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Vivement l'Ecole!

"Les mesures proposées par le ministre de l’éducation nationale paraissent ce qu’elles sont : un bricolage consternant".

21 Décembre 2017 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education, #Politique

"Les mesures proposées par le ministre de l’éducation nationale paraissent ce qu’elles sont : un bricolage consternant".

EXTRAITS

« La France est l’un des pays de l’OCDE qui dépense le moins pour son école primaire »

Le chercheur au CNRS Thibault Gajdos analyse le programme du ministre de l’éducation pour lutter contre les problèmes d’apprentissage de la lecture en primaire.

Politiques publiques. Les derniers résultats de l’étude du Programme international de recherche en lecture scolaire sur la France sont inquiétants : non seulement les élèves de CM1 ont des compétences médiocres en lecture, mais celles-ci se sont dégradées depuis quinze ans. Cette ­dégradation est nettement plus ­marquée pour les exercices nécessitant de mobiliser des processus ­complexes de compréhension et ­d’inférence. En d’autres termes, les élèves comprennent de moins en moins bien ce qu’ils lisent.

Il n’en fallait pas davantage pour que le ministre de l’éducation nationale annonce des mesures énergiques. La plus spectaculaire (mais sans doute pas la moins démagogique) est l’instauration d’une dictée quotidienne à l’école. La liste des autres mesures donne le tournis.

Mais, si l’on résume, le ministre propose de faire des ­recommandations aux enseignants sur la lecture et le choix des manuels, de consacrer neuf heures de la formation annuelle des enseignants à l’enseignement de la lecture (sur les dix-huit heures de formation existantes) et d’affecter l’heure hebdomadaire d’activités ­pédagogiques complémentaires (APC) à la lecture (au détriment des autres apprentissages, puisque cela s’effectue à volume horaire constant). Enfin, « une lettre du ministre aux professeurs précisera l’esprit et les différents aspects de cette mobilisation pédagogique », ce qui, compte tenu de la ­confusion des annonces ministérielles, ne sera pas inutile.

(...)

Mettre les moyens

En 2010, le gouvernement américain a investi 55 millions de dollars afin de l’étendre à 60 000 élèves en grande difficulté, et d’en permettre une évaluation rigoureuse. Celle-ci a été conduite par Henry May (université du Delaware) et ses collègues (« Reading Recovery : an Evaluation of the Four-Year i3 ­Scale-Up », Consortium for Policy ­Research in Education, 2016, lien vers PDF en anglais).

Ils ont comparé, pendant ­quatre années, les performances de 7 000 élèves, répartis aléatoirement en deux groupes : l’un bénéficiant du programme « Reading Recovery » et l’autre suivant le cursus normal. Au bout de cinq mois, les compétences en lecture des élèves ont été évaluées par des tests standards. Les élèves ayant participé au programme font en moyenne mieux que 40 % des élèves américains, contre 20 % pour les élèves du groupe ­contrôle.

Des interventions efficaces sont donc possibles. Mais elles nécessitent des moyens. Face à l’ampleur des ressources déployées dans le cadre du programme « Reading Recovery », les mesures proposées par le ministre de l’éducation nationale paraissent ce qu’elles sont : un bricolage consternant. Le ministre dira qu’il ne dispose pas de ressources suffisantes. Peut-être. Mais rappelons que la France est l’un des pays de l’OCDE qui dépense le moins pour son école primaire et que le gouvernement vient de renoncer à 5 milliards d’euros de recettes fiscales par an au bénéfice des contribuables les plus aisés. Comment exprimer plus clairement ses priorités ?

Par
 
Texte complet à lire en cliquant ci-dessous
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José Zeca Afonso...

21 Décembre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique, #Politique

Chanson ayant servi de "signal" au déclenchement de la Révolution des oeillets - 25 avril 1974 - Portugal

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Coup de coeur... Georges Perros...

21 Décembre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Papiers collés

Dieu existe. C'est le manque de tout, sauf de tout. (Papiers collés 1).

La mémoire est comme le dessus d'une cheminée. Pleine de bibelots qu'il sied de ne pas casser, mais qu'on ne voit plus. (Papiers collés 1)

Tous ceux que l'on connaît sans les aimer sont déjà morts.
Nous sommes tous déjà morts pour beaucoup. (Papiers collés 1).

L'écriture a cette vertu de nous faire exister quand nous n'existons plus pour personne. (Papiers collés 1)

Le rêve est l'aphorisme du sommeil. (Papiers collés 1)

Les rêves se souviennent des rêves. (Papiers collés 2)

Fidèle à soi-même, c'est fidèle à son futur, non à son passé. (Papiers collés 1)

Je suis sûr que Dieu existe. Quant à y croire, c'est une autre affaire. (Papiers collés 1)

Comment rendre l'autre bête sans qu'il s'en aperçoive ? Aime-le. (Papiers collés 1)

Écrire, c'est renoncer au monde en implorant le monde de ne pas renoncer à nous. (Papiers collés 1)

Le théâtre, c'est du présent mis en bouteille. (Papiers collés 1)

Il faudrait être indifférent comme l'eau, qui reste plane, de quelque manière qu'on s'y prenne. Qui garde son caractère, quoique se prêtant à toutes les tentatives. L'eau dans un verre. (Papiers collés 1)

L'écriture a cette vertu de nous faire exister quand nous n'existons plus pour personne. (Papiers collés 1)

Écrire est l'acte le moins pessimiste qui soit. (Papiers collés 1)

Mentir, c'est diviniser autrui. (Papiers collés 1)

Quand j'étais jeune, je me croyais immortel. J'ai changé d'avis.  (Papiers collés 1)

La curieuse déclination : l'amour, la mer, la mort. (Papiers collés)

Georges Perros - Papiers  collés

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L'Ecole? Mais ça n'existe pas!...

21 Décembre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Education, #Politique, #Pédagogie

L'Ecole? Mais ça n'existe pas!...

Qu’est ce que l’ Ecole ? Si la question paraît simple, la multiplicité des réponses en révèle en fait la difficulté sous-jacente. On entend d’ailleurs tout et le contraire de tout!

Depuis quelques années, la méchante humeur a trouvé ses porte-parole: SOS Education, Sauver les Lettres, Jean Paul Brighelli, auteur de La Fabrique du Crétin et gourou auto proclamé « spécialiste » d’à peu près…tout ainsi qu' une nébuleuse gravitant dans la "fachosphère" s’époumonent contre ceux qu’ils appellent les Pédagogues ou, pire encore, les « pédagogistes », quand ce ne sont pas les « pédagogos », responsables à leurs yeux des maux, réels, supposés et inventés, qui frappent notre Ecole.

Rien de bien nouveau d’ailleurs dans leurs protestations. Ils rejoignent la mère de famille qui, après telle ou telle émission de télévision, déclare, outrée : « Mais ma fille n’apprend pas tout ça à l’école ! Sa prof est nulle ! » CQFD !... ; mais aussi cette institutrice à deux ans de la retraite et qui se souvient ou croit se souvenir de ses premiers élèves : « Ah mais ils étaient bien meilleurs ! Et bien plus polis parce que bien mieux élevés ! » ; et encore le politicien de droite, faisant de l’Ecole une cible facile : «Le gaspillage financier est intolérable ! Les enfants ne  savent plus rien ! » ; enfin le syndicaliste participe lui aussi, à sa manière, au concert : «Il manque des moyens, des postes et des sous ! ». Une cacophonie sans nom !

Dans le même temps, on entend le discours exactement inverse : « Ce que font mes enfants aujourd’hui à l’école est extraordinaire ! Comme j’aurais aimé pouvoir en faire autant, de mon temps ! Même de l’informatique ! Et ils lisent de beaux livres ! » s’émerveille une maman. « Mes élèves sont polis et leur niveau est bien plus élevé que celui auquel je m’attendais ! » renchérit ce professeur d’école tout étonné de ne pas avoir à mater une horde de sauvages. Jusqu’au Ministre qui promet, à son entrée en fonction : « Je n’attacherai pas mon nom à une nouvelle réforme. D’ailleurs, tout ne va pas si mal ! ». L’euphorie générale!

Mais alors l’Ecole, qu’est ce que c’est ? Bien difficile à dire, n’est ce pas ?… En fait, j’affirme ici que l’Ecole…ça n’existe pas ! Elle a toujours ses quatre murs, une cour de récréation, des salles de classes et parfois une devise républicaine à son fronton mais elle n’est que DIFFERENCES :

  •        là une bâtisse bétonnée ou « ferraillée » surgie au milieu des HLM
  •        ici une bonne vieille école de village jouxtant la Mairie et bâtie de plainpied, en pierres, avec ses fenêtres donnant sur les platanes de la cour et juste après le muret, la campagne qui commence.
  •        enfin l’école parisienne, souvent de briques rouges, dont l’entrée surmontée du Drapeau tricolore donne sur un escalier de bois blanchi par l’eau de Javel des lavages.

Et dans chaque classe, des maîtres et des maîtresses tous différents par l’âge, l’origine et la formation. Et dans chaque classe, des enfants différents par leur culture, leur milieu et leurs capacités. Et tout ce petit monde DOIT travailler ensemble, au même rythme si possible, pour atteindre toujours ensemble l’objectif assigné à l’Ecole depuis la IIIème République et toujours en vigueur : « Apprendre à lire, écrire et compter ».

Peut être est-elle là, la cause de tous ces maux, réels et imaginaires. Après la Seconde Guerre Mondiale, l’Ecole change de rôle et de fonctions, et ceci plusieurs fois de suite. Des réformes nombreuses voudront la transformer ; bien peu seront effectivement appliquées. Aucune, de fond ni d’importance, ne le sera sur des durées excédant 5 ans. Elle conserve des rites et des manies immuables. Sa « clientèle » s’est diversifiée et massifiée. Les parents et quelques autres en font le bouc émissaire d’une société post industrielle mal dans sa peau. Pourtant elle garde des règles de vie et des pratiques pédagogiques héritées du siècle dernier. L’échec scolaire a bon dos ! Il résume tout et n’explique rien !

Qu'on se le dise en cette fin 2017...

Christophe Chartreux

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Quand le journalisme rampe debout...

21 Décembre 2017 , Rédigé par France Culture Publié dans #Education, #Médias, #Histoire

L'interview déambulatoire du président de la République Emmanuel Macron par Laurent Delahousse, loin d'être révolutionnaire, renouait avec un certain esprit de l'Ancien Régime.

Aujourd'hui je voulais revenir  sur l'interview d'Emmanuel Macron qui a été diffusée dimanche sur France 2. Comme vous le savez, lors de cet entretien, l’intervieweur a interrogé le président de la République tout en marchant, si bien que beaucoup de commentateurs ont cru devoir souligner la puissante nouveauté de cette interview, célébrant la formidable modernité d'un dispositif qui aurait ringardisé les manières du vieux monde journalistique. 

A la réflexion, pourtant, il aurait été beaucoup plus opportun de dire que cette séquence, loin d'être révolutionnaire, renouait avec un certain esprit de l'Ancien Régime. Ainsi le véritable exploit de l'intervieweur, lors de cette déambulation si complaisante avec Macron, ce ne fut pas de questionner en marchant, mais de ramper debout. Loin d’inaugurer une ère nouvelle, ce moment renouait donc avec les courbettes de jadis. Disant cela, je pense à un bref texte publié au XVIIIè siècle par le baron d'Holbach, philosophe et ami de Diderot, ce texte retrouve chaque jour, désormais, une actualité plus intense, il est disponible en poche chez Allia et s’intitule Essai sur l'art de ramper à l'usage des courtisans. Citons un premier passage : «Il est quelques mortels qui ont de la roideur dans l'esprit, un défaut de souplesse dans l'échine, un manque de flexibilité dans la nuque du cou ; cette organisation malheureuse les empêche de se perfectionner dans l'art de ramper et les rend incapables de s'avancer à la Cour.»

Agitation couchée, bougisme servile

Au contraire, l’avantage de tous ceux qui ont l’échine souple, c’est leur agitation couchée, ce bougisme servile et d’autant plus efficace que le courtisan n’a aucune suite dans les idées. Citons encore d’Holbach : « Un courtisan ne doit jamais avoir d’avis, il ne doit avoir que celui de son maître ou de son ministre, et sa sagacité doit toujours le lui faire pressentir (…) Un bon courtisan ne doit jamais avoir raison, il ne lui est point permis d’avoir plus d’esprit que son maître ou que le distributeur de ses grâces, il doit bien savoir que le Souverain et l’homme en place ne peuvent jamais se tromper »

Voilà, celui qui se déplace aux côtés du pouvoir en place n’est nullement plus moderne que celui qui lui fait face. Dans une République aux fortes tendances monarchiques, et quand un président comme Macron se met à dire « mon peuple » pour désigner les citoyens français, la démocratie exige un journalisme vertébré, un journalisme à la nuque raide, qui exerce son esprit critique à la façon des Lumières et du baron d’Holbach, c’est-à-dire comme on fait de l’éducation physique. Cela implique d’en finir avec une conception infantile de l’objectivité qui masque trop souvent une pure et simple servilité. Comme l’affirment Bill Kovach et Tom Rosenstiel, deux grandes figures de la presse américaine, dans leur livre Principes du journalisme, « la crise que connaît notre culture, et notre journalisme, est liée à l’effondrement des convictions ». Ils ont bien raison, et l’urgence est de surmonter collectivement cette crise, bien au-delà de tel ou tel cas individuel, faute de quoi c’est la démocratie elle-même qui sera bel et bien en marche, oui, mais vers un périlleux, un féroce aplatissement.

Jean Birnbaum

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La « fachosphère » attaque un collège...

21 Décembre 2017 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Racisme, #FN

Il y avait déjà eu une affaire similaire en Corse. Cette fois-ci, dans l’arrière-pays niçois, une enseignante d’éducation musicale fait chanter à ses élèves, entre autres, un poème en arabe. Cela ne plait pas aux réseaux d’extrême-droite qui mènent une odieuse campagne de dénigrement. Interview d’un enseignant du collège qui a organisé une riposte, véritablement laïque, elle !

Camille Kleinpeter, vous enseignez les sciences de la vie et de laTerre au collège Rabelais de l’Escarène et êtes aussi syndicaliste engagé au SGEN-CFDT. Pouvez-vous nous rappeler la chronologie des faits ?

Au départ, notre collègue de musique a intégré cette année à son répertoire de chansons apprises et interprétées par ses élèves de cinquième un poème, Lamma bada yatathanna, un « mouachah », poème à structure libre en arabo-andalou, selon une tradition qui remonte à la fin du VIIIe siècle en Andalousie musulmane. L’an passé, elle faisait chanter des élèves en japonais. Rien que de normal dans le cadre des programmes et du parcours artistique et culturel. Quelques parents de notre collège, petit établissement tranquille où se mélangent diverses populations, ont protesté auprès du professeur.

Nous aurions réglé cela en interne s’il n’y avait eu très vite une offensive d’extrême-droite à travers des sites aux titres un peu étonnants (« démocratie participative », « résistance républicaine », et plus connu « riposte laïque ») et qui sont tous si peu démocrates et si peu républicains. Notre principale a été trainée dans la boue et les calomnies se sont diffusées, à coup de mensonges et de diffamations.

Quelle a été la réaction des autorités ? Et celles des enseignants du collège ?

Le Rectorat a condamné officiellement ces attaques, assuré l’équipe du collège de son soutien, à travers également la visite d’inspecteurs pédagogiques régionaux. Les collègues ont fait front ensemble dans l’établissement.

Au-delà, j’ai voulu travailler en intersyndicale en publiant un communiqué, en intervenant dans les médias (Nice-Matin, France 3, Libération, TempsRéel NouvelObs), afin de dénoncer ces intrusions dans l’école et dans nos enseignements. Cela dépassait mon collège et mon syndicat. Le SGEN national a interpellé à plusieurs reprises le ministère, mais jusqu’ici, il y a eu un silence « assourdissant » selon le mot de la secrétaire nationale. Volonté de ne pas faire de publicité pour ces sites fascistes, d’être prudent sur le plan médiatique ? Un argument très discutable !

D’autant que l’un des risques possibles de ce genre d’attaques, ce pourrait être de provoquer l’auto-censure, par peur d’être une cible sur les réseaux sociaux...

Et demain, on pourrait avoir la même chose avec les programmes de SVT par exemple et la théorie de l’évolution ou l’avortement que l’on aborde en classe. Ici, d’ailleurs, est attaquée une manifestation d’ouverture culturelle, avec une chanson qui exalte l’amour et provient d’une période de l’Histoire plutôt tolérante en Andalousie.

Propos recueillis par Jean-Michel Zakhartchouk

Pour en savoir plus :

Le reportage de France 3 (émission du 14 décembre, à 5min15)

La chanson interprétée par la chanteuse Fairuz

À lire également sur notre site :

Qu’est-ce qui ne va pas avec l’arabe à l’école ?, antidote n° 20, par Françoise Lorcerie

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Entrée à l’université : le curieux service après-vente de deux députés LRM dans un lycée...

21 Décembre 2017 , Rédigé par Le Monde Publié dans #Education, #Université

Entrée à l’université : le curieux service après-vente de deux députés LRM dans un lycée...

EXTRAITS

Alors que l’Assemblée a adopté mardi en première lecture la loi réformant l’accès à la fac, des parlementaires sont venus la présenter à des parents dans la soirée. Accueil inquiet.

Ils ne sont pas arrivés en terrain conquis, loin de là. « Admettez que c’est une nouvelle sélection, pourquoi vous ne l’assumez pas ? », lance sans détour un parent d’élève. Venus présenter la réforme de l’accès à l’université devant des parents d’élèves de terminale, Laetitia Avia et Pierre Person, jeunes députés parisiens La République en marche (LRM), ont été fraîchement accueillis mardi 19 décembre, alors qu’ils tentaient un curieux service après-vente d’un texte adopté le jour-même, à l’Assemblée nationale, en première lecture.

Inquiets, perdus, en colère, la soixantaine de parents et les quelques lycéens installés dans la salle de cinéma du lycée Maurice Ravel (Paris, 20e) ne manquaient pas de questions, très concrètes, alors qu’arrivent pêle-mêle des « attendus » à l’entrée des licences et des recommandations des premiers conseils de classe de terminale sur l’orientation des élèves, dans un « grand flou » quant au rôle de ces futurs ingrédients dans le passage à l’université.

(...)

« Est-ce qu’on est plus rassuré après cette discussion, je ne pense pas, et on n’est pas plus informé non plus… », regrette une maman d’élève, qui salue tout de même l’initiative. « Je trouve ça scandaleux que des députés viennent nous vendre leur soupe dans un lycée public », lâche à l’inverse une mère d’élève excédée, entre deux portes.

Du côté des parlementaires, l’organisation du rendez-vous embarrasse. Si la députée Laetitia Avia assure qu’elle est venue faire ce qu’elle considère comme un « exercice de pédagogie » à la demande des parents d’élèves, le proviseur du lycée, Philippe Le Guillou, confie à l’inverse que c’est à sa propre demande que la parlementaire est venue rencontrer les parents de sa circonscription…

Camille Stromboni

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Revue de Presse Education... Bulldozer - Divers - Supérieur - Apprentissage...

21 Décembre 2017 , Rédigé par Les Cahiers Pedagogiques Publié dans #Education, #Médias

Revue de Presse Education... Bulldozer - Divers - Supérieur - Apprentissage...

Le ministre est en Une de Libération et est rhabillé pour l’hiver. Après quelques informations diverses, on parlera un peu du supérieur. On terminera avec l’apprentissage car cela chauffe entre le gouvernement et les régions.

Bulldozer

C’est la Une de Libération aujourd’hui « Blanquer bulldozer ». Cela commence par un éditorial de Laurent Joffrin dont le titre est assez évocateur : Sinuosité. « Il sait à merveille séduire les acteurs du secteur, caresser les parents quand il le faut, les profs si nécessaire, désarmer la gauche enseignante et galvaniser en même temps la réacosphère éducative. Plaire à Dubet autant qu’à Finkielkraut. Chauve-souris gouvernante, il dédouble les petites classes : je suis oiseau progressiste, voyez mes ailes ! Il parle uniformes, interdiction des portables, rétablissement du latin : je suis souris conservatrice, vive les rats ! Où cette marche impérieuse autant que sinueuse nous mène-t-elle ? »
Mais il est la coqueluche de l’assemblée  : « Quand certains ministres vivent comme une souffrance les questions au gouvernement, lui est de ceux qui se baladent lors des séances des mardis et mercredis. Plusieurs fois, Jean-Michel Blanquer s’est même payé le luxe d’une ovation à l’Assemblée, y compris sur des bancs de l’opposition. »
Il plait à tous cependant « [Les profs] pourraient cependant (de même que les lycéens) se réveiller et se mobiliser sur l’un des projets à haut risque du ministre : réformer cette institution nationale qu’est le bac [...]. Jusque-là, aucun ministre n’y est parvenu. C’est dire si la côte à grimper s’annonce rude. C’est là que le bulldozer Blanquer pourrait caler. Ou non. »
C’est un ministre avec deux discours et quatre visages. On le qualifie de surgé des profs. « C’est toute l’ambivalence de Jean-Michel Blanquer. Le ministre se dit favorable à l’autonomie, à plus de « souplesse dans le système », mais dans le même temps il entend mieux encadrer les professeurs dans leurs pratiques. « La liberté pédagogique, ce n’est pas l’anarchisme pédagogique » : c’était le 5 décembre, rue de Grenelle. »
Pour Philippe Meirieu « Progressivement, on voit se profiler son projet : le caporalisme dans le primaire et le libéralisme dans le secondaire. Une école primaire très encadrée où l’on enseigne les "bons contenus" avec les "bonnes méthodes" pour garantir une sorte de "socle identitaire", et l’autonomie des établissements ensuite, avec la concurrence instituée entre les élèves et entre les établissements. Je crains que ces deux perspectives ne soient des impasses : l’école primaire a autant besoin d’inventivité pour créer du commun entre les élèves que l’enseignement secondaire a besoin de promouvoir la solidarité dans une société déchirée. »
François Dubet, quant à lui, est séduit par le ministre. « Des réformes qui changent la nature du système, il n’y en a pas eu souvent dans l’histoire. Je pense qu’il en est capable, d’autant que, à la différence de ses prédécesseurs, il a de toute évidence le soutien total de l’Elysée. Cela étant dit, on ne sait jamais comment les choses peuvent tourner. Certes, les syndicats enseignants paraissent un peu paralysés. Mais il y a toujours un risque d’un mouvement massif des lycéens et des étudiants, et celui-ci peut s’enflammer à tout moment. »

Moins polémique, un dialogue dans Sciences humaines entre le ministre et Edgar Morin. Comment changer l’école ?
« Quelle école voulons-nous ? Comment l’adapter aux défis d’aujourd’hui ? Et par quels leviers conduire le changement dans une institution souvent perçue comme sclérosée ? Ces questions de fond méritent un débat renouvelé, collectif. Car depuis Jules Ferry, tout a changé : les individus, la société, l’économie, les voies d’accès au savoir. »

Divers

L’école catholique veut raviver la « communauté éducative » par Denis Peiron. “L’enseignement catholique veut inscrire davantage dans le quotidien de ses établissements cette notion formulée il y a 50 ans par l’Association de parents d’élèves de l’enseignement libre (Apel), et reprise depuis par l’école publique.”

Des enseignants inquiets des évaluations
“"On mène une vie professionnelle intolérable. On nous montre du doigt. On met les établissements en concurrence". Ce cri de colère, poussé par une enseignante du lycée Voltaire de Paris à propos des effets des indicateurs des lycées, résume le colloque sur l’évaluation organisé par le Snes le 19 décembre. Fabienne Rosenwald directrice de la Depp et Nathalie Mons, présidente du Cnesco, ont répondu aux questions des enseignants à un moment où ils sentent poindre de nouveaux usages des évaluations dans l’éducation nationale.”

Haute-Loire : l’Education Nationale propose des jardins d’enfants pour soulager les classes uniques. « Dans les plus petites communes de Haute-Loire, il ne subsiste souvent qu’une école à classe unique. Difficile pour les enseignants d’y faire la classe de la maternelle au CM2 pour des enfants de 2 à 11 ans. L’inspection académique propose aux maires de créer des jardins d’enfants. »

Supérieur

Orientation et réussite des étudiants : le projet de loi adopté par les députés
“Après un court examen parlementaire, sans grande saveur, les députés ont adopté le projet de loi modifiant les conditions d’entrée à l’université, mardi 19 décembre 2017. Retour sur les principales modifications apportées sur ce texte par l’Assemblée nationale, avant son examen en séance publique au Sénat, en février 2018.”

Etudes supérieures en France : une attractivité confirmée
“Campus France vient de dévoiler les résultats d’une enquête réalisée avec l’institut Kantar Public auprès de 14.245 étudiants étrangers entre juillet et octobre 2017.
Ce baromètre, troisième d’une série initiée en 2011, s’attache à comprendre les atouts et les principaux points d’insatisfaction dont dispose la France comme destination d’études, ainsi que le rôle joué par la langue française dans son attractivité auprès des étudiants étrangers.”

Apprentissage

Apprentissage : les régions suspendent leurs investissements
“La tension monte entre le gouvernement et les régions, qui ont bien l’intention de se battre jusqu’au bout pour conserver leurs prérogatives en matière d’apprentissage et, surtout, le 1,6 milliard d’euros de financements qui va avec. Elles ont décidé de suspendre toute nouvelle décision d’investissement en matière d’apprentissage « compte tenu de l’incertitude sur leurs compétences » dans le cadre de la réforme à venir, a plaidé mercredi l’Association des régions de France. Et l’ARF d’appeler le gouvernement « à la raison ». Du côté du ministère du Travail, c’est silence radio. Et pour cause. Lancée mi-novembre, la concertation avec les partenaires sociaux, les régions et les chambres consulaires sur ce dossier sensible n’est pas bouclée. En outre, le sujet est également sur la table dans le cadre de la négociation entre les partenaires sociaux sur la formation professionnelle.”

Apprentissage : les régions menacent de quitter la concertation
“Remonté contre la perspective que les branches professionnelles prennent le leadership sur l’apprentissage, les régions critiquent le double langage du gouvernement.”

Apprentissage : « Nous ne serons pas le cornichon sur l’assiette de charcuterie »
“Alors que le gouvernement envisage de confier l’apprentissage aux branches professionnelles, les régions se rebiffent et dénoncent « une privatisation ».”

Géraldine Duboz

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Vanessa Paradis...

20 Décembre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Musique

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Coup de coeur... Louis-René des Forêts...

20 Décembre 2017 , Rédigé par christophe Publié dans #Littérature

Le gris argent du matin, l'architecture des arbres perdus dans l'essaim de leurs feuilles.

Le parcours du soleil, son apogée, son déclin triomphal.

La colère des tempêtes, la pluie chaude qui saute de pierre en pierre et parfume les prairies.

Le rire des enfants déboulant sur la meule ou jouant le soir autour d'une bougie à garder leur paume ouverte le plus longtemps sur la flamme.

Les craquements nocturnes de la peur.

Le goût des mûres cueillies au fourré où l'on se cache et qui fondent en eaux noires aux deux coins de la bouche.

La rude voix de l'océan étouffé par la hauteur des murailles.

Les caresses pénétrantes qui flattent l'enfance sans entamer sa candeur.

La rigueur monastique, les cérémonies harassantes que les bouches façonnées aux vocables latins enveloppent dans l'exultation des liturgies pour célébrer la formidable absence du maître souverain…

Les grands jeux dits innocents où les corps se chevauchent dans la poussière avec un trouble plaisir. Les épreuves du jeune orgueil frémissant à l'insulte et aux railleries.

Le bel été qui tient les bêtes en arrêt et l'adolescent comme un vagabond assoupi sur la pierre.

Le pieux mensonge filial à celle dont le cœur ne vit que d'inquiétude.

Le vin lourd de la mélancolie, le premier éclat de la douleur, l'écharde du repentir.

Les fêtes intimes d'une amitié éprise du même langage, la marche côte à côte sur le sentier des étangs où chacun suspend son pas aux rumeurs amoureuses des Oiseaux…

La fille pendue à la cloche comme un églantier dans le ruissellement de sa robe nuptiale, le feu pervenche de ses prunelles.

Ce ne sont ici que figures de hasard, manières de traces, fuyantes lignes de vie, faux reflets et signes douteux que la langue en quête d'un foyer a inscrits comme par fraude et du dehors sans en faire la preuve ni en creuser le fond, taillant dans le corps obscurci de la mémoire la part la plus élémentaire :- couleurs, odeurs, rumeurs -, tout ce qui respire à ciel ouvert dans la vérité d'une fable et redoute le profondeurs.

Sans doute eût-il fallu, pour garder en soi un fond de gaieté, ne rien voir du monde ni entendre qui vienne de son versant le plus sombre, rien que les éclaircies au sommet et la musique parfois d'une ineffable beauté, mais c'est là encore rêver tout haut, car croirait-on avoir occulté l'innommable qu'il bondirait hors de l'ombre pour rentrer le rire dans la gorge.

Dans le jour douteux de la chambre où l'on dira entendre fermenter la mort, ce vieux corps possédé par la souffrance, ce regard en faction sous la broussailleuse grise des sourcils comme travaillant avec une extrême dureté à se voir mourir, ces lèvres où s'entrouvre d'une manière déchirante le sourire timide d'un enfant, ces doigts joints sur le cœur qui cède en un frémissement désolé, ce visage soudain muré dans une absence stupéfiante.

Louis-René des Forêts - Ostinato

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