Parcoursup : toute une orientation à revoir...
Hier, 22 mai 2018, 812 000 lycéen·ne·s ont découvert les résultats à leurs vœux d’orientation sur la plateforme Parcoursup, illustrant ce que les divers·es actrices et acteurs craignaient depuis le vote de la loi ORE*, à savoir une sélection dissimulée qui bafoue le droit à l’enseignement pour toutes et tous.
Loin de tirer les conséquences du boom démographique créant une saturation de certaines filières, Parcoursup a augmenté les craintes des futur·e·s bachelier·ère·s puisque, à ce jour, la moitié est en attente, tandis qu’à cette même période de l’année le système APB avait pu donner une réponse à 80% des sollicitations.
"Le gouvernement n’a fait que de la communication. Comment imaginer qu’en changeant simplement la plate-forme APB en Parcoursup, nous allions régler le problème de fond : le manque de place dans certaines filières du supérieur ?" s’interroge Hugo Cordier”, co-secrétaire fédéral des Jeunes Écologistes.
Lors de l’annonce des premiers résultats, le gouvernement a finalement dévoilé l’algorithme de la plate-forme comme prévu dans la loi. Toutefois, l’opacité reste totale quant à ceux utilisés par les établissements, qui sont alors libres d’écarter des candidat·e·s sur des critères aussi divers que contestables. Par conséquent, les sélections sociales et territoriales de l’enseignement supérieur seront amplifiées à la rentrée prochaine et arriveront à leur paroxysme avec la réforme du baccalauréat.
"Répéter inlassablement que le problème va se décanter en dépit des avertissements et de la mobilisation des jeunes pour leur avenir, est une illusion de la part du gouvernement. Il est de sa responsabilité d’apporter des réponses aux milliers de jeunes à l’orientation incertaine" précise Célia Da Costa Cruz, co-secrétaire fédérale des Jeunes Écologistes.
Le futur de la jeunesse ne peut être bradé sur l’autel d’une loi inique, ainsi les Jeunes Écologistes rappellent leur soutien sans failles aux mobilisations lycéennes et étudiantes.
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Hugo Cordier, co-secrétaire fédéral – 06 14 29 27 28
executif [a] jeunes-ecologistes.org
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Les Jeunes Écologistes - La Politique Sans Conservateurs
Les Jeunes Écologistes sont le mouvement de jeunesse de l'écologie politique. Nous rassemblons des jeunes de 15 à 30 ans qui, partout en France, veulent s'engager pour un monde plus vert !
Quatre mesures pour changer les banlieues...
EXTRAIT
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Education : rien de très neuf
Du volet éducatif du plan Borloo, il ne reste pas grand-chose dans le discours du président de la République. Oubliée, la proposition de créer des «cités éducatives», qui regrouperaient école, collège, établissements partenaires et structures culturelles et de jeunesse, sous le pilotage d’un principal adjoint. A la place, le chef de l’Etat poursuit sa stratégie des «premiers de cordée», en systématisant par exemple le tutorat des élèves de banlieue par des étudiants d’écoles subventionnées par l’Etat.
Jean-Louis Borloo émettait également l’idée de régler le problème du turnover des professeurs dans les zones d’éducation prioritaire (REP, ex-ZEP) en leur versant des primes spéciales. C’est ce qu’Emmanuel Macron proposait lors de sa campagne (une prime de 3 000 euros par an, dont le principe a été confirmé depuis par le ministre de l’Education nationale… sans s’engager sur l’échéance du premier versement). Ce mardi, il n’en a pas reparlé.
Le Président a surtout confirmé l’idée de faire correspondre la part de boursiers admis dans les filières d’enseignement supérieurs avec la part de boursiers qui les demandent, ou celle de rendre obligatoire l’école à partir de 3 ans, afin, selon lui, de mieux lutter contre des inégalités qui se construisent «dès la maternelle».
Seule annonce un peu neuve, celle de créer une bourse de stages de troisième, alimentée par 15 000 places fournies par l’Etat et 15 000 par les entreprises privées, à destination des élèves dont les parents ne disposent pas d’un riche réseau professionnel.
(...)
Tonino Serafini et Kim Hullot-Guiot
Article complet à lire en cliquant ci-dessous
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Quatre mesures pour changer les banlieues
Peu de mesures préconisées dans le rapport de Jean-Louis Borloo "Vivre ensemble, vivre la République" ont été reprises par Emmanuel Macron mardi. Le chef de l'Etat, qui se dit porteur d'un ...
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Revue de Presse Education... Parcoursup - Cantines - Divers...
L’actualité éducative aujourd’hui, c’est essentiellement les résultats très attendus de Parcoursup. On parle aussi des cantines et d’autres informations.
Parcoursup
Parcoursup c’est le feuilleton à la mode en ce moment, le feuilleton de l’été pour Ouest-France.
C’est surtout la crise annoncée pour aujourd’hui.
“Alors que les résultats des demandes portées dans Parcoursup, la nouvelle plateforme d’orientation post bac, sont attendus le 22 mai, la ministre de l’enseignement supérieur a ouvert de nouveaux contre feux ce week end. Elle a notamment annoncé la publication des algorithmes de Parcoursup et publié trois décrets sur la phase complémentaire.”
Le gouvernement ouvre le code source de Parcoursup, mais pas ses algorithmes « locaux »
“On connaît enfin les détails de l’algorithme de Parcoursup, la plateforme d’orientation universitaire au cœur d’une loi qui a suscité contestations et blocages d’universités.
« A la différence d’Admission Post Bac, dont les règles de fonctionnement n’avaient jamais été explicitées publiquement, les règles qui régissent Parcoursup ont été clairement fixées par la loi et par les décrets et arrêtés d’application », indiquent dans un communiqué commun le ministère de l’Enseignement supérieur et le secrétariat d’Etat en charge du Numérique.”
La boule de cristal a parlé, avant les résultats, nos deux ministres le savent ! Ils sont vraiment forts !
Frédérique Vidal : "La moitié des lycéens devrait, dès ce soir, avoir une ou plusieurs propositions"
“Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation est l’invité de Nicolas Demorand à 8h20.”
Parcoursup : « Plus de la moitié » des élèves auront une réponse positive aujourd’hui
“Ce mardi 22 mai, les candidats à l’enseignement supérieur recevront les premières réponses sur le logiciel d’orientation Parcoursup. « Plus de la moitié » des élèves auront une réponse positive dès aujourd’hui, a annoncé le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.”
Blanquer espère mieux que deux tiers de réponses le 18 juin
Le ministère évalue à 270 000 jeunes le nombre de lycéens qui pourraient rester dans l’expectative jusqu’à la première épreuve du baccalauréat, le 18 juin prochain. De son côté, Jean-Michel Blanquer s’est voulu rassurant : « Je pense qu’on fera même mieux que cela ».
Cantines
Cette semaine est étudiée au Parlement la loi Alimentation. Les cantines scolaires sont concernées.
On y voudrait plus de bio. Mais à quel coût pour les familles ?
Cantines : comment mettre du bio au menu
“Cette semaine sera débattu le projet de loi Alimentation. Une de ses ambitions : plus de bio à la cantine. Toutefois, certaines mairies traînent les pieds. Est-ce vraiment plus cher ?”
Et l’on revient sur les repas végétariens.
Près de 70% des écoliers doivent manger de la viande ou du poisson tous les jours à la cantine, déplore Greenpeace
« Près de 7 enfants sur 10 n’ont d’autre choix que de manger de la viande ou du poisson tous les jours à la cantine scolaire. C’est le résultat d’une enquête participative menée par Greenpeace France et dévoilée lundi par franceinfo. » N’oublions pas que pour certains enfants, c’est le seul repas équilibré de la journée.
Divers
Blanquer encore et toujours.
Des réactions à propos de son livre. Le livre qui ne connait pas le doute
« "Après un an de travail, il est possible de rendre précisément compte de la mise en œuvre des premières mesures et de l’esprit de la transformation qui s’opère". Alors que le gouvernement assure une communication offensive sur sa première année, Jean-Michel Blanquer fait sa part avec un nouvel ouvrage (Construisons l’Ecole de la confiance, Odile Jacob). L’ouvrage reprend les éléments de la communication officielle de son ministère depuis un an. Ecrit sur un ton très professoral, il fait sans surprise un auto-bilan flatteur de cette première année rue de Grenelle. Plus intéressant, il passe sous silence des pans entiers de la politique ministérielle… »
Et la réaction de Claude Lelièvre à l’intervention de Blanquer : « ancrer l’idée européenne chez les jeunes »
“En réponse à une question posée mercredi dernier par la députée Modem Marguerite Deprez-Audebert sur la façon de « donner envie d’Europe à notre jeunesse », le ministre de l’Education nationale a répondu qu’il est « tout à fait primordial d’ancrer l’idée européenne chez les jeunes en leur faisant bien comprendre qu’il y va de leur avenir »”
Circonscriptions académiques : la grande réorganisation est lancée
“Ce n’est pas un simple rapport qui vient d’être publié sur « la réorganisation des services déconcentrés » des ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur, mais une feuille de route pour faire coïncider d’ici à 2021 les académies et les treize régions métropolitaines” Economies encore et toujours...
Un tiers des parents anticipent les études supérieures de leurs enfants dès le début du lycée
“Selon une étude de l’institut CSA pour la société Cofidis, le coût annuel d’une année d’études supérieures est d’un peu plus de 7 000 euros par enfant. Un coût non négligeable, que les parents anticipent souvent plusieurs années à l’avance.”
Premier job : le bac ne compte (presque) plus
“Sauf s’agissant de la voie professionnelle, le bac est peu regardé par les recruteurs et ne constitue pas un critère d’embauche.” Il faut dire que le bac pro est un diplôme professionnel.
Ce mardi matin, le ministère de l’Education a annoncé un taux de grévistes de 22,32% au collège, 12,24% dans le primaire et 3,66% parmi le personnel non enseignant. Pour le second degré dans son ensemble (collèges et lycées), le taux atteint 13,66%.
Géraldine Duboz
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Revue de presse du mardi 22 mai 2018
L'actualité éducative aujourd'hui, c'est essentiellement les résultats très attendus de Parcoursup. On parle aussi des cantines et d'autres informations. Parcoursup c'est le feuilleton à la mo...
http://www.cahiers-pedagogiques.com/Revue-de-presse-du-mardi-22-mai-2018
Coup de coeur... Natacha Michel...
Odile dit un pas sur la terrasse. Tom, chat noir et blanc, dégringola du toit, bobine qui se dévide, un fil noir poursuivant un fil clair. Il franchit ainsi la passerelle inclinée, qui au flanc de la maison reliait la terrasse du haut à celle du bas. La passerelle (un escalier de métal bleu) desservait de l’extérieur les parties de l’habitation. Elle donnait à la maison, de ce côté-là, l’air d’un bateau qui au moment du départ remplie ce qui l’a uni au monde et le porte suspendu en travers de sa coque. De ce côté-là seulement, la maison ressemblait (jusqu’au vent indépendant qui y souffle même lors des chaleurs plates) à un bateau posé sur l’étendue, sans complicité ni promesse. De tous les autres côtés, c’était le triomphe de la terre retournée, nette d’herbes, montrant des mottes sèches. Le triomphe de l’olivier, portant au revers des ses branches la lune montante d’un feuillage argenté que le vent faisait brusquement lever au milieu des feuilles vertes, quand il les remuait. Ici on ne jardinait pas, on débroussaillait. Deux fois l’été, Saugueuse sortait et, à califourchon sur la perche que terminait un fil d’acier tournant à la vitesse d’un disque qui confond les couleurs, il attaquait les buissons. Les arbres se dressaient côte à côte, plus fier d’avoir résisté à la friche que d’ombrager. Une terrasse, une bande de terre... les arbres commençaient au-delà. Dans les vitres de la maison ne se courait aucune des régates que disputent, agitées par le vent, les branches d’arbres reflétées, virant autour de l’espagnolette comme autour d’une bouée.
Natacha Michel - Le jour où le temps a attendu son heure
Écrire : un acte complexe qui ne se résume pas à la production de textes...
EXTRAIT
"Écrire c'est à la fois calligraphier, copier, encoder et produire" explique Bernadette Kervyn, maitre de conférence à l'université de Bordeaux lors de son intervention en formation de formateurs à l'IFÉ en novembre 2017. Partie prenante de la recherche Lire et Ecrire, elle s'intéresse particulièrement à l'écriture : encodage, copie différée et production d'écrits.
Neuf tâches observées par les chercheurs dans les classes
Cette recherche a observé très minutieusement les occasions d’apprendre que les enseignants rendent possibles à travers la conception de leurs démarches pédagogiques et la réalisation de tâches par les élèves. Les chercheurs ont découpé l'activité d'écriture en neuf tâches distinctes :
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Écrire : un acte complexe qui ne se résume pas à la production de textes
"Écrire c'est à la fois calligraphier, copier, encoder et produire" explique Bernadette Kervyn, maitre de conférence à l'université de Bordeaux lors de son intervention en formation de formate...
Blanquer : « ancrer l'idée européenne chez les jeunes » - Par Claude Lelièvre...
En réponse à une question posée mercredi dernier par la députée Modem Marguerite Deprez-Audebert sur la façon de « donner envie d'Europe à notre jeunesse », le ministre de l'Education nationale a répondu qu'il est « tout à fait primordial d'ancrer l'idée européenne chez les jeunes en leur faisant bien comprendre qu'il y va de leur avenir »
Jean-Michel Blanquer a indiqué qu'il a déjà élaboré une « stratégie » avec le Chef de l'Etat dont l'axe central est qu' « à l'horizon 2024, chaque étudiant devra parler deux langues européennes en plus de la sienne » et que « la moitié d'une classe d'âge devra avoir passé au moins 6 mois dans un autre pays européen que le sien » . Plus précisément, il a fixé comme objectif pour l'année scolaire 2018-2019 que « 12% des élèves du second degré, soit 700000 élèves effectuent un séjour à l'étranger »
Le ministre de l'Education nationale a par ailleurs annoncé que les nouveaux programmes du lycée devront « assurer la transmission de contenus académiques et disciplinaires solides, ouverts sur l'Europe, et pleinement ancrés dans les enjeux mondiaux de notre temps ». Et il a conclu en affirmant que « nous devons réussir à renforcer l'enseignement des langues européennes dans notre système. Il est déjà plus fort depuis la rentrée dernière, grâce au rétablissement des classes bilingues et des sections européenne, qui avaient été supprimées. Nous avons ainsi envoyé un signal très important, pour que vive la France et que vive l'Europe ».
En proposant la création d’un “ espace éducatif européen ” juste après la signature du traité de Maastricht, la Commission – suivie par les ministres et le Parlement européen – avait choisi dès 1994 de privilégier toutes les initiatives, linguistiques et culturelles, qui, de l’école à l’université, “ contribuent à renforcer le sentiment d’appartenance à l’Union européenne ” selon les propres termes d’Antonio Ruberti, alors commissaire européen à l’Éducation et à la Formation (“ Le Monde ” du 23 juin 1994).
Le décret du 11 juillet 2006 relatif au socle commun de connaissances et de compétences indique certes que “ le socle commun est le ciment de la nation : il s’agit d’un ensemble de valeurs, de savoirs, de langages et de pratiques ”. Mais ce décret souligne aussi explicitement que “ la définition du socle commun prend également appui sur la proposition de recommandation du Parlement européen et du Conseil de l’Union européenne en matière de compétences clés et des compétences nécessaires tout au long de la vie ”.
Quid à ce sujet de la loi d'orientation de juillet 2013 ? Le mieux est sans doute de reproduire la réponse du ministère de l'Education nationale à une question du député Christophe Sirugue le 23 juillet 2013 : « Le ministre de l'Education nationale a inscrit la dimension européenne de l'enseignement dans la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République qui dispose que ''l'école doit favoriser l'intégration des futurs citoyens français dans l'espace politique de l'Union européenne et rendre possible la mobilité professionnelle dans l'espace économique européen''. ''Elle assure conjointement avec la famille l'éducation morale et civique qui comprend, pour permettre l'exercice de la citoyenneté, l'apprentissage des valeurs et symboles de la République et de l'Union européenne ».
Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, inscrit dans la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République et cadre de référence de la scolarité obligatoire, donne des repères communs pour préparer chaque élève à la construction de sa propre culture, participe à la construction du sentiment d'appartenance à la communauté des citoyens de l'Europe auxquels ils appartiennent et conditionne son ouverture au monde : les élèves connaissent les états de l'Union européenne et leurs capitales, les grandes caractéristiques géographiques ; ils apprennent les grands traits de l'histoire de la construction européenne et connaissent les finalités du projet partagé par les nations qui la constituent. L'apprentissage des langues vivantes constitue un levier important de cette ouverture sur l'Europe .
Claude Lelièvre
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Blanquer : " ancrer l'idée européenne chez les jeunes "
En réponse à une question posée mercredi dernier par la députée Modem Marguerite Deprez-Audebert sur la façon de " donner envie d'Europe à notre jeunesse ", le ministre de l'Education nation...
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Parcoursup: un jeu d' "apprentis sorciers"...
EXTRAIT
Plus de 6 000 dossiers à trier, suivant des critères variables et discutables… Alors que les premiers résultats tombent ce mardi, une enseignante raconte à «Libération» ses cinq semaines de dilemmes.
Montée d’adrénaline en perspective. Quelque 800 000 élèves de terminale et étudiants en réorientation connaîtront ce mardi les premiers résultats de leurs souhaits d’affectation dans le supérieur pour la rentrée prochaine. Le vrai changement concerne l’entrée à l’université. Ces dernières semaines, les enseignants-chercheurs ont été invités à classer les candidatures des élèves. Certains se sont pliés à l’exercice avec goût, voyant là une chance de choisir les meilleurs profils et faire grimper les taux de réussite en licence. D’autres ont refusé catégoriquement, furieux de ce qu’ils considèrent comme une sélection à peine déguisée. D’autres encore y sont allés à tâtons, partagés entre souci de mettre les mains dans le cambouis pour ne pas léser les futurs bacheliers et frustration face à une réforme menée sans les moyens ni le temps nécessaire pour la mettre en place comme ils le voudraient. L’enseignante à qui nous donnons la parole fait partie de ceux-là. Elle ne souhaite pas que son nom apparaisse, tant cette réforme crispe et divise au sein de la communauté universitaire. Avec quatre collègues volontaires, elle s’est retrouvée à trier plus de 6 000 dossiers en cinq semaines. En septembre, environ 800 élèves rejoindront les bancs de sa fac.
«YouTube, à côté, c’est rien»
«On en a fini avec ce Parcoursup. Je ne dirai pas encore que je suis soulagée, mais du moins contente qu’on s’en soit sortis. On a fait le boulot, classé les candidatures. Désormais, c’est au dessus que cela se passe. Les élèves n’ont pas idée de nos dilemmes depuis un mois et demi… Heureusement qu’ils ne savent pas, cela dit.
«Ma tâche consistait à classer plus de 6 000 dossiers. Ce n’était pas de dire si tel ou tel élève a bien travaillé. Ou si on aime tel ou tel profil. Spontanément, c’est ce qu’on a envie de faire. Surtout quand on se retrouve face à une somme gigantesque d’informations. C’est très addictif. YouTube, à côté, c’est rien. On sait tout sur leur vie scolaire et même plus : identité, sexe. Le nom de leur lycée figure dans le dossier. La consigne était de ne pas en tenir compte, mais techniquement, il reste possible de classer avec ce critère. Il y a aussi les bulletins scolaires, avec toutes les notes, les moyennes de la classe, les appréciations des professeurs… Les lettres de motivation aussi. Beaucoup se ressemblent. Mais dans le lot, certaines sont sincères et touchantes. J’ai en tête cet élève : "J’ai changé, je jouais trop aux jeux vidéo. Là, j’ai arrêté, je suis très motivé." Trop mignon. Cela pourrait prêter à sourire. Mais je peux vous dire qu’on n’a pas ri. Il y a un côté hyperviolent à opérer un classement en entrant dans le détail des candidatures. Il faut arriver à se détacher de leurs histoires personnelles. J’ai parfois été prise de vertiges.
(...)
«Quand je discute de cette réforme à droite et à gauche, je me rends compte que beaucoup d’enseignants ont finalement joué le jeu : à ne pas compter leurs heures, à essayer tant bien que mal de faire le travail dans les temps et avec le plus de rigueur possible. Mais au bout du compte, pour quel résultat ? Quel changement ? Demain, beaucoup vont déchanter, en se rendant compte qu’ils ont travaillé pour rien. En réalité, de nombreuses filières ne sont pas prisées. Cette année, elles ont l’impression d’avoir reçu beaucoup de candidatures, mais c’est mécanique, à cause de la non-hiérarchisation des vœux. Au bout du compte, les facs seront obligées de prendre tous les candidats qui voudront venir… même si le collègue en a mis certains tout en bas du classement en estimant qu’ils n’ont pas le niveau. Il y a un côté humiliant pour notre travail. Autre chose, paradoxale : l’autonomie des universités mise en avant est très relative, les éléments les plus importants nous ont échappé. Par exemple, nous avons appris le taux de sectorisation seulement le 14 mai : ce qui veut dire que beaucoup de dossiers que nous avons épluchés et pris soin de classer seront écartés automatiquement car ils sont hors secteur… Les élèves ignoraient ce critère au moment de faire leurs vœux. C’est honteux ! En définitive, je n’ai aucune idée des élèves qui seront dans mon amphi à la rentrée. Est-ce ceux qui sont en haut de mon classement ? Ou, au contraire, ceux qui sont tout en bas, car les autres auront préféré aller ailleurs ? On lance nationalement des grandes réformes, en demandant à tous les fonctionnaires de se plier en quatre, mais pourquoi au bout du compte ? Cela me met en colère.»
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Parcoursup : "Il y a un côté hyperviolent à opérer un classement"
Plus de 6 000 dossiers à trier, suivant des critères variables et discutables... Alors que les premiers résultats tombent ce mardi, une enseignante raconte à "Libération" ses cinq semaines de ...
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Toute l'actualité en direct - photos et vidéos avec Libération
L'armée syrienne a annoncé contrôler désormais "totalement" Damas et ses environs après la reconquête par les forces loyalistes de l'ultime bastion du groupe Etat islamique dans le sud de la ...
Revue de Presse Education... Blanqueries - Numérique - Evaluation...
Commençons par quelques “blanqueries” et nouvelles du côté du numérique. Le thème majeur de l’actualité du jour sera celui de l’évaluation regardée de différents points de vue.
Blanqueries
Promotion et bilan annuel se poursuivent !
Jean-Michel Blanquer : "Mon obsession : retrouver l’excellence". “Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer explique au JDD les réformes qu’il a entreprises depuis un an.”
Le ministre de l’éducation confirme la fin programmée de l’Académie de Limoges. “En déplacement dans la Creuse pour inaugurer l’école de Saint-Sulpice-le-Dunois, Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’éducation confirme la disparition des recteurs de Limoges et Poitiers à l’horizon 2021.” On attend la disparition de Versailles et Créteil dans la même logique...
Pourquoi le ministre de l’Éducation nationale s’entoure de Youtubeurs. Par Louis Heidsieck. “Pour mieux atteindre sa cible lycéenne, les équipes de communication de Jean-Michel Blanquer font appel à une dizaine d‘influenceurs. Leurs objectifs : vulgariser les réformes en cours et rajeunir l’image du ministère.”
Du côté des Parents d’élèves. La FCPE attachée à la semaine de 4,5 jours. “La première fédération de parents d’élèves (310 000 adhérents) tient son 72e congrès à Brest (Finistère), ce week-end. Trois questions à Liliana Moyano, présidente nationale.” Dont celle-ci : “Parcoursup, qui réforme l’accès à l’enseignement supérieur, suscite des oppositions. Votre position ?
Nous sommes contre la sélection qu’elle instaure. Le problème actuel est surtout démographique. Il faudrait augmenter le nombre de places à l’université pour faire face à cette hausse d’étudiants. Pour nous, l’échec en première année à l’université, est dû à un choix par défaut. Il faudrait travailler l’orientation et la construction de l’orientation, dès le collège ! Et que les professeurs des lycées et des universités y travaillent ensemble.”
Numérique
Des écrans numériques à la place des tableaux dans les classes de CM2. “Depuis le début de l’année scolaire, les vingt-trois écoles élémentaires publiques de Calais ont été dotées d’un vidéo-projecteur interactif. Ce sont des classes de CM2 qui profitent de ce tableau 2.0.”
Education : penser la révolution numérique. “(Re) penser l’éducation à l’ère du numérique sera le thème d’un des temps forts de la prochaine édition de FesthiSciences qui débute mercredi. Une plongée dans un univers en plein essor, celui des apprentissages de demain !” “l’un des temps forts programmé dans le cadre de ce rendez-vous sera consacré aux pistes pour (Re) penser l’éducation à l’ère du numérique (jeudi 24 mai à partir de 18h à Puzzle).” A Thionville
Evaluation
Louise Tourret dans son émission “Rue des écoles” pose une question : L’école abuse-t-elle des notes ? “Doit-on repenser l’évaluation scolaire ? Et comment la repenser à l’heure où la société du service nous incite de plus en plus à distribuer des notes ?” Avec Pierre Merle, sociologue et spécialiste des pratiques d’évaluation scolaire, pour Les pratiques d’évaluations scolaires, PUF (mai 2018), et Jean-Marc Huart, directeur général de l’enseignement scolaire au ministère de l’Éducation nationale (Dgesco).
Blocage des universités : que valent les examens en ligne ? “Conséquence du blocage des examens sur table, l’université de Rennes 2 et Sciences Po Rennes ont choisi d’organiser des évaluations à distance à partir du 23 mai. Accès, sécurité, tricherie et valeur du diplôme... Ces modalités d’évaluation soulèvent plusieurs interrogations.”
Parcoursup : les universités tâtonnent avec le classement des candidatures. “Dans les filières en tension, les universités ont dû trouver des moyens, parfois décriés, de classer les dossiers.”
Parcoursup : la sensible question des candidats en attente. “Des centaines de milliers de lycéens recevront, à compter du 22 mai, les premières propositions d’affectation dans l’enseignement supérieur. Mais il sera encore difficile de tirer un bilan du fonctionnement de la nouvelle procédure d’admission post-bac, martèle-t-on déjà du côté de l’Etat.”
Parcoursup à l’épreuve du feu. “Dans l’entourage de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, on se dit, au contraire, "totalement serein" : "Jusqu’ici, tout s’est parfaitement déroulé. Ce petit jeu qui consiste à créer une angoisse collective est irresponsable !". A ceux qui craignent que les lycéens déçus rejoignent les manifestants qui empêchent actuellement la tenue d’examens, on répond : "Le mouvement des facs s’essouffle, il est en train de s’éteindre. Tout va rentrer dans l’ordre."”
Oh surprise, Le gouvernement publie l’algorithme de Parcoursup, à la veille de ses premières réponses. "Cette communication intervient après des inquiétudes sur l’opacité de ce nouveau système d’orientation, au cœur d’une loi qui a suscité contestations et blocages d’universités. Parcoursup a succédé au très critiqué système d’Admission Post Bac (APB).
"A la différence d’Admission Post Bac, dont les règles de fonctionnement n’avaient jamais été explicitées publiquement, les règles qui régissent Parcoursup ont été clairement fixées par la loi et par les décrets et arrêtés d’application", indiquent dans un communiqué commun le ministère de l’Enseignement supérieur et le secrétariat d’Etat en charge du Numérique."
Mais cela ne concerne pas le traitement de sélection réalisé dans chaque établissement et université ! Rappel, Parcoursup ne réalise aucun "tri".
Une enquête révèle le coût élevé des études supérieures. “Un sondage de CSA Research pour la société de crédit Cofidis expose de façon assez crue les inégalités face à l’accès à l’enseignement supérieur en France et les risques pour « l’ascenseur social ».”
Des inégalités toujours criantes dans l’accès à l’enseignement supérieur. “Choisir son orientation, un parcours qui n’a pour certains rien d’évident. Outre les difficultés à trouver sa voie, s’ajoute le coût parfois vertigineux des études. Un coût qui constitue déjà un critère pour nombre de futurs bacheliers. Une enquête de CSA Research pour la société Cofidis et révélée ce lundi dans "Le Monde", souligne une nouvelle fois le poids des inégalités dans l’accès à l’enseignement supérieur et les risques pour "l’ascenseur social".”
Le bac « dévalorisé » de 1968, modèle d’ascenseur social. Par Sibylle Vincendon. “Deux économistes notent que le nombre très élevé d’admis a permis aux intéressés d’accéder en masse aux études supérieures, avec des effets à long terme.”
“En 2005, l’économiste Eric Maurin publiait avec son homologue britannique Sandra McNally une étude déconcertante sur les effets du bac « allégé » de 1968 (1). Intitulé Vive la Révolution ! et sous-titré « Les bénéfices de long terme de Mai 1968 », ce travail entendait répondre à l’idée reçue selon laquelle, en acceptant que l’examen soit réduit à un oral passé sur une journée et noté sur place dans la foulée, l’institution avait délivré cette année-là un diplôme ne valant rien. Les 80 % de réussite du millésime 1968 (contre 60 % en 1967 et 1969) semblaient attester cette dévalorisation, surtout si l’on considère que la valeur d’un titre académique est liée à l’effort qu’il a demandé. Le bac « allégé » n’a pas été le seul examen touché par les événements de Mai. « Dans la plupart des universités, il fut pratiquement impossible d’organiser des examens normaux sans reports ni adaptations diverses », rappellent les chercheurs.”
Bernard Desclaux
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Revue de presse du lundi 21 mai 2018
Commençons par quelques "blanqueries" et nouvelles du côté du numérique. Le thème majeur de l'actualité du jour sera celui de l'évaluation regardée de différents points de vue. Promotion e...
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