le creusement d'une fracture scolaire qui détruit en profondeur le lien social… Je ne suis pas, non plus, l'un de ces "technophobes" systématiques qui imaginent que, sans écran ni numérique, le monde en serait encore à l'âge d'or. Mais je m'inquiète néanmoins de la totémisation de technologies dont l'usage incontrôlé nous enferme dans l'immédiateté, paralyse la pensée et prépare l'avènement de ce que Gilles Deleuze nommait, dès 1990, les "sociétés de contrôle"… Je ne suis pas plus de ceux qui excommunient systématiquement toute forme d'expression culturelle nouvelle au prétexte qu'elle n'entre pas dans les canons académiques traditionnels. Mais je n'en suis pas moins convaincu de la nécessité de donner aux élèves des repères historiques précis, de leur permettre de rencontrer les "grandes œuvres" et de les amener à un usage riche et rigoureux de la langue orale comme de la langue écrite.

On me décrit, ici ou là, comme ayant eu une influence déterminante sur l'évolution du système scolaire depuis plusieurs dizaines d'années : c'est me faire beaucoup d'honneur et témoigner de beaucoup d'ignorance.

Certes, j'ai occupé, à plusieurs reprises, des responsabilités dans l'institution scolaire. J'ai été amené, comme d'autres, à faire des propositions de réforme. Mais, à l'exception, peut-être, des Travaux personnels encadrés au lycée – mis en œuvre en 1999 puis réduits à la portion congrue par Luc Ferry au moment où, précisément, ils commençaient à être pris au sérieux par les professeurs et les élèves –, aucune des propositions auxquelles j'ai travaillé n'a été étudiée sérieusement ni reprise par le ministère de l'Education nationale. […]

C'est pourquoi imputer aujourd'hui les difficultés de l'Ecole au règne des "gourous des sciences de l'éducation" est une imposture. Si tant est qu'il ait pu exister des "gourous" dans ce domaine – moins influents tout de même que dans ceux de la philosophie, des médias ou du développement personnel ! –, ils n'ont jamais été en situation de mettre l'Education nationale en coupe réglée ni de dicter leurs décisions à des ministres : consultés quelquefois pour rédiger des "rapports", ils ont vu, bien souvent, leurs propositions se perdre dans les sables, victimes de la coalition de l'immobilisme institutionnel, des corporatismes professionnels et des tergiversations politiques. Et quand, miraculeusement, certaines de leurs suggestions ont été retenues, les alternances ministérielles ont vite fait de les réduire à la portion congrue, voire de les abolir allègrement."

(...)

Blanquer, pragmatique ou populiste ?

"Une chose est de décider en cherchant à prendre en compte, dans le même acte, plusieurs exigences – et le pédagogue s'efforce en permanence à cela –, c'en est une autre de juxtaposer des décisions qui satisfont, chacune, des exigences différentes afin de satisfaire "à la fois" – bien plus qu'"en même temps" – des sensibilités, des demandes ou des électorats différents, voire complètement divergents. Avec bien sûr, à la clé, la satisfaction d'une popularité assurée – quoique assise sur des malentendus profonds –, mais aussi une institution incapable de fournir des perspectives claires à ses acteurs et une éducation cohérente à ses élèves.

En réalité, nous préférons des réponses contradictoires à des aspirations hétérogènes plutôt que de véritables propositions élaborées permettant de "sortir par le haut" de la contradiction.

Ainsi, des parents d'élèves de primaire peuvent-ils simultanément applaudir au "rétablissement" de la dictée quotidienne et plébisciter la semaine de quatre jours qui, aboutit, de fait, à en diminuer le nombre !

Et cette incohérence n'est rien au regard de celle d'un ministre qui dit s'appuyer sur "les résultats des recherches scientifiques" et ouvre massivement les vannes à la même semaine de quatre jours que, précisément, l'immense majorité des scientifiques s'accorde à juger néfaste pour la qualité du travail de l'enfant. Que dire, encore, de l'utilisation de "mots miracles" qui rassurent l'opinion au moindre coût ? "Une dictée par jour"… Pourquoi pas ! Mais de quelle dictée parle-t-on? De la dictée traditionnelle qui ne fait que vérifier la maîtrise de l'orthographe sans guère en permettre l'apprentissage ? D'une dictée préparée ? Avec une grille précise et sur des objectifs spécifiques ? Et s'agit-il de la même dictée pour tous ? Certains élèves pourront-ils dicter à d'autres ? En corriger d'autres ? Ou bien même, fera-t-on une dictée coopérative où la classe tout entière discutera des solutions aux difficultés rencontrées ? Etc. On voit bien que la réponse à ces questions est bien plus importante que l'affirmation péremptoire de la mise en place d'un rituel censé rassurer les parents inquiets."

Des écoles autonomes mais pas indépendantes

"Tentons d'entrouvir une porte. Imaginons que l'on travaille ensemble à construire pour notre pays une Ecole qui soit véritablement jacobine dans ses finalités et radicalement girondine dans ses modalités. A l'inverse exactement de ce qui se passe aujourd'hui où l'Etat est jacobin sur les modalités – l'organisation scolaire, les horaires et même les méthodes – dont il vérifie la minutieuse exécution par un contrôle technocratique, en étant totalement girondin sur les finalités, laissant les établissements, au sein même de l'enseignement public, choisir celles qui conviennent le mieux à leur clientèle : formation de tous ou sélection des élites, concurrence ou coopération, bachotage mécanique ou recherche documentaire, etc.

Prenons donc parti résolument pour l'autonomie des établissements, mais sans la confondre avec l'indépendance. Exigeons une "autonomie démocratique" et refusons l'"autonomie libérale".

Revendiquons des établissements autonomes, mais dans un "service public" qui reste une véritable institution d'Etat. Comment ? Les responsables nationaux, sous le contrôle du Parlement, doivent fixer un ensemble de finalités qui s'imposent à tous les établissements et constituent autant de "chapitres obligés" de leur projet.

Il s'agirait, par exemple, de la politique d'orientation, de l'accueil, de l'information et de l'implication des familles, du développement de la recherche documentaire et d'un usage critique du numérique, des propositions en matière d'éducation artistique et culturelle, de la formation des délégués d'élèves, etc.

Une fois ces finalités définies, il reviendrait à chaque établissement de travailler pour élaborer les modalités qui, dans un contexte donné, en fonction des contraintes et ressources locales, pourraient permettre de les incarner au sein des enseignements et de la vie scolaire. À partir de là, on pourrait permettre aux établissements de travailler de manière autonome – au sens propre du terme –, c'est-à-dire en leur donnant les moyens dont ils ont réellement besoin. Et, pour cela, il y a bien une méthode possible : proportionner la dotation des établissements publics et privés sous contrat – en budget consolidé, c'est-à-dire salaires compris – aux difficultés sociales des élèves qui y sont scolarisés. Le mouvement vers la mixité sociale, si difficile à mettre en œuvre aujourd'hui, devrait alors pouvoir s'engager de manière plus systématique, quitte à bousculer un peu le confort financier des établissements prestigieux qui, ne scolarisant que des élèves favorisés, verraient leur dotation baisser."

(...)

Sortir des faux débats

"J'assume mon discours. Je le crois même important en ces temps où les débats se fixent alternativement sur des questions idéologiques sans véritable contenu ou des questions techniques sans réflexion sur les enjeux. D'un côté, on rabâche que "l'autorité doit être rétablie dans le système scolaire !", alors qu'aucun enseignant n'en récuse la nécessité, que toutes et tous voudraient bien pouvoir l'exercer et que chacune et chacun se demandent plutôt comment y parvenir. D'un autre côté, on s'empoigne sur le contrôle continu au baccalauréat… sans s'interroger sur la nature des épreuves qui le constitueront et la conception de l'exigence intellectuelle qui les sous-tendra.

On passe ainsi de polémiques artificielles en querelles superficielles, esquivant les interrogations fondatrices sur le sens de l'éducation qu'on veut donner à nos enfants et le monde à venir.

Étrange situation : nous ressemblons à des marins qui dissertent sur les qualités du capitaine et se disputent sur les avantages réciproques de la voile et de la vapeur sans jamais consulter une boussole ni s'interroger sur leur destination.

C'est dire à quel point le débat démocratique sur l'éducation et l'Ecole est en déshérence. On répète à satiété que l'on veut "la réussite de tous", mais sans définir clairement celle-ci, ni même esquisser le type d'homme et de société que l'on veut promouvoir. On affirme qu'il faut que nos enfants sachent lire, écrire, compter, s'exprimer, connaissent notre histoire et comprennent le monde, mais sans jamais dire pourquoi ni, surtout, pour quoi. On invoque sans cesse l'efficacité de l'école, mais on la réduit systématiquement à une somme d'objectifs individuels mesurables, sans prendre en compte l'importance de la fréquentation d'une institution qui n'est pas seulement destinée à "apprendre", mais aussi à "apprendre ensemble".

On veut former des citoyens lucides, capables de vivre au quotidien les valeurs de la République – liberté, égalité, fraternité, laïcité –, mais sans jamais en tirer les conséquences sur l'organisation des établissements et des enseignements, les regroupements d'élèves et les méthodes pédagogiques… On perd ainsi toute chance d'avoir de vrais débats autour de principes structurants, et a fortiori d'esquisser des visions d'avenir susceptibles d'être de véritables "attracteurs", permettant aux parents de dépasser ce qu'ils perçoivent comme l'intérêt immédiat de leurs propres enfants."

Extraits de "la Riposte, pour en finir avec les miroirs aux alouettes", de Philippe Meirieu, éditions Autrement.

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